- AudreyOracle
Youpi, mon collège obtient le score merveilleux de 84 ! On est le 3e score le plus bas de tout le département, sur 65 collèges. Ça rejoint ce qu'on supposait, ce qu'on constate dans nos classes et dans les échanges avec les familles... et ça fend le coeur aussi.
- LaotziSage
kazamasogetsu a écrit:lene75 a écrit:Les écoles privées existaient avant l'effondrement de l'école publique. Je revois encore ma grand-mère dire que jamais elle n'aurait mis ses enfants "chez les curés" ou "à l'école libre", parce que c'étaient des "écoles de cancres". Les choses ont bien changé, pourtant nous sommes dans le même coin. Le privé se positionne là où le public ne se positionne pas : il prend les élèves à problèmes quand le public tient la route et le élèves sérieux quand il n'est plus possible de travailler correctement dans le public (+ quelques enfants par conviction religieuse, mais c'est minoritaire). Encore une fois les gens préfèrent largement mettre leurs enfants dans le public gratuit et près de chez eux quand ils le peuvent. Le privé ne peut par définition arriver qu'en deuxième intention. L'explosion de la demande pour le privé n'est pas la cause mais la conséquence de l'effondrement de l'école publique.
...mais plutôt que d'ouvrir les yeux et de regarder pourquoi et comment les politiques éducatives amènent inévitablement à l'effondrement, attesté notamment par les études internationales accablantes, aussi bien sur le plan pédagogique que du bien-être des élèves comme des enseignants, "on" préfère taper sur le méchant pseudo-privé qui serait la cause de tout.
Je noterais juste qu'il est inutile de s'echarper la dessus. Les pretendues "valeurs" de certains, bourrées de failles et de paradoxes comme l'ont souligné d'autres sur ce fil, ne sont finalement que des grands idéaux politico-ideologiques, je ne considère pas avoir à en débattre, il n'y a rien à justifier (eux mêmes sont bien embêtés pour se justifier de façon cohérente) . Car à l'heure du choix les gens sont pragmatiques. Et c'est ça qui "tue" le débat. Ce que les détracteurs du pseudo-privé essaient d'éviter de voir c'est que leur idéal n'est que le leur. Leur si formidable mixité, qui en veut vraiment à part eux? Sûrement pas les familles. Tout ce qu'elle veulent c'est la meilleure scolarité possible pour leurs rejetons et c'est bien naturel. La mixité( ou non) sociale n'est pas un paramètre, tout le monde s'en fiche en réalité. Si on peut aller à Henri IV ou LLG ok sinon pourquoi pas le privé. C'est se voiler la face que d'oublier que tout ce cirque se fait contre la volonté des familles qui s'en moquent et ne cherchent que l'intérêt de leir enfant.
C'est beau le "choix", le "pragmatisme", ou même la "meilleure scolarité possible" (ou encore comme ça a été dit par d'autres "se préoccuper de la scolarité de ses enfants"). Comme s'il existait pour tout le monde, ce choix... Tout ceux qui ne font pas partie des privilégiés (y compris en termes culturel comme les enseignants) aimeraient bien avoir des établissements avec davantage de mixité sociale.
Encore une fois, bien entendu qu'à titre individuel, il est tout à fait compréhensible que chacun cherche à sauver sa peau (s'il considère qu'échapper au collège public du coin permet de sauver sa peau).
Mais c'est pour cela qu'il existe un État, qui doit chercher l'intérêt général. Et cet intérêt général, je ne crois pas qu'il aille dans le sens qui celui qui prévaut actuellement.
Je trouve cela triste que le fait de dénoncer les très grandes inégalités d'IPS entre établissement, et donc le fait que les collèges privés, dans leur très grande majorité, ne soient pas des lieux de mixité sociale, c'est avoir "de grands idéaux politico-idéologiques".
Mais je suis convaincu que la ghetthoïsation d'une partie des établissements est la cause (ou une des causes) de leur délabrement, et pas la conséquence. C'est une grande différence d'appréciation avec certains.
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- LangelotNiveau 9
Il y a des très grandes inégalités d'IPS entre établissements public dans une même ville.
Faut-il un IPS à peu près équivalent pour tous les établissements scolaires d' une même commune ?
Faut-il un IPS à peu près équivalent pour tous les établissements scolaires d' une même commune ?
