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- PrezboGrand Maître
On voit que nous sommes sur un forum d'enseignants : personne n'envisage l'hypothèse qu'il y ait des étudiants désireux de s'inscrire à la fac JUSTEMENT pour ne pas travailler trop intensément.
- scot69Modérateur
J'aurais aimé faire une prépa mais je n'ai pas été pris. J'avais le profil de l'élève ultra bosseur mais qui atteint péniblement la moyenne. Je me suis finalement rabattu sur la fac. Je n'ai pas spécialement aimé (niveau d'enseignement très bas je trouve). Sur le coup, j'ai vraiment regretté de ne pas avoir été pris en prépa, mais au final et avec le recul, je réalise que ça aurait été un traumatisme pour moi: je n'ai ni le niveau, ni les capacités. A un moment, il fallait aussi être réaliste et finalement, c'était aussi bien comme ça.
- DesolationRowEmpereur
Prezbo a écrit:On voit que nous sommes sur un forum d'enseignants : personne n'envisage l'hypothèse qu'il y ait des étudiants désireux de s'inscrire à la fac JUSTEMENT pour ne pas travailler trop intensément.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Prezbo a écrit:On voit que nous sommes sur un forum d'enseignants : personne n'envisage l'hypothèse qu'il y ait des étudiants désireux de s'inscrire à la fac JUSTEMENT pour ne pas travailler trop intensément.
Il y en a sans doute. Mais le phénomène est différent : il existe ce que l'on appelle des “étudiants fantômes”, qui s'inscrivent pour obtenir une certaine protection sociale et que l'on ne voit presque jamais dans les cours, qui partent lors des examens au bout du temps réglementaire, etc. Mais outre qu'on ne sait pas le quantifier (dans les facs, les étudiants sont réputés majeurs, donc on ne fait pas l'appel) et qu'on n'a guère les moyens d'essayer de le faire, c'est à mon avis à ranger au chapitre de la misère matérielle. Cela ne fait que prouver que, dans notre pays, entre 18 et 25 ans, on fait subir massivement à la jeunesse une situation souvent indigne.
Je demandais un peu avant, où, en admettant qu'on “réduise le nombre des étudiants”, on les enverrait : c'est une vraie question.
On compte actuellement en France environ 2,5 millions d'étudiants, dont 2/3, soit environ 1,65 millions, inscrits en universités : certains proposent d'en éliminer les 2/3, soit environ 1,1 millions. Je repose la question : on les envoie où ces centaines de milliers de jeunes ? De plus, certes en licence environ 60% (ce qui est à peu près le même ordre de grandeur) échouent (sur 4 années de L). Mais je rappelle que c'est pour ces étudiants que la dépense est moindre : moindre que dans les classes prépa et bien moindre que dans les écoles d'ingénieurs, etc. etc. Qu'il y ait d'excellents étudiants en fac, je le sais : j'en ai tous les ans. Que le taux d'élimination témoigne d'un grave problème, je le vois et c'est de notoriété publique : en moyenne 45% des étudiants ne passent pas directement de L1 à L2 (ce qui ne veut pas dire qu'ils échoueront, mais signifie que les études supérieures sont un “choc”), et si le taux d'échec est en moyenne de 60%, cela masque des inégalités massives entre les filières et entre les parcours (cf. qui a ses vœux contre qui va là où il y a de la place ?).
Dire qu'ils encombrent les facs et qu'ils sont incompétents, c'est leur reprocher ce que visiblement ils subissent : un système éducatif qui les prépare fort mal à suivre des études supérieures (essentiellement pour les mêmes raisons que le système universitaire a bien du mal à les accueillir), un système “d'orientation” absurde (qui conduit par ex. des élèves issus des Bacs pro et n'ayant pas eu leurs vœux à se retrouver en fac : 5/6% de réussite, dans les 95% d'échec!), des universités étranglées financièrement (par la masse salariale et les fluides!), budgets en berne, difficultés économiques (nourriture, vêtement, logement) pour les étudiants, etc.
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Si tu vales valeo.
