- A reboursEsprit éclairé
Jupe interdite ??? C'est vrai que, surtout en Sixième, c'est hyper sexy. Et en été, robe interdite ? Mais quel monde de fous...
- RosanetteEsprit éclairé
Evidemment, il y a une part de subjectivité ; mais quand je lis qu'on prépare pas juste à la vie de bureau, je regrette mais le crop top a fait sa place dans peu de milieux pro, même en connaissant quelques contre exemples (à mon époque qui n'est pas si lointaine la question se posait davantage sur le dos nu, et dans mon établissement ils avaient tranché en disant niet).
On peut aussi se mettre quelques repères pour dire que nos élèves devraient s'habiller dans le cadre scolaire pour tout ce qu'ils peuvent faire dans le cadre scolaire (hors EPS) : sortie dans des institutions, rencontre avec des personnes très différentes, examens oraux,...
Ce n'est pas tabou de rappeler qu'on ne s'habille pas pareil selon les circonstances, pas plus qu'on ne parle de la même façon selon les circonstances, c'est même une forme d'intelligence que de savoir s'adapter.
On peut aussi se mettre quelques repères pour dire que nos élèves devraient s'habiller dans le cadre scolaire pour tout ce qu'ils peuvent faire dans le cadre scolaire (hors EPS) : sortie dans des institutions, rencontre avec des personnes très différentes, examens oraux,...
Ce n'est pas tabou de rappeler qu'on ne s'habille pas pareil selon les circonstances, pas plus qu'on ne parle de la même façon selon les circonstances, c'est même une forme d'intelligence que de savoir s'adapter.
- ElyasEsprit sacré
Rosanette a écrit:Evidemment, il y a une part de subjectivité ; mais quand je lis qu'on prépare pas juste à la vie de bureau, je regrette mais le crop top a fait sa place dans peu de milieux pro, même en connaissant quelques contre exemples (à mon époque qui n'est pas si lointaine la question se posait davantage sur le dos nu, et dans mon établissement ils avaient tranché en disant niet).
On peut aussi se mettre quelques repères pour dire que nos élèves devraient s'habiller dans le cadre scolaire pour tout ce qu'ils peuvent faire dans le cadre scolaire (hors EPS) : sortie dans des institutions, rencontre avec des personnes très différentes, examens oraux,...
Ce n'est pas tabou de rappeler qu'on ne s'habille pas pareil selon les circonstances, pas plus qu'on ne parle de la même façon selon les circonstances, c'est même une forme d'intelligence que de savoir s'adapter.
Je me répète :
Techniquement, hors examen, un élève peut se vêtir comme il veut tant que le RI ou les règles de sécurité/de la profession (pour les lycées professionnels) ne l'interdisent pas. Si un RI mentionne "tenue décente exigée", l'expression est légalement sujette à interprétation toujours en faveur de l'élève tant que la loi sur l'exhibitionnisme (qui est très cadrée, on le rappellera) et peut devenir une manifestation de sexisme (les affaires concernant les vêtements portant à 90% sur les filles).
La question de "en entreprise, c'est comme ça" n'entre pas en ligne de compte dans l'école publique (hors lycée professionnelle) parce que l'école, justement, n'est pas une entreprise mais un lieu où l'élève doit s'épanouir intellectuellement et personnellement. C'est assez rigolo d'ailleurs cet argument quand on voit que la profession ne veut justement pas des règles du monde l'entreprise pour sa propre gestion (mais l'invoque pour gérer les tenues des élèves).
Enfin, le problème n'est absolument pas l'élève mais le regard d'autrui (en l'occurrence du professeur) qui sexualise le vêtement voire l'élève et là, cela devient très inquiétant d'avoir des professionnels qui sexualisent les élèves, peu importe la raison. Sur la situation initiale, je trouve l'intervenant qui disait que si l'élève avait une petite poitrine le regard aurait-il changé vraiment des plus pertinent.
- ysabelDevin
lene75 a écrit:J'ai aussi l'impression qu'on confond deux choses, la tenue négligée et la tenue supposée choquer les bonnes mœurs. La fille qui s'habille « class », crop top et pantalon en toile, parce que souvent ça va de paire, ou jean propre là où ceux des autres sont systématiquement troués aux genoux, est en réalité mieux habillée que ses consoeurs, mais c'est toujours elle qui se prend des remarques de la part des adultes, pas celles qui ont les joggings ou les jeans troués.
À ce sujet, hallu totale lors de l'entrée en 6e de la fille d'amis. Elle était en jupe, mais le truc bien réac, jupe plissée bleu marine au genou, on est loin de la mini-jupe. Le jour de la rentrée, remarque cinglante du principal : les jupes sont interdites, pour rappel, le RI exige une tenue décente, je ne veux donc plus voir aucune fille en jupe à partir de demain. La gamine était la seule à en porter, donc la remarque ne pouvait viser que sa jupe plissée. Collège public. Comme quoi tout le monde n'a pas la même notion de la décence. À une époque c'étaient les pantalons qui étaient jugés indécents pour les filles...
