[Lettres collège] 6e Progression littérature 2023-2024

Ça veut dire quoi « GT »?

GT = groupement de textes

Provence a écrit:Voici ma programmation, à titre d'exemple.

Chapitre 1 : GT poésie
Chapitre 2 : GT sur le conte
Chapitre 3 : GT sur l’aventure
Chapitre 3 bis : Peter Pan ou Tom Sawyer ou... (OI en lecture accompagnée)
Chapitre 4 : GT fables  
Chapitre 5 : La Bible
Chapitre 6 : L’Odyssée d’HOMERE (OI), souvent en lecture suivie.
Chapitre 7 : théâtre (GT: Molière ou Knock) (j'ai rarement le temps: je ne sacrifie pas la grammaire à laquelle je consacre au moins la moitié de l'horaire).

Les élèves lisent chez eux huit à neuf livres.

Mais il ne faut pas faire 4 chapitres ? (Les 4 thèmes)

En fait j’ai construit à partir des thèmes, d’où la bizarrerie. Maintenant si on peut faire des chapitres indépendants c’est sûr que ça change tout.

Tu peux faire autant de chapitres que tu veux. Tu peux même croiser les thèmes si tu veux (Certains étudient l'Odyssée pour traiter à la fois le thème du monstre et celui du roman d'aventure (l'œuvre intégrale), parce qu'il est très difficile de finir le programme, et ce n'est pas l'essentiel. Prévois 6 à 8 chapitres. Certains chapitres peuvent être très courts, et ne pas contenir de lectures analytiques (quel que soit le nom qu'on leur donne actuellement, lecture d'extraits un peu fouillée). Ce peut être un chapitre axé sur un gros travail de rédaction, par exemple, avec quelques textes lus pour nourrir ce travail.
Dans un groupement de textes traditionnel, on fait en général quatre ou cinq lectures analytiques. Il est difficile d'en faire plus. Le temps pris par les devoirs et leur correction est énorme.

Je suis en train de travailler sur ma progression, mais je pense faire :

1) Poésie. 3 à 4 textes. Certainement : Les Djinns (avec travail de mise en jeu), La Bise fait le bruit (Hugo) avec évaluation de récitation/mise en jeu), peut-être  La Créature de Supervielle, et je vais voir si je peux faire quelque chose à partir de "Notes après coup sur un ciel de Provence" de Ponge pour travailler la réécriture et lancer un travail de rédaction (le poème a la forme d'un journal intime, où le poète essaie de capter un certain ciel qu'il a vu, et s'y reprend à plusieurs reprises). Il y aura un petit travail de rédaction de monstres à la fin du chapitre (sonorités, images).

2) L'Odyssée. Rédaction monstre (le monstre et son pays/son approche)

3) Récits de création : Grèce. Très très court chapitre (3 heures à partir du TDL (manuel Terre des Lettres) et l'audio de Claudie Obin.

4) La Genèse. Très gros chapitre. Deux moments sur la rédaction : le premier, un récit avec une juste rétribution (après étude de Création 1 et déluge) le deuxième, reprise du premier mais avec changement d'enjeu : épreuve et exercice de la liberté (après tout le reste : Création 2, Abel et Caïn, Joseph...)
En fin de chapitre, des exposés sur les expressions bibliques, appuyés sur une représentation, pour permettre notamment d'appréhender le personnage de Jésus (j'ai 1h30 par semaine en demi-classe, donc j'espère que ça ne va pas être trop chronophage).

5) Scapin. Beaucoup de jeu

6) - GT suspense. Surtout à la maison si possible, travail collaboratif en ligne : relever les procédés du suspense dans les textes. Pour travailler la rédaction individuelle.
- OI. J'aimerais bien Le Monde perdu, mais ce sera peut-être Les Clients du bon chien jaune. Surtout de la lecture suivie, et peu de temps dessus.

