[Le Monde] Baccalauréat : la réforme Blanquer et ses promesses non tenues

La session 2023 du bac, la première sans perturbation depuis la réforme, donne l’occasion d’un premier retour d’expérience. Stress accru pour les élèves, difficultés organisationnelles, perte de valeur des épreuves terminales… Dans les lycées, la balance penche largement du côté des critiques.

https://www.lemonde.fr/campus/article/2023/06/14/baccalaureat-la-reforme-blanquer-et-ses-promesses-non-tenues_6177524_4401467.html

Article qui pointe bien la perte d'heures de cours entre mars et juin, la difficulté de travailler en équipe à 40 enseignants par classe, les conséquences de l'éclatement du groupe classe...

Il y a plusieurs articles ces jours-ci qui rendent compte des effets néfastes de la réforme.

Effets qui étaient prévisibles. Effets qui étaient même prévus et annoncés, évidemment, par les professeurs et organisations syndicales. Il est dommage que la presse n'ait pas réellement relayé les choses à ce moment là (sauf pour présenter les professeurs comme des râleurs systématiquement opposés à tout changement)...

Qui aurait pu prévoir ?

Maintenant avec ce ministre poids mort on ne risque pas d'y voir le moindre changement ...

Qui aurait pu prévoir, oui, on rit jaune…

Beaucoup d'articles dans le même sens qui à mon avis préparent l'opinion publique à des changements "à la marge" mais des changements. Dans mon établissement, on a eu la visite des IG sur le bilan de la réforme et en particulier quand ils sont venus en mai, c'était pour assister à des cours de terminale... sans les élèves ou presque... et ils ont reçu les élèves du CVL /MDL, il sn'ont pas été déçus.
Ils nous ont dit qu'un truc se préparait mais qu'eux mêmes n'en savaient pas plus. Il fallait attendre la rentrée sans doute. DES IG qui disent ça ! cela en dit long sur leur état d'esprit et leur considération en haut lieu.

Le ministre s'exprimera sur France Info le 19. Le site permet de poser nos questions
Et si on se lâchait?
https://www.francetvinfo.fr/societe/education/bac-harcelement-scolaire-signes-religieux-posez-vos-questions-au-ministre-de-l-education-pap-ndiaye-invite-de-franceinfo-lundi-19-juin_5887817.html

kazamasogetsu a écrit:Le ministre s'exprimera sur France Info le 19. Le site permet de poser nos questions
Et si on se lâchait?
https://www.francetvinfo.fr/societe/education/bac-harcelement-scolaire-signes-religieux-posez-vos-questions-au-ministre-de-l-education-pap-ndiaye-invite-de-franceinfo-lundi-19-juin_5887817.html

Ils veulent mon nom et mon adresse ... C'est pour venir me casser les genoux si je pose une question qui dérange ?

jane pemberley a écrit:Beaucoup d'articles dans le même sens qui à mon avis préparent l'opinion publique à des changements "à la marge" mais des changements. Dans mon établissement, on a eu la visite des IG sur le bilan de la réforme et en particulier quand ils sont venus en mai, c'était pour assister à des cours de terminale... sans les élèves ou presque... et ils ont reçu les élèves du CVL /MDL, il sn'ont pas été déçus.
Ils nous ont dit qu'un truc se préparait mais qu'eux mêmes n'en savaient pas plus. Il  fallait attendre la rentrée sans doute. DES IG qui disent ça ! cela en dit long sur leur état d'esprit et leur considération en haut lieu.

Des changements "à la marge"? Du type nécessité pour tous les cde de nommer un référent "motivation - reconquête du 3e trimestre"? Ou encore un plan "notre année de terminale, achevons-la joyeusement tous ensemble", avec une belle boîte à outils à destination des enseignants agiles ayant soif de projets innovants?

Ils vont probablement ne plus communiquer les notes des épreuves de spécialités de mars aux élèves avant les résultats de début juillet. Ca sera cosmétique et ne changera pas grand chose puisque le problème vient d'abord du placement de ces épreuves en mars.

Laotzi a écrit:Ils vont probablement ne plus communiquer les notes des épreuves de spécialités de mars aux élèves avant les résultats de début juillet. Ca sera cosmétique et ne changera pas grand chose puisque le problème vient d'abord du placement de ces épreuves en mars.

Ça limiterait quand-même fortement le relâchement général, et on aurait une fin d'année à peu près sereine.

Tu es ironique ? En quoi cela limiterait fortement ? D'autant plus qu'avec les corrigés sur internet, ils peuvent rapidement estimer leur note.

La différence est qu'ils iraient peut etre moins les mains dans les poches en philo.

Et avec ce système, quid des erreurs de notes sur les épreuves de spé ? Sachant que les notes sont remontées dans parcoursup ...

Laotzi a écrit:Ils vont probablement ne plus communiquer les notes des épreuves de spécialités de mars aux élèves avant les résultats de début juillet. Ca sera cosmétique et ne changera pas grand chose puisque le problème vient d'abord du placement de ces épreuves en mars.