Je pense que je serais allée retourner le bureau de ce sale type.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- PrezboGrand Maître
Rosanette a écrit:
Je confirme, même en donnant des consignes pour une tenue pro, on a parfois bien des surprises.
Et d'accord avec l'ensemble du post.
Quel mal y a-t-il à distinguer entre l'école et le temps extra-scolaire, à rappeler que l'école va avec certaines contraintes. On voit bien d'ailleurs que les profs de ce fil a priori n'autoriseraient pas spontanément à leurs gamins de venir à l'école en crop top (ou jean déchiré, ou...).
Je suis prof et j'autoriserais mes filles à aller à l'école en crop top ou jean déchiré, comme le font par ailleurs pas mal de mes lycéennes CSP+. Dois-je m'inquiéter ?
(Pour les contraintes scolaires, je n'ai pas de problème avec, mais je ne vois toujours pas pourquoi elles concernent la longueur du short et la taille des trous dans le jean.)
- lene75Prophète
ysabel a écrit:
Je pense que je serais allée retourner le bureau de ce sale type.
C'est pas le genre de la famille. La fille a été bouleversée. Sa prof principale a attendu que le principal soit sorti pour dire qu'elle n'était pas du tout d'accord avec lui. Les parents n'ont pas fait de scandale, leur fille porte des pantalons cette année, mais ils ont réservé leur place dans le privé pour la rentrée prochaine.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- AnankéNiveau 9
Je n'ai pas lu tout le fil mais j'ai pas mal d'élèves filles en crop top également, ainsi qu'un élève avec des chemises très très échancrées (on voit une bonne partie de ses pectoraux). Ce qui me gène là-dedans c'est qu'on est début Mars et qu'il fait -2 le matin. Autant en juin, par 32 degrés dans des salles avec effet de serre, je trouve une certaine logique à porter du très court, que ce soit pour les filles ou les garçons (combien de collègues même on des chemisiers vaporeux qui peuvent être un peu transparents, on aperçoit les sous-vêtements, mais quand il fait plus de 30 degrés, tout le monde cherche à pouvoir respirer, sans que ça ne doive appeler à je ne sais quelle sexualisation) ; autant en hiver c'est vraiment qqch qui m'échappe. Vous me direz que la perception de la température est bien subjective, certes, m'enfin mettre un crop top pour ensuite me demander de fermer la fenêtre quand je fais l'aération nécessaire contre le Covid, on conviendra qu'il y a incohérence.
Sinon je rejoins ceux qui pensent qu'on peut bien s'habiller comme on veut à l'extérieur et plus largement que les habits, comme le langage par ailleurs, s'adapte en fonction des contextes et je trouve que ce n'est pas les aider que de ne pas rappeler qu'en fonction des circonstances on ne se montre pas sous le même jour. Après la décision doit effectivement être collégiale.
Sinon je rejoins ceux qui pensent qu'on peut bien s'habiller comme on veut à l'extérieur et plus largement que les habits, comme le langage par ailleurs, s'adapte en fonction des contextes et je trouve que ce n'est pas les aider que de ne pas rappeler qu'en fonction des circonstances on ne se montre pas sous le même jour. Après la décision doit effectivement être collégiale.
- RosanetteEsprit éclairé
Elyas a écrit:Rosanette a écrit:Evidemment, il y a une part de subjectivité ; mais quand je lis qu'on prépare pas juste à la vie de bureau, je regrette mais le crop top a fait sa place dans peu de milieux pro, même en connaissant quelques contre exemples (à mon époque qui n'est pas si lointaine la question se posait davantage sur le dos nu, et dans mon établissement ils avaient tranché en disant niet).
On peut aussi se mettre quelques repères pour dire que nos élèves devraient s'habiller dans le cadre scolaire pour tout ce qu'ils peuvent faire dans le cadre scolaire (hors EPS) : sortie dans des institutions, rencontre avec des personnes très différentes, examens oraux,...
Ce n'est pas tabou de rappeler qu'on ne s'habille pas pareil selon les circonstances, pas plus qu'on ne parle de la même façon selon les circonstances, c'est même une forme d'intelligence que de savoir s'adapter.
Je me répète :
Techniquement, hors examen, un élève peut se vêtir comme il veut tant que le RI ou les règles de sécurité/de la profession (pour les lycées professionnels) ne l'interdisent pas. Si un RI mentionne "tenue décente exigée", l'expression est légalement sujette à interprétation toujours en faveur de l'élève tant que la loi sur l'exhibitionnisme (qui est très cadrée, on le rappellera) et peut devenir une manifestation de sexisme (les affaires concernant les vêtements portant à 90% sur les filles).
La question de "en entreprise, c'est comme ça" n'entre pas en ligne de compte dans l'école publique (hors lycée professionnelle) parce que l'école, justement, n'est pas une entreprise mais un lieu où l'élève doit s'épanouir intellectuellement et personnellement. C'est assez rigolo d'ailleurs cet argument quand on voit que la profession ne veut justement pas des règles du monde l'entreprise pour sa propre gestion (mais l'invoque pour gérer les tenues des élèves).
