- gregforeverGrand sage
Je viens de m'apercevoir qu'il n'y avait pas de fil sur cette O.I et ce parcours ! Personne n'est tenté?
Moi je vais m'y atteler : un extrait de "Zone" obligatoirement, probablement "Nuit rhénane" et j'hésite pour le 3ème texte.
LE parcours: a priori un poème de Baudelaire, un de Ponge, peut-être Cendrars...
pour la LC je coince un peu: redonner Baudelaire ou Ponge ? une anthologie "moderne"?
A vos idées!
Moi je vais m'y atteler : un extrait de "Zone" obligatoirement, probablement "Nuit rhénane" et j'hésite pour le 3ème texte.
LE parcours: a priori un poème de Baudelaire, un de Ponge, peut-être Cendrars...
pour la LC je coince un peu: redonner Baudelaire ou Ponge ? une anthologie "moderne"?
A vos idées!
- sifiÉrudit
Moi aussi je vais faire Apollinaire, que j'adore!
Je n'ai pas encore pris le temps d'y réfléchir, puisque j'ai absolument tout à construire étant donné que je viens du collège. Pour le moment je me débats avec les secondes.
Un extrait de "Zone", forcément. Pour le reste je verrai, ils sont tous intéressants.
Pour la cursive, je me demandais si je n'allais pas prendre Rimbaud, qu'en dites-vous?
Sinon, je pensais aussi à Prévert par exemple, ou à Queneau, le souci c'est une fois de plus qu'il s'agit du même siècle dans l'absolu, même si à mon sens la manière d'aborder les choses est très différente.
Je n'ai pas encore pris le temps d'y réfléchir, puisque j'ai absolument tout à construire étant donné que je viens du collège. Pour le moment je me débats avec les secondes.
Un extrait de "Zone", forcément. Pour le reste je verrai, ils sont tous intéressants.
Pour la cursive, je me demandais si je n'allais pas prendre Rimbaud, qu'en dites-vous?
Sinon, je pensais aussi à Prévert par exemple, ou à Queneau, le souci c'est une fois de plus qu'il s'agit du même siècle dans l'absolu, même si à mon sens la manière d'aborder les choses est très différente.
- gregforeverGrand sage
Oui Rimbaud me semble indispensable, peut-être dans le parcours d'ailleurs... il faut que je réfléchisse plus précisément....
- KhorsabadNiveau 6
Il faut que la LC soit d'un autre siècle... Adieu donc Ponge et consorts !
Pour ma part, je vais faire un extrait de "Zone", "Mai" et probablement "Colchiques". J'hésite encore pour le troisième (bien qu'il ne soit pas indispensable avec ma classe de 1ère techno...)
Pour le parcours, Baudelaire + un calligramme + Ponge. En LC, Baudelaire ou Rimbaud.
Pour ma part, je vais faire un extrait de "Zone", "Mai" et probablement "Colchiques". J'hésite encore pour le troisième (bien qu'il ne soit pas indispensable avec ma classe de 1ère techno...)
Pour le parcours, Baudelaire + un calligramme + Ponge. En LC, Baudelaire ou Rimbaud.
- IzambardFidèle du forum
Dans la partie que j'ai consacrée à Apollinaire dans un parascolaire que j'ai co-ecrit, j'ai proposé au parcours :
- Baudelaire et Rimbaud
- Cendrars
- les surrealistes.
- Baudelaire et Rimbaud
- Cendrars
- les surrealistes.
- gregforeverGrand sage
Ce qui m'ennuie, ce sont les redites, car les 1ères ont eu l'ancien programme de seconde, et beaucoup ont déjà travaillé le surréalisme (même si de toute évidence il faudra quand même faire un rappel).
J'aimerais leur faire travailler le poème en prose je crois, alors peut-être Baudelaire Petits poèmes en prose ou Aloysius Bertrand Gaspard de la nuit.
J'aimerais leur faire travailler le poème en prose je crois, alors peut-être Baudelaire Petits poèmes en prose ou Aloysius Bertrand Gaspard de la nuit.
- IzambardFidèle du forum
Les pratiques de poésie en seconde sont très variées. Il est tout à fait possible que les élèves n'aient pas vu du tout le surréalisme.
