Défenseuse des droits : "C'est à l'école de s'adapter" aux élèves en situation de handicap

Les AESH ne sont pas non plus psy ou ATSEM ni éducs. Toutes formations que j’ai demandées en LSF, braille etc m’ont été refusées.
Il y a douze ans ma mission avait du sens : 21h/semaine, 2 élèves, un aveugle et un lycéen paraplégique.
L’an dernier au collège j’ai fini avec 8 élèves, quasi que des troubles du comportement et des autistes lourds ( dont un non verbal, j’ai du faire un droit de retrait suite à des morsures et des coups ).
J’ai fini en stress post traumatique, demandé et obtenu ma rupture après 4 mois d’arrêt maladie.

Bilan amer d’un poste que j’ai aimé occuper, et dont je croyais comme on me l’avait fait croire qu’il allait devenir un poste pérenne

Un exemple d'aberration.
Un élève autiste avec AESHi 24h/semaine. Les parents, avec le SESSAD, demandent une scolarisation ULIS. Obtenue.
Super.
Oui, mais…
La doctrine ici (nationale ?) : quand les élèves d'ULIS sont inclus, ils le sont sans AESH (bin oui, leur handicap disparaît).
Cet élève sera donc inclus en tout sauf en maths (il est relativement performant) sans AESH…

AESHi24h -> ULIS inclusion 18h (à la louche) sans AESH.
Je ne décolère pas.

Il y une avocate, maître Habib églantine de mémoire, qui s’est « spécialisée », enfin qui a choisi de défendre spécifiquement cette cause, défend les parents à qui on spolie les heures d’aesh i. Ça vaudrait le coup de la solliciter dans les cas comme ça

Ce n’est pas une doctrine nationale. J’ai des élèves d’ULIS inclus avec AESH (elles sont par contre partagées entre les élèves d’Ulis inclus).

J'ai une collègue dont le fils a un gros handicap qui s'est vu retiré son AESH qui est allé au TA seule avec son mari aussi prof. Ils ont gagné... mais cela a pris au moins 3 mois...

Ayant été confrontée au problème en tant qu'AVS (à l'époque) d'un gamin de 5 ans autiste asperger, j'ai fait face à une enseignante qui ne VOULAIT pas entendre que j'étais là pour aider ce gamin à être avec tous.
Elle me demandait de le sortir de la classe lors des temps de regroupement (en classe comme en sport !) sans compter qu'elle ne donnait pas d'informations aux parents.
Il y a parfois des enseignants qui se voient arrivant dans une école, et à qui on refile le gamin le plus difficile à gérer (pas forcément le plus violent ou quoi, il fallait juste connaître le handicap dont il souffrait pour COMPRENDRE ses propres besoins).
Je me suis heurtée un grand nombre de fois avec cette enseignante qui ne voulait pas entendre parler du gamin ou de ses parents.
C'était un enfant pourtant facile, qui pouvait avoir ses moments plus difficiles dans la journée où il avait besoin de choses en particulier que je pouvais lui offrir. Mon objectif n'était vraisemblablement pas celui de l'enseignante. Je n'ai pas pu continuer la prise en charge : sans pouvoir mettre en place un véritable accompagnement pour cet enfant, cela m'a été impossible.

Ayant pour ma part été formée pour accompagner justement des enfants à besoins particuliers, j'aurais apprécié de sa part un peu plus de considération pour cet enfant et sa famille, ainsi que pour moi qui me démenais pour que tout se passe bien. Etonnamment, son ATSEM pensait comme moi. Ce ressenti n'était donc pas que dans ma tête comme elle le disait à l'époque.

Je suis totalement d'accord que la formation reçue par les professeurs des écoles n'est pas du tout adaptée dans ce type de situation (c'était même le sujet de mon mémoire de licence). Mon constat a été celui là. Et quand je lis aujourd'hui que les choses n'ont pas avancé en près de 10 ans dans ce domaine, j'en suis vraiment triste.

Factuel : Nous avons une AESH pour assurer le suivi de cinq élèves, un qui a (théoriquement) une AESH individuelle à plein temps, et 4 avec une AESH mutualisée pour différents quotas horaires. Dans trois classes différentes. Elle a intérêt à avoir le don d'ubiquité, la pauvre; Et pauvres élèves. Il n' a pas de direction au PIAL depuis des mois , donc nous n'avons pas d'interlocuteur. Donc elle est bien gentille Madame Hédon, elle a sûrement raison, mais certaines données nous dépassent, non ?