- AscagneGrand sage
C'est-à-dire qu'il y a deux choses qui n'ont pas les mêmes implications : réduire le nombre de textes dans l'absolu (alors même que les élèves n'ont pas une vision assez anthologique de la littérature, aïe), réduire le nombre de textes susceptibles de tomber à l'oral du bac (ce qui pose la question de la pression de l'examen et du rapport entre ce qui est fait durant l'année et ce même examen). Les implications diffèrent aussi entre la voie générale et la voie technologique...NLM76 a écrit:Et l'on voit le cercle vicieux. Ce n'est pas en réduisant le nombre de textes qu'on va accroître suffisamment leur vocabulaire.
- SolovieïNiveau 10
On voit surtout que cette "réforme" (2019) est une aberration par nature. Non que je sois opposé au changement, mais on dirait que ces programmes et ces épreuves n'ont pas été conçus par des professeurs. Je suis lassé de devoir faire avaler cette pilule à chaque formation, chaque accompagnement de nouveau collègue, etc.
Dans la pratique, chacun fait comme il peut avec ce qu'il a. Nous n'avons que notre conscience, notre éthique, pour fonder nos choix et nos exigences, si d'aventure certains d'entre nous en ont encore (des exigences !).
Je vais moi aussi, chaque année un peu plus, vers une réduction de la longueur de chaque extrait travaillé (EL). Mais enfin, un extrait n'est pas un découpage arbitraire ! Il vaut aussi pour son unité de sens, sa cohérence, et cela ne se compte pas en lignes ! Parfois on trouve un passage bref et cohérent, parfois c'est plus compliqué.
Dans la pratique, chacun fait comme il peut avec ce qu'il a. Nous n'avons que notre conscience, notre éthique, pour fonder nos choix et nos exigences, si d'aventure certains d'entre nous en ont encore (des exigences !).
Je vais moi aussi, chaque année un peu plus, vers une réduction de la longueur de chaque extrait travaillé (EL). Mais enfin, un extrait n'est pas un découpage arbitraire ! Il vaut aussi pour son unité de sens, sa cohérence, et cela ne se compte pas en lignes ! Parfois on trouve un passage bref et cohérent, parfois c'est plus compliqué.
- NLM76Grand Maître
Non, non, et non. Ce n'est pas la réforme des programmes de français de 2019 en tant que telle qui pose problème. Le problème, ce sont les innombrables réformes, et l'absence d'une autre réforme dans le bon sens, à l'école primaire, au collège, au lycée depuis à peu près soixante ans, qui ont fait que les élèves n'ont pas de niveau en entrant en 1re.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- roxanneOracle
Oui, mais là ça s'accélère quand même de plus en plus. Je crois que l'usage intensif des potables et réseaux y contribue aussi largement. Ils ont du mal avec l'abstraction, le long terme. Et puis, leurs notes s'envolent dans la plupart des matières (et même en français, j'ai des collègues avec des moyennes de classe de 15 en Première !), donc tout va bien. J'ai plusieurs élèves sérieuses (en tout cas unanimement considérées comme telles) qui sont venues me voir pour me dire qu'elles révisaient sur Tiktok où "il y a tous les cours de français". Et pourtant, j'ai fait un Padlet avec des videos Lumni ou Media class très complètes mais elles durent au moins 35 minutes, donc c'est impossible. A côté de ça, il y a des élèves qui arrivent parfaitement à suivre. 20 textes dans l'absolu, ce n'est infaisable et la réforme de 2019 qui peut être critiquée n'amène pas plus de travail en soi, il y a même un exercice de moins (le corpus sans parler de l'invention). Je trouve même que ça a le mérite de proposer quelque chose d'égalitaire car avec les anciens programmes (portant restrictifs mais plus respectés) on avait des listes avec 2 livres lus dans l'année parfois. Mais ce n'est pas le programme le problème en soi mais les élèves que l'on a, du moins ce qu'on a fait d'eux. Le commentaire est devenu un exercice impossible pour la plupart, la dissertation devient une récitation de cours où les notes s'envolent d'ailleurs. Alors, on peut enlever quelques textes mais je ne pense pas que ce soit fondamentalement le problème.
