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mgb35
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par mgb35 1st Juin 2022, 12:05
A Tuin a écrit:Ce n'est pas la faute des personnels enseignants justement, mais des choix disciplinaires effectués, et des choix de recrutement ...
En Finlande, les enseignants sont considérés et très bien payés notamment car comme il n'y à pas de privé et une quasi impossibilité de contourner la carte scolaire, les CSP+ et les décideurs qui veulent une école de qualité pour leurs enfants n'ont d'autres choix que de faire en sorte qu'elle soit de qualité pour tous.
Si les décideurs et les CSP+ qui habitent pour beaucoup en IDF avait conscience du niveau de recrutement des PE de leurs enfants, ils feraient bouger les lignes.
Pour moi, il faut faut faire connaître ce problème et ne pas le cacher par sympathie pour le collègue contractuel ou par esprit de corps.
pseudo-intello
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par pseudo-intello 1st Juin 2022, 12:13
Choup90 a écrit:Alors c'est pas que je trouve pas super sympa et agréable le PE bashing qui est en train de s'emparer de ce fil, hein. Mais il me semble que le job dating concerne tous les niveaux, y compris le si bon second degré…
Bref, je suis ravie de lire que le PE de vos petits n'enfants est nul, mais si on pouvait revenir à des considérations professionnelles, en tant qu'enseignants, et sur le recrutement problématique de TOUS les enseignants, ça serait hyper chouette.

C'est pas du PE bashing, c'est juste que le concours est académique, et que dans certaines académies, le manque est si criant qu'on prend qui on peut. Dans l’école de mes enfants, je trouve les PE tout à fait formidables, à l'exception de celle qui ne savait pas conjuguer un verbe au passé composé (qui remplaçait au moins une fois sur deux le "é" par un "er", tout au long de l'année).

Ceci étant, le concours est si déserté dans certaines discipline que le second degré n'est pas épargné non plus.

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tAoK
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par tAoK 1st Juin 2022, 12:13
Untitled a écrit: C'est le bateau tout entier qui est en train de couler et les failles du système impactent absolument TOUS les niveaux.

Je ne suis pas le capitaine, je pense que je vais quitter le navire.
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Ramanujan974
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par Ramanujan974 1st Juin 2022, 12:15
mgb35 a écrit:
A Tuin a écrit:Ce n'est pas la faute des personnels enseignants justement, mais des choix disciplinaires effectués, et des choix de recrutement ...
En Finlande, les enseignants sont considérés et très bien payés notamment car comme il n'y à pas de privé et une quasi impossibilité de contourner la carte scolaire, les CSP+ et les décideurs qui veulent une école de qualité pour leurs enfants n'ont d'autres choix que de faire en sorte qu'elle soit de qualité pour tous.
Si les décideurs et les CSP+ qui habitent pour beaucoup en IDF avait conscience du niveau de recrutement des PE de leurs enfants, ils feraient bouger les lignes.
Pour moi, il faut faut faire connaître ce problème et ne pas le cacher par sympathie pour le collègue contractuel ou par esprit de corps.

J'avais vu une émission de Thinkerview avec Gilles Raveaud (prof d'éco) qui disait exactement la même chose : si on veut de la qualité dans un service public, il faut impérativement que ce soit un monopole d'Etat, pour éviter que les riches ne le contournent. Ca s'applique à l'école, l'hôpital, etc..
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par Proton 1st Juin 2022, 12:23
@mgb35 euh les CSP+ mettent leurs enfants dans les écoles privées à Paris Wink Les problèmes de recrutement du privé existent mais ils sont moindres. D'ailleurs pour le privé, le nb d'admissibles > nb postes. Donc il y aura forcément une sélection, même pour cette session (je parle du CRPE, mais c'est vrai aussi pour le CAPES de maths du privé).

Le privé parisien a aussi la chance d'accueillir des agrégés en détachement. Je connais quelqu'un en maths dans ce cas à l'école als... et cette personne n'est pas la seule !
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par Untitled 1st Juin 2022, 13:04
tAoK a écrit:
Untitled a écrit: C'est le bateau tout entier qui est en train de couler et les failles du système impactent absolument TOUS les niveaux.

Je ne suis pas le capitaine, je pense que je vais quitter le navire.

