[Libération, BFM] Job dating à Versailles:" Je pensais qu’il fallait des diplômes pour être prof"

Rêveuse a écrit:Je vais peut-être en surprendre certains, mais ce job dating ne fait qu'à plus grande échelle ce qui se fait quotidiennement.
 

Prezbo a écrit:

A Tuin a écrit:
Le problème n'est pas là.
Le problème est que les gens recrutés à la va vite ne sont pas majoritairement la même "faune" entre guillemets. Ils n'ont pas la structure mentale de quelqu'un de besogneux et persévérant.

Eh bé, je ne sais plus que dire devant tant de généralisations et d'a priori. A part le fait que la majorité des contractuels que j'ai rencontrés étaient normalement consciencieux et soucieux d'être de bien faire. Le problème pouvait être plutôt de ne pas être préparé à ce qui les attendait.

Pas la même structure mentale, carrément.

marjo a écrit:https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/reconversion-professionnelle/reportage-qu-est-ce-qui-vous-interesse-dans-l-ecole-on-a-participe-au-job-dating-pour-devenir-enseignant-contractuel_5170216.html

C'est de mieux en mieux : je n'aurais pas dû lire cet article, les témoignages des postulants m'ont vraiment agacée.

Spoiler:

"On vient chercher un état d'esprit et une manière de se représenter les choses qui correspondent au rôle de l'enseignant, explique-t-elle, une fois l'entretien terminé. Si quelqu'un nous dit qu'un perturbateur doit tout de suite être exclu, on va le questionner là-dessus. On vise des postures bienveillantes car au bout, il y a l'élève quand même."

[...] "J'ai toujours eu la fibre de l'enseignement, alors je me suis dit que j'avais mes chances , explique-t-elle, avec un sourire déterminé. Il y a un mur entre les métiers que je compte bien franchir."

Idéalement, Paul aimerait enseigner au lycée, "à des élèves de seconde" plus précisément. "Je cherche l'échange intellectuel, pousser la réflexion plus loin", confie-t-il.

Ruthven a écrit:

Rêveuse a écrit:Je vais peut-être en surprendre certains, mais ce job dating ne fait qu'à plus grande échelle ce qui se fait quotidiennement.
 

Le changement d'échelle change quand même la donne ; entre une pratique existante mais mesurée et une pratique institutionnalisée et affichée, il y a un écart.

Danska a écrit:

marjo a écrit:https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/reconversion-professionnelle/reportage-qu-est-ce-qui-vous-interesse-dans-l-ecole-on-a-participe-au-job-dating-pour-devenir-enseignant-contractuel_5170216.html

C'est de mieux en mieux : je n'aurais pas dû lire cet article, les témoignages des postulants m'ont vraiment agacée.

Spoiler:

Je viens de lire l'article ; c'est presque caricatural, à se demander s'il ne devait pas être publié dans le Gorafi à l'origine... Non mais sérieusement :

"On vient chercher un état d'esprit et une manière de se représenter les choses qui correspondent au rôle de l'enseignant, explique-t-elle, une fois l'entretien terminé. Si quelqu'un nous dit qu'un perturbateur doit tout de suite être exclu, on va le questionner là-dessus. On vise des postures bienveillantes car au bout, il y a l'élève quand même."

[...] "J'ai toujours eu la fibre de l'enseignement, alors je me suis dit que j'avais mes chances , explique-t-elle, avec un sourire déterminé. Il y a un mur entre les métiers que je compte bien franchir."

(la dame estime tout de même que deux semaines de formation, c'est "un peu limité". C'est beau, tant de lucidité.)

Idéalement, Paul aimerait enseigner au lycée, "à des élèves de seconde" plus précisément. "Je cherche l'échange intellectuel, pousser la réflexion plus loin", confie-t-il.

S'il s'attend à choisir ses niveaux et à avoir des échanges intellectuels avec des élèves de 2nde il ne va pas être déçu...



Bref c'est du grand n'importe quoi, sans surprise.

En devenant contractuel, le jeune homme espère surtout s'améliorer pour décrocher le Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (Capes) en histoire-géographie, qu'il a raté une première fois il y a quelques mois.

A côté des recrutements, il faut vraiment revoir le système de formation."

Enaeco a écrit:En même temps, Paul, il ne sort pas de nul part :

En devenant contractuel, le jeune homme espère surtout s'améliorer pour décrocher le Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (Capes) en histoire-géographie, qu'il a raté une première fois il y a quelques mois.

"Idéalement, il aimerait", ça ne veut pas dire "s'attendre à choisir ses niveaux". D'autant plus qu'il ne se voit pas non plus avec un spé HGGSP mais une classe de seconde (bon, pour l'échange intellectuel, ça va être brutal)


Il conclut sur

A côté des recrutements, il faut vraiment revoir le système de formation."

