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- sensiferNiveau 5
Cela semble rejoindre une discussion sur un autre fil où vous m'aviez conseillé L'invention de l'orateur (groupement autour de Cicéron, Quintilien, Saint Augustin chez Tel par Patrice Soler) et Le manuel de rhétorique de Pierre Chiron. Je suis en train de réfléchir à faire des progressions pour le niveau collège (en attendant mon affectation TZR). D'autres conseils de lecture pour ce projet ?NLM76 a écrit:Ecoute, il me semble que j'ai pu montrer que non. Je me suis décidé à rédiger un certain nombre d'explications de texte qui suivent le mouvement du texte, et mis à part ici ou là quelques dérives regrettables auxquelles je n'ai pas su échapper, elles montrent assez nettement qu'on peut mener des explications littéraires qui expliquent le texte sans en faire de la charpie. Voir ici :Fortunio a écrit:Je n'en peux plus des explications linéaires qui me donnent l'impression d'être un médecin légiste de la littérature.
- https://www.lettresclassiques.fr/tag/explication-de-texte/
Dis-moi si tu vois là de l'équarrissage.
Maintenant, le sujet, c'est comment transmettre la littérature ?
Je pense donc à autre chose, au-delà de la liste hétéroclite que j'ai donnée plus haut:
- Acquérir du style. Donc faire apprendre à écrire avec du style.
- Donc, commencer, en tant que professeur, par travailler à acquérir du style.
- NLM76Grand Maître
Je n'aime pas tellement Chiron.
- TailleventFidèle du forum
J'avoue que je me sens assez peu connecté avec cette liste. Je comprends l'intention mais cela me fait furieusement penser à Montaigne parlant des têtes bien pleines et des têtes bien faites. Je ne nie pas une seconde l'importance de connaître des textes mais je doute que ça suffise. Bref, je suis navré mais je ne pense pas que je vais pouvoir aider.NLM76 a écrit:Voilà. Je vous laisse seuls cinq minutes, et vous repartez dans d'interminables dentelles théoriques !
Qu'est-ce que j'entends dans "enseigner" ou "transmettre" la littérature ? Allez, j'essaie de faire une liste.
- Apprendre par cœur de nombreux poèmes.
- Apprendre par cœur de nombreuses histoires.
- Apprendre à écouter des histoires.
- Apprendre à jouer des textes
- Apprendre à lire à haute voix pour d'autres
- Apprendre à lire à haute voix pour soi
- Apprendre à composer des poèmes
- Apprendre à parler de littérature
- Apprendre à entendre les textes écrits
Voilà, tout à trac. En somme, essentiellement pour moi, apprendre la littérature, c'est s'incorporer la littérature, la mémoriser.
- IphigénieProphète
Tant qu'à penser à Montaigne, je penserais plutôt à l'inutilité de gloser sur les gloses au lieu d'aller aux textes, non?
Après, je ne sais pas jusqu'à quel niveau c'est applicable, mais les contenus de fin primaire et jusqu'à la cinquième qui m'ont marqués et dont je me souviens vraiment, ce sont bien les lecons de récitation, en français comme en latin (en 6e)
Après, je ne sais pas jusqu'à quel niveau c'est applicable, mais les contenus de fin primaire et jusqu'à la cinquième qui m'ont marqués et dont je me souviens vraiment, ce sont bien les lecons de récitation, en français comme en latin (en 6e)
- NLM76Grand Maître
Au contraire, tu vas nous aider à préciser. Pourquoi cela ne suffit-il pas ? Ou plutôt que manque-t-il pour que cela suffise ?Taillevent a écrit:
J'avoue que je me sens assez peu connecté avec cette liste. Je comprends l'intention mais cela me fait furieusement penser à Montaigne parlant des têtes bien pleines et des têtes bien faites. Je ne nie pas une seconde l'importance de connaître des textes mais je doute que ça suffise. Bref, je suis navré mais je ne pense pas que je vais pouvoir aider.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Taillevent a écrit:Je ne nie pas une seconde l'importance de connaître des textes mais je doute que ça suffise.
Je pense que cela suffit. Si nous lâchons nos élèves l'esprit peuplé de grands textes bien compris, bien sentis, de sorte qu'ils ne soient pas des blocs inertes dans leur mémoire mais vivent en eux, et qu'ainsi ils sachent les dire, les transmettre et en tirer la sève de leur propre expression, nous avons réussi à les initier à la littérature. L'étude de la langue, les travaux de compréhension, de réflexion, d'écriture... préparent cela. Ils ne sont pas dans la liste parce que ce sont des moyens et non des fins. C'est du moins ainsi que je comprends la liste de NLM76.
- TailleventFidèle du forum
Mon problème est justement dans le fait que ça ne soit pas dans la liste (et c'est aussi l'intitulé du fil). Je suis totalement d'accord que ça ne sert à rien de travailler ces techniques pour elles-mêmes mais la même chose s'applique au fait d'apprendre des textes par cœur. Tu évoques le fait de bien comprendre et sentir ces textes mais ça ne peut se faire sans un minimum de technique, laquelle s'apprend.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Taillevent a écrit:Je ne nie pas une seconde l'importance de connaître des textes mais je doute que ça suffise.