- mel93Grand sage
Je conseillerais une prépa pas trop exigeante si l’ambition n’est pas d’intégrer. J’ai fait une modeste hypokhâgne qui m’a en effet donné de solides méthodes de travail qui m’ont permis quelques années plus tard d’avoir le CAPES sans difficulté et en m’étant laissé vivre en 2e et 3e à la fac. Mais mon expérience date d’il y a 20 ans, le concours a changé, les formations aussi. Mais une petite prepa reste je pense une formation intéressante à tout point de vue.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
mel93 a écrit:Je conseillerais une prépa pas trop exigeante si l’ambition n’est pas d’intégrer. J’ai fait une modeste hypokhâgne qui m’a en effet donné de solides méthodes de travail qui m’ont permis quelques années plus tard d’avoir le CAPES sans difficulté et en m’étant laissé vivre en 2e et 3e à la fac. Mais mon expérience date d’il y a 20 ans, le concours a changé, les formations aussi. Mais une petite prepa reste je pense une formation intéressante à tout point de vue.
J'en fais autant par pragmatisme — sans pouvoir m'empêcher de souligner qu'il y a là comme un paradoxe.
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Si tu vales valeo.
- SophiathenaNiveau 5
Je vous conseille la prépa comme je le fais à tous mes élèves. Si vous vous rendez compte que cela ne vous convient pas, vous pourrez rejoindre la faculté grâce au système des équivalences.
- PofekkoNiveau 7
Où pourrions-nous envoyer nos étudiants qui n'ont pas leur place dans l'enseignement supérieur ?
Excellente question.
Le point selon moi est qu'ils ne devraient pas atteindre l'enseignement supérieur. Donc où envoyer les lycéens qui n'auraient pas le supérieur ?
Selon moi, 50% des lycéens n'ont rien à faire dans le général et 30% dans le techno.
Mon regard se tourne vers un lycée pro sûrement à réformer (mais là les enseignants qui y exercent tous les jours ont sûrement des pistes plus pertinentes que les miennes) et peut-être vers la fin du collège unique ou le retour de vraies classes de niveau??
Pour reprendre le message juste au-dessus de celui-ci, commencer par une prépa pour atterrir à la fac me semble une bonne idée. Ça ne marche pas dans l'autre sens.
Excellente question.
Le point selon moi est qu'ils ne devraient pas atteindre l'enseignement supérieur. Donc où envoyer les lycéens qui n'auraient pas le supérieur ?
Selon moi, 50% des lycéens n'ont rien à faire dans le général et 30% dans le techno.
Mon regard se tourne vers un lycée pro sûrement à réformer (mais là les enseignants qui y exercent tous les jours ont sûrement des pistes plus pertinentes que les miennes) et peut-être vers la fin du collège unique ou le retour de vraies classes de niveau??
Pour reprendre le message juste au-dessus de celui-ci, commencer par une prépa pour atterrir à la fac me semble une bonne idée. Ça ne marche pas dans l'autre sens.
- MaroussiaHabitué du forum
Si justement, comme cela a été dit plus haut, entre 5 et 10 % des dossiers Parcoursup pour intégrer une prépa littéraire sont des dossiers de transfuges de l'université.
La perméabilité existe aujourd'hui ce qui n'était pas le cas il y a 20 ans.
Dossiers de jeunes ayant fait un voire 2 ans a la fac et qui sont de plus en plus souvent acceptés
La perméabilité existe aujourd'hui ce qui n'était pas le cas il y a 20 ans.
Dossiers de jeunes ayant fait un voire 2 ans a la fac et qui sont de plus en plus souvent acceptés
- PofekkoNiveau 7
Ok. Bonne nouvelle donc. Comme cela a aussi été indiqué, il y a plusieurs niveaux de prépas, des plus compétitives aux plus familiales et accessibles, d' autant plus me semble-t-il, qu'il y a autant de places disponibles que de candidats. La prépa est donc plus une classe de répartition que de sélection.
- Anne_68Habitué du forum
epekeina.tes.ousias a écrit:Prezbo a écrit:On voit que nous sommes sur un forum d'enseignants : personne n'envisage l'hypothèse qu'il y ait des étudiants désireux de s'inscrire à la fac JUSTEMENT pour ne pas travailler trop intensément.
Il y en a sans doute. Mais le phénomène est différent : il existe ce que l'on appelle des “étudiants fantômes”, qui s'inscrivent pour obtenir une certaine protection sociale et que l'on ne voit presque jamais dans les cours, qui partent lors des examens au bout du temps réglementaire, etc. Mais outre qu'on ne sait pas le quantifier (dans les facs, les étudiants sont réputés majeurs, donc on ne fait pas l'appel) et qu'on n'a guère les moyens d'essayer de le faire, c'est à mon avis à ranger au chapitre de la misère matérielle. Cela ne fait que prouver que, dans notre pays, entre 18 et 25 ans, on fait subir massivement à la jeunesse une situation souvent indigne.
