Grève du 29 septembre : pour nos salaires

Quand ils vont commencer à s'attaquer au collège, ça pourra partir très vite et très fort. Surtout la volonté de primarisation. Suffit de voir à quel point les collègues ne veulent pas entendre parler du conseil école collège, même dans un bahut avec une équipe très accommodante. 

En septembre chez moi ce n'était même pas la peine d'en parler.

Pour moi ce n'est pas trop tard mais plutôt trop tôt. Faudrait laisser Macron et Ndiaye démarrer la fleur au fusil, et simplement informer pour préparer le terrain.

Je tournerai dans les bahuts où j'ai tracté pour le 29 dans 10/15 jours et je tâcherai de savoir quelle a été la mobilisation.

A mon avis c'était trop tôt. Pas politiquement mais d'un point de vue tactique.

Le projet de loi de finances 2023, présenté hier, va être discuté en première lecture en séance plénière à partir du lundi 10 octobre a priori. Une fois le budget discuté et voté, ce sera trop tard pour 2023. C'est donc bien maintenant qu'il faut se mobiliser si l'on souhaite obtenir une revalorisation durant l'année civile 2023 (sauf à passer uniquement par le point d'indice de l'ensemble des fonctionnaires qui ne nécessite qu'un décret).

Bof, je n'y crois pas à la mobilisation. Tout le monde a l'air résigné. Pour moi c'est un combat perdu au vu de toutes les bonnes raisons de chacun de ne pas faire grève. J'ai envie de dire tant pis pour les profs. Moi, je m'apprête à partir.

Tangleding a écrit:Quand ils vont commencer à s'attaquer au collège, ça pourra partir très vite et très fort. Surtout la volonté de primarisation. Suffit de voir à quel point les collègues ne veulent pas entendre parler du conseil école collège, même dans un bahut avec une équipe très accommodante. 
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Donc tes collègues sont plus mobilisables face à la dégradation de leurs conditions de travail qu'à leur salaire.

Non. Mais leur rémunération n'est pas diminuée par une mesure "positive" (il l'est par la non indexation). Si une mesure proposait de réduire la valeur du point, ils se mobiliseraient instantanément.

Quand les effectifs augmentent chaque année du fait de la dhg de plus en plus étique, ils ne se mettent pas en grève non plus, même s'ils ne trouvent pas cela normal.

Pourtant c'est leurs conditions de travail.

Et quand des collègues ne sont pas remplacés durant des mois comme l'an dernier, ils ne m'ont pas réclamé un préavis. Pourtant ça a contribué à tendre le climat scolaire, c'était leurs conditions de travail.

Ce sont des collègues très représentatifs de la profession, pas des révolutionnaires ni des idéologues, mais attachés au service public, à la reconnaissance de leur qualification disciplinaire.

Ils peuvent se mobiliser collectivement : 11 candidats sur la liste déposée ces derniers jours, iels se sont mobilisé•es fortement contre les retraites (j'étais en congé de formation) ou encore contre la réforme du collège.

Mais depuis l'an dernier ils parlent énormément de rémunération. Et quand j'ai évoqué en plénière de rentrée l'attachement du SNES-FSU au point d'indice car cela concerne tout le monde y compris les milieux et fins de carrière, il y a eu des réactions positives dans l'assistance.

Alors que l'action syndicale n'est pas très répandue dans ce collège (douce litote).

Baldred a écrit:
Pas nombreux dans mon établissement, plutôt des anciens, c'est à dire pas les plus concernés mais qui ont encore une certaine culture de la grève.

Les anciens ont énormément perdu ces 20 dernières années. Comment peuvent-ils ne pas se sentir concernés ??

pirouette a écrit:

Baldred a écrit:
Pas nombreux dans mon établissement, plutôt des anciens, c'est à dire pas les plus concernés mais qui ont encore une certaine culture de la grève.

Les anciens ont énormément perdu ces 20 dernières années. Comment peuvent-ils ne pas se sentir concernés ??

Alors je crois que c'est très exactement l'inverse : "pas les plus concernés" (on a perdu énormément, en effet, mais c'est fait) par la pseudo-augmentation vaguement promise, mais les plus mobilisés dans l'établissement en question (et à peu près partout me semble-t-il). C'est d'ailleurs assez usant. (Mais, ancienne qui n'aura jamais un radis de plus, je n'en serai pas moins en grève demain, comme la majorité des vieux copains)

pirouette a écrit:

Baldred a écrit:
Pas nombreux dans mon établissement, plutôt des anciens, c'est à dire pas les plus concernés mais qui ont encore une certaine culture de la grève.

