Burn out, quelles démarches ?

Bonjour à tous et toutes,

Je suis nouvelle sur le forum, donc j'en profite pour vous saluer. Je suis instit depuis plus de 20 ans. J'ai 55 ans. Je dépends de l'inspection de Nanterre dans le 92
J'ai lu pas mal de conversations sur ce forum, et j'ai pris plein de vos bons conseils mais j'aimerais être guidée grâce à vos expériences et vos conseils car je ne sais pas quoi faire, ni par quel bout prendre les choses.

Je vous situe un peu le cadre
J'ai fait un burn out il y a deux ans (ce que je croyais alors être une dépression) suite à l'agression d'un père d'élève. La commissaire de police de l'époque m'avait dit qu'elle allait convoquer le père d'élève, puis m'a informée que l'inspectrice lui avait demandé de ne pas le faire pour ne pas faire de vagues. Je me suis écroulée, l'accident de service a été reconnu et j'ai été arrêtée 3 mois et 1/2 à plein traitement, frais médicaux pris en charge.
Puis les grandes vacances sont arrivées, et en septembre, pour ne pas rester à la maison à ne rien faire, mais éviter de reprendre une classe, j'ai obtenu à titre provisoire un poste dans un IME avec des handicapés mentaux. J'y ai passé un an et j'ai été reconduite cette année avec l'aide du médecin de l'académie.

Mes démarches
* Début septembre, je n'en pouvais déjà plus, j'ai demandé à être reçu par le médecin de l'académie qui me recevra fin novembre (2 mois de délai). C'est une nouvelle qui ne connaît pas mon dossier.
* J'avais écrit début octobre un courrier à la DASEN adjointe pour lui demander une audience pour "malaise au travail" mais elle ne m'a jamais répondu.
* J'ai envoyé des fiches de signalements de différents problèmes survenus en classe (violence, masturbation, mise en danger d'un de mes jeunes),  à mon inspecteur, copie à La conseillère de  prévention  départementale mais aucun des deux ne m'ont répondu.
* J'ai été en contact avec la psychologue de l'académie,
* depuis un an et demi je suis suivie par la conseillère mobilité carrière qui m'a fait faire un bilan de transférence (équivalent du bilan de compétences) mais rien n'est vraiment ressorti de cela.

Aujourd'hui
un an et demi après, je recraque, impossible de respirer, crise de tachycardie etc... J'ai quitté ma classe en pleine journée lundi dernier, mon généraliste m'a reçue et m'a déclarée en burn out.
J'ai refait une demande de reconnaissance d'accident de service... J'attends de voir si cela sera reconnu.
Faisant face à des profils psychotiques, violents, non communicants, se masturbant etc, il n'est pas envisageable que je retourne dans cet I.M.E. Je me sens seule (pas d'interaction) et démunie.


Mes questions :
je ne sais que faire, quels sont mes intérêts, et quels sont les écueils à éviter ?

- puis-je me placer en arrêt maladie jusqu'à la fin de l'année ? si oui est-ce mon intérêt ? comment faire (longue maladie ? ; report d'arrêt ?). Quelle seront les conséquences sur mon salaire (j'ai vu sur ce forum que si l'accident de service est reconnu je toucherai mon plein salaire pendant 5 ans ... ou 9 mois ???)
- certains parlaient d'une assistante sociale de l'académie ? Pourquoi faire ?

J'en suis au tout début, mais autant prendre les bons chemins dès le départ (j'ai vu par exemple sur l'une des conversations qu'il ne fallait surtout pas que je parle de reconversion professionnelle.

Merci pour vos aides et vos conseils.

Je ne peux pas répondre à tes questions mais je suis de tout cœur avec toi   . Je trouve scandaleux ce qui t'est arrivé. Qu'on n'ait même pas répondu à tes courriers est symptomatique du mépris institutionnel qui nous frappe.

Lundi dernier, j’ai assisté à un forum d’une journée sur les risques psycho-sociaux, organisé par mon syndicat (je suis dans le privé mais les risques et les réponses à apporter sont les mêmes), c’était passionnant. En MP on peut dialoguer si tu le souhaites. Bon courage !