Je demandais un peu avant, où, en admettant qu'on “réduise le nombre des étudiants”, on les enverrait : c'est une vraie question.
On compte actuellement en France environ 2,5 millions d'étudiants, dont 2/3, soit environ 1,65 millions, inscrits en universités : certains proposent d'en éliminer les 2/3, soit environ 1,1 millions. Je repose la question : on les envoie où ces centaines de milliers de jeunes ? De plus, certes en licence environ 60% (ce qui est à peu près le même ordre de grandeur) échouent (sur 4 années de L). Mais je rappelle que c'est pour ces étudiants que la dépense est moindre : moindre que dans les classes prépa et bien moindre que dans les écoles d'ingénieurs, etc. etc. Qu'il y ait d'excellents étudiants en fac, je le sais : j'en ai tous les ans. Que le taux d'élimination témoigne d'un grave problème, je le vois et c'est de notoriété publique : en moyenne 45% des étudiants ne passent pas directement de L1 à L2 (ce qui ne veut pas dire qu'ils échoueront, mais signifie que les études supérieures sont un “choc”), et si le taux d'échec est en moyenne de 60%, cela masque des inégalités massives entre les filières et entre les parcours (cf. qui a ses vœux contre qui va là où il y a de la place ?).
Dire qu'ils encombrent les facs et qu'ils sont incompétents, c'est leur reprocher ce que visiblement ils subissent : un système éducatif qui les prépare fort mal à suivre des études supérieures (essentiellement pour les mêmes raisons que le système universitaire a bien du mal à les accueillir), un système “d'orientation” absurde (qui conduit par ex. des élèves issus des Bacs pro et n'ayant pas eu leurs vœux à se retrouver en fac : 5/6% de réussite, dans les 95% d'échec!), des universités étranglées financièrement (par la masse salariale et les fluides!), budgets en berne, difficultés économiques (nourriture, vêtement, logement) pour les étudiants, etc.
:ETO :
- CasparProphète
Prezbo a écrit:On voit que nous sommes sur un forum d'enseignants : personne n'envisage l'hypothèse qu'il y ait des étudiants désireux de s'inscrire à la fac JUSTEMENT pour ne pas travailler trop intensément.
Au départ il s'agissait de répondre à l'élève qui a lancé le fil et semble vouloir travailler sérieusement.
- NicétasNiveau 9
Pour la misère sociale : j'ai bien du mal à la définir, mais je trouve qu'elle se sent terriblement, notamment en L1 et L2 : des étudiants qui doivent travailler pour payer des études qu'ils n'ont pas le niveau de suivre, qui n'ont à peu près aucun code (et j'ai beau essayer de les leur inculquer, mon succès est minable) ; on sent qu'ils n'ont jamais vraiment pu compter sur une famille... Pour la misère intellectuelle : beaucoup sont terriblement prisonniers du présent, des images, n'ont de recul sur rien, et pour certains - nouveau cette année - sont hostiles à la pensée complexe. Ce profil-là disparaît peu à peu avec l'entrée master mais quel gâchis. Où vont-ils ? Je ne sais pas...
Quelqu'un parlait du tutorat : c'est inefficace au possible - et qu'on ne vienne pas me dire que cela aide les étudiants méritants à payer leurs études. Ils sont méritants, ça oui, mais payés une somme piteuse et pour une heure ou deux par semaine de toute façon... En plus, ils disent souvent des bêtises aux étudiants - et c'est normal, j'en aurais dit un grand nombre aussi à leur place. Je préférerais qu'on me donne ces heures pour prendre en charge un peu mieux certains de mes étudiants...
Edit. En me relisant, je me trouve dur, mais c'est un constat partagé par beaucoup de collègues et n'allez pas voir du mépris mais plutôt l'expression d'une douleur ! Je me sentais plus utile en 6e...