J'avoue que je commence à y songer aussi  pale

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lene75
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par lene75 1st Juin 2022, 13:29
A Tuin a écrit:
valle a écrit:
A Tuin a écrit:
C'est déjà n'importe quoi en primaire..... En histoire-géo mon enfant me ramène des fiches toutes imprimées qui viennent des sites Bout de gomme et consorts. Ou alors c'est le manuel avec la leçon à apprendre même pas remâchée par l'enseignant. Franchement ils ne foulent pas ....
Il n'y a qu'une année, en CE1 où l'instit était géniale : elle leur faisait des plans de travail persos, des feuilles d'exercices adaptées, on voyait qu'elle y passait du temps
Je ne connais pas le professeur de tes enfants et n'ai rien à dire sur ce qu'il fait ou non, mais je rebondirais sur les arguments que tu avances : comme dit (plus haut sur ce fil, je pense ?) il faut faire attention à répéter ce discours comme quoi le bon enseignant est celui qui élabore lui-même jusqu'à  dernière virgule de ses supports et qui "passe beaucoup de temps" à travailler.
Si la leçon a été élaborée par quelqu'un de compétent, que l'enseignant est suffisamment compétent pour la valider et qu'il fait son travail pour s'assurer qu'elle soit comprise, je ne pense que le fait d'utiliser la leçon du manuel soit en soi critiquable.
(Je répète, je ne connais pas le contexte du cas précis).
La leçon du livre convient à peu près, mais je trouve qu'il faut forcer beaucoup pour le faire comprendre à la maison. Je n'ai pas souvenir qu'enfant il fallait forcer ainsi. J'allais à l'école, on intégrait la leçon en classe, on l’écrivait dans un cahier, et à la maison il s'agissait plus de relire et faire un exercice d'application mais pas de devoir apprendre et me faire tout réexpliquer. Ce n'est pas mon métier à la base, je sais expliquer pour des grands mais pour des petits franchement ce n'est pas mon truc. Bon nombre de fois je suis allée récupérer des vidéos d'instits sur youtube pour expliquer telle ou telle notion en appui de mes propos, parce que ça ne rentrait pas. Je n'ai pas la patience et il me manque parfois les briques intermédiaires pour faire passer une notion de base jamais découverte auparavant. Je vais faire une analogie avec telle autre notion, ok, mais il ne la connaît pas par exemple.
Ça ne va pas de soi. Quand j'étais petite on écrivait la leçon en classe, on la décortiquait en classe, et de toute façon ma mère n'avait pas Youtube pour m'expliquer quoi que ce soit, et je n'ai pas souvenir d'avoir eu à aucun moment un tel besoin à la maison.

Même chose ici. Les leçons sont surlignées, rien n'est acquis. Je les trouve aussi souvent mal faites, pour tout dire, en tout cas quand la leçon se résume à ça : en grammaire, par exemple, les définitions des termes, les phrases utilisées, sont souvent complexes pour un enfant, ou font référence à d'autres notions qui n'ont pas encore été apprises. Ils ne peuvent pas les comprendre seuls, et il n'y a la plupart du temps que 2 ou 3 exemples, pas toujours très bien choisis, là où nous faisions des dizaines d'exercices. Je me demande si ces leçons sont vraiment destinées aux enfants, à l'origine, ou si ce ne sont pas plutôt des leçons destinées au PE, qui serait ensuite censé adapter pour les enfants au lieu de juste photocopier / distribuer / faire surligner. Donc le boulot à la maison est énorme pour chercher les ressources pour expliquer la leçon (internet, Bled, etc.), trouver des exercices, etc. Il arrive aussi qu'il y ait des erreurs, inévitablement, qui ne sont pas corrigées quand la fiche est distribuée (il faut dire que la PE fait aussi beaucoup de fautes de français, confusion entre "ait" et "est", erreurs d'accord des participes passés, expressions comme "malgré que", etc.). Du coup c'est aux parents de chercher, corriger, expliquer. De faire écrire, aussi, parce que l'un des problèmes majeurs du "tout photocopies", c'est que les enfants remplissent juste des trous et écrivent extrêmement peu. Ma fille arrive en fin de CE2, elle n'a jamais fait une seule rédaction de toute sa scolarité, même pas de 2 ou 3 lignes. J'oubliais un autre souci, c'est que ces photocopies venant de ressources diverses, elles ne sont pas toujours cohérentes entre elles. Par exemple pour la soustraction, les exercices n'utilisaient pas la même méthode que celle un peu bizarre expliquée dans la leçon. J'ai demandé à la maîtresse laquelle des deux il fallait utiliser : elle ne s'était visiblement pas aperçue que la méthode expliquée dans la leçon distribuée n'était pas la méthode classique, elle m'a dit qu'elle préférait l'autre méthode. Pas facile de s'y retrouver pour les enfants... ni pour les parents.

Je rejoins le fait que c'est encore plus embêtant en primaire que dans le secondaire, parce qu'une seule personne toute l'année à l'âge où toutes les bases se mettent en place. Cela dit mon neveu n'a pas eu de prof de maths en 4e, juste un contractuel qui n'est resté que 2 mois et qui ne s'en sortait pas, et il a eu beaucoup de mal à rattraper son retard.