Edit : je viens de voir que tu n’avais pas posté assez pour avoir accès aux MP… dès que c’est le cas…

Bonjour es tu aller voir un syndicat ??

Le fameux pas de vagues poussé jusqu’au-boutisme ...

Bonjour
Dans ton parcours je ne comprends pas que suite à un premier burn out on t'affecte dans un ime.... Il me semble que travailler avec des personnes handicapées demande u e formation spécifique et également une grande force morale.

Quant à ta plainte classée sans suite après intervention d'un inspecteur... De plus en plus je me dis que porter plainte quand on est victime relève du parcours du combattant... Â chaque fois que j'ai voulu le faire, les gendarmes m'en ont dissuadée. Je me demande dans quelle mesure écrire directement au procureur changerait les choses...

Édith, ton retour sur cette formation m'intéresse.

henriette a écrit:

edukalor a écrit:Le fameux pas de vagues poussé jusqu’au-boutisme ...

@edukalor : merci de te présenter dans la section ad hoc du forum (Vie du forum > Votre présentation)

Voilà, c'est fait

menerve a écrit:Bonjour
Dans ton parcours je ne comprends pas que suite à un premier burn out on t'affecte dans un ime.... Il me semble que travailler avec des personnes handicapées demande u e formation spécifique et également une grande force morale.
.

C'est à ma demande pour éviter de retourner dans une classe ordinaire avec des parents d'élèves (dans un I.M.E ce sont les éducatrices qui sont en contact avec les parents). Mais oui, il faut une formation spécifique qu'on m'a proposée de passer (le CAPPEI, mais je ne me vois pas retourner faire un an d'étude et un an d'alternance à 55 ans). C'était donc un refuge.... si les jeunes n'avaient pas été si psychotiques, et si j'avais eu un rôle d'enseignante, mais ils ne sont pas aptes à apprendre.

petiote a écrit:

menerve a écrit:Bonjour
Dans ton parcours je ne comprends pas que suite à un premier burn out on t'affecte dans un ime.... Il me semble que travailler avec des personnes handicapées demande u e formation spécifique et également une grande force morale.
.

C'est à ma demande pour éviter de retourner dans une classe ordinaire avec des parents d'élèves (dans un I.M.E ce sont les éducatrices qui sont en contact avec les parents). Mais oui, il faut une formation spécifique qu'on m'a proposée de passer (le CAPPEI, mais je ne me vois pas retourner faire un an d'étude et un an d'alternance à 55 ans). C'était donc un refuge.... si les jeunes n'avaient pas été si psychotiques, et si j'avais eu un rôle d'enseignante, mais ils ne sont pas aptes à apprendre.

Hélas comme dans l'enseignement classique, on a de plus en plus d'élèves à profil psy, dans un ime, forcément on a les cas bien lourds. Déjà dans l'enseignement classique, on passe la moitié du temps à faire autre chose que de l'enseignement.

Merci pour vos messages.
Est-ce que quelqu'un aurait des conseils, ou des aides pour mes démarches à entreprendre ? Je suis en burn out, so what ? Qu'est ce que je fais de ce diagnostique ?
Et pour mon salaire, est-ce que je perds la moitié de mon traitement au bout de 3 mois si l'accident de service n'est pas reconnu ?

Oui pour le traitement... Â moins que tu aies une mutuelle qui complète en partie...ou si tu demandes un clm à l'issue des 3mois.

petiote a écrit:Merci pour vos messages.
Est-ce que quelqu'un aurait des conseils, ou des aides pour mes démarches à entreprendre ? Je suis en burn out, so what ? Qu'est ce que je fais de ce diagnostique ?
Et pour mon salaire, est-ce que je perds la moitié de mon traitement au bout de 3 mois si l'accident de service n'est pas reconnu ?

Je te conseille d'aller voir un syndicat si cela n'a pas été fait. Ils te seront d'une grande aide.

j'ai envoyé un mail au SNUIPP pour leur demander un entretien téléphonique, mais ce sont les vacances. Je vais donc devoir patienter.

