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Peut-on et doit-on toujours défendre les collègues parce que ce sont nos collègues ?
- SphinxProphète
Un jour, une collègue m'a demandé de l'accompagner et de la défendre dans le bureau du CDE, en tant que représentante au CA. Je précise que nous n'avons jamais eu d'élu syndical dans mon collège ce qui fait que j'ai souvent accompagné des collègues devant la direction (mais plutôt dans les années suivantes, quand il y a eu une direction très problématique).
Le truc, c'est que je ne sais pas pourquoi cette collègue était convoquée précisément ce jour-là - je sais qu'on lui reprochait des pratiques pédagogiques qui étaient avérées parce que je l'ai entendue les justifier en réunion parents profs, mais je sais aussi qu'elle tenait des propos racistes et homophobes aux élèves, aux parents, et aussi devant moi. J'avais alors trois ans d'expérience dans l'EN. J'ai dit à la collègue que je ne me sentais pas à ma place de l'accompagner et je lui ai conseillé de faire appel à un syndicat pour avoir quelqu'un.
Je ne me sens pas de défendre quelqu'un pour des actes que je ne cautionne pas. Conseiller cette personne sur ses droits et sur les procédures à suivre, oui, par contre, c'est complètement différent. Je ne m'en sentais pas capable par manque de connaissances, j'ai donc préféré aiguiller la collègue vers qui saurait.
Le truc, c'est que je ne sais pas pourquoi cette collègue était convoquée précisément ce jour-là - je sais qu'on lui reprochait des pratiques pédagogiques qui étaient avérées parce que je l'ai entendue les justifier en réunion parents profs, mais je sais aussi qu'elle tenait des propos racistes et homophobes aux élèves, aux parents, et aussi devant moi. J'avais alors trois ans d'expérience dans l'EN. J'ai dit à la collègue que je ne me sentais pas à ma place de l'accompagner et je lui ai conseillé de faire appel à un syndicat pour avoir quelqu'un.
Je ne me sens pas de défendre quelqu'un pour des actes que je ne cautionne pas. Conseiller cette personne sur ses droits et sur les procédures à suivre, oui, par contre, c'est complètement différent. Je ne m'en sentais pas capable par manque de connaissances, j'ai donc préféré aiguiller la collègue vers qui saurait.
- Prof NazaireNiveau 3
La défendre de quoi ? de se faire remonter les bretelles par le chef d'établissement ? de se faire virer ? lapider ? jeter aux enfers ?MelanieSLB a écrit:(...) Peut-on et doit-on défendre ce/cette collègue à tout prix ?
Et en quoi consisterait cette aide ? faire valoir son point de vue ? engager des tueurs pour la défendre ? faire un faux témoignage ? lui payer un avocat ?
Bon, je pense avoir été clair (bien qu'excessif comme souvent). Dans ces conditions il m'est impossible de répondre à un questionnaire trop vague. Sans parler des "il faut" qui font passer l'éthique pour de l'obligation.
- JulHabitué du forum
Un point important: les élèves ne sont pas des "petits loulous" mais des élèves.NanouV a écrit:En fait, pour que le débat soit clair, il faudrait préciser:
-le type de fautes commises par le collègue imaginaire,
-la position du collègue témoin (collègue lambda ou représentant syndical).
Il m'est arrivé d'avoir un collègue à l'insulte facile avec nos collégiens. Un gamin pouvait se faire traiter de m****, de c****** ou de petit c** pour ne pas avoir ouvert son cahier à la bonne page, par exemple. On retrouvait régulièrement des petits loulous en larmes. D'après le collègue, ça n'était rien, ça les ferait grandir, et puis, de toute façon, pas son problème s'ils sont sensibles.
J'avoue que non, je ne l'ai pas du tout soutenu, au contraire, je lui ai expressément ordonné d'arrêter et de faire preuve d'un minimum de professionnalisme avec nos élèves et que, oui, on peut se fâcher, non, on n'insulte pas. Non mais...
Un peu de professionnalisme ne fait pas de mal.
- Clecle78Bon génie
Je hais cette expression de "petits loulous" à fortiori pour des élèves.
- frimoussette77Guide spirituel
Jul a écrit:Un point important: les élèves ne sont pas des "petits loulous" mais des élèves.NanouV a écrit:En fait, pour que le débat soit clair, il faudrait préciser:
-le type de fautes commises par le collègue imaginaire,
-la position du collègue témoin (collègue lambda ou représentant syndical).
Il m'est arrivé d'avoir un collègue à l'insulte facile avec nos collégiens. Un gamin pouvait se faire traiter de m****, de c****** ou de petit c** pour ne pas avoir ouvert son cahier à la bonne page, par exemple. On retrouvait régulièrement des petits loulous en larmes. D'après le collègue, ça n'était rien, ça les ferait grandir, et puis, de toute façon, pas son problème s'ils sont sensibles.
J'avoue que non, je ne l'ai pas du tout soutenu, au contraire, je lui ai expressément ordonné d'arrêter et de faire preuve d'un minimum de professionnalisme avec nos élèves et que, oui, on peut se fâcher, non, on n'insulte pas. Non mais...
Un peu de professionnalisme ne fait pas de mal.
Les élèves ne sont pas "des petits loulous", certes ! Mais la personne qui manque de professionnalisme dans l'exemple de NanouV, c'est bien celle qui a insulté directement les élèves.
- ditaNeoprof expérimenté
En 30 ans de carrière, je n'ai jamais vu de "petits loulous".
Sans doute parce que je parle français et que je garde mon affection pour mes proches.
