- CeladonDemi-dieu
En effet.
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
_________________
Asinus asinum fricat
- roxanneOracle
N' exagérons pas non plus. On peut étudier sereinement et sérieusement dans d'autres lycées en France. Modestement je peux prendre l'exemple de celui où j'enseigne, dans la province profonde. Le gamin qui veut bosser peut le faire et les profs tiennent la route.
- JennyMédiateur
Le niveau est quand même particulièrement élevé à HIV et LLG. Ce n’est sans doute pas comparable à ton lycée.
- roxanneOracle
Bien sûr. Mais là on parlait d'endroits où on ne peut pas bosser.
- ElyasEsprit sacré
Je vois que je suis un néophyte total sur ce sujet (bien désolé, je viens d'une famille nomade où je suis le premier à avoir été au lycée et à l'université, je n'ai connu les noms de ces deux lycées que très tardivement dans ma vie). Une autre question : une cohorte à Louis le Grand ou Henri IV, c'est combien d'élèves ?
- ProtonExpert
270 élèves environ en seconde à LLG.
On peut heureusement réussir de belles études sans passer par ces lycées.
D'autre part, la quantité de travail est énorme et cela dégoute un nombre non négligeable d'élèves. Passer de premier en troisième à parfois dernier est difficile, surtout à 14-15 ans.
Donc ce n'est pas un lycée à conseiller à tous les élèves brillants au collège. Parfois il faut se former dans un bon lycée et une fois mûr candidater éventuellement dans les prépas.
On peut heureusement réussir de belles études sans passer par ces lycées.
D'autre part, la quantité de travail est énorme et cela dégoute un nombre non négligeable d'élèves. Passer de premier en troisième à parfois dernier est difficile, surtout à 14-15 ans.
Donc ce n'est pas un lycée à conseiller à tous les élèves brillants au collège. Parfois il faut se former dans un bon lycée et une fois mûr candidater éventuellement dans les prépas.
- ElyasEsprit sacré
Proton a écrit:270 élèves environ en seconde à LLG.
Donc, un petit lycée par rapport à ceux que je connais dans mon coin (470 élèves de 2de dans le lycée de la ville où j'habite et 420 dans le lycée de la ville où je travaille).
L'élite française, si elle se réduit à des cohortes si minuscules, est gravement menacée. J'en conviens.
EDIT : j'ai lu ton édit, je partage tes idées à un détail. Le sentiment de supériorité qui se crée avec ces lycées est un problème social à terme. Pour simple, exemple, une partie des tenants de la destruction de l'école publique sont d'anciens élèves de ces lycées (comme Anne Coffinier, Thierry Breton et d'autres personnes encore plus à droite). Là où c'est malheureux, c'est qu'on vénère des anomalies alors qu'on devrait avoir partout des lieux permettant aux élèves de s'épanouir intellectuellement et de dépasser les limites de leur condition sociale, et non élever des temples républicains où les dés sont pipés dès le début.
- CzarNiveau 9
Lagomorphe a écrit:Elyas a écrit:Une petite question de néophyte : pourquoi le fait que ces deux lycées publics se mettent enfin (presque) à respecter les règles de tous les établissements pose-t-il problème ?
Je ne cache pas ma surprise que cela puisse faire scandale. Il faut m'expliquer.
Ce ne serait nullement un scandale si l'éducation nationale était capable de proposer partout en France des lycées publics dotés d'au moins une classe permettant aux très bons élèves de trouver un enseignement adapté à leur niveau. Or l'EN fait tout l'inverse:
- "classe de niveau" est devenu un gros mot
- tout discours sur l'éducation se focalise sur les élèves en difficulté (sans pour autant parvenir à résoudre ces dernières), les bons n'existent pas, ils n'ont aucun droit autre que devoir supporter leurs camarades, quand on ne leur demande pas de faire le boulot du prof au nom de l'entraide et de la sacro-sainte solidarité à sens unique
- on est même parvenu récemment à supprimer la filière où l'on pouvait pousser un peu les exigences, au grand bonheur des élèves, souvent la TS spé maths + options (je ne dis pas qu'il était nécessaire que les bons soient matheux, simplement que concrètement ce genre de classe était un cran au-dessus). Maintenant, on mélange tout à tout va.