Ce serait cosmétique et malhonnête. Ça reviendrait à dire aux élèves de terminale: on vous a mis sous pression pendant 2 trimestres exprès pour obtenir à temps des notes qui doivent en principe jouer un rôle privilégié dans votre orientation post bac, mais nous ferons artificiellement la rétention de ces notes jusqu'en juillet, une fois que les formations post bac auront rendu leur verdict sur Parcoursup. Vous ne saurez donc pas sur quelle base exactement votre dossier est examiné, retenu ou non, et cela uniquement pour que vous continuiez de vous investir pour un 3e trimestre qui n'a généralement plus qu'une incidence marginale sur l'obtention d'un bac largement démonétisé. Autrement dit, ça reviendrait à prendre les élèves pour des quiches, en espérant qu'ils ne s'en rendent pas trop compte et continuent bien gentiment de travailler. Je trouverais ça carrément choquant et je suis de toute manière convaincu que ça ne marcherait pas. Je pense donc que - comme tu le suggères - la seule solution logique et honnête est dans le déplacement des épreuves de spécialité plus tard dans l'année.

Les reportages radio sur le bac de philo étaient vraiment déprimants, avec beaucoup d’élèves qui sortaient bien avant la fin. Quand on pense au parcours du combattant qu’il faut suivre pour devenir prof de philo, tout ça pour corriger des dissertations écrites en une heure…

JeanB. a écrit:

Laotzi a écrit:Ils vont probablement ne plus communiquer les notes des épreuves de spécialités de mars aux élèves avant les résultats de début juillet. Ca sera cosmétique et ne changera pas grand chose puisque le problème vient d'abord du placement de ces épreuves en mars.

Ça limiterait quand-même fortement le relâchement général, et on aurait une fin d'année à peu près sereine.

Je ne vois pas en quoi ça limiterait quoi que ce soit : une fois les épreuves passées les trois quarts des élèves arrêtent de bosser dans la discipline concernée, c'est humain. Même en admettant qu'avec des résultats en juillet le relâchement ne concerne plus que leur deux spés (et je n'y crois pas une seconde), ça représente quand même 12 heures de cours hebdo à ne plus rien faire...

A mon avis, la rétention des notes de spécialités est impossible à cause des recours que les élèves peuvent déposer si leurs notes paraissent aberrantes. Que se passerait-il si on découvrait en juin qu'une copie n'a pas été correctement scannée (qu'il manquait une copie double par exemple) ? La procédure parcoursup serait déjà achevée...

Stratos a écrit:A mon avis, la rétention des notes de spécialités est impossible à cause des recours que les élèves peuvent déposer si leurs notes paraissent aberrantes. Que se passerait-il si on découvrait en juin qu'une copie n'a pas été correctement scannée (qu'il manquait une copie double par exemple) ? La procédure parcoursup serait déjà achevée...

Ce souci avec les copies a eu lieu déjà cette année...

Oui et justement des correcteurs ont du recorriger des copies et parcoursup a du informer toutes les formations du changement de note.

On avait une élève concernée dans mon lycée par ce problème. Et personnellement j'ai dû aussi recorriger une copie pour laquelle il manquait une feuille (un exercice complet). La numérotation n'était pas bien faite, je n'ai pas pu m'apercevoir du problème et dans mon commentaire il était mentionné qu'un exercice n'avait pas été traité ...
J'ai reçu un mail du SIEC pour faire cela.

Si on ne publie pas les notes, cela ne sera pas possible ...

Dès que les équipes Parcoursup auront connaissance du changement de note, "elles se chargeront d’en informer l’ensemble des formations d’enseignement supérieur pour lesquelles l’élève a formulé un vœu" explique le responsable de la plateforme.
Alain Joyeux, président de l’association des professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales (APHEC) confirmait dès ce jeudi à l’Etudiant que ce changement serait pris en compte dans le classement des dossiers s’il intervient avant le délai qui leur est imposé pour rendre celui-ci.
Sachez qu’en général, ce délai court jusqu’à la mi-mai.

https://www.letudiant.fr/bac/erreures-materielles-dans-les-notes-de-specialites-les-services-de-parcoursup-previendront-les-formations.html

Danska a écrit:

JeanB. a écrit:

Laotzi a écrit:Ils vont probablement ne plus communiquer les notes des épreuves de spécialités de mars aux élèves avant les résultats de début juillet. Ca sera cosmétique et ne changera pas grand chose puisque le problème vient d'abord du placement de ces épreuves en mars.

Ça limiterait quand-même fortement le relâchement général, et on aurait une fin d'année à peu près sereine.

Je ne vois pas en quoi ça limiterait quoi que ce soit : une fois les épreuves passées les trois quarts des élèves arrêtent de bosser dans la discipline concernée, c'est humain. Même en admettant qu'avec des résultats en juillet le relâchement ne concerne plus que leur deux spés (et je n'y crois pas une seconde), ça représente quand même 12 heures de cours hebdo à ne plus rien faire...