Quelqu'un parlait du tutorat : c'est inefficace au possible - et qu'on ne vienne pas me dire que cela aide les étudiants méritants à payer leurs études. Ils sont méritants, ça oui, mais payés une somme piteuse et pour une heure ou deux par semaine de toute façon... En plus, ils disent souvent des bêtises aux étudiants - et c'est normal, j'en aurais dit un grand nombre aussi à leur place. Je préférerais qu'on me donne ces heures pour prendre en charge un peu mieux certains de mes étudiants...
Edit. En me relisant, je me trouve dur, mais c'est un constat partagé par beaucoup de collègues et n'allez pas voir du mépris mais plutôt l'expression d'une douleur ! Je me sentais plus utile en 6e...
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« Quand un discours naturel peint une passion ou un effet, on trouve dans soi-même la vérité de ce qu'on entend, laquelle on ne savait pas qu'elle y fût, en sorte qu'on est porté à aimer celui qui nous le fait sentir ; car il ne nous a pas fait montre de son bien, mais du nôtre ; et ainsi ce bienfait nous le rend aimable, outre que cette communauté d'intelligence que nous avons avec lui incline nécessairement le cœur à l'aimer. »
Pascal, Pensées
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Nicétas a écrit:Quelqu'un parlait du tutorat : c'est inefficace au possible - et qu'on ne vienne pas me dire que cela aide les étudiants méritants à payer leurs études. Ils sont méritants, ça oui, mais payés une somme piteuse et pour une heure ou deux par semaine de toute façon... En plus, ils disent souvent des bêtises aux étudiants - et c'est normal, j'en aurais dit un grand nombre aussi à leur place. Je préférerais qu'on me donne ces heures pour prendre en charge un peu mieux certains de mes étudiants...
Je pense que c'est moi qui en ai parlé : et je souscris à 100% à ce que tu dis. Et non, ça n'est certainement pas du “mépris”. C'est plutôt un agacement légitime à voir gaspiller des crédits qui allouent aux “étudiants tuteurs” des sommes minables et infamantes pendant que les facs ont interdiction de faire quoi que ce soit qui, de près ou de loin, ressemblerait à de la mise à niveau, et qui serait la seule chose potentiellement nécessaire et efficace. Du mercurochrome sur une jambe de bois.
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Si tu vales valeo.
- BoubouleDoyen
DesolationRow a écrit:Je conseille d’éviter les deux premières années de licence, en fait.
Moi aussi mais j'espère qu'il y a encore à certains endroits des L1 solides. En sciences, Orsay ou Jussieu, ça doit encore tenir la route vu l'environnement, non ?
Lord Steven a écrit:Même si l'auteur du message initial a été banni, jamais je ne conseillerais une prépa. Le flicage, très peu pour moi. Pour moi la fac a été synonyme de liberté, même si forcément cela implique une grande autonomie et un travail personnel intense. Mais un pur sentiment de liberté alors que je le serais senti prisonnier en prépa et que j'aurais sans doute échoué. J'ai brillamment réussi à l'agrégation,'j'aurais été en échec en prépa. Mais c'était certes il y à longtemps. Mais après le lycée où le système de flicage a été pour moi insupportable, la fac a été pour moi une vraie bulle d'air, une libération, et un tremplin vers la réussite. Je n'ai jamais conseillé la prépa à aucun élève. Après, j'imagine que si on aime être fliqué - pardon, encadré - j'imagine que c'est très bien. Mais oui, l'université implique une véritable curiosité personnelle pour réussir dans une matière littéraire. J'ai eu des profs assez mauvais - mais ce n'est pas bon plus ce qui manque en prépa, ce que fait une collègue en prépa en première année est peu ou prou ce que je demande à mes secondes, même si j'ai conscience d'être hors sol, le problème ne doit pas venir que de moi....
Cela dit,'je parle d'un temps que les moins de 20 ans... etc etc
Qu'est-ce que tu appelles flicage ?
Je me suis trouvé bien plus libre en prépa qu'au lycée, et je ne trouvais pas mes camarades en Deug plus libres avec contrôle des présences dans beaucoup de séances.
dandelion a écrit:J’avoue avoir également préféré la liberté de la fac à la prépa. Je ne sais pas si, à la réflexion, je n’aurais pas mieux réussi en ne faisant que de l’anglais à la fac. [...]
Mais tu as recommencé en première année à la fac ou tu compares la liberté en prépa avec la liberté en L3-M1-M2 ?