Les anciens ont énormément perdu ces 20 dernières années. Comment peuvent-ils ne pas se sentir concernés ??

Pas les plus concernés ne veut pas dire qu'ils ne le sont pas, justement, mais moins que ceux qui devraient l'être plus... va comprendre Charles... ( ceux qui connaissent la réf, sont à l'âge d'être très très concernés, ou non)

Je serai gréviste pour les salaires, les classes surchargées, les missions liées infernales avec leur lot de réunions pleines d'inanité sonore.
Bref, pour ma dignité de professeur, de fonctionnaire et d''être humain.
Magnifique

Principalement des anciens en grève, les autres n'ont pas les moyens ou s'en fichent dans mon établissement.

8 dans mon collège, toujours les mêmes.

" J'ai envie de dire tant pis pour les profs. Moi, je m'apprête à partir."
Eh oui, je pars aussi bientôt et un peu désabusée.  Nous n'avons pas su exiger et mettre le holà donc nous méritons en partie , je crois, cette situation médiocre mais le mammouth est si lourd à mettre en branle.
Je n'ai pas de solution, je constate, désolée ...

Pas de cantine dans mon lycée, je ne pense pas que beaucoup de collègues soient grévistes.
Je ne vais pas la faire cette fois ci, j’ai déjà un jour de carence et c’est compliqué financièrement en ce moment. :/

Forcément, je la ferai. Sérieusement.. 3,5% d’augmentation pour une inflation qui fait le double… est-ce que les gens ont besoin d’avoir sous le nez des factures qu’ils ne peuvent pas honorer ?  
A part les personnes qui peinent à boucler les fins de mois, je ne comprends pas qu’on ne mobilise pas, même près de la retraite car avec une revalorisation minimale, les anciens seront aussi impactés que les actifs. La hausse de 4% ne couvrira pas les augmentations de prix.

C'est au contraire ceux qui ont des fins de mois difficiles qui devraient réagir immédiatement, car tous les indicateurs montrent que ce sera pire bientôt.

angelxxx a écrit:C'est au contraire ceux qui ont des fins de mois difficiles qui devraient réagir immédiatement, car tous les indicateurs montrent que ce sera pire bientôt.

C’est vrai mais en ont-ils les moyens ? C’est là, l’ironie de la grève. Ceux qui ont le plus besoin de signifier que l’augmentation est insuffisante ne la feront sans doute pas. Leur détresse ne se manifestera pas.

Je la pensais peu suivie et finalement, ici, plusieurs écoles fermées, dont certaines pas habituées ! On verra les chiffres, mais les collègues PE sont à bout. Vraiment. Usés, exaspérés. Après, il y a un climat local avec l'IEN d'ici, qui rajoute au ras le bol.

angelxxx a écrit:C'est au contraire ceux qui ont des fins de mois difficiles qui devraient réagir immédiatement, car tous les indicateurs montrent que ce sera pire bientôt.

Je sais bien, mais franchement, c’est le paiement du loyer qui passera avant.
Je suis souvent gréviste mais là, c’est trop serré pour que je puisse me le permettre (et ma santé fait à nouveau des siennes… La joie du jour de carence avec une maladie chronique. )

Pour moi la distinction revendication rémunération/ conditions de travail c'est un peu un faux problème. Les deux sont liées: si on était mieux payés, il serait plus facile notamment de se mettre à temps partiel ou de refuser les Heures Supp imposées. Plus facile aussi de refuser les missions mal payées du genre prof principal ou IMP dérisoires. Et puis, l'essentiel quand même c'est qu'on entende notre colère. Quand même, il y a de quoi: on nous propose des augmentations bidons, on nous fait lanterner indéfiniment pour toucher 3 francs 6 sous et parallèlement, on nous annonce un train d'enfer de réformes délétères (collège, lycée pro) à un rythme effréné. Dans l'Educ Nat, on sait aller vite pour les réformes toute pourries et bizarrement, le rythme est beaucoup plus lent dès qu'il s'agit de budget Dans ces conditions, ils pourraient au moins avoir la décence de nous f... la paix.