Je pense que cela suffit. Si nous lâchons nos élèves l'esprit peuplé de grands textes bien compris, bien sentis, de sorte qu'ils ne soient pas des blocs inertes dans leur mémoire mais vivent en eux, et qu'ainsi ils sachent les dire, les transmettre et en tirer la sève de leur propre expression, nous avons réussi à les initier à la littérature. L'étude de la langue, les travaux de compréhension, de réflexion, d'écriture... préparent cela. Ils ne sont pas dans la liste parce que ce sont des moyens et non des fins. C'est du moins ainsi que je comprends la liste de NLM76.
- NLM76Grand Maître
Qu'est-ce qui n'est pas dans la liste ?
Quelles sont ces techniques dont tu parles ?
De mon côté, il me semble évident que "apprendre par cœur" ne veut pas dire "apprendre mécaniquement et stupidement", mais au contraire, "apprendre avec le cœur".
Quelles sont ces techniques dont tu parles ?
De mon côté, il me semble évident que "apprendre par cœur" ne veut pas dire "apprendre mécaniquement et stupidement", mais au contraire, "apprendre avec le cœur".
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- IphigénieProphète
Je pense qu’on a excessivement le sentiment que tout texte est « crypté » et « inétudiable » sans passer par les techniques de la littérature (« crypté » c’est un peu vrai pour le niveau de lecture des élèves mais justement parce qu’avant la technique il leur a manqué la lecture tout bonnement et non un degré supplémentaire de complexité ) : mais seuls les professeurs de lettres font cela en classe ( c’est en partie leur travail effectivement) jusqu’à oublier, je pense, un peu que les textes sont faits pour être lus: c’est curieux d’ailleurs car aujourd’hui on considère que le théâtre est fait pour être joué ( sinon c’est c****, comme l’expliquait sympathiquement et fort à propos, un acteur venu parler aux élèves ) et les romans pour être dépecés : alors que dans les deux cas, un peu des deux, mais toujours raisonnablement….
- TailleventFidèle du forum
Je parle de "l'étude de la langue" ou "les travaux de compréhension" que mentionnait @Sylvain de Saint-Sylvain et des outils qui permettent d'y parvenir. Peut-être n'était-ce pas ça que tu mentionnais quand tu parlais de théorie littéraire à laisser de côté mais ce que j'ai lu dans le fil me laisse un vrai doute.NLM76 a écrit:Qu'est-ce qui n'est pas dans la liste ?
Quelles sont ces techniques dont tu parles ?
C'est justement ce type d'évidence qui fait mon incompréhension de ce fil. Quand on parle d'apprendre un texte par cœur, je ne pense pas que, dans l'acception qu'en aura la majorité, ça implique la moindre compréhension. Je ne suis d'ailleurs pas certain de savoir ce que signifie "apprendre avec le cœur", ni comment on y parvient.NLM76 a écrit:De mon côté, il me semble évident que "apprendre par cœur" ne veut pas dire "apprendre mécaniquement et stupidement", mais au contraire, "apprendre avec le cœur".
- NLM76Grand Maître
Oui. On comprend souvent de travers l'expression "apprendre par cœur", en croyant que cela signifie "apprendre bêtement". Non ; c'est "apprendre bêtement" qui signifie "apprendre bêtement".
Par exemple, imaginons que j'apprenne par cœur "Chantre", d'Apollinaire. Facile, me direz-vous. Soit. Mais comment faire pour ne pas l'oublier ?
D'abord, je vais m'intéresser au mot "chantre", je vais me rendre compte qu'il désigne un chef de chœur, à l'église, et qu'il peut s'utiliser dans l'expression "se faire le chantre de quelqu'un". Je vais me rendre compte, en étudiant le mot, parce que je cherche à comprendre, et que j'ai quelque connaissance de la langue, qu'il s'agit d'un doublet de "chanteur", issu du latin cantor. Je vais me rendre compte qu'il désigne, sans le désigner tout à fait, le poète, de même que la cigale désigne, dans le poème de La Fontaine, le poète aussi, sans le désigner tout à fait. Pourquoi le puis-je ? Eh bien entre autres parce que je connais le poème de La Fontaine par cœur ou à peu près par cœur, ou parce que je l'ai connu par cœur un jour ; parce que je sais par cœur qu'il s'appelle "La cigale et la fourmi", et je sais par cœur qu'elle avait "chanté tous les jours". Et puis aussi je sais par cœur que La Fontaine, dans sa préface aux Fables, raconte l'histoire d'Ésope le Phrygien, où ce dernier se met en scène lui-même dans un apologue sous les traits d'une cigale. Je sais aussi, par exemple, par cœur, le début de L'Énéide, dit qu'il chante, et même qu'il se fait le chantre d'un homme — Énée : "Arma virumque canō".