- lene75Prophète
J'ai du mal à comprendre ce double discours. D'un côté on lit tous les topics sur lesquels les enseignants se plaignent des réformes, du laxisme, de l'incurie des programmes, des "incivilités", de l'ingérable hétérogénéité, de l'inclusion sans moyens dans des classes à 35, du niveau déplorable de élèves, des classes sans prof, et j'en passe. On a même des tas d'appels et secours de collègues qui ne s'en sortent par avec leurs classes et des collègues qui envisagent de quitter le navire tellement les conditions d'enseignement sont mauvaises. D'un autre côté on nous dit que tout est tellement merveilleux dans le public que chacun devrait rêver de mettre ses propres enfants dans ces classes dans lesquelles il est impossible de faire cours, dans lesquelles les petits élèves gentils sont en souffrance, ou dans ces autres classes dans lesquelles ce qu'on apprend est d'un niveau tellement faible que les parents doivent tout reprendre le soir et qu'il faudrait imposer à tous les enfants de France de subir ça pour qu'aucun, vraiment aucun, ne puisse prétendre à un enseignement de qualité.
Ce n'est pas en contraignant les gens à y mettre leurs enfants qu'on masquera l'échec des politiques éducatives de ces dernières décennies. Il ne suffit pas de casser le thermomètre pour guérir. D'autant qu’il y a public et public et que, soyez-en sûrs, nos ministres et l'élite financière ne mettront jamais leurs enfants dans ces classes. Si on organise une grande transhumance pour obliger les élèves des quartiers ou des régions privilégiées à être scolarisés dans les cités chaudes de RP (on est déjà dans l’utopie la plus invraisemblable) ET si le privé sous contrat disparaît, ils iront dans le hors contrat, et si le hors contrat est interdit, ils iront en Suisse ou ailleurs. Je ne me fais aucun souci pour eux. On ne peut pas contraindre ceux qui en ont les moyens à sacrifier l'éducation de leurs enfants. Au pire du pire ils émigreront pour de bon. On n'y contraindra que les classes moyennes, peut-être les cadres et les professions libérales, mais pas les dirigeants de ce monde.
Soyons sérieux : combien d'entre vous ont vraiment laissé leurs enfants une scolarité entière dans des classes infectes sans réagir ? Combien d'entre vous ont laissé leurs enfants dans l'école au bout du 10e enseignant différent dans l'année (vécu par un collègue : sa fille a eu 11 enseignants différents dans l'année... elle a fait la rentrée suivante dans le privé) ? Combien d'entre vous ont renoncé à reprendre les bases avec leurs enfants quand l'école était défaillante par solidarité avec ceux qui n'en ont pas les moyens ?
Ce n'est pas en nivelant par le bas qu'on résoudra les problèmes. Et l'effondrement du niveau des élèves français, y compris des meilleurs, n'est pas du tout dans l'intérêt collectif. Ce qui serait dans l'intérêt collectif, c'est une école publique exigeante pour tous, pas d'obliger tout le monde à subir une école défaillante. En attendant et tant que les réformes successives ne font que ramer en sens inverse, ou plutôt nous propulser à pleins gaz en sens inverse, qui sommes-nous pour critiquer les gens qui fuient ce que nous dénonçons tous les jours et contre quoi nous essayons de nous battre avec nos petits moyens ?
Je pourrais hypocritement me vanter de n'avoir jamais scolarisé aucun de mes enfants dans le privé. Mais d'une part je n'hésiterai pas une seconde à le faire si l'occasion se présente, et d'autre part ce serait omettre de préciser qu'il y a public et public et qu’autant j'ai déjà eu des enfants d'enseignants, et même de collègues, dans des classes choupinettes, autant je n'en ai étrangement encore jamais eu dans mes classes atroces. Simple coïncidence, je suppose.
Ce n'est pas en contraignant les gens à y mettre leurs enfants qu'on masquera l'échec des politiques éducatives de ces dernières décennies. Il ne suffit pas de casser le thermomètre pour guérir. D'autant qu’il y a public et public et que, soyez-en sûrs, nos ministres et l'élite financière ne mettront jamais leurs enfants dans ces classes. Si on organise une grande transhumance pour obliger les élèves des quartiers ou des régions privilégiées à être scolarisés dans les cités chaudes de RP (on est déjà dans l’utopie la plus invraisemblable) ET si le privé sous contrat disparaît, ils iront dans le hors contrat, et si le hors contrat est interdit, ils iront en Suisse ou ailleurs. Je ne me fais aucun souci pour eux. On ne peut pas contraindre ceux qui en ont les moyens à sacrifier l'éducation de leurs enfants. Au pire du pire ils émigreront pour de bon. On n'y contraindra que les classes moyennes, peut-être les cadres et les professions libérales, mais pas les dirigeants de ce monde.