+100

Absolument d’accord.

Autour de moi, six grévistes, mais nous sommes jeunes et globalement engagés (et TZR).

musa a écrit:Pour moi la distinction revendication rémunération/ conditions de travail c'est un peu un faux problème. Les deux sont liées: si on était mieux payés, il serait plus facile notamment de se mettre à temps partiel ou de refuser les Heures Supp imposées.

Je suis ok avec toi pour dire que les deux sont liées, mais ce que tu présentes comme une solution ne peut pas en être une à mon sens, c'est juste un pis-aller pour tenir, une rustine parce qu'on ne peut pas faire autrement : ce n'est pas normal que nos conditions de travail soient tellement rudes, en termes de charge mentale et nerveuse et de temps de travail qu'on en vienne à envisager de se mettre à temps partiel pour survivre. Il faut lutter pour améliorer nos conditions de travail (et donc indirectement, la qualité des conditions d'étude de nos élèves et la qualité plus générale des services publics), afin que, comme la loi y oblige, on puisse sortir d'une semaine de travail à temps plein sans être en moins bonne santé que quand on l'a commencée.

musa a écrit: on nous fait lanterner indéfiniment pour toucher 3 francs 6 sous et parallèlement, on nous annonce un train d'enfer de réformes délétères (collège, lycée pro) à un rythme effréné. Dans l'Educ Nat, on sait aller vite pour les réformes toute pourries et bizarrement, le rythme est beaucoup plus lent dès qu'il s'agit de budget Dans ces conditions, ils pourraient au moins avoir la décence de nous f... la paix.

Ben en fait les deux sont les facettes de la même pièce : sous couvert d'améliorations pédagogiques, les dernières "réformes" (collège, LP, lycée) ne sont en réalité que des mesures d'économie (double objectif : abaisser le nombre d'heures de cours par élève + augmenter le nombre d'élèves par prof).

musa a écrit:Dans l'Educ Nat, on sait aller vite pour les réformes toute pourries et bizarrement, le rythme est beaucoup plus lent dès qu'il s'agit de budget Dans ces conditions, ils pourraient au moins avoir la décence de nous f... la paix.

Il est bien possible qu'au contraire nous faire enchaîner les réformes soient une stratégie pour étouffer les luttes. Quand on trime sur des nouveaux programmes, on n'a pas le temps de s'informer et de s'impliquer syndicalement.

Je n'ai pas dit que le temps partiel était une solution Zybulka. Mais je connais des collègues qui souhaiteraient en prendre un (pour mener d'autres projets parallèlement par exemple et souffler un peu) qui ne le peuvent pas dans l'état actuel des rémunérations. Effectivement, l'idéal serait qu'on puisse bosser à temps plein sans être rincés ! Si on était mieux payés, on pourrait d'ailleurs se mettre plus facilement en grève pour les réclamer  (c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles notre employeur a tout intérêt à nous maintenir à terre).
Ok pour la double face d'une même pièce... Mais c'est indécent de vouloir gagner ainsi sur tous les tableaux. D'où l'intérêt pour moi de se mettre en grève même si le mot d'ordre est plus focalisé sur la rémunération.

almuixe a écrit:

musa a écrit:Dans l'Educ Nat, on sait aller vite pour les réformes toute pourries et bizarrement, le rythme est beaucoup plus lent dès qu'il s'agit de budget Dans ces conditions, ils pourraient au moins avoir la décence de nous f... la paix.

Il est bien possible qu'au contraire nous faire enchaîner les réformes soient une stratégie pour étouffer les luttes. Quand on trime sur des nouveaux programmes, on n'a pas le temps de s'informer et de s'impliquer syndicalement.

Ah mais bien sûr, c'est bien l'objectif de cette fuite en avant !

musa a écrit:Mais c'est indécent de vouloir gagner ainsi sur tous les tableaux. D'où l'intérêt pour moi de se mettre en grève même si le mot d'ordre est plus focalisé sur la rémunération.

Ah oui oui bien d'accord avec toi sur le fond, je pinaillais sur des détails mais sinon je te rejoins complètement. Et pour le mot d'ordre, en effet franchement j'en ai rien à faire que ce soit pour les salaires, les conditions de travail, le droit à l'ivg, la paix dans le monde ou de meilleures prévisions météo, ce qui compte c'est d'être en grève et de faire nombre !