Je vois mes très bons élèves ronger leur frein au milieu d'un bourbier d'élèves perturbateurs, ou bavards, ou qui n'ont pas les bases, ou contestant tout et n'importe quoi, que les études n'intéressent visiblement pas ou qui n'en foutent pas une rame et ralentissent tout le monde, et finalement qui monopolisent mon attention pour un résultat moins que moyen (mais la bienveillance leur offrira le bac). Parfois, rarement mais parfois, j'arrive à filer un exo un peu pêchu à quelques têtes, ou à répondre à une question subtile qui nécessite plus de trois mots. Et pourtant, je suis dans un établissement fort bien réputé.
Ces bons-là n'attendent qu'une chose: se barrer en prépa pour étudier dans le calme. Mais attendre 18 ans pour trouver des conditions d'apprentissage décentes, c'est long. Il est là le scandale: il devient difficile, même dans des établissements très bien classés, de trouver des conditions d'apprentissage décentes, des classes calmes qui bossent sans élément perturbateur que tous doivent supporter parce que vivrensemble-et-pareil-pour-tout-le-monde.
LLG et H4 offraient au moins un espoir pour ces élèves-là d'étudier en paix dès 15 ans. Ce qui devrait être le cas partout, et dans le public. Mais concrètement, ça ne l'est pas.
Je partage cette analyse. J'ai fait toute ma scolarité en tant qu'élève dans le public (dans des établissements "moyens") et j'ai souffert des problèmes évoqués dans ton message. Je suis ainsi très heureux d'enseigner dans un établissement catholique avec une certaine exigence concernant le comportement.
Savez-vous si les établissements publics "spéciaux" du type lycée franco-allemand de Buc ou lycée international de St Germain vont également être concernés par le même type de mesure que les établissement de la montagne Ste Geneviève?
Pourquoi ne pas faire remonter des revendications pour la création de lycées, collèges public "d'élite" dans chaque préfecture / sous préfecture?
Des syndicats sont-ils favorables à ce type de changement? Ou des personnalités politiques?
- valleExpert spécialisé
Je trouve un peu méprisant envers ce 99 % de Français qui ne sont pas passés par ces deux lycées que d'insinuer qu'ils ne pourront jamais faire partie de ce que tu appelles l'élite française.Elyas a écrit:Proton a écrit:270 élèves environ en seconde à LLG.
L'élite française, si elle se réduit à des cohortes si minuscules, est gravement menacée. J'en conviens.
- ElyasEsprit sacré
valle a écrit:Je trouve un peu méprisant envers ce 99 % de Français qui ne sont pas passés par ces deux lycées que d'insinuer qu'ils ne pourront jamais faire partie de ce que tu appelles l'élite française.Elyas a écrit:Proton a écrit:270 élèves environ en seconde à LLG.
L'élite française, si elle se réduit à des cohortes si minuscules, est gravement menacée. J'en conviens.
Je crois que tu interprètes vraiment mal mon propos ironique. Tu dis exactement ce que mon ironie sous-entend aux défenseurs de l'aspect dérogatoire de ces deux lycées. Amusant (j'aurais dû mettre un smiley mais la partie tronquée de mon message que ta citation omet devait le faire comprendre).
- profs(Niveau 9
Elyas a écrit:valle a écrit:Je trouve un peu méprisant envers ce 99 % de Français qui ne sont pas passés par ces deux lycées que d'insinuer qu'ils ne pourront jamais faire partie de ce que tu appelles l'élite française.Elyas a écrit:Proton a écrit:270 élèves environ en seconde à LLG.
