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- GanbatteHabitué du forum
Barbara Martin a écrit:Votre représentation est complètement erronée me concernant. Je gagne moins qu’en France.
Je ne sais pas ce que vous entendez par faire carrière …zigmag17 a écrit:Valle: Les lycées à l'étranger font partie d'un plan de carrière et drainent avec eux prestige et niveau de vie enviables, sans compter le développement d'un réseau qui peut être porteur pour la suite. Je parle des établissements cotés bien sûr.
Les CdE que j'ai connus qui ont fait ce choix d'aller y diriger des établissements prestigieux le faisaient pour ces raisons.
Ils en ont le droit évidemment, mais ensuite le baratin sur les élèves en difficulté et le social et l'humain, le cœur, les tripes tout ça, on oublie. Si c'était la vraie motivation ils resteraient les mains dans le cambouis pour redresser les établissements en perdition, avec les équipes pédagogiques. Au lieu de ça, ils partent.
C'est la même chose toute proportion gardée et à toute petite échelle dans les parcours de carrière dans une académie. Certains lycées ne voient que des CdE de passage qui se hâtent de quitter des coins perdus ou défavorisés pour s'en aller respirer dans des très beaux lycées des beaux quartiers des grandes villes voisines.
Chère collègue, je peux comprendre que tu ne sois pas sentie très respectée par certains commentaires et leur accumulation (même si, je le répète, on n'a jamais commenté que ce qui était donné à voir), mais ce n'est pas une raison pour mépriser les gens en retour, au point de les prendre pour des demeurés.
- Barbara MartinNiveau 1
Et bien non, encore une fois je n’ai pas voulu mettre d’implicite et je ne l’ai même pas pensé. Ce que j’ai pensé en l’écrivant c’est que d’autres personnes que moi mériteraient ces critiques.
Également je n’ai rien du tout contre toute critique, quand elle sont justes et justifiées.
Des erreurs j’en fais tous les jours.
Également je n’ai rien du tout contre toute critique, quand elle sont justes et justifiées.
Des erreurs j’en fais tous les jours.
LadyOlenna a écrit:Enfin personne ici ne va vous apprendre qu'en écrivant ceci :
"fichez la paix à des gens qui se lèvent tous les matins pour donner tout leur cœur à l’ouvrage, qui travaillent sans relâche, sans vacances (et oui c’est fou hein mais tout cela est vrai) pour que leur communauté aient les meilleurs des conditions de travail, qui se battent chaque jour pour leur école."
l'implicite est : "vous qui ne savez pas ce que c'est"...
- Barbara MartinNiveau 1
Je ne méprise personne en écrivant que c’est erroné et je ne prends absolument personne pour un « demeuré ». Je ne cherche en rien à me venger de quoi que ce soit. Il y vraiment une méprise.
Ganbatte a écrit:Barbara Martin a écrit:Votre représentation est complètement erronée me concernant. Je gagne moins qu’en France.
Je ne sais pas ce que vous entendez par faire carrière …zigmag17 a écrit:Valle: Les lycées à l'étranger font partie d'un plan de carrière et drainent avec eux prestige et niveau de vie enviables, sans compter le développement d'un réseau qui peut être porteur pour la suite. Je parle des établissements cotés bien sûr.
Les CdE que j'ai connus qui ont fait ce choix d'aller y diriger des établissements prestigieux le faisaient pour ces raisons.
Ils en ont le droit évidemment, mais ensuite le baratin sur les élèves en difficulté et le social et l'humain, le cœur, les tripes tout ça, on oublie. Si c'était la vraie motivation ils resteraient les mains dans le cambouis pour redresser les établissements en perdition, avec les équipes pédagogiques. Au lieu de ça, ils partent.
C'est la même chose toute proportion gardée et à toute petite échelle dans les parcours de carrière dans une académie. Certains lycées ne voient que des CdE de passage qui se hâtent de quitter des coins perdus ou défavorisés pour s'en aller respirer dans des très beaux lycées des beaux quartiers des grandes villes voisines.
Chère collègue, je peux comprendre que tu ne sois pas sentie très respectée par certains commentaires et leur accumulation (même si, je le répète, on n'a jamais commenté que ce qui était donné à voir), mais ce n'est pas une raison pour mépriser les gens en retour, au point de les prendre pour des demeurés.