Enfin, le problème n'est absolument pas l'élève mais le regard d'autrui (en l'occurrence du professeur) qui sexualise le vêtement voire l'élève et là, cela devient très inquiétant d'avoir des professionnels qui sexualisent les élèves, peu importe la raison. Sur la situation initiale, je trouve l'intervenant qui disait que si l'élève avait une petite poitrine le regard aurait-il changé vraiment des plus pertinent.
L'épanouissement de l'élève à l'école publique se fait avec certaines contraintes, y compris sur le monde vestimentaire, et qui, dans le cas des couvre-chefs, concerne plutôt des garçons pour qui veut chasser de la casquette ou de la capuche en intérieur.
Plusieurs codes de la vie à l'école font écho à des attentes de la vie adulte, sur la ponctualité, l'assiduité, le respect, ce n'est pas dingue de le souligner. Oui, on peut se faire une vie adulte où on se fout bien de tous ces aspects mais ça reste plutôt marginal, non ?
Et si je suis ton raisonnement, les examens ne jugent pas de la tenue non plus (j'ai lu les échanges plus haut), mais si on rappelle aux élèves de ne pas se pointer aux oraux dans n'importe quelle tenue, c'est qu'il y a une raison non ?
Quant à l'accusation de sexisme, je l'entends, vraiment, mais on peut aussi considérer qu'on prend le problème à l'envers et que les injonctions mode ne sont de toute façon pas les mêmes pour les nanas et les garçons.
- ElaïnaDevin
Il faut savoir que l'adolescent ne perçoit pas la température. Par - 5 comme par 30°C, l'adolescent porte un jean (à trou ou pas suivant la mode), des baskets basses, pas de chaussettes, un t-shirt/crop top et une doudoune.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- RosanetteEsprit éclairé
Prezbo a écrit:Rosanette a écrit:
Je confirme, même en donnant des consignes pour une tenue pro, on a parfois bien des surprises.
Et d'accord avec l'ensemble du post.
Quel mal y a-t-il à distinguer entre l'école et le temps extra-scolaire, à rappeler que l'école va avec certaines contraintes. On voit bien d'ailleurs que les profs de ce fil a priori n'autoriseraient pas spontanément à leurs gamins de venir à l'école en crop top (ou jean déchiré, ou...).
Je suis prof et j'autoriserais mes filles à aller à l'école en crop top ou jean déchiré, comme le font par ailleurs pas mal de mes lycéennes CSP+. Dois-je m'inquiéter ?
(Pour les contraintes scolaires, je n'ai pas de problème avec, mais je ne vois toujours pas pourquoi elles concernent la longueur du short et la taille des trous dans le jean.)
Mais grand bien te fasse (je note le conditionnel), et je sais comme toi que des lycéennes CSP+ et très en réussite scolairement arrivent au lycée en crop top et jean, mais certains parents, y compris ici, mettent leur véto, et pas juste par peur du regard d'autrui, mais parce qu'ils estiment qu'on n'est pas obligé de s'habiller de la même manière au lycée et en sortie.
Et je le dis d'autant plus volontiers que je n'ai jamais fait une remarque à une élève, que j'estime qu'on ne peut pas mener cette question en solo. Mais ça ne m'empêche pas d'être convaincue que dans la tenue décente du RI, le crop top n'est pas forcément pas en bonne position puisqu'on l'élimine assez vite d'autres contextes liés à l'école (oraux, entretiens, visites dans certains lieux).
- marjoDoyen
ernya a écrit:J'ai des élèves qui mettent des crop-tops et ce n'est pas celui montré plus haut, c'est celui où clairement tu vois la moitié du ventre. Alors oui, elle avait un gilet par-dessus (et heureusement parce que sinon elle aurait été sûrement malade vu qu'on était en plein décembre). J'ai hésité et ai préféré ne rien dire. Au vu du débat, ici, j'ai finalement bien fait.
Pour moi, on montre son nombril ailleurs qu'au collège. Fille ou garçon. Et c'est pas du tout parce que les garçons pourraient penser je ne sais quoi en voyant un ventre de fille. C'est juste que, personnellement, ça ne me semble pas du tout la tenue adéquate pour ce lieu-là (tout comme les tongs) même si c'est souvent joli à mes yeux.
Mais vu qu'on est pas du tout d'accord, j'ai bien fait de ne rien dire à l'élève en question. J'espère juste qu'elle ne mettra pas ça l'an prochain pour demander/aller en stage car je ne pense pas que tout le monde soit aussi ouvert.
C'est de ce genre de crop-top là dont je parle, sinon je n'aurais effectivement rien remarqué.
- A reboursEsprit éclairé
Pour moi, le RI stipulant "tenue de travail", si c'est une tenue qui n'est pas adaptée au travail mais plutôt aux vacances, sorties ou plage, c'est niet. Enfin disons que je me permets une remarque (discrète si l'élève est discret, moins si l'élève est dans la provoc). Il y a plusieurs années, le ton était monté avec une demoiselle en short qui laissait voir une bonne partie des fesses, et top très très moulant et décolleté. Clairement, c'était inapproprié.
- PonocratesExpert spécialisé
J'aime beaucoup l'esprit de " c'est leur corps, laissons les faire".