L'élite française, si elle se réduit à des cohortes si minuscules, est gravement menacée. J'en conviens.
Je crois que tu interprètes vraiment mal mon propos ironique. Tu dis exactement ce que mon ironie sous-entend aux défenseurs de l'aspect dérogatoire de ces deux lycées. Amusant (j'aurais dû mettre un smiley ).
Inutile. Dès ton premier message, pour ma part, je t'ai vu arriver.
- ElyasEsprit sacré
profs( a écrit:Elyas a écrit:valle a écrit:Je trouve un peu méprisant envers ce 99 % de Français qui ne sont pas passés par ces deux lycées que d'insinuer qu'ils ne pourront jamais faire partie de ce que tu appelles l'élite française.Elyas a écrit:
L'élite française, si elle se réduit à des cohortes si minuscules, est gravement menacée. J'en conviens.
Je crois que tu interprètes vraiment mal mon propos ironique. Tu dis exactement ce que mon ironie sous-entend aux défenseurs de l'aspect dérogatoire de ces deux lycées. Amusant (j'aurais dû mettre un smiley ).
Inutile. Dès ton premier message, pour ma part, je t'ai vu arrivé.
Je ne te cache pas que ça me rassure. Je pensais qu'on ne me considérait plus comme un islamo-gauchiste décolonial pédago wokiste intersectionnel féminazi souhaitant la fin de l'élitisme républicain !
- CeladonDemi-dieu
Cumulard !
- ElyasEsprit sacré
Celadon a écrit:Cumulard !
On va dire que l'an dernier a été riche en événements permettant de se positionner idéologiquement
- LaotziSage
Elyas a écrit:Proton a écrit:270 élèves environ en seconde à LLG.
Donc, un petit lycée par rapport à ceux que je connais dans mon coin (470 élèves de 2de dans le lycée de la ville où j'habite et 420 dans le lycée de la ville où je travaille).
L'élite française, si elle se réduit à des cohortes si minuscules, est gravement menacée. J'en conviens.
EDIT : j'ai lu ton édit, je partage tes idées à un détail. Le sentiment de supériorité qui se crée avec ces lycées est un problème social à terme. Pour simple, exemple, une partie des tenants de la destruction de l'école publique sont d'anciens élèves de ces lycées (comme Anne Coffinier, Thierry Breton et d'autres personnes encore plus à droite). Là où c'est malheureux, c'est qu'on vénère des anomalies alors qu'on devrait avoir partout des lieux permettant aux élèves de s'épanouir intellectuellement et de dépasser les limites de leur condition sociale, et non élever des temples républicains où les dés sont pipés dès le début.
Sans discuter le fond de l'argumentation, ces deux individus sont deux mauvais exemples : ils n'ont fait que leur prépa à LLG, pas leur lycée secondaire (et Breton était à l'Alsacienne donc dans le privé ultra élitiste), dont il est question ici.
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- ElyasEsprit sacré
Laotzi a écrit:Elyas a écrit:Proton a écrit:270 élèves environ en seconde à LLG.
Donc, un petit lycée par rapport à ceux que je connais dans mon coin (470 élèves de 2de dans le lycée de la ville où j'habite et 420 dans le lycée de la ville où je travaille).
L'élite française, si elle se réduit à des cohortes si minuscules, est gravement menacée. J'en conviens.
EDIT : j'ai lu ton édit, je partage tes idées à un détail. Le sentiment de supériorité qui se crée avec ces lycées est un problème social à terme. Pour simple, exemple, une partie des tenants de la destruction de l'école publique sont d'anciens élèves de ces lycées (comme Anne Coffinier, Thierry Breton et d'autres personnes encore plus à droite). Là où c'est malheureux, c'est qu'on vénère des anomalies alors qu'on devrait avoir partout des lieux permettant aux élèves de s'épanouir intellectuellement et de dépasser les limites de leur condition sociale, et non élever des temples républicains où les dés sont pipés dès le début.