Et en effet, ce n'est pas du PE bashing : on ne peut pas nier la réalité, quand on n'arrive plus à recruter et qu'il faut baisser le niveau et les exigences de recrutement, inévitablement, ça pose problème. Ce serait mépriser le travail de ceux qui tiennent la route que de considérer qu'eux ou n'importe qui recruté à n'importe quel niveau, c'est du pareil au même. Mais ce qui est sûr, c'est que ça donne une mauvaise image de la profession, parce que les parents d'élèves ne connaissent pas toutes les subtilités et mettent tout le monde dans le même sac.

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par Sapotille 1st Juin 2022, 13:35
Delia a écrit:Vieux souvenir...
Quand à l'été 1964 l'Administration m'a fait parvenir mon attestation provisoire de succès au Baccalauréat, elle avait glissé dans l'enveloppe un papier me recrutant comme institutrice... si je voulais !
C'est donc avec ce vieux que l'on fait du neuf...

C'était encore le cas en 1967 et c'est ainsi que j'ai débuté en tant que suppléante éventuelle.
Nous étions 30 de la région parisienne recrutés de cette façon.
Nous avions une conseillère pédagogique qui nous aidait efficacement (mais qui n'était pas là pour nous juger, comme cela se fait de nos jours) et deux fois par mois , nous allions passer notre jeudi( le mercredi d'autrefois !) pour suivre des cours de pédagogie et de législation.
Nous avions des devoirs à rendre.
Et dans les écoles où nous avions des remplacements à faire, les collègues étaient toujours prêts à nous épauler quand nous demandions des conseils.Et dans les placards des classes où nous exercions, il y avait une foule de livres scolaires riches et variés qui étaient autant de ressources enrichissantes.

Charles-Maurice
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par Charles-Maurice 1st Juin 2022, 13:40
Certains parents font très bien la différence, heureusement, hommage à la plupart des maîtresses de mes enfants, des perfections old school, parfaites, et me souviens des tourments l'année où cela n'a pas été le cas: remplaçant, fautes ehontees, photocopies intorchables.
Mais tout le monde le sait, il faudrait des salaires à la hauteur, et 30 ans pour remonter le système.
Tivinou
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par Tivinou 1st Juin 2022, 14:05
Sapotille a écrit:
Delia a écrit:Vieux souvenir...
Quand à l'été 1964 l'Administration m'a fait parvenir mon attestation provisoire de succès au Baccalauréat, elle avait glissé dans l'enveloppe un papier me recrutant comme institutrice... si je voulais !
C'est donc avec ce vieux que l'on fait du neuf...

C'était encore le cas en 1967 et c'est ainsi que j'ai débuté en tant que suppléante éventuelle.
Nous étions 30 de la région parisienne recrutés de cette façon.
Nous avions une conseillère pédagogique qui nous aidait efficacement (mais qui n'était pas là pour nous juger, comme cela se fait de nos jours) et deux fois par mois , nous allions passer notre jeudi( le mercredi d'autrefois !) pour suivre des cours de pédagogie et de législation.
Nous avions des devoirs à rendre.
Et dans les écoles où nous avions des remplacements à faire, les collègues étaient toujours prêts à nous épauler quand nous demandions des conseils.Et dans les placards des classes où nous exercions, il y avait une foule de livres scolaires riches et variés qui étaient autant de ressources enrichissantes.
C'est un peu HS (désolée) mais ma fille est en CM2 et dans toute sa scolarité primaire, elle a utilisé un an un manuel de lecture. Tout le reste a été fait sous forme de photocopies. Ce qu'elle fait en classe est intéressant, les programmes sont respectés, les PE font du bon boulot. Mais l'absence de livre me perturbe vraiment.
Leclochard
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par Leclochard 1st Juin 2022, 14:32
lene75 a écrit:
A Tuin a écrit:
valle a écrit:
A Tuin a écrit:
C'est déjà n'importe quoi en primaire..... En histoire-géo mon enfant me ramène des fiches toutes imprimées qui viennent des sites Bout de gomme et consorts. Ou alors c'est le manuel avec la leçon à apprendre même pas remâchée par l'enseignant. Franchement ils ne foulent pas ....
Il n'y a qu'une année, en CE1 où l'instit était géniale : elle leur faisait des plans de travail persos, des feuilles d'exercices adaptées, on voyait qu'elle y passait du temps
Je ne connais pas le professeur de tes enfants et n'ai rien à dire sur ce qu'il fait ou non, mais je rebondirais sur les arguments que tu avances : comme dit (plus haut sur ce fil, je pense ?) il faut faire attention à répéter ce discours comme quoi le bon enseignant est celui qui élabore lui-même jusqu'à  dernière virgule de ses supports et qui "passe beaucoup de temps" à travailler.
Si la leçon a été élaborée par quelqu'un de compétent, que l'enseignant est suffisamment compétent pour la valider et qu'il fait son travail pour s'assurer qu'elle soit comprise, je ne pense que le fait d'utiliser la leçon du manuel soit en soi critiquable.
(Je répète, je ne connais pas le contexte du cas précis).
La leçon du livre convient à peu près, mais je trouve qu'il faut forcer beaucoup pour le faire comprendre à la maison. Je n'ai pas souvenir qu'enfant il fallait forcer ainsi. J'allais à l'école, on intégrait la leçon en classe, on l’écrivait dans un cahier, et à la maison il s'agissait plus de relire et faire un exercice d'application mais pas de devoir apprendre et me faire tout réexpliquer. Ce n'est pas mon métier à la base, je sais expliquer pour des grands mais pour des petits franchement ce n'est pas mon truc. Bon nombre de fois je suis allée récupérer des vidéos d'instits sur youtube pour expliquer telle ou telle notion en appui de mes propos, parce que ça ne rentrait pas. Je n'ai pas la patience et il me manque parfois les briques intermédiaires pour faire passer une notion de base jamais découverte auparavant. Je vais faire une analogie avec telle autre notion, ok, mais il ne la connaît pas par exemple.
Ça ne va pas de soi. Quand j'étais petite on écrivait la leçon en classe, on la décortiquait en classe, et de toute façon ma mère n'avait pas Youtube pour m'expliquer quoi que ce soit, et je n'ai pas souvenir d'avoir eu à aucun moment un tel besoin à la maison.

