- beaverforeverNeoprof expérimenté
Disons que je pense à la fois qu'un système qui ne parvient à aider que 0,02% de ces élèves est un dysfonctionnement et que les intérêts actuels des acteurs empêchent toute réduction significative des dysfonctionnements (personne n'a vraiment intérêt à faire progresser les élèves, donc personne ne fait rien dans ce sens - en grossièrement simplifié).
- IphigénieProphète
Disons qu'il y a une voie elitiste tres exigeante qui permet de former une toute petite élite qui ne pourra jamais être une élite de masse, qui pour l'instant fonctionne encore un peu et permet à quelques rares élèves non nés avec une cuillère d'argent de se hisser dans cette élite, dont il serait dangereux de se priveren France, vu qu'elle continuera ailleurs, et que le reste du système dysfonctionne grandement parce qu'on a toujours confondu ouverture sociale et massification des résultats.beaverforever a écrit:Disons que je pense à la fois qu'un système qui ne parvient à aider que 0,02% de ces élèves est un dysfonctionnement et que les intérêts actuels des acteurs empêchent toute réduction significative des dysfonctionnements (personne n'a vraiment intérêt à faire progresser les élèves, donc personne ne fait rien dans ce sens - en grossièrement simplifié).
- cassiopellaNiveau 9
Je suis entièrement d'accord avec toi. Cela ressemble plus à un os jeté au chien pour qu'il se calme. Et je ne pense pas que le dispositif concerne des centaines d'élèves. Je dirais 100-200 tout au plus.beaverforever a écrit:Autant je comprends l'intérêt pour des élèves efficaces d'accéder à des conditions d'apprentissage optimales, autant je ne peux pas m'empêcher de penser à la masse d'élèves dont le niveau est inférieur à leur potentiel en raison des dysfonctionnements du système. Sur une cohorte de de 800 000 jeunes, quelques centaines sont aidés en entrant dans un lycée d'élite, cela ne me semble pas un mécanisme de réussite particulièrement performant.
Pour rappel, il y a une vidéo sur les cordées de réussites (HIV): https://lcp.fr/programmes/entre-deux-mondes-27213 (Entre deux monde).
Non, cela n'a aucun effet. Parce que ces quelques centaines ont juste gagné au loto de la vie. Je suis contente pour eux. Mais il ne faut pas oublier, qu'il y a beaucoup d'autres élèves aussi méritants qu'eux ou plus méritants qui n'ont pas été aussi chanceux. Les dispositifs d'aide ne doivent pas se résumer à la loterie. En vérité ces dispositifs existent juste pour créer l'image "Regardez!!! On fait quelque chose!!!"Iphigénie a écrit:ne pas aider ces quelques centaines n'améliore pas pour autant les dysfonctionnements: je pense même que ça les augmente...
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Moi et l'orthographe, nous ne sommes pas amis. Je corrige les erreurs dès que je les vois. Je m'excuse pour celles que je ne vois pas...
- IphigénieProphète
je ne sais pas si ce que tu dis est vrai aujourd'hui .Non, cela n'a aucun effet. Parce que ces quelques centaines ont juste gagné au loto de la vie. Je suis contente pour eux. Mais il ne faut pas oublier, qu'il y a beaucoup d'autres élèves aussi méritants qu'eux ou plus méritants qui n'ont pas été aussi chanceux.
Pour la période que je connais mieux, par expérience, ce que tu appelles "loto" était surtout un goût acharné pour le travail dès la maternelle, sans doute appuyé par un milieu familial porteur pour les études (ce qui ne signifie pas favorisés socialement parlant, c'est autre chose)..
Les derniers élèves entrés à HIV et LLG que je connaisse de façon récente sont, certes, fils de prof: si c'était ça, gagner au loto, ça se saurait.
- cassiopellaNiveau 9
Peut-on parler de fonctionnement, alors que l’écrasante majorité qui en bénéficie sont des élèves nés avec un cuillère en argent? Je répète, LLG et HIV n'ont jamais fait un effort de recruter partout en France, de chercher les bons élèves dans tous les milieux sociaux. Soit on crée un LLG par académie (avec le même niveau, la même exigence, le même budget), soit on arrête cette hypocrisie.Iphigénie a écrit:Disons qu'il y a une voie elitiste tres exigeante qui permet de former une toute petite élite qui ne pourra jamais être une élite de masse, qui pour l'instant fonctionne encore un peu et permet à quelques rares élèves non nés avec une cuillère d'argent de se hisser dans cette élite, dont il serait dangereux de se priveren France, vu qu'elle continuera ailleurs, et que le reste du système dysfonctionne grandement parce qu'on a toujours confondu ouverture sociale et massification des résultats.beaverforever a écrit:Disons que je pense à la fois qu'un système qui ne parvient à aider que 0,02% de ces élèves est un dysfonctionnement et que les intérêts actuels des acteurs empêchent toute réduction significative des dysfonctionnements (personne n'a vraiment intérêt à faire progresser les élèves, donc personne ne fait rien dans ce sens - en grossièrement simplifié).