Donc, en apprenant par cœur ce titre, je me demande si Apollinaire ne parle pas au moins un peu de lui-même et du poète en général. En plus, comme j'ai remarqué le caractère religieux de la fonction de chantre, je pense à ces vers de "Zone", que j'ai appris par cœur aussi, "Tu es très pieux et avec le plus ancien de tes camarades René Dalize / Vous n'aimez rien tant que les pompes de l'Église", et je me dis qu'il y a là comme une fascination pour la fonction sacrée du chanteur, et donc aussi peut-être, du poète. Je pense aussi alors à ce poème de Verlaine où il fait rimer "ancienne" avec "antienne" ; je l'ai un peu oublié — alors je m'en vais le relire, et je le retrouve, dans les Ariettes oubliées, pour m'apercevoir que la rime court d'un poème à l'autre, de la première à la deuxième ariette... et je relis ces strophes incroyables, qui m'aident à savoir un peu plus ce que c'est que le monde, et ce que c'est que la poésie : " Cette âme qui se lamente / En cette plainte dormante / C'est la nôtre n'est-ce pas ? / La mienne, dis, et la tienne , / Dont s'exhale l'humble antienne / Par ce tiède soir, tout bas ?" et "Je devine, à travers un murmure, / Le contour subtil des voix anciennes / Et dans les lueurs musiciennes, / Amour pâle, une aurore future !" Et je mets, derrière ce "chantre" cet amour pâle, cette aurore future, et je rêve, et je vois de la beauté , qui me fait divaguer et penser... tout en me demandant quel est ce mystère qui fit qu'à ma mémoire ne revinrent que des vers impairs : heptasyllabes de La Fontaine et de la première ariette, ennéasyllabes de la deuxième ariette. Et je me dis que je vais réapprendre ces sublimes ariettes, sans doute faites pour être oubliées et perpétuellement réapprises.
Me voilà donc prêt à écouter, et à apprendre l'unique vers du poème d'Apollinaire dans sa double parité : deux hémistiches au mètre pair, deux hexasyllabes : "Et l'unique cordeau | des trompettes marines".
Par exemple, imaginons que j'apprenne par cœur "Chantre", d'Apollinaire. Facile, me direz-vous. Soit. Mais comment faire pour ne pas l'oublier ?
D'abord, je vais m'intéresser au mot "chantre", je vais me rendre compte qu'il désigne un chef de chœur, à l'église, et qu'il peut s'utiliser dans l'expression "se faire le chantre de quelqu'un". Je vais me rendre compte, en étudiant le mot, parce que je cherche à comprendre, et que j'ai quelque connaissance de la langue, qu'il s'agit d'un doublet de "chanteur", issu du latin cantor. Je vais me rendre compte qu'il désigne, sans le désigner tout à fait, le poète, de même que la cigale désigne, dans le poème de La Fontaine, le poète aussi, sans le désigner tout à fait. Pourquoi le puis-je ? Eh bien entre autres parce que je connais le poème de La Fontaine par cœur ou à peu près par cœur, ou parce que je l'ai connu par cœur un jour ; parce que je sais par cœur qu'il s'appelle "La cigale et la fourmi", et je sais par cœur qu'elle avait "chanté tous les jours". Et puis aussi je sais par cœur que La Fontaine, dans sa préface aux Fables, raconte l'histoire d'Ésope le Phrygien, où ce dernier se met en scène lui-même dans un apologue sous les traits d'une cigale. Je sais aussi, par exemple, par cœur, le début de L'Énéide, dit qu'il chante, et même qu'il se fait le chantre d'un homme — Énée : "Arma virumque canō".
Donc, en apprenant par cœur ce titre, je me demande si Apollinaire ne parle pas au moins un peu de lui-même et du poète en général. En plus, comme j'ai remarqué le caractère religieux de la fonction de chantre, je pense à ces vers de "Zone", que j'ai appris par cœur aussi, "Tu es très pieux et avec le plus ancien de tes camarades René Dalize / Vous n'aimez rien tant que les pompes de l'Église", et je me dis qu'il y a là comme une fascination pour la fonction sacrée du chanteur, et donc aussi peut-être, du poète. Je pense aussi alors à ce poème de Verlaine où il fait rimer "ancienne" avec "antienne" ; je l'ai un peu oublié — alors je m'en vais le relire, et je le retrouve, dans les Ariettes oubliées, pour m'apercevoir que la rime court d'un poème à l'autre, de la première à la deuxième ariette... et je relis ces strophes incroyables, qui m'aident à savoir un peu plus ce que c'est que le monde, et ce que c'est que la poésie : " Cette âme qui se lamente / En cette plainte dormante / C'est la nôtre n'est-ce pas ? / La mienne, dis, et la tienne , / Dont s'exhale l'humble antienne / Par ce tiède soir, tout bas ?" et "Je devine, à travers un murmure, / Le contour subtil des voix anciennes / Et dans les lueurs musiciennes, / Amour pâle, une aurore future !" Et je mets, derrière ce "chantre" cet amour pâle, cette aurore future, et je rêve, et je vois de la beauté , qui me fait divaguer et penser... tout en me demandant quel est ce mystère qui fit qu'à ma mémoire ne revinrent que des vers impairs : heptasyllabes de La Fontaine et de la première ariette, ennéasyllabes de la deuxième ariette. Et je me dis que je vais réapprendre ces sublimes ariettes, sans doute faites pour être oubliées et perpétuellement réapprises.
