Oral EAF

choup78 a écrit:Bonjour
Ma fille passe bientôt son oral de français (aca de Versailles) et elle m'assure pouvoir repérer des passage de son œuvre perso par des post its ou surlignée... Est-ce vrai ? Ne doit elle pas venir avec un livre totalement vierge ?
J'ai peur que l'examinateur ne pense qu'elle triche...

Merci pour vos réponses...

Bonjour,
A priori oui pour les post-it. Normalement l'examinateur demande à voir le livre si le candidat souhaite l'utiliser, il verra donc ce qui est repéré et s'il accepte ( on cherche plutôt les antisèches) elle ne pourra pas être accusée de tricherie.

Bonjour, petite question :

ma fille est passée à l'oral aujourd'hui. Elle a présenté la déclaration des droits de la femme comme oeuvre et les questions qui ont suivi n'ont pas porté sur l'oeuvre mais sur le droit de vote des femmes en 1944, le congé paternité ou maternité (en gros, ce qu'elle en savait, ce qu'elle en pensait ... ).
Elle a été un peu déstabilisée par ces questions, surtout qu'elle avait particulièrement bien travaillé l'oeuvre et qu'elle était capable de parler de son passage préféré ou de ce qui lui avait moins plu.
J'ai aussi été surprise par les questions mais je ne suis pas en lycée et ne l'ai jamais été et je découvre l'épreuve avec elle.
Les questions qui suivent l'oeuvre peuvent donc ne pas porter sur l'oeuvre en elle-même ? Quel est le barème accordé aux questions ? (elle se refait le film et autant dire que pour elle, il s'agit d'un film catastrophe )

Selon moi, aucun souci pour ta fille. Elle maîtrise l'oeuvre, le collègue examinateur l'a bien vu, il a souhaité ouvrir le sujet et tester sa culture générale. Il m'arrive de faire cela. Le barème est de 4/8, voire 5/8.

Ianna a écrit:Selon moi, aucun souci pour ta fille. Elle maîtrise l'oeuvre, le collègue examinateur l'a bien vu, il a souhaité ouvrir le sujet et tester sa culture générale. Il m'arrive de faire cela. Le barème est de 4/8, voire 5/8.

Merci beaucoup. C'est ce que je lui ai dit (bon pour la culture générale, pas certaine qu'elle l'ait ébloui du coup, sur le droit de vote, ça allait mais le congé pater ou mater, ça ne lui parlait pas du tout). Le barème est énorme ! J'espère que ça ne va pas la pénaliser.

Le choix de Gouges n'est pas évident. Le texte n'a rien de littéraire. On se rabat souvent sur des questions de culture générale en lien avec le droit des femmes.

ysabel a écrit:Le choix de Gouges n'est pas évident. Le texte n'a rien de littéraire. On se rabat souvent sur des questions de culture générale en lien avec le droit des femmes.

Elle en avait pas mal travaillé : associations féministes actuelles, chiffres précis autour de l'inégalité salariale, écrivaines féministes après Olympe de Gouges ... Mais là, elle est restée un peu coite.
Et le plus risible, c'est que la prof qui l'a fait passer pour son oral blanc en mars lui avait dit que sa présentation était trop historique et pas assez littéraire, elle avait donc travaillé sur les arguments du texte (ce qui était convaincant, ce qui l'était moins) mais comme elle pensait qu'on lui poserait la question, elle ne l'a pas dit dans la présentation (qui me semble cependant bien complète, elle est passée plusieurs fois devant moi).

Bref, c'est passé, on verra bien sa note au final ... (que de stress pour elle qui est une bosseuse, très bonne élève, et qui veut éventuellement faire une prépa littéraire, elle a peur qu'une note moyenne ne soit un obstacle).

Dorine a écrit:Pour le théâtre,  dans un de mes récapitulatifs,  18 pièces ont été proposées en lecture cursive dont 8 que je n'ai jamais lues et que je n'aurai pas le temps de lire. Je ne parle que d'un récapitulatif et d'un objet d'étude...