Je suis peut-être naïve, ou fataliste, ou deux... mais je pense que les choses bougeront que quand les enfants de nos élites seront mis dans les mêmes conditions que le reste des enfants. Là, les parents se rendront enfin compte de ce qui se passe dans le système scolaire.
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- cassiopellaNiveau 9
Il ne suffit pas avoir un goût acharné pour le travail dès la maternelle. Les enfants brillants et studieux sont nombreux. Mais pour entreer en HIV ou LLG le travail acharné ne suffit pas. Il faut vivre dans un bon endroit ou avoir la possibilité d'y vivre, il faut étudier dans des endroits qui permettent l'accès à ces lycées (grâce aux dispositifs ou à la réputation), il faut être informé. C'est ça la loterie de la vie.Iphigénie a écrit:
je ne sais pas si ce que tu dis est vrai aujourd'hui .
Pour la période que je connais mieux, par expérience, ce que tu appelles "loto" était surtout un goût acharné pour le travail dès la maternelle, sans doute appuyé par un milieu familial porteur pour les études (ce qui ne signifie pas favorisés socialement parlant, c'est autre chose)..
Les derniers élèves entrés à HIV et LLG que je connaisse de façon récente sont, certes, fils de prof: si c'était ça, gagner au loto, ça se saurait.
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- TailleventFidèle du forum
C'est intéressant ce que tu dis-là parce que ça rejoins une réflexion que j'avais du mal à formuler en lisant le débat de ce fil : dans certains pays, la notion de "bonne" et de "mauvaise" école est plus faible, voire inexistante. Ce sont souvent des pays où le niveau d'enseignement semble bons selon les indicateurs existants (dont je sais qu'ils sont d'une validité limitée mais faute de mieux faisons avec).cassiopella a écrit:Je suis peut-être naïve, ou fataliste, ou deux... mais je pense que les choses bougeront que quand les enfants de nos élites seront mis dans les mêmes conditions que le reste des enfants. Là, les parents se rendront enfin compte de ce qui se passe dans le système scolaire.
Une des explications que j'avais vu dans le cas de la Finlande est la suivante : comme il n'y a pas de système alternatif (qu'il soit privé ou public), que les enfants vont à l'école du coin, tout le monde, y compris les riches, a intérêt à ce que les écoles soient bonnes, donc il n'y a que peu de débat sur la nécessité de financer correctement le système scolaire et de lui maintenir un bon niveau dans son ensemble.
- IphigénieProphète
Soit on crée un LLG par académie (avec le même niveau, la même exigence, le même budget), soit on arrête cette hypocrisie.
Je laisse la parole aux experts, mais je me dis que s'il y avait en France 36 classes préparatoires de niveau HIV et LLG, elles ne recruteraient plus tant d'élèves français que d'élèves chinois ou marocains. (je choisis ces deux nationalités parce que sont des élèves de maths sup qui dominaient largement le niveau des élèves français dans une prépa que je connais )
- IphigénieProphète
oui voilà: fils de profs par exemple. Encore un privilège!cassiopella a écrit:Il ne suffit pas avoir un goût acharné pour le travail dès la maternelle. Les enfants brillants et studieux sont nombreux. Mais pour entreer en HIV ou LLG le travail acharné ne suffit pas. Il faut vivre dans un bon endroit ou avoir la possibilité d'y vivre, il faut étudier dans des endroits qui permettent l'accès à ces lycées (grâce aux dispositifs ou à la réputation), il faut être informé. C'est ça la loterie de la vie.Iphigénie a écrit:
je ne sais pas si ce que tu dis est vrai aujourd'hui .
Pour la période que je connais mieux, par expérience, ce que tu appelles "loto" était surtout un goût acharné pour le travail dès la maternelle, sans doute appuyé par un milieu familial porteur pour les études (ce qui ne signifie pas favorisés socialement parlant, c'est autre chose)..