Ce genre de profil, il existait bien avant le job-dating.

marjo a écrit:

Danska a écrit:

marjo a écrit:https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/reconversion-professionnelle/reportage-qu-est-ce-qui-vous-interesse-dans-l-ecole-on-a-participe-au-job-dating-pour-devenir-enseignant-contractuel_5170216.html

C'est de mieux en mieux : je n'aurais pas dû lire cet article, les témoignages des postulants m'ont vraiment agacée.

Spoiler:

Je viens de lire l'article ; c'est presque caricatural, à se demander s'il ne devait pas être publié dans le Gorafi à l'origine... Non mais sérieusement :

"On vient chercher un état d'esprit et une manière de se représenter les choses qui correspondent au rôle de l'enseignant, explique-t-elle, une fois l'entretien terminé. Si quelqu'un nous dit qu'un perturbateur doit tout de suite être exclu, on va le questionner là-dessus. On vise des postures bienveillantes car au bout, il y a l'élève quand même."

[...] "J'ai toujours eu la fibre de l'enseignement, alors je me suis dit que j'avais mes chances , explique-t-elle, avec un sourire déterminé. Il y a un mur entre les métiers que je compte bien franchir."

(la dame estime tout de même que deux semaines de formation, c'est "un peu limité". C'est beau, tant de lucidité.)

Idéalement, Paul aimerait enseigner au lycée, "à des élèves de seconde" plus précisément. "Je cherche l'échange intellectuel, pousser la réflexion plus loin", confie-t-il.

S'il s'attend à choisir ses niveaux et à avoir des échanges intellectuels avec des élèves de 2nde il ne va pas être déçu...



Bref c'est du grand n'importe quoi, sans surprise.

Je vois que nous nous sommes arrêtées sur les mêmes phrases.

Il leur faut attendre six ans de collaboration pour prétendre à une titularisation.

mercredi 1 juin 2022 par Tanguy Pastureau : "N'importe qui peut devenir prof"...

Enaeco a écrit:En même temps, Paul, il ne sort pas de nul part :

En devenant contractuel, le jeune homme espère surtout s'améliorer pour décrocher le Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (Capes) en histoire-géographie, qu'il a raté une première fois il y a quelques mois.

"Idéalement, il aimerait", ça ne veut pas dire "s'attendre à choisir ses niveaux". D'autant plus qu'il ne se voit pas non plus avec un spé HGGSP mais une classe de seconde (bon, pour l'échange intellectuel, ça va être brutal)

Danska a écrit:

Enaeco a écrit:En même temps, Paul, il ne sort pas de nul part :

En devenant contractuel, le jeune homme espère surtout s'améliorer pour décrocher le Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (Capes) en histoire-géographie, qu'il a raté une première fois il y a quelques mois.

"Idéalement, il aimerait", ça ne veut pas dire "s'attendre à choisir ses niveaux". D'autant plus qu'il ne se voit pas non plus avec un spé HGGSP mais une classe de seconde (bon, pour l'échange intellectuel, ça va être brutal)

Exact, mais ça traduit quand même une drôle de vision des conditions de travail : s'il veut des élèves de 2nde il faut d'abord qu'il obtienne un lycée, et même alors il est extrêmement peu probable qu'il n'ait que des 2nde. Et la précision est surprenante : pourquoi ce niveau en particulier ? D'autant que "des 2ndes", ça ne veut rien dire : entre deux classes ou deux élèves c'est souvent le grand, grand écart à ce niveau...

Mais bon, il est loin d'être le seul à ne pas trop savoir comment ça se passe et il faut reconnaître que c'est loin d'être le pire profil - ce qui n'est pas très rassurant pour les autres d'ailleurs.

VinZT a écrit:ParentsProfs s'est déjà emparé du sujet :



Souhaitons néanmoins à ce monsieur un grand succès, à lui et ses élèves.

Rêveuse a écrit:Je vais peut-être en surprendre certains, mais ce job dating ne fait qu'à plus grande échelle ce qui se fait quotidiennement. J'ai été inscrite au vivier des remplacements à l'époque où préparait mon M1 MEEF avec pour toute "épreuve" le pré-accord à la DDEC (2015). Je ne suis même pas certaine qu'il a duré 30 minutes. À l'époque, c'était juste pour l'avoir pour un après-concours qui finalement n'a pas eu lieu. Quelques années plus tard (2018), je cherchais du boulot, mon pré-accord toujours valide, hop ça a suffit avec mon M1 MEEF et mon M2 Histoire, pour avoir un remplacement en collège/lycée. Je n'ai commencé en réalité les remplacements 3 ans plus tard, en premier degré, crise du Covid oblige (2022). J'ai appris en salle des maîtres qu'on recrutait désormais à bac +2, tant le service des remplacements était débordé. Le job dating ne met donc au grand jour que les pratiques habituelles.
On m'a envoyée en classe sans formation supplémentaire. Comme des générations d'enseignants, à commencer par mes parents dans les années 1970 qui ont débarqué dans leurs classes du jour au lendemain, l'un avec son bac en poche, l'autre avec sa maîtrise. Ils furent titularisés pas inspection, ils ne mirent jamais les pieds dans un pôle de formation. Ce n'était pas mieux avant, ce qui est terrible, c'est que rien ne change.  
Sinon on aura du mal à exiger quoi que ce soit de personnes qui devront attendre leurs contrats de travail, puis leur salaire durant des semaines/mois. Quant aux bulletins de salaire, quand on en a, ils sont complètement délirants et devraient poser bien des problème auprès des CAF et autres organismes. Les nouveaux contractuels devraient à mon avis vite quitter le navire, comme je pense à le faire si mon compte en banque continue à recevoir mes salaires en petits morceaux. Combien de contractuels font, comme moi, et jonglent avec plusieurs jobs ? J'en ai trois autres pour ma part et certaines semaines sont très longues. C'est le seul moyen de garder un canot de sauvetage.
Ce job dating a au moins le mérite de mettre au grand jour des pratiques contestables.
(J'avoue être un peu à bout de nerfs ce soir, je m'excuse d'avance pour ceux qui me trouveraient un peu dans l'exagération)
 