En théorie, oui. Dans la pratique, nous savons tous que la société ne fonctionne pas comme cela.
Or au lycée- pas au collège- , nous les accompagnons durant les années de transition qui les font passer d'ados à adultes. Et certains ne sont pas aidés à la maison. Alors on peut s'en laver les mains ou s'efforcer de les aider.
Je ne pense pas que Marjo" sexualise" le corps de son élève : c'est une femme, qui sait ce qui attend cette jeune fille, dans le vrai monde,- pas celui, idéal où l'on juge les femmes uniquement sur leurs discours et jamais sur leur apparence, (voir les études sur les différences de salaire liées à l'apparence-). Le vrai monde, où on se paye des yeux qui louchent , des remarques à la noix et des mains baladeuses :
et dans la rue, scoop, on peut être " sexualisée" très jeune.
Ce n'est pas " sexualiser" le corps de l'enfant que de lui mettre des vêtements de son âge, au lieu de l'habiller en mini- adulte : ce n'est pas une question de longueur, je connais une gamine de 10 ans, en cm2, habillée avec une recherche et une tenue " décente", longue, bcbg, mais qui correspond à une ado de 16, 17 ans personnellement, ça je trouve cela déplacé, décalé et dangereux.
Le discours de Ponce Pilate dans ce cas me paraît bien hypocrite : nous savons ce qui devrait être - savoir que l'habit ne fait pas le moine- mais ce n'est pas parce l'école ne dira rien aux élèves que la société cessera d'avoir des a priori. Expliquer et discuter, parler plus généralement du rôle de la tenue, du message que nous envoyons pas nos vêtements, de la façon dont il peut être mal perçu, déformé, ne signifie pas légitimer les dérives et les préjugés. Comment veut-on que les élèves fassent des choix éclairés sans compréhension des phénomènes en jeu...
Et l'École, n'est pas uniquement un lieu où se " développer" c'est aussi un lieu de socialisation : nous reprenons les élèves sur la façon dont ils se parlent en cours. Il me semble que nous devons également leur donner des rudiments de grammaire vestimentaire. Non pour imposer quoi que ce soit- hors le respect du RI- , mais pour qu'ils prennent conscience des enjeux.
En théorie, oui. Dans la pratique, nous savons tous que la société ne fonctionne pas comme cela.
Or au lycée- pas au collège- , nous les accompagnons durant les années de transition qui les font passer d'ados à adultes. Et certains ne sont pas aidés à la maison. Alors on peut s'en laver les mains ou s'efforcer de les aider.
Je ne pense pas que Marjo" sexualise" le corps de son élève : c'est une femme, qui sait ce qui attend cette jeune fille, dans le vrai monde,- pas celui, idéal où l'on juge les femmes uniquement sur leurs discours et jamais sur leur apparence, (voir les études sur les différences de salaire liées à l'apparence-). Le vrai monde, où on se paye des yeux qui louchent , des remarques à la noix et des mains baladeuses :
et dans la rue, scoop, on peut être " sexualisée" très jeune.
Ce n'est pas " sexualiser" le corps de l'enfant que de lui mettre des vêtements de son âge, au lieu de l'habiller en mini- adulte : ce n'est pas une question de longueur, je connais une gamine de 10 ans, en cm2, habillée avec une recherche et une tenue " décente", longue, bcbg, mais qui correspond à une ado de 16, 17 ans personnellement, ça je trouve cela déplacé, décalé et dangereux.
Le discours de Ponce Pilate dans ce cas me paraît bien hypocrite : nous savons ce qui devrait être - savoir que l'habit ne fait pas le moine- mais ce n'est pas parce l'école ne dira rien aux élèves que la société cessera d'avoir des a priori. Expliquer et discuter, parler plus généralement du rôle de la tenue, du message que nous envoyons pas nos vêtements, de la façon dont il peut être mal perçu, déformé, ne signifie pas légitimer les dérives et les préjugés. Comment veut-on que les élèves fassent des choix éclairés sans compréhension des phénomènes en jeu...
Et l'École, n'est pas uniquement un lieu où se " développer" c'est aussi un lieu de socialisation : nous reprenons les élèves sur la façon dont ils se parlent en cours. Il me semble que nous devons également leur donner des rudiments de grammaire vestimentaire. Non pour imposer quoi que ce soit- hors le respect du RI- , mais pour qu'ils prennent conscience des enjeux.
- Choup90Niveau 10
Je n'en reviens pas de lire des choses pareilles !Lombalgia a écrit:Ca renvoie de toi une image qui fait envie (esthétiquement, socialement, intellectuellement, moralement), une image positive, qu'on a envie de suivre, d'imiter, vers qui allerProvençalLeGaulois a écrit:Ça veut dire quoi "ça te met en valeur" ??Qui c'est ?ProvençalLeGaulois a écrit:On est chez Christina Cordula ?Ce type d'habillement relève d'une volonté de tester son pouvoir sexuel et social. C'est une recherche de la reconnaissance par autrui de ses attributs tout neufs. C'est une recherche en même temps des limites sociales, bien davantage que de l'autorité. Ils cherchent leur place. On peut passer son chemin et trouver ça anodin. On peut aussi, à très petite touche, faire un petit quelque chose pour la protéger d'un comportement risqué et aussi pour la rassurer sur sa valeur en tant qu'individu à la fois physique et pensant. Souvent il n'y a personne à la maison parmi les adultes pour leur accorder ce type de regard, d'attention.ProvençalLeGaulois a écrit:Non mais vraiment vous supporteriez qu'on vous fasse des remarques pareilles ?
