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- MinaNiveau 10
Nicétas a écrit:Pour enseigner en licence de Lettres, je recommande sans hésiter la prépa (connue en tant qu'élève). Il y a une misère sociale et intellectuelle terrible chez beaucoup d'étudiants de L1 et de L2, on se sent souvent très impuissant (à titre personnel, je souffre de mon inutilité) et les quelques étudiants excellents (car il y en a toujours) ont bien du mérite... en plus la plupart de leurs devoirs sont maintenant effectués en 1h ou 2h, quasi plus d'examen, bref en termes de qualité de formation il n'y a pas photo... En revanche, les choses changent à partir de la L3.
Entre ce témoignage et celui de DesolationRow, c'est triste de constater la dégradation du 1er cycle universitaire. C'est à ce point?
Que veux-tu dire, Nicétas, quand tu évoques la misère sociale et intellectuelle?
Ceci dit, quand on lit par ailleurs que des candidats au CRPE associent l'adjectif "chancelant" à quelque chose en rapport avec la chance, il y a de quoi s'interroger ou s'inquiéter...
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Mina a écrit:Nicétas a écrit:Pour enseigner en licence de Lettres, je recommande sans hésiter la prépa (connue en tant qu'élève). Il y a une misère sociale et intellectuelle terrible chez beaucoup d'étudiants de L1 et de L2, on se sent souvent très impuissant (à titre personnel, je souffre de mon inutilité) et les quelques étudiants excellents (car il y en a toujours) ont bien du mérite... en plus la plupart de leurs devoirs sont maintenant effectués en 1h ou 2h, quasi plus d'examen, bref en termes de qualité de formation il n'y a pas photo... En revanche, les choses changent à partir de la L3.
Entre ce témoignage et celui de DesolationRow, c'est triste de constater la dégradation du 1er cycle universitaire. C'est à ce point?
Que veux-tu dire, Nicétas, quand tu évoques la misère sociale et intellectuelle?
Ceci dit, quand on lit par ailleurs que des candidats au CRPE associent l'adjectif "chancelant" à quelque chose en rapport avec la chance, il y a de quoi s'interroger ou s'inquiéter...
C'est tout de même incroyable cette manie de citer le CRPE : non seulement c'est à peu près dans toutes les licences (j'ai quand même eu le temps de le voir dans des UE interlicence), mais qui plus est, ce ne sont pas les préparationnaires du CRPE (que je suis depuis plus de 25 ans) qui sont les plus concernés.
À trop lire le Figaro, qui se fonde sur des rapports de jury dénonçant les candidats insuffisants (et surtout dans des académies déficitaires), c'est-à-dire ceux qui n'ont pas le concours, pour les confondre avec les lauréats du concours, on stigmatise par généralisation les PE : très exactement ce dont l'idéologie actuellement au pouvoir a besoin pour pouvoir continuer à les payer misérablement et au lance-pierre.
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Si tu vales valeo.
- pseudo-intelloSage
La misère intellectuelle, je l'imagine sans peine.
Je l'ai dit sur un autre topic, mais la semaine dernière, sur mes 50 élèves de 4e, par un n'a réussi à placer Charlemagne avec moins de 500 ans de marge d'erreur. Alors que c'est la date la plus facile de l'histoire de France, à égalité avec Marignan. Alors je suis dans un département à la ramasse, mais j'ai néanmoins un ou deux enfants Camif parmi ces 50 élève, et ne suis pas en REP...
Il n'y a aucune raison pour que tout le retard soit comblé d'ici leur bac.
Je l'ai dit sur un autre topic, mais la semaine dernière, sur mes 50 élèves de 4e, par un n'a réussi à placer Charlemagne avec moins de 500 ans de marge d'erreur. Alors que c'est la date la plus facile de l'histoire de France, à égalité avec Marignan. Alors je suis dans un département à la ramasse, mais j'ai néanmoins un ou deux enfants Camif parmi ces 50 élève, et ne suis pas en REP...
Il n'y a aucune raison pour que tout le retard soit comblé d'ici leur bac.
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- MinaNiveau 10
epekeina.tes.ousias a écrit:Mina a écrit:Nicétas a écrit:Pour enseigner en licence de Lettres, je recommande sans hésiter la prépa (connue en tant qu'élève). Il y a une misère sociale et intellectuelle terrible chez beaucoup d'étudiants de L1 et de L2, on se sent souvent très impuissant (à titre personnel, je souffre de mon inutilité) et les quelques étudiants excellents (car il y en a toujours) ont bien du mérite... en plus la plupart de leurs devoirs sont maintenant effectués en 1h ou 2h, quasi plus d'examen, bref en termes de qualité de formation il n'y a pas photo... En revanche, les choses changent à partir de la L3.
