- IannaNiveau 7
La conception du bonheur au travail, c'est l'arnaque de la servitude volontaire.tAoK a écrit:Il y a un mot qui m'a marqué dans le discours de passation de cette semaine : "heureux au travail" (en parlant des professeurs).
Pour moi c'est donc assez clair, c'est exactement le même discours que tenait Blanquer il y a 3 ans.
- JacqGuide spirituel
Plutôt que heureux, plutôt que l'Ecole de la confiance, j'aimerais une classe politique et un ministère de la conscience.
- zigmag17Guide spirituel
Pour l'instant niveau calamité et destruction c'est plutôt l'Ecole de la constance
- BalthazaardVénérable
Ianna a écrit:La conception du bonheur au travail, c'est l'arnaque de la servitude volontaire.tAoK a écrit:Il y a un mot qui m'a marqué dans le discours de passation de cette semaine : "heureux au travail" (en parlant des professeurs).
Pour moi c'est donc assez clair, c'est exactement le même discours que tenait Blanquer il y a 3 ans.
Si tout le monde pouvait en être convaincu, le monde ferait un grand bond en avant. Hélas, oser dire en salle des profs que l'on travaille avant tout pour subsister, suscite des regards interrogateurs qui vous font passer au mieux pour un extra-terrestre, au pire pour un provocateur.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Remarque, on devrait demander plus : à la fois de bien gagner sa vie, parce que sans un salaire convenable on est enfermé dans la gène, et de faire son métier dans de bonnes conditions matérielles et morales, parce qu'on a aussi le droit d'aimer son métier et de vouloir le faire bien. Je ne vois pas pourquoi on devrait trouver normal d'être placé dans un choix entre les deux, lequel du reste est une pure illusion. Actuellement, on n'a aucune des conditions qui soit assurée — et donc, je ne vois vraiment pas ce qui pourrait justifier l'idéologie posant que l'une “compenserait” l'autre.
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Si tu vales valeo.
- JulHabitué du forum
Je suis absolument d'accord avec toi, d'autant plus que par rapport à la majorité des autres professions, il a été exigé de nous de longues études puis la réussite d'un concours très exigent.epekeina.tes.ousias a écrit:Remarque, on devrait demander plus : à la fois de bien gagner sa vie, parce que sans un salaire convenable on est enfermé dans la gène, et de faire son métier dans de bonnes conditions matérielles et morales, parce qu'on a aussi le droit d'aimer son métier et de vouloir le faire bien. Je ne vois pas pourquoi on devrait trouver normal d'être placé dans un choix entre les deux, lequel du reste est une pure illusion. Actuellement, on n'a aucune des conditions qui soit assurée — et donc, je ne vois vraiment pas ce qui pourrait justifier l'idéologie posant que l'une “compenserait” l'autre.
- Clecle78Bon génie
J'avais énormément choqué ma tutrice en lui disant que je n'avais pas de vocation pour l'enseignement. Elle ne m'a jamais pardonné et me l'a même bien fait payer.Balthazaard a écrit:Ianna a écrit:La conception du bonheur au travail, c'est l'arnaque de la servitude volontaire.tAoK a écrit:Il y a un mot qui m'a marqué dans le discours de passation de cette semaine : "heureux au travail" (en parlant des professeurs).
Pour moi c'est donc assez clair, c'est exactement le même discours que tenait Blanquer il y a 3 ans.
Si tout le monde pouvait en être convaincu, le monde ferait un grand bond en avant. Hélas, oser dire en salle des profs que l'on travaille avant tout pour subsister, suscite des regards interrogateurs qui vous font passer au mieux pour un extra-terrestre, au pire pour un provocateur.
- BalthazaardVénérable
Il me revient la mine effarée d'une principale de collège qui participait à une des journées de CPR à laquelle je participais et qui m'avait questionné sur mes motivations. Venant du privé à 39 heures j'avais répondu "il y a beaucoup de temps libre et de vacances"
- EnaecoVénérable
Qu'est ce qui vous dérange dans la notion de "profs heureux" ?
Sur le principe, je serai plus heureux si j'avais de meilleures conditions d'exercice.
