- CasparProphète
musa a écrit:J'espère qu'il y aura une vraie résistance collective dans certains établissements. En tout cas, à titre individuel, pour 100 euros par mois, je préfère donner trois cours particuliers voire dix baby sittings, au moins on sait où on va...
Je n'y crois absolument pas: certains signeront par obligation financière (ça peut se comprendre), désir de se faire bien voir et de ne pas faire de vagues (pour sa carrière ou simplement syndrome du bon élève) etc...
Entendu hier lors d'une HIS: "les remplacements ça marche très bien à l'école primaire", "les collègues du privé se remplacent mutuellement sans problème", "si on ne signe pas et qu'on arrête nos projets, il va y avoir une fuite des élèves vers le privé". Il s'agissait de collègues d'EPS, dont je sais que dans mon établissement ils travaillent beaucoup ensemble et font facilement des RCD ainsi que beaucoup de projets (je ne leur jette pas la pierre, mais je dis seulement que selon nos matières nous n'avons pas forcément la même vision des choses).
- TrucOuBiduleHabitué du forum
Évidemment ca dépendra mais certains bahuts de ce genre, avec "conscience politique", se caractérisent parfois/aussi par un certain turnover (surtout les REP, moins les REP+, la prime et la décharge y stabilisant bien les équipes).gauvain31 a écrit:musa a écrit:Oui très bon résumé. Et c'est vraiment triste de voir que la profession est à ce point paupérisée que certains -sans jugement- au delà des considérations collectives, en arrivent à accepter tant de contraintes pour 100 euros par mois.
Ben oui, on a baissé le salaire des enseignants, on a donc crée les conditions de la demande d'une hausse salariale à (presque) n'importe quel prix. La détresse financière de certains collègues est telle que le Pacte constitue une "bouée" mais qui va se retourner rapidement contre eux. Mais certains ne veulent pas le savoir, puisqu'une partie de ces collègues est totalement dépolitisée et ne voit pas l'escroquerie (ou est dans le déni , ce qui le propre aussi de cette profession). Par contre, dans les établissements où il y a encore cette conscience politique, la mise en place du pacte sera quasi impossible. Ce sera intéressant de voir comment le MEN va réagir face au rejet massif dans ces établissements là. Il y aura je crois un effet "établissement" très important.
Les chefs comptent tout simplement embrigader les (neo)tit nommés ou les contractuels (qui souvent débutent).
- Spoiler:
- Dans ma REP du 93, à l'IPS REP+, c'est 71 pactes pour une 50aine de profs...
- musaNeoprof expérimenté
J'ai bien peur que tu n'aies raison Caspar
- lene75Prophète
Je pense que même sans refus collectif, si seuls ceux qui étaient acculés financièrement acceptaient, ce qu'on peut difficilement leur reprocher, ils seraient suffisamment peu nombreux pour que le projet capote quand même. Malheureusement ce n'est pas ce qui se profile.
Pire encore, des collègues sont en train d'inventer la quasi obligation de signer le pacte pour d'autres collègues, en réfléchissant à faire passer les heures d’AP des PP voire des options en pacte depuis qu'ils ont découvert que c'était possible. Donc exit par exemple le latin du service de la collègue de Lettres : ce serait pacte ou rien (ladite collègue, qui est agrégée à mi-temps et se tape déjà les 16h-17h qui l'obligent à faire garder ses enfants alors qu'elle a un demi-salaire, appréciera certainement, seulement, elle est peu audible dans l'établissement, puisque peu présente aux mêmes heures que les autres et pas présente en HIS, conseil pédagogique ou CA : ce sont ceux qui ont du temps qui dirigent l'établissement). Et ça, ce n'est pas l'idée d'un CDE mais d'un collègue. Avec derrière l'intention louable de récupérer des heures de DHG (qu'on pourra donc nous diminuer en conséquence l'année suivante). Le pire étant donc qu'il n'y a aucune intention malveillante dans ces propositions, juste une incapacité à mesurer les conséquences d'un choix de façon globale.
