- JennyMédiateur
Être surpris et choqué, ce n’est pas tout à fait la même chose.
Malheureusement, se faire payer pour le travail effectué ne va pas de soi dans la profession. Je fais fréquemment des demandes de HSE, mais je ne pense pas être représentative.
Malheureusement, se faire payer pour le travail effectué ne va pas de soi dans la profession. Je fais fréquemment des demandes de HSE, mais je ne pense pas être représentative.
- Lisak40Expert spécialisé
@angelxxx Tout à fait d'accord !
- EnaecoVénérable
Lagomorphe a écrit:Enaeco a écrit:LadyOlenna a écrit:Moi j'aimerais bien avoir les moyens de payer des HSE pour ce genre de situation. Mais c'est clairement impossible.
Je rappelle quand même la première intervention de LadyOlenna sur le sujet
Oui, on l'a bien en tête je pense. D'où la conséquence logique: les sorties n'étant pas financées, elles n'ont pas à exister, décision implicite de l'Etat. Les exceptions ne peuvent survenir que si pour une raison ou une autre, un ou des professeurs y trouvent leur compte et sont volontaires. Quant à ceux qui ne sont pas volontaires, il serait bon de leur ficher la paix au lieu de les culpabiliser à grand renfort de "faut pas exagérer", "moi de mon temps" voire d'un factuellement faux "ça fait partie du job".
C'est ce qui se fait.
Les collègues qui n'y trouvent pas leur compte parce qu'ils ne louent pas assez de cours pour "rentabiliser" peuvent passer leur tour. L'Etat s'en contente très bien
- LadyOlennaModérateur
Il n'y a pas de problème Lisak, merciLisak40 a écrit:Je suis désolée @LadyOlenna : tes arguments sont valables en effet, et je les comprends voire suis d'accord. Maintenant, tu devrais pouvoir comprendre que dans le contexte actuel où on nous en demande encore et toujours plus sans nous payer en conséquences, en nous crachant à la g***e en plus sans cesse, eh bien plus personne ne veuille faire d'efforts. La travail doit être rémunéré, linteretdezeleves ou pas. Et ce n'est absolument pas contre toi !!
Je ne prends pas les choses contre moi, tant que la discussion reste sur les arguments et le fond. Même dans le dernier post de @Lagomorphe, je ne prends pas les choses personnellement, et je crois qu'on peut dire qu'on aime bien ferrailler un peu tous les deux (enfin moi j'aime bien en tout cas ). Par contre, les attaques par principe, parce que je suis passée "de l'autre côté de la barrière" ou "parce que ça fait longtemps que j'ai été professeure donc je ne sais plus ce que c'est" oui, ça j'avoue ça me gonfle. J'ai vécu moi aussi la dégradation du métier de professeur, la multiplication des tâches et des missions gratuites en effet, et souvent
inutiles et sans intérêt, mais pour les sorties je ne comprends pas. Comment peut-on le concevoir en termes "d'efforts" ?
- pseudo-intelloSage
LadyOlenna a écrit:Allez, chiche. Plus de théâtre, de cinéma, de découverte de sa ville et de son environnement, de visite de mémorial, de salon Infosup, d'immersion en bibliothèque ou librairie, de culture, d'échange avec d'autres établissements... Tous en classe, 26h par semaine, 36 semaines par an.lene75 a écrit:Si ce n'est pas possible alors on ne fait plus de sorties. Voilà tout. Je ne vois pas pourquoi les profs devraient travailler bénévolement. Une sortie n'est pas un loisir, c'est un travail, qui, comme tout travail, mérite salaire.
Pour moi, il y a deux cas de figure :
- tu as envie de faire une sortie et celle-ci dépasse de ton temps de travail, mais tu l'as fais quand même. Si tu as la chance d'avoir un CDE sympa et qu'il lui reste des HSE à la fin de l'année, il les ventile comme il peut sur des collègues qui ont fait ce genre de tâches non rémunérées, et sinon, tant pis, mais dans ce cas, fallait pas organiser la sortie.
- on te demande d'encadrer une sortie que tu n'as pas sollicitée : on te paie en HSE. Sauf si tu y trouves ton compte (si la sortie t'intéresse et que les élèves ne sont pas pénibles).
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- InvitéInvité
LadyOlenna a écrit:Il n'y a pas de problème Lisak, merciLisak40 a écrit:Je suis désolée @LadyOlenna : tes arguments sont valables en effet, et je les comprends voire suis d'accord. Maintenant, tu devrais pouvoir comprendre que dans le contexte actuel où on nous en demande encore et toujours plus sans nous payer en conséquences, en nous crachant à la g***e en plus sans cesse, eh bien plus personne ne veuille faire d'efforts. La travail doit être rémunéré, linteretdezeleves ou pas. Et ce n'est absolument pas contre toi !!
