Comment faites-vous étudier les œuvres intégrales en seconde ?

Oui, je mets l'OE récit en quatrième Objet d'étude.

Laclos ne me semble pas du tout adapté en seconde et pourtant j'adore. C'était déjà très compliqué pour mes TL il y a douze ans.

J'entends bien, Clecle. Mais comme ma question portait sur la manière d'aborder l'œuvre intégrale, peux-tu m'indiquer comment tu as géré les études thématiques ou tel ou tel extrait long ? Quelles activités as-tu proposé et surtout comment les as-tu mis en œuvre afin de gérer le temps pendant les séances en classe ?

Je ne sais pas si ce que je fais peut servir d'exemple mais j'ai tendance à aller assez vite et à boucler peu ou prou le programme. Je peux donner un exemple de ce que j'ai fait cette année:
- pour Britannicus, la première séance sur la pièce a consisté en une lecture en commun de la première scène (axée sur la compréhension) qui aboutit à une petite interro pour vérifier la compréhension des enjeux de l'exposition (et l'écoute des élèves), après je donne à lire les deux premiers actes en leur disant de garder en tête le projet de lecture sur la tragédie (Dans quelle mesure Néron est-il "un monstre naissant" ?, on a lu ensemble une partie de la préface), et je leur demande de noter dans leur carnet de lecture leurs questions, leurs remarques sur les personnages avant tout, leurs relations (je peux aussi leur demander de copier des vers qui expliquent les personnages); en classe, on étudie trois extraits de la pièce, je refais un contrôle de "lecture" (plus approfondi que le 1er) après l'acte III, en classe (ils doivent lire les autres actes mais je n'évalue pas cette lecture en elle-même); on travaille dans la perspective du commentaire sur les extraits, et je donne également un monologue tragique à rédiger (Sujet 1: Néron s'interroge sur les raisons qui l'ont poussé à faire enlever Junie et à interdire à sa mère de le seconder comme empereur
OU Sujet 2: Britannicus vient d'apprendre l'enlèvement de Junie par Néron. Imaginez ses réactions et ses réflexions). Cette écriture sert à consolider le maniement et l'analyse des registres.
L'évaluation finale en classe est une question sur le choix du titre par Racine préparée par le fil directeur qui était le projet de la séquence donc c'est une argumentation préparant à la dissert'. En parallèle, je me sers d'extraits de la mise en scène notamment pour éclairer les rapports entre Néron et Agrippine et le dénouement.
C'est très loin d'être parfait mais ça tient en six semaines.
Je procède un peu de la même façon sur le roman ou le récit, je pars d'un projet de lecture précis et organise toute la progression à partir de là. Je peux par conséquent dégager du temps pour faire lire des GT et faire passer les élèves à l'oral.

Merci de ta réponse qui m'ouvre des perspectives. Tu as raison au niveau du projet de lecture précis.

eliam a écrit:

trompettemarine a écrit:Je faisais des œuvres à l'écriture très classique en seconde.
Les élèves appréciaient. On étudiait certains passages en lecture linéaire. Pour les thèmes, c'était travail de groupe, passages à  l'oral, lecture des phrases préférées, dialogue sur certains extraits.
Pour le récit : les nouvelles de Théophile Gautier, des plus simples aux plus complexes.
Puis on a lu Mauriac (grande réussite du Nœud de vipères).
Pour la poésie en cursive, certains poèmes de Villon et en GT de la poésie baroque.
Le théâtre et l'argumentation ont été bouleversés par le Covid. Je n'ai pu faire qu'une pièce de Corneille.

Pourrais-tu expliquer dialogue sur certains extraits ?

De temps en temps, on s'arrêtait pour discuter sur un personnage du roman : pourquoi agit-il ainsi ? Est-il haïssable ou pardonnable, sans qu'il y ait forcément de prise de notes. Cela restait assez informel.
J'avais fait aussi en LC Madame de la Pommeraye extrait de Jacques le Fataliste.
Le travail de groupe consistait en une initiation à la dissertation avec une question ou une citation à élucider.
Mais le but premier restait l'explication linéaire. L'écriture de Théophile Gautier étant très répétitive, mais néanmoins plus complexe dans ses dernières nouvelles, c'était assez facile de les amener à réussir l'exercice.

Merci de ta réponse.

Perso, j'ai adopté depuis quelques années un système qui me satisfait assez : je fais travailler les élèves par plan de travail, une OI par période (entre deux vacances). A la fin de chaque période, je place une double évaluation : un sujet de dissertation (au départ très simple) sur l’OI et un commentaire d'un extrait tiré de l'OI. Les élèves savent qu'ils doivent terminer l'OI pour la fin de la période. Assez vite dans la période je leur donne un tableau avec des tâches à réaliser en autonomie : des questions d'histoire littéraire (contexte, biographie de l'auteur), de notions littéraires (genres et registres) assez factuelles, dont on trouve les réponses partout (parfois je leur donne les documents), des questions générales sur l’œuvre, des tâches comme "faites le portrait moral du héros", des travaux d'écriture d'appropriation, un extrait à apprendre par cœur. Je prends une heure, à la fin de la période, avant l'évaluation, pour répondre à leur question et leur donner des éléments de corrections. Le cours consiste principalement à leur expliquer le texte au fil de l'OI (exemple les trois premiers actes de Britannicus). Je vous joins un exemple de plan de travail et de l'évaluation.