Ça peut aussi passer par une meilleure reconnaissance financière.
Sur le principe, je serai plus heureux si j'avais de meilleures conditions d'exercice.
Ça peut aussi passer par une meilleure reconnaissance financière.
- BaldredSage
Également, de même qu'il n'est pas sale de dire qu'on aime ce métier, parce que c'est un métier et pas une " vocation", et qu'il devrait être payé au niveau de sa formation et de ses responsabilités.Jul a écrit:Je suis absolument d'accord avec toi, d'autant plus que par rapport à la majorité des autres professions, il a été exigé de nous de longues études puis la réussite d'un concours très exigent.epekeina.tes.ousias a écrit:Remarque, on devrait demander plus : à la fois de bien gagner sa vie, parce que sans un salaire convenable on est enfermé dans la gène, et de faire son métier dans de bonnes conditions matérielles et morales, parce qu'on a aussi le droit d'aimer son métier et de vouloir le faire bien. Je ne vois pas pourquoi on devrait trouver normal d'être placé dans un choix entre les deux, lequel du reste est une pure illusion. Actuellement, on n'a aucune des conditions qui soit assurée — et donc, je ne vois vraiment pas ce qui pourrait justifier l'idéologie posant que l'une “compenserait” l'autre.
- zigmag17Guide spirituel
Enaeco a écrit:Qu'est ce qui vous dérange dans la notion de "profs heureux" ?
Sur le principe, je serai plus heureux si j'avais de meilleures conditions d'exercice.
Ça peut aussi passer par une meilleure reconnaissance financière.
Ce sont des éléments de langage. Quelqu'un qui annonce vouloir notre bonheur professionnel me paraît suspect d'office parce qu'au fond cette personne connaît très bien nos revendications et sait très bien ce qu'il faudrait mettre en place pour que nous nous trouvions mieux de travailler dans l'EN (est-il vraiment besoin de rappeler ce qu'est ce tout?)
Pour moi c'est simple, ça peut se résumer par: F.... de g....
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Enaeco a écrit:Qu'est ce qui vous dérange dans la notion de "profs heureux" ?
Sur le principe, je serai plus heureux si j'avais de meilleures conditions d'exercice.
Ça peut aussi passer par une meilleure reconnaissance financière.
Il n'y a rien de mal à cela, et c'est même préférable. Ce qui est pervers, c'est de dire “vous êtes déjà assez heureux d'être profs, vous n'avez besoin de rien de plus” — ce qui est le discours de ceux qui nous gouvernent.
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- WanakaNiveau 6
Moi je veux juste qu'on me rende les 25% de mon pouvoir d'achat volé, après je leur dirais comment ils peuvent améliorer mon bien-être au travail.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
... chaque élève aura chaque jour de l’année un professeur face à lui car nous aurons des professeurs heureux d’enseigner. (Gabriel Attal)
Pour une fois que nous avons un ministre qui sait identifier les vraies priorités, évitons de pécher par excès de pessimisme. Pour ma part j'ai décidé de m'entraîner sans attendre pour être prêt dès la rentrée.
https://fr.wikihow.com/faire-semblant-d%27%C3%AAtre-heureux
- trompettemarineMonarque
Ne jamais oublier le propos du roi Ferrante de Montherlant dans la Reine morte en matière politique : "C'est quand la chose manque qu'il faut y mettre le mot."
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
trompettemarine a écrit:Ne jamais oublier le propos du roi Ferrante de Montherlant dans la Reine morte en matière politique : "C'est quand la chose manque qu'il faut y mettre le mot."
Merci pour la référence, que je ne connaissais pas.
On pourrait peut-être dire que ça s'applique aussi bien à "l'école de la confiance" ou encore à "notre école, faisons-la ensemble"?...
- epekeina.tes.ousiasModérateur
L'école, laissez-nous la faire ?