- Barbara MartinNiveau 1
Oui je suis d’accord avec vous sur le sous-entendu. Après l’avoir lu tout sous-entendu est dissipé. Fayard a placé ce livre dans les témoignages et non dans le développement professionnel. Je raconte juste mon histoire.
Je n’ai aucune prétention moralisatrice. C’est bien mal me connaître.
Je n’ai aucune prétention moralisatrice. C’est bien mal me connaître.
Prezbo a écrit:Barbara Martin a écrit:Je n’ai pas écrit une « méthode » j’ai écrit mon histoire. Je n’avais pas d’objectif précis, je n’ai lu que maintenant ces échanges et j’ai souhaité y répondre.
Si je peux me permettre, c'est peut-être un choix de l'éditeur, mais votre livre s'appelle bien "la méthode Barbara". On peut comprendre que sous-entendre qu'il existe une méthode pour résoudre tous les problèmes de l'EN et la personnaliser au point de lui donner votre prénom soit perçu comme crispant par les personnels en place.
- valleExpert spécialisé
Barbara Martin a écrit:
Mon prénom dans le titre permet de montrer que, derrière cette approche, c’est la personne qui travaille avec son cœur et ses trippes.
[...]
J’ai l’expérience d’un élève qui était impulsif et qui revenait d’un conseil de discipline. La raison pour laquelle la confiance s’est établie, c’est parce qu’il savait que je le respectais et que je voulais qu’il réussisse, sans stratagème. Les discussions étaient d’humain à humain.
On doit prouver aux enfants qu’ils peuvent avoir confiance en nous. En termes de pédagogie, j’ai beaucoup de choses à dire mais c’est le côté relationnel qu’on doit bâtir en premier. Tout commence par l’école en rétablissant l’empathie, la confiance : laisser les émotions et la sensibilité être au premier plan.
C’est un travail du collectif. Armée de mon sourire, j’ai essayé d’irradier ce message dans ce lycée. Se sourire c’est la plus belle façon de connecter les uns avec les autres, c’est aussi ça ma méthode Barbara.
- AurevillyHabitué du forum
Amélie aussi sourit beaucoup ! "Souriez, vous êtes filmé(e)"...
- Barbara MartinNiveau 1
Je peux avoir une explication sur cela : j'avoue que je detesterais devoir virer des gens pour pouvoir financer la végétalisation de la cour ?
Clecle78 a écrit:Tout a fait d'accord avec Maju. Si on est hypersensible il vaut sans doute mieux faire un autre métier (j'avoue que je detesterais devoir virer des gens pour pouvoir financer la végétalisation de la cour). Beaucoup de gens s'échinent et s'épuisent dans ce métier sans la moindre reconnaissance de leur hiérarchie comme de l'institution et ce type de bouquin autopromotionnel, ça ne passe pas.
- Clecle78Bon génie
C'est ce qui est dit dans l'article. Licenciement de personnels et projet de végétalisation de la cour et remplacement des fenêtres l'année suivante, ce qui coûte un certain budget, visiblement. Ou j'ai mal compris ?
- Barbara MartinNiveau 1
Il n’y a pas du tout de lien entre les 2 budgets et aucun argent n’a été pris sur la masse salariale des professeurs ou personnels pour faire la cour.
C’est formellement interdit.
C’est formellement interdit.
Clecle78 a écrit:C'est ce qui est dit dans l'article. Licenciement de personnels et projet de végétalisation de la cour et remplacement des fenêtres l'année suivante, ce qui coûte un certain budget, visiblement. Ou j'ai mal compris ?
- KimberliteExpert
Bonjour,
Personnellement je veux bien croire à votre sincérité, que ce livre n'était pas de votre initiative, que vous ne cherchiez pas à faire des leçons de morale aux autres... le problème est malheureusement qu'actuellement l'espace médiatique est occupé par du [déballage] constant sur l'ensemble du personnel de l'EN, enseignants en première ligne (et même notre nouvelle ministre s'y met) avec en parallèle du storytelling constant sur les "bons enseignants" (sous-entendu les autres [sont nuls]). Alors quand on voit arriver un énième livre sur une "méthode" qui permettrait de sauver le navire éducation en plein naufrage, il faut comprendre que ça crispe un peu...