Même chose ici. Les leçons sont surlignées, rien n'est acquis. Je les trouve aussi souvent mal faites, pour tout dire, en tout cas quand la leçon se résume à ça : en grammaire, par exemple, les définitions des termes, les phrases utilisées, sont souvent complexes pour un enfant, ou font référence à d'autres notions qui n'ont pas encore été apprises. Ils ne peuvent pas les comprendre seuls, et il n'y a la plupart du temps que 2 ou 3 exemples, pas toujours très bien choisis, là où nous faisions des dizaines d'exercices. Je me demande si ces leçons sont vraiment destinées aux enfants, à l'origine, ou si ce ne sont pas plutôt des leçons destinées au PE, qui serait ensuite censé adapter pour les enfants au lieu de juste photocopier / distribuer / faire surligner. Donc le boulot à la maison est énorme pour chercher les ressources pour expliquer la leçon (internet, Bled, etc.), trouver des exercices, etc. Il arrive aussi qu'il y ait des erreurs, inévitablement, qui ne sont pas corrigées quand la fiche est distribuée (il faut dire que la PE fait aussi beaucoup de fautes de français, confusion entre "ait" et "est", erreurs d'accord des participes passés, expressions comme "malgré que", etc.). Du coup c'est aux parents de chercher, corriger, expliquer. De faire écrire, aussi, parce que l'un des problèmes majeurs du "tout photocopies", c'est que les enfants remplissent juste des trous et écrivent extrêmement peu. Ma fille arrive en fin de CE2, elle n'a jamais fait une seule rédaction de toute sa scolarité, même pas de 2 ou 3 lignes. J'oubliais un autre souci, c'est que ces photocopies venant de ressources diverses, elles ne sont pas toujours cohérentes entre elles. Par exemple pour la soustraction, les exercices n'utilisaient pas la même méthode que celle un peu bizarre expliquée dans la leçon. J'ai demandé à la maîtresse laquelle des deux il fallait utiliser : elle ne s'était visiblement pas aperçue que la méthode expliquée dans la leçon distribuée n'était pas la méthode classique, elle m'a dit qu'elle préférait l'autre méthode. Pas facile de s'y retrouver pour les enfants... ni pour les parents.

Je rejoins le fait que c'est encore plus embêtant en primaire que dans le secondaire, parce qu'une seule personne toute l'année à l'âge où toutes les bases se mettent en place. Cela dit mon neveu n'a pas eu de prof de maths en 4e, juste un contractuel qui n'est resté que 2 mois et qui ne s'en sortait pas, et il a eu beaucoup de mal à rattraper son retard.

Et en effet, ce n'est pas du PE bashing : on ne peut pas nier la réalité, quand on n'arrive plus à recruter et qu'il faut baisser le niveau et les exigences de recrutement, inévitablement, ça pose problème. Ce serait mépriser le travail de ceux qui tiennent la route que de considérer qu'eux ou n'importe qui recruté à n'importe quel niveau, c'est du pareil au même. Mais ce qui est sûr, c'est que ça donne une mauvaise image de la profession, parce que les parents d'élèves ne connaissent pas toutes les subtilités et mettent tout le monde dans le même sac.