Sinon, vu la somme mise en jeu par étudiant en CPGE et celle pour un étudiant de L1, qui va avec la différence d'horaires des maquettes, je ne comprends pas que les CPGE aient autant de places vacantes. Il y a beaucoup d'étudiants en CPGE qui y vont pour suivre une formation dense sans pour autant se priver d'une vie étudiante. Il ne faut pas regarder que la compétition pour les GE les plus sélectives.
Mais il y a aussi de bonnes alternatives si on sait naviguer.
- MathadorEmpereur
Si ce sont des dossiers Parcoursup, je suppose qu'ils entrent en première année, et font donc du « sur place » (au niveau des grades universitaires) ?Maroussia a écrit:Si justement, comme cela a été dit plus haut, entre 5 et 10 % des dossiers Parcoursup pour intégrer une prépa littéraire sont des dossiers de transfuges de l'université.
La perméabilité existe aujourd'hui ce qui n'était pas le cas il y a 20 ans.
Dossiers de jeunes ayant fait un voire 2 ans a la fac et qui sont de plus en plus souvent acceptés
Alors que dans l'autre sens il n'est pas rare de faire spé→L3, ce qui fait le même nombre d'années (ou une de plus, pour les anciens cubes) pour atteindre le grade de licence qu'un parcours direct.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- pseudo-intelloSage
Quand j'étais en prépa, nos professeurs nous disaient qu'ils nous admiraient, car eux-mêmes avaient moins travaillé que nous pendant leurs années de prépa... parce qu'ils intégraient la prépa avec un meilleur niveau.
Les mêmes s'étonnaient, quand nous étions en première (oui, je suis restée dans le même bahut), car nous révisions nos textes pour l'oral de français, quand eux se contentaient d'apprendre à faire un commentaire de texte, point.
Les mêmes s'étonnaient, quand nous étions en première (oui, je suis restée dans le même bahut), car nous révisions nos textes pour l'oral de français, quand eux se contentaient d'apprendre à faire un commentaire de texte, point.
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- Clecle78Bon génie
Je ne sais pas quel âge tu as parce que moi qui ai passé le bac français en 1980 j'avais plus de 40 textes à réviser. J'ai retrouvé ma liste en déménageant.
- Lord StevenExpert
Bouboule a écrit:DesolationRow a écrit:Je conseille d’éviter les deux premières années de licence, en fait.
Moi aussi mais j'espère qu'il y a encore à certains endroits des L1 solides. En sciences, Orsay ou Jussieu, ça doit encore tenir la route vu l'environnement, non ?Lord Steven a écrit:Même si l'auteur du message initial a été banni, jamais je ne conseillerais une prépa. Le flicage, très peu pour moi. Pour moi la fac a été synonyme de liberté, même si forcément cela implique une grande autonomie et un travail personnel intense. Mais un pur sentiment de liberté alors que je le serais senti prisonnier en prépa et que j'aurais sans doute échoué. J'ai brillamment réussi à l'agrégation,'j'aurais été en échec en prépa. Mais c'était certes il y à longtemps. Mais après le lycée où le système de flicage a été pour moi insupportable, la fac a été pour moi une vraie bulle d'air, une libération, et un tremplin vers la réussite. Je n'ai jamais conseillé la prépa à aucun élève. Après, j'imagine que si on aime être fliqué - pardon, encadré - j'imagine que c'est très bien. Mais oui, l'université implique une véritable curiosité personnelle pour réussir dans une matière littéraire. J'ai eu des profs assez mauvais - mais ce n'est pas bon plus ce qui manque en prépa, ce que fait une collègue en prépa en première année est peu ou prou ce que je demande à mes secondes, même si j'ai conscience d'être hors sol, le problème ne doit pas venir que de moi....
Cela dit,'je parle d'un temps que les moins de 20 ans... etc etc
Qu'est-ce que tu appelles flicage ?
Je me suis trouvé bien plus libre en prépa qu'au lycée, et je ne trouvais pas mes camarades en Deug plus libres avec contrôle des présences dans beaucoup de séances.dandelion a écrit:J’avoue avoir également préféré la liberté de la fac à la prépa. Je ne sais pas si, à la réflexion, je n’aurais pas mieux réussi en ne faisant que de l’anglais à la fac. [...]
Mais tu as recommencé en première année à la fac ou tu compares la liberté en prépa avec la liberté en L3-M1-M2 ?