Entre ce témoignage et celui de DesolationRow, c'est triste de constater la dégradation du 1er cycle universitaire. C'est à ce point?
Que veux-tu dire, Nicétas, quand tu évoques la misère sociale et intellectuelle?
Ceci dit, quand on lit par ailleurs que des candidats au CRPE associent l'adjectif "chancelant" à quelque chose en rapport avec la chance, il y a de quoi s'interroger ou s'inquiéter...
C'est tout de même incroyable cette manie de citer le CRPE : non seulement c'est à peu près dans toutes les licences (j'ai quand même eu le temps de le voir dans des UE interlicence), mais qui plus est, ce ne sont pas les préparationnaires du CRPE (que je suis depuis plus de 25 ans) qui sont les plus concernés.
À trop lire le Figaro, qui se fonde sur des rapports de jury dénonçant les candidats insuffisants (et surtout dans des académies déficitaires), c'est-à-dire ceux qui n'ont pas le concours, pour les confondre avec les lauréats du concours, on stigmatise par généralisation les PE : très exactement ce dont l'idéologie actuellement au pouvoir a besoin pour pouvoir continuer à les payer misérablement et au lance-pierre.
Désolée, je ne voulais pas stigmatiser tous les PE, bien sûr. J'ai simplement évoqué des candidats, sans être une lectrice du Figaro, mais parce qu'en ce moment pas mal d'articles paraissent sur la baisse du niveau aux concours de recrutement (CRPE ou autre).
Je posais juste la question, parce qu'éloignée du milieu universitaire, il est difficile de se rendre compte du niveau des étudiants, et c'est un peu ce qui ressort de quelques interventions sur ce fil. Mon but n'était pas d'être méprisante ni de faire une généralisation, mais d'interroger ceux qui enseignent dans le supérieur.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
pseudo-intello a écrit:La misère intellectuelle, je l'imagine sans peine.
Je l'ai dit sur un autre topic, mais la semaine dernière, sur mes 50 élèves de 4e, par un n'a réussi à placer Charlemagne avec moins de 500 ans de marge d'erreur. Alors que c'est la date la plus facile de l'histoire de France, à égalité avec Marignan. Alors je suis dans un département à la ramasse, mais j'ai néanmoins un ou deux enfants Camif parmi ces 50 élève, et ne suis pas en REP...
Il n'y a aucune raison pour que tout le retard soit comblé d'ici leur bac.
Qu'un grand nombre d'étudiants soit bien mal préparé à des études supérieures, cela ne devrait pas être tenu pour autre chose qu'un secret de polichinelle.
La misère matérielle, c'est autre chose. Ce sont les étudiants qui, même avec un “petit boulot”, ne font qu'un repas par jour et ont du mal à se vêtir comme à se déplacer (et la multiplication des “stages” n'arrange rien) et, bien évidemment, à se loger. Ceux-là ne peuvent pas assister à tous les cours, puisqu'ils travaillent, et ont bien du mal à “rattraper” (bel euphémisme), des cours qu'ils ont aussi du mal à suivre. Les deux étant souvent mis en conjonction, cela explique bien des échecs.
D'ailleurs, quel est le taux d'échec en licence ? Et quels “moyens” y sont alloués (à part des formes de “tutorat” dont l'effet est à l'évidence nul depuis 15 ans au moins) ? Et que font les gouvernements successifs depuis 20 ans à part diminuer le nombre de postes d'enseignants relativement à l'augmentation des effectifs ?
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Si tu vales valeo.
- frimoussette77Guide spirituel
Ces personnes qui se présentent au CAPES, même sans l'avoir, ont quand même un bac plus 5. Lire un compte-rendu de Capes peut faire peur.Mina a écrit:epekeina.tes.ousias a écrit:Mina a écrit:Nicétas a écrit:Pour enseigner en licence de Lettres, je recommande sans hésiter la prépa (connue en tant qu'élève). Il y a une misère sociale et intellectuelle terrible chez beaucoup d'étudiants de L1 et de L2, on se sent souvent très impuissant (à titre personnel, je souffre de mon inutilité) et les quelques étudiants excellents (car il y en a toujours) ont bien du mérite... en plus la plupart de leurs devoirs sont maintenant effectués en 1h ou 2h, quasi plus d'examen, bref en termes de qualité de formation il n'y a pas photo... En revanche, les choses changent à partir de la L3.