Message très pertinent. C’est bien aux parents d’approfondir les notions, voire plus (corriger les erreurs, rattraper les retards..) j’en fais l’expérience chaque année. Ce qui n’est pas honnête, c’est que tout est implicite. Quand ce n’est pas acquis, on écrit « à retravailler » sans rien proposer.
Si on se contente de deux ou trois malheureux exercices, l’enfant, sauf s’il est très doué, n’aura évidemment qu’une maîtrise partielle. Je ne peux pas juger du programme de maths mais en français, ce ne sont pas quelques exercices qui permettent de reconnaître le sujet, le nom ou le verbe… j’ai systématiquement dû proposer plusieurs exercices supplémentaires à mes enfants. J’ai acquis des Bled, et divers cahiers d’entraînement. Le mercredi, il n’est pas rare qu’on travaille une heure, alors que si on se contentait des devoirs proposés, on ne dépasserait pas 20 à 30 minutes. Avec tout ça, on voit où naissent les inégalités : les parents disponibles, « cultivés », patients etc arrivent à combler, au moins partiellement, les manques mais les autres ? Leurs enfants subissent. Et après, on s’étonne que notre système accroisse les inégalités.

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Langelot
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par Langelot 1st Juin 2022, 14:43
Leclochard a écrit:
lene75 a écrit:
A Tuin a écrit:
valle a écrit:
Je ne connais pas le professeur de tes enfants et n'ai rien à dire sur ce qu'il fait ou non, mais je rebondirais sur les arguments que tu avances : comme dit (plus haut sur ce fil, je pense ?) il faut faire attention à répéter ce discours comme quoi le bon enseignant est celui qui élabore lui-même jusqu'à  dernière virgule de ses supports et qui "passe beaucoup de temps" à travailler.
Si la leçon a été élaborée par quelqu'un de compétent, que l'enseignant est suffisamment compétent pour la valider et qu'il fait son travail pour s'assurer qu'elle soit comprise, je ne pense que le fait d'utiliser la leçon du manuel soit en soi critiquable.
(Je répète, je ne connais pas le contexte du cas précis).
La leçon du livre convient à peu près, mais je trouve qu'il faut forcer beaucoup pour le faire comprendre à la maison. Je n'ai pas souvenir qu'enfant il fallait forcer ainsi. J'allais à l'école, on intégrait la leçon en classe, on l’écrivait dans un cahier, et à la maison il s'agissait plus de relire et faire un exercice d'application mais pas de devoir apprendre et me faire tout réexpliquer. Ce n'est pas mon métier à la base, je sais expliquer pour des grands mais pour des petits franchement ce n'est pas mon truc. Bon nombre de fois je suis allée récupérer des vidéos d'instits sur youtube pour expliquer telle ou telle notion en appui de mes propos, parce que ça ne rentrait pas. Je n'ai pas la patience et il me manque parfois les briques intermédiaires pour faire passer une notion de base jamais découverte auparavant. Je vais faire une analogie avec telle autre notion, ok, mais il ne la connaît pas par exemple.
Ça ne va pas de soi. Quand j'étais petite on écrivait la leçon en classe, on la décortiquait en classe, et de toute façon ma mère n'avait pas Youtube pour m'expliquer quoi que ce soit, et je n'ai pas souvenir d'avoir eu à aucun moment un tel besoin à la maison.

Même chose ici. Les leçons sont surlignées, rien n'est acquis. Je les trouve aussi souvent mal faites, pour tout dire, en tout cas quand la leçon se résume à ça : en grammaire, par exemple, les définitions des termes, les phrases utilisées, sont souvent complexes pour un enfant, ou font référence à d'autres notions qui n'ont pas encore été apprises. Ils ne peuvent pas les comprendre seuls, et il n'y a la plupart du temps que 2 ou 3 exemples, pas toujours très bien choisis, là où nous faisions des dizaines d'exercices. Je me demande si ces leçons sont vraiment destinées aux enfants, à l'origine, ou si ce ne sont pas plutôt des leçons destinées au PE, qui serait ensuite censé adapter pour les enfants au lieu de juste photocopier / distribuer / faire surligner. Donc le boulot à la maison est énorme pour chercher les ressources pour expliquer la leçon (internet, Bled, etc.), trouver des exercices, etc. Il arrive aussi qu'il y ait des erreurs, inévitablement, qui ne sont pas corrigées quand la fiche est distribuée (il faut dire que la PE fait aussi beaucoup de fautes de français, confusion entre "ait" et "est", erreurs d'accord des participes passés, expressions comme "malgré que", etc.). Du coup c'est aux parents de chercher, corriger, expliquer. De faire écrire, aussi, parce que l'un des problèmes majeurs du "tout photocopies", c'est que les enfants remplissent juste des trous et écrivent extrêmement peu. Ma fille arrive en fin de CE2, elle n'a jamais fait une seule rédaction de toute sa scolarité, même pas de 2 ou 3 lignes. J'oubliais un autre souci, c'est que ces photocopies venant de ressources diverses, elles ne sont pas toujours cohérentes entre elles. Par exemple pour la soustraction, les exercices n'utilisaient pas la même méthode que celle un peu bizarre expliquée dans la leçon. J'ai demandé à la maîtresse laquelle des deux il fallait utiliser : elle ne s'était visiblement pas aperçue que la méthode expliquée dans la leçon distribuée n'était pas la méthode classique, elle m'a dit qu'elle préférait l'autre méthode. Pas facile de s'y retrouver pour les enfants... ni pour les parents.

Je rejoins le fait que c'est encore plus embêtant en primaire que dans le secondaire, parce qu'une seule personne toute l'année à l'âge où toutes les bases se mettent en place. Cela dit mon neveu n'a pas eu de prof de maths en 4e, juste un contractuel qui n'est resté que 2 mois et qui ne s'en sortait pas, et il a eu beaucoup de mal à rattraper son retard.

Et en effet, ce n'est pas du PE bashing : on ne peut pas nier la réalité, quand on n'arrive plus à recruter et qu'il faut baisser le niveau et les exigences de recrutement, inévitablement, ça pose problème. Ce serait mépriser le travail de ceux qui tiennent la route que de considérer qu'eux ou n'importe qui recruté à n'importe quel niveau, c'est du pareil au même. Mais ce qui est sûr, c'est que ça donne une mauvaise image de la profession, parce que les parents d'élèves ne connaissent pas toutes les subtilités et mettent tout le monde dans le même sac.

Message très pertinent. C’est bien aux parents d’approfondir les notions, voire plus (corriger les erreurs, rattraper les retards..) j’en fais l’expérience chaque année. Ce qui n’est pas honnête, c’est que tout est implicite. Quand ce n’est pas acquis, on écrit « à retravailler » sans rien proposer.
Si on se contente de deux ou trois malheureux exercices, l’enfant, sauf s’il est très doué, n’aura évidemment qu’une maîtrise partielle. Je ne peux pas juger du programme de maths mais en français, ce ne sont pas quelques exercices qui permettent de reconnaître le sujet, le nom ou le verbe… j’ai systématiquement dû proposer plusieurs exercices supplémentaires à mes enfants. J’ai acquis des Bled, et divers cahiers d’entraînement. Le mercredi, il n’est pas rare qu’on travaille une heure, alors que si on se contentait des devoirs proposés, on ne dépasserait pas 20 à 30 minutes. Avec tout ça, on voit où naissent les inégalités : les parents disponibles, « cultivés », patients etc arrivent à combler, au moins partiellement, les manques mais les autres ? Leurs enfants subissent. Et après, on s’étonne que notre système accroisse les inégalités.

Pourquoi les élèves en secondaire ne font-ils pas ce genre d'exercices ?
Choup90
Choup90
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par Choup90 1st Juin 2022, 14:45
Allez, c'est malpoli mais tant pis, je m'auto-cite.
Choup90 a écrit:Alors c'est pas que je trouve pas super sympa et agréable le PE bashing qui est en train de s'emparer de ce fil, hein. Mais il me semble que le job dating concerne tous les niveaux, y compris le si bon second degré…
Bref, je suis ravie de lire que le PE de vos petits n'enfants est nul, mais si on pouvait revenir à des considérations professionnelles, en tant qu'enseignants, et sur le recrutement problématique de TOUS les enseignants, ça serait hyper chouette.

Tous les PE que vous citez ont moins de 35 ans ? Non parce que je ne suis pas complètement certaine du lien entre ce que vous racontez et le sujet. Ce que vous racontez se rencontre, mais n'est absolument pas lié ni au job-dating ni aux difficultés de recrutement (je l'observe chez des PE anciens, dans une académie très attractive). C'est une façon d'aborder les savoirs et les apprentissages, couplée à une difficulté de mobiliser la majorité des élèves (eh oui, pas vos enfants…) sur des savoirs classiques, des exercices écrits, et les parents qui nous lynchent quand on ne fait pas du ludique, des sorties, des voyages (entendu l'an dernier en conseil d'école : "il n'y a qu'à l'école de *** qu'on ne prend pas le bus" -> réponse de mon directeur "prendre le bus n'est pas dans les programmes et avec toutes les journées perdues avec le covid, on a choisi de travailler en classe"). Alors à titre perso, je résiste (figurez vous d'ailleurs que mon IEN m'a félicitée pour les exercices de conjugaison, copiés par les élèves et non photocopiés lors de mon PPCR), mais certains ont cédé. Je ne chiffrerais pas pour savoir si c'est la majorité. J'ai autour de moi beaucoup de collègues qui font travailler très sérieusement les élèves et quelques uns un peu moins. Comme partout. De tous âges, et pas du tout lié à un statut de contractuel ou de concours au rabais (ici, on fait le plein).
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par Iphigénie 1st Juin 2022, 15:02
C'est difficile de lister tous les problèmes et toutes les causes, il y en a certainement d'autres en effet mais une certitude, c'est que le nouveau recrutement ne va pas améliorer les choses mais contribuer à les empirer, et on n'est plus très loin, je le crains, du non-retour.
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chmarmottine
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par chmarmottine 1st Juin 2022, 16:02
Valenny
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par Valenny 1st Juin 2022, 16:33
chmarmottine a écrit:  

