Différence(s) entre "méthodologie" et "méthode" ?

Bonsoir,

Je cherche un moyen simple de comprendre et faire comprendre la différence entre le terme "méthodologie" et celui de "méthode". Quelqu'un pourrait-il m'y aider s'il vous plaît ?
Merci.

Gallia

Je crois que la méthodologie est l'étude de la méthode. Par exemple, si tu fais la méthodologie de la dissertation, tu étudies la méthode de la dissertation...

La méthodologie, c'est le discours sur la méthode, n'est-ce pas ?
Dans 95% des cas, "méthode" est suffisant. Il y a une tendance à l'heure actuelle à affixer des mots simples pour faire cuistre, ce qui change leur sens. C'est pareil pour problème / problématique.

Et pour technologie/technique...

Rendez-vous sur le fil "les expressions que vous ne supportez pas".

Social / Societal ?

Problème/problématique.

Il y quand même un différentiel entre problème et problématique.

Caspar a écrit:Il y quand même un différentiel entre problème et problématique.

C’est vrai que le terme « problématique » est insupportable. A la limite en contexte scolaire ça passe - même si à titre personnel j’essaie de le remplacer de plus en plus par « fil directeur » que je trouve plus clair. Mais le pire ce sont les gens qui, dans la vie de tous les jours, disent « je fais face à une problématique » ou «  la problématique est que… » pour dire « problème »… vraiment ça me hérisse.
En revanche, méthode / méthodologie ne me choque pas du tout, ce n’est pas la même chose: comme cela a été dit plus haut, la méthodologie est réflexive par rapport à la méthode, c’est l’étude de la méthode tout simplement. D’où « la méthodologie de la dissertation » = un cours sur la méthode de la dissertation.

Disons que dans la plupart des cas, "méthode" est suffisant.

Ah c’est sûr, mais parce que dans la vie courante on est en réalité peu amené à parler de « méthodologie ». C’est un peu comme « épidémie » et « épidémiologie » pour reprendre les mots à la mode ces temps ci…

La différence entre "méthode" et "méthodologie", c'est que le second concept est beaucoup plus creux que l'autre. D'autre part, il me semble que c'est l'une des tendances naturelles d'une langue, quand son évolution n'est pas freinée par des phénomènes institutionnels puissants (école, etc.), que de remplacer certains mots par des mots plus "lourds" au plan phonétique, et, apparemment, au plan sémantique (voir canere → cantāre.)
Cela dit, il me paraît évident que "méthodologie" revient en fait à "méthode de la méthode". Vous voyez le risque abyssal que recouvre ce terme-piège...

Par exemple, @iridiane, quand tu fais un cours sur la méthode de la dissertation, pourquoi ne pas l'appeler "méthode de la dissertation" ? De même, quand tu fais un cours sur l'adverbe, tu ne mets pas en titre "adverbologie".


P.S. Des phénomènes institutionnels parallèles peuvent contribuer à alourdir les mots aussi...

il faudrait écrire aujourd'hui une Logorrhée de la méthodologie, non?

Iphigénie a écrit:il faudrait écrire aujourd'hui une Logorrhée de la méthodologie, non?

"Apprendre à apprendre" c'est important. 

NLM76 a écrit: Par exemple, @iridiane, quand tu fais un cours sur la méthode de la dissertation, pourquoi ne pas l'appeler "méthode de la dissertation" ? De même, quand tu fais un cours sur l'adverbe, tu ne mets pas en titre "adverbologie".

Oui, bon, soit, mais dans ce cas on peut en dire autant de tous les termes en -ogie qui désignent une science. Dans ce cas, autant supprimer "épistémologie" du vocabulaire philosophique et parler simplement de "connaissance" / "cours sur la connaissance"
En vrai, je ne défends pas l'emploi de "méthodologie", ça m'est un peu égal pour tout dire Je disais simplement que ce terme peut être employé dans un sens précis, et qu'il correspond à quelque chose, pas comme quand on dit "j'ai une problématique, mon aspirateur est cassé" à la place de "problème". Après, on peut employer "méthode", je n'y vois aucun inconvénient, mais de là à voir dans l'emploi du terme "méthodologie" un "risque abyssal" je vous avoue que j'ai ri C'est un peu comme le "danger mortel" de l'écriture inclusive (que je ne défends ni ne pratique en dehors de quelques contextes précis au demeurant): tâchons de rester mesurés !

Ce n’est pas le terme, le risque abyssal mais l’inflation des termes inutiles pour imiter les sciences. ( la scientologie?      )

Exactement, "méthodologie" et "problématique" sont souvent employés abusivement, ça ne veut pas dire que leur usage n'est pas pertinent dans certains cas.

Alors, "abyssal", c'était un piteux jeu de mots autour de "mise en abyme", et de l'idée de vacuité.

Quant aux mots "-logie", en général, ce n'est pas du tout la même chose. Dans "Cours sur la dissertation", "méthode de la dissertation", il n'y a pas de mise en abîme. Dans "biologie", "géologie", etc. encore moins. Dans "Cours de la méthode de la dissertation", "méthode de la méthode de la dissertation", dans "méthodologie de la dissertation", on tourne en rond. Pour ce qui est de l'épistémologie, la mise en abyme est assumée : l'épistémologie sait qu'elle "science de la science". Mais ce n'est pas le cas de la méthodologie.

Quant à "problématique"... un fil de ce forum en traite déjà longuement.

Ah bon, si c'est assumé alors ça va
Je n'ai pas lu le fil sur "problématique" mais j'irai jeter un oeil, merci de l'info!

Il est de bon ton de railler le "apprendre à apprendre". Si c'est pour ne le remplacer par rien (qui est souvent le cas), ça ne me semble pas très intéressant.

"s'entraîner à mettre en œuvre la méthode" me semble assez bienvenu.

Le problème c’est lorsque « apprendre à apprendre » ne laisse plus de temps pour « apprendre ».
Et puis il faudrait aussi « apprendre à vouloir apprendre », maintenant: on n’en sort pas …

Méthodologie de la marche:

Pour beaucoup de sujets, c'est en forgeant qu'on devient forgeron. L'histoire d'apprendre à apprendre, c'est comme les questions de motivation qu'il faudrait stimuler, c'est une façon de déresponsabiliser l'élève.

Il m'est arrivé d'avoir des élèves incapables d'apprendre une poésie. Je les rassurais: avec un peu de méthode (copier le texte autant de fois que nécessaire), ils finiraient par la savoir. Ce fut efficace à chaque fois: ils n'avaient plus besoin de recourir à ce système la fois suivante, ils avaient appris à apprendre (ben dis donc!).

La méthode de la dissertation, ça m’a toujours fait un peu rigoler.

En gros tu fais une dissertation tu te plantes. T’en fais une deuxième tu te plantes un brin moins. T’en fais quinze à la fin tu sais faire une dissertation. Et je ne parle même pas de la méthode de la version et du thème latin.

Ah oui, en revanche je suis tout à fait d'accord avec les deux derniers messages: méthode ou méthodologie, peu importe, dans tous les cas ce n'est pas ça qui permet d'apprendre à faire un exercice, il n'y a que la pratique! En revanche, quand on part de rien, il importe tout de même de donner quelques conseils pour que les élèves / étudiants sachent par quel bout prendre les choses. On ne peut pas donner un sujet de dissertation à un lycéen qui n'en a jamais fait et dire "allez hop on apprend sur le tas". D'où ce que j'appelle la méthodologie (pardon pour celles et ceux que cela hérisse ) mais on pourrait aussi bien dire "définition et enjeux de l'exercice" à vrai dire!

Nous sommes d’accord