Chapitre II période II:


Les travaux en gras sont à remettre sur feuille à la fin du Plan de travail.

Travail à faire
Lire/ écouter/ comprendre - lisez, un crayon à la main, La Chanson de Roland
- écoutez l’émission de France culture « Cultures d’Islam » de A. Meddeb, consacrée à La Chanson de Roland (disponible sur youtube) : https://www.youtube.com/watch?v=uXGIcA4wtVw
Proposez une carte mentale de votre prise de notes sur une feuille A4.
- La postérité de l’œuvre : expliquez l’allusion à La Chanson de Roland 1) chez Thibault de Champagne. Recherchez ce que sont l’amour courtois et le trouvère. 2) dans Hernani de Victor Hugo, acte V, scène 3. Renseignez-vous sur l’intrigue.

Oral Par groupe de deux, apprenez par cœur Hernani V, 3, v. 1927 « Que m’importe... »-v. 1972 « Chantât ? ». Attention, ce sont des alexandrins. Mettez-y le ton, c’est une scène d’amour...

Sujets de réflexion sur La Chanson de Roland - Comment la guerre est-elle représentée dans l’œuvre ? Montrez que les registres tragique, épique et pathétique sont utilisés. Justifiez l’affirmation d’Olivier au vers 1274 : « Gente est nostre bataille ! ». Le récit n’est-il que manichéen? (aidez-vous des laisses 79, 228 et 259, entre autres).
- Faites le portrait moral de Roland. En quoi s’oppose-t-il à Olivier et à Ganelon ? L’héroïsme est-il toujours une bonne chose ?

Écriture 1) un texte libre
2) En vous inspirant des combats épiques, rédigez une scène de combat dans le monde d’aujourd’hui. Votre récit contiendra les étapes régulièrement présentes dans les combats de La Chanson de Roland.

Maîtrise de la langue
1) fiches de vocabulaire : les sensations voir et entendre, le caractère, les religions, la justice et la loi
2) orthographe : l’accord du verbe cas particuliers 1 et 2
3) grammaire : a) verbes transitifs et intransitifs
b) l'attribut du sujet et du complément d'objet
c) les déterminants et les pronoms (seulement les exercices cochés)

Evaluation
I. Questions de cours et sujet de réflexions

1. Pourquoi parle-t-on français en France ? (4)
2. Pourquoi La Chanson de Roland comporte-t-elle de nombreuses répétitions ? (2)
3. Pour quelles raisons La Chanson de Roland est-elle considérée comme un monument de la littérature française ? (3)

4. Sujet de réflexion : De quelle manière l’épopée donne-t-elle sens à la violence ? (16)
Rédigez une introduction qui définit les mots du sujet et qui présente La Chanson de Roland, puis un développement en trois parties et enfin une conclusion avec un bref bilan.

Proposition de plan pour le développement :
I. L’épopée articule les registres épique, tragique et pathétique
II. L’épopée vise à valoriser un camp contre l’autre
III. L’épopée embellit le récit de la guerre et sa description

II. Commentaire (20)

A. Analysez la versification : nom des strophes, nom des vers, césure, e muet qui se prononce.

B. Vous rédigerez un commentaire du texte (en citant précisément celui-ci) avec une introduction qui situe l’épisode dans l’œuvre, un développement en deux axes :
I. Une opposition entre deux personnages
II. Le raisonnement du héros Roland,
et une conclusion avec un bref bilan de vos analyses.

C. Avis argumenté : L’héroïsme est-il toujours une bonne chose ?

[3 laisses sur la discussion entre Olivier et Roland à propos du cor : en VO + VF contemporain]

Extrêmement intéressant, ce travail, merci de l'avoir partagé avec nous @sinan .

Merci j'ai d'autres exemples si vous voulez sur : Britannicus, Quatrevingt-Treize, Incendie, Dom Juan, Le Diable amoureux, La Peau de chagrin.

C'est très aimable à toi, comme je suis en collège, c'est plutôt l'esprit de ton travail qui m'intéresse, plus que l'œuvre concernée (même si j'étudie la chanson de Roland en 5e).

Mais cela peut intéresser les collègues en lycée et cela m'intéressera d'un point de vue spéculatif et réflexif.

C'est très intéressant et très riche. Tes élèves rendent donc les travaux le jour de l'évaluation à la fin de la période ? Tu écris "les travaux en gras", mais rien n'apparaît en gras. Peux-tu me dire ce qu'ils doivent rendre ? Est-ce que les élèves te rendent un travail personnel ? Je suis confrontée à des élèves qui recopient ce qu'ils trouvent sur Internet et à d'autres qui recopient ce que les premiers ont recopié. Je corrige donc plusieurs fois la même mauvaise copie. Qu'en est-il pour tes élèves ? N'est-ce pas trop lourd au niveau de la correction ?
Et enfin comment fais-tu l'évaluation ? Deux fois 4 heures ?
Je te pose beaucoup de questions parce que je m'interroge sur mes pratiques qui ne font pas assez travailler les élèves. J'ai le sentiment de travailler à leur place. Tes idées me paraissent meilleures. Je veux bien d'autres exemples. En particulier sur Dom Juan et La Peau de chagrin.