Sans discuter le fond de l'argumentation, ces deux individus sont deux mauvais exemples : ils n'ont fait que leur prépa à LLG, pas leur lycée secondaire (et Breton était à l'Alsacienne donc dans le privé ultra élitiste), dont il est question ici.
Tu as sans doute raison. Cependant, j'ai assisté une fois à une confrontation entre deux familles, une qui mettait ses enfants à l'Alsacienne et une qui mettait ses enfants à Henri IV. Leur clivage était ridiculement inexistant pour quelqu'un qui n'est pas de leur milieu (catholique contre athée mais pour le reste, les mêmes idées).
EDIT : ce débat me fait penser au livre de Bernard Lahire Enfances de classe. Pour les classes populaires et moyennes, les arguments d'élite ici déployés sont considérés comme inaccessibles non pas en raison des capacités mais bien du plafond de verre social. Les chapitres traitant des enfants des classes supérieures témoignent clairement que ces débats sur LLG et HIV sont des questions qui indignent les classes sociales supérieures et ceux qui admirent leur monde compétitif et performatif. Personnellement, cette odieuse attaque contre l'élitisme républicain (je mets un smiley pour comprendre mon ton quasi-sardonique ) n'a aucun intérêt sinon celui d'être le témoin d'une lutte féroce entre deux factions de notre élite sociale qui tentent de s'anéantir mutuellement.
- LaotziSage
L'Ecole Alsacienne, c'est du privé laïc justement.
Mais en fait, comme cela a été dit plus haut, LLG (HIV dans une moindre mesure) est un mauvais exemple d'entre-soi, du fait de son recrutement particulier (et qui, comme tu l'as dit, de toute façon, représente une masse infime d'élèves).
L'entre-soi, en réalité, il est dans les grands établissements privés comme l'école Alsacienne ou Stanislas, mais aussi dans certains établissements publics "prestigieux" qui n'ont pas un recrutement élargi comme LLG, à Paris, en banlieue favorisée (Neuilly etc.) et dans les centre-villes de certaines métropoles.
LLG c'est un point de détail, c'est aussi un lycée qui pouvait permettre effectivement à certains élèves de collèges difficiles ou lambda d'y rentrer en Ile-de-France.
Mais l'entre-soi scolaire n'est de toute façon que la conséquence de l'entre-soi social. Prétendre corriger le premier sans s'attaquer d'abord au second est illusoire.
Mais en fait, comme cela a été dit plus haut, LLG (HIV dans une moindre mesure) est un mauvais exemple d'entre-soi, du fait de son recrutement particulier (et qui, comme tu l'as dit, de toute façon, représente une masse infime d'élèves).
L'entre-soi, en réalité, il est dans les grands établissements privés comme l'école Alsacienne ou Stanislas, mais aussi dans certains établissements publics "prestigieux" qui n'ont pas un recrutement élargi comme LLG, à Paris, en banlieue favorisée (Neuilly etc.) et dans les centre-villes de certaines métropoles.
LLG c'est un point de détail, c'est aussi un lycée qui pouvait permettre effectivement à certains élèves de collèges difficiles ou lambda d'y rentrer en Ile-de-France.
Mais l'entre-soi scolaire n'est de toute façon que la conséquence de l'entre-soi social. Prétendre corriger le premier sans s'attaquer d'abord au second est illusoire.
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- ElyasEsprit sacré
Laotzi a écrit:L'Ecole Alsacienne, c'est du privé laïc justement.
Mais en fait, comme cela a été dit plus haut, LLG (HIV dans une moindre mesure) est un mauvais exemple d'entre-soi, du fait de son recrutement particulier (et qui, comme tu l'as dit, de toute façon, représente une masse infime d'élèves).
L'entre-soi, en réalité, il est dans les grands établissements privés comme l'école Alsacienne ou Stanislas, mais aussi dans certains établissements publics "prestigieux" qui n'ont pas un recrutement élargi comme LLG, à Paris, en banlieue favorisée (Neuilly etc.) et dans les centre-villes de certaines métropoles.