Me voilà donc prêt à écouter, et à apprendre l'unique vers du poème d'Apollinaire dans sa double parité : deux hémistiches au mètre pair, deux hexasyllabes : "Et l'unique cordeau | des trompettes marines".
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- sensiferNiveau 5
Je trouve la méthode de @NLM76 vraiment excellente, mais j'y vois deux limites. En premier lieu, elle suppose un enseignant lettré. cela devrait couler sous le sens, mais pour sortir tout juste de l'INSPE, j'ai bien peur que cela devienne de plus en plus difficile: entre ceux qui ne veulent surtout pas enseigner au lycée parce qu'ils détestent les classiques (je n'exagère pas, une collègue a même eu des soucis avec des parents d'élèves parce qu'elle faisait lire des livres jeunesse en 4e qui, n'étant pas dans le domaine public, coûtaient très chers…), ceux qui n'ont pas eu une formation suffisante et ne sont pas capables d'analyser correctement un texte latin (car ils ne peuvent le lire qu'en traduction, n'en ayant jamais fait auparavant… et se retrouvent à gloser sur une glose indirecte du texte, fût-elle excellente), on s'y perd.
Et je m'inclus dedans du haut de mon master recherche: je suis bien incapable de produire le quart de ce que vous venez de faire sans l'appui de mes livres et le calme de mon bureau, alors face à 30 élèves plus ou moins attentifs…
Et donc, ma deuxième limite: compte tenu de mes lacunes à combler et de mon inexpérience, comment espérer qu'un collégien ou un lycéen puisse parvenir à se construire un réseau de culture littéraire compte tenu que nos programmes sont essentiellement thématiques au collège ? Cela suppose une véritable rénovation pédagogique - ce qui n'est pas pour me déplaire, loin de là.
En tout cas je vous remercie pour vos échanges, ils ne font que me motiver encore plus à travailler cet été!
Et je m'inclus dedans du haut de mon master recherche: je suis bien incapable de produire le quart de ce que vous venez de faire sans l'appui de mes livres et le calme de mon bureau, alors face à 30 élèves plus ou moins attentifs…
Et donc, ma deuxième limite: compte tenu de mes lacunes à combler et de mon inexpérience, comment espérer qu'un collégien ou un lycéen puisse parvenir à se construire un réseau de culture littéraire compte tenu que nos programmes sont essentiellement thématiques au collège ? Cela suppose une véritable rénovation pédagogique - ce qui n'est pas pour me déplaire, loin de là.
En tout cas je vous remercie pour vos échanges, ils ne font que me motiver encore plus à travailler cet été!
- TailleventFidèle du forum
@NLM76 Merci pour l'explication, c'est plus clair ainsi.
Concernant l'usage de "apprendre par cœur", je vais me permettre de signaler que si on le "comprend souvent" de la manière que tu mentionnes, c'est peut-être que c'est l'usage dominant et qu'il faudrait éviter de l'utiliser dans un autre sens. (Au passage, le CNRTL donne quand même "mécaniquement, littéralement" comme définition de cette expression. (https://www.cnrtl.fr/definition/c%C5%93ur)) D'ailleurs, la fin de ton avant-dernier paragraphe parle bien d'oublier et de réapprendre, cette notion n'est donc pas absente.
Je partage les propos de @sensifer : cette méthode me semble excellente et porteuse de sens mais je ne pense pas qu'elle soit à la portée de grand-monde. De plus, elle me semble mobiliser beaucoup plus de cette "théorie littéraire" que n'en dispose un élève. Il faudra donc bien l'enseigner.
Concernant l'usage de "apprendre par cœur", je vais me permettre de signaler que si on le "comprend souvent" de la manière que tu mentionnes, c'est peut-être que c'est l'usage dominant et qu'il faudrait éviter de l'utiliser dans un autre sens. (Au passage, le CNRTL donne quand même "mécaniquement, littéralement" comme définition de cette expression. (https://www.cnrtl.fr/definition/c%C5%93ur)) D'ailleurs, la fin de ton avant-dernier paragraphe parle bien d'oublier et de réapprendre, cette notion n'est donc pas absente.
Je partage les propos de @sensifer : cette méthode me semble excellente et porteuse de sens mais je ne pense pas qu'elle soit à la portée de grand-monde. De plus, elle me semble mobiliser beaucoup plus de cette "théorie littéraire" que n'en dispose un élève. Il faudra donc bien l'enseigner.