Autre problème que je vois: OK c'est super un chef d'établissement à fond dans ce qu'il fait... mais c'est pas ça qui va ramener nos heures de DGH qu'on vient encore de perdre... là ce sont encore les groupes de SVT sur un niveau qu'on vient de perdre... en 10 ans on a perdu ceux de 3ème puis ceux de 4ème, puis ceux de 5ème cette fois-ci. Et plusieurs collègues perdent leur poste...
Alors les chefs d'établissement géniaux avec plein de projet et tout le tintouin, [ça va bien]... même qu'on vous aurait eue comme chef d'établissement, on aurait globalement le même [bazar], et apparemment c'est pareil dans la majorité des établissements. Le rectorat se contrefout qu'on ait un public défavorisé, on entasse les élèves à 30 par classe, on diminue le nombre d'heures en 6ème (je rappelle que le tour de passe-passe du ministère a été de présenter comme une progression les fameux groupes en 6ème alors qu'on passe de 26 à 25h), on aura un bordel immonde à la rentrée avec cette nouveauté, tout ça pour un groupe de faibles à 18 et le reste des classes à près de 30! Alors qu'en français et mathématique il y avait dans mon établissement un système de renforcement avec des effectifs +faibles et bien moins usine à gaz...
Bref, à l'heure de la destruction au pas de charge de nos conditions de travail, on n'a pas besoin de chefs d'établissement au grand cœur, prêts à tout sacrifier de leur temps personnel, de leur vie privée, pour lancer de merveilleux projets et devenir des sauveurs d'élèves en perditions. C'est joli, oui... mais on n'est pas dans un film. Là on aimerait bien qu'enfin, les chefs d'établissements de France arrêtent de toujours mettre le doigt sur la couture du pantalon pour appliquer les pires réformes (et pareils pour les autres courroies de transmission que sont les inspecteurs). Je trouve triste que des personnes qui ont pourtant été enseignantes, qui sont sur le terrain, qui sont face au désastre ne réalisent pas que, oui, c'est bien tous ces petits gestes, que c'est bien d'être humain, mais que là ils sont en train d'écoper avec une petite cuillère.
Personnellement je veux bien croire à votre sincérité, que ce livre n'était pas de votre initiative, que vous ne cherchiez pas à faire des leçons de morale aux autres... le problème est malheureusement qu'actuellement l'espace médiatique est occupé par du [déballage] constant sur l'ensemble du personnel de l'EN, enseignants en première ligne (et même notre nouvelle ministre s'y met) avec en parallèle du storytelling constant sur les "bons enseignants" (sous-entendu les autres [sont nuls]). Alors quand on voit arriver un énième livre sur une "méthode" qui permettrait de sauver le navire éducation en plein naufrage, il faut comprendre que ça crispe un peu...
Autre problème que je vois: OK c'est super un chef d'établissement à fond dans ce qu'il fait... mais c'est pas ça qui va ramener nos heures de DGH qu'on vient encore de perdre... là ce sont encore les groupes de SVT sur un niveau qu'on vient de perdre... en 10 ans on a perdu ceux de 3ème puis ceux de 4ème, puis ceux de 5ème cette fois-ci. Et plusieurs collègues perdent leur poste...
Alors les chefs d'établissement géniaux avec plein de projet et tout le tintouin, [ça va bien]... même qu'on vous aurait eue comme chef d'établissement, on aurait globalement le même [bazar], et apparemment c'est pareil dans la majorité des établissements. Le rectorat se contrefout qu'on ait un public défavorisé, on entasse les élèves à 30 par classe, on diminue le nombre d'heures en 6ème (je rappelle que le tour de passe-passe du ministère a été de présenter comme une progression les fameux groupes en 6ème alors qu'on passe de 26 à 25h), on aura un bordel immonde à la rentrée avec cette nouveauté, tout ça pour un groupe de faibles à 18 et le reste des classes à près de 30! Alors qu'en français et mathématique il y avait dans mon établissement un système de renforcement avec des effectifs +faibles et bien moins usine à gaz...
Bref, à l'heure de la destruction au pas de charge de nos conditions de travail, on n'a pas besoin de chefs d'établissement au grand cœur, prêts à tout sacrifier de leur temps personnel, de leur vie privée, pour lancer de merveilleux projets et devenir des sauveurs d'élèves en perditions. C'est joli, oui... mais on n'est pas dans un film. Là on aimerait bien qu'enfin, les chefs d'établissements de France arrêtent de toujours mettre le doigt sur la couture du pantalon pour appliquer les pires réformes (et pareils pour les autres courroies de transmission que sont les inspecteurs). Je trouve triste que des personnes qui ont pourtant été enseignantes, qui sont sur le terrain, qui sont face au désastre ne réalisent pas que, oui, c'est bien tous ces petits gestes, que c'est bien d'être humain, mais que là ils sont en train d'écoper avec une petite cuillère.