Mais le poème en prose pourquoi pas, tant que tu parviens à faire le lien avec la "modernité poétique ?".
Mais le poème en prose pourquoi pas, tant que tu parviens à faire le lien avec la "modernité poétique ?".
- GaranceNeoprof expérimenté
En cursive, que pensez-vous de Joseph Ponthus qui a écrit un roman, À la ligne, mais en vers libre ?
- tannatHabitué du forum
Je vais travailler sur Apollinaire et voilà ce que j'envisage :
un extrait de "Zone",
"Le pont Mirabeau",
un extrait de "Vendémiaire" ou "Cors de Chasse"
et pour le parcours
"Enivrez-vous" de Baudelaire,
"Grand yeux dans ce visage," de Jules Supervielle,
"Si j'ai parlé" d'Henri de Régnier ou "La chair chaude des mots" de Raymond Queneau.
Pour la lecture cursive, je pensais donner une section ("Amours de Marie", probablement) des Amours de Ronsard (ou Sonnets de Louise Labé).
un extrait de "Zone",
"Le pont Mirabeau",
un extrait de "Vendémiaire" ou "Cors de Chasse"
et pour le parcours
"Enivrez-vous" de Baudelaire,
"Grand yeux dans ce visage," de Jules Supervielle,
"Si j'ai parlé" d'Henri de Régnier ou "La chair chaude des mots" de Raymond Queneau.
Pour la lecture cursive, je pensais donner une section ("Amours de Marie", probablement) des Amours de Ronsard (ou Sonnets de Louise Labé).
_________________
« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- gregforeverGrand sage
Izambard a écrit:Les pratiques de poésie en seconde sont très variées. Il est tout à fait possible que les élèves n'aient pas vu du tout le surréalisme.
Mais le poème en prose pourquoi pas, tant que tu parviens à faire le lien avec la "modernité poétique ?".
Je parle des secondes de mon lycée, vu qu'on partage nos pratiques
LE passage du vers, au vers libre puis au poème en prose me semble tout à fait convenir au parcours "modernité", non?
- IphigénieProphète
Oui mais à une condition: ce n’est pas chronologique, ce passage: la prose me semble avoir plutôt précédé le vers libre : ou plutôt ça doit être +|_contemporain .gregforever a écrit:Izambard a écrit:Les pratiques de poésie en seconde sont très variées. Il est tout à fait possible que les élèves n'aient pas vu du tout le surréalisme.
Mais le poème en prose pourquoi pas, tant que tu parviens à faire le lien avec la "modernité poétique ?".
Je parle des secondes de mon lycée, vu qu'on partage nos pratiques
LE passage du vers, au vers libre puis au poème en prose me semble tout à fait convenir au parcours "modernité", non?
- gregforeverGrand sage
Oui effectivement, mon "puis" n'est pas adapté.
- IsidoriaDoyen
Je bloque sur la cursive de mon côté, car les 2de ont travaillé Rimbaud pour certains et d’autres Baudelaire. Du coup je ne sais pas trop vers quoi m’orienter, il faut que je regarde Cendrars, Prevert je n’ai pas trop envie.
Pour ma part je réutiliserai ce que j’ai déjà fait, donc sans doute « zone », « nuit rhénane » et « 1909 ». « Les colchiques aussi pourrait être intéressant, à voir.
Pour ma part je réutiliserai ce que j’ai déjà fait, donc sans doute « zone », « nuit rhénane » et « 1909 ». « Les colchiques aussi pourrait être intéressant, à voir.
- IzambardFidèle du forum
Je n'ai pas trouvé "Les colchiques" bien passionnant à vrai dire. L'histoire du sonnet déstructuré me paraît artificielle au possible.
J'aime assez la Loreley, et pourquoi pas un extrait de Vendemiaire.
Sinon L'Emigrant de Lander Road est très intéressant. Mais long.
J'aime assez la Loreley, et pourquoi pas un extrait de Vendemiaire.
Sinon L'Emigrant de Lander Road est très intéressant. Mais long.