Soyons sérieux : combien d'entre vous ont vraiment laissé leurs enfants une scolarité entière dans des classes infectes sans réagir ? Combien d'entre vous ont laissé leurs enfants dans l'école au bout du 10e enseignant différent dans l'année (vécu par un collègue : sa fille a eu 11 enseignants différents dans l'année... elle a fait la rentrée suivante dans le privé) ? Combien d'entre vous ont renoncé à reprendre les bases avec leurs enfants quand l'école était défaillante par solidarité avec ceux qui n'en ont pas les moyens ?
Ce n'est pas en nivelant par le bas qu'on résoudra les problèmes. Et l'effondrement du niveau des élèves français, y compris des meilleurs, n'est pas du tout dans l'intérêt collectif. Ce qui serait dans l'intérêt collectif, c'est une école publique exigeante pour tous, pas d'obliger tout le monde à subir une école défaillante. En attendant et tant que les réformes successives ne font que ramer en sens inverse, ou plutôt nous propulser à pleins gaz en sens inverse, qui sommes-nous pour critiquer les gens qui fuient ce que nous dénonçons tous les jours et contre quoi nous essayons de nous battre avec nos petits moyens ?
Je pourrais hypocritement me vanter de n'avoir jamais scolarisé aucun de mes enfants dans le privé. Mais d'une part je n'hésiterai pas une seconde à le faire si l'occasion se présente, et d'autre part ce serait omettre de préciser qu'il y a public et public et qu’autant j'ai déjà eu des enfants d'enseignants, et même de collègues, dans des classes choupinettes, autant je n'en ai étrangement encore jamais eu dans mes classes atroces. Simple coïncidence, je suppose.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- mamieprofExpert spécialisé
zoupinette a écrit:Il y a des très grandes inégalités d'IPS entre établissements public dans une même ville.
Faut-il un IPS à peu près équivalent pour tous les établissements scolaires d' une même commune ?
Dans la ville où j'enseigne, il y a 6 gros collèges très différents en IPS. Ils sont dans des secteurs très divers en termes de prix au m2 des logements.
Le collège très très mal noté est dans une zone sans mixité sociale, uniquement constituée d'HLM et de quelques bâtiments sportifs. Il y a peu de commerces de proximité. Les résultats étaient totalement prévisibles, ils n'étonneront personne.
- mgb35Érudit
Sincèrement, @Lene75 tu es sûr que tu lis ce que les gens disent ? On a l'impression d'avoir une lobbyiste de l'enseignement privé qui essaie d'enfumer la conversation. Tu inventes une vérité alternative. C'est sidérant.
- JennyMédiateur
Je n’ai pas l’impression que ça soit plus idyllique dans le privé, au niveau des conditions de travail, Lene. Il y a au passage des postes non pourvus dans le privé aussi et davantage de contractuels. Le métier y est en crise aussi, Pourquoi as-tu choisi le public dans ce cas ?
Dans les aspects des réformes en cours qui me déplaisent fortement, il y a le fait de passer de plus en plus sur un fonctionnement local : contrôle continu, plus grande autonomie des établissements, recrutement par les CDE… Selon moi, ça ne peut que renforcer les inégalités et créer un système éducatif à deux vitesses. Tu as l’impression que je ne retrouverais pas ces aspects dans le privé ?
Les collègues fiers de leur métier dans le public, ça existe aussi. On est pas toujours obligés de dresser un portrait affreux de tous les établissements.
Dans les aspects des réformes en cours qui me déplaisent fortement, il y a le fait de passer de plus en plus sur un fonctionnement local : contrôle continu, plus grande autonomie des établissements, recrutement par les CDE… Selon moi, ça ne peut que renforcer les inégalités et créer un système éducatif à deux vitesses. Tu as l’impression que je ne retrouverais pas ces aspects dans le privé ?
Les collègues fiers de leur métier dans le public, ça existe aussi. On est pas toujours obligés de dresser un portrait affreux de tous les établissements.
- menerveOracle
Pas tous les établissements, mais il faut avouer que pour certains on hésite à y mettre nos enfants.
J'ai pour ma part mis ma fille dans le collège privé de ma ville, suite à certains problèmes. Et bien là quantité de travail demandé n'avait rien à voir avec celle du collège où j'enseigne. Elle en est sortie avec un excellent niveau notamment en langues vivantes.
De plus au niveau des parents on voyait tout de suite la différence d'éducation.... Au collège public j'ai été choquée de voir les parents attendre leurs enfants avec des canettes de bière à la main et souvent il y avait de virulents échanges verbaux. Au collège privé, tout le monde attendait bien sagement en échangeant courtoisement.