Modéré : les grossièretés sont interdites sur le forum.
- BOU74Niveau 9
Merci pour ce message auquel j'adhère complètement. Ras-le-bol de cette "bienveillance" qui, au final, se transforme en "maltraitance".Kimberlite a écrit:Bonjour,
Personnellement je veux bien croire à votre sincérité, que ce livre n'était pas de votre initiative, que vous ne cherchiez pas à faire des leçons de morale aux autres... le problème est malheureusement qu'actuellement l'espace médiatique est occupé par du [déballage] constant sur l'ensemble du personnel de l'EN, enseignants en première ligne (et même notre nouvelle ministre s'y met) avec en parallèle du storytelling constant sur les "bons enseignants" (sous-entendu les autres [sont nuls]). Alors quand on voit arriver un énième livre sur une "méthode" qui permettrait de sauver le navire éducation en plein naufrage, il faut comprendre que ça crispe un peu...
Autre problème que je vois: OK c'est super un chef d'établissement à fond dans ce qu'il fait... mais c'est pas ça qui va ramener nos heures de DGH qu'on vient encore de perdre... là ce sont encore les groupes de SVT sur un niveau qu'on vient de perdre... en 10 ans on a perdu ceux de 3ème puis ceux de 4ème, puis ceux de 5ème cette fois-ci. Et plusieurs collègues perdent leur poste...
Alors les chefs d'établissement géniaux avec plein de projet et tout le tintouin, [ça va bien]... même qu'on vous aurait eue comme chef d'établissement, on aurait globalement le même [bazar], et apparemment c'est pareil dans la majorité des établissements. Le rectorat se contrefout qu'on ait un public défavorisé, on entasse les élèves à 30 par classe, on diminue le nombre d'heures en 6ème (je rappelle que le tour de passe-passe du ministère a été de présenter comme une progression les fameux groupes en 6ème alors qu'on passe de 26 à 25h), on aura un bordel immonde à la rentrée avec cette nouveauté, tout ça pour un groupe de faibles à 18 et le reste des classes à près de 30! Alors qu'en français et mathématique il y avait dans mon établissement un système de renforcement avec des effectifs +faibles et bien moins usine à gaz...
Bref, à l'heure de la destruction au pas de charge de nos conditions de travail, on n'a pas besoin de chefs d'établissement au grand cœur, prêts à tout sacrifier de leur temps personnel, de leur vie privée, pour lancer de merveilleux projets et devenir des sauveurs d'élèves en perditions. C'est joli, oui... mais on n'est pas dans un film. Là on aimerait bien qu'enfin, les chefs d'établissements de France arrêtent de toujours mettre le doigt sur la couture du pantalon pour appliquer les pires réformes (et pareils pour les autres courroies de transmission que sont les inspecteurs). Je trouve triste que des personnes qui ont pourtant été enseignantes, qui sont sur le terrain, qui sont face au désastre ne réalisent pas que, oui, c'est bien tous ces petits gestes, que c'est bien d'être humain, mais que là ils sont en train d'écoper avec une petite cuillère.
- Barbara MartinNiveau 1
Je comprends à 2000% cette colère (j'étais prof de SVT) et votre message me permet de comprendre les malentendus entre nous. Je ne suis pas un chef qui met le doigt sur la couture justement. Je suis quelqu’un qui se mouille. Ce qui vous donne l’explication de pourquoi je ne suis restée qu’un an à la DGESCO pour retourner sur le terrain. Si j’ai accepté d’écrire c’est aussi parce que j’en avais marre de lire les messages des réseaux sociaux qui tapent sur l’école, sur nous et sur les élèves, je voulais montrer ce qu’il pouvait se passer de bon, montrer que les élèves des quartiers populaires ont le droit d’être considérés, montrer que les professeurs de ce lycée font un travail de fou malgré ces conditions que vous décrivez, mais pas du tout pour accepter ces conditions que malheureusement à mon échelle je ne peux pas changer. Je n’ai certainement pas écrit qu’avec les conditions que l’on a tout va bien dans le meilleur des mondes. Loin de là. Quand à 8h les élèves bloquent le lycée pour protester contre les E3C je décide de les entendre et comprends qu’ils ne sont pas prêts. On a attendu qu’ils soient prêts. Et je me suis faite humiliée pour cela (parce que ne croyez pas qu’être une femme cheffe n’est pas discriminé).