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- valleExpert spécialisé
Bon... Évidemment, je n'ai rien contre la notion de "professeurs heureux" (spécialement si c'est moi qui est heureux), c'est un exemple parfait d'idée qu'il est impossible d'attaquer... Et c'est bien pour cela qu'il est très facile de l'utiliser comme "colporteur" afin de constituer un "bouclier rhétorique" : vous êtres contraire à une action de ministère ? Ben voyons, cherchons le chapitre dans lequel elle se trouve... C'est à dire que vous refusez le bien-être des enfants / le vivre ensemble / de bénéficier d'une formation / la formation à l'écologie ?Enaeco a écrit:Qu'est ce qui vous dérange dans la notion de "profs heureux" ?
Sur le principe, je serai plus heureux si j'avais de meilleures conditions d'exercice.
Ça peut aussi passer par une meilleure reconnaissance financière.
Outre cela, le fait est que la phrase dans laquelle Attal affirme vouloir des "profs heureux" (telle qu'elle apparaît sur bfmtv.fr). "Garantir que chaque élève aura un professeur chaque jour face à lui car nous aurons des professeurs heureux au travail" est d'une mauvaise foi importante, puisque une telle action repose sur deux hypothèses (fausses) :
- Le fait que les enseignants sont "absents" (n'assurent pas les cours) pour des motifs autres que des absences administratives (lesquelles supposent entre 50% et 75% des cours non assurés),
- Le fait que, lorsqu'ils sont "absents" pour un motif autre qu'une décision de l'administration, il s'agit d'un choix dû à leur "malheur" (et non d'une contrainte médicale, familiale, ou autre).
Le tout avec cet horrible langage qui permettra à un CDE qui constatera qu'Untel a été pas mal absent de lui demander "Vous n'êtes peut-être pas heureux ? Voulez-vous bénéficier d'une formation "la joie dans l'EPLE" ?".
- MathadorEmpereur
C'est en tout cas une notion notablement différente du bien-être au travail tel qu'il est défini par l'INRS:
https://www.inrs.fr/risques/bien-etre-travail/ce-qu-il-faut-retenir.html
INRS a écrit:La notion de bien-être au travail est un concept englobant, de portée plus large que les notions de santé physique et mentale. Elle fait référence à un sentiment général de satisfaction et d’épanouissement dans et par le travail qui dépasse l’absence d’atteinte à la santé. Le bien-être met l’accent sur la perception personnelle et collective des situations et des contraintes de la sphère professionnelle. Le sens de ces réalités a, pour chacun, des conséquences physiques, psychologiques, émotionnelles et psychosociales et se traduit par un certain niveau d’efficacité pour l’entreprise.
(facteurs organisationnels qu'on va bien sûr arranger en refourguant des pactes de RCD-garderie)INRS a écrit:Le bien-être, ce n’est pas…
La notion de bien-être au travail est parfois mobilisée pour parler d’actions qui n’ont que peu d’impacts sur l’organisation concrète du travail dans les équipes. C’est le cas par exemple de la mise à disposition d’infrastructures sportives, de séances de massages ou de conseils diététiques. Les démarches proposées par l’INRS sont d’une toute autre nature : elles s’inscrivent dans les obligations légales de construire une démarche de prévention des risques psychosociaux. Ceci impose en particulier de développer une posture d’écoute des salariés sur les facteurs organisationnels reconnus comme ayant un impact en matière de RPS : la définition des tâches, le sens du travail, la répartition de la charge de travail, les relations entre les collègues et avec la hiérarchie...
https://www.inrs.fr/risques/bien-etre-travail/ce-qu-il-faut-retenir.html
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- CathEnchanteur
Entièrement d'accord avec @Valle.
S'il manque des enseignants, c'est donc de la faute... des enseignants.
S'il manque des enseignants, c'est donc de la faute... des enseignants.
- Ajonc35Sage
Le CDE pourra tjs se transformer en " happyness manager" comme cela se fait dans les entreprises et même quand ils sont présents j'ai des doutes sur le résultat. De la poudre aux yeux.valle a écrit:Bon... Évidemment, je n'ai rien contre la notion de "professeurs heureux" (spécialement si c'est moi qui est heureux), c'est un exemple parfait d'idée qu'il est impossible d'attaquer... Et c'est bien pour cela qu'il est très facile de l'utiliser comme "colporteur" afin de constituer un "bouclier rhétorique" : vous êtres contraire à une action de ministère ? Ben voyons, cherchons le chapitre dans lequel elle se trouve... C'est à dire que vous refusez le bien-être des enfants / le vivre ensemble / de bénéficier d'une formation / la formation à l'écologie ?Enaeco a écrit:Qu'est ce qui vous dérange dans la notion de "profs heureux" ?