Pire encore, des collègues sont en train d'inventer la quasi obligation de signer le pacte pour d'autres collègues, en réfléchissant à faire passer les heures d’AP des PP voire des options en pacte depuis qu'ils ont découvert que c'était possible. Donc exit par exemple le latin du service de la collègue de Lettres : ce serait pacte ou rien (ladite collègue, qui est agrégée à mi-temps et se tape déjà les 16h-17h qui l'obligent à faire garder ses enfants alors qu'elle a un demi-salaire, appréciera certainement, seulement, elle est peu audible dans l'établissement, puisque peu présente aux mêmes heures que les autres et pas présente en HIS, conseil pédagogique ou CA : ce sont ceux qui ont du temps qui dirigent l'établissement). Et ça, ce n'est pas l'idée d'un CDE mais d'un collègue. Avec derrière l'intention louable de récupérer des heures de DHG (qu'on pourra donc nous diminuer en conséquence l'année suivante). Le pire étant donc qu'il n'y a aucune intention malveillante dans ces propositions, juste une incapacité à mesurer les conséquences d'un choix de façon globale.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- angelxxxÉrudit
gauvain31 a écrit:musa a écrit:Oui très bon résumé. Et c'est vraiment triste de voir que la profession est à ce point paupérisée que certains -sans jugement- au delà des considérations collectives, en arrivent à accepter tant de contraintes pour 100 euros par mois.
Ben oui, on a baissé le salaire des enseignants, on a donc crée les conditions de la demande d'une hausse salariale à (presque) n'importe quel prix. La détresse financière de certains collègues est telle que le Pacte constitue une "bouée" mais qui va se retourner rapidement contre eux. Mais certains ne veulent pas le savoir, puisqu'une partie de ces collègues est totalement dépolitisée et ne voit pas l'escroquerie (ou est dans le déni , ce qui le propre aussi de cette profession). Par contre, dans les établissements où il y a encore cette conscience politique, la mise en place du pacte sera quasi impossible. Ce sera intéressant de voir comment le MEN va réagir face au rejet massif dans ces établissements là. Il y aura je crois un effet "établissement" très important.
Etablissement assez politisé ici, on parle politique, on se réunit régulièrement en HMIS, on fait grève massivement ... Et la majorité n'est pas contre le pacte. Enfin, sur le principe, oui. Mais comme cela semble acté, les collègues sont résignés, et se demande comment cela va se traduire dans la pratique. D'un autre coté, on est aussi très "service public" et comme on est en REP+, et qu'on voit qu'on a beaucoup de classes avec des EDT très léger dus aux absences, on se dit que si c'est organisé correctement, ça peut aussi fonctionné et faire en sorte que nos élèves aient cours. C'est assez dur des les motivés quand ils ont 15h par semaine, éparpillées n'importe comment. En plus de cela nous avons une très bonne direction, donc nous sommes beaucoup à nous dire "Pourquoi pas".
La revalorisation de l'ensemble de la profession, de toutes façons, on sait très bien que c'est mort, pour des raisons évoquées des centaines de fois ici. Il faudra a minima attendre le prochain quinquennat. D'ici là, il faut bien composer avec ...
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"La lumière pense voyager plus vite que quoi que ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. Terry Pratchett."
- *Ombre*Grand sage
Enaeco a écrit:*Ombre* a écrit:Tu dis Eneaco, qu'on peut rendre les heures non effectuées. Où as-tu vu cela ? Je ne dis pas que c'est faux, je dis d'une part que je n'ai rien lu de tel, que j'ai lu au contraire des consignes invitant à optimiser les heures payées, et d'autre part que, c'est heures étant payées d'avance, cela donnerait lieu à des retenues sur salaire bien malvenues.
S'il est question de ne pas payer l'intégralité de la part, c'est bien qu'il est prévu qu'on ne puisse pas effectuer toutes ses heures.