- The PaperHabitué du forum
Si quelqu'un produit quelque chose sur "Les colchiques", je serai très intéressé car il peut très bien s'insérer dans le parcours sur les "Contemplations" mais je me sens dépassé par ce poème. Je ne vois pas à quoi servent les enfants, je me demande si les vaches meurent à la fin ou si c'est seulement le poète (ou son amour), je ne comprends pas l'intérêt de l'alexandrin coupé en deux ("pour faire moderne" n'étant pas une explication suffisante), bref... Il faut que je me force à prendre un peu de XXème parce que là mes élèves ne vont connaître que le XIXème
_________________
- Publicité:
- Etude de "Manon Lescaut" https://www.amazon.fr/dp/B0B8BM227F
"Cahier de Douai" + étude https://www.amazon.fr/dp/B0CF4CWMPH
Etude du Menteur de Corneille : https://www.amazon.fr/dp/B0DG31W66J
Etude du "Malade imaginaire" https://www.amazon.fr/dp/B08D54RDYF
Etude de la "Déclaration des droits de la femme" : https://www.amazon.fr/dp/B09B7DHTXP
Etude de "La princesse de Clèves" : https://www.amazon.fr/dp/B07VWGR4L4
"Bataille de dames" + étude https://www.amazon.fr/dp/B09FC7XCW4
"Les Romanesques" + étude : https://www.amazon.fr/dp/B0DC78GZR9
"Bisclavret" et "Le laüstic" + dossier sur le loup https://www.amazon.fr/dp/B0CGL84111
- gregforeverGrand sage
Pour "colchiques" dans le manuel Empreintes littéraires 1ère page 576 il y a un commentaire entièrement rédigé du poème. Si ça peut t'aider.....
- The PaperHabitué du forum
Cool, merci, je vais voir ça !
Edit : Pas mal du tout le commentaire. Mais comme je m'y attendais, je reste relativement insatisfait parce que le texte offre peu de prise. La seule explication qui est donnée pour la présence des enfants, c'est que ça rappelle le quotidien. Le gardien de troupeau est vu comme un sauveur car il éloigne les vaches, mais dans ce cas on pourrait en dire autant des enfants qui cueillent les fleurs. Il est comparé à la poésie qui délivre du tourment de la passion... je ne suis pas convaincu par cette affirmation, je la trouve gratuite. L'alexandrin coupé en deux le serait pour suggérer l'effet du poison qui désagrège tout ; eh bien, dans ce cas, pourquoi le faire sur un seul vers ?...
Bref, un commentaire certes intelligent, mais qui me rappelle ces machines à pince où l'on effleure la babiole convoitée sans jamais la remporter.
Et ce n'est pas de la faute de celui qui interprète mais bien de la faute du texte. C'est sans doute ce qui fait que certains le trouveront grandiose, ouvert aux interprétations, gardant une immense part de mystère. C'est ce qui fait qu'il m'énerve
Edit : Pas mal du tout le commentaire. Mais comme je m'y attendais, je reste relativement insatisfait parce que le texte offre peu de prise. La seule explication qui est donnée pour la présence des enfants, c'est que ça rappelle le quotidien. Le gardien de troupeau est vu comme un sauveur car il éloigne les vaches, mais dans ce cas on pourrait en dire autant des enfants qui cueillent les fleurs. Il est comparé à la poésie qui délivre du tourment de la passion... je ne suis pas convaincu par cette affirmation, je la trouve gratuite. L'alexandrin coupé en deux le serait pour suggérer l'effet du poison qui désagrège tout ; eh bien, dans ce cas, pourquoi le faire sur un seul vers ?...
Bref, un commentaire certes intelligent, mais qui me rappelle ces machines à pince où l'on effleure la babiole convoitée sans jamais la remporter.