En attendant j'ai pris rdv avec un psy, cela me fera surement du bien étant donné que mon burn out couvait depuis mon agression il y a deux ans. Savez vous si le psy peut prolonger un arrêt maladie, si ce n'est pas lui qui en a été le premier déclarant ? Faut-il que je retourne voir mon généraliste ?
Je sais que dans ma situation on stresse pour tout et pour rien, mais là je stresse à l'idée de ne pas être prolongée (arrêt de 1 mois).... et de devoir retourner en classe....

https://www.souffrance-et-travail.com/

Site qui permet de trouver des ressources proches de chez soi. Il y a 200 consultations en France, donc forcément une pas trop loin... même dans mon département, pourtant très très rural, il y en a une. L'association comprend des psy (psychologues, psychanalystes, psychothérapeutes, psychiatres...), des juristes, des médecins du travail, des inspecteurs du travail, des avocats, des ergothérapeutes, etc, en activité, bénévoles ou retraités. C'est truffé de bons conseils, de textes de loi/jurisprudences, de tests pour se rendre compte d'où on en est. Ils font de la dentelle car il n'y a pas deux burn-out semblables.

Je dirais médecin généraliste et CMP, si pas de psy.

Pour l’accident de service (et la protection fonctionnelle), la DAJ du rectorat m’avait bien aidée dans mes démarches. Ils peuvent peut-être te renseigner.

Jenny a écrit:Pour l’accident de service (et la protection fonctionnelle), la DAJ du rectorat m’avait bien aidée dans mes démarches. Ils peuvent peut-être te renseigner.

Si le rectorat ne répond pas de façon satisfaisante, sur le site mis plus haut, il y a un onglet "fonction publique", avec des modèles de lettre etc.

Jenny a écrit:Pour l’accident de service (et la protection fonctionnelle), la DAJ du rectorat m’avait bien aidée dans mes démarches. Ils peuvent peut-être te renseigner.

Bonjour, Pour le rectorat est-ce que vous êtes dans le secondaire ? parce que dans le 1er degrés, sauf erreur de ma part nous n'avons pas de contact au rectorat. Nous ne passons que par notre inspection départementale à savoir celle des Hauts-de-Seine pour moi.

J'ai enfin reçu des nouvelles de ma déclaration d'accident de service. J'ai la visite d'un médecin conseil le 12 décembre (soit deux mois après ma demande de dépot de dossier). Le temps que le médecin rende son rapport, que la commission se réunisse avec les fêtes de fin d'année, je n'aurai probablement aucune réponse avant mi janvier, or c'est là que prendra fin mon congé maladie de 3 mois... ce qui veut dire que je risque de passer à mi traitement. Si l'accident de service est reconnu, est-ce que mon mi traitement me sera restitué ?

Et pendant ce temps là, je reste chez moi ne sachant quelle démarche entreprendre.... avec la peur d'aller me coucher le soir car ce sont les nuits les plus dures . je stresse plus la nuit qu'en journée où je m'agite pour oublier.

Bonjour,
C'est dur dur, je ne sais pas quoi faire. J'ai beau voir un psy et prendre des anxio, anti-dépresseur, je suis dans le flou, perdue. Qu'est ce que je vais devenir ? De quoi demain sera fait ? Que vais je faire de ma vie jusqu'à la retraite ? Quand est-ce que j'irai mieux ? Est-ce que l'administration va prendre au sérieux mon burn out ? est-ce qu'il vont reconnaitre mon accident de service ? ....
bref, est-ce que certain(e)s sont déjà passé par toutes ces questions existentiels angoissantes ? comment avez vous géré ?

petiote a écrit:Bonjour,
C'est dur dur, je ne sais pas quoi faire. J'ai beau voir un psy et prendre des anxio, anti-dépresseur, je suis dans le flou, perdue. Qu'est ce que je vais devenir ? De quoi demain sera fait ? Que vais je faire de ma vie jusqu'à la retraite ? Quand est-ce que j'irai mieux ? Est-ce que l'administration va prendre au sérieux mon burn out ? est-ce qu'il vont reconnaitre mon accident de service ? ....
bref, est-ce que certain(e)s sont déjà passé par toutes ces questions existentiels angoissantes ? comment avez vous géré ?