Il y a quelques années, il y avait eu une expo avec des vêtements que portaient les victimes (hein, elles n'ont rien cherché, elles sont victimes) lors du viol qu'elles ont subi. La plupart étaient très classiques, certains sexys. Bref, comme dans la société en fait. Non, il n'y a pas un vêtement du viol. Et non, il n'y a pas de comportement risqué. Il y a des garçons à qui on n'a jamais appris la frustration et à réfréner leurs pulsions, c'est tout.
Combien d'hommes torse nus ? Combien de femmes qui les ont violés ? Non pas que parfois on n'ai pas envie de leur sauter dessus. Mais on a appris à réfréner nos pulsions, tout simplement.
Ceci dit, que cette élève ne se plaigne pas du froid quand on ouvre les fenêtres ! La seule fois de ma vie où j'ai fait une remarque c'était à une copine de fac en mini-jupe qui se plaignait du froid un jour de neige, j'ai répondu : "T'as vu comment t'es habillée ?" Et ça pourrait me venir pour une élève.
Enfin, dans certaines matières, certaines tenues sont interdites car dangereuses ou nuisant à la matière (bijoux et vernis notamment). Et là c'est bien normal, évidemment, et ça concerne garçons et filles.
- PrezboGrand Maître
A rebours a écrit:Pour moi, le RI stipulant "tenue de travail", si c'est une tenue qui n'est pas adaptée au travail mais plutôt aux vacances, sorties ou plage, c'est niet. Enfin disons que je me permets une remarque (discrète si l'élève est discret, moins si l'élève est dans la provoc). Il y a plusieurs années, le ton était monté avec une demoiselle en short qui laissait voir une bonne partie des fesses, et top très très moulant et décolleté. Clairement, c'était inapproprié.
Je ne connais pas de RI d'établissement scolaire qui parle de "tenue de travail", notion qui me semble renvoyer, selon les professions, soit à des obligations d'hygiéne et de sécurité, soit à des obligations d'image et de représentation. Et je ne vois pas bien ce que serait une tenue de travail scolaire, et surtout une tenue qui empêche le travail scolaire.
Ce qui est fascinant, c'est de voir comment le marronier de la tenue des élèves débouche toujours sur des débats où on confond tout et n'importe quoi : on part d'une question sur la décence ou non d'un crop top, et en quelques messages on parle tenue de vacance, jean déchiré et vernis à ongle bleu, ce qui se fait et ce qui se fait trop pas, comme dirait nos élèves, chacun ayant son opinion bien arrêtée sur le sujet.
Je rappellerais quand même que nous sommes professeurs dr l'enseignement public : nous ne sommes pas là pour arbitrer les élégances et la bonne éducation de nos élèves.
- lene75Prophète
L'école est avant tout un lieu d'enseignement qui prépare le futur. Dire aux élèves qu'une tenue un peu découverte est indécente, c'est leur faire intégrer ça comme étant la normalité, c'est donc leur dire que la société a raison de sexualiser le corps des femmes et qu'on voudrait bien que leur génération prenne la relève de la nôtre dans ce domaine. C'est leur dire qu'à l'avenir, les mains baladeuses parce qu'elle l'a bien cherché, ça doit continuer. Leur dire qu'ils doivent vendre leur corps plutôt que leur intelligence, c'est leur dire que quand ils seront recruteurs, il faudra qu'ils achètent des corps plutôt que des compétences, puisque c'est ce qu'on leur aura appris à faire. Le gag étant que, comme ça a été rappelé à plusieurs reprises, ces tenues sont largement acceptées dans les milieux CSP+ et dans les établissements correspondants, et que c'est plutôt dans les milieux populaires qu'il y a des crispations là-dessus.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- ProvençalLeGauloisExpert
Et donc il faudrait continuer d'apprendre aux filles (parce que c'est bien de cela qu'il s'agit) qu'il faut faire attention à ce que l'on porte pour ne pas attirer les regards des boulets masculins.
Mer-veil-leux.
Et il faudrait arrêter de tout ramener au monde du travail. Ce sont des adolescents.
Quant aux parents qui tolèrent en silence qu'on interdise une simple jupe à leur fille dans un établissement public, je n'en reviens pas.
Mer-veil-leux.
Et il faudrait arrêter de tout ramener au monde du travail. Ce sont des adolescents.
Quant aux parents qui tolèrent en silence qu'on interdise une simple jupe à leur fille dans un établissement public, je n'en reviens pas.
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N'empêche que je suis une légende.