Et ce n'est pas de la faute de celui qui interprète mais bien de la faute du texte. C'est sans doute ce qui fait que certains le trouveront grandiose, ouvert aux interprétations, gardant une immense part de mystère. C'est ce qui fait qu'il m'énerve
_________________
- Publicité:
- Etude de "Manon Lescaut" https://www.amazon.fr/dp/B0B8BM227F
"Cahier de Douai" + étude https://www.amazon.fr/dp/B0CF4CWMPH
Etude du Menteur de Corneille : https://www.amazon.fr/dp/B0DG31W66J
Etude du "Malade imaginaire" https://www.amazon.fr/dp/B08D54RDYF
Etude de la "Déclaration des droits de la femme" : https://www.amazon.fr/dp/B09B7DHTXP
Etude de "La princesse de Clèves" : https://www.amazon.fr/dp/B07VWGR4L4
"Bataille de dames" + étude https://www.amazon.fr/dp/B09FC7XCW4
"Les Romanesques" + étude : https://www.amazon.fr/dp/B0DC78GZR9
"Bisclavret" et "Le laüstic" + dossier sur le loup https://www.amazon.fr/dp/B0CGL84111
- VivivavaNiveau 10
Je regarderai dans quelques jours l'étude que nous avions faite lorsque j'étais en prépa, mais je crois me souvenir que comme les colchiques ont pu être assimilés à une fleur de Colchide, les enfants meurent pour rappeler que la femme tue tout, comme Médée a tué ses enfants. Il y a aussi le fait que la toxicité des colchiques a été connue à cause de nombreux décès d'enfants qui se servaient des graines des colchiques pour faire des jouets sonores (dans le poème les enfants sont caractérisés par leur bruit).
J'avais lu aussi cette idée de désagrégation de l'alexandrin mimant l'effet du poison qu'est la femme, mais du coup c'est aussi toute la forme sonnet qui est touchée (voir La poésie de Jean-Louis Joubert, où cette analyse est proposée).
J'avais lu aussi cette idée de désagrégation de l'alexandrin mimant l'effet du poison qu'est la femme, mais du coup c'est aussi toute la forme sonnet qui est touchée (voir La poésie de Jean-Louis Joubert, où cette analyse est proposée).
- The PaperHabitué du forum
Merci vivivava. Le texte ne dit pas que les enfants mangent les colchiques mais il se réfère peut-être effectivement à une réalité qu'Apollinaire connaissait.
_________________
- Publicité:
- Etude de "Manon Lescaut" https://www.amazon.fr/dp/B0B8BM227F
"Cahier de Douai" + étude https://www.amazon.fr/dp/B0CF4CWMPH
Etude du Menteur de Corneille : https://www.amazon.fr/dp/B0DG31W66J
Etude du "Malade imaginaire" https://www.amazon.fr/dp/B08D54RDYF
Etude de la "Déclaration des droits de la femme" : https://www.amazon.fr/dp/B09B7DHTXP
Etude de "La princesse de Clèves" : https://www.amazon.fr/dp/B07VWGR4L4
"Bataille de dames" + étude https://www.amazon.fr/dp/B09FC7XCW4
"Les Romanesques" + étude : https://www.amazon.fr/dp/B0DC78GZR9
"Bisclavret" et "Le laüstic" + dossier sur le loup https://www.amazon.fr/dp/B0CGL84111
- IphigénieProphète
Annie Playden qui a fui Apollinaire jusqu’en Amérique où on l’a retrouvée dans les années 1960, ignorant tout de la destinée d’Apollinaire, était institutrice (ou gouvernante), c’est déjà une raison de la présence des enfants.
Il y a la volonté de renouveler la comparaison femme fleur par le choix d’une fleur toxique et de ne pas installer la comparaison sur la beauté mais sur les cernes.
On a trouvé plein d’explication aux « mères filles de leur filles » mais j’y verrais volontiers le sentiment masculin d’exclusion d’un cercle femme/ enfants( la femme qui le rejette pour s’occuper des enfants, même si ce ne sont pas les siens à proprement parler): les mères-filles étaient jadis une expression qui désignaient les femmes sans homme, avec un enfant : il peut jouer sur ce sens, en transposant ses sentiments dans un tableau rural (mais un peu inquiétant), naïf à la façon du Douanier, où femme et enfants forment un univers maléfique, et lui même du coup s’assimilant par auto-dérision aux pauvres vaches...
La razzia soudaine et bruyante des fleurs par les enfants, forme le centre agité du poème et ils s’accaparent les fleurs, qu’ils enlèvent aux vaches: ce faisant ils sont salvateurs mais c’est plutôt vécu comme une privation: on tient à sa douleur jusqu’à errer dans Londres, à la recherche de son amour malheureux...