Tout n'était pas parfait, il y a eu d'autres problèmes mais au niveau des gros problèmes comportementaux et du travail, rien à redire.
Mais évidemment ce n'était qu'une expérience de comparaison entre 2 petits collèges. Je ne prétends pas généraliser.
J'ai pour ma part mis ma fille dans le collège privé de ma ville, suite à certains problèmes. Et bien là quantité de travail demandé n'avait rien à voir avec celle du collège où j'enseigne. Elle en est sortie avec un excellent niveau notamment en langues vivantes.
De plus au niveau des parents on voyait tout de suite la différence d'éducation.... Au collège public j'ai été choquée de voir les parents attendre leurs enfants avec des canettes de bière à la main et souvent il y avait de virulents échanges verbaux. Au collège privé, tout le monde attendait bien sagement en échangeant courtoisement.
Tout n'était pas parfait, il y a eu d'autres problèmes mais au niveau des gros problèmes comportementaux et du travail, rien à redire.
Mais évidemment ce n'était qu'une expérience de comparaison entre 2 petits collèges. Je ne prétends pas généraliser.
- SisypheHabitué du forum
Jenny a écrit: Le métier y est en crise aussi, Pourquoi as-tu choisi le public dans ce cas ?
Je n'aurai pas l'incorrection de répondre pour Lene mais cette question m'interpelle aussi. Mes enfants sont scolarisés dans le public pour l'instant. Mais si besoin, ils iront dans le privé. Comme Lene, je reprends régulièrement les bases. Je fais l'apprentissage systématique de la conjugaison, de la grammaire et des mathématiques à la maison durant les vacances. Je choisis des livres que j'estime indispensables pour eux.
Bref, je ne me contente pas de l'enseignement dispensé par l'école parce que je sais que, comme moi avec mes classes, les collègues n'ont pas assez de temps pour enseigner comme il le faudrait. Mon 1er, P, a été scolarisé dans une école publique très défavorisée en PS. Ils étaient trois élèves à parler français en maternelle. Le matériel et les locaux étaient beaux. Les enseignants très investis mais si nous n'avions pas quitté la région parisienne en cours d'année pour rejoindre une autre région, je ne l'aurai pas laissé dans le public l'année suivante.
J'ai choisi d'enseigner dans le public. C'est pour moi un des grands engagements de ma vie. Mais c'est un choix qui m'engage moi et non mes enfants. Je ne les sacrifierai pas sur l'autel de la République. Je suis assez peu convaincue d'une supériorité de l'enseignement reçu dans le privé. Je vois les cahiers des enfants de mes amis (ici tous les cadres sup scolarisent les enfants dans le privé dès la maternelle) et c'est souvent assez mauvais. Je vois le travail de mes collègues dans le public et souvent je me dis que j'aimerais que mes enfants aient ce collègue comme enseignant. Mais les conditions de travail qui se détériorent constamment, l'absence totale de soutien de notre hiérarchie face à ceux qui empêchent le cours de se tenir sont une réalité qui m'empêchent d'enseigner régulièrement et je vois bien que je ne suis pas la seule.
Si un de mes enfants vit cette situation, je pourrais choisir le privé. Si tous le sont, je pourrais cesser de travailler et prendre en charge moi-même leur instruction.
- FatrasNiveau 8
Sisyphe a écrit:
J'ai choisi d'enseigner dans le public. C'est pour moi un des grands engagements de ma vie. Mais c'est un choix qui m'engage moi et non mes enfants. Je ne les sacrifierai pas sur l'autel de la République.
Cette phrase de Sisyphe résume, parfaitement ce que je pense, et probablement ce que pense un certain nombre d'enseignants.
Sisyphe a écrit:
Je suis assez peu convaincue d'une supériorité de l'enseignement reçu dans le privé.
Pour moi, c'est plus compliqué : les cours sont probablement proches. Mais dans le public, au collège, bcp d'heures de cours sont perdues (cette année mon fils en 6e a perdu entre 2h et 3h de cours par semaine). De plus je pense que l'exigence de calme en classe me semble plus importante dans le privé, et cela influe sur la qualité de l'enseignement.
- MalagaModérateur
Dans ma ville, il y a quatre écoles primaires : les IPS sont de 71, 97, 111 et 128. Mes enfants sont dans l'école qui a l'IPS le plus fort. Mon fils est entré cette année au collège de la ville, qui recrute donc sur ces quatre écoles primaires. Au moins la moitié de sa classe n'est pas allée au collège public de la ville mais on choisit le collège privé de la ville d'à côté.
