- Emma3529Érudit
Bonjour à tous !
Je remercie l'équipe des modérateurs de m'avoir autorisée à poster ce message.
Dans le cadre de la rédaction du mémoire professionnel pour le Titre de formateur d'enseignants, de formateurs et de cadres pédagogiques, je travaille sur les pratiques d'évaluation des enseignants de lettres. J'ai donc besoin d'en avoir un aperçu des pratiques et des perceptions. Accepteriez-vous de remplir ce questionnaire confidentiel pour m'éclairer sur le sujet, s'il vous plait ? Je vous remercie par avance pour votre aide précieuse en ce temps de repos estival.
https://framaforms.org/les-pratiques-devaluation-des-enseignants-de-lettres-1689752416
Je remercie l'équipe des modérateurs de m'avoir autorisée à poster ce message.
Dans le cadre de la rédaction du mémoire professionnel pour le Titre de formateur d'enseignants, de formateurs et de cadres pédagogiques, je travaille sur les pratiques d'évaluation des enseignants de lettres. J'ai donc besoin d'en avoir un aperçu des pratiques et des perceptions. Accepteriez-vous de remplir ce questionnaire confidentiel pour m'éclairer sur le sujet, s'il vous plait ? Je vous remercie par avance pour votre aide précieuse en ce temps de repos estival.
https://framaforms.org/les-pratiques-devaluation-des-enseignants-de-lettres-1689752416
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Prof de français en collège : 3 6ème et 1 3ème !
- nonoHabitué du forum
Bonjour,
Je ne sais pas si ce questionnaire concerne également les professeurs en LP.
Si oui, j'y répondrai peut-être plus tard.
Pour l'instant, je note une faute d'orthographe : "Quelles sont, selon vous, les avantages et inconvénients de l'évaluation sommative" Rien de malveillant de ma part, juste pour signaler.
Je ne sais pas si ce questionnaire concerne également les professeurs en LP.
Si oui, j'y répondrai peut-être plus tard.
Pour l'instant, je note une faute d'orthographe : "Quelles sont, selon vous, les avantages et inconvénients de l'évaluation sommative" Rien de malveillant de ma part, juste pour signaler.
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Prof en LP
- Emma3529Érudit
Ah merci beaucoup pour la faute d'orthographe ! Je vais corriger !
Je veux bien que tu prennes le temps de répondre. Cela m'intéresse de savoir comment tu évalues en français.
Je veux bien que tu prennes le temps de répondre. Cela m'intéresse de savoir comment tu évalues en français.
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Prof de français en collège : 3 6ème et 1 3ème !
- trompettemarineMonarque
Je n'ai pas encore répondu et j'apprécie les questions ouvertes. Selon moi, il manque une question sur la fréquence des évaluations qui joue aujourd'hui un rôle important et qui efface totalement la distinction entre évaluations formatives et sommatives dans la pratique. On évalue trop : pour les parents, pour les chefs, pour se rassurer aussi.
Le rôle d'internet qui empêche d'évaluer le travail à la maison et qui fait perdre un nombre d'heures important de cours est à prendre aussi en considération.
J'aimerais aussi savoir si les enseignants qui refusent l'évaluation par les pairs ou l'auto-evaluation (que je trouve perverse et immorale après l'avoir utilisée en début de carrière) ne seront pas jugés comme réactionnaires par rapport à la doxa. J'ai tendance depuis longtemps à rester discrète sur ma façon d'évaluer parce qu'elle est issue d'une longue expérience et non plus d'une idéologie.
Ce qui est clair c'est que l'évaluation est une question cruciale aujourd'hui, surtout depuis la.mise en place des compétences dans les collèges et la place du contrôle continu au lycée, le rôle de parcours sup et les notes parfois modifiées toujours à la hausse au baccalauréat sans l'accord des enseignants. Bref, c'est un travail considérable et auras-tu le droit d'être libre dans tes conclusions pour un mémoire destiné à plaire à la vision de tes correcteurs.