Il y a la volonté de renouveler la comparaison femme fleur par le choix d’une fleur toxique et de ne pas installer la comparaison sur la beauté mais sur les cernes.
On a trouvé plein d’explication aux « mères filles de leur filles » mais j’y verrais volontiers le sentiment masculin d’exclusion d’un cercle femme/ enfants( la femme qui le rejette pour s’occuper des enfants, même si ce ne sont pas les siens à proprement parler): les mères-filles étaient jadis une expression qui désignaient les femmes sans homme, avec un enfant : il peut jouer sur ce sens, en transposant ses sentiments dans un tableau rural (mais un peu inquiétant), naïf à la façon du Douanier, où femme et enfants forment un univers maléfique, et lui même du coup s’assimilant par auto-dérision aux pauvres vaches...
La razzia soudaine et bruyante des fleurs par les enfants, forme le centre agité du poème et ils s’accaparent les fleurs, qu’ils enlèvent aux vaches: ce faisant ils sont salvateurs mais c’est plutôt vécu comme une privation: on tient à sa douleur jusqu’à errer dans Londres, à la recherche de son amour malheureux...
- The PaperHabitué du forum
Iphigénie j'aime beaucoup ton interprétation !
J'avais lu quelque part que "filles de leurs filles" désignait des femmes fardées pour ressembler à leurs filles ; j'avais trouvé ça habile mais peu convaincant.
J'avais lu quelque part que "filles de leurs filles" désignait des femmes fardées pour ressembler à leurs filles ; j'avais trouvé ça habile mais peu convaincant.
_________________
- Publicité:
- Etude de "Manon Lescaut" https://www.amazon.fr/dp/B0B8BM227F
"Cahier de Douai" + étude https://www.amazon.fr/dp/B0CF4CWMPH
Etude du Menteur de Corneille : https://www.amazon.fr/dp/B0DG31W66J
Etude du "Malade imaginaire" https://www.amazon.fr/dp/B08D54RDYF
Etude de la "Déclaration des droits de la femme" : https://www.amazon.fr/dp/B09B7DHTXP
Etude de "La princesse de Clèves" : https://www.amazon.fr/dp/B07VWGR4L4
"Bataille de dames" + étude https://www.amazon.fr/dp/B09FC7XCW4
"Les Romanesques" + étude : https://www.amazon.fr/dp/B0DC78GZR9
"Bisclavret" et "Le laüstic" + dossier sur le loup https://www.amazon.fr/dp/B0CGL84111
- IphigénieProphète
Merci The Paper : en fait, moi, j’aime énormément ce poème, très intéressant à étudier, je trouve, et particulièrement dans le cadre du renouveau de la poésie entre tradition et modernité!
Pour les interprétations Apollinaire ouvre des possibilités infinies où chacun exerce son imaginaire: autant, je trouve pour ma part, s’en tenir à ce que dit le texte: un univers féminin clos sur lui-même dans une sorte de parthénogenèse fantaisiste ...
Pour les interprétations Apollinaire ouvre des possibilités infinies où chacun exerce son imaginaire: autant, je trouve pour ma part, s’en tenir à ce que dit le texte: un univers féminin clos sur lui-même dans une sorte de parthénogenèse fantaisiste ...
- tannatHabitué du forum
En deux mots et rapidement (pas trop le temps pour le moment) :
"Colchiques" est pour moi un poème de la circularité, ou plutôt une sorte de volute... et dans sa forme et sur le fond :
les deux premiers vers répondent aux deux derniers (v.1 Le pré est vénéneux mais joli en automne->v.15 Pour toujours ce grand pré mal fleuri par l'automne ; et :v.2 & 3 Les vaches y paissant/Lentement s'empoisonnent->v.14 Tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent)
puis le cercle des cernes, des rondes des enfants (v.9 ->l'harmonica)
La fleur métaphore de la femme -> le colchique dans le langage des fleurs est la fleur de la mélancolie, de la nostalgie, issue de rive de la mer noire elle était utilisée dans les potions magiques (association avec les magiciennes de la mythologie Circée, Médée)
-> le lilas symbole de la jeunesse associé au mariage et à la fécondité dans l'Antiquité
L'Antiquité déjà convoquée dans "Zone" (voir les premiers vers)...
