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Marcelle Duchamp
Expert spécialisé

Aux frontières du réel : le collège Stanislas - Page 28 Empty Re: Aux frontières du réel : le collège Stanislas

par Marcelle Duchamp Ven 18 Oct 2024 - 7:30
Je pense comme Malaga et Roxanne.
Quand on a autant de moyens, on ne peut que réussir!
Pourquoi cet établissement a autant de moyens de l’Etat? Rien que le fait qu’ils disposent de leur piscine privé me hérisse car pendant ce temps, à d’autres endroits en France, certains élèves ne peuvent pas faire leur cycle de natation obligatoire car il n’y a pas assez d’infrastructures et que le coût en bus pour y aller en bus est trop élevé.
Dans le reportage, ils annoncent un total de subventions diverses et variées à hauteur de 12 millions d’euros, c’est colossal!
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Sisyphe
Habitué du forum

Aux frontières du réel : le collège Stanislas - Page 28 Empty Re: Aux frontières du réel : le collège Stanislas

par Sisyphe Ven 18 Oct 2024 - 7:38
Un sujet sur néo témoignait effectivement de la décision prise de supprimer la piscine pour les élèves au motif qu'ils pouvaient aller à la piscine avec leurs parents ! Je crois précisément que les élèves de Stan peuvent aller à la piscine avec leurs parents, eux. Mais on finance leur piscine.
Dans mon lycée, nous ne pouvons plus payer l'électricité en novembre et décembre mais il y a assez d'argent pour Stan. Je trouve tout de même que la question se pose.
lene75
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Prophète

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par lene75 Ven 18 Oct 2024 - 8:05
Malaga a écrit:
roxanne a écrit:Disons qu'avec les moyens dont ils disposent  et le public accueilli et trié, encore heureux que ça donne des résultats.  Seulement, est-ce à l'état de financer ?

Exactement. Je reste persuadée qu'un lycée public qui accueillerait les mêmes élèves aurait d'aussi bons résultats.

C'est le cas. Il y a à Paris un certain nombre de lycées publics qui n'ont rien à envier à Stan, dans tous les sens du terme (ils génèrent aussi leur lot de traumatismes). Par exemple Henri IV, qui dispose, sinon de SA piscine, dans la mesure où elle est aussi ouverte au public (à Stan aussi il y a des créneaux pour les extérieurs), de créneaux réservés à la piscine municipale attenante au lycée, durant lesquels les prépas, notamment, peuvent bénéficier d'une préparation intensive aux épreuves de natation de l'X.

Il y a me semble-t-il des disparités régionales et des disparités de répartition à l'intérieur des régions. 12 millions d'euros pour 3500 élèves, c'est environ 3500€ par élève. Dans son dernier journal, la région IDF affirme dépenser 4000€ par élève (seulement la région), avec là encore de grandes disparités, puisque mes collègues me disent qu'un élève de STI de notre lycée coûte... 14 000€ par an (au total cette fois-ci).
uneodyssée
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par uneodyssée Ven 18 Oct 2024 - 8:18
Et puis au-delà du financement (question sur laquelle je suis d’accord avec les intervenantes précédentes), non, je ne suis pas d’accord que c’est un modèle éducatif recommandable. Tu as lu les témoignages de Baldred ? les enquêtes ?
Ce qui en ressort est effrayant. Pour rien au monde je ne souhaite à des enfants/ados de vivre un tel conditionnement, une telle atmosphère homophobe et vae victis… On est à mille lieues, pour le coup, des sacro-saintes valeurs de la République, et il ne faut pas s’étonner si nos ministres qui en sortent ne font qu’abîmer l’école publique.
Ponocrates
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par Ponocrates Ven 18 Oct 2024 - 8:19
Je ne connais pas le fonctionnement de la piscine de Stan, mais la piscine attenante à Henri IV est une simple piscine municipale (avec une jolie vue, certes sur le jardin d'Henri IV), avec des horaires analogues à toutes les piscines municipales parisiennes, et, comme dans toutes ces piscines, des créneaux pour les scolaires (dont Henri IV, mais pas que). Ah, si, son personnel est beaucoup plus souvent que celui des autres piscines en grève. On est loin d'une piscine privée.