Eh bien justement, je n'ai vu cela écrit nulle part. J'ai lu, sur tous les documents officiels, que l'indemnité était un bloc indivisible (quoiqu'il soit prévu d'éventuelles "demi-briques" pour certaines missions - la brique de pacte, c'est déjà plus ce que ça a été) versé par neuvièmes. Je n'ai jamais vu qu'il serait prévu de stopper ces versements avant la fin de l'année (ce qui est logique : comment pourrait-on savoir avant la fin de l'année que la totalité des heures dues ne sera pas effectuée avant la fin de l'année ?) mais j'ai bien lu (document de la DGESCO) qu'à partir de ??? (juin ?), si un CDE, en faisant ses comptes, voit qu'un pacté n'a pas fait ses heures, il lui appartient de redéfinir sa mission pour qu'il fasse bien toutes ses heures devant élèves. Et là, c'est le flou le plus total sur les limites possibles à la redéfinition de la mission.
- lene75Prophète
Il ne faut pas rêver. Si on renonce aujourd'hui, on n'aura rien au prochain quinquennat ni au suivant : pourquoi aller dépenser des sous quand la boutique tourne sans ?
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- Clecle78Bon génie
Non mais le latin en pacte c'est illégal ! Faut pas exagérer quand mêmelene75 a écrit:Je pense que même sans refus collectif, si seuls ceux qui étaient acculés financièrement acceptaient, ce qu'on peut difficilement leur reprocher, ils seraient suffisamment peu nombreux pour que le projet capote quand même. Malheureusement ce n'est pas ce qui se profile.
Pire encore, des collègues sont en train d'inventer la quasi obligation de signer le pacte pour d'autres collègues, en réfléchissant à faire passer les heures d’AP des PP voire des options en pacte depuis qu'ils ont découvert que c'était possible. Donc exit par exemple le latin du service de la collègue de Lettres : ce serait pacte ou rien (ladite collègue, qui est agrégée à mi-temps et se tape déjà les 16h-17h qui l'obligent à faire garder ses enfants alors qu'elle a un demi-salaire, appréciera certainement, seulement, elle est peu audible dans l'établissement, puisque peu présente aux mêmes heures que les autres et pas présente en HIS, conseil pédagogique ou CA : ce sont ceux qui ont du temps qui dirigent l'établissement). Et ça, ce n'est pas l'idée d'un CDE mais d'un collègue. Avec derrière l'intention louable de récupérer des heures de DHG (qu'on pourra donc nous diminuer en conséquence l'année suivante). Le pire étant donc qu'il n'y a aucune intention malveillante dans ces propositions, juste une incapacité à mesurer les conséquences d'un choix de façon globale.
- joebar69Fidèle du forum
@Clecle78 : Hélas, comme disait un célèbre scénariste : "Les c..s ça osent tout. C'est même à ça qu'on les reconnait !"
- angelxxxÉrudit
lene75 a écrit:Il ne faut pas rêver. Si on renonce aujourd'hui, on n'aura rien au prochain quinquennat ni au suivant : pourquoi aller dépenser des sous quand la boutique tourne sans ?
Le gouvernement actuel ne semble plier sur aucun sujet. C'est une perte de temps et d'argent que d'espérer quelque chose de ce coté là. Il vaut mieux mettre ce temps là à profiter pour soutenir une campagne par exemple.
Pour le quinquennat suivant, la majorité des candidats proposaient quelque chose en notre faveur, sauf ceux qui sont au pouvoir. Il y a peu de chances qu'ils restent, alors on peut espérer quelques changements. Peut être bon pour notre rémunération et très mauvais sur d'autres points, hein, mais des changements. De toute manière si il y a bien une constante, c'est que chaque nouveau gouvernement veut changer totalement l'EN. On ne nous laisse jamais tranquille.
Et quoi qu'il arrive, avec les collègues que nous avons, comme celui dont tu parles, on n'est pas aidé, et c'est justement là le cœur du problème. C'est beau de travailler pour le collectif, mais quand la majorité des membres coulent le bateau, il faut aussi remettre en question la manière de faire. D'autant plus que ça ne va pas s'arranger avec les toutes les différences (contractuel, pacté, non pacté ... )
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"La lumière pense voyager plus vite que quoi que ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. Terry Pratchett."
- CasparProphète
lene75 a écrit:Je pense que même sans refus collectif, si seuls ceux qui étaient acculés financièrement acceptaient, ce qu'on peut difficilement leur reprocher, ils seraient suffisamment peu nombreux pour que le projet capote quand même. Malheureusement ce n'est pas ce qui se profile.