LLG c'est un point de détail, c'est aussi un lycée qui pouvait permettre effectivement à certains élèves de collèges difficiles ou lambda d'y rentrer en Ile-de-France.
Mais l'entre-soi scolaire n'est de toute façon que la conséquence de l'entre-soi social. Prétendre corriger le premier sans s'attaquer d'abord au second est illusoire.
Je confondais l'Alsacienne et Stanislas, effectivement.
- User20159Esprit éclairé
Alors pour répondre à @Elyas, qui pose de vraies questions, et pour m'appuyer sur le système américain, que je connais.
L'existence d'un système public d'élite (et sélectif) est (était ?) tout de même un avantage comparatif.
C'est permettre à tout le monde d'y accéder, par la sélection scolaire et non pas seulement par la sélection sociale.
Alors c'est certes jouer à la marge, car nous savons tous que ça se recoupe, souvent, voire même toujours. Je ne parle même pas de la ségrégation socio-spatiale qui permet à la bourgeoisie de finalement dormir tranquille.
Mais alors avant, il n'y a pas si longtemps :
- T'avais ton bac, t'allais à la fac (et t'avais même une fac de secteur, souvenirs APB), et tu y étais sélectionné année après année par tes notes, ou par l'échec, mais c'était quand même vachement plus égalitaire.
Puis ... (liste non exhaustive)
- On a commencé le lent processus de destruction de l'université, processus de Bologne, puis dans la droite lignée, loi LRU, principe simple à comprendre : on va filer moins de pognon à ces gigantesques usines qui prétendent éduquer même les pauvres ! Mais quelle ignominie !
- Il y a eu la réforme du collège, et si nous saccagions les programmes ?
- On a remplacé APB par parcoursup, ou comment rendre l'accès au supérieur encore plus inégalitaire.
- On a réformé le lycée G (trois filière, c'est trop simple à comprendre pour ceux qui n'ont pas les codes n'est ce pas ?) et on a créé une usine à gaz, marche ou crève ! Crève, surtout si t'es un gosse de pauvre qui ne sait pas trop ou aller, pas trop quoi choisir, avec des PPs inexistants en seconde (vécu pour certains de mes anciens 3e). Bon t'iras te planter en première puis en terminale, puis le nouvel algorithme tout beau tout propre t'enverras faire des études supérieures que tu ne veux pas faire. Mais tout va bien. De toute façon on s'en fout, de toi.
- Aujourd'hui, on annonce qu'LLG et H4, qui sélectionnaient toute leur clientèle sur dossier scolaire vont devenir des lycées lambda. Et ça ne changera rien au public. Affelnet Paris 5e/6e arrondissements ? Avec un recrutement sûrement Sud-Ouest parisien ? Vu l'article du monde d'aujourd'hui, c'est le ou la protal(e) de Duruy qui doit être furax, on va lui piquer de bons élèves. Par contre il n'y aura plus, ou presque plus (il en prendront quelques uns pour la forme et garder les apparences, c'est annoncé, façon sciencespo ) , de gosses du reste de l'Île de France ou du reste de la France dans ce bahut. Autant rester entre soi, on est toujours plus au chaud.
- Demain on cassera les prépas publiques (mais en fait ça c'est une tarte à la crème depuis 20 ans au moins).
- Après demain, on privatisera certaines universités (pas toutes, il faut bien entretenir l'illusion pour les classes populaires.
Et on se retrouvera .....aux Etats-Unis.
Un système où 90% des élèves fréquentent le public dans le premier et le second degré (beaucoup plus qu'en France, mais ce n'est pas le problème) puis en sortent pour aller bosser, ou pour faire un petit peu de community college, ou la fac pas trop chère du coin pour les plus aisés et pour une infime minorité sur-sélectionnée obtenant une bourse, éventuellement une université prestigieuse "d'élite".