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"As-tu donc oublié que ton libérateur,
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lene75
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par lene75 Ven 18 Oct 2024 - 8:24
Ponocrates a écrit:et, comme dans toutes ces piscines, des créneaux pour les scolaires (dont Henri IV, mais pas que).

Voilà. Donc rien d'exceptionnel à ce que des élèves aient accès à des piscines... du moins dans le public, car de nombreux établissements privés n'ont pas accès aux équipements sportifs municipaux. Et pour le coup, rares sont ceux comme Stan qui ont les moyens d'avoir les leurs, donc pas de natation pour eux, entre autres.
Clecle78
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par Clecle78 Ven 18 Oct 2024 - 8:32
lene75 a écrit:
Malaga a écrit:
roxanne a écrit:Disons qu'avec les moyens dont ils disposent  et le public accueilli et trié, encore heureux que ça donne des résultats.  Seulement, est-ce à l'état de financer ?

Exactement. Je reste persuadée qu'un lycée public qui accueillerait les mêmes élèves aurait d'aussi bons résultats.

C'est le cas. Il y a à Paris un certain nombre de lycées publics qui n'ont rien à envier à Stan, dans tous les sens du terme (ils génèrent aussi leur lot de traumatismes). Par exemple Henri IV, qui dispose, sinon de SA piscine, dans la mesure où elle est aussi ouverte au public (à Stan aussi il y a des créneaux pour les extérieurs), de créneaux réservés à la piscine municipale attenante au lycée, durant lesquels les prépas, notamment, peuvent bénéficier d'une préparation intensive aux épreuves de natation de l'X.

Il y a me semble-t-il des disparités régionales et des disparités de répartition à l'intérieur des régions. 12 millions d'euros pour 3500 élèves, c'est environ 3500€ par élève. Dans son dernier journal, la région IDF affirme dépenser 4000€ par élève (seulement la région), avec là encore de grandes disparités, puisque mes collègues me disent qu'un élève de STI de notre lycée coûte... 14 000€ par an (au total cette fois-ci).
Oui, enfin, je ne ferais pas trop confiance au journal de propagande de Mme Pécresse, et il est de notoriété publique que le privé et notamment Stanislas, est surdoté sans aucune contrepartie.
uneodyssée
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par uneodyssée Ven 18 Oct 2024 - 9:40
(concernant la piscine et les possibilités de natation offertes aux élèves : je vis dans un département où il n’y a pas de piscine couverte)
GaliNéo
GaliNéo
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par GaliNéo Ven 18 Oct 2024 - 9:47
uneodyssée a écrit:(concernant la piscine et les possibilités de natation offertes aux élèves : je vis dans un département où il n’y a pas de piscine couverte)
Et pour nous, mes enfants (en école primaire) ont accès à une piscine tournesol dans un état de délabrement catastrophique qui doit "bientôt" céder la place à une toute nouvelle infrastructure nautique (pour l'instant, la mairie a juste acheté le terrain).

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¡ Hermano ! Dale gracias a Dios, que lo que tienes en la mano, no lo tienes por todo el año... veneration
Marcelle Duchamp
Marcelle Duchamp
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par Marcelle Duchamp Ven 18 Oct 2024 - 10:20
lene75 a écrit:
Malaga a écrit:
roxanne a écrit:Disons qu'avec les moyens dont ils disposent  et le public accueilli et trié, encore heureux que ça donne des résultats.  Seulement, est-ce à l'état de financer ?

Exactement. Je reste persuadée qu'un lycée public qui accueillerait les mêmes élèves aurait d'aussi bons résultats.

C'est le cas. Il y a à Paris un certain nombre de lycées publics qui n'ont rien à envier à Stan, dans tous les sens du terme (ils génèrent aussi leur lot de traumatismes). Par exemple Henri IV, qui dispose, sinon de SA piscine, dans la mesure où elle est aussi ouverte au public (à Stan aussi il y a des créneaux pour les extérieurs), de créneaux réservés à la piscine municipale attenante au lycée, durant lesquels les prépas, notamment, peuvent bénéficier d'une préparation intensive aux épreuves de natation de l'X.