Sinon, vu la somme mise en jeu par étudiant en CPGE et celle pour un étudiant de L1, qui va avec la différence d'horaires des maquettes, je ne comprends pas que les CPGE aient autant de places vacantes. Il y a beaucoup d'étudiants en CPGE qui y vont pour suivre une formation dense sans pour autant se priver d'une vie étudiante. Il ne faut pas regarder que la compétition pour les GE les plus sélectives.
Mais il y a aussi de bonnes alternatives si on sait naviguer.
Pour répondre à votre question, j'appelle flicage le fait d'être encadré, rendre des devoirs tous les sans cesse etc, bref la continuité infantlisante du lycée. Encore une fois ce n'est que mon expérience, c'est ainsi que je l'ai vécue: prendre ma vie en main en adulte. J'avais le temps d'assister à des cours d'autres UFR et je passais des heures à la BU. Cela m'a permis de me consacrer à ma passion, la littérature, et de snober ce qui ne m'intéressait pas, la linguistique. En prépa, comme au lycée, si vous négligez une matière, c'est la fin du monde, mais mon pauvre ami, on se demande ce que vous faites ici etc etc
Alors oui pour moi la fac n'a pas été l'occasion de moins bosser, mais de bosser ce que je voulais bosser.
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If you play with a cat, you should mind his scratch
- Marie LaetitiaBon génie
Je suis mille fois d'accord.Lord Steven a écrit:Même si l'auteur du message initial a été banni, jamais je ne conseillerais une prépa. Le flicage, très peu pour moi. Pour moi la fac a été synonyme de liberté, même si forcément cela implique une grande autonomie et un travail personnel intense. Mais un pur sentiment de liberté alors que je le serais senti prisonnier en prépa et que j'aurais sans doute échoué. J'ai brillamment réussi à l'agrégation,'j'aurais été en échec en prépa. Mais c'était certes il y à longtemps. Mais après le lycée où le système de flicage a été pour moi insupportable, la fac a été pour moi une vraie bulle d'air, une libération, et un tremplin vers la réussite. Je n'ai jamais conseillé la prépa à aucun élève. Après, j'imagine que si on aime être fliqué - pardon, encadré - j'imagine que c'est très bien. Mais oui, l'université implique une véritable curiosité personnelle pour réussir dans une matière littéraire. J'ai eu des profs assez mauvais - mais ce n'est pas bon plus ce qui manque en prépa, ce que fait une collègue en prépa en première année est peu ou prou ce que je demande à mes secondes, même si j'ai conscience d'être hors sol, le problème ne doit pas venir que de moi....
Cela dit,'je parle d'un temps que les moins de 20 ans... etc etc
Je crois que je n'avais pas les moyens de suivre en prépa. Enfin, je le pensais, l'idée de faire une prépa (je ne savais même pas exactement en quoi ça consistait ni à quoi ça servait) ne m'a même pas effleurée. C'était pour les excellents élèves dont je ne pouvais pas faire partie... Grand avantage, pour qui bossait, une très très solide formation en histoire, de très loin supérieure à celle des prépas réorientés en fac d'histoire. Inconvénient, moins de matières, j'aurais aimé continué à faire de la littérature, de la philo...
On n'a pas vécu la même chose. Passée une première année désastreuse, je bossais 12h par jour, je n'aurais jamais pu faire deux licences en même temps...Matteo a écrit:Je suis allé à la fac, j'ai pu glander autant que possible et valider dans le top 10% deux licences en même temps sans réviser. Puis je me suis vautré à l'agrégation et doit rattraper à 30 ans ce que je n'ai pas fait à 20. Donc non la fac, mauvaise idée. Je parle des disciplines littéraires, en droit et médecine ça se tient encore.
Je pense aussi. La fac, on s'y noie, ou on se met au travail comme un acharné. Certains en font très peu, lisent peu. Ils en sortent avec le niveau correspondant. On a en fac aussi des profils absolument excellents. Qui n'ont pas pu aller en prépa, n'y ont pas pensé parce que l'environnement familial ne les y a pas préparés. Leur seule faiblesse, c'est la formation moins riche en diverses disciplines. Et encore c'est bcp moins vrai aujourd'hui avec les UE d'ouverture.RogerMartin a écrit:DesolationRow a écrit:Maroussia a écrit:Cette phrase est complètement démoralisante.DesolationRow a écrit:J’enseigne à la fac, et je conseille la prépa.