7) Le Conte : écriture à plusieurs : transformer un conte de Perrault pour en faire un texte à dire à la veillée (et du coup, travail d'oral).

Après le 3e conseil de classes : 8) farces ou fabliaux. Mise en jeu.

Il faut que je réduise tout ça mais je n'y arrive pas !

Je suis confus, perdu, angoissé…
D’autant plus que j’ai également la progression de 5ème à effectuer et les 2 progressions de langue. Un travail titanesque et je ne sais pas par où commencer.
Je sens que je vais rejoindre les commençants en échec : tout cela ne me parle pas et me paraît insurmontable.
Je me demande si je ne ferais pas mieux de rester AESH et donner des cours particuliers à côté. C’est beaucoup moins prise de tête.
J’ai passé le concours par désir d’élévation mais j’avoue que je me décourage déjà face à la masse de travail…
Il y a aussi un problème de connaissance : j’avoue ne pas connaître et ne pas avoir lu tout ce que vous évoquez.

Encore une question : il faut préparer les dictées en 6eme (leur montrer le texte et des difficultés avant) ou on peut leur faire découvrir directement ?

Pas de panique !

Tu as eu d'excellents conseils avec exemples plus haut.
J'ajoute que les thèmes, c'est pour le programme et l'inspection ("Voyez, j'ai traité tel thème à telle occasion", et comme on te l'a dit un même texte peut servir pour plusieurs thèmes).

Pour les dictées : tu choisis un texte, et si tu estimes qu'il y a des difficultés particulières tu les évoques dans la semaine précédente, -on trouve toujours une occasion-, mais sans dire que c'est pour la prochaine dictée (tout au moins c'est ce que je faisais, une dictée ce n'est pas du par coeur...).

Pour la progression de langue, il y en a une proposée dans Terre des lettres, tu la reprends ou tu l'adaptes.

Courage !

Bonjour Milicus,
Je pense effectivement que tu es en train de vivre un moment de panique. Les stagiaires que j'ai suivis l'ont ressenti à un moment donné, lorsque nos conversations et les choses que je montrais les amenaient soudain à prendre conscience de l'immensité et la complexité de notre discipline (et de notre tâche).
À partir de là, quand j'observais ce phénomène, je leur disais de se calmer, et de maintenant prendre les choses par le « petit bout de la lorgnette » : par là je voulais dire qu'à un moment donné, il faut se lancer, avec des objectifs plus humbles que la vision globale, qui peut être paralysante : ainsi, choisis un des thèmes, choisis le premier texte dont tu as envie de parler, que tu as envie de partager avec eux, vois ce que tu en ferais (en suivant les conseils qui t'ont été donnés : que veux-tu que les élèves retirent de ce texte ? Que veux-tu leur apprendre ? Comment les amènes-tu à comprendre ce texte ?).
Après, il reste que tu dis des choses qui m'interpellent … :
- « tout cela ne me parle pas et me paraît insurmontable. » (Mais enfin parler des textes littéraires, en discuter avec de jeunes enfants, comment cela ne peut-il pas te parler ? Certes c'est moins « sécurisant » que le schéma narratif, mais quand même …).
- « Il y a aussi un problème de connaissance : j’avoue ne pas connaître et ne pas avoir lu tout ce que vous évoquez. » Eh bien tu vas combler petit à petit. C'est justement stimulant non ? (j'en ai avalé des lectures au début pour effectivement me mettre à jour - et je le fais encore ! - ; les études ne font pas tout, il faut continuer après. D'ailleurs je pense que tu en es à un moment où tu devrais plutôt faire cela : lis des choses pour choisir tes supports.)
- « J’ai passé le concours par désir d’élévation mais j’avoue que je me décourage déjà face à la masse de travail… » Ben là on ne va pas se mentir … Oui il va falloir beaucoup travailler...

Oudemia a écrit:Pour les dictées : tu choisis un texte, et si tu estimes qu'il y a des difficultés particulières tu les évoques dans la semaine précédente, -on trouve toujours une occasion-, mais sans dire que c'est pour la prochaine dictée (tout au moins c'est ce que je faisais, une dictée ce n'est pas du par coeur...).