Le collège public de ma ville a un IPS de 91. Le collège privé de la ville d'à côté est à 134.
Ma conclusion est que les parents les plus favorisés (culturellement, financièrement) cherche à éviter ce collège public alors qu'il fonctionne très bien ; il y a rarement des postes disponibles aux mutations (donc les profs qui y sont ne cherchent pas à fuir), mon fils est ravi d'y aller, mon neveu qui vient d'entrer en seconde et qui a donc fait ses quatre ans là-bas en était ravi également. Mais évidemment, le public est plus pauvre, une partie des élèves vient du quartier très populaire de ma ville et j'imagine que cela déplait à certains.
Le collège public de ma ville a un IPS de 91. Le collège privé de la ville d'à côté est à 134.
Ma conclusion est que les parents les plus favorisés (culturellement, financièrement) cherche à éviter ce collège public alors qu'il fonctionne très bien ; il y a rarement des postes disponibles aux mutations (donc les profs qui y sont ne cherchent pas à fuir), mon fils est ravi d'y aller, mon neveu qui vient d'entrer en seconde et qui a donc fait ses quatre ans là-bas en était ravi également. Mais évidemment, le public est plus pauvre, une partie des élèves vient du quartier très populaire de ma ville et j'imagine que cela déplait à certains.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- Isis39Enchanteur
Dans mon coin, la scolarisation dans le collège privé de la ville proche est essentiellement le fait de parents souhaitant éviter un collège avec beaucoup d’enfants issus de l’immigration. Mon collège fonctionne relativement bien, avec une équipe stable. Ce n’est donc pas une histoire de pédagogie. Et cette année les 6e sont à 19.
- lene75Prophète
Tu as très bien répondu pour moi, Sisyphe, sur tous les points, et je réitère ma question : combien d'entre vous ont-ils laissé leurs enfants dans les pires classes des pires établissements ? Celles dans lesquelles les mauvais profs comme moi (mais nous sommes malheureusement nombreux à l'être) n'arrivent pas à faire cours normalement. Pourquoi les enfants d'enseignants sont-ils massivement dans les classes bilangues ou les classes choupinettes et pas dans les classes horribles ? La "mixité" c'est bien pour les autres.
J'ajouterais un autre élément, dont il n'a pas encore été question. Mais maintenant que l'instruction en famille a été pour ainsi dire supprimée, qu'elle est en tout cas sérieusement compromise, que le hors contrat est de plus en plus sur la scellette, si on s'attaque au sous contrat, alors quoi ? l'État détient alors le monopole de l'instruction des enfants (avec de plus en plus une prétention au monopole de l'éducation, avec une école qui devient une école du "savoir-être" plus que du savoir). Il a face à lui une autoroute sans aucune résistance possible. C'est ça un pays démocratique ? Je suis viscéralement attachée à la liberté, c'est-à-dire à la possibilité de faire et de penser autrement si et quand il le faut, même si à un instant t on n'en a pas besoin et même si dans une démocratie qui fonctionne bien, on ne devrait avoir besoin d'en faire usage qu'à la marge.
J'ajouterais un autre élément, dont il n'a pas encore été question. Mais maintenant que l'instruction en famille a été pour ainsi dire supprimée, qu'elle est en tout cas sérieusement compromise, que le hors contrat est de plus en plus sur la scellette, si on s'attaque au sous contrat, alors quoi ? l'État détient alors le monopole de l'instruction des enfants (avec de plus en plus une prétention au monopole de l'éducation, avec une école qui devient une école du "savoir-être" plus que du savoir). Il a face à lui une autoroute sans aucune résistance possible. C'est ça un pays démocratique ? Je suis viscéralement attachée à la liberté, c'est-à-dire à la possibilité de faire et de penser autrement si et quand il le faut, même si à un instant t on n'en a pas besoin et même si dans une démocratie qui fonctionne bien, on ne devrait avoir besoin d'en faire usage qu'à la marge.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- MatteoNiveau 10
Personnellement je dois manquer d'idéaux, j'ai rejoint le public parce qu'il n'y a pas d'agreg du privé. Non pas que j'ai une préférence pour l'un ou pour l'autre, mais pour mon travail je m'intéresse aux conditions de travail.
- celitianSage
- JennyMédiateur
Le sujet concerne l'école en général pas les parents d'élèves professeurs, il me semble. Nous sommes dans la rubrique : actualités éducation France.
Isis et Malaga n'ont pas parlé des collègues.