Désolée, DesolationRow
Je sais
Je conseille d’éviter les deux premières années de licence, en fait.
Je ne suis pas aussi catégorique, sauf justement pour les profils qui veulent ensuite passer les concours de l'enseignement, et qui ne constituent plus qu'une petite minorité parmi nos promos (en anglais, en tout cas, depuis à peu près 2010, cette diminution s'est accélérée et là il n'y a plus que quelques M qui veuillent passer l'agrégation, avant c'était l'écrasante majorité, et le cas de la tête de promo toute entière).
La quantité de devoirs longs sur table en prépa, très bon entraînement pour les concours, peut justifier de ne se spécialiser qu'à partir de la L3. Mais je vois les programmes qu'on couvre en L1 et L2, et les conditions de travail : les très bon.ne.s étudiant.e.s y trouvent leur compte, et je vois régulièrement à SU quelques rares préparationnaires à l'agrég qui ont fait la L1-L2 chez nous : en général ça se passe vraiment très bien au concours.
Pour cela, il faut posséder dès la L1 une énorme discipline personnelle et une bonne méthode de travail, que la prépa permet d'acquérir, c'est certain. En revanche, pour bien vivre une prépa littéraire, il faut être disposé.e à bosser à fond sans trop se poser de questions, en s'en remettant entièrement à l'équipe enseignante et en acceptant le principe de travailler toutes les matières.
Bref, je rejoins assez ce que dit Lord Steven -- perso j'ai adoré la prépa, avec des enseignants vraiment extraordinaires, du latin, l'impression d'avoir toujours du pain sur la planche, etc., mais je vois parmi nos têtes de promo des tempéraments à qui cela n'aurait pas du tout convenu, et qui pourtant bossent dur à la fac.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- ProtonExpert
Il existe bien des doubles licences. Cela nécessite du travail et du sérieux, mais la quantité de travail est incomparable à la quantité exigée dans les classes préparatoires.
Le rythme et l'organisation des CPGE contribuent à créer une forme de motivation pour se donner à fond. La formation est de très haut niveau et on s'y sent obliger de travailler. On n'a pas vraiment envie d'aller en soirée ou passer son temps à ne rien faire.
Le fait de n'avoir qu'un seul professeur pour une matière et qui ne fait que de l'enseignement est aussi une bonne chose. A l'université, tu as le prof d'amphi et le prof de TD. Souvent les deux ne sont pas raccords et il n'est pas rare de tomber sur un prof de TD qui ne fait que copier son corrigé pendant 3h et un prof d'amphi qui ne fait que copier son poly au tableau pendant 2 heures dans un amphi mal insonorisé ... Certains négligent aussi complètement la pédagogie car l'enseignement n'est pas leur priorité et ils ont d'autres activités en dehors. En mathématiques, en L1 et L2 les étudiants ont souvent un niveau TRES TRES faible. Certains ne maitrisent même pas le calcul littéral de collège. Il suffit de comparer les partiels de L1 L2 avec les DS de prépas, il y a un gouffre abyssal entre les deux !
En L3 les choses sérieuses commencent. Donc mieux vaut passer 2 ans en prépa et rejoindre la fac après pour ensuite intégrer un très bon master grâce à une excellente L3.
Je conseille donc d'aller en prépa. Il faut en parler avec ses professeurs au lycée et aller aux JPO des prépas qui peuvent être intéressantes pour ton dossier (il faut viser les lycées qui peuvent accepter ton dossier, viser aussi un peu plus haut et surtout viser plus bas pour avoir un vrai filet de sécurité).
Je pense que les collègues qui témoignent ici sur leurs études à la fac sont âgés et ont connu un temps où la formation en fac (L1 et L2) était encore valable car les étudiants y arrivaient avec un certain niveau.
Ce n'est plus du tout le cas (je ne parle pas des filières où il n'y a pas de prépa comme médecine ou le droit ...)
Le rythme et l'organisation des CPGE contribuent à créer une forme de motivation pour se donner à fond. La formation est de très haut niveau et on s'y sent obliger de travailler. On n'a pas vraiment envie d'aller en soirée ou passer son temps à ne rien faire.