J'avoue aussi que depuis Blanquer je fais partie des enseignants qui ont surnoté en option ou en spécialité au lycée pour avoir la paix avec les parents. Je n'en suis pas fière mais je n'en pouvais plus de la négociation avec les élèves et leurs parents.
J'ai retrouvé une évaluation plus juste au collège et ce sentiment de culpabilité m'a quittée. (Je ne saque pas pour autant les élèves ! )
Bref, l'évaluation dépend aussi beaucoup des conditions d'enseignement.
Le rôle d'internet qui empêche d'évaluer le travail à la maison et qui fait perdre un nombre d'heures important de cours est à prendre aussi en considération.
J'aimerais aussi savoir si les enseignants qui refusent l'évaluation par les pairs ou l'auto-evaluation (que je trouve perverse et immorale après l'avoir utilisée en début de carrière) ne seront pas jugés comme réactionnaires par rapport à la doxa. J'ai tendance depuis longtemps à rester discrète sur ma façon d'évaluer parce qu'elle est issue d'une longue expérience et non plus d'une idéologie.
Ce qui est clair c'est que l'évaluation est une question cruciale aujourd'hui, surtout depuis la.mise en place des compétences dans les collèges et la place du contrôle continu au lycée, le rôle de parcours sup et les notes parfois modifiées toujours à la hausse au baccalauréat sans l'accord des enseignants. Bref, c'est un travail considérable et auras-tu le droit d'être libre dans tes conclusions pour un mémoire destiné à plaire à la vision de tes correcteurs.
J'avoue aussi que depuis Blanquer je fais partie des enseignants qui ont surnoté en option ou en spécialité au lycée pour avoir la paix avec les parents. Je n'en suis pas fière mais je n'en pouvais plus de la négociation avec les élèves et leurs parents.
J'ai retrouvé une évaluation plus juste au collège et ce sentiment de culpabilité m'a quittée. (Je ne saque pas pour autant les élèves ! )
Bref, l'évaluation dépend aussi beaucoup des conditions d'enseignement.
- Emma3529Érudit
Merci beaucoup pour ta réponse. Effectivement j'aurais pu ajouter une question sur la fréquence. Celle-ci est un peu sous-entendue dans la question sur la place de l'évaluation.
Tes remarques sont intéressantes et nourrissement ma réflexion, notamment que faire de l'évaluation à l'ère du numérique ? Elles montrent bien aussi la part d'intimité que revêt cet acte d'évaluer pour les enseignants et cette tension entre le prescrit et le réel.
J'ai eu quelques réponses et la question du contexte est assez prégnante effectivement !
Tes remarques sont intéressantes et nourrissement ma réflexion, notamment que faire de l'évaluation à l'ère du numérique ? Elles montrent bien aussi la part d'intimité que revêt cet acte d'évaluer pour les enseignants et cette tension entre le prescrit et le réel.
J'ai eu quelques réponses et la question du contexte est assez prégnante effectivement !
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Prof de français en collège : 3 6ème et 1 3ème !
- zigmag17Guide spirituel
Comme Nono je travaille en LP.
L'évaluation pour moi est un cache-misère.
Soit on évalue en CCF, c'est-à-dire"quand l'élève est prêt " et pour certains attendre d'être prêts les obligerait à être scolarisés toute leur vie et ce n'est pas possible. Donc on s'arrange, et les fameuses "compétences " font facilement passer une copie d'élève ne maîtrisant rien de la langue française d'un 02/20 à un 10/20, parce que la notation s'opère sur des points précis et pas sur une globalité ( ex l'entraînement sur des dictées où ne seront évalués par exemple que les accords des participes passés et pas ceux des pluriels: cette notation relative fausse l'interprétation parce que dans l'absolu, si l'élève a fait des fautes à tout le reste, ça ne compte pas).
Ce relativisme fausse toute tentative d'évaluation objective.
Soit on évalue en vue d'un examen ponctuel et national, en bac pro par exemple. La donne alors est légèrement différente, mais la langue française ne se voit attribuer que 3 malheureux points sur 20 dans la partie argumentation de la copie.