Et à côté, ben 10% appartenant aux classes les plus aisées sont au chaud dans un système privé et payant où jamais ô grand jamais ils ne sont mélangés à la cariatide. Le genre de milieux où l'on peut annoncer à fifils ou fifille dès le berceau, qu'il ira à H.....d ou à Y..e.
La sélection scolaire a été remplacée par la sélection sociale. Et tout ira bien.
L'existence d'un système public d'élite (et sélectif) est (était ?) tout de même un avantage comparatif.
C'est permettre à tout le monde d'y accéder, par la sélection scolaire et non pas seulement par la sélection sociale.
Alors c'est certes jouer à la marge, car nous savons tous que ça se recoupe, souvent, voire même toujours. Je ne parle même pas de la ségrégation socio-spatiale qui permet à la bourgeoisie de finalement dormir tranquille.
Mais alors avant, il n'y a pas si longtemps :
- T'avais ton bac, t'allais à la fac (et t'avais même une fac de secteur, souvenirs APB), et tu y étais sélectionné année après année par tes notes, ou par l'échec, mais c'était quand même vachement plus égalitaire.
Puis ... (liste non exhaustive)
- On a commencé le lent processus de destruction de l'université, processus de Bologne, puis dans la droite lignée, loi LRU, principe simple à comprendre : on va filer moins de pognon à ces gigantesques usines qui prétendent éduquer même les pauvres ! Mais quelle ignominie !
- Il y a eu la réforme du collège, et si nous saccagions les programmes ?
- On a remplacé APB par parcoursup, ou comment rendre l'accès au supérieur encore plus inégalitaire.
- On a réformé le lycée G (trois filière, c'est trop simple à comprendre pour ceux qui n'ont pas les codes n'est ce pas ?) et on a créé une usine à gaz, marche ou crève ! Crève, surtout si t'es un gosse de pauvre qui ne sait pas trop ou aller, pas trop quoi choisir, avec des PPs inexistants en seconde (vécu pour certains de mes anciens 3e). Bon t'iras te planter en première puis en terminale, puis le nouvel algorithme tout beau tout propre t'enverras faire des études supérieures que tu ne veux pas faire. Mais tout va bien. De toute façon on s'en fout, de toi.
- Aujourd'hui, on annonce qu'LLG et H4, qui sélectionnaient toute leur clientèle sur dossier scolaire vont devenir des lycées lambda. Et ça ne changera rien au public. Affelnet Paris 5e/6e arrondissements ? Avec un recrutement sûrement Sud-Ouest parisien ? Vu l'article du monde d'aujourd'hui, c'est le ou la protal(e) de Duruy qui doit être furax, on va lui piquer de bons élèves. Par contre il n'y aura plus, ou presque plus (il en prendront quelques uns pour la forme et garder les apparences, c'est annoncé, façon sciencespo ) , de gosses du reste de l'Île de France ou du reste de la France dans ce bahut. Autant rester entre soi, on est toujours plus au chaud.
- Demain on cassera les prépas publiques (mais en fait ça c'est une tarte à la crème depuis 20 ans au moins).
- Après demain, on privatisera certaines universités (pas toutes, il faut bien entretenir l'illusion pour les classes populaires.
Et on se retrouvera .....aux Etats-Unis.
Un système où 90% des élèves fréquentent le public dans le premier et le second degré (beaucoup plus qu'en France, mais ce n'est pas le problème) puis en sortent pour aller bosser, ou pour faire un petit peu de community college, ou la fac pas trop chère du coin pour les plus aisés et pour une infime minorité sur-sélectionnée obtenant une bourse, éventuellement une université prestigieuse "d'élite".
Et à côté, ben 10% appartenant aux classes les plus aisées sont au chaud dans un système privé et payant où jamais ô grand jamais ils ne sont mélangés à la cariatide. Le genre de milieux où l'on peut annoncer à fifils ou fifille dès le berceau, qu'il ira à H.....d ou à Y..e.
