Geographie : recomposition

Bonjour à tous !
J'ai fait une fac d'histoire, et je suis plutôt mal à l'aise avec les termes de géographie.
Enseignant dans les DOM, le français n'est pas la langue maternelle de la majorité de mes élèves. Donc j'essaie de trouver des définitions simples mais justes quand mes élèves me le demandent.
Quand j'enseignais au collège, j'avais trouvé une définition simple de continent : c'est un gros bout de terre émergée sur laquelle les gens se ressemblent.
J'avais fait un super schéma au tableau de l'afrique avec madagascar, vu du dessus puis en coupe pour expliquer que même s'il y a de la mer entre les deux cela fait parti de la même plaque continentale mais le prof de SVT avec qui je fumait des clopes m'a dit qu'il y a du fond océanique entre l'afrique et madagascar et que si on était consciencieux mada était un continent à part entière. Bref comme tout le monde, j'ai menti pour simplifier.

J'ai fini ma première année en lycée et je me rend compte que je ne comprend pas la moitié de ce que je raconte à mes élèves en géo.
J'ai lu le laurent carroué "les mutations des systèmes productifs" et  l'article de géoconfluence sur les recompositions (qui dit que cela ne veut rien dire mais qu'il faut faire avec) et pourtant je suis incapable de dire c'est quoi la différence entre une évolution, une mutation, une transformation, un changement et une recomposition d'un espace.

J'ai eu de la chance cette année, aucun élève ne me l'a demandé, mais en même temps j'ai honte de mon cours parce que cela veut dire que mon cours était tellement abscons qu'ils ne me demandaient même pas la définition des mots qu'ils écrivaient dans le cahier.

Comment expliquez vous ces termes à vos élèves ? Surtout le recomposition.

À mon avis il n'est pas nécessaire de rentrer dans les détails, mais on peut aller voir :
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire?search_letter=r

Jean_Djaizon a écrit:Bonjour à tous !

Quand j'enseignais au collège, j'avais trouvé une définition simple de continent : c'est un gros bout de terre émergée sur laquelle les gens se ressemblent.
J'avais fait un super schéma au tableau de l'afrique avec madagascar, vu du dessus puis en coupe pour expliquer que même s'il y a de la mer entre les deux cela fait parti de la même plaque continentale mais le prof de SVT avec qui je fumait des clopes m'a dit qu'il y a du fond océanique entre l'afrique et madagascar et que si on était consciencieux mada était un continent à part entière. Bref comme tout le monde, j'ai menti pour simplifier.

Ah bon ?

Sinon pour les continents il faut lire Grataloup, l'invention des continents. Un petit résumé ici :
https://www.lhistoire.fr/livres/linvention-des-continents

Personnellement j'utilise mutation et transformation en synonyme. Ils recouvrent les mêmes sens et dans les textes géographiques les deux sont utilisés. Le premier est plus "géographique".
Changement/évolution idem. Le terme marque juste un changement sans aspect positif ou négatif. Néanmoins pour moi ce ne sont pas des termes géographiques.
Sur la recomposition, je ne l'utilise pas mais on est sur un sens proche qui fait plus montre des conséquences que des causes, non ?

Il me semble que cela vient de la définition de système géographique.

Un système géographique est un ensemble de relations stables entre des acteurs géographiques qui produit une organisation de l'espace, par exemple une ville. Un système s'auto-entretient par définition, puisque l'on parle de relations stables, mais il peut connaître des évolutions.

Certaines évolutions sont systémiques. Ces évolutions peuvent être catastrophiques comme les chutes de Mari en 2300, Ur en 2004, Babylone en 1595, Assour en 614, Nimive en 602... D'autres conduisent à de nouvelles structures émergeantes comme Londres qui devient une ville mondiale à partir de 1850.

D'autres évolutions sont incrémentales : les changements ne changent pas la structure globale. Par exemple, la création d'une piste cyclable est une évolution incrémentale. Bien sûr, il y a des effets de seuil : si toute la ville est convertie aux circulations douces, alors une partie de sa structure va changer.

Les recompositions ne sont ni systémiques, ni incrémentales mais traduisent la réorganisation d'une partie du système géographique suite à de fortes perturbations du système. Par exemple, la désindustrialisation a fortement touchée certaines régions du nord de la France, ce qui crée des espaces et des infrastructures inutilisés ainsi qu'une forte incitation à mobiliser des moyens pour recréer de l'activité dans ces espaces. Ces recompositions peuvent prendre des formes différentes : par exemples la mise en tourisme, la mise en art (artialisation) ou la réindustrialisation.

La recomposition est la restructuration d'une partie d'un système géographique en réutilisant des structures obsolètes de ce système, financé par le système dans un but d'adaptation à une perturbation extérieure forte, typiquement la mondialisation.