Par contre, dire que les parents des élèves du public sont moins soucieux de la scolarité de leurs enfants que ceux qui les scolarisent dans le privé, je trouve ça vraiment méprisant. De même qu'accuser des collègues attachés à l'école publique de double langage.
Par ailleurs, beaucoup de collègues scolarisent leurs enfants dans le public. J'ai souvent des enfants de collègues dans mes classes.
Isis et Malaga n'ont pas parlé des collègues.
Par contre, dire que les parents des élèves du public sont moins soucieux de la scolarité de leurs enfants que ceux qui les scolarisent dans le privé, je trouve ça vraiment méprisant. De même qu'accuser des collègues attachés à l'école publique de double langage.
Par ailleurs, beaucoup de collègues scolarisent leurs enfants dans le public. J'ai souvent des enfants de collègues dans mes classes.
- mimiNiveau 9
Je partage entièrement ce que dit Lene75.
J'ajoute qu'il y a 30 ans,je travaillais en ZEP avec des enfants de "pauvres" à une époque où l 'EN leur permettait encore de prendre l'ascenseur social et où j'ai eu nombre de fils de collègues.
J'en suis partie au bout de 8 ans, et ,dans les proches années qui ont suivi,le collège est devenu infernal et les petits derniers de ces mêmes collègues ont été mis dans le privé.
Entre temps, la bienveillance, qui est le mot fleuri pour laxisme et, sans doute d'autres facteurs plus complexes avaient émergé.
J'ajoute qu'il y a 30 ans,je travaillais en ZEP avec des enfants de "pauvres" à une époque où l 'EN leur permettait encore de prendre l'ascenseur social et où j'ai eu nombre de fils de collègues.
J'en suis partie au bout de 8 ans, et ,dans les proches années qui ont suivi,le collège est devenu infernal et les petits derniers de ces mêmes collègues ont été mis dans le privé.
Entre temps, la bienveillance, qui est le mot fleuri pour laxisme et, sans doute d'autres facteurs plus complexes avaient émergé.
- BaldredSage
Isis39 a écrit:Dans mon coin, la scolarisation dans le collège privé de la ville proche est essentiellement le fait de parents souhaitant éviter un collège avec beaucoup d’enfants issus de l’immigration. Mon collège fonctionne relativement bien, avec une équipe stable. Ce n’est donc pas une histoire de pédagogie. Et cette année les 6e sont à 19.
Tu as raison, cet entre-soi là fournit de gros contingents au privé, ou au contournement de la carte scolaire, vers des établissements jugés plus blancs. Ce ruissellement à l'envers fragilise beaucoup de collèges, et la société.
- celitianSage
@Jenny Un peu facile de généraliser maintenant alors que très souvent la question a été posée sur Pourquoi enseigner dans le public et mettre ses enfants dans le privé ?
Ce qui est certain, c'est que nous ne lisons pas du tout la même chose.
Ce qui est certain, c'est que nous ne lisons pas du tout la même chose.
- JennyMédiateur
Ma question était : pourquoi enseigner dans le public si on juge que les conditions de travail y sont plus dégradées, que les cours y sont moins bons, que les établissement sont plus laxistes, que les parents sont moins investis... ? C'était une vraie question parce que j'avoue que j'ai du mal à comprendre.
Je n'ai pas pour habitude de lier mon métier à la vie privée, ce sont deux choses différentes.
Matteo : Pourtant quand on passe l'agrégation, il y a un concours du privé. Ce n'est que pour l'interne ?
Je n'ai pas pour habitude de lier mon métier à la vie privée, ce sont deux choses différentes.
Matteo : Pourtant quand on passe l'agrégation, il y a un concours du privé. Ce n'est que pour l'interne ?
- Lowpow29Fidèle du forum
C'est surtout difficile de généraliser. Dans ma ville, tous les collèges publics tournent autour de 60-65, le meilleur est à 78. Donc le privé, qui a un résultat plus élevé en général (voire très élevé, jusque 144, mais certains privés sont aussi à 80 selon la zone géographique dans la ville) bref le privé est parfois le seul moyen d'avoir de la mixité.
On retrouve la même chose en primaire : mon école de secteur est à 67, mes parents ont choisi de me mettre dans le privé de la même rue qui est à 79 avant d'avoir une dérogation pour la seule école publique à avoir une mixité sociale qui est à 117.
Sinon, nos écoles publiques sont entre 57 (!) et 80.
Donc la réalité est vraiment complètement différente d'une ville à l'autre, difficile de juger, il y a un monde entre l'entre-soi parisien et la situation que je décris.