Alors oui je comprends à 2000% ce que vous dites et ce livre n’était certainement pas un énième pour faire croire qu’en fait tout va bien et que la colère et l’épuisement des personnels ne sont pas justifiés. Ce n’était pas ça.
Quand à mon départ a l’étranger il est en premier lieu pour des raisons personnels (petite fille immigrée, je savais que tu immigrerais a dit ma mère). Mais il est aussi pour moi une façon de pouvoir expérimenter de donner ces vraies conditions de travail aux professeurs et de montrer que c’est ainsi que nous changerons cette crise de l’école. Malheureusement je ne le montre encore une fois qu’à une micro échelle invisible pour beaucoup.
Je ne peux pas et je ne cherche pas à vous convaincre que je ne suis pas celle que vous croyez mais je voulais juste me défendre parce que moi aussi j’y suis sur le terrain et que j’aimerais que nous soyons ensemble plutôt que divisés. En tout cas je vous dis courage, je suis sincèrement de tout cœur avec vous.
Alors oui je comprends à 2000% ce que vous dites et ce livre n’était certainement pas un énième pour faire croire qu’en fait tout va bien et que la colère et l’épuisement des personnels ne sont pas justifiés. Ce n’était pas ça.
Quand à mon départ a l’étranger il est en premier lieu pour des raisons personnels (petite fille immigrée, je savais que tu immigrerais a dit ma mère). Mais il est aussi pour moi une façon de pouvoir expérimenter de donner ces vraies conditions de travail aux professeurs et de montrer que c’est ainsi que nous changerons cette crise de l’école. Malheureusement je ne le montre encore une fois qu’à une micro échelle invisible pour beaucoup.
Je ne peux pas et je ne cherche pas à vous convaincre que je ne suis pas celle que vous croyez mais je voulais juste me défendre parce que moi aussi j’y suis sur le terrain et que j’aimerais que nous soyons ensemble plutôt que divisés. En tout cas je vous dis courage, je suis sincèrement de tout cœur avec vous.
Kimberlite a écrit:Bonjour,
Personnellement je veux bien croire à votre sincérité, que ce livre n'était pas de votre initiative, que vous ne cherchiez pas à faire des leçons de morale aux autres... le problème est malheureusement qu'actuellement l'espace médiatique est occupé par du [déballage] constant sur l'ensemble du personnel de l'EN, enseignants en première ligne (et même notre nouvelle ministre s'y met) avec en parallèle du storytelling constant sur les "bons enseignants" (sous-entendu les autres [sont nuls]). Alors quand on voit arriver un énième livre sur une "méthode" qui permettrait de sauver le navire éducation en plein naufrage, il faut comprendre que ça crispe un peu...
Autre problème que je vois: OK c'est super un chef d'établissement à fond dans ce qu'il fait... mais c'est pas ça qui va ramener nos heures de DGH qu'on vient encore de perdre... là ce sont encore les groupes de SVT sur un niveau qu'on vient de perdre... en 10 ans on a perdu ceux de 3ème puis ceux de 4ème, puis ceux de 5ème cette fois-ci. Et plusieurs collègues perdent leur poste...
Alors les chefs d'établissement géniaux avec plein de projet et tout le tintouin, [ça va bien]... même qu'on vous aurait eue comme chef d'établissement, on aurait globalement le même [bazar], et apparemment c'est pareil dans la majorité des établissements. Le rectorat se contrefout qu'on ait un public défavorisé, on entasse les élèves à 30 par classe, on diminue le nombre d'heures en 6ème (je rappelle que le tour de passe-passe du ministère a été de présenter comme une progression les fameux groupes en 6ème alors qu'on passe de 26 à 25h), on aura un bordel immonde à la rentrée avec cette nouveauté, tout ça pour un groupe de faibles à 18 et le reste des classes à près de 30! Alors qu'en français et mathématique il y avait dans mon établissement un système de renforcement avec des effectifs +faibles et bien moins usine à gaz...