Sisyphe a écrit:C'est très intéressant et très riche. Tes élèves rendent donc les travaux le jour de l'évaluation à la fin de la période ? Tu écris "les travaux en gras", mais rien n'apparaît en gras. Peux-tu me dire ce qu'ils doivent rendre ? Est-ce que les élèves te rendent un travail personnel ? Je suis confrontée à des élèves qui recopient ce qu'ils trouvent sur Internet et à d'autres qui recopient ce que les premiers ont recopié. Je corrige donc plusieurs fois la même mauvaise copie. Qu'en est-il pour tes élèves ? N'est-ce pas trop lourd au niveau de la correction ?
Et enfin comment fais-tu l'évaluation ? Deux fois 4 heures ?
Je te pose beaucoup de questions parce que je m'interroge sur mes pratiques qui ne font pas assez travailler les élèves. J'ai le sentiment de travailler à leur place. Tes idées me paraissent meilleures. Je veux bien d'autres exemples. En particulier sur Dom Juan et La Peau de chagrin.

+ 1 avec ce que j'ai graissé
Je serais très intéressée par ce que tu proposes à la classe sur Britannicus

Merci beaucoup Sinan. Tes élèves réussissent les sujets de réflexion en autonomie ? Tu mets des choses en place pour aider les plus faibles ? Quand tu fais les 3 premiers actes de Britannicus, tu fais une série d'explication linéaires ou de commentaires ou des études thématiques sur un acte ?

Merci pour vos remarques.
Question cours en lui-même : nous lisons le texte en classe et j'en explique le sens littéral, les implicites, j'en fais un commentaire assez libre. Les élèves notent (travail sur la prise de notes). Le but, c'est de rendre vivant le texte, de leur faire comprendre les enjeux, de leur faire entrevoir ce qu'est une analyse littéraire. Je théâtralise beaucoup et j'y mets beaucoup d'énergie. Généralement les élèves apprécient, ils entrent vraiment dans l’œuvre. J'ai aussi le temps de faire, à côté, de vraies leçons de grammaire, selon une progression cloisonnée assez ambitieuse (dans le plan de travail, les élèves ont aussi des fiches type bled à faire en grammaire/ vocabulaire/ orthographe).
Question plan de travail : je n'ai malheureusement pas la possibilité de corriger intégralement tous les plans de travail, ce serait impossible. Le but, c'est surtout de leur faire prendre conscience qu'il faut travailler personnellement, et que le plan de travail est à réinvestir dans l'évaluation. Au long de la période, je consacre quelques heures à un temps de travail libre, pendant lequel les élèves font ce qu'ils veulent dans leur plan de travail, parfois j'autorise le travail à deux ou trois, je leur mets des dictionnaires à disposition. Ce n'est pas très grave s'ils se recopient un peu les uns les autres, je veux surtout qu'ils écrivent beaucoup (dans les fiches bled je leur impose de recopier toutes les phrases, par exemple). Pendant ce temps-là, je fais venir à mon bureau plusieurs élèves (surtout les faibles) dont je corrige le travail fait (et je les "flique" un peu aussi). Parfois, aussi, je prends un moment, dans une heure de cours, pour répondre à des questions concernant le plan de travail. L'évaluation reprend souvent des questions telles quelles du PDT, donc il vaut mieux avoir travaillé dessus.
A la fin de la période, je fais une évaluation de langue où je reprends exclusivement les exercices du PDT (une heure), avec une dictée tirée de l'OI.
Je fais également deux heures d'évaluation : sujet de réflexion/dissertation et commentaire. Pendant ces deux heures, je relève tous les cahiers et je vérifie que la majorité du PDT soit faite (je note dans un tableau mes remarques pour chaque PDT, et je peux ainsi mesurer l'évolution de l'élève au fil des PDT). Je mets des heures de colle si rien ou trop peu n'est fait.
Sur le PDT, je demande deux travaux à me rendre à la fin de la période (exemple dans le PDT ci-dessus : la carte mentale à partir de l'émission de france culture et le travail d'écriture du combat épique). Pour moi, ce sont des points donnés, je note assez large.
Bilan du PDT point du vue du travail des élèves : Cela ne fait pas de miracle : ceux qui ont l'habitude de ne pas beaucoup travailler ne vont pas tout à coup s'y mettre. En revanche, ce me semble excellent pour les élèves plutôt sérieux qui ont beaucoup de faiblesses (souvent le profil de mes élèves de ZEP du 93). Les bons adorent, car ils peuvent travailler vite et bien. Les paresseux s'y mettent un peu, car je déploie pas mal d'énergie. Surtout, ce que je trouve efficace, c'est que je les mets devant leurs responsabilités : pour réussir, il faut travailler, et la plupart des tâches sont accessibles.

Chapitre III sur Britannicus : Le travail en gras est à rendre sur feuille.
Histoire littéraire - Lisez le document de synthèse et prenez des notes. (Qui est Jean Racine ? En quoi est-il influencé par le jansénisme ? Quelle est l’hérédité de Néron ? Comment les historiens romains présentent-ils Néron ? Racine s’en démarque-t-il ? Quelles leçons sur le pouvoir Louis XIV peut-il tirer de la pièce ? Distinguez les conceptions politiques de Platon, Aristote, Sénèque et Tacite.)
- Définissez la tragédie, le classicisme, le registre tragique, le héros tragique. En quoi Britannicus est-il une tragédie classique ?