Ici, c'est après les résultats du 12 avril que les élèves ont arrêté de travailler. S'ils n'étaient pas certains d'avoir leur bac, ça permettrait de travailler les derniers chapitres en spécialités puis le grand oral à peu près correctement. Ou de les garder attentifs pour les dernières évaluations de contrôle continu en tronc commun.

C'est tr marginal ces histoires de copies mal scannées tout de même.

Aperçu par hasard a écrit:

Laotzi a écrit:Ils vont probablement ne plus communiquer les notes des épreuves de spécialités de mars aux élèves avant les résultats de début juillet. Ca sera cosmétique et ne changera pas grand chose puisque le problème vient d'abord du placement de ces épreuves en mars.

Ce serait cosmétique et malhonnête. Ça reviendrait à dire aux élèves de terminale: on vous a mis sous pression pendant 2 trimestres exprès pour obtenir à temps des notes qui doivent en principe jouer un rôle privilégié dans votre orientation post bac, mais nous ferons artificiellement la rétention de ces notes jusqu'en juillet, une fois que les formations post bac auront rendu leur verdict sur Parcoursup. Vous ne saurez donc pas sur quelle base exactement votre dossier est examiné, retenu ou non, et cela uniquement pour que vous continuiez de vous investir pour un 3e trimestre qui n'a généralement plus qu'une incidence marginale sur l'obtention d'un bac largement démonétisé. Autrement dit, ça reviendrait à prendre les élèves pour des quiches, en espérant qu'ils ne s'en rendent pas trop compte et continuent bien gentiment de travailler. Je trouverais ça carrément choquant et je suis de toute manière convaincu que ça ne marcherait pas. Je pense donc que - comme tu le suggères - la seule solution logique et honnête est dans le déplacement des épreuves de spécialité plus tard dans l'année.

+1. Retenir les notes n'empêcherait pas les élèves de se relâcher naturellement après les épreuves (c'est humain), tout en ne le permettant pas de savoir sur quelle base seraient examinés leurs vœux d'orientation, ce qui est assez intenable.

Pour certains élèves, connaître leurs notes les a complètement découragés. Je pense notamment à certains élèves sérieux de STMG. Les notes de spé ont été basses. Parmi les miens, quelques uns ont eu du mal à revenir en cours, persuadés que tout était fichu.

Stratos a écrit:A mon avis, la rétention des notes de spécialités est impossible à cause des recours que les élèves peuvent déposer si leurs notes paraissent aberrantes. Que se passerait-il si on découvrait en juin qu'une copie n'a pas été correctement scannée (qu'il manquait une copie double par exemple) ? La procédure parcoursup serait déjà achevée...

Les épreuves ont eu lieu pendant des décennies en juin, sans que ça empêche la possibilité d'un recours.

Le problème est ailleurs : les même épreuves ne peuvent pas être utilisées pour la validation de l'examen et pour l'orientation dans le supérieur, c'est tout. Pour des raisons de calendrier (si on veut que les élèves travaillent trois trimestre, l'épreuve finale doit être à la fin du troisième), et pour des raisons de niveaux d'exigence différents (je ne jugerai pas pour le reste, mais en maths et en SPC, une épreuve traitable par la majorité des candidats n'est pas suffisamment discriminante pour les formations sélectives).

Clecle78 a écrit:C'est tr marginal ces histoires de copies mal scannées tout de même.

Je ne suis pas sûr que ce soit le mot qu'emploierait les concernés.

Clecle78 a écrit:C'est tr marginal ces histoires de copies mal scannées tout de même.

Heuuuuu 1 copie mal scannée et c'est l'avenir d'un gamin qui est foutu alors bon, même si c'est à la marge, je suis désolée mais c'est déjà trop...

Prezbo a écrit:

Stratos a écrit:A mon avis, la rétention des notes de spécialités est impossible à cause des recours que les élèves peuvent déposer si leurs notes paraissent aberrantes. Que se passerait-il si on découvrait en juin qu'une copie n'a pas été correctement scannée (qu'il manquait une copie double par exemple) ? La procédure parcoursup serait déjà achevée...

Les épreuves ont eu lieu pendant des décennies en juin, sans que ça empêche la possibilité d'un recours.

Le problème est ailleurs : les même épreuves ne peuvent pas être utilisées pour la validation de l'examen et pour l'orientation dans le supérieur, c'est tout. Pour des raisons de calendrier (si on veut que les élèves travaillent trois trimestre, l'épreuve finale doit être à la fin du troisième), et pour des raisons de niveaux d'exigence différents (je ne jugerai pas pour le reste, mais en maths et en SPC, une épreuve traitable par la majorité des candidats n'est pas suffisamment discriminante pour les formations sélectives).

Tout à fait d'accord avec toi, il y a une forme d'amnésie collective quand une réforme chasse la précédente.