- DesolationRowEmpereur
Je disais donc, que dans la liste de NLM, soit :
Je ne coche quasiment aucune case Je connais peu de textes par coeur, peu d'histoires par coeur ; à une époque j'en avais un peu honte, et au fil des années je me suis convaincu que ça n'avait guère d'importance. Je n'aime pas particulièrement écouter ou lire à voix haute, je ne compose certes pas de poèmes Dieu merci, j'ai joué dans quelques pièces de théâtre pour rendre service à des copains pendant mes études, mais sans plaisir particulier.
En revanche, j'aime bien parler de littérature.
NLM a écrit:Apprendre par cœur de nombreux poèmes.
Apprendre par cœur de nombreuses histoires.
Apprendre à écouter des histoires.
Apprendre à jouer des textes
Apprendre à lire à haute voix pour d'autres
Apprendre à lire à haute voix pour soi
Apprendre à composer des poèmes
Apprendre à parler de littérature
Apprendre à entendre les textes écrits
Je ne coche quasiment aucune case Je connais peu de textes par coeur, peu d'histoires par coeur ; à une époque j'en avais un peu honte, et au fil des années je me suis convaincu que ça n'avait guère d'importance. Je n'aime pas particulièrement écouter ou lire à voix haute, je ne compose certes pas de poèmes Dieu merci, j'ai joué dans quelques pièces de théâtre pour rendre service à des copains pendant mes études, mais sans plaisir particulier.
En revanche, j'aime bien parler de littérature.
- sensiferNiveau 5
Non, mais je trouve sincèrement cela génial ! Je pense juste que cela suppose une double remise en question: qu'est-ce qu'être prof de lettres ? Qu'est-ce qu'un élève et quelles sont les indispensables lectures qui doivent le guider ?@NLM76 a écrit:Apprendre par cœur de nombreux poèmes.
Apprendre par cœur de nombreuses histoires.
Apprendre à écouter des histoires.
Apprendre à jouer des textes
Apprendre à lire à haute voix pour d'autres
Apprendre à lire à haute voix pour soi
Apprendre à composer des poèmes
Apprendre à parler de littérature
Apprendre à entendre les textes écrits
Apprendre avec le cœur des histoires, savoir les réunir à travers un réseau culturel: super. Ça ouvre à des activités concrètes sur le plan pédagogique et pas seulement sur la littérature (mes élèves adorent quand je passe du latin à l'ancien français pour aboutir à un point de langue, cela doit sembler plus organique pour eux).
Lire à haute voix: point essentiel, dans la mesure où nos élèves voient mal ce que l'écrit peut apporter en matière de communication par rapport à l'oral. Cela fait vivre les textes et peut aider à les réunir ultérieurement (imaginons un enseignant qui adopte une voix similaire pour un barbon de Molière et un vieil homme chez Tchekhov, demander les différences dans l'interprétation…). Lire à haute voix pour soi, pour apprendre à poser sa voix et donc découvrir son évolution de jeune homme à adulte lors de la mue à l'adolescence: là aussi, je n'y vois que des intérêts.
Apprendre à parler de littérature: sous la forme d'un débat ? Sous la forme d'écrits ? Il faudrait gagner en ambition, peut-être proposer des discussions entre plusieurs classes (voire entre plusieurs établissements!)
Apprendre à entendre des textes: entendre, réellement – soit quelqu'un qui lit le texte à voix haute ? Ou se former une voix intérieure qui lit le texte ?
En tout cas je vois mal comment on peut se passer de théorie littéraire pour tout cela: il en faudrait un peu, avec parcimonie – ce qui suppose encore un enseignant capable de juger de la part de liberté interprétative et de la part de théorie à appliquer pour guider la réflexion des élèves.
- NLM76Grand Maître
Taillevent a écrit: @NLM76 Merci pour l'explication, c'est plus clair ainsi.
Concernant l'usage de "apprendre par cœur", je vais me permettre de signaler que si on le "comprend souvent" de la manière que tu mentionnes, c'est peut-être que c'est l'usage dominant et qu'il faudrait éviter de l'utiliser dans un autre sens. (Au passage, le CNRTL donne quand même "mécaniquement, littéralement" comme définition de cette expression. (https://www.cnrtl.fr/definition/c%C5%93ur)) D'ailleurs, la fin de ton avant-dernier paragraphe parle bien d'oublier et de réapprendre, cette notion n'est donc pas absente.
Je partage les propos de @sensifer : cette méthode me semble excellente et porteuse de sens mais je ne pense pas qu'elle soit à la portée de grand-monde. De plus, elle me semble mobiliser beaucoup plus de cette "théorie littéraire" que n'en dispose un élève. Il faudra donc bien l'enseigner.
Merci pour cette réponse, @Taillevent. C'est très intéressant. Nous sommes tout à fait d'accord quand l'un dit "on le comprend souvent ainsi" et l'autre "c'est l'usage dominant". En revanche, je ne vois vraiment pas la moindre raison pour laquelle il faudrait éviter de l'utiliser avec une autre connotation.