Lire, comprendre, analyser Britannicus Au fil de votre lecture de la pièce, faites le portrait moral de Néron, d’Agrippine, de Junie et de Britannicus, en vous appuyant sur des citations précises analysées (au moins 5 par personnage).

Vers le commentaire III, 8, du vers 1035 « Qu’il faut qu’on me respecte » au vers 1069 « Je vous entends. » : Comment cette scène de conflit met-elle en valeur la tyrannie exercée par Néron ? Vous proposerez, en prise de notes, l’analyse linéaire (réplique par réplique) du texte en vous appuyant sur l’analyse des procédés que vous interpréterez. Vous rédigerez une introduction qui situe et caractérise l’extrait.

Oral Apprendre par cœur 25 vers choisis dans la première tirade d’Agrippine, acte IV, scène 2.

Evaluation
I. Questions de cours et sujet de réflexion (dissertation) : 30

1. En quoi Britannicus est-il une tragédie classique ?
2. Comment les historiens romains présentent-ils Néron ?
3. Quelles leçons sur le pouvoir Louis XIV peut-il tirer de la pièce ?
4. Quelles sont les conceptions politiques de Platon et d’Aristote ?

5. Sujet de réflexion : (16)
Selon Aristote, le spectateur ressent, devant le spectacle d’une tragédie, de la pitié et de la crainte. Vous justifierez cette affirmation à propos de Britannicus.

Rédigez une introduction qui définit les mots du sujet et qui présente la pièce, puis un développement en deux parties (c’est à vous de trouver le plan) et enfin une conclusion avec un bref bilan.



II. Commentaire (20)

A. Analysez la versification : nom des vers, césure, e muet qui se prononce.

B. Vous rédigerez un commentaire du texte (en citant précisément celui-ci et en relevant des procédés que vous interprétez) :
une introduction qui situe l’épisode dans l’œuvre (précisez quels sont les personnages présents),
un développement en deux axes :
I. Une scène de conflit
II. La tyrannie exercée par Néron
et une conclusion avec un bref bilan de vos analyses et une ouverture.

Attention, vous annoterez le texte au brouillon (les procédés).

NERON
Et que vous montrent-ils qui ne vous avertisse
Qu'il faut qu'on me respecte et que l'on m'obéisse ?
BRITANNICUS
Ils ne nous ont pas vus l'un et l'autre élever,
Moi pour vous obéir, et vous pour me braver ;
Et ne s'attendaient pas, lorsqu'ils nous virent naître,
Qu'un jour Domitius me dût parler en maître.
NERON
Ainsi par le destin nos vœux sont traversés ;
J'obéissais alors, et vous obéissez.
Si vous n'avez appris à vous laisser conduire,
Vous êtes jeune encore, et l'on peut vous instruire.
BRITANNICUS
Et qui m'en instruira ?
NERON
Tout l'empire à la fois,
Rome.
BRITANNICUS
Rome met-elle au nombre de vos droits
Tout ce qu'a de cruel l'injustice et la force,
Les empoisonnements, le rapt et le divorce ?
NERON
Rome ne porte point ses regards curieux
Jusque dans des secrets que je cache à ses yeux.
Imitez son respect.
BRITANNICUS
On sait ce qu'elle en pense.
NERON
Elle se tait du moins : imitez son silence.
BRITANNICUS
Ainsi Néron commence à ne plus se forcer.
NERON
Néron de vos discours commence à se lasser.
BRITANNICUS
Chacun devait bénir le bonheur de son règne.
NERON
Heureux ou malheureux, il suffit qu'on me craigne.
BRITANNICUS
Je connais mal Junie ou de tels sentiments
Ne mériteront pas ses applaudissements.
NERON
Du moins, si je ne sais le secret de lui plaire,
Je sais l'art de punir un rival téméraire.
BRITANNICUS
Pour moi, quelque péril qui me puisse accabler,
Sa seule inimitié peut me faire trembler.
NERON
Souhaitez-la ; c'est tout ce que je vous puis dire.
BRITANNICUS
Le bonheur de lui plaire est le seul où j'aspire.
NERON
Elle vous a promis, vous lui plairez toujours.
BRITANNICUS
Je ne sais pas du moins épier ses discours.
Je la laisse expliquer sur tout ce qui me touche,
Et ne me cache point pour lui fermer la bouche.
NERON
Je vous entends. Eh bien, gardes !


Écriture Réécrire en langue contemporaine acte III, scène 7, du vers 993 « Néron nous écoutait…. » à 1019 « De mille autres secrets j’aurais compte à vous rendre ».

Maîtrise de la langue Vocabulaire : - établir la fiche d’identité de cinq mots de votre choix issus de la pièce.
- fiches thématiques : le visage et ses expressions, les étapes de la vie, les relations humaines, la politique

Grammaire : - la subordination (trouvez dans la pièce 5 propositions subordonnées circonstancielles, 5 propositions subordonnées complément du nom, 5 propositions subordonnées complément d’objet direct du verbe)
- l’emploi du subjonctif
Orthographe : le sujet on /qui, tout, l’accord du participe passé avec l’auxiliaire avoir

Chapitre sur Dom Juan (en 2020-2021)
Sujets de réflexion 1) Dom Juan n'est-il qu'un don juan ?
2) Cette pièce est-elle une comédie ou une tragédie ?
Définissez : un don juan, libertin de mœurs/ libertin intellectuel, comédie/ tragédie, registre comique/ registre tragique.