Il y a me semble-t-il des disparités régionales et des disparités de répartition à l'intérieur des régions. 12 millions d'euros pour 3500 élèves, c'est environ 3500€ par élève. Dans son dernier journal, la région IDF affirme dépenser 4000€ par élève (seulement la région), avec là encore de grandes disparités, puisque mes collègues me disent qu'un élève de STI de notre lycée coûte... 14 000€ par an (au total cette fois-ci).

Et en province aussi.
J'étais lycéenne entre 2000 et 2003 dans un grand lycée public qui se targuait d'être le meilleur lycée de la région avec 98% de réussite au bac. Forcément, sur la carte scolaire, il drainait le public des collèges de centre ville aux alentours. Puis, la carte scolaire s'est agrandie et ils se sont retrouvés à devoir accueillir les "banlieusards" des communes limitrophes et berk, c'était des "pauvres et des maghrébins"!
Forcément, cela a fait chuter leurs stats de devoir accepter plus de monde et des élèves de collèges ZEP.
Et donc, rentrée de seconde, le CPE passe dans toutes les classes... Je m'en rappellerai toute ma vie. Il arrive, se met devant le bureau de l'enseignant, présente le lycée puis il marche dans les allées, nous fixe tous et il fait volte face dans une sorte de pirouette sur lui même. Il s'arrête et d'un ton impérieux nous dit: "Alors, si on sent que vous allez faire chuter nos statistiques de réussite au bac, on vous vire à la fin du 1er trimestre!"
On était en classe depuis moins d'une heure!!
Ca m'a glacée!

On y pratiquait l'humiliation de manière régulière et c'était ancré dans les mœurs.
Un jour, je suis convoquée dans le bureau du Proviseur à la fin du 1er trimestre de 1S à la récré du matin. On n'avait eu qu'un seul devoir de mathématiques de tout le trimestre car le professeur avait été arrêté dès la mi octobre et remplacé fin novembre... J'avais eu 6/20 donc ma moyenne était de 6! Le Proviseur appelle mon nom dans le couloir. Je m'avance, il ne me fait même pas rentrer dans le bureau et dans l'encadrement de la porte, devant les secrétaires, les autres élèves convoqués, les parents d'élèves qui avaient rdv avec l'adjoint, il me hurle dessus que je suis la honte de ma classe, que je suis mauvaise élève, que je vais faire chuter leurs stats, qu'ils vont me virer etc. J'essaye de répondre mais il me coupe la parole, me dit que je n'ai aucune excuse, que d'autres élèves ont réussi à avoir des bonnes notes même sur un seul devoir, que je dois avoir honte etc.
J'étais tétanisée.
Je suis redescendue dans la cour en état de choc. A l'époque, j'étais en dépression et cela m'a encore plus enfoncée. Ma mère est allée demander des explications mais on lui a servi le même discours que moi en arrondissant légèrement les angles et en plus, on a rajouté par dessus que j'étais fragile pour réagir comme ça.

Une de mes meilleures amies était dans une classe de 1S et elle était aussi en grande difficulté. Elle sortait avec un garçon brillant (qui est ensuite devenu son mari!). Un jour, son professeur de mathématiques les retient en fin d'heure et demande au garçon qu'est ce qu'il fait à sortir avec mon amie, qu'elle va le tirer vers le bas, qu'elle est nulle etc. Dire ça à des ados de 16 ans, c'est immonde...

Avec cette même amie, on a serré les dents jusqu'au bac, qu'on a fini par avoir à la repêche. On a été menacée tous les trimestres d'être virées. Pourtant, la menace n'a jamais été mise à exécution alors que mon meilleur ami avait été viré lui après sa deuxième seconde. Mais on a été traumatisées de se faire marteler pendant 2 ans qu'on était des nulles et qu'on devait avoir honte! Si bien qu'aujourd'hui, plus de 20 ans plus tard, quand le 1er jour du bac est annoncé, elle et moi, on a encore une bouffée d'angoisse qui nous prend!! On en rit aujourd'hui en s'envoyant tous les ans un message le 1er jour du bac mais franchement, ils nous ont traumatisées.