Pire encore, des collègues sont en train d'inventer la quasi obligation de signer le pacte pour d'autres collègues, en réfléchissant à faire passer les heures d’AP des PP voire des options en pacte depuis qu'ils ont découvert que c'était possible. Donc exit par exemple le latin du service de la collègue de Lettres : ce serait pacte ou rien (ladite collègue, qui est agrégée à mi-temps et se tape déjà les 16h-17h qui l'obligent à faire garder ses enfants alors qu'elle a un demi-salaire, appréciera certainement, seulement, elle est peu audible dans l'établissement, puisque peu présente aux mêmes heures que les autres et pas présente en HIS, conseil pédagogique ou CA : ce sont ceux qui ont du temps qui dirigent l'établissement). Et ça, ce n'est pas l'idée d'un CDE mais d'un collègue. Avec derrière l'intention louable de récupérer des heures de DHG (qu'on pourra donc nous diminuer en conséquence l'année suivante). Le pire étant donc qu'il n'y a aucune intention malveillante dans ces propositions, juste une incapacité à mesurer les conséquences d'un choix de façon globale.
Mais comment ont-ils découvert que c'était possible alors qu'il n'y a pas encore de cadre réglementaire mais seulement des "infographies" ?
- joebar69Fidèle du forum
musa a écrit:J'espère qu'il y aura une vraie résistance collective dans certains établissements. En tout cas, à titre individuel, pour 100 euros par mois, je préfère donner trois cours particuliers voire dix baby sittings, au moins on sait où on va...
Voilà, garder son temps libre, intégrité morale et politique, ou tout autre argument pour ne pas entrer dans ce nouveau modèle éducatif imposé (qui me fait craindre le pire, pour le futur). Remarquez la subtilité de raisonnement de nos gouvernants pour détourner le problème de la revalorisation de nos traitements vers le problème des remplacements (le RCD étant mis + qu'en avant), en nous faisant porter la responsabilité du non-fonctionnement éventuel (et/ou local), si cela devait s'avérer à terme.
Aparté : Une réflexion sur nos façons de consommer (mais pas qu'à nous enseignant.e.s) est peut être aussi à envisager dans ces moments troubles où tout n'est qu' "argent".
- lene75Prophète
Clecle78 a écrit:Non mais le latin en pacte c'est illégal ! Faut pas exagérer quand mêmelene75 a écrit:Je pense que même sans refus collectif, si seuls ceux qui étaient acculés financièrement acceptaient, ce qu'on peut difficilement leur reprocher, ils seraient suffisamment peu nombreux pour que le projet capote quand même. Malheureusement ce n'est pas ce qui se profile.
Pire encore, des collègues sont en train d'inventer la quasi obligation de signer le pacte pour d'autres collègues, en réfléchissant à faire passer les heures d’AP des PP voire des options en pacte depuis qu'ils ont découvert que c'était possible. Donc exit par exemple le latin du service de la collègue de Lettres : ce serait pacte ou rien (ladite collègue, qui est agrégée à mi-temps et se tape déjà les 16h-17h qui l'obligent à faire garder ses enfants alors qu'elle a un demi-salaire, appréciera certainement, seulement, elle est peu audible dans l'établissement, puisque peu présente aux mêmes heures que les autres et pas présente en HIS, conseil pédagogique ou CA : ce sont ceux qui ont du temps qui dirigent l'établissement). Et ça, ce n'est pas l'idée d'un CDE mais d'un collègue. Avec derrière l'intention louable de récupérer des heures de DHG (qu'on pourra donc nous diminuer en conséquence l'année suivante). Le pire étant donc qu'il n'y a aucune intention malveillante dans ces propositions, juste une incapacité à mesurer les conséquences d'un choix de façon globale.
Notre CDE nous a envoyé par erreur (ou pas) un document destiné aux chefs dans lequel la première mission possible indiquée est "permettre aux lycéens d'avoir des options". Dans la liste non exhaustive ne figure pas le latin, mais par exemple une LV2. C'est ce document qui a donné l'idée lumineuse à la collègue. Pour la LV2 je ne vois pas comment c'est concrètement possible, puisqu'il faut bien que les collègues aient un service, mais pour le latin... C'est tout l'avantage de la contractualisation : chaque année de nouvelles choses peuvent être inventées. Les CDE vont sûrement y aller mollo cette année, et puis progressivement, petit à petit... on a l'habitude.