Maintenant je ne raisonne plus en termes de "évaluation formative " ou "évaluation sommative", d'une part parce que les réformes nous ont enlevé tant d'heures que la formation hélas passe à l'as et qu'on en arrive vite à la sentence de la note finale, d'autre part parce que j'évalue selon deux critères : notation dans l'absolu ( l'attendu "idéal " par rapport à un niveau, par exemple en bac pro je suis sans pitié pour les fautes de syntaxe et d'orthographe, les champions qui font mine de faire trois fautes par ligne deviennent soudain plus attentifs quand la note n'arrive pas à la moyenne à cause de ça) et notation relative ( je note les copies les unes en fonction des autres et quand c'est trop faible je réajuste le barème).
Quand je peux le faire ( possible en CAP avec des petites classes de 15 élèves, moins possible avec des classes de bac pro à 35) je mets une double notation à chaque copie: la note "attendue dans l'absolu" et la note correspondant au niveau de l'élève par rapport à la classe à ce moment là.
J'ai conscience qu'en LG avec des dissertations longues comme le bras on n'a pas le temps pour ces subtilités.
Si l'évaluation devait être menée comme il convient il faudrait déjà repenser les conditions d'apprentissage qui se sont effritées puis effondrées depuis toutes les réformes.
Le résultat ce sont des injonctions qui sont d'être indulgents et de laisser une chance à des élèves qui ne savent ni lire un texte simple ni en écrire un.
Je parle en général bien sûr, tous les élèves ne sont pas à mettre dans le même bateau. Mais notre difficulté réside dans ce grand écart permanent qu'il faut faire entre les exigences d'une matière et les compromis que l'on nous demande de faire avec ces exigences.
L'évaluation pour moi est un cache-misère.
Soit on évalue en CCF, c'est-à-dire"quand l'élève est prêt " et pour certains attendre d'être prêts les obligerait à être scolarisés toute leur vie et ce n'est pas possible. Donc on s'arrange, et les fameuses "compétences " font facilement passer une copie d'élève ne maîtrisant rien de la langue française d'un 02/20 à un 10/20, parce que la notation s'opère sur des points précis et pas sur une globalité ( ex l'entraînement sur des dictées où ne seront évalués par exemple que les accords des participes passés et pas ceux des pluriels: cette notation relative fausse l'interprétation parce que dans l'absolu, si l'élève a fait des fautes à tout le reste, ça ne compte pas).
Ce relativisme fausse toute tentative d'évaluation objective.
Soit on évalue en vue d'un examen ponctuel et national, en bac pro par exemple. La donne alors est légèrement différente, mais la langue française ne se voit attribuer que 3 malheureux points sur 20 dans la partie argumentation de la copie.
Maintenant je ne raisonne plus en termes de "évaluation formative " ou "évaluation sommative", d'une part parce que les réformes nous ont enlevé tant d'heures que la formation hélas passe à l'as et qu'on en arrive vite à la sentence de la note finale, d'autre part parce que j'évalue selon deux critères : notation dans l'absolu ( l'attendu "idéal " par rapport à un niveau, par exemple en bac pro je suis sans pitié pour les fautes de syntaxe et d'orthographe, les champions qui font mine de faire trois fautes par ligne deviennent soudain plus attentifs quand la note n'arrive pas à la moyenne à cause de ça) et notation relative ( je note les copies les unes en fonction des autres et quand c'est trop faible je réajuste le barème).
Quand je peux le faire ( possible en CAP avec des petites classes de 15 élèves, moins possible avec des classes de bac pro à 35) je mets une double notation à chaque copie: la note "attendue dans l'absolu" et la note correspondant au niveau de l'élève par rapport à la classe à ce moment là.
J'ai conscience qu'en LG avec des dissertations longues comme le bras on n'a pas le temps pour ces subtilités.
Si l'évaluation devait être menée comme il convient il faudrait déjà repenser les conditions d'apprentissage qui se sont effritées puis effondrées depuis toutes les réformes.