Le point positif de tout ça, c'est que tous ces gens sont devenus des anti modèles pour moi et je me suis jurée que je ne deviendrai jamais une enseignante comme eux.

Ce n'était pas Stan certes mais le témoignage de l'élève qui dit qu'on lit les bulletins à haute voix et qu'on commente devant tous les élèves de la classe en pratiquant l'humiliation, ça m'a serré le ventre. Et ensuite, l'enseignant qui dit que c'est pour créer de l'émulation, j'ai trouvé ça hors sol.


Dernière édition par Marcelle Duchamp le Ven 18 Oct 2024 - 10:24, édité 2 fois

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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots! Very Happy
Baldred
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Aux frontières du réel : le collège Stanislas - Page 28 Empty Re: Aux frontières du réel : le collège Stanislas

par Baldred Ven 18 Oct 2024 - 10:21
Clp a écrit:Bonjour à tous,

Loin de moi de vouloir minimiser la situation, je ne remets pas en cause les vécus et les témoignages, la réalité des dérives auxquelles il faut s'attaquer fermement. J'ai lu des articles, je n'ai pas regardé l'émission, je connais un certain nombre de personnes qui y ont fait leur scolarité, je n'ai de lien personnel avec le lycée, voilà.

Mais :
Je suis assez gêné car j'ai le sentiment que l'attention se focalise excessivement sur un lycée et ses maux, en témoignent la couverture médiatique et les 27 pages de ce fil.
On ne dit sûrement pas assez qu'il y a malgré cela plein de gens qui y ont vécu une scolarité épanouie, et quelques-uns pour qui le cadre disciplinaire strict s'est révélé salutaire. Est-il permis de penser que ce qui agace tant, c'est qu'en dépit des travers constatés cela reste un lycée dont le modèle éducatif a fait sur le plan scolaire la preuve de son efficacité ?
Que les détracteurs d'un modèle de toute façon en voie d'extinction et que d'aucuns aimeraient voir disparaître ont trouvé dans des dérives un moyen peu périlleux de cristalliser leurs critiques dont l'objet est en réalité bien plus général, jetant l'opprobre sur un établissement et ceux qui y scolarisent leurs enfants, et que les médias se font le relais de cette opinion auprès du plus grand nombre ?
Et que pendant ce temps-là, on ne veut pas voir — ni donner à voir — qu'il y a des centaines d'établissements qui sombrent dans l'indifférence la plus totale ?

"Scolarité épanouie" " cadre disciplinaire strict salutaire" "modèle éducatif scolairement efficace " : oui, la chose peut aussi être présentée comme cela. Je l'ai dit plusieurs fois, il existe un cadre idéologique que Stan réalise pleinement pour ceux qui le partagent et qui donc ne comprennent pas les reproches faits à l'école qui défend les "valeurs" dont tu as relevé la trinité.
Après tout en trustant les places dans les grandes écoles, Stan ne réalise-t-il pas le projet républicain pour l'école ? Et bien des grands lycées de centre-ville offrent également des cadres magnifiques, alors la piscine n'est-ce pas, c'est de la jalousie.
C'est la force de Stan : la réalisation d'un modèle d'élitisme qui est celui de bien des profs : Travail, discipline, sacrifice, sélection,   récompense. Darwinisme scolaire que l'on trouve admirable à  H4 ou LG.
La scolarité est épanouie pour les survivants de la sélection, et même pour eux cela a un prix. Elle est épanouie, mais pas trop près des filles, elle est épanouie sous le regard d'adultes qui utilisent cet outil dont on ne parle pas assez : la confession. Elle est épanouie si je ressemble bien à mes semblables.
La discipline est pour mon bien, il vaut mieux l'intégrer moi- même rapidement, sinon on me le fera comprendre. Je ne pense pas que la violence physique soit plus fréquente à  Stan qu'ailleurs, défaillances individuelles d'un petit encadrement aux trop grands pouvoirs, mais la violence symbolique est partout, j'apprends juste à ne pas la voir ou à  la légitimer
Le modèle scolaire ne peut-être qu'efficace quand on choisis ses élèves au départ et qu'on élimine les moins performants au fur et à  mesure, et cela en ayant accès aux classes sociales les plus aisées : un vrai miracle du Bon Dieu.
Oui, avec les lunettes de l'abbé  Pluche le spectacle de la nature stanislasienne est admirable et divin, mais Voltaire s'en moquait.