Le fait de n'avoir qu'un seul professeur pour une matière et qui ne fait que de l'enseignement est aussi une bonne chose. A l'université, tu as le prof d'amphi et le prof de TD. Souvent les deux ne sont pas raccords et il n'est pas rare de tomber sur un prof de TD qui ne fait que copier son corrigé pendant 3h et un prof d'amphi qui ne fait que copier son poly au tableau pendant 2 heures dans un amphi mal insonorisé ... Certains négligent aussi complètement la pédagogie car l'enseignement n'est pas leur priorité et ils ont d'autres activités en dehors. En mathématiques, en L1 et L2 les étudiants ont souvent un niveau TRES TRES faible. Certains ne maitrisent même pas le calcul littéral de collège. Il suffit de comparer les partiels de L1 L2 avec les DS de prépas, il y a un gouffre abyssal entre les deux !
En L3 les choses sérieuses commencent. Donc mieux vaut passer 2 ans en prépa et rejoindre la fac après pour ensuite intégrer un très bon master grâce à une excellente L3.
Je conseille donc d'aller en prépa. Il faut en parler avec ses professeurs au lycée et aller aux JPO des prépas qui peuvent être intéressantes pour ton dossier (il faut viser les lycées qui peuvent accepter ton dossier, viser aussi un peu plus haut et surtout viser plus bas pour avoir un vrai filet de sécurité).
Je pense que les collègues qui témoignent ici sur leurs études à la fac sont âgés et ont connu un temps où la formation en fac (L1 et L2) était encore valable car les étudiants y arrivaient avec un certain niveau.
Ce n'est plus du tout le cas (je ne parle pas des filières où il n'y a pas de prépa comme médecine ou le droit ...)
- NicétasNiveau 9
Proton a écrit: Je pense que les collègues qui témoignent ici sur leurs études à la fac sont âgés et ont connu un temps où la formation en fac (L1 et L2) était encore valable car les étudiants y arrivaient avec un certain niveau.
Ce n'est plus du tout le cas (je ne parle pas des filières où il n'y a pas de prépa comme médecine ou le droit ...)
Je pense aussi... venez voir mes cours en L2... Et pourtant, c'est censé être une fac "réputée".
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« Quand un discours naturel peint une passion ou un effet, on trouve dans soi-même la vérité de ce qu'on entend, laquelle on ne savait pas qu'elle y fût, en sorte qu'on est porté à aimer celui qui nous le fait sentir ; car il ne nous a pas fait montre de son bien, mais du nôtre ; et ainsi ce bienfait nous le rend aimable, outre que cette communauté d'intelligence que nous avons avec lui incline nécessairement le cœur à l'aimer. »
Pascal, Pensées
- pseudo-intelloSage
Ils avaient bien une liste de texte, mais, à les entendre, ils ne les bûchaient pas (quand la plupart de mes camarades qui apprenaient le commentaire du cours limite par cœur), parce qu'ils savaient faire un commentaire de textes. Ils révisaient probablement, pour se remettre en mémoire ce qu'ils n'auraient pas trouvé seuls, et voilà. Personnellement, j'avais appliqué une vois médian, parce que j'étais moins douée qu'eux à ce stade de mes apprentissages (j'ai continué a acquérir les acquis en Tale), mais recracher du par cour pendant 10 minutes, j'ai toujours trouvé ça crétin.Clecle78 a écrit:Je ne sais pas quel âge tu as parce que moi qui ai passé le bac français en 1980 j'avais plus de 40 textes à réviser. J'ai retrouvé ma liste en déménageant.
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- Clecle78Bon génie
Je ne suis pas du tout d'accord. Justement on n'apprenait absolument pas à commenter un texte. La méthode était censée être intutive. Moi j'étais douée, ça allait mais la plupart de mes camarades ramaient. La première fois que j'ai fait de la méthode c'était quand je suis devenue prof. Et il me manquait bien des outils d'analyse ... On faisait de la paraphrase intelligente, en fait.
- pseudo-intelloSage
Clecle78 a écrit:Je ne suis pas du tout d'accord. Justement on n'apprenait absolument pas à commenter un texte. La méthode était censée être intutive. Moi j'étais douée, ça allait mais la plupart de mes camarades ramaient. La première fois que j'ai fait de la méthode c'était quand je suis devenue prof. Et il me manquait bien des outils d'analyse ... On faisait de la paraphrase intelligente, en fait.
Les gens dont je te parle étaient proches de la retraite il y a 20 ans !
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