Je ne prends pas les choses contre moi, tant que la discussion reste sur les arguments et le fond. Même dans le dernier post de @Lagomorphe, je ne prends pas les choses personnellement, et je crois qu'on peut dire qu'on aime bien ferrailler un peu tous les deux (enfin moi j'aime bien en tout cas ). Par contre, les attaques par principe, parce que je suis passée "de l'autre côté de la barrière" ou "parce que ça fait longtemps que j'ai été professeure donc je ne sais plus ce que c'est" oui, ça j'avoue ça me gonfle. J'ai vécu moi aussi la dégradation du métier de professeur, la multiplication des tâches et des missions gratuites en effet, et souvent
inutiles et sans intérêt, mais pour les sorties je ne comprends pas. Comment peut-on le concevoir en termes "d'efforts" ?
Moi aussi j’ai ma petite expérience: en vingt ans de management j’ai vu beaucoup de gens changer «en passant de l’autre côté de la barrière», y compris moi qui est fait plusieurs aller-retours. C’est un vrai point.
Maintenant, pas de soucis, je te laisse ferrailler avec les autres. Bon week-end à tous.
- Clecle78Bon génie
Ah bon ? On fait des sorties pour louper des cours ? Ravie de l'apprendre. A un moment ce serait bien d'éviter ce genre de bas arguments qui ne grandissent personne.Enaeco a écrit:Lagomorphe a écrit:Enaeco a écrit:LadyOlenna a écrit:Moi j'aimerais bien avoir les moyens de payer des HSE pour ce genre de situation. Mais c'est clairement impossible.
Je rappelle quand même la première intervention de LadyOlenna sur le sujet
Oui, on l'a bien en tête je pense. D'où la conséquence logique: les sorties n'étant pas financées, elles n'ont pas à exister, décision implicite de l'Etat. Les exceptions ne peuvent survenir que si pour une raison ou une autre, un ou des professeurs y trouvent leur compte et sont volontaires. Quant à ceux qui ne sont pas volontaires, il serait bon de leur ficher la paix au lieu de les culpabiliser à grand renfort de "faut pas exagérer", "moi de mon temps" voire d'un factuellement faux "ça fait partie du job".
C'est ce qui se fait.
Les collègues qui n'y trouvent pas leur compte parce qu'ils ne louent pas assez de cours pour "rentabiliser" peuvent passer leur tour. L'Etat s'en contente très bien
- angelxxxÉrudit
L'expression est malheureuse mais expliquée longuement : ce n'est pas le but de louper des cours, mais de ne pas travailler davantage sans être payé. Il se trouve que les deux sont un peu liés...
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"La lumière pense voyager plus vite que quoi que ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. Terry Pratchett."
- lene75Prophète
Outre la question du paiement des heures supplémentaires, je suis scandalisée par cette opposition constante entre nos (pauvres) cours (de m*) et la (vraie) culture (n'importe quoi pourvu que ce ne soit pas un cours) qui est une véritable ouverture pour les élèves, tandis que le savoir disciplinaire, lui, doit les enfermer, je suppose : c'est bien ça le contraire de l'ouverture, non ? Je suis tout à fait d'accord avec le fait qu’enseigner, c'est proposer une ouverture culturelle aux élèves. Naïvement je pensais que c'était ce que je faisais en classe en leur enseignant ma discipline et que c'était même pour ça que j'étais payée. Mais non, visiblement, la culture commence là où le cours s'arrête.
- pseudo-intelloSage
Clecle78 a écrit:
Ah bon ? On fait des sorties pour louper des cours ? Ravie de l'apprendre. A un moment ce serait bien d'éviter ce genre de bas arguments qui ne grandissent personne.
Chacun trouve midi à sa porte, mais personnellement, quand j'étais jeune, j'ai accepté d'accompagner une sortie d'une journée à Trèves un peu foireuse (première sortie organisée par la prof d'allemand) avec plus de temps de bus que de temps sur place, RDV devant le collège à 5h30 du matin, retour à 20h, juste pour louper mes 4 heures de cours de la journée, dans mon collège de complément qui était une vraie horreur et où je souffrais beaucoup.
J'ai déjà accepté d'accompagner la chorale du collège en pestacle, sortie de 14h à 22h, en signant des deux mains, pour louper les 3 heures du vendredi après-midi avec les 4e de la mort (2h en français, une heure en latin).