Bonsoir !
😳 Je viens de regarder et non, ce n’est pas une blague !
J’ai demandé cette année une mutation pour une autre académie non obtenue… Si cette académie propose dans les prochains jours un job dating, je promets de manger mes livres (ce ne sera pas bien grave : dans ma discipline il nous est Interdit 🚫 d’en utiliser !)
Une passante
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par Une passante 1st Juin 2022, 17:50
Après avoir vu le sujet sur une discussion Facebook, je me demande si les casiers judiciaires des contractuels sont vérifiés. Est-ce le cas ? parce que sinon, on pourrait imaginer que des individus mal intentionnés profitent de ces recrutements pour approcher des enfants (ou alors, c'est moi qui vois le mal partout).
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par Proton 1st Juin 2022, 17:51
J’ai des doutes … j’y pensais aussi.
AsarteLilith
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par AsarteLilith 1st Juin 2022, 17:52
Très bel article de M. Samovar sur son blog : https://profenscene.tumblr.com/

Extrait : " Une fois n'est pas coutume : ce soir, je copie / colle un article que j'ai ébauché sur Twitter et qui a été repris par Mediapart. Bonne lecture :

C’est une nouvelle qui a énormément été reprise sur les réseaux sociaux : face à la pénurie d'enseignant·es, l'Académie de Versailles organise du “job dating” (les joies du langage managérial que l’on infuse par brassées de douze litres dans l’enseignement depuis quelques années). Le but : 30 minutes d’entretien pour te lancer dans l’aventure de l’enseignement ou de l’encadrement scolaire."

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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.

ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
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par yseult 1st Juin 2022, 18:30
Untitled a écrit:
Daphné a écrit:
jamme a écrit:Mon ancienne agent immobilier (qui vient de démissionner) m'a dit qu'elle allait participer à ce job-dating parce qu'être payée au SMIC n'était plus possible. J'ai douché un peu ses espérances en lui expliquant qu'il ne fallait pas qu'elle s'attende à beaucoup plus!!

Si elle est retenue, la douche va être glacée ! Recrutée comme contractuelle, la paye sera à peine au dessus du SMIC et la charge de travail va la surprendre [Libération, BFM] Job dating à Versailles:" Je pensais qu’il fallait des diplômes pour être prof" - Page 9 1482308650
Pas nécessairement ! J'ai cette année deux collègues contractuelles qui enseignent une discipline professionnelle. Elles ont pu négocier leurs salaires et mettre dans la balance leur ancienneté acquise en entreprise. Elles ont clairement de meilleures payes que moi. Depuis que je sais ça, je me décarcasse beaucoup moins à les dépanner sur tous les aspects techniques dont je parlais un peu plus haut... Ils veulent mettre de la concurrence entre enseignants ? Très bien, alors chacun pour soi !

Je valide! Une amie a été embauchée contractuelle. Elle a négocié près de 300 euros par rapport à ce que touche un contractuel débutant. Cela a été accepté. C'est ça ou les gosses n'ont toujours pas de profs et les parents n'en peuvent plus! Bien sûr, cette augmentation n'était absolument pas justifiée par son expérience...
Philomène87
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par Philomène87 1st Juin 2022, 18:50
Mais qui paie, alors ? Le Rectorat ? Ca me laisse pantoise...
Ou alors c'est du privé et ils arrivent à détourner de l'argent de la DDEC ? (ce qui ne m'étonnerait pas trop vu ce qui se passe chez moi)
Philomène87
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par Philomène87 1st Juin 2022, 18:53
Une passante a écrit:Après avoir vu le sujet sur une discussion Facebook, je me demande si les casiers judiciaires des contractuels sont vérifiés. Est-ce le cas ? parce que sinon, on pourrait imaginer que des individus mal intentionnés profitent de ces recrutements pour approcher des enfants (ou alors, c'est moi qui vois le mal partout).