Culture générale Le mythe de Dom Juan : a) faites des recherches sur les auteurs du groupement de textes. b) comparez ces dénouements : en quoi la fin revêt des significations différentes ? A noter : vous pouvez regarder l'opéra de Mozart : Don Giovanni. C'est l'un des plus beaux ! (https://www.youtube.com/watch?v=Hnd5ULYG2no&ab_channel=FranceMusique).

Histoire littéraire Qui est Molière ? Etablissez la carte mentale du document (les informations importantes sont à structurer, sur une feuille A4).

Écriture 1) un texte libre
2) Dom Juan n'est pas mort, il a survécu au Commandeur. Des années plus tard, il rencontre Done Elvire, Charlotte et Mathurine. Imaginez les retrouvailles dans une ou plusieurs scènes de théâtre. (n'oubliez pas les didascalies). 2 pages minimum.

Maîtrise de la langue 1) vocabulaire : fiches de vocabulaire : les étapes de la vie, le caractère, les relations humaines, la justice.
2) orthographe : le participe passé des verbes pronominaux, le participe passé précédé de en, l'accord du verbe (2 fiches).
3) grammaire : l'emploi du subjonctif.

Evaluation :
I. Première partie : Connaissance du cours et réflexion personnelle
1. Sujet de réflexion : Le spectateur s'identifie-t-il facilement au personnage de Dom Juan ?
Vous rédigerez une introduction pour présenter Molière et la pièce rapidement, ainsi que le personnage de Dom Juan, puis un développement en deux parties (oui/non) avec des arguments expliqués et étayés par des exemples tirés du texte (au moins trois scènes évoquées par partie), et enfin une conclusion.

2. Cette pièce est-elle une comédie comme les autres de Molière ? Quel est le rôle de Sganarelle ?
3. Pourquoi cette pièce a-t-elle été censurée ?