"Colchiques" est pour moi un poème de la circularité, ou plutôt une sorte de volute... et dans sa forme et sur le fond :
les deux premiers vers répondent aux deux derniers (v.1 Le pré est vénéneux mais joli en automne->v.15 Pour toujours ce grand pré mal fleuri par l'automne ; et :v.2 & 3 Les vaches y paissant/Lentement s'empoisonnent->v.14 Tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent)
puis le cercle des cernes, des rondes des enfants (v.9 ->l'harmonica)
La fleur métaphore de la femme -> le colchique dans le langage des fleurs est la fleur de la mélancolie, de la nostalgie, issue de rive de la mer noire elle était utilisée dans les potions magiques (association avec les magiciennes de la mythologie Circée, Médée)
-> le lilas symbole de la jeunesse associé au mariage et à la fécondité dans l'Antiquité
L'Antiquité déjà convoquée dans "Zone" (voir les premiers vers)...
_________________
« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- GaranceNeoprof expérimenté
Un élément intéressant aussi : colchique est un nom masculin.
- IphigénieProphète
Garance a écrit:Un élément intéressant aussi : colchique est un nom masculin.
En effet, oui! tout comme les vaches, symboles de l'amoureux transi est un féminin.
D'accord aussi avec Tannat sur la circularité de la construction, ce qui est une structure habituelle au sonnet.
Je suis moins fan du recours à Médée et la Colchide que vous êtes plusieurs à avoir citées: pourquoi pas, mais je trouve que cette référence n'est pas plus nécessaire ici que dans la chansonnette (postérieure) "Colchiques dans les prés". A la limite, l'analogie avec Médée entraîne même plutôt à contresens du poème: ce ne sont pas les enfants qui sont tués mais bien l'homme. Et les enfants avec leurs harmonicas sont plus proches du joueur de flûte d'Hamelin ou ("le vent dément") d'un essaim de Djinns hugolien que des enfants de Médée, je pense...
Je crois davantage à un contexte où le rapport à la nature et aux saisons est plus vivace et plus marqué qu'aujourd'hui - et à une utilisation poétique particulière de celui-ci, qui consiste à jouer l'inversion de tous les codes pour créer le sentiment de malaise, d'"inquiétante étrangeté"devant un monde à l'envers: esthétique liée à l'art naïf, devant lequel, pour ma part j'ai toujours ressenti un vague malaise pour ces mêmes raisons.
Fleur d'automne et non de printemps, le colchique entre donc, selon moi, ici, dans un jeu d'inversion des codes,
// femmes-fleur-printemps-beauté-tendresse enfantine et fugacité du temps //
versus
//fleur au masculin, (vaches au féminin),automne, fleur toxique, cernes, enfants façons horde sauvage, et lenteur, //
lenteur insupportable (voire "éternité" du malheur, "pour toujours"...), lenteur qui chez Apollinaire est liée à la vi-olence des sentiments douloureux qui se heurtent au réel ("comme la vie est lente /et l'espérance est violente"))
Ce poème me semble être surtout l'expression de l'intense douleur (et incompréhension) amoureuse liée au rejet, total et violent, de la femme que l'on aime, (situation sans doute inédite pour ce tombeur d'Apollinaire!) qui trouve sa traduction poétique dans "un monde paranormal" et à l'"envers" de la bucolique ordinaire.
Avec un tout autre décor, on a le même jeu poétique dans "La Chanson du Mal aimé", avec la confusion des genres ("un voyou qui ressemblait à mon amour" etc: j'ai déjà entendu des explications parlant de tentation homosexuelle à ce propos, mais je crois que c'est hors du code d'Apollinaire: je crois bien plutôt à une interrogation violente sur le rapport homme/femme, dans cette aventure avec Annie Playden qui a si mal tourné et pour lui, et pour elle, qui n'a rien compris aux violences des pulsions d'Apollinaire, si on en croit l'anecdotique, sinon qu'il était urgent de le fuir)...
Cela dit ce n'est pas le moindre charme de ce poème que de nous entraîner sur des interprétations en écho avec chacun: là je me suis réveillée en plein orage pré-automnal, ça se voit? :lol: :lol: :lol: )
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum