Grève du 29 septembre : pour nos salaires

musa a écrit:Mais c'est indécent de vouloir gagner ainsi sur tous les tableaux. D'où l'intérêt pour moi de se mettre en grève même si le mot d'ordre est plus focalisé sur la rémunération.

Ah oui oui bien d'accord avec toi sur le fond, je pinaillais sur des détails mais sinon je te rejoins complètement. Et pour le mot d'ordre, en effet franchement j'en ai rien à faire que ce soit pour les salaires, les conditions de travail, le droit à l'ivg, la paix dans le monde ou de meilleures prévisions météo, ce qui compte c'est d'être en grève et de faire nombre !

On est deux à faire grève. Je pensais être le seul. Bon même si ça double la participation, ça reste assez faible.

Bon sur 21 collègues attendus à 10h ça fait toujours 10%.

musa a écrit:Je n'ai pas dit que le temps partiel était une solution Zybulka. Mais je connais des collègues qui souhaiteraient en prendre un (pour mener d'autres projets parallèlement par exemple et souffler un peu) qui ne le peuvent pas dans l'état actuel des rémunérations. Effectivement, l'idéal serait qu'on puisse bosser à temps plein sans être rincés ! Si on était mieux payés, on pourrait d'ailleurs se mettre plus facilement en grève pour les réclamer  (c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles notre employeur a tout intérêt à nous maintenir à terre).
Ok pour la double face d'une même pièce... Mais c'est indécent de vouloir gagner ainsi sur tous les tableaux. D'où l'intérêt pour moi de se mettre en grève même si le mot d'ordre est plus focalisé sur la rémunération.

Le temps partiel, on le paye deux fois : au moment où on le prend et… quand vient l’heure de la retraite. C’est trop souvent subi. Mieux vaut tout de suite une meilleure rémunération et de bonnes conditions de travail pour ne pas s’épuiser ou déprimer et profiter d’une vie agréable.

musa a écrit:Pour moi la distinction revendication rémunération/ conditions de travail c'est un peu un faux problème. Les deux sont liées: si on était mieux payés, il serait plus facile notamment de se mettre à temps partiel ou de refuser les Heures Supp imposées. Plus facile aussi de refuser les missions mal payées du genre prof principal ou IMP dérisoires. Et puis, l'essentiel quand même c'est qu'on entende notre colère. Quand même, il y a de quoi: on nous propose des augmentations bidons, on nous fait lanterner indéfiniment pour toucher 3 francs 6 sous et parallèlement, on nous annonce un train d'enfer de réformes délétères (collège, lycée pro) à un rythme effréné. Dans l'Educ Nat, on sait aller vite pour les réformes toute pourries et bizarrement, le rythme est beaucoup plus lent dès qu'il s'agit de budget Dans ces conditions, ils pourraient au moins avoir la décence de nous f... la paix.

On peut désirer 1) Un meilleur salaire, 2) Une système de mutations plus fluide, 3) Des classes moins chargées et sans incivilités, 4) La fin des fermetures de postes et CDS, 5) Plus de sens avec plus d'exigence et d'arrêter de distribuer des diplômes à tout va.

Par exemple pour moi ce serait 5 > 1 > 4 > 3 > 2

Je ne suis pas du tout certain qu'en me payant 6 000 euros par mois, que j'accepte de subir tout et n'importe quoi en contrepartie. Mais bon oui pour un appel à la grève il vaut mieux être stratégique, demander quelque chose de clair plutôt que de s'éparpiller en revendications diverses, quitte à demander le reste plus tard. Par contre sans oublier que "le reste", c'est bien ce que certains collègues aimeraient maintenant.

nc33 a écrit:
On peut désirer 1) Un meilleur salaire, 2) Une système de mutations plus fluide, 3) Des classes moins chargées et sans incivilités, 4) La fin des fermetures de postes et CDS, 5) Plus de sens avec plus d'exigence et d'arrêter de distribuer des diplômes à tout va.