Entre ce témoignage et celui de DesolationRow, c'est triste de constater la dégradation du 1er cycle universitaire. C'est à ce point?
Que veux-tu dire, Nicétas, quand tu évoques la misère sociale et intellectuelle?
Ceci dit, quand on lit par ailleurs que des candidats au CRPE associent l'adjectif "chancelant" à quelque chose en rapport avec la chance, il y a de quoi s'interroger ou s'inquiéter...
C'est tout de même incroyable cette manie de citer le CRPE : non seulement c'est à peu près dans toutes les licences (j'ai quand même eu le temps de le voir dans des UE interlicence), mais qui plus est, ce ne sont pas les préparationnaires du CRPE (que je suis depuis plus de 25 ans) qui sont les plus concernés.
À trop lire le Figaro, qui se fonde sur des rapports de jury dénonçant les candidats insuffisants (et surtout dans des académies déficitaires), c'est-à-dire ceux qui n'ont pas le concours, pour les confondre avec les lauréats du concours, on stigmatise par généralisation les PE : très exactement ce dont l'idéologie actuellement au pouvoir a besoin pour pouvoir continuer à les payer misérablement et au lance-pierre.
Désolée, je ne voulais pas stigmatiser tous les PE, bien sûr. J'ai simplement évoqué des candidats, sans être une lectrice du Figaro, mais parce qu'en ce moment pas mal d'articles paraissent sur la baisse du niveau aux concours de recrutement (CRPE ou autre).
Je posais juste la question, parce qu'éloignée du milieu universitaire, il est difficile de se rendre compte du niveau des étudiants, et c'est un peu ce qui ressort de quelques interventions sur ce fil. Mon but n'était pas d'être méprisante ni de faire une généralisation, mais d'interroger ceux qui enseignent dans le supérieur.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
frimoussette77 a écrit:
Ces personnes qui se présentent au CAPES, même sans l'avoir, ont quand même un bac plus 5. Lire un compte-rendu de Capes peut faire peur.
À peu près autant qu'avoir certains d'entre eux en cours de prépa CAPES…
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Si tu vales valeo.
- TulipiaNiveau 7
Pour ma part, je suis allée en CPGE après avoir fait quelques heures d’immersion à la fac en terminale et répondu à des questions auxquelles les étudiants de L2 n’arrivaient pas à répondre en TD de thème.
Une fois arrivée à la fac en L3, grande déception face au niveau des étudiants et leur grand manque de motivation et de véritable intérêt pour les disciplines… Un grand manque de curiosité intellectuelle. Comme s’ils étaient là par hasard et attendaient que ça se passe, sans s’investir dans l’approfondissement des connaissances linguistiques, sans séjour à l’étranger.
Bref, j’ai tout de même passé une très bonne année de L3 car avec mes amis de CPGE, on s’est investis à fond et les enseignants étaient ravis. Mais si j’avais rejoint les bancs de la fac en L1, le manque de stimulation, de curiosité intellectuelle et le niveau bien trop bas auraient été très pesants. Si c’était à refaire, je le referais.
Une fois arrivée à la fac en L3, grande déception face au niveau des étudiants et leur grand manque de motivation et de véritable intérêt pour les disciplines… Un grand manque de curiosité intellectuelle. Comme s’ils étaient là par hasard et attendaient que ça se passe, sans s’investir dans l’approfondissement des connaissances linguistiques, sans séjour à l’étranger.
Bref, j’ai tout de même passé une très bonne année de L3 car avec mes amis de CPGE, on s’est investis à fond et les enseignants étaient ravis. Mais si j’avais rejoint les bancs de la fac en L1, le manque de stimulation, de curiosité intellectuelle et le niveau bien trop bas auraient été très pesants. Si c’était à refaire, je le referais.
- PofekkoNiveau 7
Peut-être que seuls 30% de nos bacheliers devraient suivre des études supérieures tout simplement non?
Seuls 5% des bacs pro en BTS et 50% des technos en BUT. Et les autres direz-vous? Apprendre un métier utile et manuel, enrichissant tant intellectuellement que professionnellement. Trop d'élèves dans le supérieur et en voie générale et technologique. Pas assez en pro. Le niveau remonterait dans toutes les filières, le chômage baisserait, les déficits se combleraient, l'état providence pourrait survivre et la France pourrait au passage se reindistrialiser.