Les derniers élèves entrés à HIV et LLG que je connaisse de façon récente sont, certes, fils de prof: si c'était ça, gagner au loto, ça se saurait.
- User20159Esprit éclairé
Taillevent a écrit:Une des explications que j'avais vu dans le cas de la Finlande est la suivante : comme il n'y a pas de système alternatif (qu'il soit privé ou public), que les enfants vont à l'école du coin, tout le monde, y compris les riches, a intérêt à ce que les écoles soient bonnes, donc il n'y a que peu de débat sur la nécessité de financer correctement le système scolaire et de lui maintenir un bon niveau dans son ensemble.
On a permis en France à un système privé de se maintenir et on l'a même subventionné sur fonds publics.
Un véritable cancer : et la destruction du secteur public continue.
- cassiopellaNiveau 9
Je ne parle pas de prépa. Je parle du lycée, voir collège. Bref, des enfants de 4e/3e à Tale. Les enfants brillants vivant pas loin de LLG/HIV ont la possibilité de finir sa scolarité dans d'excellent conditions. Les enfants dans d'autres académies doivent aussi avoir cette possibilité.Iphigénie a écrit:Soit on crée un LLG par académie (avec le même niveau, la même exigence, le même budget), soit on arrête cette hypocrisie.
Je laisse la parole aux experts, mais je me dis que s'il y avait en France 36 classes préparatoires de niveau HIV et LLG, elles ne recruteraient plus tant d'élèves français que d'élèves chinois ou marocains. (je choisis ces deux nationalités parce que sont des élèves de maths sup qui dominaient largement le niveau des élèves français dans une prépa que je connais )
Concernant les élèves chinois, marocains, russes etc... Oui, ils ont un bien meilleur niveau. Mais c'est parce qu'ils ont un excellent programme en maths, physique, chimie. Si tu prends un élève russe, il sait faire des calculs très sophistiqués, n'a aucun besoin de la calculatrice (même pour tracer les graphiques des fonctions), est excellent en trigo, a été entrainé pendant 5 ans à raisonner et démontrer les théorèmes (les français le font qu'après le lycée). Bien sur qu'un tel élève sera mieux préparé que l'élève français.
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Moi et l'orthographe, nous ne sommes pas amis. Je corrige les erreurs dès que je les vois. Je m'excuse pour celles que je ne vois pas...
- cassiopellaNiveau 9
Il faut bien avoir un privilège quelque part, étant donné les salaires, non? D'ailleurs la loterie existe aussi pour eux, puis que les parents ne puissent pas choisir le lieu de travail.Iphigénie a écrit:
oui voilà: fils de profs par exemple. Encore un privilège!
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- galibierNiveau 3
[quote="Iphigénie"]
Même un par académie ça resterait très limité... Les académies sont parfois très grandes et même avec un internat, envoyer des collégiens ou des lycéens loin de leurs familles reste compliqué.
Par chez moi, les gueux des campagnes, même avec une famille qui les pousse inellectuellement et culturellement, se retrouvent très limités : sont accessibles dans un secteur très large 4 lycées publics et 2privés, tous médiocres (variable suivant les classes et les années, c'est de la loterie mais globalement très moyens). Il n'y a pas de solution. Sinon c'est internat pour mineur dans un autre département /une autre région, si tant est que ce soit même possible.
Soit on crée un LLG par académie (avec le même niveau, la même exigence, le même budget), soit on arrête cette hypocrisie.
Même un par académie ça resterait très limité... Les académies sont parfois très grandes et même avec un internat, envoyer des collégiens ou des lycéens loin de leurs familles reste compliqué.
Par chez moi, les gueux des campagnes, même avec une famille qui les pousse inellectuellement et culturellement, se retrouvent très limités : sont accessibles dans un secteur très large 4 lycées publics et 2privés, tous médiocres (variable suivant les classes et les années, c'est de la loterie mais globalement très moyens). Il n'y a pas de solution. Sinon c'est internat pour mineur dans un autre département /une autre région, si tant est que ce soit même possible.
- mafalda16Modérateur
cassiopella a écrit:Je ne parle pas de prépa. Je parle du lycée, voir collège. Bref, des enfants de 4e/3e à Tale. Les enfants brillants vivant pas loin de LLG/HIV ont la possibilité de finir sa scolarité dans d'excellent conditions. Les enfants dans d'autres académies doivent aussi avoir cette possibilité.Iphigénie a écrit:Soit on crée un LLG par académie (avec le même niveau, la même exigence, le même budget), soit on arrête cette hypocrisie.