Par exemple pour moi ce serait 5 > 1 > 4 > 3 > 2

Intéressant comme question, on pourrait presque en faire un sondage.
Comme je suis à la Réunion, je dirais 5 > 3 > 1 > 4 > 2
Si j'étais en métropole : 1 > 5 > 3 > 4 > 2

nc33 a écrit:

musa a écrit:Pour moi la distinction revendication rémunération/ conditions de travail c'est un peu un faux problème. Les deux sont liées: si on était mieux payés, il serait plus facile notamment de se mettre à temps partiel ou de refuser les Heures Supp imposées. Plus facile aussi de refuser les missions mal payées du genre prof principal ou IMP dérisoires. Et puis, l'essentiel quand même c'est qu'on entende notre colère. Quand même, il y a de quoi: on nous propose des augmentations bidons, on nous fait lanterner indéfiniment pour toucher 3 francs 6 sous et parallèlement, on nous annonce un train d'enfer de réformes délétères (collège, lycée pro) à un rythme effréné. Dans l'Educ Nat, on sait aller vite pour les réformes toute pourries et bizarrement, le rythme est beaucoup plus lent dès qu'il s'agit de budget Dans ces conditions, ils pourraient au moins avoir la décence de nous f... la paix.

On peut désirer 1) Un meilleur salaire, 2) Une système de mutations plus fluide, 3) Des classes moins chargées et sans incivilités, 4) La fin des fermetures de postes et CDS, 5) Plus de sens avec plus d'exigence et d'arrêter de distribuer des diplômes à tout va.

Par exemple pour moi ce serait 5 > 1 > 4 > 3 > 2

Je ne suis pas du tout certain qu'en me payant 6 000 euros par mois, que j'accepte de subir tout et n'importe quoi en contrepartie. Mais bon oui pour un appel à la grève il vaut mieux être stratégique, demander quelque chose de clair plutôt que de s'éparpiller en revendications diverses, quitte à demander le reste plus tard. Par contre sans oublier que "le reste", c'est bien ce que certains collègues aimeraient maintenant.

Est-ce que tes 5 points ne renvoient pas finalement à la même chose par différents moyens ? La recherche d'un sens, d'un rôle social qui nous identifie clairement aux yeux des autres et à nos propres yeux? Demande à la fois légitime et naïve, mais dans notre monde elle est facilement identifiable à l'attelage salaire/fonction.
Cette revendication de sens pourrait ( ou devrait) nous mobiliser davantage.

Gréviste finalement, après des hésitations pour diverses raisons : je sature de ce combat contre des moulins à vents, de la soumission du corps enseignant, mon syndicat n'appelait pas et voulait un signal d'action forte (moi aussi et encore plus, comme taper sur les rentrées, les examens, refuser officiellement et le faire savoir  tout l'extra-pro, les projets, le refus d'être PP, etc. ) ; je suis intimement persuadé qu'on nous promène et qu'on joue la montre, pour réaliser sous couvert de revalo le vrai projet, celui  d'exploser les statuts ; je fais partie de ceux qui n'auront rien quoi qu'il arrive (bout de la grille);  je crois qu'il faut garder des réserves pour le combat des retraites, qui va être à mener prochainement, car ça va cogner très dur. Accessoirement, ras-le-bol de faire des grèves qu'on ne voit même pas, avec cadeau en prime aux non-grévistes (journée raccourcie, compactage des EDT). Bon je me suis décidé  presque au dernier moment , car je  me dis qu'il faut donner le ton dès le début, je  fais une grève visible sur une grosse journée, je n'ai prévenu que la classe de la 1ere heure de la journée, et la direction au dernier moment pour être compté. Il y aurait  un quart de grévistes,  ou pas loin, dans mon établissement, ce qui est un record (d'habitude plutôt 10 % ). J'espère que les AED et AESH  se sont tous mobilisés, nous avons pour eux une caisse d'indemnisation.

Je souscris à chaque mot. État d'esprit désabusé aujourd'hui.

Je la fais, mais je suis très minoritaire d’après ce que j’ai vu ce matin. Un élève râlait en voyant le tableau des absents : «ya des grèves et tous les profs sont là !»
Deux de mes collègues avec qui j’en ai parlé sont l’une, déchargée le jeudi ; l’autre, finalement malade. Leur mobilisation est indéniable mais ça ne se voit pas beaucoup !