- NLM76Grand Maître
Alors Tiktok, je ne sais quoi en penser. Ma meilleure élève, qui me propose vraiment de bonnes choses, me dit avoir bossé avec Tiktok. Je n'ai pas regardé le cours en question. Mais le résultat n'est pas mauvais.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- roxanneOracle
Disons que c'est surtout très court. Et puis, bon, il y a quand même une certaine naïveté à aller dire ça au prof. C'est un complément on va dire.
- cannelle21Grand Maître
Voici ce que nous a envoyé le chef d'établissement ce matin.
Bonjour,
A l'attention des professeurs de Lettres des classes de Première
je souhaite vous rappeler que pour cette session 2023, aucune réduction du nombre de texte ne sera appliquée :
pour le baccalauréat général, au moins 20 textes (5 textes par objet d’étude : 3 extraits au minimum pour chaque œuvre, 2 extraits au minimum pour le parcours associé) ;
pour le baccalauréat technologique, au moins 12 textes (3 textes par objet d’étude : 2 extraits au minimum pour chaque œuvre, 1 extrait au minimum pour le parcours associé).
Seuls les candidats en situation de handicap, autorisés par décision individuelle du recteur de l’académie de ..................., peuvent voir leur nombre de textes réduit à l’épreuve.
Bonjour,
A l'attention des professeurs de Lettres des classes de Première
je souhaite vous rappeler que pour cette session 2023, aucune réduction du nombre de texte ne sera appliquée :
pour le baccalauréat général, au moins 20 textes (5 textes par objet d’étude : 3 extraits au minimum pour chaque œuvre, 2 extraits au minimum pour le parcours associé) ;
pour le baccalauréat technologique, au moins 12 textes (3 textes par objet d’étude : 2 extraits au minimum pour chaque œuvre, 1 extrait au minimum pour le parcours associé).
Seuls les candidats en situation de handicap, autorisés par décision individuelle du recteur de l’académie de ..................., peuvent voir leur nombre de textes réduit à l’épreuve.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- InvitéInvité
Charmant. C'est vraiment une manière de dire : on veut nos douze ou vingt textes, et on se fiche bien de ce qu'en retireront les élèves.
- cannelle21Grand Maître
Je trouve ce message contre-productif. Si on ne fait pas le nombre de textes, ce n'est pas par plaisir. Je comprends le besoin de cadrer, mais on pourrait avoir un minimum de souplesse. Chaque classe est différente, chaque collègue est différent (j'ai eu le covid, je suis envoyé pour corriger une spécialité donc je loupe des cours..., chaque edt est différent (quand tu as deux heures le lundi c'est compliqué cette année)... et je ne parle même pas des enjeux pédagogiques.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- AscagneGrand sage
@cannelle21 : Je me demande si c'est une nouveauté, mais il est vrai que l'an dernier était une exception.
Donc on ne peut pas demander un aménagement pour une classe au regard d'une donnée objective (comme le nombre de séances manquées) ?
Je me dis que c'est ironique, tout ça, car finalement cette nécessité de faire x textes, avec mes STMG, ça se transforme en impossibilité de travailler sur le nombre en réalité supérieur de textes dont ils auraient besoin (avec un autre format d'épreuve ou en dehors de la pression de l'exercice-à-préparer-pour-l'oral).
Donc on ne peut pas demander un aménagement pour une classe au regard d'une donnée objective (comme le nombre de séances manquées) ?
Je me dis que c'est ironique, tout ça, car finalement cette nécessité de faire x textes, avec mes STMG, ça se transforme en impossibilité de travailler sur le nombre en réalité supérieur de textes dont ils auraient besoin (avec un autre format d'épreuve ou en dehors de la pression de l'exercice-à-préparer-pour-l'oral).