De mon côté je distribue quelques jours avant la dictée un travail de préparation avec :
- les mots dont ils doivent apprendre l'orthographe et le sens
- un ou deux points de langue à travailler rapidement (je rappelle la règle ou il la complète et j'ajoute un ou deux courts exercices d'application).
On corrige ce travail juste avant la dictée.
De même, je distribue un travail de correction une fois les copies rendues (par exemple, à l'aide de la ma dictée tapée, repérage des verbes conjugués et des sujets ou des adjectifs et des noms qu'ils qualifient, indications des temps verbaux, questions d'analyse portant sur les points plus difficiles - pourquoi fallait-il accorder tel mot au pluriel ? pourquoi fallait-il laisser tel verbe à l'infinitif ? -, petit exercice sur une difficulté orthographique, bilan sur leurs points forts et leurs difficultés...). Souvent la dictée suivante reprend des points de langue de la dictée précédente et en travaille de nouveaux. Je peux aussi leur demander de revoir les mots qu'il fallait apprendre pour les dictées n°1, n°4, n°7 par exemple et je fais alors une dictée de mots à la suite de la dictée proprement dite.

Je faisais à peu près comme Nadedja pour la correction.

Milicus, c'est normal d'être stressé face à un travail complètement nouveau, et bien plus exigeant qu'on ne l'imagine de l'extérieur. Mais tu as eu ton concours : tu es apte à le faire. Tu vas commettre des erreurs au début, c'est normal. Tout le monde en fait. Quand je relis mes premiers cours, je plains les élèves que j'ai eus au sortir de la fac. Mais on apprend, et on progresse peu à peu. Tu auras de l'aide de ton tuteur, de tes collègues. Tu trouveras beaucoup de bons conseils ici. Quant au sentiment d'ignorance, il est fréquent en Lettres tant le domaine de la littérature est vaste. Là encore, donne-toi le temps de cosntruire ta culture. Il est normal de n'avoir pas la même somme de lectures à 30 ans et à 50. L'essentiel est de rester ouvert et de ne pas compenser le sentiment fréquent de sa propre insuffisance (ça va s'arranger avec le temps, nous sommes tous passés par là) par des postures délétères (se donner des airs intellectuels en faisant des trucs hyper-durs et très éloignés des besoins réels des élèves, rejeter la culture classique au motif qu'on ne la maîtrise pas, en invoquant une modernité coupée de tout ancrage...).
Sois indulgent envers toi-même. Tu débute : il serait stupéfiant que tu fasses tout parfaitement dès le départ. Laisse-toi le droit à l'erreur : on te répétera souvent, cette année, que c'est une condition de tout apprentissage. Et j'espère que tu trouveras à la rentrée une équipe bienveillante et étayante.

Merci pour les réponses.
Je fais une pause en espérant avoir l’esprit plus clair dans quelques jours sur la manière dont commencer.
En fait j’ai le même problème pour la classe de 5ème : incertitude de par quoi commencer.
J’essaye de prendre des documents sur internet que je vais de toute façon devoir retravailler et adapter avec cette énorme difficulté (de mon point de vue) de séparer la partie littérature de la partie langue.

C’est bête mais j’ai aussi des inquiétudes matérielles : peur de ne pas trouver l’imprimante ou la photocopieuse dans l’établissement et de ne pas pouvoir imprimer les documents pour mes élèves.
Peur de ne pas réussir à faire fonctionner le logiciel Ecoledirecte et ne pas pouvoir faire l’appel au 1er cours. Ce type d’inquiétudes…

C'est naturel... La pré-rentrée t'apportera des réponses pour ces choses-là. La personne qui te suivra également.