Oxford a écrit:Chronique de Tanguy Pastureau hier ; à la fin il parle de ce "job dating" :

mercredi 1 juin 2022 par Tanguy Pastureau : "N'importe qui peut devenir prof"...

https://www.franceinter.fr/emissions/tanguy-pastureau-maltraite-l-info/tanguy-pastureau-maltraite-l-info-du-mercredi-01-juin-2022

Rêveuse a écrit:
On m'a envoyée en classe sans formation supplémentaire. Comme des générations d'enseignants, à commencer par mes parents dans les années 1970 qui ont débarqué dans leurs classes du jour au lendemain, l'un avec son bac en poche, l'autre avec sa maîtrise. Ils furent titularisés pas inspection, ils ne mirent jamais les pieds dans un pôle de formation. Ce n'était pas mieux avant ... 

 

e-Wanderer a écrit:

Oxford a écrit:Chronique de Tanguy Pastureau hier ; à la fin il parle de ce "job dating" :

mercredi 1 juin 2022 par Tanguy Pastureau : "N'importe qui peut devenir prof"...

https://www.franceinter.fr/emissions/tanguy-pastureau-maltraite-l-info/tanguy-pastureau-maltraite-l-info-du-mercredi-01-juin-2022

Ouh la vache, qu'est-ce qu'il est drôôôle !

Sapotille a écrit:

Rêveuse a écrit:
On m'a envoyée en classe sans formation supplémentaire. Comme des générations d'enseignants, à commencer par mes parents dans les années 1970 qui ont débarqué dans leurs classes du jour au lendemain, l'un avec son bac en poche, l'autre avec sa maîtrise. Ils furent titularisés pas inspection, ils ne mirent jamais les pieds dans un pôle de formation. Ce n'était pas mieux avant ... 

 

J'en conclus que tes parents sont de la même génération que moi, Rêveuse !
L'avantage, c'est qu'étant entrée très tôt à l'EN, j'ai pu prendre ma retraite à 55 ans !
Bien sûr, notre formation était très succincte, mais on dit bien que c'est en forgeant que l'on devient forgeron !
Cette façon d'ouvrir les portes donnera sans doute quelques catastrophes, mais il y aura des révélations de capacités insoupçonnées, sans doute aussi !

roxanne a écrit:

Sapotille a écrit:

Rêveuse a écrit:
On m'a envoyée en classe sans formation supplémentaire. Comme des générations d'enseignants, à commencer par mes parents dans les années 1970 qui ont débarqué dans leurs classes du jour au lendemain, l'un avec son bac en poche, l'autre avec sa maîtrise. Ils furent titularisés pas inspection, ils ne mirent jamais les pieds dans un pôle de formation. Ce n'était pas mieux avant ... 

 

J'en conclus que tes parents sont de la même génération que moi, Rêveuse !
L'avantage, c'est qu'étant entrée très tôt à l'EN, j'ai pu prendre ma retraite à 55 ans !
Bien sûr, notre formation était très succincte, mais on dit bien que c'est en forgeant que l'on devient forgeron !
Cette façon d'ouvrir les portes donnera sans doute quelques catastrophes, mais il y aura des révélations de capacités insoupçonnées, sans doute aussi !

Mais moi aussi, j'ai commencé comme ça et je n'ai jamais mis les pieds dans un IUFM. Mon année de stage s'intitulait "stage en situation" et c'était bien trouvé : 21 heures, 2 établissements, 4 classes, 3 niveaux, inspectée fin mai..

Salsepareille a écrit:
Il y a plusieurs contractuels dans mon collège, qui connaissent les mêmes galères que tu racontes. Je n'ai jamais bien compris pourquoi ne pas alors passer le concours?
C'est une réelle question. Autrefois, je pensais que certains refusaient le concours car une fois dans la fonction publique, on est un peu "enfermés". Or, les démissions pleuvent cette année et sont possibles. Donc cet argument ne tient plus... et là, je ne comprends plus.