Perceval
- PonocratesExpert spécialisé
Nous sommes d'accord. Aussi ai-bien distingué expliquer et légitimer.lene75 a écrit:L'école est avant tout un lieu d'enseignement qui prépare le futur. Dire aux élèves qu'une tenue un peu découverte est indécente, c'est leur faire intégrer ça comme étant la normalité, c'est donc leur dire que la société a raison de sexualiser le corps des femmes et qu'on voudrait bien que leur génération prenne la relève de la nôtre dans ce domaine. C'est leur dire qu'à l'avenir, les mains baladeuses parce qu'elle l'a bien cherché, ça doit continuer. Leur dire qu'ils doivent vendre leur corps plutôt que leur intelligence, c'est leur dire que quand ils seront recruteurs, il faudra qu'ils achètent des corps plutôt que des compétences, puisque c'est ce qu'on leur aura appris à faire. Le gag étant que, comme ça a été rappelé à plusieurs reprises, ces tenues sont largement acceptées dans les milieux CSP+ et dans les établissements correspondants, et que c'est plutôt dans les milieux populaires qu'il y a des crispations là-dessus.
Mais entre dire " une tenue courte est indécente" et "lorsque l'on met une tenue courte, certains idiots y voient une invitation, certaines personnes peuvent vous classer comme étant superficielles, certaines personnes n'écoutent plus ce que vous dites", ce n'est peut-être pas tout à fait la même chose.
L'une des capacités les plus longues à développer, c'est la décentration, la capacité à voir les choses avec d'autres yeux que les siens. C'est ce que nous abordons avec eux en dissertation, précisément en lycée, parce qu'avant c'est généralement compliqué.
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- PonocratesExpert spécialisé
Il ne s'agit pas de ne pas attirer les regards. Il s'agit d'être prête à les affronter, de comprendre le fromage blanc que certains ont entre deux oreilles. Combien parmi nous se sont pris des remarques, sans que personne ne leur ait expliqué que ce n'était pas normal, qu'elles n'avaient rien fait de mal.ProvençalLeGaulois a écrit:Et donc il faudrait continuer d'apprendre aux filles (parce que c'est bien de cela qu'il s'agit) qu'il faut faire attention à ce que l'on porte pour ne pas attirer les regards des boulets masculins.
Est-ce que, précisément, avoir cette discussion en classe, sur ce qui " se porte" ou non, n'est pas une bonne occasion de détricoter les préjugés sexistes. Ou vaut-il mieux laisser cela à la cour ?[/quote]
Qui nous sont confiés pour qu'ils deviennent des citoyens s'insérant dans la société. S'habiller "comme on le souhaite", c'est un luxe que peuvent se permettre les CSP+ qui maîtrisent les codes de la conversation, ont une culture classique et le réseau de papa et maman. Pour la plupart de mes élèves, savoir se tenir, savoir parler correctement - syntaxiquement mais aussi avec le ton adéquat- et savoir s'habiller, c'est la base pour pouvoir être pris au sérieux, étant donné leur code postal. C'est triste, c'est révoltant, mais c'est comme cela.ProvençalLeGaulois a écrit:
Et il faudrait arrêter de tout ramener au monde du travail. Ce sont des adolescents.
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"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- ernyaFidèle du forum
+1Ponocrates a écrit: Pour la plupart de mes élèves, savoir se tenir, savoir parler correctement - syntaxiquement mais aussi avec le ton adéquat- et savoir s'habiller, c'est la base pour pouvoir être pris au sérieux, étant donné leur code postal. C'est triste, c'est révoltant, mais c'est comme cela.
D'où l'importance de leur expliquer qu'il existe des codes vestimentaires en fonction des situations. Surtout que pour certains, leurs parents (qui maîtrisent pour la quasi majorité ces codes) ne pensent pas forcément à le leur dire ou ne prennent pas forcément le temps de le faire.
- MBouvierNiveau 2
De nos jours, les jeunes sont abreuvés de séries Netflix telles que Sex Education, de discours sur Instagram... Ceux-ci vantent les mérites d'assumer son corps, sa sexualité, sa différence, mais aussi de respecter les autres et leurs consentements. Et c'est, selon moi, une très bonne chose. Il est dangereux que ces sujets soient tabous : c'est toujours le silence qui couvre les violences sexuelles, les viols, le harcèlement et autres immondices.
Et c'est justement dans les milieux où ces sujets sont tabous que j'ai observé le plus de problèmes à ce niveau-là... Je n'ai jamais vu autant d'histoires de violences sexuelles que lorsque j'enseignais dans le privé (où le règlement vestimentaire était sssssstrict !).
J'enseigne maintenant dans un lycée public sans RI exigeant niveau vestimentaire : des élèves portent des crop-tops, des joggings, des jupes, tout ce qu'ils veulent.. il n'y a jamais vraiment eu de problème à ce que je sache ! Enfin si, une fois... un collègue plus catho que catho qui a été muté après avoir envoyé un mail quelque peu licencieux à une jeune élève qui, il s'avère, portait des crop-tops
Et c'est justement dans les milieux où ces sujets sont tabous que j'ai observé le plus de problèmes à ce niveau-là... Je n'ai jamais vu autant d'histoires de violences sexuelles que lorsque j'enseignais dans le privé (où le règlement vestimentaire était sssssstrict !).