Milicus a écrit:Merci pour les réponses.
Je fais une pause en espérant avoir l’esprit plus clair dans quelques jours sur la manière dont commencer.
En fait j’ai le même problème pour la classe de 5ème : incertitude de par quoi commencer.
J’essaye de prendre des documents sur internet que je vais de toute façon devoir retravailler et adapter avec cette énorme difficulté (de mon point de vue) de séparer la partie littérature de la partie langue.

C’est bête mais j’ai aussi des inquiétudes matérielles : peur de ne pas trouver l’imprimante ou la photocopieuse dans l’établissement et de ne pas pouvoir imprimer les documents pour mes élèves.
Peur de ne pas réussir à faire fonctionner le logiciel Ecoledirecte et ne pas pouvoir faire l’appel au 1er cours. Ce type d’inquiétudes…

Pour les questions matérielles, elles peuvent être résolues et mettre un terme à ton angoisse facilement, soit en te présentant fin août dans ton collège pour faire connaissance avec les lieux, te présenter, te faire donner les clés et ton code pour les photocopies si c'est possible , à supposer que les interlocuteurs soient présents dans l'établissement mais les personnels de direction sont là ; soit en profitant de la journée de prérentrée lors de laquelle en général les nouveaux collègues sont reçus à part et sont invités à faire le tour des locaux en posant précisément ce genre de questions.
Pour la question des cours je ne peux pas t'aider ( aucune connaissance du collège) mais nous avons tous débuté et pour éviter l'asphyxie mentale dès le départ en ayant l'impression d'être submergé, petite recette universelle: on met à plat le programme, on le met en regard avec le nombre de séances et d'heures sur l'année en envisageant des impondérables ( heures qui sautent pour x raisons), on réfléchit aux grands axes et aux notions impératives à transmettre, puis on bâtit chaque cours, petit à petit, tranquillement. Si la vision d'ensemble est claire, ensuite on peut se consacrer à la préparation de chaque cours, pas à pas, en envisageant une heure après l'autre, une semaine après l'autre, tranquillement.
Savoir quelles activités seront données aux élèves balise les préparations et rassure. Ensuite tout est une affaire d'ajustement et d'adaptation, aux élèves, à leur niveau, à leur comportement... Et avec cela on n'en a jamais fini. C'est la pédagogie, qui est toujours mouvante car l'humain surtout quand il est scolarisé et à notre charge, est imprévisible la plupart du temps!

Ça aurait déjà mieux démarré si mon collège travaillait avec Terre de lettres comme manuel. J’ai passé la matinée à lire celui de 5ème et ça correspond exactement à ce que je veux faire.

Donc je n’ai plus qu’à l’acheter et à distribuer à chaque cours les photocopies aux élèves même si j’aurais préféré qu’ils aient ce manuel pour avoir les illustrations en couleur.

Franchement ça m’aurait déjà énormément sécurisé qu’ils aient ce support.

1- ça ne sert à rien de bloquer sur le fait que l'établissement n'a pas le manuel de ton choix, ça t'arrivera souvent surtout si tu deviens TZR l'année prochaine.
2- On ne prend jamais tout de A à Z dans un manuel, aussi bien fait soit-il. Donc ce n'est pas la fin du monde de ne pas l'avoir même si ça aurait été plus pratique. Tu vas construire tes propres cours, pas lire un manuel avec les élèves. Un manuel est un support, c'est tout.
3- C'est ton année de stage donc inspection de titularisation, pas sûre que l'inspecteur apprécie la masse de photocopies d'un manuel.

Ne tombe pas dans les excès.
Suis une progression logique en grammaire (celle du tdl sans pour autant tout photocopier, sélectionne des exercices, on a rarement le temps de tout faire). Lis des exemples de progression littéraire pour 6e et 5e en ayant le programme à côté, sélectionne des œuvres qui te plaisent et parles-en avec ton tuteur. Tu seras de toute manière à flux tendu pendant une bonne partie de l'année.

Je vais t'inquiéter :
- tu risques d'exploser ton quota de photocopies
- c'est du photocopillage, et illégal...