Je laisse la parole aux experts, mais je me dis que s'il y avait en France 36 classes préparatoires de niveau HIV et LLG, elles ne recruteraient plus tant d'élèves français que d'élèves chinois ou marocains. (je choisis ces deux nationalités parce que sont des élèves de maths sup qui dominaient largement le niveau des élèves français dans une prépa que je connais )
Concernant les élèves chinois, marocains, russes etc... Oui, ils ont un bien meilleur niveau. Mais c'est parce qu'ils ont un excellent programme en maths, physique, chimie. Si tu prends un élève russe, il sait faire des calculs très sophistiqués, n'a aucun besoin de la calculatrice (même pour tracer les graphiques des fonctions), est excellent en trigo, a été entrainé pendant 5 ans à raisonner et démontrer les théorèmes (les français le font qu'après le lycée). Bien sur qu'un tel élève sera mieux préparé que l'élève français.
Merci pour la réduction "excellent élève" = excellent scientifique
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"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- TailleventFidèle du forum
En fait, si je reprends mon exemple, les rares écoles privées en Finlande sont financées par l'État.Ha@_x a écrit:Taillevent a écrit:Une des explications que j'avais vu dans le cas de la Finlande est la suivante : comme il n'y a pas de système alternatif (qu'il soit privé ou public), que les enfants vont à l'école du coin, tout le monde, y compris les riches, a intérêt à ce que les écoles soient bonnes, donc il n'y a que peu de débat sur la nécessité de financer correctement le système scolaire et de lui maintenir un bon niveau dans son ensemble.
On a permis en France à un système privé de se maintenir et on l'a même subventionné sur fonds publics.
Un véritable cancer : et la destruction du secteur public continue.
La différence se situent plutôt dans leurs droits et leurs devoirs : elles ne peuvent pas être des entreprises générant un profit, ne peuvent demander de finance d'inscription et ne peuvent sélectionner à l'inscription.
- BoubouleDoyen
Mais qu'est-ce qui empêche de créer une filière d'élite dans chaque lycée/collège ? Et ce serait quoi une filière d'élite ? Qu'est-ce que votre lycée/collège propose pour les "gifted and talented students" ?
- cassiopellaNiveau 9
On parle des étrangers dans les prépas scientifiques. Dans les prépas littéraires il faut avoir un excellent niveau en français pour suivre et connaitre les codes. Ce qui est presque impossible pour une personne non francophone.mafalda16 a écrit:
Merci pour la réduction "excellent élève" = excellent scientifique
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- BaldredSage
Bouboule a écrit:Mais qu'est-ce qui empêche de créer une filière d'élite dans chaque lycée/collège ? Et ce serait quoi une filière d'élite ? Qu'est-ce que votre lycée/collège propose pour les "gifted and talented students" ?
Peut-être parce que l'école est supposée offrir le meilleur à tout le monde et pas seulement aux meilleurs, projet échoué depuis longtemps. La réussite de la Finlande tient en particulier à la conception égalitariste de la société alors que nous avons gardé sans doute une conception très verticale et hiérarchisée où l'important est de "monter" au prix d'une sélection au mérite qui, si elle fonctionne pour quelques "transclasses", reste largement une sélection sociale.
La question des élites me paraît intéressante parce qu'en fait elle pose surtout la question de tous les autres. Je n'ai pas constaté, au niveau collège, de différence d'intelligence entre Stanislas et un CLG ZEP, par contre le déficit de tout le reste est évident. Le parcours scolaire, déjà très "classant" me paraît être devenu encore plus impitoyable. A l'image sans doute des autres clivages sociaux.
- LagomorpheFidèle du forum
Bouboule a écrit:Mais qu'est-ce qui empêche de créer une filière d'élite dans chaque lycée/collège ? Et ce serait quoi une filière d'élite ? Qu'est-ce que votre lycée/collège propose pour les "gifted and talented students" ?