Seuls 5% des bacs pro en BTS et 50% des technos en BUT. Et les autres direz-vous? Apprendre un métier utile et manuel, enrichissant tant intellectuellement que professionnellement. Trop d'élèves dans le supérieur et en voie générale et technologique. Pas assez en pro. Le niveau remonterait dans toutes les filières, le chômage baisserait, les déficits se combleraient, l'état providence pourrait survivre et la France pourrait au passage se reindistrialiser.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Pofekko a écrit:Peut-être que seuls 30% de nos bacheliers devraient suivre des études supérieures tout simplement non?
Seuls 5% des bacs pro en BTS et 50% des technos en BUT. Et les autres direz-vous? Apprendre un métier utile et manuel, enrichissant tant intellectuellement que professionnalisant. Trop d'élèves dans le supérieur et en voie général et technologique. Pas assez en pro. Le niveau remonterait dans toutes les filières, le chômage baisserait, les déficits se combleraient, l'état providence pourrait survivre et la France pourrait au passage se reindistrialiser.
Mais si le taux d'échec en L est bien d'environ 60%, c'est que l'on n'en est pas loin en réalité… Et pourquoi sont-ils là sinon parce qu'ils coûtent beaucoup moins cher que dans d'autres filières, en particulier professionnelles ?
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Si tu vales valeo.
- PofekkoNiveau 7
Le problème est que l'enseignement supérieur est vidé de son sens. C'est un outil de gestion de flux de jeunes. Mieux là qu'à Pôle Emploi. La prépa est aujourd'hui une formation d'excellente qualité, débouché naturel des voies générales et techno dans certains cas (ECT, prépa intégrée ingé). La fac est devenue une poubelle dans l'esprit de nombreux jeunes et de leurs parents. Trop de réorientation, trop échec, trop de misère. Nos universités sont à l'agonie. Les élèves qui en sortent sont déçus et décevants. L'enseignement supérieur n'est pas pour tous, tout comme l'enseignement pro ne l'est pas non plus. Je suis un piètre manuel et suis impressionné par les mécanos, électriciens, cuisiniers qui savent tant de chose que je ne capte pas. J'étais adapté pour l'enseignement supérieur mais pas pour le pro. Il n'y a pas de hiérarchie d'intelligence. Mais pour être honnête, si mes enfants voulaient aller dans le pro, je leur déconseillerais, idem L1 (sauf médecine ou double licence). J'ai enseigné en complément de service deux ans en pro. Cette voie est ravagée et je ne parle même pas des élèves. Bref, prépa choix numéro 1 par défaut.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Pofekko a écrit:Le problème est que l'enseignement supérieur est vidé de son sens. C'est un outil de gestion de flux de jeunes. Mieux là qu'à Pôle Emploi. La prépa est aujourd'hui une formation d'excellente qualité, débouché naturelle des voies générales et techno dans certains cas (ECT, prépa intégrée ingé). La fac est devenue une poubelle dans l'esprit de nombreux jeunes et de leurs parents. Trop de réorientation, trop échec, trop de misère. Nos universités sont à l'agonie. Les élèves qui en sortent sont déçus et décevants. L'enseignement supérieur n'est pas pour tous, tout comme l'enseignement pro ne l'est pas non plus. Je suis un piètre manuel et suis impressionné par les mécanos, électriciens, cuisiniers qui savent tant de chose que je ne capte pas. J'étais adapté pour l'enseignement supérieur mais pas pour le pro. Il n'y a pas de hiérarchie d'intelligence. Mais pour être honnête, si mes enfants voulaient aller dans le pro, je leur déconseillerais, idem L1 (sauf médecine ou double licence). J'ai enseigné en complément de service deux ans en pro. Cette voie est ravagée et je ne parle même pas des élèves. Bref, prépa choix numéro 1 par défaut.
Dans la mesure où la dépense par étudiants de classes prépa est de 50% supérieure à la dépense moyenne pour un étudiant d'université, les premiers étant soigneusement sélectionnés, les autres allant où ils peuvent, c'est même devenu un effet de système.
Quant aux formations professionnelles, on devrait se demander où elles sont et dans quel état ? Car enfin, chacun devrait savoir que les IUT ont été intégrés (de force) aux universités : ce qui n'est pas anodin (à court ou moyen terme, on sait ce que cela veut dire).
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Si tu vales valeo.