Le résultat ce sont des injonctions qui sont d'être indulgents et de laisser une chance à des élèves qui ne savent ni lire un texte simple ni en écrire un.
Je parle en général bien sûr, tous les élèves ne sont pas à mettre dans le même bateau. Mais notre difficulté réside dans ce grand écart permanent qu'il faut faire entre les exigences d'une matière et les compromis que l'on nous demande de faire avec ces exigences.
- TivinouDoyen
J'ai répondu. Bon courage pour le dépouillement du questionnaire avec toutes ces questions ouvertes !
- SolovieïNiveau 10
Alors, je suis intéressé à participer, mais je ne peux toujours pas accéder à la page. Peut-être parce que je suis à l'étranger. Les outils collaboratifs Framasoft, et même si je suis un fervent défenseur du libre, ne sont pas toujours très performants.
- sandGuide spirituel
Fait ! Bonne journée Emma !
- Emma3529Érudit
Merci beaucoup à vous !
Cela va me faire avancer !
Cela va me faire avancer !
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- Emma3529Érudit
sand a écrit:Fait ! Bonne journée Emma !
A toi aussi, Sand !
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- Emma3529Érudit
Solovieï a écrit:Alors, je suis intéressé à participer, mais je ne peux toujours pas accéder à la page. Peut-être parce que je suis à l'étranger. Les outils collaboratifs Framasoft, et même si je suis un fervent défenseur du libre, ne sont pas toujours très performants.
J'ai aussi créé un questionnaire sur Google Forms : https://forms.gle/g4goEHySYtoU7uko7
Peut-être fonctionnera-t-il mieux !
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- Emma3529Érudit
zigmag17 a écrit:Comme Nono je travaille en LP.
L'évaluation pour moi est un cache-misère.
Soit on évalue en CCF, c'est-à-dire"quand l'élève est prêt " et pour certains attendre d'être prêts les obligerait à être scolarisés toute leur vie et ce n'est pas possible. Donc on s'arrange, et les fameuses "compétences " font facilement passer une copie d'élève ne maîtrisant rien de la langue française d'un 02/20 à un 10/20, parce que la notation s'opère sur des points précis et pas sur une globalité ( ex l'entraînement sur des dictées où ne seront évalués par exemple que les accords des participes passés et pas ceux des pluriels: cette notation relative fausse l'interprétation parce que dans l'absolu, si l'élève a fait des fautes à tout le reste, ça ne compte pas).
Ce relativisme fausse toute tentative d'évaluation objective.
Soit on évalue en vue d'un examen ponctuel et national, en bac pro par exemple. La donne alors est légèrement différente, mais la langue française ne se voit attribuer que 3 malheureux points sur 20 dans la partie argumentation de la copie.
Maintenant je ne raisonne plus en termes de "évaluation formative " ou "évaluation sommative", d'une part parce que les réformes nous ont enlevé tant d'heures que la formation hélas passe à l'as et qu'on en arrive vite à la sentence de la note finale, d'autre part parce que j'évalue selon deux critères : notation dans l'absolu ( l'attendu "idéal " par rapport à un niveau, par exemple en bac pro je suis sans pitié pour les fautes de syntaxe et d'orthographe, les champions qui font mine de faire trois fautes par ligne deviennent soudain plus attentifs quand la note n'arrive pas à la moyenne à cause de ça) et notation relative ( je note les copies les unes en fonction des autres et quand c'est trop faible je réajuste le barème).
Quand je peux le faire ( possible en CAP avec des petites classes de 15 élèves, moins possible avec des classes de bac pro à 35) je mets une double notation à chaque copie: la note "attendue dans l'absolu" et la note correspondant au niveau de l'élève par rapport à la classe à ce moment là.
J'ai conscience qu'en LG avec des dissertations longues comme le bras on n'a pas le temps pour ces subtilités.
Si l'évaluation devait être menée comme il convient il faudrait déjà repenser les conditions d'apprentissage qui se sont effritées puis effondrées depuis toutes les réformes.