Un cœur ne se porte pas en bandoulière, sauf si on ne craint pas le ridicule.
Sans doute parce que je parle français et que je garde mon affection pour mes proches.
Un cœur ne se porte pas en bandoulière, sauf si on ne craint pas le ridicule.
- Prof NazaireNiveau 3
frimoussette77 a écrit:
(...) les élèves ne sont pas des "petits loulous" mais des élèves.
dita a écrit:En 30 ans de carrière, je n'ai jamais vu de "petits loulous". Sans doute parce que je parle français et que je garde mon affection pour mes proches. Un cœur ne se porte pas en bandoulière, sauf si on ne craint pas le ridicule.
Pfffff...les rappels à l'ordre ! Tout le monde sait bien que ce sont des élèves, des enfants, des êtres en relation avec nous. Comment on les appelle ne fait que révèler la position que l'on a choisie face à eux : autorité, affection, hiérarchique, représentant de l'ordre établi, etc...Clecle78 a écrit:Je hais cette expression de "petits loulous" à fortiori pour des élèves.
- CathEnchanteur
Clecle78 a écrit:Je hais cette expression de "petits loulous" à fortiori pour des élèves.
Et des tas d'autres. "Nos gamins", par exemple.
- frimoussette77Guide spirituel
Tu déformes ce que j'ai écrit en tronquant la citation. Je trouve que justement on se trompe de cible en critiquant Nanou V. La personne à critiquer est celle qui insulte les élèves qu'ils soient "petits loulous" ou "petits caïds". Peu importe, aucune insulte n'est acceptable. Qu'on dérape une fois, ça peut s'entendre mais que ce soit un mode de fonctionnement régulier, c'est affligeant.Prof Nazaire a écrit:frimoussette77 a écrit:
(...) les élèves ne sont pas des "petits loulous" mais des élèves.dita a écrit:En 30 ans de carrière, je n'ai jamais vu de "petits loulous". Sans doute parce que je parle français et que je garde mon affection pour mes proches. Un cœur ne se porte pas en bandoulière, sauf si on ne craint pas le ridicule.Pfffff...les rappels à l'ordre ! Tout le monde sait bien que ce sont des élèves, des enfants, des êtres en relation avec nous. Comment on les appelle ne fait que révéler la position que l'on a choisie face à eux : autorité, affection, hiérarchique, représentant de l'ordre établi, etc...Clecle78 a écrit:Je hais cette expression de "petits loulous" à fortiori pour des élèves.
- Mélusine2Niveau 10
Prof Nazaire a écrit:frimoussette77 a écrit:
(...) les élèves ne sont pas des "petits loulous" mais des élèves.dita a écrit:En 30 ans de carrière, je n'ai jamais vu de "petits loulous". Sans doute parce que je parle français et que je garde mon affection pour mes proches. Un cœur ne se porte pas en bandoulière, sauf si on ne craint pas le ridicule.Clecle78 a écrit:Je hais cette expression de "petits loulous" à fortiori pour des élèves.
Pfffff...les rappels à l'ordre ! Tout le monde sait bien que ce sont des élèves, des enfants, des êtres en relation avec nous. Comment on les appelle ne fait que révèler la position que l'on a choisie face à eux : autorité, affection, hiérarchique, représentant de l'ordre établi, etc...
Précisément : il est frappant, me semble-t-il, qu' absolument aucun des termes que tu choisis en remplacement ne correspond à une fonction éducative et d'enseignement.
Enseigner, ce n'est pas une "position" (une "posture", comme disent les cuistres) mais une fonction. Cela n'empêche aucunement d'être parfois ému par l'un ou l'autre, encore moins de lui venir en aide (dans un cadre pro de préférence) à l'occasion, la question n'est pas là : même quand on a de l'affection pour un groupe ou quelques individus dans le groupe, on a un vrai travail à faire avec tous. Et il ne relève à aucun moment de la "loulouterie" subjective et aléatoire.
- Vieux_MongolFidèle du forum
Il y a sans doute une ambiguïté, le mot défendre utilisé dans un sens trop large me gène. Dans mon bahut syndicalement :
- on accompagne tous les collègues qui le souhaitent et qui ont des soucis avec direction, parents, élèves. Accompagner ça veut dire ne pas laisser le collègue tout seul et vérifier que tout se déroule convenablement dans le respect de ses droits. Donc assister aux entretiens pour témoigner et intervenir si la conversation s'égare à des choses qui n'ont pas lieu d'être, si des accusations sont imprécises ou fausses (je me rappelle par exemple d'un cas où il y avait des accusations d'absences non justifiées alors qu'elle l'étaient médicalement).
- on défend des collègues pour lesquels les accusations nous semblent non justifiées ou susceptibles de sanctions que nous jugeons disproportionnées.
Cette distinction dans la profondeur de l'assistance me semble indispensable.
- on accompagne tous les collègues qui le souhaitent et qui ont des soucis avec direction, parents, élèves. Accompagner ça veut dire ne pas laisser le collègue tout seul et vérifier que tout se déroule convenablement dans le respect de ses droits. Donc assister aux entretiens pour témoigner et intervenir si la conversation s'égare à des choses qui n'ont pas lieu d'être, si des accusations sont imprécises ou fausses (je me rappelle par exemple d'un cas où il y avait des accusations d'absences non justifiées alors qu'elle l'étaient médicalement).
- on défend des collègues pour lesquels les accusations nous semblent non justifiées ou susceptibles de sanctions que nous jugeons disproportionnées.
Cette distinction dans la profondeur de l'assistance me semble indispensable.
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