La sélection scolaire a été remplacée par la sélection sociale. Et tout ira bien.
- BaldredSage
Elyas a écrit:Laotzi a écrit:L'Ecole Alsacienne, c'est du privé laïc justement.
Mais en fait, comme cela a été dit plus haut, LLG (HIV dans une moindre mesure) est un mauvais exemple d'entre-soi, du fait de son recrutement particulier (et qui, comme tu l'as dit, de toute façon, représente une masse infime d'élèves).
L'entre-soi, en réalité, il est dans les grands établissements privés comme l'école Alsacienne ou Stanislas, mais aussi dans certains établissements publics "prestigieux" qui n'ont pas un recrutement élargi comme LLG, à Paris, en banlieue favorisée (Neuilly etc.) et dans les centre-villes de certaines métropoles.
LLG c'est un point de détail, c'est aussi un lycée qui pouvait permettre effectivement à certains élèves de collèges difficiles ou lambda d'y rentrer en Ile-de-France.
Mais l'entre-soi scolaire n'est de toute façon que la conséquence de l'entre-soi social. Prétendre corriger le premier sans s'attaquer d'abord au second est illusoire.
Je confondais l'Alsacienne et Stanislas, effectivement.
Facile à distinguer pourtant, Blanquer sort de Stan... c'est un bon moyen mnémotechnique
- ElaïnaDevin
Lagomorphe a écrit:
Je vois mes très bons élèves ronger leur frein au milieu d'un bourbier d'élèves perturbateurs, ou bavards, ou qui n'ont pas les bases, ou contestant tout et n'importe quoi, que les études n'intéressent visiblement pas ou qui n'en foutent pas une rame et ralentissent tout le monde, et finalement qui monopolisent mon attention pour un résultat moins que moyen (mais la bienveillance leur offrira le bac). Parfois, rarement mais parfois, j'arrive à filer un exo un peu pêchu à quelques têtes, ou à répondre à une question subtile qui nécessite plus de trois mots. Et pourtant, je suis dans un établissement fort bien réputé.
Ces bons-là n'attendent qu'une chose: se barrer en prépa pour étudier dans le calme. Mais attendre 18 ans pour trouver des conditions d'apprentissage décentes, c'est long. Il est là le scandale: il devient difficile, même dans des établissements très bien classés, de trouver des conditions d'apprentissage décentes, des classes calmes qui bossent sans élément perturbateur que tous doivent supporter parce que vivrensemble-et-pareil-pour-tout-le-monde.
LLG et H4 offraient au moins un espoir pour ces élèves-là d'étudier en paix dès 15 ans. Ce qui devrait être le cas partout, et dans le public. Mais concrètement, ça ne l'est pas.
En soi, tu n'as pas tort. Maintenant, dans la pratique, il n'y a jamais eu non plus des hordes d'ados de 15 ans qui ont débarqué de Pau, de Thionville ou de Roquefort la Bédoule pour peupler les classes d'HIV et de LLG. Du temps que j'y étais, mes copines de prépa qui avaient été à HIV et LLG au lycée (trois en tout, sur une prépa de 45 élèves) me disaient que les élèves venant de lycées hors Paris étaient tout de même rares, et ceux qui venaient "de loin" une exception.
Le plein est déjà largement fait avec les gamins du coin, des bons lycées parisiens et des (très bons) lycées de banlieue. Les autres, c'est un contingent quasi négligeable, en tout cas assez pour que je continue de voir comme toi chaque année les très bons ronger leur frein sans qu'aucun espoir de LLG ne leur soit permis. Et pourtant, les miens pourraient rejoindre HIV ou LLG en une petite heure de RER. Mais les parents ne jouent pas cette carte-là, parce que c'est loin, ou alors qu'il faudrait payer un logement, et tout le monde, même dans la banlieue ouest friquée, n'a pas les moyens de financer un logement à Paris pour le gamin dès ses 15 ans, et enfin, parce que beaucoup de parents ne sont pas prêts à lâcher le gamin dans la Grande Ville (et dans le cas de certains gamins, je les comprends).