Bref, à l'heure de la destruction au pas de charge de nos conditions de travail, on n'a pas besoin de chefs d'établissement au grand cœur, prêts à tout sacrifier de leur temps personnel, de leur vie privée, pour lancer de merveilleux projets et devenir des sauveurs d'élèves en perditions. C'est joli, oui... mais on n'est pas dans un film. Là on aimerait bien qu'enfin, les chefs d'établissements de France arrêtent de toujours mettre le doigt sur la couture du pantalon pour appliquer les pires réformes (et pareils pour les autres courroies de transmission que sont les inspecteurs). Je trouve triste que des personnes qui ont pourtant été enseignantes, qui sont sur le terrain, qui sont face au désastre ne réalisent pas que, oui, c'est bien tous ces petits gestes, que c'est bien d'être humain, mais que là ils sont en train d'écoper avec une petite cuillère.
- IridianeFidèle du forum
Barbara Martin a écrit:Je comprends à 2000% cette colère (j'étais prof de SVT) et votre message me permet de comprendre les malentendus entre nous. Je ne suis pas un chef qui met le doigt sur la couture justement. Je suis quelqu’un qui se mouille. Ce qui vous donne l’explication de pourquoi je ne suis restée qu’un an à la DGESCO pour retourner sur le terrain. Si j’ai accepté d’écrire c’est aussi parce que j’en avais marre de lire les messages des réseaux sociaux qui tapent sur l’école, sur nous et sur les élèves, je voulais montrer ce qu’il pouvait se passer de bon, montrer que les élèves des quartiers populaires ont le droit d’être considérés, montrer que les professeurs de ce lycée font un travail de fou malgré ces conditions que vous décrivez, mais pas du tout pour accepter ces conditions que malheureusement à mon échelle je ne peux pas changer. Je n’ai certainement pas écrit qu’avec les conditions que l’on a tout va bien dans le meilleur des mondes. Loin de là. Quand à 8h les élèves bloquent le lycée pour protester contre les E3C je décide de les entendre et comprends qu’ils ne sont pas prêts. On a attendu qu’ils soient prêts. Et je me suis faite humiliée pour cela (parce que ne croyez pas qu’être une femme cheffe n’est pas discriminé).
Alors oui je comprends à 2000% ce que vous dites et ce livre n’était certainement pas un énième pour faire croire qu’en fait tout va bien et que la colère et l’épuisement des personnels ne sont pas justifiés. Ce n’était pas ça.
Quand à mon départ a l’étranger il est en premier lieu pour des raisons personnels (petite fille immigrée, je savais que tu immigrerais a dit ma mère). Mais il est aussi pour moi une façon de pouvoir expérimenter de donner ces vraies conditions de travail aux professeurs et de montrer que c’est ainsi que nous changerons cette crise de l’école. Malheureusement je ne le montre encore une fois qu’à une micro échelle invisible pour beaucoup.
Je ne peux pas et je ne cherche pas à vous convaincre que je ne suis pas celle que vous croyez mais je voulais juste me défendre parce que moi aussi j’y suis sur le terrain et que j’aimerais que nous soyons ensemble plutôt que divisés. En tout cas je vous dis courage, je suis sincèrement de tout cœur avec vous.Kimberlite a écrit:Bonjour,
Personnellement je veux bien croire à votre sincérité, que ce livre n'était pas de votre initiative, que vous ne cherchiez pas à faire des leçons de morale aux autres... le problème est malheureusement qu'actuellement l'espace médiatique est occupé par du [déballage] constant sur l'ensemble du personnel de l'EN, enseignants en première ligne (et même notre nouvelle ministre s'y met) avec en parallèle du storytelling constant sur les "bons enseignants" (sous-entendu les autres [sont nuls]). Alors quand on voit arriver un énième livre sur une "méthode" qui permettrait de sauver le navire éducation en plein naufrage, il faut comprendre que ça crispe un peu...
Autre problème que je vois: OK c'est super un chef d'établissement à fond dans ce qu'il fait... mais c'est pas ça qui va ramener nos heures de DGH qu'on vient encore de perdre... là ce sont encore les groupes de SVT sur un niveau qu'on vient de perdre... en 10 ans on a perdu ceux de 3ème puis ceux de 4ème, puis ceux de 5ème cette fois-ci. Et plusieurs collègues perdent leur poste...