C'est humain.
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- SallustiusNiveau 9
Je me fais toujours payer au moins une hse en cas de sortie sur mon temps hors classe depuis que j'ai des enfants : la nounou ou la garderie me coûte, le transport aussi
- Graisse-BoulonsNiveau 10
+100000000angelxxx a écrit:LadyOlenna a écrit:Il me semble aussi qu'il ne faut pas exagérer. J'ai été professeur pendant 19 ans, et en 19 ans j'ai accompagné quelques sorties. Une, deux, trois par an, parfois sur des heures de cours, parfois sur des demi-journées où je n'avais pas cours. Je n'ai jamais eu le sentiment de travailler bénévolement, de me faire exploiter, et il ne me serait pas venu à l'idée de demander des HSE pour ça. J'étais peut-être naïve, ou adepte de la servitude volontaire, qui sait ? En tout cas j'ai le souvenir de moments plutôt sympas (à 2 ou 3 exceptions près), avec des collègues plutôt sympas, que j'ai toujours vus comme faisant partie du job, et comme un aspect plutôt agréable du job.
Que ce soit agréable ou non, on s'en fiche.
Le travail, c'est rémunéré.
Il n'y a aucun besoin d'argumenter davantage. Je ne connais aucune autre profession qui viendrait travailler gratuitement plusieurs jours par an. Encore moins en s'en félicitant, en trouvant cela agréable, et de trouver anormal de râler.
C'est pour moi le coeur même du problème de notre métier. Nous n'aurons jamais aucune revalorisation si nous travaillons gratuitement. Ils doivent bien rire là haut.
- LadyOlennaModérateur
Mais qui a parlé de pauvres cours de m* ? Il n'y a pas d'opposition entre les cours et la sortie pédagogique, de mon point de vue tout cela se complète et se nourrit.lene75 a écrit:Outre la question du paiement des heures supplémentaires, je suis scandalisée par cette opposition constante entre nos (pauvres) cours (de m*) et la (vraie) culture (n'importe quoi pourvu que ce ne soit pas un cours) qui est une véritable ouverture pour les élèves, tandis que le savoir disciplinaire, lui, doit les enfermer, je suppose : c'est bien ça le contraire de l'ouverture, non ? Je suis tout à fait d'accord avec le fait qu’enseigner, c'est proposer une ouverture culturelle aux élèves. Naïvement je pensais que c'était ce que je faisais en classe en leur enseignant ma discipline et que c'était même pour ça que j'étais payée. Mais non, visiblement, la culture commence là où le cours s'arrête.
On est quand même d'accord pour dire que suivre un spectacle sur CultureBox pendant le confinement, ce n'est pas la même chose que d'aller le voir sur scène ? En quoi cela jette-t-il l'opprobre sur le cours ?
Et à titre personnel, sans l'école, je ne serais jamais allée au théâtre ou au musée, heureusement que j'ai eu la chance d'avoir des enseignants qui m'ont proposé cet horizon.
- Clecle78Bon génie
Oui mais, vous ne voulez pas qu'on vous reproche quoi que ce soit mais vous vous ne nous gênez pas pour faire des sous entendus désagréables. Non, les deux ne sont pas liés. Et je trouve pénible cette façon de sous entendre qu'on dénigrerait la vraie culture enseignée en classe en organisant des sorties. Les deux sont parfaitement complémentaires. Mes élèves à moi n'ont ni théâtre ni musée à 60 km à la ronde et, oui, je trouve ça formidable de les y emmener car leurs parents ne le feront pas . Et j'enseigne aussi la culture dans mes cours, c'est le coeur de mon métier. J'aime faire cours. Je ne cherche pas à me défiler en organisant des sorties mais j'aime aussi faire découvrir des sites et des pièces de theatre à mes élèves. Bref. Je vous laisse entre superprofs qui ne souhaitent pas perdre une heure de cours mais qui nous reprochent à la fois d'en faire trop et d'être des tire au flanc. Heureusement que je prends ma retraite, tiens ...
- Graisse-BoulonsNiveau 10
Moi ce qui me fait rentrer dans une rage folle ce sont les élèves qui, de retour de voyage de langues par exemple se considèrent exemptés des parties de programme de toutes les matières qui ont étés traitées durant leur absence et pire encore: ils se croient avoir acquis une immunité contre les évaluations pendant les semaines qui suivent. En gros, ils ne rattraplent rien et revendiquent un " droit". Ça me gave. J'en suis pas a ma première colère.