J'enseigne maintenant dans un lycée public sans RI exigeant niveau vestimentaire : des élèves portent des crop-tops, des joggings, des jupes, tout ce qu'ils veulent.. il n'y a jamais vraiment eu de problème à ce que je sache ! Enfin si, une fois... un collègue plus catho que catho qui a été muté après avoir envoyé un mail quelque peu licencieux à une jeune élève qui, il s'avère, portait des crop-tops
- ElaïnaDevin
C'est certainement vrai, mais les codes n'ont rien d'absolu et peuvent toujours être discutés.
Mes parents sont traumatisés par le fait que mes fils portent les cheveux longs, à chaque fois qu'on est chez eux j'ai droit à "mais enfin quand est-ce que tu prends rendez-vous pour leur faire couper les cheveux ?". J'ai un peu moins de 40 ans, on m'a déjà demandé plusieurs fois si je comptais me faire couper les cheveux moi-même, parce que bon à mon âge hein "une coupe courte ça rajeunit" et puis "ça n'est plus trop de ton âge quand même si ?". Pour ma mère, une femme d'un âge certain doit avoir les cheveux courts, et teints. Elle a été très choquée quand je lui ai expliqué que je comptais les garder longs et que je n'avais aucune intention de les faire teindre lorsqu'ils seraient gris. La génération de mes grand-mères, c'était les cheveux courts, frisés, avec cette ignoble teinture blonde aux reflets violets (vous visualisez là ?). La femme qui portait les cheveux longs et gris était négligée.
Tout ça, c'est du code : les cheveux longs et au vent, c'est pour les jeunes filles, c'est sexy, ça appâte le chaland (pensez à Raiponce), une fois mariée tu les attaches (sinon c'est trop aguicheur), une fois mère tu les coupes (la fameuse mom haircut, de toute façon t'es périmée). Accessoirement, j'ai rarement vu une femme aussi classe que la comtesse pour laquelle j'ai travaillé comme archiviste dans son château, avec ses cheveux gris soigneusement chignonnés tous les matins. Mais c'était une femme hors du commun... qui n'hésitait pas à casser les codes de son milieu.
Mes parents sont traumatisés par le fait que mes fils portent les cheveux longs, à chaque fois qu'on est chez eux j'ai droit à "mais enfin quand est-ce que tu prends rendez-vous pour leur faire couper les cheveux ?". J'ai un peu moins de 40 ans, on m'a déjà demandé plusieurs fois si je comptais me faire couper les cheveux moi-même, parce que bon à mon âge hein "une coupe courte ça rajeunit" et puis "ça n'est plus trop de ton âge quand même si ?". Pour ma mère, une femme d'un âge certain doit avoir les cheveux courts, et teints. Elle a été très choquée quand je lui ai expliqué que je comptais les garder longs et que je n'avais aucune intention de les faire teindre lorsqu'ils seraient gris. La génération de mes grand-mères, c'était les cheveux courts, frisés, avec cette ignoble teinture blonde aux reflets violets (vous visualisez là ?). La femme qui portait les cheveux longs et gris était négligée.
Tout ça, c'est du code : les cheveux longs et au vent, c'est pour les jeunes filles, c'est sexy, ça appâte le chaland (pensez à Raiponce), une fois mariée tu les attaches (sinon c'est trop aguicheur), une fois mère tu les coupes (la fameuse mom haircut, de toute façon t'es périmée). Accessoirement, j'ai rarement vu une femme aussi classe que la comtesse pour laquelle j'ai travaillé comme archiviste dans son château, avec ses cheveux gris soigneusement chignonnés tous les matins. Mais c'était une femme hors du commun... qui n'hésitait pas à casser les codes de son milieu.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- PonocratesExpert spécialisé
Certes. Mais discuter, remettre en question, suppose de connaître et d'agir en toute connaissance de cause.
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- A reboursEsprit éclairé
Prezbo a écrit:A rebours a écrit:Pour moi, le RI stipulant "tenue de travail", si c'est une tenue qui n'est pas adaptée au travail mais plutôt aux vacances, sorties ou plage, c'est niet. Enfin disons que je me permets une remarque (discrète si l'élève est discret, moins si l'élève est dans la provoc). Il y a plusieurs années, le ton était monté avec une demoiselle en short qui laissait voir une bonne partie des fesses, et top très très moulant et décolleté. Clairement, c'était inapproprié.
Je ne connais pas de RI d'établissement scolaire qui parle de "tenue de travail", notion qui me semble renvoyer, selon les professions, soit à des obligations d'hygiéne et de sécurité, soit à des obligations d'image et de représentation. Et je ne vois pas bien ce que serait une tenue de travail scolaire, et surtout une tenue qui empêche le travail scolaire.
Ce qui est fascinant, c'est de voir comment le marronier de la tenue des élèves débouche toujours sur des débats où on confond tout et n'importe quoi : on part d'une question sur la décence ou non d'un crop top, et en quelques messages on parle tenue de vacance, jean déchiré et vernis à ongle bleu, ce qui se fait et ce qui se fait trop pas, comme dirait nos élèves, chacun ayant son opinion bien arrêtée sur le sujet.