Alors les chefs d'établissement géniaux avec plein de projet et tout le tintouin, [ça va bien]... même qu'on vous aurait eue comme chef d'établissement, on aurait globalement le même [bazar], et apparemment c'est pareil dans la majorité des établissements. Le rectorat se contrefout qu'on ait un public défavorisé, on entasse les élèves à 30 par classe, on diminue le nombre d'heures en 6ème (je rappelle que le tour de passe-passe du ministère a été de présenter comme une progression les fameux groupes en 6ème alors qu'on passe de 26 à 25h), on aura un bordel immonde à la rentrée avec cette nouveauté, tout ça pour un groupe de faibles à 18 et le reste des classes à près de 30! Alors qu'en français et mathématique il y avait dans mon établissement un système de renforcement avec des effectifs +faibles et bien moins usine à gaz...
Bref, à l'heure de la destruction au pas de charge de nos conditions de travail, on n'a pas besoin de chefs d'établissement au grand cœur, prêts à tout sacrifier de leur temps personnel, de leur vie privée, pour lancer de merveilleux projets et devenir des sauveurs d'élèves en perditions. C'est joli, oui... mais on n'est pas dans un film. Là on aimerait bien qu'enfin, les chefs d'établissements de France arrêtent de toujours mettre le doigt sur la couture du pantalon pour appliquer les pires réformes (et pareils pour les autres courroies de transmission que sont les inspecteurs). Je trouve triste que des personnes qui ont pourtant été enseignantes, qui sont sur le terrain, qui sont face au désastre ne réalisent pas que, oui, c'est bien tous ces petits gestes, que c'est bien d'être humain, mais que là ils sont en train d'écoper avec une petite cuillère.
Dans ce cas pourquoi vous être mise VOUS en avant dans un livre, au lieu de valoriser l’ensemble de la communauté éducative du lycée en question ? Si vous vouliez que « nous » soyons « ensemble »? Je ne vous connais pas et je veux bien croire que vous faites à titre personnel un travail formidable (ou pas je n’en sais rien et tout ce que vous pourrez dire ici ou ailleurs n’y changera rien puisque je vous ai pas vue à l’œuvre) mais il n’y a aucune méthode Barbara qui tienne, il y a juste éventuellement une communauté éducative solide, qui a su instauré un bon climat dans ce lycée. Pourquoi vous mettre en avant? De façon générale, ce serait peut être une bonne idée que les gens arrêtent de se vanter en permanence et fassent leur (peut être très bon) travail sans en faire un livre à chaque fois.
- Barbara MartinNiveau 1
Je suis d’accord avec vous.
Ce n’est pas ce que j’ai voulu.
Que cela apparaisse comme cela je le comprends complètement à cause du titre etc. J’ai échoué dans ce que je souhaitais transmettre.
Ce n’est pas ce que j’ai voulu.
Que cela apparaisse comme cela je le comprends complètement à cause du titre etc. J’ai échoué dans ce que je souhaitais transmettre.
Iridiane a écrit:Barbara Martin a écrit:Je comprends à 2000% cette colère (j'étais prof de SVT) et votre message me permet de comprendre les malentendus entre nous. Je ne suis pas un chef qui met le doigt sur la couture justement. Je suis quelqu’un qui se mouille. Ce qui vous donne l’explication de pourquoi je ne suis restée qu’un an à la DGESCO pour retourner sur le terrain. Si j’ai accepté d’écrire c’est aussi parce que j’en avais marre de lire les messages des réseaux sociaux qui tapent sur l’école, sur nous et sur les élèves, je voulais montrer ce qu’il pouvait se passer de bon, montrer que les élèves des quartiers populaires ont le droit d’être considérés, montrer que les professeurs de ce lycée font un travail de fou malgré ces conditions que vous décrivez, mais pas du tout pour accepter ces conditions que malheureusement à mon échelle je ne peux pas changer. Je n’ai certainement pas écrit qu’avec les conditions que l’on a tout va bien dans le meilleur des mondes. Loin de là. Quand à 8h les élèves bloquent le lycée pour protester contre les E3C je décide de les entendre et comprends qu’ils ne sont pas prêts. On a attendu qu’ils soient prêts. Et je me suis faite humiliée pour cela (parce que ne croyez pas qu’être une femme cheffe n’est pas discriminé).
Alors oui je comprends à 2000% ce que vous dites et ce livre n’était certainement pas un énième pour faire croire qu’en fait tout va bien et que la colère et l’épuisement des personnels ne sont pas justifiés. Ce n’était pas ça.