Édit : @Marcelle Duchamp le confirme, "l'esprit Stan" a ou avait sa version laïque et publique. On le retrouve souvent, y compris ici, dans les critiques du collège unique. Non qu'il ne puisse être critiqué mais les arguments relèvent souvent des mêmes principes que Stan. Stan n'est pas juste un scandale financier ou un des lieux de reproduction décomplexée des élites, c 'est aussi un possible de l'école.
musa
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Aux frontières du réel : le collège Stanislas - Page 28 Empty Re: Aux frontières du réel : le collège Stanislas

par musa Ven 18 Oct 2024 - 11:22
Un peu HS, mais pas tout à fait. Lorsque j'étais enceinte de ma fille et que j'habitais encore Paris Aux frontières du réel : le collège Stanislas - Page 28 2289946511 , j'ai profité de la piscine de Stan toutes les semaines. Il y avait un cours du soir pour femmes enceintes.
Prezbo
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Aux frontières du réel : le collège Stanislas - Page 28 Empty Re: Aux frontières du réel : le collège Stanislas

par Prezbo Ven 18 Oct 2024 - 11:39
Clp a écrit:Bonjour à tous,

Loin de moi de vouloir minimiser la situation, je ne remets pas en cause les vécus et les témoignages, la réalité des dérives auxquelles il faut s'attaquer fermement. J'ai lu des articles, je n'ai pas regardé l'émission, je connais un certain nombre de personnes qui y ont fait leur scolarité, je n'ai de lien personnel avec le lycée, voilà.

Mais :
Je suis assez gêné car j'ai le sentiment que l'attention se focalise excessivement sur un lycée et ses maux, en témoignent la couverture médiatique et les 27 pages de ce fil.
On ne dit sûrement pas assez qu'il y a malgré cela plein de gens qui y ont vécu une scolarité épanouie, et quelques-uns pour qui le cadre disciplinaire strict s'est révélé salutaire. Est-il permis de penser que ce qui agace tant, c'est qu'en dépit des travers constatés cela reste un lycée dont le modèle éducatif a fait sur le plan scolaire la preuve de son efficacité ?

Qu'on puisse mener une scolarité épanouie à Stanislas et que le modèle soit sous certaines conditions efficaces je n'en doute pas, mais le terme "salvateur" me semble ici étrange car il sous-entendrait qu'il y aurait dans cet établissement des élèves à "sauver". L'image que j'ai de Stanislas (ou d'autres établissements, privés ou pour quelques-un public, du même profil), c'est surtout celui d'un établissement sélectif, qui recrute des élèves scolairement choisis et des familles prêtes à accepter la discipline qui y règne, quitte à se débarasser des erreurs de casting. Effectivement, il est plus facile d'arriver à d'excellents résultats et au maintient d'un cadre strict dans ce contexte. A vaincre sans péril...