Pour l'instant, personne n'a présenté une de ces 8 pièces. Heureusement que j'avais renoncé à les lire...

julilibulle a écrit:Bonjour, petite question :

ma fille est passée à l'oral aujourd'hui. Elle a présenté la déclaration des droits de la femme comme oeuvre et les questions qui ont suivi n'ont pas porté sur l'oeuvre mais sur le droit de vote des femmes en 1944, le congé paternité ou maternité (en gros, ce qu'elle en savait, ce qu'elle en pensait ... ).
Elle a été un peu déstabilisée par ces questions, surtout qu'elle avait particulièrement bien travaillé l'oeuvre et qu'elle était capable de parler de son passage préféré ou de ce qui lui avait moins plu.
J'ai aussi été surprise par les questions mais je ne suis pas en lycée et ne l'ai jamais été et je découvre l'épreuve avec elle.
Les questions qui suivent l'oeuvre peuvent donc ne pas porter sur l'oeuvre en elle-même ? Quel est le barème accordé aux questions ? (elle se refait le film et autant dire que pour elle, il s'agit d'un film catastrophe   )

Pfff. Quand on est professeur de lettres, l'essentiel des questions devrait porter sur l'œuvre elle-même. Et en l'espèce les questions de culture historique eussent dû davantage porter sur le texte. Quand une élève m'a parlé de l'article qui exige des pères qu'ils reconnaissent leurs enfants, j'ai bien vu qu'elle n'y comprenait que pouic dans la mesure où elle ne savait pas que le mari était juridiquement par principe le père, et qu'il s'agissait ici des enfants dits naturels. Là oui, il y a matière à demander des précisions, ou sur le texte modèle de celui de Gouges.
Il faudrait montrer aux gens comment on peut poser des questions vraiment sur l'œuvre.

C’est curieux de vouloir tester au bac ce que les élèves pensent par eux-mêmes,( et c’est évaluable ça. ?) alors que le bac est là pour tester ce que les élèves ont appris, objectivement, pour pouvoir penser ensuite par eux mêmes: on ne sait plus ou est la charrue ni où sont les bœufs ( les ânes, oui par contre. Et ce ne sont pas forcément les élèves.)

julilibulle a écrit:Bonjour, petite question :

ma fille est passée à l'oral aujourd'hui. Elle a présenté la déclaration des droits de la femme comme oeuvre et les questions qui ont suivi n'ont pas porté sur l'oeuvre mais sur le droit de vote des femmes en 1944, le congé paternité ou maternité (en gros, ce qu'elle en savait, ce qu'elle en pensait ... ).
Elle a été un peu déstabilisée par ces questions, surtout qu'elle avait particulièrement bien travaillé l'oeuvre et qu'elle était capable de parler de son passage préféré ou de ce qui lui avait moins plu.
J'ai aussi été surprise par les questions mais je ne suis pas en lycée et ne l'ai jamais été et je découvre l'épreuve avec elle.
Les questions qui suivent l'oeuvre peuvent donc ne pas porter sur l'oeuvre en elle-même ? Quel est le barème accordé aux questions ? (elle se refait le film et autant dire que pour elle, il s'agit d'un film catastrophe   )

C'est l'œuvre sur laquelle il est le plus difficile d'interroger. Je ne l'étudie pas avec mes élèves pour cette raison car c'est un vrai piège.

J'ai posé les questions suivantes : Pourquoi O de Gouge s'adresse-t-elle à la Reine plutôt qu'au roi ? (en essayant de faire distinguer influence et pouvoir)
Pourquoi dit-elle "femmes, réveillez-vous !" Pensez-vous que cette phrase a encore une actualité ? La question des droits des femmes est-elle de la responsabilité des femmes ?
Aujourd'hui notre déclaration des droits de l'homme et du citoyen n'est pas écrite au féminin. Pourquoi ? Pensez-vous qu'il serait nécessaire d'écrire un second texte au féminin et de le juxtaposer au premier ?
Que pensez-vous de l'invitation d'O de Gouge à observer la nature et son absence d'inégalités des sexes ?
Aux élèves qui avaient le livre : Comment voyez-vous qu'O de Gouge s'adresse davantage à la femme qu'à la reine ? Par quels moyens essaie-t-elle de faire réagir les hommes ?

Mais je trouve aussi que c'est un texte sur lequel il est difficile de varier les questions et qui permet un discours appris par cœur assez pénible si on interroge de nombreux élèves d'une même classe. Moi, j'interrogeais sur 8 descriptifs donc je n'avais que peu d'élèves par classe (7-8 environ).

Je demande : "Quels sont les articles qui vous ont particulièrement frappé ?" "Pourquoi ?". Et, en gros, cela suffit. S'ils avaient travaillé, ils pourraient bien connaître trois articles très précisément, leurs différences avec ceux de la Déclaration de Siéyès et al. Et ils auraient de quoi analyser, et contextualiser.
La question posée à ceux qui ont le livre vaut aussi bien pour ceux qui ne l'ont pas : en fait, s'ils n'ont pas la version papier, c'est qu'ils l'ont dans la tête.