En tout cas, ta référence au CNRTL est fort intéressante parce que ce qu'il dit me paraît tout à fait étrange. Voici ce que disent d'autres dictionnaires :
Le Grand Larousse de la Langue Française a écrit:Par cœur loc. adv. (sens 1, v. 1200, Poème moral, sens 2, 1669, Molière et "dîner par cœur", v. 1540, Yver) 1. De mémoire et sans une faute. Pourriez-vous apprendre par cœur quatre pages [...] mais sans un changer un mot (Stendhal). || 2. Par extens. Parfaitement, jusque dans le moindre détail. Savoir par cœur le chemin. Connaître le chemin par cœur.
Le Robert historique de la langue française a écrit:La locution usuelle par cœur est un vestige du sens large ancien "siège de la mémoire".
Autrement dit, "par cœur" signifie bien "littéralement", en bonne partie, mais est bien loin d'équivaloir à "mécaniquement". D'autre part, je ne vois pas bien en quoi le fait qu'il y a nécessité de réapprendre, qu'on oublie, et qu'on apprend de nouveau exclut l'apprentissage par cœur de l'apprentissage intelligent, ou la présence des émotions dans cet apprentissage. Apprendre par cœur, c'est apprendre très précisément ; et apprendre très précisément, c'est apprendre avec le cœur. Cela ne te paraît pas logique ?Le Grand Robert (1992) a écrit:De mémoire.
"Et cent autres babioles que je sais quelquefois par cœur." Mme de Sévigné, 346
"On retient par cœur malgré soi et volà pourquoi nous disons retenir par cœur, car ce qui touche le cœur se grave dans la mémoire." Voltaire, Dictionnaire philosophique, "Art Dramatique".
"Qui de nous, Lamartine, et de notre jeunesse,
Ne sait par cœur ce chant, des amants adoré,
Qu'un soir au bord du lac, tu nous as soupiré ?" Musset, Poésies nouvelles, "Lettre à Lamartine"
"(...) les petites rues descendaient, montaient, s'enlaçaient comme pour égarer le passant attardé (...) mais André en savait par cœur les détours." Loti, Les désenchantées, XVII
"Ils évoquèrent le souvenir d'autres matches fameux. Ils en connaissaient par cœur le déroulement, comme on sait par cœur des poèmes." J.-L. Curtis, Le roseau pensant
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- IphigénieProphète
je pense que la divergence des points de vue est aussi parce qu'on cherche une méthode "tous niveaux" alors que tout est gradation et construction...
Je crois que ça dépend vraiment aussi des niveaux: mais selon moi, il faut au moins commencer par cette mise "en bouche": beaucoup lire aux enfants y compris tout petits, puis leur faire apprendre des textes, en récitation, prose, vers et si possible qu'ils y trouvent un plaisir...Et puis apprendre du vocabulaire, apprendre à voir, écouter, regarder, observer, apprendre à rédiger des petits textes simples, puis moins simples, faire des lectures expliquées certes mais pas forcément décortiquées, au début du collège, monter doucement en somme vers le commentaire : il n'y a pas de méthode miraculeuse, mais il y a la cohérence de tout un ensemble de choses qui arrivent au bon moment.
Le gros problème aujourd'hui (radotage) c'est que dans ce domaine comme dans bien d'autres on veut (doit) faire tout tout tout de suite et en même temps avec des enfants et comme ils n'y arrivent pas on répète année après année, si bien qu'ils n'enregistrent toujours pas mais sont blasés par le déjà vu, et on les perd plus qu'on ne les attire ... Le reste est aussi affaire personnelle de goût, de sensibilité, de curiosité... Tout le monde n'est pas pareil (mon mari me dit avoir toujours détesté les récitations, dans lesquelles il était un JEan-Michel Apeuprés,-bon c'est un matheux- ...et moi toujours adoré: par contre il a été "sauvé"-...- car il lisait et lit avec frénésie)
L'ennui en lettres c'est qu'aujourd'hui, j'ai l'impression que l' on est dans le tout ou rien, bien plus exigeant dès le départ en théorie, mais avec une pratique qui ne suit pas parce bon.... et finalement on arrive plus sûrement à rien qu'au tout, et on s'épuise tout seuls pendant que les élèves ont bien d'autres préoccupations...
Je crois que ça dépend vraiment aussi des niveaux: mais selon moi, il faut au moins commencer par cette mise "en bouche": beaucoup lire aux enfants y compris tout petits, puis leur faire apprendre des textes, en récitation, prose, vers et si possible qu'ils y trouvent un plaisir...Et puis apprendre du vocabulaire, apprendre à voir, écouter, regarder, observer, apprendre à rédiger des petits textes simples, puis moins simples, faire des lectures expliquées certes mais pas forcément décortiquées, au début du collège, monter doucement en somme vers le commentaire : il n'y a pas de méthode miraculeuse, mais il y a la cohérence de tout un ensemble de choses qui arrivent au bon moment.