- lene75Prophète
LadyOlenna a écrit:Mais qui a parlé de pauvres cours de m* ? Il n'y a pas d'opposition entre les cours et la sortie pédagogique, de mon point de vue tout cela se complète et se nourrit.lene75 a écrit:Outre la question du paiement des heures supplémentaires, je suis scandalisée par cette opposition constante entre nos (pauvres) cours (de m*) et la (vraie) culture (n'importe quoi pourvu que ce ne soit pas un cours) qui est une véritable ouverture pour les élèves, tandis que le savoir disciplinaire, lui, doit les enfermer, je suppose : c'est bien ça le contraire de l'ouverture, non ? Je suis tout à fait d'accord avec le fait qu’enseigner, c'est proposer une ouverture culturelle aux élèves. Naïvement je pensais que c'était ce que je faisais en classe en leur enseignant ma discipline et que c'était même pour ça que j'étais payée. Mais non, visiblement, la culture commence là où le cours s'arrête.
On est quand même d'accord pour dire que suivre un spectacle sur CultureBox pendant le confinement, ce n'est pas la même chose que d'aller le voir sur scène ? En quoi cela jette-t-il l'opprobre sur le cours ?
Et à titre personnel, sans l'école, je ne serais jamais allée au théâtre ou à la bibliothèque, heureusement que j'ai eu la chance d'avoir des enseignants qui m'ont proposé cet horizon.
Ce qui me dérange, c'est que tu réserves systématiquement le mot "culture" à ce qui est hors cours et que tu dises que pour toi enseigner c'est permettre une ouverture culturelle ET DONC faire des sorties. Je ne vois pas le lien de causalité entre les deux. Comme si on ne pouvait pas donner une ouverture culturelle à nos élèves EN LEUR FAISANT COURS.
À titre personnel, sans l'école, je n'aurais jamais appris la philosophie, ni les maths, ni lu Balzac, heureusement que j'ai eu la chance d'avoir des enseignants qui m'ont proposé cet horizon. Et tout ça, j'appelle ça de la culture et une ouverture culturelle. Je ne vois pas en quoi aller visiter une déchetterie serait une plus grande ouverture culturelle que lire Kant. Pas que ce ne soit pas intéressant AUSSI, mais je ne vois pas pourquoi il faudrait en faire une priorité absolue, au point même d’en faire une mission obligatoire et non rémunérée à la place des cours. D'autant que de nos jours ce sont des activités qui sont très largement proposées par les municipalités, de même que de très nombreuses sorties, voyages, etc. L'offre de ce genre de choses pour les jeunes est pléthorique à des tarifs qui dépendent du QF. Les heures de cours, elles, fondent comme neige au soleil, et ça, nos élèves ne l'auront jamais ailleurs.
- JennyMédiateur
Les deux ne s’opposent pas. Emmener les élèves au musée ou au théâtre, faire des rencontres avec des écrivains ou des témoins, partir en voyage culturel ou linguistique, c’est important aussi. Toutes les familles ne le font pas et donner cette chance à tous les élèves, ça me semble essentiel.
Les rencontres que j’ai organisées cette année ne sont pas accessibles aux familles de même que certains lieux que j’ai pu faire visiter aux élèves. Dans d’autres établissements, les lieux de culture sont éloignés et mine de rien, quand on n’a pas été habitué, ce n’est pas forcément évident d’y aller.
Il est évidemment hors de question que mes élèves ne rattrapent pas le cours du collègue. J’ai essayé d’empiéter le moins possible, mais ce n’est jamais parfait vu la complexité des EDT.
Les rencontres que j’ai organisées cette année ne sont pas accessibles aux familles de même que certains lieux que j’ai pu faire visiter aux élèves. Dans d’autres établissements, les lieux de culture sont éloignés et mine de rien, quand on n’a pas été habitué, ce n’est pas forcément évident d’y aller.
Il est évidemment hors de question que mes élèves ne rattrapent pas le cours du collègue. J’ai essayé d’empiéter le moins possible, mais ce n’est jamais parfait vu la complexité des EDT.
- EnaecoVénérable
Clecle78 a écrit:Ah bon ? On fait des sorties pour louper des cours ? Ravie de l'apprendre. A un moment ce serait bien d'éviter ce genre de bas arguments qui ne grandissent personne.Enaeco a écrit:Lagomorphe a écrit:Enaeco a écrit:
Je rappelle quand même la première intervention de LadyOlenna sur le sujet
Oui, on l'a bien en tête je pense. D'où la conséquence logique: les sorties n'étant pas financées, elles n'ont pas à exister, décision implicite de l'Etat. Les exceptions ne peuvent survenir que si pour une raison ou une autre, un ou des professeurs y trouvent leur compte et sont volontaires. Quant à ceux qui ne sont pas volontaires, il serait bon de leur ficher la paix au lieu de les culpabiliser à grand renfort de "faut pas exagérer", "moi de mon temps" voire d'un factuellement faux "ça fait partie du job".