On peut sans doute trouver ici ou là de bonnes choses. Je m'inquiète cependant de ces élèves qui préfèrent écouter le premier youtubeur ou tiktokeur venu plutôt que leur enseignant, ou qui ne sont plus réceptifs qu'à des manières tiktokisées de lancer ou relancer "l'intérêt". Je ne m'étonne pas que ce soit de plus en plus dur de mettre au travail des élèves comme ceux que j'ai en STMG, leur cerveau tolère de moins en moins l'absence de - pardonnez l'expression impropre - déclencheurs d'intérêt ou d'activité "faciles". D'où les progrès de la distraction en cours. Ils se comportent comme ils le feraient sur les RS...NLM76 a écrit:Alors Tiktok, je ne sais quoi en penser. Ma meilleure élève, qui me propose vraiment de bonnes choses, me dit avoir bossé avec Tiktok. Je n'ai pas regardé le cours en question. Mais le résultat n'est pas mauvais.
- Une passanteEsprit éclairé
J'ai raté trop de cours (entre mes propres absences et celles des élèves), je suis dans l'incapacité de faire plus de 16 textes. J'indiquerai sur le descriptif qu'il y a eu moins de textes du fait des absences (et cela coïncidera avec la suggestion du Snes de ne faire que 16 textes), mais je ne peux pas faire autrement.
Avec la correction des EDS, nous avons le droit à 4 demi-journées d'absence, mais je ne vais pas pouvoir les prendre pour ne pas encore perdre des heures, donc je vais (encore) traverser des semaines harassantes.
Cette réforme est abrutissante quand on veut faire correctement son travail, et qu'on se refuse à donner des polycopiés tout prêts (qu'il faut quand même de plus préparer...), sans compter le renouvellement du programme...
Professeurs de Lettres en lycée, les nouveaux forçats de l'EN...
Avec la correction des EDS, nous avons le droit à 4 demi-journées d'absence, mais je ne vais pas pouvoir les prendre pour ne pas encore perdre des heures, donc je vais (encore) traverser des semaines harassantes.
Cette réforme est abrutissante quand on veut faire correctement son travail, et qu'on se refuse à donner des polycopiés tout prêts (qu'il faut quand même de plus préparer...), sans compter le renouvellement du programme...
Professeurs de Lettres en lycée, les nouveaux forçats de l'EN...
- Clecle78Bon génie
Personnellement je prendrai mes 4 demi journées. Ma santé passe avant tout le reste. Personne ne me remerciera de m'être épuisée et en ne les prenant pas cela incitera l'administration à ne plus nous les octroyer.
- InvitéInvité
Cochonou a écrit:Une passante a écrit: Cette réforme est abrutissante.
Professeurs de Lettres en lycée, les nouveaux forçats de l'EN...
Je suis entièrement d'accord.
Tout à fait, même certains IPR le reconnaissent.
- gregforeverGrand sage
Mon inspecteur me l'avait déjà dit en 2005.Ce n'est donc pas nouveau... mais la charge a encore empiré.
- uneodysséeNeoprof expérimenté
Clecle78 a écrit:Personnellement je prendrai mes 4 demi journées. Ma santé passe avant tout le reste. Personne ne me remerciera de m'être épuisée et en ne les prenant pas cela incitera l'administration à ne plus nous les octroyer.
Je suis d’accord avec toi Clecle78, il faut essayer de les prendre au maximum. Pour moi qui suis à mi-temps c’est difficile car quatre demi-journées c’est presque une semaine complète de cours (pour rappel, je fais 7 heures sur 4 jours ou plus exactement 5 demi-journées), et qu’entre grève, oraux blancs pour les 1res, formation, convocation pour concertation/harmonisation… je crains de ne plus voir du tout mes élèves. Néanmoins je suis déterminée à en prendre au moins deux. Ce que je trouve insupportable, c’est qu’on nous demande lesquelles maintenant alors qu’on ne sait toujours pas combien on aura de copies… ce qui m’inciterait à prendre les quatre par sécurité…
- TivinouDoyen
Prends-les toutes. Tu auras autant de copies à corriger que les gens à temps plein, je ne vois pas pourquoi tu prendrais sur ton temps libre.