Dans un établissement proche du mien, il y a une unique classe de terminale Spé Maths + Spé physique + Maths expertes, qui accueille les meilleurs élèves se destinant aux prépas scientifiques. Alors même que leur CdE est très à cheval sur "l'esprit de la réforme" qui impose le brassage des spés. Cette classe-là est monochrome. Comme quoi c'est possible. Mais il y a quelques hics:
- les collègues d'autres disciplines n'ont jamais pu obtenir l'équivalent dans d'autres domaine que M+PC. Refus de créer des classes d'élites littéraire, ou éco, ou bio/médecine, par exemple.
- la classe en question ne fait pas toujours le plein, ce qui amène à former une classe de forts à <30 tout en bourrant les classes standards à 35 (qui deviennent un brin moins que standard puisque les très bons en sont partis)
- cette classe bénéficie d'heures en plus: les DS font 4h et sont le samedi matin. Les collègues se relayent pour surveiller, je ne sais pas s'ils sont payés en plus pour ça, en tous cas ça ressemble à ce que font les prépas. Le temps d'évaluation n'empiétant pas sur le temps d'enseignement, ce dernier est plus important. On donne plus au meilleurs...avec en bénéfice pour eux une planification très à l'avance des DS.
Je suis parfaitement conscient de la contradiction que cela entraîne: d'un côté je trouve souhaitable que les bons-élèves-sérieux puissent trouver des conditions d'enseignement adaptées à leur niveau, d'un autre côté les moyens restent insuffisants pour les autres et la bienveillance dégoulinante qui impose de se coltiner des perturbateurs/pas à leur place d'année en année rend ce genre de dispositif toxique à l'échelle de l'établissement. J'imagine ce qu'on obtiendrait comme classes "standard" dans certains établissements pas top si on s'y amusait à isoler les bons dans une même classe. Et je comprends le coup de sang du principal de mon collège-lycée pourri quand je suis venu lui demander un exeat pour aller me mettre à l'abri à LLG.
- JennyMédiateur
Devoirs les samedis, ateliers et conférences en plus (programme Premier campus par exemple), les cordées et le programme Talens (tutorat avec l’ENS le samedi après-midi), partenariats avec des grandes écoles, grand choix d’options (parfois tard le soir pour pouvoir les cumuler) dans les lycées dans lesquels j’ai travaillé ces dernières années, mais c’est rarement au niveau de la classe.
Ça implique d’obtenir pas mal d’IMP et de HSE au niveau de l’établissement.
Pour les DS du samedi, j’ai toujours été payée.
Ça implique d’obtenir pas mal d’IMP et de HSE au niveau de l’établissement.
Pour les DS du samedi, j’ai toujours été payée.
- Une vieille neotitNiveau 8
Bonjour,
Le détail de la procédure est ici :
https://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p2_1996846/henri-iv-et-louis-le-grand?cid=p2_2000541
Pour les élèves parisiens, l'accès à LLG et H4 sera en "secteur 1" pour tous, quel que soit le lieu de résidence dans Paris. Cela signifie que ces deux établissements ne seront pas réservés, via le bonus géographique, aux élèves habitant à proximité (5ème arrondissement par exemple). De fait, celui-ci s'annule, et deux éléments de barème feront la différence :
- les résultats scolaires : pour info, Paris est la seule académie à ma connaissance à utiliser le bonus "résultats scolaires" de 9600 points maximum, paramétré dans AFFELNET, en raison de la possibilité de choix de son lycée - contrairement à la quasi-totalité des départements, où un seul lycée de secteur est affecté à chaque collégien
- le bonus IPS : de 1200 points si l'on a été scolarisé dans un collège dont l'IPS est inférieur à la moyenne nationale ; de 600 points si l'on est scolarisé dans un collège dont l'IPS est situé entre la moyenne nationale (autour de 106) et la moyenne académique (autour de 124).
De fait, ce sont les résultats scolaires qui partageront les candidats, et il est fort probable qu'avec le taux de pression engendré par la mise en secteur 1 pour tous les élèves, la barre d'entrée sera très élevée. Le bonus/ barème scolaire d'AFFELNET est ce qu'il est (très décrié à Paris) mais il a l'avantage d'être paramétré nationalement, d'être transparent, et d'appliquer une formule de lissage qui permet de compenser des écarts de notation trop sévères ou trop bienveillants selon les collèges.
Si l'on en croit l'article du Monde, le bonus IPS ne sera pas utilisé en tant que tel, mais avec un système de "quotas". C'est déjà ce qui s'applique à Paris pour les boursiers depuis le "bug Turgot" de 2016 (80% de boursiers affectés - soit dit en passant, cet établissement est devenu en 5 ans "the place to be"...). Donc il ne viendra pas directement compenser des résultats scolaires qui seraient plus "fragiles".