Sois patiente, en attendant l'avis médical. C'est très long. Si tu es déclarée inapte à l'enseignement, tu peux obtenir un reclassement dans l'administratif et l'intendance, après une formation - mais ça dépend peut-être des académies. Renseigne-toi au rectorat, où tu peux prendre, dans un premier temps, rendez-vous avec l'assistante sociale.

Bonjour ,

voici quelques nouvelles.
Je suis allée voir le médecin expert il y a huit jours. Je l'avais "googuelisé" pour voir les avis : rien ! pas de cabinet, pas de patientèle. Autant dire que j'étais stressée. Seuls articles sur internet c'était des comptes-rendus d'expertises judiciaires ou des articles en tant qu'expert judiciaire... encore plus de stress car je l'imaginais "bureaucrate sans empathie".
J'arrive, vieux grincheux à barbe blanche... mon stress monte. Son bureau glacial : un table et deux chaises.
Pas facile d'être en confiance.
Je pose mon casque de vélo et il me houspille car je ne le pose pas au bon endroit.
Je me dis "bon c'est mort", il est du côté de l'académie, il est là pour me descendre.
Il regarde mon dossier, et me dit "bon tout est écrit, je ne vais pas vous faire répéter".
Puis grand blanc pendant de longues minutes. : il se met à lire les deux pages word que j'avais écrit au bureau des accidents de service de la DSDEN...
Ensuite il commence à me faire parler de mon enfance, ma vie, mes parents etc (bon ça j'étais préparé à cela car les syndicats m'avaient prévenue qu'il allait essayer de voir si je n'étais pas "fragile" de par mon enfance ou mon passé.

Il me demande ensuite comment je vais depuis mon arrêt. Je lui explique que je fais des cauchemars très régulièrement. Il griffonne quelques trucs et me dit "bon, merci, je vais faire mon rapport à votre académie".... un peu beaucoup frustrant.
Je lui demande ce qui va se passer pour moi, et là il me dit "y a pas de question à se poser, c'est évident, j'estime que c'est imputable au service pour une durée de 9 à 15 mois. Je donne mon expertise à votre académie, mais après ils font ce qu'ils veulent".

Aujourd'hui, une personne du CHSCT (Comité d'hygiène et de santé au travail) m'a appelée pendant une heure suite à mes fiches de signalement de octobre.
Il m'a expliqué qu'en général l'académie suivait l'avis des experts, sauf cas rarissimes tel qu'un dossier avec pièce manquante (l'an dernier 4 dossiers sur 200). Bref je suis rassurée à 90% (il faut bien que je garde 10% pour avoir des raisons de stresser !!).

Le gars du service des accidents de service m'a dit qu'au vu de mon dossier, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Ca devrait donc passer. Mais je ne serai totalement rassurée que lorsque j'aurai reçu leur papier.... mais quand ???

Parler au gars du CHSCT a tout remué, je croyais aller mieux mais en fait non, c'est toujours là. J'ai fait une sieste, et j'ai refait un cauchemar.
Il n'est donc pas question que je me pose la question "que vais-je faire de ma vie" ; "qu'est-ce que je vais devenir" .... il est urgent d'attendre, et de me retaper... mais ne pas savoir ce que je vais devenir est stressant : le serpent se mort la queue !!

C'est déjà un bon pas en avant petiote, cela te laisserait du temps pour te retaper comme tu dis. Tiens-nous au courant...

Bonjour à tous,
En ce moment petite forme. J'ai du mal à me bouger. Que faites-vous de vos journées pour ceux qui sont arrêtés ?
Au début je me forçais à faire un truc par jour pour me forcer à sortir, mais en ce moment je n'ai plus d'énergie. Je pensais qu'avec le temps ça irait mieux et en fait j'avais plus de ressources au début de mon arrêt en octobre que maintenant.
Je crois que je me mets beaucoup la pression parce que le temps passe, que je n'ai toujours pas envie de bosser, et que je me dis qu'il faut que je me dépêche de savoir ce que je vais devenir.