II. Deuxième partie : commentaire d'un extrait

DONE ELVIRE, DOM JUAN, SGANARELLE.
DONE ELVIRE.- Me ferez-vous la grâce, Dom Juan, de vouloir bien me reconnaître, et puis-je au moins espérer que vous daigniez tourner le visage de ce côté ?
DOM JUAN.- Madame, je vous avoue que je suis surpris, et que je ne vous attendais pas ici.
DONE ELVIRE.- Oui, je vois bien que vous ne m’y attendiez pas, et vous êtes surpris à la vérité, mais tout autrement que je ne l’espérais, et la manière dont vous le paraissez, me persuade pleinement ce que je refusais de croire. J’admire ma simplicité, et la faiblesse de mon cœur, à douter d’une trahison, que tant d’apparences me confirmaient. J’ai été assez bonne, je le confesse, ou plutôt assez sotte, pour me vouloir tromper moi-même, et travailler à démentir mes yeux, et mon jugement. J’ai cherché des raisons, pour excuser à ma tendresse , le relâchement d’amitié qu’elle voyait en vous ; et je me suis forgé exprès cent sujets légitimes d’un départ si précipité, pour vous justifier du crime, dont ma raison vous accusait. Mes justes soupçons chaque jour avaient beau me parler, j’en rejetais la voix, qui vous rendait criminel à mes yeux, et j’écoutais avec plaisir mille chimères ridicules, qui vous peignaient innocent à mon cœur ; mais enfin, cet abord ne me permet plus de douter, et le coup d’œil qui m’a reçue, m’apprend bien plus de choses, que je ne voudrais en savoir. Je serai bien aise pourtant d’ouïr de votre bouche les raisons de votre départ. Parlez, Dom Juan, je vous prie ; et voyons de quel air vous saurez vous justifier .
DOM JUAN.- Madame, voilà Sganarelle, qui sait pourquoi je suis parti.
SGANARELLE.- Moi, Monsieur, je n’en sais rien, s’il vous plaît.
DONE ELVIRE.- Hé bien, Sganarelle, parlez, il n’importe de quelle bouche j’entende ces raisons.
DOM JUAN, faisant signe d’approcher à Sganarelle.- Allons, parle donc à Madame.
SGANARELLE.- Que voulez-vous que je dise ?
DONE ELVIRE.- Approchez, puisqu’on le veut ainsi, et me dites un peu les causes d’un départ si prompt.
DOM JUAN.- Tu ne répondras pas ?
SGANARELLE.- Je n’ai rien à répondre, vous vous moquez de votre serviteur.
DOM JUAN.- Veux-tu répondre, te dis-je ?
SGANARELLE.- Madame...
DONE ELVIRE.- Quoi ?
SGANARELLE, se retournant vers son maître.- Monsieur...
DOM JUAN .- Si...
SGANARELLE.- Madame, les conquérants, Alexandre, et les autres mondes sont causes de notre départ ; voilà, Monsieur, tout ce que je puis dire.
DONE ELVIRE.- Vous plaît-il, Dom Juan, nous éclaircir ces beaux mystères ?
DOM JUAN.- Madame, à vous dire la vérité...
DONE ELVIRE.- Ah, que vous savez mal vous défendre pour un homme de cour, et qui doit être accoutumé à ces sortes de choses ! J’ai pitié de vous voir la confusion que vous avez. Que ne vous armez-vous le front d’une noble effronterie ? Que ne me jurez-vous que vous êtes toujours dans les mêmes sentiments pour moi, que vous m’aimez toujours avec une ardeur sans égale, et que rien n’est capable de vous détacher de moi que la mort ! que ne me dites-vous que des affaires de la dernière conséquence vous ont obligé à partir sans m’en donner avis, qu’il faut que malgré vous vous demeuriez ici quelque temps, et que je n’ai qu’à m’en retourner d’où je viens, assurée que vous suivrez mes pas le plus tôt qu’il vous sera possible : qu’il est certain que vous brûlez de me rejoindre, et qu’éloigné de moi, vous souffrez ce que souffre un corps qui est séparé de son âme. Voilà comme il faut vous défendre, et non pas être interdit comme vous êtes.
DOM JUAN.- Je vous avoue, Madame, que je n’ai point le talent de dissimuler, et que je porte un cœur sincère. Je ne vous dirai point que je suis toujours dans les mêmes sentiments pour vous, et que je brûle de vous rejoindre, puisque enfin il est assuré que je ne suis parti que pour vous fuir ; non point par les raisons que vous pouvez vous figurer, mais par un pur motif de conscience, et pour ne croire pas qu’avec vous davantage je puisse vivre sans péché. Il m’est venu des scrupules, Madame, et j’ai ouvert les yeux de l’âme sur ce que je faisais. J’ai fait réflexion que pour vous épouser, je vous ai dérobée à la clôture d’un couvent, que vous avez rompu des vœux, qui vous engageaient autre part, et que le Ciel est fort jaloux de ces sortes de choses. Le repentir m’a pris, et j’ai craint le courroux céleste. J’ai cru que notre mariage n’était qu’un adultère déguisé, qu’il nous attirerait quelque disgrâce d’en haut, et qu’enfin je devais tâcher de vous oublier, et vous donner moyen de retourner à vos premières chaînes. Voudriez-vous, Madame, vous opposer à une si sainte pensée, et que j’allasse, en vous retenant me mettre le Ciel sur les bras, que par... ?
DONE ELVIRE.- Ah ! scélérat, c’est maintenant que je te connais tout entier, et pour mon malheur, je te connais lorsqu’il n’en est plus temps, et qu’une telle connaissance ne peut plus me servir qu’à me désespérer ; mais sache que ton crime ne demeurera pas impuni ; et que le même Ciel dont tu te joues, me saura venger de ta perfidie.
DOM JUAN.- Sganarelle, le Ciel !
SGANARELLE.- Vraiment oui, nous nous moquons bien de cela, nous autres.
DOM JUAN.- Madame...
DONE ELVIRE.- Il suffit, je n’en veux pas ouïr davantage, et je m’accuse même d’en avoir trop entendu. C’est une lâcheté que de se faire expliquer trop sa honte ; et sur de tels sujets, un noble cœur au premier mot doit prendre son parti. N’attends pas que j’éclate ici en reproches et en injures, non, non, je n’ai point un courroux à exhaler en paroles vaines, et toute sa chaleur se réserve pour sa vengeance . Je te le dis encore, le Ciel te punira, perfide, de l’outrage que tu me fais, et si le Ciel n’a rien que tu puisses appréhender, appréhende du moins la colère d’une femme offensée.
SGANARELLE.- Si le remords le pouvait prendre.



Toutes vos réponses doivent s'appuyer sur des citations précises du texte.

1. Situez cet extrait dans la pièce : A quel acte ? Que s'est-il passé avant cette scène ? Que se passe-t-il après cette scène ?
2. Cette scène est-elle comique ? Justifiez.
3. Analysez le personnage de Done Elvire : que veut-elle ? Qu'apprend-elle dans cette scène ? Quelles idées développe-t-elle ? Pourquoi peut-on dire qu'elle domine l'échange ? Quels sentiments éprouve le spectateur pour elle ?
4. Analysez le personnage de Dom Juan : comment apparaît-il ? Est-il sympathique ? Est-il convaincant ?
5. De quelle(s) scène(s) de Dom Juan pouvez-vous rapprocher cet extrait ?

Chapitre sur La Peau de Chagrin (2020-2021)
Travail à faire
Sujets de réflexion 1) Raphaël est-il un héros romantique ?
2) Le héros a-t-il eu raison de prendre la peau de chagrin ?
3) En quoi Pauline et Foedora s’opposent-elles ?
4) Que symbolise la peau de chagrin ?
Culture générale - Le pacte avec le diable est un topos littéraire : recherchez ce que c’est exactement. Renseignez-vous sur l’histoire de Faust.
- Diable, Belzébuth, Satan, Lucifer : ces termes désignent-ils exactement la même figure ? Retrouvez l’origine de ces différents qualificatifs.

Histoire littéraire Qui est Balzac ? Peut-on établir des points communs entre l’auteur et son héros ?
Ce roman est-il réaliste ?