Et pour te rassurer :
- fais un choix dans les textes, vois ce qui est compatible avec le manuel en usage

TZR dans le privé, ça n’existe pas je crois, si je suis titularisé, je devrais trouver moi-même un contrat mais là n’est pas la question.

Pour le début, je pense quand même photocopiller un peu car il y a les deux séquences que j’ai prévu de faire avec le même choix de textes . Ça m’évite d’attendre que les élèves achètent la nouvelle et je voulais commencer in média res (c’était une de mes inquiétudes d’ailleurs la latence de l’achat).

Sinon, oui, sélectionner des exercices semble être la bonne solution.

Tu peux aussi retaper les textes qui t'intéressent en indiquant bien les références des extraits en question. Tu peux ainsi choisir la mise en page que tu veux, enlever ou rajouter des activités...

Oui, pour éviter l’effet « masse de photocopies » mais le temps presse. Après c’est inutile d’aller trop vite au début de l’année, il faut faire connaissance avec les élèves et moi avec les élèves de cet âge dont je n’imagine pas les besoins.
J’ai fréquenté pas mal de 3ème cette année et déjà je les trouve très immatures alors les 6ème/5ème.

Merci énormément à la personne qui a posté un long message entre temps !

coucou ! Tu as la chance de connaître tes niveaux avant la rentrée. Je te conseille de consulter les manuels et d'élaborer au brouillon une progression comprenant six à sept séquences ou chapitres. Il est possible que l'on te demande de créer des séquences où les séances de grammaire sont intégrées aux séances de lecture. Dans ce cas, je te conseille de consulter les cahiers Le Robert, qui offrent à la fois une progression annuelle et des séances de grammaire, chacune centrée sur un thème du programme :

https://www.calameo.com/read/005158893fa76afbcca86

Si tu as la possibilité, et donc la chance, de créer des chapitres avec une progression grammaticale indépendante, tu peux "simplement" choisir pour chaque chapitre une œuvre intégrale plutôt classique (tu ne sais pas ce qui sera disponible dans la réserve de lettres, et tu ne sais pas non plus si tu auras l'autorisation de faire acheter des œuvres aux élèves) ou alors composer un groupement de textes (de trois à cinq textes). La rédaction des évaluations sera le plus complexe (en fonction de la méthode d'évaluation en vigueur dans l'établissement : notes ou compétences).
Pour la progression de grammaire, je te conseille de suivre celle du Terre des lettres ; les exercices des cahiers d'activités "le labo de grammaire" (de la même équipe que le Terre des lettres) sont plus accessibles, avec des consignes similaires. Tu peux faire une sélection, ne propose pas trop d'exercices, une dizaine tout au plus je dirai.

Là, maintenant, tu peux ébaucher ta progression pour les deux niveaux et te lancer dans la création de la première séquence ou du premier chapitre de lecture pour chaque niveau, en gardant à l'esprit que ton travail risque d'être fortement modifié une fois "sur le terrain". Ce n'est pas grave, cela t'aura permis de t'approprier le programme et de t'entraîner à élaborer une progression et une séquence.

Pour l'enseignement de la grammaire, il existe différentes approches en fonction du tuteur que tu auras et des pratiques en vigueur dans ton Inspé. Chez moi, c'est la "grammaire rénovée" qui est privilégiée, avec un accent mis sur les manipulations grammaticales. Pour te donner une idée de ce que c'est, tu peux consulter l'ouvrage "Mieux enseigner la grammaire", dirigé par Suzanne Chartrand, ainsi que la partie grammaire des Jardin des Lettres, qui en reprend en grande partie les principes :

Extrait

Autrement, tu ne te prends pas la tête, tu suis la progression du TDL. La seule réserve que je peux formuler est que, dans mon collège par exemple, les exercices paraissent bien trop difficiles aux élèves. Il m'arrive donc de simplifier les consignes et de réécrire les phrases des exercices pour les rendre plus accessibles. Je pense que la difficulté ressentie par les élèves réside en partie dans la richesse du vocabulaire utilisé dans les phrases des exercices, ainsi que dans les consignes qui sont souvent une succession d'étapes.