Édit : le document en question est le courrier envoyé à l'établissement indiquant combien de parts fonctionnelles de pacte sont attribuées à notre établissement.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- EdithWGrand sage
angelxxx a écrit:lene75 a écrit:Il ne faut pas rêver. Si on renonce aujourd'hui, on n'aura rien au prochain quinquennat ni au suivant : pourquoi aller dépenser des sous quand la boutique tourne sans ?
Le gouvernement actuel ne semble plier sur aucun sujet. C'est une perte de temps et d'argent que d'espérer quelque chose de ce coté là. Il vaut mieux mettre ce temps là à profiter pour soutenir une campagne par exemple.
Pour le quinquennat suivant, la majorité des candidats proposaient quelque chose en notre faveur, sauf ceux qui sont au pouvoir. Il y a peu de chances qu'ils restent, alors on peut espérer quelques changements. Peut être bon pour notre rémunération et très mauvais sur d'autres points, hein, mais des changements. De toute manière si il y a bien une constante, c'est que chaque nouveau gouvernement veut changer totalement l'EN. On ne nous laisse jamais tranquille.
Et quoi qu'il arrive, avec les collègues que nous avons, comme celui dont tu parles, on n'est pas aidé, et c'est justement là le cœur du problème. C'est beau de travailler pour le collectif, mais quand la majorité des membres coulent le bateau, il faut aussi remettre en question la manière de faire. D'autant plus que ça ne va pas s'arranger avec les toutes les différences (contractuel, pacté, non pacté ... )
+1. Certains collègues sont vraiment très forts pour inventer des trucs totalement contreproductifs voire qui vont à l'encontre des intérêts de tous... c'est le revers de la médaille, on est seul dans sa classe, avec une certaine liberté (selon la discipline et le niveau) et on voit avant tout SON intérêt (qui recoupe plus ou moins celui des élèves). Donc si dans le Pacte, un collègue voit une interprétation qui l'arrange pour sa progression/sa discipline, il va foncer, sans trop se poser de questions.
Combien de collègues ont râlé selon vous quand les heures de doc ont été réduites à des quarts de temps autour de moi? Dans la balance, leurs dédoublements de classe ou certaines options... ça va être pareil pour le Pacte. Si un collègue sans trop d'esprit de corps (comme il y en a quand même beaucoup), y voit un intérêt... il signera, y compris pour un truc totalement tordu. Pourquoi pas du RCD systématique pour la LV3, l'option arts pla ou les langues anciennes après tout... Ce serait tout bénef pour l'EN.
- celitianSage
Ne pas oublier les collègues PLP Lettres/LV, l'espagnol ou l'allemand en option sachant que la LV2 n'est pas obligatoire pour tous les bac pro est tout à fait possible.lene75 a écrit:Clecle78 a écrit:Non mais le latin en pacte c'est illégal ! Faut pas exagérer quand mêmelene75 a écrit:Je pense que même sans refus collectif, si seuls ceux qui étaient acculés financièrement acceptaient, ce qu'on peut difficilement leur reprocher, ils seraient suffisamment peu nombreux pour que le projet capote quand même. Malheureusement ce n'est pas ce qui se profile.
Pire encore, des collègues sont en train d'inventer la quasi obligation de signer le pacte pour d'autres collègues, en réfléchissant à faire passer les heures d’AP des PP voire des options en pacte depuis qu'ils ont découvert que c'était possible. Donc exit par exemple le latin du service de la collègue de Lettres : ce serait pacte ou rien (ladite collègue, qui est agrégée à mi-temps et se tape déjà les 16h-17h qui l'obligent à faire garder ses enfants alors qu'elle a un demi-salaire, appréciera certainement, seulement, elle est peu audible dans l'établissement, puisque peu présente aux mêmes heures que les autres et pas présente en HIS, conseil pédagogique ou CA : ce sont ceux qui ont du temps qui dirigent l'établissement). Et ça, ce n'est pas l'idée d'un CDE mais d'un collègue. Avec derrière l'intention louable de récupérer des heures de DHG (qu'on pourra donc nous diminuer en conséquence l'année suivante). Le pire étant donc qu'il n'y a aucune intention malveillante dans ces propositions, juste une incapacité à mesurer les conséquences d'un choix de façon globale.