Quand à mon départ a l’étranger il est en premier lieu pour des raisons personnels (petite fille immigrée, je savais que tu immigrerais a dit ma mère). Mais il est aussi pour moi une façon de pouvoir expérimenter de donner ces vraies conditions de travail aux professeurs et de montrer que c’est ainsi que nous changerons cette crise de l’école. Malheureusement je ne le montre encore une fois qu’à une micro échelle invisible pour beaucoup.
Je ne peux pas et je ne cherche pas à vous convaincre que je ne suis pas celle que vous croyez mais je voulais juste me défendre parce que moi aussi j’y suis sur le terrain et que j’aimerais que nous soyons ensemble plutôt que divisés. En tout cas je vous dis courage, je suis sincèrement de tout cœur avec vous.Kimberlite a écrit:Bonjour,
Personnellement je veux bien croire à votre sincérité, que ce livre n'était pas de votre initiative, que vous ne cherchiez pas à faire des leçons de morale aux autres... le problème est malheureusement qu'actuellement l'espace médiatique est occupé par du [déballage] constant sur l'ensemble du personnel de l'EN, enseignants en première ligne (et même notre nouvelle ministre s'y met) avec en parallèle du storytelling constant sur les "bons enseignants" (sous-entendu les autres [sont nuls]). Alors quand on voit arriver un énième livre sur une "méthode" qui permettrait de sauver le navire éducation en plein naufrage, il faut comprendre que ça crispe un peu...
Autre problème que je vois: OK c'est super un chef d'établissement à fond dans ce qu'il fait... mais c'est pas ça qui va ramener nos heures de DGH qu'on vient encore de perdre... là ce sont encore les groupes de SVT sur un niveau qu'on vient de perdre... en 10 ans on a perdu ceux de 3ème puis ceux de 4ème, puis ceux de 5ème cette fois-ci. Et plusieurs collègues perdent leur poste...
Alors les chefs d'établissement géniaux avec plein de projet et tout le tintouin, [ça va bien]... même qu'on vous aurait eue comme chef d'établissement, on aurait globalement le même [bazar], et apparemment c'est pareil dans la majorité des établissements. Le rectorat se contrefout qu'on ait un public défavorisé, on entasse les élèves à 30 par classe, on diminue le nombre d'heures en 6ème (je rappelle que le tour de passe-passe du ministère a été de présenter comme une progression les fameux groupes en 6ème alors qu'on passe de 26 à 25h), on aura un bordel immonde à la rentrée avec cette nouveauté, tout ça pour un groupe de faibles à 18 et le reste des classes à près de 30! Alors qu'en français et mathématique il y avait dans mon établissement un système de renforcement avec des effectifs +faibles et bien moins usine à gaz...
Bref, à l'heure de la destruction au pas de charge de nos conditions de travail, on n'a pas besoin de chefs d'établissement au grand cœur, prêts à tout sacrifier de leur temps personnel, de leur vie privée, pour lancer de merveilleux projets et devenir des sauveurs d'élèves en perditions. C'est joli, oui... mais on n'est pas dans un film. Là on aimerait bien qu'enfin, les chefs d'établissements de France arrêtent de toujours mettre le doigt sur la couture du pantalon pour appliquer les pires réformes (et pareils pour les autres courroies de transmission que sont les inspecteurs). Je trouve triste que des personnes qui ont pourtant été enseignantes, qui sont sur le terrain, qui sont face au désastre ne réalisent pas que, oui, c'est bien tous ces petits gestes, que c'est bien d'être humain, mais que là ils sont en train d'écoper avec une petite cuillère.
Dans ce cas pourquoi vous être mise VOUS en avant dans un livre, au lieu de valoriser l’ensemble de la communauté éducative du lycée en question ? Si vous vouliez que « nous » soyons « ensemble »? Je ne vous connais pas et je veux bien croire que vous faites à titre personnel un travail formidable (ou pas je n’en sais rien et tout ce que vous pourrez dire ici ou ailleurs n’y changera rien puisque je vous ai pas vue à l’œuvre) mais il n’y a aucune méthode Barbara qui tienne, il y a juste éventuellement une communauté éducative solide, qui a su instauré un bon climat dans ce lycée. Pourquoi vous mettre en avant? De façon générale, ce serait peut être une bonne idée que les gens arrêtent de se vanter en permanence et fassent leur (peut être très bon) travail sans en faire un livre à chaque fois.
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