11% de grévistes à l'EN à la mi-journée selon le ministère... Source France Info
Selon le SNES c'est 30% dans le second degré.

Le SNES annonce 30% de grévistes. Ça me semble bien optimiste malheureusement.

Exceptionnellement, je n'ai pas fait la grève aujourd'hui (que nulle ne me jette la pierre, je suis plutôt du genre serial gréviste, ai accumulé 12 jours pendant les retraites...). N'ayant pas cours le matin, je ne serais pas remontée dans les statistiques, et avec seulement deux heures de cours, ma grève aurait été peu bloquante.

Dans mon syndicat, nous avons de nombreuses remontées d'adhérents qui en ont marre des jours de grève uniques, où on revient tous au travail dès le lendemain, qu'on ait ou non obtenu satisfaction. On préfère des grèves "à partir de..." (comme pour les retraites, par exemple), ou des grèves lors des examens, quelque chose qui ait davantage d'effet qu'une journée d'absence de professeur de second degré (l’après-midi, en plus, donc les élèves rentrent chez eux, ça ne blinde même pas la perme).

J'aurais peut-être mis de côté ces arguments, s'il n'y avait pas la perspective de grève dure contre les retraites d'ici quelques mois... franchement, l'année qui s'annonce n'est pas réjouissante.

Quoi qu'il en soit, et malgré nos désaccords potentiels sur la méthode, j'ai aujourd'hui comme tous les autres jours, le plus grand respect pour mes collègues grévistes.

Pas sûr qu'il y ait une grève dure...la cfdt a fait peur au gouvernement car Berger a paru remonté en cas de passage en force, je pense que les "concertations annoncées" ont pour but de la ramener dans le rang. Si c'est le cas, hélas, je pense que l'on revivra un scénario connu.

Concernant les salaires, je rappelle que le projet de loi de finances sera discuté et voté dans une dizaine de jours en première lecture à l'AN. Ensuite, il ne servira plus à rien de réclamer des hausses pour 2023 une fois le budget voté, et le ministre aura beau jeu d'engager des concertations, l'enveloppe sera déjà définie. Donc sur les salaires, pour le court terme, c'est maintenant que ça se passe (ou, visiblement, que ça ne se passera pas trop).
Ensuite, il va y avoir effectivement une bataille sur les retraites en fin d'année et début d'année prochaine sans doute...

Je fais grève pour les salaires. Avec tout ce que je suis capable de faire (ménage, jardinage) le jour de grève, j'ai l'impression d'être gagnante.

https://www.lemonde.fr/economie/live/2022/09/29/greves-et-manifestations-du-29-septembre-quel-est-le-climat-social-dans-les-entreprises-posez-vos-questions-a-nos-journalistes_6143657_3234.html
Forte participation dans l'enseignement (entre 20 et 30%). C'est une bonne surprise au vu de ce qui était annoncé

En grève aussi, pour nos salaires.

pseudo-intello a écrit:Exceptionnellement, je n'ai pas fait la grève aujourd'hui (que nulle ne me jette la pierre, je suis plutôt du genre serial gréviste, ai accumulé 12 jours pendant les retraites...). N'ayant pas cours le matin, je ne serais pas remontée dans les statistiques, et avec seulement deux heures de cours, ma grève aurait été peu bloquante.

Dans mon syndicat, nous avons de nombreuses remontées d'adhérents qui en ont marre des jours de grève uniques, où on revient tous au travail dès le lendemain, qu'on ait ou non obtenu satisfaction. On préfère des grèves "à partir de..." (comme pour les retraites, par exemple), ou des grèves lors des examens, quelque chose qui ait davantage d'effet qu'une journée d'absence de professeur de second degré (l’après-midi, en plus, donc les élèves rentrent chez eux, ça ne blinde même pas la perme).

J'aurais peut-être mis de côté ces arguments, s'il n'y avait pas la perspective de grève dure contre les retraites d'ici quelques mois... franchement, l'année qui s'annonce n'est pas réjouissante.

Quoi qu'il en soit, et malgré nos désaccords potentiels sur la méthode, j'ai aujourd'hui comme tous les autres jours, le plus grand respect pour mes collègues grévistes.