Notre CDE nous a envoyé par erreur (ou pas) un document destiné aux chefs dans lequel la première mission possible indiquée est "permettre aux lycéens d'avoir des options". Dans la liste non exhaustive ne figure pas le latin, mais par exemple une LV2. C'est ce document qui a donné l'idée lumineuse à la collègue. Pour la LV2 je ne vois pas comment c'est concrètement possible, puisqu'il faut bien que les collègues aient un service, mais pour le latin... C'est tout l'avantage de la contractualisation : chaque année de nouvelles choses peuvent être inventées. Les CDE vont sûrement y aller mollo cette année, et puis progressivement, petit à petit... on a l'habitude.
Édit : le document en question est le courrier envoyé à l'établissement indiquant combien de parts fonctionnelles de pacte sont attribuées à notre établissement.
Dans les LP, les collègues sont obligés de prendre un pacte insécable donc encore plus contraignant.
- Stel6584Niveau 7
joebar69 a écrit:musa a écrit:J'espère qu'il y aura une vraie résistance collective dans certains établissements. En tout cas, à titre individuel, pour 100 euros par mois, je préfère donner trois cours particuliers voire dix baby sittings, au moins on sait où on va...
Voilà, garder son temps libre, intégrité morale et politique, ou tout autre argument pour ne pas entrer dans ce nouveau modèle éducatif imposé (qui me fait craindre le pire, pour le futur). Remarquez la subtilité de raisonnement de nos gouvernants pour détourner le problème de la revalorisation de nos traitements vers le problème des remplacements (le RCD étant mis + qu'en avant), en nous faisant porter la responsabilité du non-fonctionnement éventuel (et/ou local), si cela devait s'avérer à terme.
Aparté : Une réflexion sur nos façons de consommer (mais pas qu'à nous enseignant.e.s) est peut être aussi à envisager dans ces moments troubles où tout n'est qu' "argent".
Eh bien c'est justement la réflexion que l'on s'est faite avec des collègues en HSI. 100 euros de plus et prendre le risque de tomber malade ou pas de sous en plus mais un rythme de vie plus simple et moins contraignant, vu l'état de la planète et de la société ? Pour moi ça sera la 2e option.
Je sais que malheureusement des collègues ont beaucoup de contraintes financières mais dans ce cas, peut-être qu'il vaudrait mieux réfléchir à donner des cours particuliers où l'on fixe le montant et où l'on décide comme on peut des heures à faire. Au moins, on cotise pour la retraite.
- JennyMédiateur
Moui… pour certains collègues, il ne s’agit pas de consommer tout et n’importe quoi mais de se loger décemment, de prendre en charge des parents âgés… ou de mettre de côté pour ne pas partir en retraite à 67 ans.
Quand aux cours particuliers, ils sont moins rémunérateurs et entraînent plus de temps de trajet. Non merci…
Quand aux cours particuliers, ils sont moins rémunérateurs et entraînent plus de temps de trajet. Non merci…
- EnaecoVénérable
celitian a écrit:Enaeco a écrit:Là où je vous rejoins, c'est sur la vigilance à accorder lors de la rédaction de la lettre de mission.
Et c'est là où j'aimerai voir présents les syndicats. Mais j'ai peur qu'ils n'abandonnent à eux-mêmes les futurs pactés au nom d'un refus catégorique.
Syndiquée, je préfère et trouve cohérent que les syndicats se battent pour une vraie augmentation des salaires pas pour un pacte qui correspond à du travail en plus et qui risque de changer nos statuts.
L'un n'empêche pas l'autre.
Ou plus précisément, cette position n'empêchera pas pour autant la mise en place du pacte et, si on estime que ça se fera sous la contrainte et avec des pressions alors le soutien des syndicats peut s'avérer important.
- joebar69Fidèle du forum
@Stel6584 : Pour ton 1er paragraphe : même réflexion ici à la maison entre moi-même et mon épouse. Pour ton second paragraphe, d'autres solutions que les cours particuliers existent (suivant les autres talents que l'on a).