Pour les chapitres de lecture, il existe pléthore de manuels à consulter. Maintenant, une fois que tu as les textes, je te conseille d'éviter de te limiter à des questions de compréhension standard (même si les questionnaires de lecture sont utiles). Assure-toi de rendre le cours vivant, afin qu'il ne soit pas une succession de questions et de réponses qui, dans le pire des cas, peut se transformer en monologue du professeur. Tu as différentes façons de faire, comme demander aux élèves ce qu'ils ont compris, tout simplement, ce qu'ils n'ont pas compris (n'hésite pas à demander aux autres élèves d'expliquer eux-mêmes à leur camarade, plutôt que d'apporter directement la réponse), ce qu'ils ressentent, etc. A partir de là, des hypothèses de lecture peuvent être formulées, de préférence toujours par les élèves eux-mêmes, et des questions bien choisies guideront ceux-ci vers vers une meilleure compréhension du texte ou les aideront à approfondir certains aspects.

Pour la mise en œuvre concrète (la didactique), je te recommande de consulter l'ouvrage généraliste Enseigner le français au collège de Mélinée Simonot et Karine Veillas :
Enseigner le français au collège
Si tout n'est pas compréhensible tout de suite, pas de panique. C'est en forgeant qu'on devient forgeron.

Au collège, il s'agit davantage de compréhension que d'analyse (bien que l'un n'exclut pas l'autre, il est difficile d'analyser un texte que l'on ne comprend pas. Tu remarqueras que la plupart des élèves ont du mal à comprendre un texte littéraire.)

Voilà, bon courage à toi !

P.S. : J'oublie que la gestion de classe sera le plus compliqué, pour cela il existe des fils sur neoprofs, comme celui-ci :
https://www.neoprofs.org/t112358-gestion-de-classe-partage-de-quelques-reflexions-et-astuces
La gestion de classe a un lien direct avec la qualité de tes cours, même si avoir de bon cours ne suffit pas.

Tu dois taper toi-même tes textes, et t'inspirer des manuels sans les piller. Tu peux aussi copier-coller les textes en ligne, ou/et faire des captures d'écran, comme avant l'on pouvait découper le texte dans les manuels et faire des montages.
Le Livre Scolaire propose toutes ses séances en ligne, je te laisse chercher.

Si tu es vraiment stressé, tu peux imprimer chez toi les séances pour la première semaine ; c'est coûteux, mais ça enlève un poids surtout que tu n'auras pas forcément un code tout de suite pour la photocopieuse, si jamais elle est en libre-service (c'est presque toujours le cas rassure-toi) ; de plus, le nombre de copies peut être limité.

Au moins je vais imprimer un exemplaire pour chaque séance oui.
Idéalement pour deux semaines mais pour l’instant je n’en suis pas là vu que je n’ai pas encore déterminé clairement par quoi commencer.
Donner un plan de cours aux élèves (sur l’ensemble de l’année) peut être bien encore faut-il être parvenu à le faire.

Mauvaise idée le plan de cours sur l'année surtout quand on ne sait pas vraiment où on va. C'est un outil de travail pour toi qui évoluera.

Oui.

Sinon je viens de me rendre compte que la nouvelle « Le papa de Simon » n’est de toute façon pas en entier dans le manuel donc il faudra quand même demander l’achat mais ça peut être une première approche.


L’enfance des dieux semble être une bande dessinée quand on regarde la couverture.
Comment ça se présente à l’intérieur ?

Moi aussi je compte faire les métamorphoses d’Ovide et quelques mythes bibliques. Je voulais commencer par ça en 6ème.