Je comprends, j'ai hésité aussi, voyant comme dit plus haut les choses de la même manière (grèves dans les moments stratégiques, en faisant tourner). Le fait que j'ai eu pas mal d'heures de cours a contribué à faire pencher la balance, tout comme le fait qu'en dehors du problème spécifique du salaire des enseignants, on s'est foutu de nous tous avec les 3,5 % présentés comme un don magnanime. Pour les retraites, j'espère que ça va se réveiller : j'ai encore en travers les centaines d'euros jetés par les fenêtres pour d'autres, qui semblaient indifférents , alors que plus on est jeune, plus on sera durement frappé. La combinaison explosive, à savoir calcul sur des traitements de plus en plus bas + taux inférieurs + âge tardif (avec moins de surcote possible et une décote fréquente) va faire très mal.

En tout cas, pas un mot sur la situation spécifique des enseignants sur France Inter dans le journal de 8h ou celui de 18h. Cette grève est vu comme une grève pour l'augmentation des salaires et contre la réforme des retraites.

Si j'adhère à ces 2 sujets, je n'ai pas fait grève à cause du côté interpro... Et j'ai eu raison. Marre de donner mon salaire pour les autres quand les autres ne font rien pour nous.

« Les autres » sont aussi un certain nombre à avoir fait grève: j'ai vu dans le cortège des collègues des hôpitaux, de la territoriale, des impôts… qui eux aussi ont participé à la grève.
Qu'attends-tu de plus d'eux ? Qu'ils rejoignent un appel à la grève spécifique à l'EN et qui ne les couvre donc pas ?

Sur France Inter ils ont parlé hier longuement de la situation des enseignants dans le 13/14 et évoqué la grève d’aujourd’hui (il y avait une chef d’établissement qui a dit qu’elle ‘comprenait’ les grévistes, ce qui m’a semblé plutôt bien). Et ils en ont parlé aux bulletins d’information, même si brièvement. Après, comme c’est le service public, ils ont aussi été touchés par la grève, ce qui explique peut-être qu’ils ne l’aient pas couverte davantage.

mgb35 a écrit:En tout cas, pas un mot sur la situation spécifique des enseignants sur France Inter dans le journal de 8h ou celui de 18h. Cette grève est vu comme une grève pour l'augmentation des salaires et contre la réforme des retraites.

Si j'adhère à ces 2 sujets, je n'ai pas fait grève à cause du côté interpro... Et j'ai eu raison. Marre de donner mon salaire pour les autres quand les autres ne font rien pour nous.

Moui...

mgb35 a écrit:En tout cas, pas un mot sur la situation spécifique des enseignants sur France Inter dans le journal de 8h ou celui de 18h. Cette grève est vu comme une grève pour l'augmentation des salaires et contre la réforme des retraites.

Si j'adhère à ces 2 sujets, je n'ai pas fait grève à cause du côté interpro... Et j'ai eu raison. Marre de donner mon salaire pour les autres quand les autres ne font rien pour nous.

Aujourd'hui je ne sais pas, pas écouté mais hier j'ai pris au vol à la radio, entre 13 et 14H00  sur F. inter  un sujet assez long sur les problèmes de l'EN et notamment les traitements. Et j'ai même été content d'entendre un enseignant (PE je crois)  au lieu du traditionnel noyage de poisson sur les traitements OCDE et blablabla dire clairement que les professeurs étaient les spoliés de la catégorie A. Une CDE du SNPDEN  disait aussi que la profession d'enseignant devait être revalorisée pur fidéliser les enseignants (j'ai cru comprendre que dans son propre établissement un professeur de maths avait démissionné), et plus surprenant  que les missions devenaient accablantes hors enseignement (surprenant vu que son syndicat a voté contre les enseignants  toutes les réformes qui ont mis à genoux la profession).
Edit : pas vu le message de Dandelion avant...

J'ai fait grève et ça m'a fait beaucoup de bien. Il faisait beau ici et même si je n'avais qu'une heure de cours, j'ai savouré ce moment.

Et allez...  

Sur mon répondeur:

J'écrirai dans le registre CHSCT : mon cde m'appelle à telle heure pour me dire que le fait de respecter la loi à tel propos (...) n'est pas correct.