Écriture 1) un texte libre
2) Etablir le musée imaginaire de douze objets de votre choix.
Maîtrise de la langue 1) vocabulaire : fiches de vocabulaire : les accessoires, la tête et le visage, les expressions du visage, le corps
2) orthographe : les adjectifs de couleur, le participe présent et l’adjectif verbal
3) grammaire : les propositions indépendantes, coordonnées et juxtaposées, les propositions relatives

Evaluation :
I. Connaissance du cours et sujets de réflexion : (20)
Pour répondre, vous vous appuierez sur des citations précises et analysées, ainsi que sur des épisodes du romans interprétés.

1. En quoi ce roman est-il un roman d’apprentissage ? (4)
2. En quoi ce roman appartient-il au genre fantastique ? (4)
Vous vous appuierez sur la définition de Todorov, donnée à propos du Diable amoureux.
3. Dissertation : Est-il facile de s’identifier au héros de La Peau de chagrin ? (12)
Votre dissertation comportera une introduction pour analyser le sujet, un développement en deux paragraphes argumentés et une conclusion.

II. Commentaire (20)
J’évoquai toutes mes connaissances physiologiques et mes études antérieures sur la femme pour examiner minutieusement pendant cette soirée cette singulière personne et ses manières ; caché dans l’embrasure d’une fenêtre, j’espionnai ses pensées en les cherchant dans son maintien, en étudiant ce manège d’une maîtresse de maison qui va et vient, s’assied et cause, appelle un homme, l’interroge, et s’appuie pour l’écouter sur un chambranle de porte ; je remarquai dans sa démarche un mouvement brisé si doux, une ondulation de robe si gracieuse, elle excitait si puissamment le désir que je devins alors très incrédule sur sa vertu. Si Foedora méconnaissait aujourd’hui l’amour, elle avait dû jadis être fort passionnée ; car une volupté savante se peignait jusque dans la manière dont elle se posait devant son interlocuteur, elle se soutenait sur la boiserie avec coquetterie, comme une femme près de tomber, mais aussi près de s’enfuir si quelque regard trop vif l’intimide. Les bras mollement croisés, paraissant respirer les paroles, les écoutant même du regard et avec bienveillance, elle exhalait le sentiment. Ses lèvres fraîches et rouges tranchaient sur un teint d’une vive blancheur. Ses cheveux bruns faisaient assez bien valoir la couleur orangée de ses yeux mêlés de veines comme une pierre de Florence, et dont l’expression semblait ajouter de la finesse à ses paroles. Enfin son corsage était paré des grâces les plus attrayantes. Une rivale aurait peut-être accusé de dureté d’épais sourcils qui paraissaient se rejoindre, et blâmé l’imperceptible duvet qui ornait les contours du visage. Je trouvai la passion empreinte de tout. L’amour était écrit sur les paupières italiennes de cette femme, sur ses belles épaules dignes de la Vénus de Milo, dans ses traits, sur sa lèvre inférieure un peu forte et légèrement ombragée. C’était plus qu’une femme, c’était un roman.
vocabulaire : incrédule : qui se laisse difficilement convaincre ; la Vénus de Milo : statue antique, célèbre pour sa grande beauté

Vous compléterez d’abord le tableau suivant, en insérant des citations supplémentaires. Ensuite, vous proposerez un plan de commentaire avec deux axes de lecture (dont vous expliquerez rapidement le contenu). Enfin, vous rédigerez l’introduction du commentaire.

Citations Procédés Interprétations
« j’évoquai »

« connaissances »/ « études »



« examiner minutieusement »

« cette singulière personne »

« caché dans l’embrasure »/ « j’espionnai »





« si doux »/ « si gracieux »




« si F…. elle avait dû »




« fraîches et rouges »



« comme une pierre de Florence »



« grâces les plus attrayantes »


« une rivale aurait peut-être accusé »



« dignes de la Vénus de Milo »



« c’était un roman »

Merci beaucoup pour ces réponses. Je trouve que laisser de temps en temps une heure pour ce plan de travail est une excellente idée. Deux heures pour ton évaluation avec commentaire, je ne vois pas bien en revanche. C'est le sujet de réflexion ou le commentaire ? Même ainsi cela me paraît court. Peut-être attends-tu un plan détaillé ?

lolv0736 a écrit:Eliam: je n'ai pas lu Les âmes grises, j'ai un peu honte, je ne suis pas très calée en littérature contemporaine... Je n'ai pas envie de faire un roman du XX car je trouve les problématiques plutôt complexes. Je pense à L'Etranger, qui me parait être un piège redoutable en seconde... Ou à Duras, que j'adore, mais à étudier, dur dur...

Zigmag: les exposés peuvent faire partie de ces petites notes qui permettent d'éviter la casse en fin de trimestre. Ca mobilise les élèves je trouve et nous, ça nous permet de vérifier le travail, mais il ne faut pas que ça nous coûte trop cher en terme de correction. Je note plutôt l'oral, ou des réponses courtes que je ramasse à l'improviste parfois. Ou encore une lecture.
Pour l'attention durant les exposés, ça parait élémentaire, et j'aurais plutôt tendance à sanctionner les perturbateurs... Mais je ne suis pas en LP. Dans tous les cas, l'idée est de réaliser le travail préparatoire à la maison effectivement.