Cela dit, j'invite chacun à suivre attentivement les données produites par l'équipe de Julien Grenet, qui suit la réforme dans son ensemble, et dont le Monde publie quelques résultats. La question n'est pas tant de savoir si on détruit l'excellence à H4 et LLG, que de bien comprendre d'où on part à Paris, quand on parle de différences de résultats scolaires à l'entrée en Seconde GT : il ne s'agit pas ici des différences classiques que l'on retrouve entre lycées de centre ville et de banlieue dans quelques grandes métropoles, mais d'une véritable ségrégation scolaire (4 fois plus importante qu'à Versailles, qui est la seconde académie la plus ségréguée scolairement), appuyée sur un classement très fin et subjectif des familles, qui mettent une pression invraisemblable sur leurs enfants et sur les enseignants dès l'entrée au collège, avec de véritables drames humains lorsque le résultat de l'affectation n'est pas jugé à la hauteur. Je rappelle à cet égard à chacun ici qu'on parle d'une affectation en Seconde GT, dans des lycées parisiens pour lesquels l'IPS moyen est de 129 (moyenne nationale à 116), avec des programmes nationaux et des résultats académiques au bac qui crèvent les plafonds - et non de Parcoursup ou d'un concours. Sauf que, comme jusqu'à présent (avant la réforme) c'étaient uniquement les résultats scolaires qui départageaient les élèves, et que les lycées étaient extrêmement hiérarchisés par les familles (et certains professeurs), on pouvait trouver 95% d'excellents élèves dans certains lycées, et 0% dans d'autres. Certains ici pourront trouver cela intéressant, sauf que sans un minimum de mixité scolaire, les très bons mis tous ensemble finissent par douter de leurs capacités, et les autres ont le sentiment d'être nuls - puisqu'ils ont été affectés là où personne ne voulait aller (soit dit en passant, ces lycées vus comme des lieux de relégation sont parfois de très beaux lycées 3ème République, dans des quartiers tout à fait centraux). Une telle situation est inconnue en province, y compris dans des grandes métropoles : on entre en Seconde au Parc à Lyon avec 13 de moyenne aux épreuves terminales du DNB, avec des élèves au-dessus et d'autres en-dessous, et ce n'est pas, que je sache, un lycée de relégation...
Le détail de la procédure est ici :
https://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p2_1996846/henri-iv-et-louis-le-grand?cid=p2_2000541
Pour les élèves parisiens, l'accès à LLG et H4 sera en "secteur 1" pour tous, quel que soit le lieu de résidence dans Paris. Cela signifie que ces deux établissements ne seront pas réservés, via le bonus géographique, aux élèves habitant à proximité (5ème arrondissement par exemple). De fait, celui-ci s'annule, et deux éléments de barème feront la différence :
- les résultats scolaires : pour info, Paris est la seule académie à ma connaissance à utiliser le bonus "résultats scolaires" de 9600 points maximum, paramétré dans AFFELNET, en raison de la possibilité de choix de son lycée - contrairement à la quasi-totalité des départements, où un seul lycée de secteur est affecté à chaque collégien
- le bonus IPS : de 1200 points si l'on a été scolarisé dans un collège dont l'IPS est inférieur à la moyenne nationale ; de 600 points si l'on est scolarisé dans un collège dont l'IPS est situé entre la moyenne nationale (autour de 106) et la moyenne académique (autour de 124).
De fait, ce sont les résultats scolaires qui partageront les candidats, et il est fort probable qu'avec le taux de pression engendré par la mise en secteur 1 pour tous les élèves, la barre d'entrée sera très élevée. Le bonus/ barème scolaire d'AFFELNET est ce qu'il est (très décrié à Paris) mais il a l'avantage d'être paramétré nationalement, d'être transparent, et d'appliquer une formule de lissage qui permet de compenser des écarts de notation trop sévères ou trop bienveillants selon les collèges.
Si l'on en croit l'article du Monde, le bonus IPS ne sera pas utilisé en tant que tel, mais avec un système de "quotas". C'est déjà ce qui s'applique à Paris pour les boursiers depuis le "bug Turgot" de 2016 (80% de boursiers affectés - soit dit en passant, cet établissement est devenu en 5 ans "the place to be"...). Donc il ne viendra pas directement compenser des résultats scolaires qui seraient plus "fragiles".