Le gros problème aujourd'hui (radotage) c'est que dans ce domaine comme dans bien d'autres on veut (doit) faire tout tout tout de suite et en même temps avec des enfants et comme ils n'y arrivent pas on répète année après année, si bien qu'ils n'enregistrent toujours pas mais sont blasés par le déjà vu, et on les perd plus qu'on ne les attire ... Le reste est aussi affaire personnelle de goût, de sensibilité, de curiosité... Tout le monde n'est pas pareil (mon mari me dit avoir toujours détesté les récitations, dans lesquelles il était un JEan-Michel Apeuprés,-bon c'est un matheux- ...et moi toujours adoré: par contre il a été "sauvé"-...- car il lisait et lit avec frénésie)
L'ennui en lettres c'est qu'aujourd'hui, j'ai l'impression que l' on est dans le tout ou rien, bien plus exigeant dès le départ en théorie, mais avec une pratique qui ne suit pas parce bon.... et finalement on arrive plus sûrement à rien qu'au tout, et on s'épuise tout seuls pendant que les élèves ont bien d'autres préoccupations...
- TailleventFidèle du forum
@NLM76 Je ne dis pas qu'il ne faut pas l'utiliser autrement, simplement que dans ce cas il faut éclaircir le sens que l'on utilise afin d'être certain d'être bien compris. Chose intéressante : la même ambiguïté existe avec "littéralement" qui peut vouloir dire à la fois "à la lettre", ce qui peut tout à fait signifier "mécaniquement", et "au sens strict", ce qui est beaucoup plus proche de l'acception que tu proposes.
Mais dans ce débat, je me situe clairement plus du côté de ce que dit @DesolationRow.
Mais dans ce débat, je me situe clairement plus du côté de ce que dit @DesolationRow.
- IphigénieProphète
Votre débat me renvoie à l'usage quasi sacré que l'on fait des fameuses citations, aujourd'hui, en période de concours et d'examen...là j'avoue que je ne sais plus dans quel camp je suis
- dandelionVénérable
Je ne comprends pas très bien pourquoi on devrait faire un choix entre les deux, théorie littéraire ou littérature? Ma fille a en tout cas fait les deux cette année: commentaires et analyse linéaire (beurk, beurk, beurk pour moi mais elle apprécie plutôt), et discussion autour d’oeuvres à la Le masque et la plume. C’est une question d’équilibre. Aux Etats-Unis, mes filles ont connu une autre approche de la littérature, laissant davantage de place à la subjectivité personnelle sans que cela ne les affecte négativement.
Pour le reste, en tant qu’enseignant, ce que nous aimons ou savons bien faire est certainement intéressant, mais les activités que nous proposons doivent aller au-delà. Lire à voix haute permet de comprendre l’utilité de la ponctuation, par exemple. J’ai beaucoup de mal à me souvenir de textes dans leur intégralité (même de chansons d’ailleurs), et pourtant je pense qu’il est très utile de travailler l’apprentissage par coeur, parce qu’il permet d’intégrer la structure de la langue, sa musicalité, et au moins d’acquérir un peu de vocabulaire de reconnaissance (je faisais apprendre des poèmes quand j’enseignais le FLS et cela m’a semblé avoir de bons résultats). En tout cas, mieux vaut apprendre un poème qu’une litanie de citations ou de figures de style si on veut mon avis. La littérature ce n’est pas le salon ou la page Instagram d’un influenceur déco.
J’ai renoncé en prépa à faire des lettres car l’époque était à la microlecture qui ne m’intéressait pas, et que j’ai toujours assimilée à de la dissection, qui, comme chacun sait, peut s’opérer sur le vivant mais pas longtemps. On veut bien sûr former des personnes qui possèdent une certaine connaissance technique des lettres, mais celle-ci ne doit pas prendre le devant. D’ailleurs, si on écoute Le masque et la plume, on entend bien que les commentateurs ont une solide connaissance technique et historique des lettres, ou du cinéma, sans que celle-ci prenne toute la place. J’ai le sentiment qu’à un moment les humanités ont eu honte de leur statut de ‘non-sciences’ et on voulu aller vers la technicité pour justifier de leur existence. On retrouve la même chose dans les corrections hyper-détaillées qui tentent de mettre fin à une subjectivité qui semble inévitable.
Pour le reste, en tant qu’enseignant, ce que nous aimons ou savons bien faire est certainement intéressant, mais les activités que nous proposons doivent aller au-delà. Lire à voix haute permet de comprendre l’utilité de la ponctuation, par exemple. J’ai beaucoup de mal à me souvenir de textes dans leur intégralité (même de chansons d’ailleurs), et pourtant je pense qu’il est très utile de travailler l’apprentissage par coeur, parce qu’il permet d’intégrer la structure de la langue, sa musicalité, et au moins d’acquérir un peu de vocabulaire de reconnaissance (je faisais apprendre des poèmes quand j’enseignais le FLS et cela m’a semblé avoir de bons résultats). En tout cas, mieux vaut apprendre un poème qu’une litanie de citations ou de figures de style si on veut mon avis. La littérature ce n’est pas le salon ou la page Instagram d’un influenceur déco.