Ici (métropole lilloise), les écoles publiques (et collèges) des villes où il y a
par ailleurs des établissements privés très côtés et où on va pour un entre-soi ne sont pas du tout les plus à plaindre (type Mouvaux, Bondues, Marcq etc), au contraire ces villes sont recherchées par les enseignants du public car même les établissements publics y sont meilleurs (alors qu'ils sont à côté des privés côtés).
Et les privés notés à 70-80 de ma ville ne font pas rêver, je préfère largement travailler dans nos publics (tous REP+).
On retrouve la même chose en primaire : mon école de secteur est à 67, mes parents ont choisi de me mettre dans le privé de la même rue qui est à 79 avant d'avoir une dérogation pour la seule école publique à avoir une mixité sociale qui est à 117.
Sinon, nos écoles publiques sont entre 57 (!) et 80.
Donc la réalité est vraiment complètement différente d'une ville à l'autre, difficile de juger, il y a un monde entre l'entre-soi parisien et la situation que je décris.
Ici (métropole lilloise), les écoles publiques (et collèges) des villes où il y a
par ailleurs des établissements privés très côtés et où on va pour un entre-soi ne sont pas du tout les plus à plaindre (type Mouvaux, Bondues, Marcq etc), au contraire ces villes sont recherchées par les enseignants du public car même les établissements publics y sont meilleurs (alors qu'ils sont à côté des privés côtés).
Et les privés notés à 70-80 de ma ville ne font pas rêver, je préfère largement travailler dans nos publics (tous REP+).
- BaldredSage
Jenny a écrit:Ma question était : pourquoi enseigner dans le public si on juge que les conditions de travail y sont plus dégradées, que les cours y sont moins bons, que les parents sont moins investis... ? C'était une vraie question parce que j'avoue que j'ai du mal à comprendre.
Je n'ai pas pour habitude de lier mon métier à la vie privée, ce sont deux choses différentes.
Matteo : Pourtant quand on passe l'agrégation, il y a un concours du privé. Ce n'est que pour l'interne ?
Ta question reste surprenante... Et un peu biaisée.
J'enseigne par choix dans le public. Je trouve que les conditions de travail sont dégradées. Les cours n'y sont pas moins bons, mais d'une efficacité très variable selon les classes, les parents ne sont pas moins investis mais moins informés, d'où une délégation de responsabilité au prof ( de moins en moins) ou des attentes mal formulées. ( De plus en plus). Je ne suis pas déchiré par cette situation pas plus que je ne l'aurais été s'il avait fallu mettre mes enfants dans le privé.
- EdithWGrand sage
Là où j'habite, la sociologie est exactement la même dans le privé et le public, c'est une question de tradition et d'histoire familiale : pour vous dire, on a deux bouchers et deux boulangers, et il y en a un de chaque profession qui met ses enfants au privé, l'autre au public (comme leurs parents autrefois, peut-être même les grands-parents), ça commence au village en primaire, et ça continue au collège à la petite ville voisine. Ensuite, au lycée, ça se complique car le privé propose certaines formations et le public d'autres, donc c'est complémentaire, ce que je trouve pas si mal, et chacun va là où il a la formation qu'il vise. Je ne sais pas si on peut parler de clientélisme... un mini collège privé qui vivotait à 20 km de chez nous a fermé il y a quelques années (son primaire demeure), et quasiment tous ses élèves sont arrivés au collège public par exemple. Certains parents font l'effort d'amener leurs enfants plus loin (ou de leur faire prendre le car) pour qu'ils ne soient pas dans le privé mais je ne pense pas que l'inverse soit vrai (à ma connaissance).
Dans mon petit collège privé (département voisin), on a quelques familles qui nous choisissent pour diverses raisons (accompagnement plutôt efficace et familial, très petits effectifs), mais la majorité de nos élèves viennent là parce que c'est le plus près... donc on a les enfants des commerçants, artisans, ouvriers du coin, qui viennent à pied et qui devraient faire 20 minutes de car pour aller au collège public de secteur. Et on ne fait pas payer de frais de scolarité. Dans d'autres villages, c'est l'inverse : les enfants du primaire privé vont au seul collège (public)... et on comprend pourquoi, simplement en voyant les distances à parcourir.
Mon inspecteur m'a dit que les tout petits établissement privés faisaient faire des économies à l'Etat et que ce ne serait pas le rectorat qui les fermerait, au risque de devoir financer davantage de places d'internat notamment dans nos campagnes un peu vides et isolées, plus les cars etc.
Les limites de ce genre de chiffres c'est que ça fait des moyennes et que chacun y voit ce qu'il a bien envie d'y voir, en pondérant le résultat avec sa propre expérience.