Le résultat ce sont des injonctions qui sont d'être indulgents et de laisser une chance à des élèves qui ne savent ni lire un texte simple ni en écrire un.
Je parle en général bien sûr, tous les élèves ne sont pas à mettre dans le même bateau. Mais notre difficulté réside dans ce grand écart permanent qu'il faut faire entre les exigences d'une matière et les compromis que l'on nous demande de faire avec ces exigences.
Merci beaucoup pour ce témoignage très intéressant !
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- nonoHabitué du forum
Bonjour Zigmak17zigmag17 a écrit:Comme Nono je travaille en LP.
L'évaluation pour moi est un cache-misère.
Soit on évalue en CCF, c'est-à-dire"quand l'élève est prêt " et pour certains attendre d'être prêts les obligerait à être scolarisés toute leur vie et ce n'est pas possible. Donc on s'arrange, et les fameuses "compétences " font facilement passer une copie d'élève ne maîtrisant rien de la langue française d'un 02/20 à un 10/20, parce que la notation s'opère sur des points précis et pas sur une globalité ( ex l'entraînement sur des dictées où ne seront évalués par exemple que les accords des participes passés et pas ceux des pluriels: cette notation relative fausse l'interprétation parce que dans l'absolu, si l'élève a fait des fautes à tout le reste, ça ne compte pas).
Ce relativisme fausse toute tentative d'évaluation objective.
Soit on évalue en vue d'un examen ponctuel et national, en bac pro par exemple. La donne alors est légèrement différente, mais la langue française ne se voit attribuer que 3 malheureux points sur 20 dans la partie argumentation de la copie.
Maintenant je ne raisonne plus en termes de "évaluation formative " ou "évaluation sommative", d'une part parce que les réformes nous ont enlevé tant d'heures que la formation hélas passe à l'as et qu'on en arrive vite à la sentence de la note finale, d'autre part parce que j'évalue selon deux critères : notation dans l'absolu ( l'attendu "idéal " par rapport à un niveau, par exemple en bac pro je suis sans pitié pour les fautes de syntaxe et d'orthographe, les champions qui font mine de faire trois fautes par ligne deviennent soudain plus attentifs quand la note n'arrive pas à la moyenne à cause de ça) et notation relative ( je note les copies les unes en fonction des autres et quand c'est trop faible je réajuste le barème).
Quand je peux le faire ( possible en CAP avec des petites classes de 15 élèves, moins possible avec des classes de bac pro à 35) je mets une double notation à chaque copie: la note "attendue dans l'absolu" et la note correspondant au niveau de l'élève par rapport à la classe à ce moment là.
J'ai conscience qu'en LG avec des dissertations longues comme le bras on n'a pas le temps pour ces subtilités.
Si l'évaluation devait être menée comme il convient il faudrait déjà repenser les conditions d'apprentissage qui se sont effritées puis effondrées depuis toutes les réformes.
Le résultat ce sont des injonctions qui sont d'être indulgents et de laisser une chance à des élèves qui ne savent ni lire un texte simple ni en écrire un.
Je parle en général bien sûr, tous les élèves ne sont pas à mettre dans le même bateau. Mais notre difficulté réside dans ce grand écart permanent qu'il faut faire entre les exigences d'une matière et les compromis que l'on nous demande de faire avec ces exigences.
Je n'avais pas vu ton message.
Je partage point par point ton propos. Merci de le dire de manière aussi claire.
Je rajouterai que ces dernières années, de plus en plus d'élèves en situation de handicap (autisme entre autres) nous sont confiés. Certains ne savent pas écrire, savent à peine lire. L'évaluation est quasi impossible même pour certains élèves accompagnés d'un(e) AESH. En dépit de tout leur professionnalisme et de toute leur bienveillance, certains AESH se trouvent parfois démunis et impuissants.
Ceci dit, ce sont des élèves que j'apprécie particulièrement et "j'évalue" leur bonne volonté. Pas sous forme de notes nécessairement mais sous forme d'appréciations et d'encouragements le plus souvent. La plupart des collègues font ainsi dans mon établissement.