Je rappellerais quand même que nous sommes professeurs dr l'enseignement public : nous ne sommes pas là pour arbitrer les élégances et la bonne éducation de nos élèves.
Je rectifie, je ne sais plus exactement s'il était écrit "tenue de travail" ou "tenue adaptée au travail", mais c'était écrit noir sur blanc. J'avais pris le carnet de liaison de l'élève et lui avait lu l'extrait du RI concernant la tenue vestimentaire. Nous étions plusieurs collègues à agir ainsi lorsque fleurissaient les tops qui ressemblaient plus à de la lingerie qu'à autre chose.
Alors désolée, mais ça existe. Je crois que c'est toujours inscrit dans notre RI, mais je ne l'ai pas sous la main.
Après, pour avoir porté l'uniforme pendant mes études, je trouve que devoir gérer d'éventuels abus vestimentaires constitue une perte de temps, c'est dommage. Non que je milite pour l'uniforme, mais pour un minimum de cadrage quant à, justement, une tenue adaptée au travail, à l'étude, à l'apprentissage d'une vie en société. On reste libre de mettre ce qu'on veut, mais en ayant conscience qu'on vient à l'école.
- lene75Prophète
Elaïna a écrit:J'ai un peu moins de 40 ans, on m'a déjà demandé plusieurs fois si je comptais me faire couper les cheveux moi-même, parce que bon à mon âge hein "une coupe courte ça rajeunit" et puis "ça n'est plus trop de ton âge quand même si ?". Pour ma mère, une femme d'un âge certain doit avoir les cheveux courts, et teints. Elle a été très choquée quand je lui ai expliqué que je comptais les garder longs et que je n'avais aucune intention de les faire teindre lorsqu'ils seraient gris.
Tiens, j'ai la même à la maison !
Je ne comprends pas bien comment on peut avoir une discussion sur la question de l'habillement si on interdit aux filles de porter "ce qui ne se porte pas", encore moins comment un élève pourrait intégrer un jour une CSP+ si on lui interdit d'en adopter les codes vestimentaires. Des discussions sur le sujet, j'en ai eu avec mes STMG, justement parce que les filles peuvent porter ce genre de vêtements dans mon lycée et que donc la discussion peut avoir lieu. Et je suis très fière de ces filles qui savent se défendre et qui ont fait découvrir à certains mecs des trucs insoupçonnés pour eux. Il y a des mecs que ça a vraiment remué, ils l'auront entendu au moins une fois. Si ces filles avaient baissé leur froc et accepté de mettre elles aussi le survêtement trop large pour cacher leurs formes et ne pas être embêtées dans le bus, ils n'auraient jamais su que tout le monde n'était pas éduqué comme eux et que des filles respectables pouvaient avoir le nombril à l'air.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- pseudo-intelloSage
Et en janvier comme en plein mois de juin, il y en a toujours un en doudoune et un autre en T-shirtElaïna a écrit:Il faut savoir que l'adolescent ne perçoit pas la température. Par - 5 comme par 30°C, l'adolescent porte un jean (à trou ou pas suivant la mode), des baskets basses, pas de chaussettes, un t-shirt/crop top et une doudoune.
Grand bien leur fasse, sauf que de temps en temps celui en doudoune veut qu'on ouvre les fenêtre en janvier parce qu'il a chaud mais ne veut pas enlever sa doudoune (ou son énorme pull), donc là, je lui rappelle sèchement ce qui est à rappeler.
Oui, c'est globalement vrai quel que soit le code postal, mais c'est effectivement encore plus crucial pour certains codes postaux que pour d'autres.ernya a écrit:+1Ponocrates a écrit: Pour la plupart de mes élèves, savoir se tenir, savoir parler correctement - syntaxiquement mais aussi avec le ton adéquat- et savoir s'habiller, c'est la base pour pouvoir être pris au sérieux, étant donné leur code postal. C'est triste, c'est révoltant, mais c'est comme cela.
D'où l'importance de leur expliquer qu'il existe des codes vestimentaires en fonction des situations. Surtout que pour certains, leurs parents (qui maîtrisent pour la quasi majorité ces codes) ne pensent pas forcément à le leur dire ou ne prennent pas forcément le temps de le faire.
Et oui, même pour nous qui avons l'habitude, c'est facile de partir du principe qu'un enfant, ou qu'un élève ait intégré un truc qui nous semble évident alors que non, parce qu'on a oublié de l'expliquer, parce qu'on a oublié que ce n'était pas une info ou un principe inné.
Elaïna a écrit:C'est certainement vrai, mais les codes n'ont rien d'absolu et peuvent toujours être discutés.
Mes parents sont traumatisés par le fait que mes fils portent les cheveux longs, à chaque fois qu'on est chez eux j'ai droit à "mais enfin quand est-ce que tu prends rendez-vous pour leur faire couper les cheveux ?".
Et tu lui réponds, maman, dans vingt ans si tu veux. (attention : référence de vieux).
Blague à part, les code sociaux peuvent toujours être discutés, mais il y a des situations où on est moins en position de force pour le faire que dans d'autres.
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