NLM76 a écrit:Je demande : "Quels sont les articles qui vous ont particulièrement frappé ?" "Pourquoi ?". Et, en gros, cela suffit. S'ils avaient travaillé, ils pourraient bien connaître trois articles très précisément, leurs différences avec ceux de la Déclaration de Siéyès et al. Et ils auraient de quoi analyser, et contextualiser.
La question posée à ceux qui ont le livre vaut aussi bien pour ceux qui ne l'ont pas : en fait, s'ils n'ont pas la version papier, c'est qu'ils l'ont dans la tête.

Je pose la même question. Et en général, soit les élèves ne répondent pas, soit ils connaissent l'article 1, parce qu'ils l'ont étudié avec le Préambule. Et c'est tout.
C'est le texte sur lequel j'ai mis les plus mauvaises notes en entretien (si j'excepte l'élève qui m'a parlé pendant 1 minute de Gargantua, et qui ne connaissait ni Frère Jean, ni Grandgousier, ni Picrochole).
Les élèves qui l'ont choisi me parlent vaguement de condition féminine, d'autres féministes (Simone de Beauvoir et Simone Veil en tête) sans savoir ce qu'elles ont fait / écrit. Très rarement du texte (ou alors en mode fiche de lecture: il y a x parties ...). Globalement les élèves qui ont fait ce choix ont pris l'oeuvre la plus courte et ne l'ont pas travaillée réellement. Tant pis pour eux.

Et c’est très difficile avec certaines questions de répondre autrement que par des attendus supposés ou réels … bref, tout l’inverse de ce qu’on attendrait du bac, à savoir des connaissances et un raisonnement,  et non un blabla innotable objectivement et dans l’air du temps. Un vrai piège en effet pour les élèves et les examinateurs.

Je demande : "Quels sont ses arguments pour réclamer l'égalité de droits pour les deux sexes ?" et "Quels procédés emploie-t-elle pour saisir les lecteurs ?" (dialectique + rhétorique).
ou encore : "Son texte vous semble-t-il abstrait ou rentre-t-il dans le concret ?"

Olympe a été rarement choisie chez moi. J'interroge sur la stratégie argumentative de l'autrice. Je demande si celle-ci paraît efficace. Une petite question ou deux sur les Lumières, ou le féminisme (c'est la moindre des choses). J'essaye de faire prononcer le mot "polémique".
Ce n'est généralement ni moins bon, ni meilleur que pour une autre oeuvre. Souvent passable, mais effectivement c'est sans doute un choix discutable.

The Paper a écrit:Je demande : "Quels procédés emploie-t-elle pour saisir les lecteurs ?" (dialectique + rhétorique).
ou encore : "Son texte vous semble-t-il abstrait ou rentre-t-il dans le concret ?"

Yeux écarquillés.
J'eusse été bien embêté pour répondre à de telles questions, et surtout à la première. Quelles sont les réponses attendues ?

Je demande également: quelles sont ses cibles? Parle-t-elle d'elle-même (ou s'appuie-t-elle sur son exemple/sa vie) ? Que pensez-vous des solutions qu'elle propose aux problèmes soulevés? Quelle partie vous semble la plus polémique? Quel passage est le plus marquant/efficace/convaincant selon vous? La réécriture de la Déclaration des Droits de l'homme vous semblait-elle nécessaire?

Ma fille aurait été bien plus à l'aise avec vos questions ! Elle a choisi ce livre car je suis une féministe convaincue et qu'elle a été influencée par mon discours à la maison.
Elle n'a travaillé aucun livre en cursive avec son professeur, uniquement les livres au programme ... Elle avait lu le livre entièrement (plusieurs fois, comme les autres d'ailleurs), lors des oraux que nous avons fait ensemble pour l'entraîner, je lui avais posé des questions comme les vôtres et elle avait des éléments de réponse. C'est dommage je trouve, mais encore une fois, c'est comme ça ... J'essaie aussi de lui inculquer l'idée qu'un examen (ou concours) dépend aussi de l'examinateur sur lequel on tombe et que c'est parfois injuste.

Je ne savais même pas qu'il y avait des oeuvres à préférer à l'oral (et sa professeure, qui a des 1ères depuis au moins 20 ans, n'a jamais rien dit sur ça non plus).

NLM76 et Iphigénie je ne suis pas d'accord avec vous, car la question de liberté pédagogique est bien présente : on est muselés de toutes les façons possibles et imaginables, alors, il est agréable de poser des questions de son choix à l'élève au cours de l'entretien (même si, bien sûr, les questions d'ordre littéraire / stylistiques sont préférables).
La littérature permet d'ouvrir le champ à la culture générale et à la réflexion personnelle. Je trouve cela pertinent pour les élèves.