Cela dit, j'invite chacun à suivre attentivement les données produites par l'équipe de Julien Grenet, qui suit la réforme dans son ensemble, et dont le Monde publie quelques résultats. La question n'est pas tant de savoir si on détruit l'excellence à H4 et LLG, que de bien comprendre d'où on part à Paris, quand on parle de différences de résultats scolaires à l'entrée en Seconde GT : il ne s'agit pas ici des différences classiques que l'on retrouve entre lycées de centre ville et de banlieue dans quelques grandes métropoles, mais d'une véritable ségrégation scolaire (4 fois plus importante qu'à Versailles, qui est la seconde académie la plus ségréguée scolairement), appuyée sur un classement très fin et subjectif des familles, qui mettent une pression invraisemblable sur leurs enfants et sur les enseignants dès l'entrée au collège, avec de véritables drames humains lorsque le résultat de l'affectation n'est pas jugé à la hauteur. Je rappelle à cet égard à chacun ici qu'on parle d'une affectation en Seconde GT, dans des lycées parisiens pour lesquels l'IPS moyen est de 129 (moyenne nationale à 116), avec des programmes nationaux et des résultats académiques au bac qui crèvent les plafonds - et non de Parcoursup ou d'un concours. Sauf que, comme jusqu'à présent (avant la réforme) c'étaient uniquement les résultats scolaires qui départageaient les élèves, et que les lycées étaient extrêmement hiérarchisés par les familles (et certains professeurs), on pouvait trouver 95% d'excellents élèves dans certains lycées, et 0% dans d'autres. Certains ici pourront trouver cela intéressant, sauf que sans un minimum de mixité scolaire, les très bons mis tous ensemble finissent par douter de leurs capacités, et les autres ont le sentiment d'être nuls - puisqu'ils ont été affectés là où personne ne voulait aller (soit dit en passant, ces lycées vus comme des lieux de relégation sont parfois de très beaux lycées 3ème République, dans des quartiers tout à fait centraux). Une telle situation est inconnue en province, y compris dans des grandes métropoles : on entre en Seconde au Parc à Lyon avec 13 de moyenne aux épreuves terminales du DNB, avec des élèves au-dessus et d'autres en-dessous, et ce n'est pas, que je sache, un lycée de relégation...
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Think different, think SNALC... (non mais...)
- BoubouleDoyen
Je vois bien ce qu'amène l'organisation chez Lagomorphe (et les critiques), je suis plus dubitatif pour Jenny car comme elle le souligne ça nécessite des moyens et peut-être du bénévolat (et je ne sais pas comment on en mesure l'efficacité).
- JennyMédiateur
Je ne travaille pas bénévolement.
- HonchampDoyen
Une vieille neotit a écrit:Bonjour,
Le détail de la procédure est ici :
https://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p2_1996846/henri-iv-et-louis-le-grand?cid=p2_2000541
Pour les élèves parisiens, l'accès à LLG et H4 sera en "secteur 1" pour tous, quel que soit le lieu de résidence dans Paris. Cela signifie que ces deux établissements ne seront pas réservés, via le bonus géographique, aux élèves habitant à proximité (5ème arrondissement par exemple). De fait, celui-ci s'annule, et deux éléments de barème feront la différence :
- les résultats scolaires : pour info, Paris est la seule académie à ma connaissance à utiliser le bonus "résultats scolaires" de 9600 points maximum, paramétré dans AFFELNET, en raison de la possibilité de choix de son lycée - contrairement à la quasi-totalité des départements, où un seul lycée de secteur est affecté à chaque collégien
- le bonus IPS : de 1200 points si l'on a été scolarisé dans un collège dont l'IPS est inférieur à la moyenne nationale ; de 600 points si l'on est scolarisé dans un collège dont l'IPS est situé entre la moyenne nationale (autour de 106) et la moyenne académique (autour de 124).
De fait, ce sont les résultats scolaires qui partageront les candidats, et il est fort probable qu'avec le taux de pression engendré par la mise en secteur 1 pour tous les élèves, la barre d'entrée sera très élevée. Le bonus/ barème scolaire d'AFFELNET est ce qu'il est (très décrié à Paris) mais il a l'avantage d'être paramétré nationalement, d'être transparent, et d'appliquer une formule de lissage qui permet de compenser des écarts de notation trop sévères ou trop bienveillants selon les collèges.