J’ai renoncé en prépa à faire des lettres car l’époque était à la microlecture qui ne m’intéressait pas, et que j’ai toujours assimilée à de la dissection, qui, comme chacun sait, peut s’opérer sur le vivant mais pas longtemps. On veut bien sûr former des personnes qui possèdent une certaine connaissance technique des lettres, mais celle-ci ne doit pas prendre le devant. D’ailleurs, si on écoute Le masque et la plume, on entend bien que les commentateurs ont une solide connaissance technique et historique des lettres, ou du cinéma, sans que celle-ci prenne toute la place. J’ai le sentiment qu’à un moment les humanités ont eu honte de leur statut de ‘non-sciences’ et on voulu aller vers la technicité pour justifier de leur existence. On retrouve la même chose dans les corrections hyper-détaillées qui tentent de mettre fin à une subjectivité qui semble inévitable.
- NLM76Grand Maître
@DesolationRow : est-ce que c'est la lecture à voix haute spécifiquement que tu n'aimes pas dans la voix haute, ou est-ce aussi le théâtre et toute forme de voix haute ?
@Iphigénie : je suis à la fois ton mari et toi-même. Enfant, jeune adolescent, je croyais être incapable d'apprendre par cœur. Et j'ai découvert peu à peu mes incroyables capacités... du fait que je suis un être humain.
@Iphigénie : je suis à la fois ton mari et toi-même. Enfant, jeune adolescent, je croyais être incapable d'apprendre par cœur. Et j'ai découvert peu à peu mes incroyables capacités... du fait que je suis un être humain.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- DesolationRowEmpereur
Je ne suis pas sûr que je "n'aime pas" à proprement parler, je n'y trouve pas de plaisir particulier et en conséquence c'est une perte de temps : je lis énormément et très vite, et je préfère aller à mon rythme . J'aime en revanche beaucoup le théâtre (mais je n'y vais plus guère, la faute aux enfants) - mais là, on n'a pas trop le choix, les textes sont faits pour être joués, non lus.
- IphigénieProphète
Je ne sais pas : je préfère de très loin lire Racine à le voir jouer. Mais le théâtre ne se résume pas à Racine évidemment: ça dépend quoi, veux-je dire ( je ne suis pas sure de ne pas penser la même chose pour Beckett par exemple : bon….DesolationRow a écrit:Je ne suis pas sûr que je "n'aime pas" à proprement parler, je n'y trouve pas de plaisir particulier et en conséquence c'est une perte de temps : je lis énormément et très vite, et je préfère aller à mon rythme . J'aime en revanche beaucoup le théâtre (mais je n'y vais plus guère, la faute aux enfants) - mais là, on n'a pas trop le choix, les textes sont faits pour être joués, non lus.
- DesolationRowEmpereur
Iphigénie a écrit:Je ne sais pas : je préfère de très loin lire Racine à le voir jouer. Mais le théâtre ne se résume pas à Racine évidemment: ça dépend quoi, veux-je dire ( je ne suis pas sure de ne pas penser la même chose pour Beckett par exemple : bon….DesolationRow a écrit:Je ne suis pas sûr que je "n'aime pas" à proprement parler, je n'y trouve pas de plaisir particulier et en conséquence c'est une perte de temps : je lis énormément et très vite, et je préfère aller à mon rythme . J'aime en revanche beaucoup le théâtre (mais je n'y vais plus guère, la faute aux enfants) - mais là, on n'a pas trop le choix, les textes sont faits pour être joués, non lus.
Full disclosure : cette dernière phrase était juste destinée à te faire réagir (j'avais noté que la réflexion de ton collègue t'avait énervée)
Évidemment, j'exagère ; pour vous dire ce qu'exactement je pense de Beckett, j'attends d'être invité par A. Trapenard.
- NLM76Grand Maître
Et la poésie ? Tu en lis énormément et très vite aussi ?DesolationRow a écrit:Je ne suis pas sûr que je "n'aime pas" à proprement parler, je n'y trouve pas de plaisir particulier et en conséquence c'est une perte de temps : je lis énormément et très vite, et je préfère aller à mon rythme . J'aime en revanche beaucoup le théâtre (mais je n'y vais plus guère, la faute aux enfants) - mais là, on n'a pas trop le choix, les textes sont faits pour être joués, non lus.
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- DesolationRowEmpereur
Je lis peu de poésie contemporaine, assez peu de poésie classique, beaucoup de poésie antique - moins vite, tu m'as eu mais dans ma tête, jamais à voix haute. Et ça ne me manque pas du tout mais je comprends tout à fait qu'on ne partage pas cette manière de faire.
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