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Prof en LP
- zigmag17Guide spirituel
nono a écrit:Bonjour Zigmak17zigmag17 a écrit:Comme Nono je travaille en LP.
L'évaluation pour moi est un cache-misère.
Soit on évalue en CCF, c'est-à-dire"quand l'élève est prêt " et pour certains attendre d'être prêts les obligerait à être scolarisés toute leur vie et ce n'est pas possible. Donc on s'arrange, et les fameuses "compétences " font facilement passer une copie d'élève ne maîtrisant rien de la langue française d'un 02/20 à un 10/20, parce que la notation s'opère sur des points précis et pas sur une globalité ( ex l'entraînement sur des dictées où ne seront évalués par exemple que les accords des participes passés et pas ceux des pluriels: cette notation relative fausse l'interprétation parce que dans l'absolu, si l'élève a fait des fautes à tout le reste, ça ne compte pas).
Ce relativisme fausse toute tentative d'évaluation objective.
Soit on évalue en vue d'un examen ponctuel et national, en bac pro par exemple. La donne alors est légèrement différente, mais la langue française ne se voit attribuer que 3 malheureux points sur 20 dans la partie argumentation de la copie.
Maintenant je ne raisonne plus en termes de "évaluation formative " ou "évaluation sommative", d'une part parce que les réformes nous ont enlevé tant d'heures que la formation hélas passe à l'as et qu'on en arrive vite à la sentence de la note finale, d'autre part parce que j'évalue selon deux critères : notation dans l'absolu ( l'attendu "idéal " par rapport à un niveau, par exemple en bac pro je suis sans pitié pour les fautes de syntaxe et d'orthographe, les champions qui font mine de faire trois fautes par ligne deviennent soudain plus attentifs quand la note n'arrive pas à la moyenne à cause de ça) et notation relative ( je note les copies les unes en fonction des autres et quand c'est trop faible je réajuste le barème).
Quand je peux le faire ( possible en CAP avec des petites classes de 15 élèves, moins possible avec des classes de bac pro à 35) je mets une double notation à chaque copie: la note "attendue dans l'absolu" et la note correspondant au niveau de l'élève par rapport à la classe à ce moment là.
J'ai conscience qu'en LG avec des dissertations longues comme le bras on n'a pas le temps pour ces subtilités.
Si l'évaluation devait être menée comme il convient il faudrait déjà repenser les conditions d'apprentissage qui se sont effritées puis effondrées depuis toutes les réformes.
Le résultat ce sont des injonctions qui sont d'être indulgents et de laisser une chance à des élèves qui ne savent ni lire un texte simple ni en écrire un.
Je parle en général bien sûr, tous les élèves ne sont pas à mettre dans le même bateau. Mais notre difficulté réside dans ce grand écart permanent qu'il faut faire entre les exigences d'une matière et les compromis que l'on nous demande de faire avec ces exigences.
Je n'avais pas vu ton message.
Je partage point par point ton propos. Merci de le dire de manière aussi claire.
Je rajouterai que ces dernières années, de plus en plus d'élèves en situation de handicap (autisme entre autres) nous sont confiés. Certains ne savent pas écrire, savent à peine lire. L'évaluation est quasi impossible même pour certains élèves accompagnés d'un(e) AESH. En dépit de tout leur professionnalisme et de toute leur bienveillance, certains AESH se trouvent parfois démunis et impuissants.
Ceci dit, ce sont des élèves que j'apprécie particulièrement et "j'évalue" leur bonne volonté. Pas sous forme de notes nécessairement mais sous forme d'appréciations et d'encouragements le plus souvent. La plupart des collègues font ainsi dans mon établissement.
Bonjour Nono
Oui pareil pour nous. En tertiaire nous voyons arriver depuis deux ans des élèves à profil plus que particulier ( les handicaps mentaux me posent un problème personnellement, c'est ma limite car je vois la souffrance des élèves qui en sont atteints avec cette inclusion forcée et je vois aussi les conséquences que cela peut avoir dans des classes de CAP déjà douloureuses au départ , pour nous comme pour les élèves et les AESH aussi ).