@Jenny : Justement, je ne suis pas persuadé qu'en acceptant collectivement le pacte, on améliorera à terme nos conditions de travail/de traitement (ce que les syndicats ont semble-t-il compris).
@Jenny : Justement, je ne suis pas persuadé qu'en acceptant collectivement le pacte, on améliorera à terme nos conditions de travail/de traitement (ce que les syndicats ont semble-t-il compris).
- MalavitaÉrudit
lene75 a écrit:Clecle78 a écrit:Non mais le latin en pacte c'est illégal ! Faut pas exagérer quand mêmelene75 a écrit:Je pense que même sans refus collectif, si seuls ceux qui étaient acculés financièrement acceptaient, ce qu'on peut difficilement leur reprocher, ils seraient suffisamment peu nombreux pour que le projet capote quand même. Malheureusement ce n'est pas ce qui se profile.
Pire encore, des collègues sont en train d'inventer la quasi obligation de signer le pacte pour d'autres collègues, en réfléchissant à faire passer les heures d’AP des PP voire des options en pacte depuis qu'ils ont découvert que c'était possible. Donc exit par exemple le latin du service de la collègue de Lettres : ce serait pacte ou rien (ladite collègue, qui est agrégée à mi-temps et se tape déjà les 16h-17h qui l'obligent à faire garder ses enfants alors qu'elle a un demi-salaire, appréciera certainement, seulement, elle est peu audible dans l'établissement, puisque peu présente aux mêmes heures que les autres et pas présente en HIS, conseil pédagogique ou CA : ce sont ceux qui ont du temps qui dirigent l'établissement). Et ça, ce n'est pas l'idée d'un CDE mais d'un collègue. Avec derrière l'intention louable de récupérer des heures de DHG (qu'on pourra donc nous diminuer en conséquence l'année suivante). Le pire étant donc qu'il n'y a aucune intention malveillante dans ces propositions, juste une incapacité à mesurer les conséquences d'un choix de façon globale.
Notre CDE nous a envoyé par erreur (ou pas) un document destiné aux chefs dans lequel la première mission possible indiquée est "permettre aux lycéens d'avoir des options". Dans la liste non exhaustive ne figure pas le latin, mais par exemple une LV2. C'est ce document qui a donné l'idée lumineuse à la collègue. Pour la LV2 je ne vois pas comment c'est concrètement possible, puisqu'il faut bien que les collègues aient un service, mais pour le latin... C'est tout l'avantage de la contractualisation : chaque année de nouvelles choses peuvent être inventées. Les CDE vont sûrement y aller mollo cette année, et puis progressivement, petit à petit... on a l'habitude.
Édit : le document en question est le courrier envoyé à l'établissement indiquant combien de parts fonctionnelles de pacte sont attribuées à notre établissement.
C'est le pacte pour le LP. La LV2 n'existe pas dans les filières industrielles et pourrait donc être proposée aux élèves via le pacte (ça c'est le mode optimiste, le mode pessimiste, c'est suppression de la LV2 pour toutes les filières avec une option proposée via le pacte).
- Stel6584Niveau 7
joebar69 a écrit:@Stel6584 : Pour ton 1er paragraphe : même réflexion ici à la maison entre moi-même et mon épouse. Pour ton second paragraphe, d'autres solutions que les cours particuliers existent (suivant les autres talents que l'on a).
@Jenny : Justement, je ne suis pas persuadé qu'en acceptant collectivement le pacte, on améliorera à terme nos conditions de travail/de traitement (ce que les syndicats ont semble-t-il compris).
@joebar69 Des collègues arrivent à monter une micro-entreprise dans le cadre d'un cumul d'activité mais j'ai cru comprendre qu'ils devaient ensuite faire le choix de quitter l'EN ou de garder leur entreprise au bout de 5 ans.
@Jenny J'ai dit que j'avais conscience que des collègues ne pouvaient pas faire autrement. ça pourrait bien être mon cas dans quelques temps. Mais le souci, c'est que si on accepte le pacte, un autre dispositif finira par arriver pour palier le manque d'enseignants et ça ne fera qu'alourdir encore notre charge de travail. Physiquement et psychologiquement on ne pourra pas tenir sur le long terme.