J'ai été élevée dans un établissement privé très catho (même communauté que Ste Marie de Neuilly et Daniélou à Rueil) mais j'étais fille d'artisan et mère au foyer, et mes parents ne payaient quasiment rien comme frais, là où mes copines filles de notaire ou de médecin payaient dix fois plus (la grille des tarifs était publique, de A à L je crois), j'avais des camarades de milieux très simples, pas friqués, et ce qui comptait c'était le travail, l'implication et la bonne tenue, plusieurs camarades issues des familles les plus en vue se sont fait virer pour "insubordination" ou "mauvais esprit" (ce qui reste contestable, mais bon, on savait à quoi s'attendre en y entrant) . ça a bien changé depuis... Et on aurait du mal à trouver à Neuilly ou Rueil une fille de parents gagnant le SMIC, ne serait-ce que pour payer la cantine déjà, c'est trop difficile!
Dans mon petit collège privé (département voisin), on a quelques familles qui nous choisissent pour diverses raisons (accompagnement plutôt efficace et familial, très petits effectifs), mais la majorité de nos élèves viennent là parce que c'est le plus près... donc on a les enfants des commerçants, artisans, ouvriers du coin, qui viennent à pied et qui devraient faire 20 minutes de car pour aller au collège public de secteur. Et on ne fait pas payer de frais de scolarité. Dans d'autres villages, c'est l'inverse : les enfants du primaire privé vont au seul collège (public)... et on comprend pourquoi, simplement en voyant les distances à parcourir.
Mon inspecteur m'a dit que les tout petits établissement privés faisaient faire des économies à l'Etat et que ce ne serait pas le rectorat qui les fermerait, au risque de devoir financer davantage de places d'internat notamment dans nos campagnes un peu vides et isolées, plus les cars etc.
Les limites de ce genre de chiffres c'est que ça fait des moyennes et que chacun y voit ce qu'il a bien envie d'y voir, en pondérant le résultat avec sa propre expérience.
J'ai été élevée dans un établissement privé très catho (même communauté que Ste Marie de Neuilly et Daniélou à Rueil) mais j'étais fille d'artisan et mère au foyer, et mes parents ne payaient quasiment rien comme frais, là où mes copines filles de notaire ou de médecin payaient dix fois plus (la grille des tarifs était publique, de A à L je crois), j'avais des camarades de milieux très simples, pas friqués, et ce qui comptait c'était le travail, l'implication et la bonne tenue, plusieurs camarades issues des familles les plus en vue se sont fait virer pour "insubordination" ou "mauvais esprit" (ce qui reste contestable, mais bon, on savait à quoi s'attendre en y entrant) . ça a bien changé depuis... Et on aurait du mal à trouver à Neuilly ou Rueil une fille de parents gagnant le SMIC, ne serait-ce que pour payer la cantine déjà, c'est trop difficile!
- celitianSage
Tu dois être beaucoup plus jeune que moi, ce qui explique aussi ta question.Jenny a écrit:Ma question était : pourquoi enseigner dans le public si on juge que les conditions de travail y sont plus dégradées, que les cours y sont moins bons, que les établissement sont plus laxistes, que les parents sont moins investis... ? C'était une vraie question parce que j'avoue que j'ai du mal à comprendre.
Je n'ai pas pour habitude de lier mon métier à la vie privée, ce sont deux choses différentes.
Matteo : Pourtant quand on passe l'agrégation, il y a un concours du privé. Ce n'est que pour l'interne ?
Dans ma jeunesse, le privé était choisi pour des choix religieux ou pour rester entre CSP++ donc, pour le concours en 1994, la question ne se posait absolument pas, je ne savais même pas qu'il y avait un concours spécifique.
Et depuis le début, personne ne dit que le privé est mieux que tous les établissements publics, il est, dans certaines villes, mieux que certains établissements publics où les collègues ne peuvent pas faire cours.
- PrezboGrand Maître
EdithW a écrit:Là où j'habite, la sociologie est exactement la même dans le privé et le public, c'est une question de tradition et d'histoire familiale : pour vous dire, on a deux bouchers et deux boulangers, et il y en a un de chaque profession qui met ses enfants au privé, l'autre au public (comme leurs parents autrefois, peut-être même les grands-parents), ça commence au village en primaire, et ça continue au collège à la petite ville voisine.
Je crois que j'ai vu un reportage sur ce village. Il n'y a pas un maire petit et moustachu et un curé parlant directement au seigneur avec l'accent provençal ?
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