C'est une épreuve de français (sans entrer non plus dans des exigences trop formalistes), pas de culture générale.  Cela peut augmenter le manque d'équité entre les candidats qui ne bénéficient pas d'un environnement qui leur permettent de diminuer cette inégalité.
Pour avoir une année enseigné la culture générale en ECE, ce n'est qu'un vernis de connaissances.
L'ennui vient surtout que cette œuvre n'est pas de la littérature.
Bon, je ne dis pas non plus qu'il ne fasse pas tout faire pour accroître la culture générale.

Iphigénie a écrit:C’est curieux de vouloir tester au bac ce que les élèves pensent par eux-mêmes,( et c’est évaluable ça. ?) alors que le bac est là pour tester ce que les élèves ont appris, objectivement,  pour pouvoir penser ensuite par eux mêmes: on ne sait plus ou est la charrue ni où sont les bœufs ( les ânes, oui par contre. Et ce ne sont pas forcément les élèves.)

Thalie a écrit:

Iphigénie a écrit:C’est curieux de vouloir tester au bac ce que les élèves pensent par eux-mêmes,( et c’est évaluable ça. ?) alors que le bac est là pour tester ce que les élèves ont appris, objectivement,  pour pouvoir penser ensuite par eux mêmes: on ne sait plus ou est la charrue ni où sont les bœufs ( les ânes, oui par contre. Et ce ne sont pas forcément les élèves.)

Je suis de cet avis en ce qui concerne les concours d'éloquence, si en amont, il n'y a pas un travail long, rigoureux et approfondi sur le sujet.
Pour le bac, un travail conséquent est censé avoir été fait. Les élèves doivent l'approfondir en faisant des recherches, en se nourrissant de tout ce travail. Il est donc à même de développer une réflexion personnelle documentée et argumentée.
Sinon, quel dommage !

Ianna a écrit:

Thalie a écrit:

Iphigénie a écrit:C’est curieux de vouloir tester au bac ce que les élèves pensent par eux-mêmes,( et c’est évaluable ça. ?) alors que le bac est là pour tester ce que les élèves ont appris, objectivement,  pour pouvoir penser ensuite par eux mêmes: on ne sait plus ou est la charrue ni où sont les bœufs ( les ânes, oui par contre. Et ce ne sont pas forcément les élèves.)

Je suis de cet avis en ce qui concerne les concours d'éloquence, si en amont, il n'y a pas un travail long, rigoureux et approfondi sur le sujet.
Pour le bac, un travail conséquent est censé avoir été fait. Les élèves doivent l'approfondir en faisant des recherches, en se nourrissant de tout ce travail. Il est donc à même de développer une réflexion personnelle documentée et argumentée.
Sinon, quel dommage !

oui enfin "que pensez-vous du congé de paternité": je ne suis pas sûre que cela rentre dans ce cadre, ni serve à évaluer la connaissance de la littérature française. Sinon, sur le Père Goriot, que pensez-vous du FMI?
Notre enseignement du français connaît l'exploit de devenir et extrêmement présomptueux et extrêmement indigent.

NLM76 a écrit:

The Paper a écrit:Je demande : "Quels procédés emploie-t-elle pour saisir les lecteurs ?" (dialectique + rhétorique).
ou encore : "Son texte vous semble-t-il abstrait ou rentre-t-il dans le concret ?"

Yeux écarquillés.
J'eusse été bien embêté pour répondre à de telles questions, et surtout à la première. Quelles sont les réponses attendues ?

Pour la première, des choses très simples comme l'apostrophe, l'impératif, les questions rhétoriques, ... (s'ils ont bien bossé leurs linéaires, ils trouvent des procédés).
Et pour la deuxième : même si l'ensemble du texte est plutôt abstrait car il brandit des valeurs, il y a des éléments très concrets dans les propositions (mariage des prêtres, etc.). (Les élèves pensent surtout au divorce). Et puis l'anecdote finale illustre concrètement l'injustice subie.

Je suis un peu étonnée. Je n'ai pas de questions préparée à l'avance puisqu'on est censés les poser à partir de ce que l'élève dit lors de sa présentation.
Je déconseille à mes élèves de choisir Olympe de Gouges.
En revanche, je ne travaille pas les lectures cursives en classe pour éviterque les élèves apprennent un topo général sans rapport avec cla lecture personnelle qu'on leur demande. Je donne aux élèves un très long dossier comprenant les questions qu'on peut se poser à partir des œuvres à présenter et c'est à eux de travailler ces questions. Ils peuvent venir me voir individuellement pour en discuter au fur et à mesure de leur réflexion.