- PofekkoNiveau 7
Merci. On en revient donc à mon point de départ. Trop d'étudiants en fac donc saupoudrage de moyens par tête de pipe. Il est anormal de n'investir que 10000 euros par élève et par an. Donc soit on multiplie par 3 le budget, soit on divise par 3 le nombre d'élèves....
D'autant que j'en suis sûr, nous n'avons pas besoin d'autant de bac +2,3,4,5...
D'ailleurs, beaucoup d'élèves, au fond de leur cœur, ne le souhaitent pas non plus...
D'autant que j'en suis sûr, nous n'avons pas besoin d'autant de bac +2,3,4,5...
D'ailleurs, beaucoup d'élèves, au fond de leur cœur, ne le souhaitent pas non plus...
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Pofekko a écrit:Merci. On en revient donc à mon point de départ. Trop d'étudiants en fac donc saupoudrage de moyens par tête de pipe. Il est anormal de n'investir que 10000 euros par élève et par an. Donc soit on multiplie par 3 le budget, soit on divise par 3 le nombre d'élèves....
D'autant que j'en suis sûr, nous n'avons pas besoin d'autant de bac +2,3,4,5...
D'ailleurs, beaucoup d'élèves, au fond de leur cœur, ne le souhaitent pas non plus...
Mais c'est ce qui est en cours. Seule la méthode diffère. Aucun politique ne pourrait décider de laisser 50 à 70% des lycéens sans rien à faire après le bac (car enfin : où les mettrait-on ? où sont les institutions qui pourraient les accueillir ?) — ne serait-ce que parce que la très grande majorité de la population serait contre. Ce serait se tirer une balle dans le pied. On est toujours pour dégraisser les études d'un certain nombre d'étudiants sauf quand cela concerne sa propre famille.
Mieux vaut donc les parquer dans des universités que l'on laisse lentement s'étouffer financièrement : cela revient au même et l'on a du même coup une institution à blâmer (en faisant oublier qu'on la gouverne, ça passe comme une lettre à la poste). Et pendant ce temps, on crée un guichet ouvert de “l'alternance” où l'on déverse des sommes considérables (même la cour des comptes s'en est aperçu).
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- PofekkoNiveau 7
Je suis tellement écoeuré quand vient le temps de l'orientation de voir les critères de choix de certains...les retours d'élèves m'effraient aussi. Je me demande si mes enfants devraient être scolarisés en France après le bac (mais ce n'est pas le même prix). Le dilemme est là : gratuit mais pas terrible, ou payant et potentiellement mieux. Quand je vois le succès des Bachelors privés notamment en école de commerce, il y a vraiment un marché. Les élèves fuient l'effort et ceux qui ont les moyens achètent leur diplôme.
- CleroliDoyen
Est-ce encore une date apprise en primaire ou au collège ? Je m'interroge lorsque je vois ce qu'apprend ma fille en HG en 6ème (c'est inquiétant, surtout lorsque je compare avec ce que faisaient ses sœurs, 10 ans plus tôt).pseudo-intello a écrit:La misère intellectuelle, je l'imagine sans peine.
Je l'ai dit sur un autre topic, mais la semaine dernière, sur mes 50 élèves de 4e, par un n'a réussi à placer Charlemagne avec moins de 500 ans de marge d'erreur. Alors que c'est la date la plus facile de l'histoire de France, à égalité avec Marignan. Alors je suis dans un département à la ramasse, mais j'ai néanmoins un ou deux enfants Camif parmi ces 50 élève, et ne suis pas en REP...
Il n'y a aucune raison pour que tout le retard soit comblé d'ici leur bac.
Quant à sa primaire, ma fille m'a dit qu'elle n'avait jamais entendu parler de Charlemagne (la maîtresse de CM1 a zappé les cours d'HG pour récupérer le retard dû au confinement et celle de CM2 a étudié la révolution industrielle).
- frimoussette77Guide spirituel
Je parlais avec un papa de jeunes enfants. Sa petite dernière au CP ne lit pas encore bien mais on la chronomètre pour qu'elle lise vite. Il était effondré. On croit qu'on a touché le fond mais finalement pas.Cleroli a écrit:Est-ce encore une date apprise en primaire ou au collège ? Je m'interroge lorsque je vois ce qu'apprend ma fille en HG en 6ème (c'est inquiétant, surtout lorsque je compare avec ce que faisaient ses sœurs, 10 ans plus tôt).pseudo-intello a écrit:La misère intellectuelle, je l'imagine sans peine.