Si l'on en croit l'article du Monde, le bonus IPS ne sera pas utilisé en tant que tel, mais avec un système de "quotas". C'est déjà ce qui s'applique à Paris pour les boursiers depuis le "bug Turgot" de 2016 (80% de boursiers affectés - soit dit en passant, cet établissement est devenu en 5 ans "the place to be"...). Donc il ne viendra pas directement compenser des résultats scolaires qui seraient plus "fragiles".
Cela dit, j'invite chacun à suivre attentivement les données produites par l'équipe de Julien Grenet, qui suit la réforme dans son ensemble, et dont le Monde publie quelques résultats. La question n'est pas tant de savoir si on détruit l'excellence à H4 et LLG, que de bien comprendre d'où on part à Paris, quand on parle de différences de résultats scolaires à l'entrée en Seconde GT : il ne s'agit pas ici des différences classiques que l'on retrouve entre lycées de centre ville et de banlieue dans quelques grandes métropoles, mais d'une véritable ségrégation scolaire (4 fois plus importante qu'à Versailles, qui est la seconde académie la plus ségréguée scolairement), appuyée sur un classement très fin et subjectif des familles, qui mettent une pression invraisemblable sur leurs enfants et sur les enseignants dès l'entrée au collège, avec de véritables drames humains lorsque le résultat de l'affectation n'est pas jugé à la hauteur. Je rappelle à cet égard à chacun ici qu'on parle d'une affectation en Seconde GT, dans des lycées parisiens pour lesquels l'IPS moyen est de 129 (moyenne nationale à 116), avec des programmes nationaux et des résultats académiques au bac qui crèvent les plafonds - et non de Parcoursup ou d'un concours. Sauf que, comme jusqu'à présent (avant la réforme) c'étaient uniquement les résultats scolaires qui départageaient les élèves, et que les lycées étaient extrêmement hiérarchisés par les familles (et certains professeurs), on pouvait trouver 95% d'excellents élèves dans certains lycées, et 0% dans d'autres. Certains ici pourront trouver cela intéressant, sauf que sans un minimum de mixité scolaire, les très bons mis tous ensemble finissent par douter de leurs capacités, et les autres ont le sentiment d'être nuls - puisqu'ils ont été affectés là où personne ne voulait aller (soit dit en passant, ces lycées vus comme des lieux de relégation sont parfois de très beaux lycées 3ème République, dans des quartiers tout à fait centraux). Une telle situation est inconnue en province, y compris dans des grandes métropoles : on entre en Seconde au Parc à Lyon avec 13 de moyenne aux épreuves terminales du DNB, avec des élèves au-dessus et d'autres en-dessous, et ce n'est pas, que je sache, un lycée de relégation...
Merci pour ces explications détaillées.
Un peu à la marge, mais oui :
"Les bons mis tous ensemble qui finissent par douter", le fait est que ça arrive aussi.
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- BaldredSage
Honchamp a écrit:
Merci pour ces explications détaillées.
Un peu à la marge, mais oui :
"Les bons mis tous ensemble qui finissent par douter", le fait est que ça arrive aussi.
Et comment ! Confidence d'un ancien brillant élève, en Khâgne dans l'un des 2 lycées cités : Je n'ai plus qu'un désir, un espoir, une motivation : ne pas être le dernier.
- MitcindyNiveau 10
Si j'ai bien compris, on souhaite élargir le périmètre géographique. Ce n'est pas plus mal car il y a d'excellents élèves partout, notamment en Province. Je ne trouve pas très juste que seuls les élèves de LLG et H-IV soient réellement calibrés pour les concours des grandes écoles +++ alors que d'autres pourraient réussir également en bénéficiant d'une préparation adéquate.
Je connais 3 jeunes (2 de H-IV et 1 de LLG) qui m'ont dit que certaines épreuves au concours de l'X et de Centrale avaient déjà été données dans leurs prépas... C'est assez dégueulasse quand même...
L'excellent étudiant en prépa de Province aura beau être génial, s'il ne potasse pas les mêmes sujets, et bien il ne pourra pas être préparé de la même façon...
Je connais 3 jeunes (2 de H-IV et 1 de LLG) qui m'ont dit que certaines épreuves au concours de l'X et de Centrale avaient déjà été données dans leurs prépas... C'est assez dégueulasse quand même...
L'excellent étudiant en prépa de Province aura beau être génial, s'il ne potasse pas les mêmes sujets, et bien il ne pourra pas être préparé de la même façon...
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