C'est ce qui se fait.
Les collègues qui n'y trouvent pas leur compte parce qu'ils ne louent pas assez de cours pour "rentabiliser" peuvent passer leur tour. L'Etat s'en contente très bien
Pardon pour la formulation maladroite, je vais essayer de clarifier.
Quand on organise ou quand on accompagne, on sait que notre employeur ne nous rémunérera pas à la hauteur de l'investissement.
La seule "compensation" c'est de ne pas avoir à rattraper les heures des cours concernés par la sortie.
Ce n'est pas la motivation d'une sortie scolaire mais c'est la seule mesure comparative que nous avons (cours classique vs sortie) pour nous situer sur l'échelle du bénévolat.
- Spoiler:
Quand on me demande d'accompagner sur une journée où je n'ai pas cours, j'offre clairement une journée à mon lycée. Je refuse généralement : pendant ce temps là, je n'avance pas dans mon travail pro ou je ne profite pas de mon temps libre.
Quand on me demande d'accompagner sur une journée où j'ai 6h de cours, mon approche est différente mais j'ai potentiellement 6h de cours en moins à préparer (c'est plus compliqué que ça car il faudra probablement que je recale ma progression) et j'ai 6h de cours en moins à assurer.
A l'échelle d'une semaine de cours, j'estime que je m'y retrouve en terme de charge de travail et de fatigue et je suis susceptible d'accepter.
- LagomorpheFidèle du forum
LadyOlenna a écrit:Il n'y a pas de problème Lisak, merciLisak40 a écrit:Je suis désolée @LadyOlenna : tes arguments sont valables en effet, et je les comprends voire suis d'accord. Maintenant, tu devrais pouvoir comprendre que dans le contexte actuel où on nous en demande encore et toujours plus sans nous payer en conséquences, en nous crachant à la g***e en plus sans cesse, eh bien plus personne ne veuille faire d'efforts. La travail doit être rémunéré, linteretdezeleves ou pas. Et ce n'est absolument pas contre toi !!
Je ne prends pas les choses contre moi, tant que la discussion reste sur les arguments et le fond. Même dans le dernier post de @Lagomorphe, je ne prends pas les choses personnellement, et je crois qu'on peut dire qu'on aime bien ferrailler un peu tous les deux (enfin moi j'aime bien en tout cas ).
Moi aussi, sincèrement Sois ma piñata, je serai ton punching-ball.
LadyOlenna a écrit:Par contre, les attaques par principe, parce que je suis passée "de l'autre côté de la barrière" ou "parce que ça fait longtemps que j'ai été professeure donc je ne sais plus ce que c'est" oui, ça j'avoue ça me gonfle.
J'essaye de les éviter autant que possible. Là je pense qu'il y a un problème de positionnement dans tes messages qui n'a pas été compris, parce qu'un même argument peut être tout à fait acceptable ou tout à fait scandaleux selon la personne qui le prononce. Notamment :
- "les sorties, ça fait partie du job" si ça émane d'une collègue enseignante (ce que tu étais) : bah ok, c'est ton opinion, pas de problème avec ça du moment que tu ne fais suer aucun collègue d'opinion différente. Et quand bien même: en tant que pair, faire suer un pair n'aura aucune conséquence.
- "les sorties, ça fait partie du job" si ça émane d'un personnel de direction, c'est une accusation à peine voilée faite aux collègues qui les refusent de ne pas remplir leurs obligations professionnelles, ça peut être ressenti comme une pression insupportable compte tenu des moyens de coercition dont dispose un chef d'établissement, et c'est une affirmation factuellement fausse au regard des textes réglementaires - une phrase qu'un CDE intègre devrait donc s'abstenir de prononcer.
La position de chef isole (nous avions déjà ferraillé à ce propos): ce qu'un collègue peut dire à ses collègues, un chef ne peut pas forcément le dire à ses subordonnés, du moins pas dans les mêmes termes, pas sans précaution indiquant qu'il exprime là une opinion personnelle (ici celle de l'ancienne enseignante que tu étais), et qu'il n'a nulle intention de sévir contre ceux qui mettraient en pratique l'opinion contraire. Et quand bien même, on peut douter de cette vertu finalement un peu schizophrène.