Alors quelles solutions pour faire face au coût et aux imprévus de la vie quand on est mal rémunérés et qu'on ne verra pas d'augmentation conséquente de notre salaire ? On pourrait ouvrir un fil pour en discuter.
- joebar69Fidèle du forum
@Stel6584 : Sans faire dériver le sujet du fil, quelques infos sont données ici :
https://www.education.gouv.fr/vie-professionnelle-et-situation-personnelle-cumul-d-activites-3977
Voir MP, pour ce que je fais.
https://www.education.gouv.fr/vie-professionnelle-et-situation-personnelle-cumul-d-activites-3977
Voir MP, pour ce que je fais.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
lene75 a écrit:Mais quand bien même les conditions seraient avantageuses individuellement. Ce n'est pas impossible pour ceux qui sont dans les petits papiers du CDE. Mais cette absence de sens du collectif et du long terme est effrayante. Le terme de "pacte" est bien choisi. On achète l'âme des gens pour 100 balles.
Sur le principe, outre le désastre salarial que ça représente, puisque l'augmentation affichée du salaire moyen des enseignants grâce au pacte va rendre caduque toute revendication salariale collective, c'est quand même une profonde mutation du métier, avec d'un côté un recrutement massif de contractuels précaires et de l'autre une contractualisation des titulaires qui renoncent volontairement à leur statut de fonctionnaire, pourtant indispensable à la qualité du service public, mais aussi à la sécurisation d'un parcours professionnel (j'aime beaucoup le communiqué du lycée Voltaire qui rappelle que pour faire ces missions supplémentaires il faut, entre autres, être en bonne santé et ne pas avoir une vie personnelle trop compliquée) pour signer un contrat de travail local avec leur CDE. C'est aussi valider le discours officiel et largement répandu dans la société selon lequel les professeurs ne travaillent pas beaucoup et ont encore beaucoup de temps disponible pour assurer des tâches supplémentaires, qui finiront par être intégrées dans les obligations de service, pour un salaire qui, avec l'inflation, n'aura finalement pas vraiment augmenté.
Mais toutes ces considérations sont balayées par des préoccupations matérielles personnelles. Les seules questions qui sont posées sont : est-ce que je vais gagner quelques dizaines d'euros de plus et est-ce que je peux espérer un bon edt si je signe le pacte ?
Et ce que je constate, c'est que ceux qui sont prêts à signer dans mon lycée sont ceux qui ont déjà une position financière et sociale confortable, voire, pour beaucoup professionnelle (beaucoup plus de projets de la part de ceux qui ont des classes plus faciles et beaucoup d'heures de demi-groupe que de la part de ceux qui sont déjà épuisés par leurs cours, ce qui est logique). Évidemment ce ne sont pas les mamans solo en galère de garde ni ceux qui doivent soutenir un parent malade, ni encore ceux qui ont beaucoup de trajet ou des problèmes de santé qui se précipitent pour charger encore un peu plus la mule, même s'ils auraient besoin d'argent.
Complètement d'accord.
Cependant ici les échanges ont vite dérivé de "qui signera?" vers "quelles sont les modalités de mise en œuvre du pacte et dans quelles conditions pourra-t-on s'en emparer par ici?"
Et maintenant j'ai l'impression qu'il y a plus ou moins deux conversations qui se croisent: d'un côté ceux qui questionnent la logique qui sous-tend le pacte et sa possible toxicité pour nos statuts comme pour l'exercice de notre métier, de l'autre ceux - plus nombreux maintenant il me semble - qui sont déjà passés à l'étape suivante et se demandent dans quelle mesure, selon la manière dont le pacte sera mis en œuvre dans leur bahut, ils pourront oui ou non en tirer parti.
Ce fil me déprime.
- PunkyNiveau 10
Moi aussi, ce fil me déprime.
- chmarmottineGuide spirituel
Ici, lettre des enseignants au cde pour refuser en masse les pactes. Déjà 2/3 de signatures.
- PunkyNiveau 10
Ah ! Formidable ! Merci !!!
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