Et l'ajustement se fait de la même façon : parfois un livret de compétences en lieu et place des notes classiques, des appréciations encourageantes.
Cette année toutefois, très belle satisfaction pour un élève avec un handicap mental particulièrement lourd, qui a réussi toutes ses épreuves de CCF dans les matières générales et nous a bluffés à l'oral, il a obtenu d'excellentes notes pas du tout usurpées.
Mais c'est un travail d'orfèvre et d'équilibriste au quotidien et l'on doit s'adapter y compris dans la façon de mener et d'évaluer les travaux.
- zigmag17Guide spirituel
Emma3529 a écrit:zigmag17 a écrit:Comme Nono je travaille en LP.
L'évaluation pour moi est un cache-misère.
Soit on évalue en CCF, c'est-à-dire"quand l'élève est prêt " et pour certains attendre d'être prêts les obligerait à être scolarisés toute leur vie et ce n'est pas possible. Donc on s'arrange, et les fameuses "compétences " font facilement passer une copie d'élève ne maîtrisant rien de la langue française d'un 02/20 à un 10/20, parce que la notation s'opère sur des points précis et pas sur une globalité ( ex l'entraînement sur des dictées où ne seront évalués par exemple que les accords des participes passés et pas ceux des pluriels: cette notation relative fausse l'interprétation parce que dans l'absolu, si l'élève a fait des fautes à tout le reste, ça ne compte pas).
Ce relativisme fausse toute tentative d'évaluation objective.
Soit on évalue en vue d'un examen ponctuel et national, en bac pro par exemple. La donne alors est légèrement différente, mais la langue française ne se voit attribuer que 3 malheureux points sur 20 dans la partie argumentation de la copie.
Maintenant je ne raisonne plus en termes de "évaluation formative " ou "évaluation sommative", d'une part parce que les réformes nous ont enlevé tant d'heures que la formation hélas passe à l'as et qu'on en arrive vite à la sentence de la note finale, d'autre part parce que j'évalue selon deux critères : notation dans l'absolu ( l'attendu "idéal " par rapport à un niveau, par exemple en bac pro je suis sans pitié pour les fautes de syntaxe et d'orthographe, les champions qui font mine de faire trois fautes par ligne deviennent soudain plus attentifs quand la note n'arrive pas à la moyenne à cause de ça) et notation relative ( je note les copies les unes en fonction des autres et quand c'est trop faible je réajuste le barème).
Quand je peux le faire ( possible en CAP avec des petites classes de 15 élèves, moins possible avec des classes de bac pro à 35) je mets une double notation à chaque copie: la note "attendue dans l'absolu" et la note correspondant au niveau de l'élève par rapport à la classe à ce moment là.
J'ai conscience qu'en LG avec des dissertations longues comme le bras on n'a pas le temps pour ces subtilités.
Si l'évaluation devait être menée comme il convient il faudrait déjà repenser les conditions d'apprentissage qui se sont effritées puis effondrées depuis toutes les réformes.
Le résultat ce sont des injonctions qui sont d'être indulgents et de laisser une chance à des élèves qui ne savent ni lire un texte simple ni en écrire un.
Je parle en général bien sûr, tous les élèves ne sont pas à mettre dans le même bateau. Mais notre difficulté réside dans ce grand écart permanent qu'il faut faire entre les exigences d'une matière et les compromis que l'on nous demande de faire avec ces exigences.
Merci beaucoup pour ce témoignage très intéressant !
Je t'en prie. C'est un éclairage particulier, le LP étant très éloigné du LGT dans la mise en œuvre des connaissances et dans l'évaluation je pense. Mais nous sommes confrontés parfois au même refus d'apprentissage chez les élèves, et parfois aux mêmes lacunes surtout au collège à mon avis (mais ça dépend des sections, des niveaux, des classes...)
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