LadyOlenna a écrit:J'ai vécu moi aussi la dégradation du métier de professeur, la multiplication des tâches et des missions gratuites en effet, et souvent inutiles et sans intérêt, mais pour les sorties je ne comprends pas. Comment peut-on le concevoir en termes "d'efforts" ?
Là c'est moi qui ne comprends pas. Ou alors on ne fait pas les mêmes sorties. Peut-être (pure hypothèse, ce n'est pas mon domaine et j'avoue n'y rien connaître) qu'emmener une classe voir une pièce de théâtre est un moment agréable qui nécessite peu d'efforts. Quelques coups de fils et paperasses, en partie prises en charge par le gestionnaire, une feuille à faire signer par les parents et à récupérer, on assiste à une pièce qu'on avait envie de voir ou qu'on aime revoir, pour peu que les élèves soient sages et qu'il n'y ait pas d'incident, on passe probablement un bon moment, trois heures au calme pour un investissement réduit, si c'est sur une après-midi de cours c'est tout bénef', et on avance même dans son programme (encore une fois pure hypothèse, je ne suis pas professeur de lettre, je sous-estime peut-être le boulot en amont). Après, je ne serai pas choqué si un accompagnateur sollicité alors qu'il n'a pas cours cette demi-journée là n'accepte que moyennant finance: tout travail mérite salaire, et pour lui c'est bien un effort. Modeste, mais un effort quand même. Il passera peut-être lui aussi un moment agréable, mais il est tout à fait en droit de considérer qu'il a mieux à faire chez lui. A commencer par avancer sur ses préparations de cours et ses corrections de copies, que la sortie n'a pas fait disparaître.
Mais une sortie en SVT comme celle qu'ont organisé mes collègues dernièrement, c'est une autre paire de manche: géologie + botanique sur une journée complète à 2h de car du lycée, il y avait du matériel à transporter depuis le labo, et à mettre en place avant l'arrivée des élèves (, repérage des lieux deux semaines avant, trouver des plans B et C s'il pleut, un endroit pour déjeuner variable selon la météo, bah c'est un gros effort de mettre en place tout ça. Que je ne ferais pas sans une rémunération substantielle en HSE, quel que soit le plaisir que m'apporte cette sortie. Et que je n'accompagnerais pas si je n'ai cours que le matin, sauf rémunération. Et que dire des voyages avec nuitées, bien plus complexes à organiser, où les accompagnateurs ont la responsabilité civile et pénale 24h/24 de 35+ ados pas forcément tous exemplaires ? Je conçois tout à fait cela en termes d'efforts. Que cela apporte quelque chose aux élèves, je le conçois également, j'imagine même que les accompagnateurs puissent considérer cela comme un bon moment. Mais ça représente un effort considérable, et si l'institution souhaite que ce type de sortie existe, qu'elle aligne l'oseille. Ou admette que c'est au-dessus de ses moyens et fiche la paix aux enseignants qui n'ont pas à se faire culpabiliser par le CDE quand ils demandent à ce que leurs efforts soient récompensés (par autre chose que des badges).
- InvitéInvité
Enaeco a écrit:Clecle78 a écrit:Ah bon ? On fait des sorties pour louper des cours ? Ravie de l'apprendre. A un moment ce serait bien d'éviter ce genre de bas arguments qui ne grandissent personne.Enaeco a écrit:Lagomorphe a écrit:
Oui, on l'a bien en tête je pense. D'où la conséquence logique: les sorties n'étant pas financées, elles n'ont pas à exister, décision implicite de l'Etat. Les exceptions ne peuvent survenir que si pour une raison ou une autre, un ou des professeurs y trouvent leur compte et sont volontaires. Quant à ceux qui ne sont pas volontaires, il serait bon de leur ficher la paix au lieu de les culpabiliser à grand renfort de "faut pas exagérer", "moi de mon temps" voire d'un factuellement faux "ça fait partie du job".
C'est ce qui se fait.
Les collègues qui n'y trouvent pas leur compte parce qu'ils ne louent pas assez de cours pour "rentabiliser" peuvent passer leur tour. L'Etat s'en contente très bien
Pardon pour la formulation maladroite, je vais essayer de clarifier.
Quand on organise ou quand on accompagne, on sait que notre employeur ne nous rémunérera pas à la hauteur de l'investissement.
La seule "compensation" c'est de ne pas avoir à rattraper les heures des cours concernés par la sortie.
Ce n'est pas la motivation d'une sortie scolaire mais c'est la seule mesure comparative que nous avons (cours classique vs sortie) pour nous situer sur l'échelle du bénévolat.