Milicus, te lire me replonge dans les affres du début de carrière. Quand j'ai commencé, je ne savais même pas à quoi ressemblait un enfant de 11 ans, étant moi-même le dernier enfant de 11 ans que j'avais côtoyé avec ma soeur à peine plus jeune...

Beaucoup de bons conseils t'ont été donnés.
Construire des leçons de langue en lien avec la lecture te semble peut-être plus naturel, mais cela ne peut en aucun cas permettre à des élèves de progresser en grammaire. Tu vas, à mon avis, t'apercevoir, qu'avoir une progression détachée est beaucoup plus efficace. Bien entendu, tu ne feras pas le passé simple quand tu étudieras le théâtre mais à part quelques leçons de ce genre, ta progression peut tout à fait être détachée. Le meilleur conseil : suivre le TDL / le Labo de grammaire. La progression est faite, les exercices adaptés.

Tu peux donc te consacrer à ta progression en lecture.

Voici la mienne qui alterne séquences courtes et plus longues (la création du monde se fait en deux parties et pourrait être coupée en deux). Je n'arrive pas à faire la 7e séquence entièrement. Nous finissons presque entièrement le Labo de grammaire en revanche. (Désolée pour les titres qui ne sont pas en italique.)

Spoiler:

Il y a une chose à ne pas négliger et dont on n'a pas forcément conscience quand on commence, ce sont les lacunes en vocabulaire des élèves. Des mots qui paraissent simples ne sont pas connus : "barque" en 3e par exemple. Cette année, dans ma classe de 3e, à la fin de l'étude du texte du sacrifice de la mère de R. Gary dans La Promesse de l'aube, juste avant que ça sonne, un élève a levé la main pour demander ce qu'était un bifteck... Il n'y avait que 4 élèves qui connaissaient le sens du mot...
Il faut donc en tout premier balayer le texte pour lever les problèmes lexicaux, il restera encore bien des obstacles à la compréhension : dans L'Odyssée en folio junior, certains sont bloqués dans le texte de Circé par le fait que les loups et les lions sont ensuite repris par le mot "fauves" et ne voient pas que le terme "fauves" est générique. Dans le même passage, la tournure "loin de..." n'est pas comprise par l'immense majorité des élèves.
S'assurer que le texte est compris, faire en sorte que le texte leur parle, qu'ils s'imaginent la scène précisément et puis dans un deuxième temps passer aux enjeux du texte, analyser les motivations des personnages par exemple et en venir à la manière dont le texte est écrit, même si on n'observe précisément qu'un tout petit passage en 6e.

Tu vas pouvoir bâtir ta progression dans les grandes lignes et ensuite tu aviseras au jour le jour (ou presque). Tu choisis tes textes en fonction du programme mais aussi en fonction de tes goûts.
Les évaluations te prendront aussi beaucoup de temps à concevoir et à corriger mais tu gagneras petit à petit en rapidité et tu trouveras tes marques, ta manière de faire. Et bien entendu d'une classe à l'autre, tu seras parfois obligé de tout remettre en question pour accompagner les élèves différemment.

Pour les dictées, je fais comme Nadejda en 6e : je donne une préparation avec les mots de la dictée à recopier, des verbes à conjuguer, des règles d'orthographe suivies d'un petit exercice; on corrige tout ça avant la dictée et on fait la dictée très guidée puisque le but est d'écrire juste. Je commente tout ce que je dicte, pose parfois une question pour les aider à trouver la bonne terminaison. A la fin de la dictée, ils ont le droit de me poser des questions, on réexplique certaines règles sans jamais donner la réponse bien sûr. Il faut concevoir la dictée comme un temps d'apprentissage. Et je donne une correction de dictée personnalisée à chacun que je relève. Mais ma manière de fonctionner ne correspondrait pas à tout le monde.

Comme d'autres Neos l'ont dit, la tâche est ardue mais ô combien passionnante! Courage!

Merci encore !
Comme j’ai posté en même temps, j’ai posé une question dans la réponse d’avant.