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Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- User20159Esprit éclairé
Baldred a écrit:Facile à distinguer pourtant, Blanquer sort de Stan... c'est un bon moyen mnémotechnique
Un excellent établissement, on vous y torche le derrière de la maternelle à la Khâgne/ou la MPSI
Et les parents y sont très bien reçus.
- Spoiler:
- Et aucun risque d'y croiser trop de peau de la mauvaise apparence
- BaldredSage
Ha@_x a écrit:Baldred a écrit:Facile à distinguer pourtant, Blanquer sort de Stan... c'est un bon moyen mnémotechnique
Un excellent établissement, on vous y torche le derrière de la maternelle à la Khâgne/ou la MPSI
Et les parents y sont très bien reçus.
- Spoiler:
Et aucun risque d'y croiser trop de peau de la mauvaise apparence
- Spoiler:
- Oui enfin de mon temps il valait mieux être prudent...
- User20159Esprit éclairé
- Spoiler:
- Il est vrai qu'un accident qui ferait tâche serait fort malvenu, surtout à Notre Dame des Champs
- ZazkFidèle du forum
Je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est encore une façon de favoriser socialement les Parisiens, déjà privilégiés, face aux Provinciaux.
Mon expérience personnelle est certes très ancienne mais je ne crois pas que ce soit mieux aujourd'hui : parisienne pendant mes 15 premières années et scolarisée en seconde au Lycée Carnot,j'étais une bonne élève. Ma famille ayant déménagé en cours d'année à Rouen, je fus élève au Lycée Jeanne d'Arc où, malgré le talent de mes professeurs, j'ai eu l'impression d'une baisse du niveau général. Quelques années plus tard, j'ai fait la 1ère année de préparation à l'Ecole des Chartes à Henri IV et j'ai retrouvé un niveau d'exigence que je n'avais pas en Province, même en classe préparatoire.
Je ne suis pas entrée à l'Ecole des Chartes mais j'ai pu réussir le CAPES de lettres classiques du 1er coup, juste après ma licence, sans avoir vraiment brillé dans mes études mais ayant eu un bon entraînement.
Bref, je suis persuadée que les établissements d'élite, s'ils ne concernent que les Parisiens, vont creuser davantage le fossé dû à la promotion par l'argent (et non par les capacités réelles)
Mon expérience personnelle est certes très ancienne mais je ne crois pas que ce soit mieux aujourd'hui : parisienne pendant mes 15 premières années et scolarisée en seconde au Lycée Carnot,j'étais une bonne élève. Ma famille ayant déménagé en cours d'année à Rouen, je fus élève au Lycée Jeanne d'Arc où, malgré le talent de mes professeurs, j'ai eu l'impression d'une baisse du niveau général. Quelques années plus tard, j'ai fait la 1ère année de préparation à l'Ecole des Chartes à Henri IV et j'ai retrouvé un niveau d'exigence que je n'avais pas en Province, même en classe préparatoire.
Je ne suis pas entrée à l'Ecole des Chartes mais j'ai pu réussir le CAPES de lettres classiques du 1er coup, juste après ma licence, sans avoir vraiment brillé dans mes études mais ayant eu un bon entraînement.
Bref, je suis persuadée que les établissements d'élite, s'ils ne concernent que les Parisiens, vont creuser davantage le fossé dû à la promotion par l'argent (et non par les capacités réelles)
- Lycées Henri IV et Louis le Grand- recrutement des élèves
- [Le Monde.fr] Une seconde sans notes à Louis-le-Grand
- Les lycées [et collèges] défavorisés surnotent-ils leurs élèves ? Article du Figaro
- "A l’école du « grand écart » : le niveau des élèves français est-il si mauvais ?" (Le Monde)
- lycée henri IV et louis le grand...
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