Je l'ai dit sur un autre topic, mais la semaine dernière, sur mes 50 élèves de 4e, par un n'a réussi à placer Charlemagne avec moins de 500 ans de marge d'erreur. Alors que c'est la date la plus facile de l'histoire de France, à égalité avec Marignan. Alors je suis dans un département à la ramasse, mais j'ai néanmoins un ou deux enfants Camif parmi ces 50 élèves, et ne suis pas en REP...
Il n'y a aucune raison pour que tout le retard soit comblé d'ici leur bac.
Quant à sa primaire, ma fille m'a dit qu'elle n'avait jamais entendu parler de Charlemagne (la maîtresse de CM1 a zappé les cours d'HG pour récupérer le retard dû au confinement et celle de CM2 a étudié la révolution industrielle).
- Isis39Enchanteur
Cleroli a écrit:Est-ce encore une date apprise en primaire ou au collège ? Je m'interroge lorsque je vois ce qu'apprend ma fille en HG en 6ème (c'est inquiétant, surtout lorsque je compare avec ce que faisaient ses sœurs, 10 ans plus tôt).pseudo-intello a écrit:La misère intellectuelle, je l'imagine sans peine.
Je l'ai dit sur un autre topic, mais la semaine dernière, sur mes 50 élèves de 4e, par un n'a réussi à placer Charlemagne avec moins de 500 ans de marge d'erreur. Alors que c'est la date la plus facile de l'histoire de France, à égalité avec Marignan. Alors je suis dans un département à la ramasse, mais j'ai néanmoins un ou deux enfants Camif parmi ces 50 élève, et ne suis pas en REP...
Il n'y a aucune raison pour que tout le retard soit comblé d'ici leur bac.
Quant à sa primaire, ma fille m'a dit qu'elle n'avait jamais entendu parler de Charlemagne (la maîtresse de CM1 a zappé les cours d'HG pour récupérer le retard dû au confinement et celle de CM2 a étudié la révolution industrielle).
De quoi t’inquiètes-tu ? On fait à peu de choses près la même chose qu’il y a 10 ans.
- Lord StevenExpert
Même si l'auteur du message initial a été banni, jamais je ne conseillerais une prépa. Le flicage, très peu pour moi. Pour moi la fac a été synonyme de liberté, même si forcément cela implique une grande autonomie et un travail personnel intense. Mais un pur sentiment de liberté alors que je le serais senti prisonnier en prépa et que j'aurais sans doute échoué. J'ai brillamment réussi à l'agrégation,'j'aurais été en échec en prépa. Mais c'était certes il y à longtemps. Mais après le lycée où le système de flicage a été pour moi insupportable, la fac a été pour moi une vraie bulle d'air, une libération, et un tremplin vers la réussite. Je n'ai jamais conseillé la prépa à aucun élève. Après, j'imagine que si on aime être fliqué - pardon, encadré - j'imagine que c'est très bien. Mais oui, l'université implique une véritable curiosité personnelle pour réussir dans une matière littéraire. J'ai eu des profs assez mauvais - mais ce n'est pas bon plus ce qui manque en prépa, ce que fait une collègue en prépa en première année est peu ou prou ce que je demande à mes secondes, même si j'ai conscience d'être hors sol, le problème ne doit pas venir que de moi....
Cela dit,'je parle d'un temps que les moins de 20 ans... etc etc
Cela dit,'je parle d'un temps que les moins de 20 ans... etc etc
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If you play with a cat, you should mind his scratch
- CleroliDoyen
Je m'interroge plus que je ne m'inquiète. J'étais en congé maternité l'année où ma seconde fille était en 6ème et j'ai pu la suivre cette année là. Je me souviens parfaitement de ce qu'elle avait à apprendre en HG et, sincèrement, ce n'est pas comparable à ce qui est demandé à ma petite dernière (effet prof plus qu'effet programme ?).Isis39 a écrit:De quoi t’inquiètes-tu ? On fait à peu de choses près la même chose qu’il y a 10 ans.
Je ne suis donc pas surprise que les élèves ne soient pas capables de citer certaines dates de l'histoire de France.
J'ai adoré la fac et mes deux aînées sont à la fac et contentes d'y être (études de santé pour les 2, après un an de prépa suivie d'une LAS pour l'une d'entre elles -ma fille est entrée en prépa sans conviction, sur les conseils de ses profs -excellente élève, sans projet d'études- et le nôtre). Elle ne regrette pas cette expérience mais cela ne lui convenait pas du tout.Lord Steven a écrit:Même si l'auteur du message initial a été banni, jamais je ne conseillerais une prépa. Le flicage, très peu pour moi. Pour moi la fac a été synonyme de liberté, même si forcément cela implique une grande autonomie et un travail personnel intense.