- Clecle78Bon génie
Bien d'accord avec Tivinou. Nous n'avons pas choisi ce calendrier stupide et intenable.
- uneodysséeNeoprof expérimenté
Vous avez raison… et voilà qui est fait ! J’ai mis deux fois les deux demi-journées où je n’ai qu’une heure (sachant que de toute façon, c’est soit 1 heure soit 2 heures…), avec des élèves que je vois un autre jour. Ou comment ménager sa chèvre et son chou intérieurs
Merci de me pousser dans le bon sens
Merci de me pousser dans le bon sens
- SisypheHabitué du forum
On a reçu le même message ici. Sauf que le document indique 16 textes pour les technos ici, malgré notre rappel des consignes nationales. J'en suis à 11. Moi. Parce que les élèves n'en sont toujours visiblement pas au premier. Quand je les interroge, je vois qu'ils n'ont rien appris/compris. Pour qu'ils soient prêts, il faudrait que je puisse passer plus de deux heures par texte. Je pense qu'avec trois heures pour l'EL + deux heures de répétition, quelques élèves commenceraient à comprendre l'exercice. Mais je n'ai pas ce temps, j'avance donc seule, ce qui est stupide. Mais je me dis que je ne suis pas responsable des horaires. Les cours se passent bien. Les élèves ont plaisir à découvrir les textes. Ils font souvent de bonnes remarques. Mais ils ne travaillent pas du tout chez eux.
- InvitéInvité
Sisyphe a écrit:On a reçu le même message ici. Sauf que le document indique 16 textes pour les technos ici, malgré notre rappel des consignes nationales. J'en suis à 11. Moi. Parce que les élèves n'en sont toujours visiblement pas au premier. Quand je les interroge, je vois qu'ils n'ont rien appris/compris. Pour qu'ils soient prêts, il faudrait que je puisse passer plus de deux heures par texte. Je pense qu'avec trois heures pour l'EL + deux heures de répétition, quelques élèves commenceraient à comprendre l'exercice. Mais je n'ai pas ce temps, j'avance donc seule, ce qui est stupide. Mais je me dis que je ne suis pas responsable des horaires. Les cours se passent bien. Les élèves ont plaisir à découvrir les textes. Ils font souvent de bonnes remarques. Mais ils ne travaillent pas du tout chez eux.
Mais c'est aberrant, c'est douze au minimum, donc douze, c'est bon. J'en suis à 7 pour ma part avec mes STMG.
- TivinouDoyen
uneodyssée a écrit:Vous avez raison… et voilà qui est fait ! J’ai mis deux fois les deux demi-journées où je n’ai qu’une heure (sachant que de toute façon, c’est soit 1 heure soit 2 heures…), avec des élèves que je vois un autre jour. Ou comment ménager sa chèvre et son chou intérieurs
Merci de me pousser dans le bon sens
- SisypheHabitué du forum
Je sais. C'est incompréhensible. On a posé la question à trois reprises à des inspecteurs différents : la même réponse chaque fois. Ici c'est 16 textes. On nous a aussi dit qu'on avait de la chance car il y allait avoir un recadrage national sous peu et que tous les professeurs de France découvriraient qu'il faudra 16 textes. "Rendez-vous compte. Ils vont devoir réorganiser toute leur progression. Heureusement pour vous, nous on vous aura prévenu à l'avance." Mais on est en mars. Et puis je ne vois pas bien ce qui pourrait arriver à ceux qui n'auraient pas le bon nombre de textes, de toute façon.
- PunkyNiveau 10
On passerait à 16 textes en techno !!! J'en suis au début du huitième et c'est pas si mal me semble t il. 16... c'est fou...
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