Je pense, quand même. Le casier judiciaire on nous le réclame bien chez Acadomia et Cie et même dans des associations qui manquent de bras...
marjo
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par marjo 1st Juin 2022, 19:00
https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/reconversion-professionnelle/reportage-qu-est-ce-qui-vous-interesse-dans-l-ecole-on-a-participe-au-job-dating-pour-devenir-enseignant-contractuel_5170216.html

C'est de mieux en mieux : je n'aurais pas dû lire cet article, les témoignages des postulants m'ont vraiment agacée.

Spoiler:
Rêveuse
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par Rêveuse 1st Juin 2022, 19:03
Je vais peut-être en surprendre certains, mais ce job dating ne fait qu'à plus grande échelle ce qui se fait quotidiennement. J'ai été inscrite au vivier des remplacements à l'époque où préparait mon M1 MEEF avec pour toute "épreuve" le pré-accord à la DDEC (2015). Je ne suis même pas certaine qu'il a duré 30 minutes. À l'époque, c'était juste pour l'avoir pour un après-concours qui finalement n'a pas eu lieu. Quelques années plus tard (2018), je cherchais du boulot, mon pré-accord toujours valide, hop ça a suffit avec mon M1 MEEF et mon M2 Histoire, pour avoir un remplacement en collège/lycée. Je n'ai commencé en réalité les remplacements 3 ans plus tard, en premier degré, crise du Covid oblige (2022). J'ai appris en salle des maîtres qu'on recrutait désormais à bac +2, tant le service des remplacements était débordé. Le job dating ne met donc au grand jour que les pratiques habituelles.
On m'a envoyée en classe sans formation supplémentaire. Comme des générations d'enseignants, à commencer par mes parents dans les années 1970 qui ont débarqué dans leurs classes du jour au lendemain, l'un avec son bac en poche, l'autre avec sa maîtrise. Ils furent titularisés pas inspection, ils ne mirent jamais les pieds dans un pôle de formation. Ce n'était pas mieux avant, ce qui est terrible, c'est que rien ne change.
Sinon on aura du mal à exiger quoi que ce soit de personnes qui devront attendre leurs contrats de travail, puis leur salaire durant des semaines/mois. Quant aux bulletins de salaire, quand on en a, ils sont complètement délirants et devraient poser bien des problème auprès des CAF et autres organismes. Les nouveaux contractuels devraient à mon avis vite quitter le navire, comme je pense à le faire si mon compte en banque continue à recevoir mes salaires en petits morceaux. Combien de contractuels font, comme moi, et jonglent avec plusieurs jobs ? J'en ai trois autres pour ma part et certaines semaines sont très longues. C'est le seul moyen de garder un canot de sauvetage.
Ce job dating a au moins le mérite de mettre au grand jour des pratiques contestables.
(J'avoue être un peu à bout de nerfs ce soir, je m'excuse d'avance pour ceux qui me trouveraient un peu dans l'exagération)
Prezbo
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Grand Maître

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par Prezbo 1st Juin 2022, 19:17
A Tuin a écrit:
Le problème n'est pas là.
Le problème est que les gens recrutés à la va vite ne sont pas majoritairement la même "faune" entre guillemets. Ils n'ont pas la structure mentale de quelqu'un de besogneux et persévérant.

Eh bé, je ne sais plus que dire devant tant de généralisations et d'a priori. A part le fait que la majorité des contractuels que j'ai rencontrés étaient normalement consciencieux et soucieux de bien faire. Le problème pouvait être plutôt de ne pas être préparés à ce qui les attendait.

Pas la même structure mentale, carrément.


Pour avoir constaté plusieurs cas dont le remplaçant évoqué, ils le disent : ils sont là pour gagner de l'argent facilement, pour "profiter de leur vie, ou de leur jeunesse". Et ils s'en foutent des élèves qui sont devant eux. Ils ont acté que beaucoup d 'élèves de maintenant étaient médiocres, qu'ils ne voulaient pas travailler, que les instructions officielles ne vont pas dans le sens de les rendre savants et bosseurs, et  ils ne viennent pas pour ça. Ils font le cours du rectorat, ils partent, et point c'est fini. Ils rentrent chez eux et hop. De leur point de vue, cela leur convient très bien, et peu leur chaut ton point de vue sur l'expertise et le recul.

A ce stade de la discussion, je commence à me dire qu'ils ont finalement raison, plus que les collègues donneurs de leçon, et que notre profession se porterait mieux si nous étions plus nombreux à réagir ainsi.


Dernière édition par Prezbo le 1st Juin 2022, 19:26, édité 1 fois
Ruthven
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par Ruthven 1st Juin 2022, 19:19
Rêveuse a écrit:Je vais peut-être en surprendre certains, mais ce job dating ne fait qu'à plus grande échelle ce qui se fait quotidiennement.
 

Le changement d'échelle change quand même la donne ; entre une pratique existante mais mesurée et une pratique institutionnalisée et affichée, il y a un écart.
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