- Spoiler:
Quand on me demande d'accompagner sur une journée où je n'ai pas cours, j'offre clairement une journée à mon lycée. Je refuse généralement : pendant ce temps là, je n'avance pas dans mon travail pro ou je ne profite pas de mon temps libre.
Quand on me demande d'accompagner sur une journée où j'ai 6h de cours, mon approche est différente mais j'ai potentiellement 6h de cours en moins à préparer (c'est plus compliqué que ça car il faudra probablement que je recale ma progression) et j'ai 6h de cours en moins à assurer.
A l'échelle d'une semaine de cours, j'estime que je m'y retrouve en terme de charge de travail et de fatigue et je suis susceptible d'accepter.
Enaeco,
- je n’en crois pas mes yeux ::
- on est d’accord
mais c’est vrai que c’était bien de reformuler, car initialement mois aussi je l’avais mal (com)pris
- JennyMédiateur
On peut très bien refuser d'accompagner une sortie quand on ne travaille pas.
Pour la masse de travail, il y a deux choses : organiser une sortie, c'est du travail (voire beaucoup de travail) ; en revanche, accompagner, c'est effectivement moins lourd que quelques heures de cours. Il m'arrive d'accompagner en dehors de mes heures de cours, mais seulement si la sortie m'intéresse vraiment ou que la classe est sympa. (Et j'avoue que j'avais été contente d'aller au théâtre avec ma Seconde il y a quelques années, parce que je n'y connais absolument rien et que je n'ai pas eu l'habitude d'y aller. C'était une première sortie au théâtre pour moi aussi. Je n'avais pas eu vraiment l'impression de travailler, élèves sympas, un mini souci à gérer, on avait profité de la pièce... Je comprends ce que veut dire LadyOlenna.)
En revanche, il est important que ça soit sur la base du volontariat.
Pour la masse de travail, il y a deux choses : organiser une sortie, c'est du travail (voire beaucoup de travail) ; en revanche, accompagner, c'est effectivement moins lourd que quelques heures de cours. Il m'arrive d'accompagner en dehors de mes heures de cours, mais seulement si la sortie m'intéresse vraiment ou que la classe est sympa. (Et j'avoue que j'avais été contente d'aller au théâtre avec ma Seconde il y a quelques années, parce que je n'y connais absolument rien et que je n'ai pas eu l'habitude d'y aller. C'était une première sortie au théâtre pour moi aussi. Je n'avais pas eu vraiment l'impression de travailler, élèves sympas, un mini souci à gérer, on avait profité de la pièce... Je comprends ce que veut dire LadyOlenna.)
En revanche, il est important que ça soit sur la base du volontariat.
- lene75Prophète
Jenny a écrit:On peut très bien refuser d'accompagner une sortie quand on ne travaille pas.
Ça devient de plus en plus difficile avec les CDE qui considèrent que ça fait partie de nos obligations de service. La plupart du temps ce n'est pas sur une demi-journée libre, mais si tu as cours de 14h à 16h, on te colle d'office l’accompagnement de "ta" classe de 13h à 18h que tu découvres sur Pronote à la place de tes 2h de cours du jour, sans rémunération, bien sûr, et de préférence suffisamment tard pour payer le périscolaire au tarif accueil d'urgence que tu sens bien passer. Et si tu refuses malgré le rappel de ton CDE en rouge et en gras que c'est une sortie obligatoire, tu deviens la bête noire de tes collègues convoqués à ta place.
- JennyMédiateur
Sauf que ça ne fait pas partie de nos obligations de service… Je t’avoue ne pas avoir eu le cas, mais ce serait non direct si on ne me demande pas avant.
- lene75Prophète
Jenny a écrit:Sauf que ça ne fait pas partie de nos obligations de service… Je t’avoue ne pas avoir eu le cas, mais ce serait non direct si on ne me demande pas avant.
Je l'ai eu cette année. J'en avais parlé sur le forum. Sur 14 collègues convoqués, j'ai été la seule à dire que je refusais. Tous les autres y sont allés, en râlant en SDP parce que c'était avec toutes les classes difficiles du lycée réunies pour l'occasion, mais ils y sont allés. Finalement comme c'était un jour de grève je ne sais pas comment ça se serait terminé pour moi puisque je n'étais pas là. Seul contre tous c'est quand même très compliqué. C'est pour ça aussi que le "ça n'engage que moi", avec 15 ans de boutique, je n'y crois plus. Tout ce qui était sur la base du volontariat de quelques-uns finit par être imposé à tous.