J'ai fait lire Eldorado de L. Gaudé. J'avais fait juste avant une séquence sur l'exil pour la littérature d'idées. Je pense que les élèves (enfin ceux qui l'ont vraiment lue) ont apprécié l'oeuvre. En revanche, j'ai renoncé depuis un moment à vouloir faire étudier 2 oeuvres intégrales : je me contente d'une lecture cursive et d'une intégrale. En général, je respecte les programmes à la lettre mais là, c'est mission impossible pour moi et je ne vois pas l'intérêt de faire autant d'oeuvres si c'est pour bâcler.
Je vais vraiment insister sur la dissertation l'an prochain et ça peut être un bon moyen de vérifier la connaissance de l'oeuvre : mon objectif est surtout de dédiaboliser cet exercice pour qu'il soit majoritairement choisi en première.

C'est vrai que deux heures, c'est assez court, mais je n'attends pas une dissertation et un commentaire intégraux. La dissertation, je l'appelle d'abord sujet de réflexion pour dédramatiser. Le sujet est une question de cours et dans les premières évaluations je donne le plan.
Quant au commentaire, c'est assez court aussi : parfois c'est un ensemble de questions (cfr ex sur Dom Juan) parfois c'est une analyse linéaire du texte. Si je demande quelque chose de rédigé, c'est brève intro qui situe l'extrait et deux paragraphes dont je donne le plan.
Autre chose : les élèves apprécient vraiment la régularité du cadre, chaque période a son PDT, et l'évaluation prend toujours la même forme. Dans leur bilan final, chaque année, ils me disent que cela leur est précieux.

Oui. Je sais que les élèves apprécient la régularité. J'aurais moi-même aimé ce que tu proposes en tant qu'élève. Et l'inspection ?

Dorine a écrit:

lolv0736 a écrit:Eliam: je n'ai pas lu Les âmes grises, j'ai un peu honte, je ne suis pas très calée en littérature contemporaine... Je n'ai pas envie de faire un roman du XX car je trouve les problématiques plutôt complexes. Je pense à L'Etranger, qui me parait être un piège redoutable en seconde... Ou à Duras, que j'adore, mais à étudier, dur dur...

Zigmag: les exposés peuvent faire partie de ces petites notes qui permettent d'éviter la casse en fin de trimestre. Ca mobilise les élèves je trouve et nous, ça nous permet de vérifier le travail, mais il ne faut pas que ça nous coûte trop cher en terme de correction. Je note plutôt l'oral, ou des réponses courtes que je ramasse à l'improviste parfois. Ou encore une lecture.
Pour l'attention durant les exposés, ça parait élémentaire, et j'aurais plutôt tendance à sanctionner les perturbateurs... Mais je ne suis pas en LP. Dans tous les cas, l'idée est de réaliser le travail préparatoire à la maison effectivement.

J'ai fait lire Eldorado de L. Gaudé. J'avais fait juste avant une séquence sur l'exil pour la littérature d'idées. Je pense que les élèves (enfin ceux qui l'ont vraiment lue) ont apprécié l'oeuvre. En revanche, j'ai renoncé depuis un moment à vouloir faire étudier 2 oeuvres intégrales : je me contente d'une lecture cursive et d'une intégrale. En général, je respecte les programmes à la lettre mais là, c'est mission impossible pour moi et je ne vois pas l'intérêt de faire autant d'oeuvres si c'est pour bâcler.
Je vais vraiment insister sur la dissertation l'an prochain et ça peut être un bon moyen de vérifier la connaissance de l'oeuvre : mon objectif est surtout de dédiaboliser cet exercice pour qu'il soit majoritairement choisi en première.

Je pense la même chose que toi pour la dissertation. Pour le nombre d'oeuvres, comme toi je n'y arrive pas mais je vais tenter, quitte à laisser tomber un oeuvre si je vois que ça traîne trop.

Sinan: Je trouve ton travail très ambitieux. Il implique de laisser les élèves complètement autonomes en terme de recherches et de réflexion sur les textes, ce qui n'est pas aisé. Il faut aussi être très carré question organisation. Je ne sais pas si je m'en sentirais capable...

Dorine: J'aime beaucoup Laurent Gaudé, mais je le verrais plutôt en lecture cursive.

Dorine: Donc tu fais une OI récit, une OI théâtre, un GT sur la poésie, et un GT sur la littérature d'idées autour des débats littéraires?

De mon côté, je pensais plutôt faire 2 OI récit, un OI théâtre (et pas deux pièces, cela me parait infaisable), et aborder les débats littéraire autour de la réception des oeuvres étudiées durant l'année.

@ lolv0735 : tu as raison, c'est assez ambitieux. Mais je suis partie du principe que plus on en demande, plus on en a... Par ailleurs, l'autonomie n'est pas totale sur l'étude de l'oi par le PDT, puisque dans le cours en lui-même j'aborde en partie ces questions. Formuler des questions/ axes d'étude de l'oi dans le PDT me permet de cadrer les choses, qui seront mobilisées dans l'évaluation. Si je me contentais du cours, les élèves seraient perdus, ne sachant quoi étudier pour l'évaluation ( c'est en tout cas ce que j'ai constaté avant de travailler par PDT). Cela m'oblige aussi à calibrer cours +PDT + évaluation, cela rend les choses très cohérentes de mon point de vue. Ce qui est important à mes yeux, c'est que les élèves progressent d'un PDT à l'autre.