Les retours de mes élèves sérieux sur la fac sont également bons, contrairement à l'IUT.
C'est vrai que de nombreux élèves n'y ont pas leur place mais c'était déjà le cas "de mon temps" (début années 90).
- MatteoNiveau 10
Je suis allé à la fac, j'ai pu glander autant que possible et valider dans le top 10% deux licences en même temps sans réviser. Puis je me suis vautré à l'agrégation et doit rattraper à 30 ans ce que je n'ai pas fait à 20. Donc non la fac, mauvaise idée. Je parle des disciplines littéraires, en droit et médecine ça se tient encore.
- RogerMartinBon génie
DesolationRow a écrit:Maroussia a écrit:Cette phrase est complètement démoralisante.DesolationRow a écrit:J’enseigne à la fac, et je conseille la prépa.
Désolée, DesolationRow
Je sais
Je conseille d’éviter les deux premières années de licence, en fait.
Je ne suis pas aussi catégorique, sauf justement pour les profils qui veulent ensuite passer les concours de l'enseignement, et qui ne constituent plus qu'une petite minorité parmi nos promos (en anglais, en tout cas, depuis à peu près 2010, cette diminution s'est accélérée et là il n'y a plus que quelques M qui veuillent passer l'agrégation, avant c'était l'écrasante majorité, et le cas de la tête de promo toute entière).
La quantité de devoirs longs sur table en prépa, très bon entraînement pour les concours, peut justifier de ne se spécialiser qu'à partir de la L3. Mais je vois les programmes qu'on couvre en L1 et L2, et les conditions de travail : les très bon.ne.s étudiant.e.s y trouvent leur compte, et je vois régulièrement à SU quelques rares préparationnaires à l'agrég qui ont fait la L1-L2 chez nous : en général ça se passe vraiment très bien au concours.
Pour cela, il faut posséder dès la L1 une énorme discipline personnelle et une bonne méthode de travail, que la prépa permet d'acquérir, c'est certain. En revanche, pour bien vivre une prépa littéraire, il faut être disposé.e à bosser à fond sans trop se poser de questions, en s'en remettant entièrement à l'équipe enseignante et en acceptant le principe de travailler toutes les matières.
Bref, je rejoins assez ce que dit Lord Steven -- perso j'ai adoré la prépa, avec des enseignants vraiment extraordinaires, du latin, l'impression d'avoir toujours du pain sur la planche, etc., mais je vois parmi nos têtes de promo des tempéraments à qui cela n'aurait pas du tout convenu, et qui pourtant bossent dur à la fac.
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
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Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- CasparProphète
Pour nuancer ce que j'ai dit plus haut, c'est vrai que je suis arrivé avec plaisir en licence après deux ans de prépa, bien content de ne plus faire que de l'anglais, de découvrir la linguistique anglaise, la civi et...un peu plus de liberté en effet.
- dandelionVénérable
J’avoue avoir également préféré la liberté de la fac à la prépa. Je ne sais pas si, à la réflexion, je n’aurais pas mieux réussi en ne faisant que de l’anglais à la fac. J’ai eu l’agrégation jeune, mais pas spécialement brillamment. En prépa nous n’avions qu’assez peu d’heures d’anglais et nous faisions peu de grammaire et de phonétique.
En prépa, on n’a qu’un professeur par matière, ce qui peut être un tue-l’amour (c’est même pour ça que j’ai fait de l’anglais plutôt que du français, j’étais inscrite en fac de français en HKH).
Par contre, j’ai fait deux licences de front et je ne regrette pas la culture générale acquise en prépa (qui m’a aidée lors d’un des oraux de l’agrégation notamment).
Avantage de la prépa: continuer de faire plusieurs matières, ce qui peut permettre d’affiner son choix si on n’est pas sûr (et aussi si on croit être sûr mais qu’en fait non, comme c’était mon cas). Beaucoup d’heures d’enseignement, des enseignants de très bon niveau, pas de vacataires si ce n’est pour les colles. Locaux plus rassurants, dans la continuité du lycée. Autre avantage, sur Parcoursup: demander des prépas ajoute des sous-choix, ce qui permet de maximiser ses chances.
Inconvénient: le manque de liberté, le formalisme, les horaires très lourds, le sentiment d’être toujours au lycée, et pas vraiment un jeune adulte.