D'ailleurs, il est probable que beaucoup des excellents professeurs qui sont en poste dans ces établissements sont des gens tout à fait compétent disciplinairement, mais qui n'ont jamais vraiment eu besoin d'être pédagogues, et ne serait pas plus en réussite que d'autres dans un autre établissement.
EdithW
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par EdithW Ven 18 Oct 2024 - 12:14
Pédagogues, si, mais pas forcément de la façon dont on le conçoit dans les établissements lambda... plutôt dans la façon d'aborder certains sujets en SVT, philo ou HG, de gérer les parents (AOC... vous pensez qu'elle était cool dans les rencontres parents profs?), de faire valoir leurs droits (travail le 8 mai...), etc. Mon conjoint y a été scolarisé dans les années 90 (avant l'entrée de filles Wink ) et une de mes amies (que j'ai perdue de vue depuis quelques années) y était prof en SEGPA. Un collègue DS y était en poste et avait cessé d'espérer qu'on lui confierait des classes de lycée depuis longtemps, il restait en 6e-5e et ça le désespérait (il aurait voulu changer de niveau, ce qui semble légitime, quand on le souhaite)... à l'époque (années 2000), sans agrégation (externe) c'était chose impossible. Et on ne parle pas des prépas.
Marcelle Duchamp
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par Marcelle Duchamp Ven 18 Oct 2024 - 12:45
Je suis surement de parti pris car j'ai très mal vécu mes années lycée mais en étant moi même prof, je n'ai même pas le souvenir que mes enseignants étaient pédagogues. Ils suivaient le programme, ils dispensaient leurs cours et point barre. Si on n'avait pas compris et qu'on devait poser des questions, c'est qu'on était mauvais et on devait se remettre en question.
En 1ère, j'avais une professeur de français très stricte mais reconnue pour être brillante et faisant réussir ses classes. C'est vrai qu'on travaillait beaucoup mais comme la mentalité du lycée l'exigeait, elle pratiquait l'humiliation pour ceux qui ne comprenaient pas. Je me rappelle qu'un jour, elle a dit devant toute la classe "Seule Marcelle a le droit de prendre l'écriture d'invention pour le bac, les autres contentez-vous de prendre le commentaire de texte ou la dissertation car vous ne savez pas écrire".
Je ne vous raconte pas les regards des élèves vers moi...

Ou notre professeur de mathématiques qui drivait son programme et on ne comprenait rien. Il partait à la retraite à la fin de l'année donc clairement, il n'allait pas remettre en question sa pédagogie. Il était dégouté d'avoir notre classe car nous étions les "derniers" puisqu'en 1èreS8 (pour être considéré comme bons il fallait être dans la 1ère S4 puis S5 etc. -les 1, 2 et 3 étant les L et ES). Surement pour noyer le poisson, ils avaient mis un excellent élève par classe en S6, S7 et S8 mais tous les bons élèves étaient en S4 et S5. Et nous, on était un ramassis de mauvais. Il n'était pas pédagogue pour un sou donc forcément, des garçons de ma classe s'agitaient par ennui. Il y avait un garçon qui portait un nom d'animal et le professeur lui disait "M. Animal, je vais jeter mon chien (qui s'appelait Cosinus!) sur vous pour qu'il vous dévore!!" En terme de pédagogie, on a vu mieux.

Ou l'enseignante d'espagnol, qui devait avoir tout juste 40 ans, qui répondait "Toi, tu as été bercé trop près du mur!" si on répétait mal une phrase à haute voix...

Bref, je ne sais pas comment ils s'en seraient sortis dans un autre type d'établissement car on était quand même extrêmement dociles et on se taisait à la moindre remontrance.


Dernière édition par Serge le Ven 18 Oct 2024 - 14:38, édité 2 fois (Raison : Beaucoup trop de fautes d'orthographe!!)

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par Oudemia Ven 18 Oct 2024 - 13:53
musa a écrit:Un peu HS, mais pas tout à fait. Lorsque j'étais enceinte de ma fille et que j'habitais encore Paris Aux frontières du réel : le collège Stanislas - Page 28 2289946511  , j'ai profité de la piscine de Stan toutes les semaines. Il y avait un cours du soir pour femmes enceintes.  
Il y a cinquante ans Aux frontières du réel : le collège Stanislas - Page 28 2289946511 on y organisait les premiers cours pour bébés nageurs, j'étais venue avec ma fille...
Baldred
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par Baldred Ven 18 Oct 2024 - 14:11
Oudemia a écrit:
musa a écrit:Un peu HS, mais pas tout à fait. Lorsque j'étais enceinte de ma fille et que j'habitais encore Paris Aux frontières du réel : le collège Stanislas - Page 28 2289946511  , j'ai profité de la piscine de Stan toutes les semaines. Il y avait un cours du soir pour femmes enceintes.  
Il y a cinquante ans Aux frontières du réel : le collège Stanislas - Page 28 2289946511 on y organisait les premiers cours pour bébés nageurs, j'étais venue avec ma fille...