Ce n'est pas la première sortie de ce type dans mon établissement, et c'est à chaque fois à la dernière minute. La précédente (par laquelle je n'étais pas concernée) était au théâtre, c'était déjà plus intéressant, mais le principe était exactement le même, un vendredi après-midi, en plus.
- Manu7Expert spécialisé
Mais vous oubliez un paramètre important, nous sommes passés du statut de cadre qui est plutôt bien payé et ne compte pas ses heures car c'est une sorte de forfait où tout est compris, au statut d'ouvrier avec un petit salaire qui compte légétimement ses heures. On ne peut pas opposer les deux visions. Car le cadre a raison et l'ouvrier aussi. Il y a 20 ou 30 ans nous avions peut-être encore une illusion d'être des cadres mais il est clair que nous avons descendus les échelons un à un... On ne dit jamais à un cadre qu'il sera payé plus s'il fait une heure de plus... Car c'est largement prévu par son statut et son salaire.
Nous en sommes réduit à comparer une heure de cours avec une heure d'accompagnement, c'est triste, pour moi une heure d'accompagnement c'est 60 minutes alors qu'une heure de cours c'est un tout, ce n'est pas chiffrable réellement, ou alors on commence le décompte à notre organisation de la progression, et il y a les préparations, les corrections, les appréciations, les rencontres avec les parents, les conseils de classe, les réunions, la charge mentale, etc... On peut perdre les 55 minutes devant un élève mais on ne perdra pas tout ce qui va avec et même pire cela se reporte sur toutes les autres heures. Pour moi une heure de cours qui compte seulement pour une heure, c'est une heure en plus, la cinquième heure de la semaine sur 4 habituelles. Celle-ci elle compte vraiment 55 minutes et en plus elle allège les autres...
Nous en sommes réduit à comparer une heure de cours avec une heure d'accompagnement, c'est triste, pour moi une heure d'accompagnement c'est 60 minutes alors qu'une heure de cours c'est un tout, ce n'est pas chiffrable réellement, ou alors on commence le décompte à notre organisation de la progression, et il y a les préparations, les corrections, les appréciations, les rencontres avec les parents, les conseils de classe, les réunions, la charge mentale, etc... On peut perdre les 55 minutes devant un élève mais on ne perdra pas tout ce qui va avec et même pire cela se reporte sur toutes les autres heures. Pour moi une heure de cours qui compte seulement pour une heure, c'est une heure en plus, la cinquième heure de la semaine sur 4 habituelles. Celle-ci elle compte vraiment 55 minutes et en plus elle allège les autres...
- MikkoNiveau 3
lene75 a écrit:Jenny a écrit:Sauf que ça ne fait pas partie de nos obligations de service… Je t’avoue ne pas avoir eu le cas, mais ce serait non direct si on ne me demande pas avant.
Je l'ai eu cette année. J'en avais parlé sur le forum. Sur 14 collègues convoqués, j'ai été la seule à dire que je refusais. Tous les autres y sont allés, en râlant en SDP parce que c'était avec toutes les classes difficiles du lycée réunies pour l'occasion, mais ils y sont allés. Finalement comme c'était un jour de grève je ne sais pas comment ça se serait terminé pour moi puisque je n'étais pas là. Seul contre tous c'est quand même très compliqué. C'est pour ça aussi que le "ça n'engage que moi", avec 15 ans de boutique, je n'y crois plus. Tout ce qui était sur la base du volontariat de quelques-uns finit par être imposé à tous.
Ce n'est pas la première sortie de ce type dans mon établissement, et c'est à chaque fois à la dernière minute. La précédente (par laquelle je n'étais pas concernée) était au théâtre, c'était déjà plus intéressant, mais le principe était exactement le même, un vendredi après-midi, en plus.
C'est une gestion très brutale des professeurs. Confisquer des heures, voire des demi-journées entières à des personnes qui ont prévu d'autres tâches ou ont pris d'autres engagements n'est pas anodin.
On peut accepter, mais librement : être prévenu, donner son accord.
On peut demander si les heures sont payées en HSE, et accepter ou refuser en fonction de la réponse.
Et puis on peut, faute d'entente, ne pas venir du tout, en prévenant par écrit si on en a encore le temps.
Les collègues qui organisent ces sorties sans prévoir assez de monde n'ont qu'à faire leur examen de conscience : le "collectif", ce n'est pas "j'impose et vous suivez". Mais ce sont ces personnes qui, justement, retournent contre le collègue qui se défausse l'argument de l'esprit d'équipe qu'ils piétinent eux-mêmes.
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