J’ajoute qu’il y a prépa et prépa et fac et fac. Une petite prépa de province ou une université renommée? Une prépa près de chez soi ou avec de longs trajets?
Je n’avais pas d’autre choix que de faire les trajets vers la fac (1H30 aller), alors que la prépa était accessible en métro.
Bref, il faut réfléchir à pas mal d’aspects et sans doute est-il raisonnable d’inclure des prépas dans les choix de Parcoursup, quitte à se raviser ensuite.
En prépa, on n’a qu’un professeur par matière, ce qui peut être un tue-l’amour (c’est même pour ça que j’ai fait de l’anglais plutôt que du français, j’étais inscrite en fac de français en HKH).
Par contre, j’ai fait deux licences de front et je ne regrette pas la culture générale acquise en prépa (qui m’a aidée lors d’un des oraux de l’agrégation notamment).
Avantage de la prépa: continuer de faire plusieurs matières, ce qui peut permettre d’affiner son choix si on n’est pas sûr (et aussi si on croit être sûr mais qu’en fait non, comme c’était mon cas). Beaucoup d’heures d’enseignement, des enseignants de très bon niveau, pas de vacataires si ce n’est pour les colles. Locaux plus rassurants, dans la continuité du lycée. Autre avantage, sur Parcoursup: demander des prépas ajoute des sous-choix, ce qui permet de maximiser ses chances.
Inconvénient: le manque de liberté, le formalisme, les horaires très lourds, le sentiment d’être toujours au lycée, et pas vraiment un jeune adulte.
J’ajoute qu’il y a prépa et prépa et fac et fac. Une petite prépa de province ou une université renommée? Une prépa près de chez soi ou avec de longs trajets?
Je n’avais pas d’autre choix que de faire les trajets vers la fac (1H30 aller), alors que la prépa était accessible en métro.
Bref, il faut réfléchir à pas mal d’aspects et sans doute est-il raisonnable d’inclure des prépas dans les choix de Parcoursup, quitte à se raviser ensuite.
- DesolationRowEmpereur
RM a raison de nuancer mon propos
Je vois dans les deux premières années de ma licence de LC de très bons étudiants, qui sont très contents de la fac. Mais ils sont tout de même pris dans un groupe dont la dynamique d’ensemble est assez médiocre, malheureusement, et n’encourage pas à se donner à fond. Il leur est facile et tentant de se reposer sur leurs lauriers (assez maigres), pendant que les étudiants de prépa carburent et prennent de l’avance… qui se voit en L3, quand les deux filières se rejoignent.
Je suis aussi un peu biaisé par le fait qu’une bonne partie de nos promos passent encore des concours de l’enseignement - et là, avoir fait une prépa est un avantage - qui se réduit, dans la mesure où les concours n’ont plus guère de concours que de nom, et qu’il faut se donner beaucoup de mal par exemple pour rater le capes de LM - mais l’agrégation de LC, en revanche, reste un concours difficile.
Donc je conseillerais quand même la prépa à qui veut acquérir une discipline de travail et niveau de base vraiment solide - mais on peut évidemment être très heureux à la fac ; ça demande seulement une discipline personnelle que peu d’étudiants de 18 ans, quand même.
Je vois dans les deux premières années de ma licence de LC de très bons étudiants, qui sont très contents de la fac. Mais ils sont tout de même pris dans un groupe dont la dynamique d’ensemble est assez médiocre, malheureusement, et n’encourage pas à se donner à fond. Il leur est facile et tentant de se reposer sur leurs lauriers (assez maigres), pendant que les étudiants de prépa carburent et prennent de l’avance… qui se voit en L3, quand les deux filières se rejoignent.
Je suis aussi un peu biaisé par le fait qu’une bonne partie de nos promos passent encore des concours de l’enseignement - et là, avoir fait une prépa est un avantage - qui se réduit, dans la mesure où les concours n’ont plus guère de concours que de nom, et qu’il faut se donner beaucoup de mal par exemple pour rater le capes de LM - mais l’agrégation de LC, en revanche, reste un concours difficile.
Donc je conseillerais quand même la prépa à qui veut acquérir une discipline de travail et niveau de base vraiment solide - mais on peut évidemment être très heureux à la fac ; ça demande seulement une discipline personnelle que peu d’étudiants de 18 ans, quand même.
- PrezboGrand Maître
On voit que nous sommes sur un forum d'enseignants : personne n'envisage l'hypothèse qu'il y ait des étudiants désireux de s'inscrire à la fac JUSTEMENT pour ne pas travailler trop intensément.
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