La piscine de Stan n'a jamais été publique, elle a été ouverte à des associations ou des institutions comme le Sénat. Ta fille a peut-être pataugé avec Gérad Larcher. Mes souvenirs sont flous, mais il me semble que cette " ouverture" était soit la condition pour en autoriser la construction, soit une concession accordée par Stan pour ne faire de remous supplémentaires sur le "luxe" de l'établissement.
musa
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par musa Ven 18 Oct 2024 - 14:18
Ne me dis pas que j'aurais pu moi aussi patauger avec Gérard Larcher Aux frontières du réel : le collège Stanislas - Page 28 682370931
Baldred
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par Baldred Ven 18 Oct 2024 - 14:21
musa a écrit:Ne me dis pas que j'aurais pu moi aussi patauger avec Gérard Larcher Aux frontières du réel : le collège Stanislas - Page 28 682370931

Un chapitre intéressant dans ton autobiographie ?
Taillevent
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par Taillevent Ven 18 Oct 2024 - 15:24
Il restait de la place pour l'eau ?
mafalda16
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Modérateur

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par mafalda16 Ven 18 Oct 2024 - 15:41
Rolling Eyes c’est très fin comme “humour” ça !

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Clecle78
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par Clecle78 Ven 18 Oct 2024 - 15:52
Effectivement, on peut être lourd autrement que physiquement ...
Taillevent
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par Taillevent Ven 18 Oct 2024 - 16:13
J'assume totalement !

(Et je respecte éminemment votre droit de ne point apprécier.)
Clecle78
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par Clecle78 Ven 18 Oct 2024 - 16:31
Errare humanum est, perseverare diabolicum ...
C'est le genre de blague qui va peut-être entre soi (et encore, attaquer sur le poids c'est vraiment deg, je trouve) mais sur le forum, bof bof .
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par musa Ven 18 Oct 2024 - 16:40
Baldred a écrit:
musa a écrit:Ne me dis pas que j'aurais pu moi aussi patauger avec Gérard Larcher Aux frontières du réel : le collège Stanislas - Page 28 682370931

Un chapitre intéressant dans ton autobiographie ?

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par Clp Ven 18 Oct 2024 - 21:41
Merci Baldred pour ta réponse précise et nuancée !

Prezbo a écrit:Qu'on puisse mener une scolarité épanouie à Stanislas et que le modèle soit sous certaines conditions efficaces je n'en doute pas, mais le terme "salvateur" me semble ici étrange car il sous-entendrait qu'il y aurait dans cet établissement des élèves à "sauver".

Détrompe-toi, il y en a qui reconnaissent avoir été sur la mauvaise pente et sauvés par la discipline, ont réussi au meilleur niveau alors que dans un établissement lambda ils auraient décroché peu à peu.


Prezbo a écrit:D'ailleurs, il est probable que beaucoup des excellents professeurs qui sont en poste dans ces établissements sont des gens tout à fait compétent disciplinairement, mais qui n'ont jamais vraiment eu besoin d'être pédagogues, et ne serait pas plus en réussite que d'autres dans un autre établissement.

Malaga a écrit:Je reste persuadée qu'un lycée public qui accueillerait les mêmes élèves aurait d'aussi bons résultats. Et que si Stan devait accueillir le public massivement défavorisé de certains lycées parisiens, les résultats seraient loin d'être aussi bons.

Évidemment, on ne fait pas de miracles. Un lycée public ? Louis-le-Grand, Henri IV ou une poignée d'autres, sans doute. Si tu veux dire n'importe quel lycée, sûrement pas. Je ne comprends pas le mythe qui consiste à penser que les bons élèves seraient des génies lyophilisés qui réussiraient aussi bien dans n'importe quelles conditions. Ce sont des humains comme les autres, qui ont autant besoin d'attention, et autant besoin d'enseignement, simplement d'un enseignement qui soit au niveau de leurs capacités. Moi je trouve condescendant de penser qu'on n'a pas pas vraiment besoin d'être pédagogue quand on enseigne dans ces conditions, la pédagogie ce n'est pas l'apanage de ceux qui enseignent dans des établissement difficiles.
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