Sur le principe, je serai plus heureux si j'avais de meilleures conditions d'exercice.
Ça peut aussi passer par une meilleure reconnaissance financière.
Outre cela, le fait est que la phrase dans laquelle Attal affirme vouloir des "profs heureux" (telle qu'elle apparaît sur bfmtv.fr). "Garantir que chaque élève aura un professeur chaque jour face à lui car nous aurons des professeurs heureux au travail" est d'une mauvaise foi importante, puisque une telle action repose sur deux hypothèses (fausses) :
- Le fait que les enseignants sont "absents" (n'assurent pas les cours) pour des motifs autres que des absences administratives (lesquelles supposent entre 50% et 75% des cours non assurés),
- Le fait que, lorsqu'ils sont "absents" pour un motif autre qu'une décision de l'administration, il s'agit d'un choix dû à leur "malheur" (et non d'une contrainte médicale, familiale, ou autre).
Le tout avec cet horrible langage qui permettra à un CDE qui constatera qu'Untel a été pas mal absent de lui demander "Vous n'êtes peut-être pas heureux ? Voulez-vous bénéficier d'une formation "la joie dans l'EPLE" ?".
Edit: je viens d'écouter un extrait de son discours d'entrée en fonction. Ses prédécesseurs ont échoué là où lui va réussir. Ce n'est plus un ministre mais un magicien ou plutôt un illusionniste ( pendant que vous regardez ailleurs, je vais faire disparaître ce qui reste encore de bon et faire apparaître ce dont vous ne voulez pas, petit tour de passe- passe et hop, c'est fait. )
- EtivnixNiveau 4
Ce midi, lors d’une interview du président il a été rappelé qu’il y aura à la rentrée un enseignant devant toutes les classes notamment grâce à la revalorisation et aux formations des enseignants hors temps scolaire et… évidemment grâce au pacte. Pas certain que tout ça soit efficace pour rendre les enseignants plus heureux et épanouis au travail !
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Etivnix
- DanskaProphète
Ni que tout ça soit efficace tout court... Ni même que tout ça soit, pas besoin d'aller plus loin pour l'instant !
- EtivnixNiveau 4
Oui je suis d’accord.
Les comptes seront vite faits à la rentrée pour voir s’il manque des enseignements ou non de toute façon.
Les comptes seront vite faits à la rentrée pour voir s’il manque des enseignements ou non de toute façon.
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Etivnix
- EnaecoVénérable
Alors autant ça me fait mal d'entendre qu'on est revalorisé, autant je ne suis pas mécontent de les entendre marteler qu'il y aura un enseignant devant chaque élève.
Nous savons déjà que ce sera un échec (ne serait-ce que parce que ça n'a mathématiquement pas été budgété). On sait déjà qu'ils célébreront probablement la victoire d'avoir fait un peu moins pire mais les parents ne changeront pas leur discours : rien n'a changé, il y a encore des heures et des heures qui sautent.
Nous savons déjà que ce sera un échec (ne serait-ce que parce que ça n'a mathématiquement pas été budgété). On sait déjà qu'ils célébreront probablement la victoire d'avoir fait un peu moins pire mais les parents ne changeront pas leur discours : rien n'a changé, il y a encore des heures et des heures qui sautent.
- DanskaProphète
Enaeco a écrit:Alors autant ça me fait mal d'entendre qu'on est revalorisé, autant je ne suis pas mécontent de les entendre marteler qu'il y aura un enseignant devant chaque élève.
Nous savons déjà que ce sera un échec (ne serait-ce que parce que ça n'a mathématiquement pas été budgété). On sait déjà qu'ils célébreront probablement la victoire d'avoir fait un peu moins pire mais les parents ne changeront pas leur discours : rien n'a changé, il y a encore des heures et des heures qui sautent.
Oui, mais ce sera la faute des enseignants, pas du gouvernement qui a tout bien fait de son côté pour que ça marche...
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