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- RuthvenGuide spirituel
Puissant émétique en ce moment sur Public Sénat avec Longuet qui verse des larmes de crocodile sur le salaire des enseignants.
- BalthazaardVénérable
Si le président, quel qu'il soit, mais surtout de gauche, interroge des membres des six syndicats principaux, car après tout rencontrer des "profs" c'est cela, ce sont les seuls qui peuvent arguer d'une quelconque représentativité (en tous cas mieux qu'un prof lambda qui ne donnera que son avis). Je ne suis pas du tout certain que la revendication salariale soit la première à venir....pour deux ou trois d'entre eux je pense, pour le reste je ne suis pas sûr....il y a la précarité, les "postes",l'"évolution" du métier, et surtout les élèves.
Je ne crois pas que Peillon et Vallaud-Belkacem soient si menteurs ou cyniques que cela.
Je ne crois pas que Peillon et Vallaud-Belkacem soient si menteurs ou cyniques que cela.
- BardamuNiveau 5
Je les crois aussi sincères, tout comme l'ancien ministre de l'enseignement professionnel :
https://www.liberation.fr/checknews/melenchon-est-il-contre-la-revalorisation-des-salaires-des-enseignants-20210915_OG3GBCM2MJHRNLYBW2UVAPNXNQ/
Ton propos illustre l'étude de 2007 citée plus haut :
Je ne fais pas forcément mienne cette analyse; le nombre d'élèves ayant augmenté. Mais la comparaison avec les propos des ministres m'interroge.
Jean-Luc Mélenchon a réagi vendredi sur Twitter à la proposition de campagne d’Anne Hidalgo de «multiplier par deux au moins le traitement de toutes les personnes au contact avec les élèves». «Ça fait plus de 60 milliards par an ! Hum. Moi, je préfère satisfaire les demandes des syndicats enseignants. Et mettre le paquet sur les créations de postes.
https://www.liberation.fr/checknews/melenchon-est-il-contre-la-revalorisation-des-salaires-des-enseignants-20210915_OG3GBCM2MJHRNLYBW2UVAPNXNQ/
Balthazaard a écrit: Je ne suis pas du tout certain que la revendication salariale soit la première à venir....il y a la précarité, les "postes",l'"évolution" du métier, et surtout les élèves.
Ton propos illustre l'étude de 2007 citée plus haut :
Au premier examen des faits, il semble plutôt que les syndicats soient impuissants face à certaines évolutions. Mais la réalité est sans doute plus complexe. L’hypothèse à laquelle nous sommes conduits est que cette érosion des valeurs des carrières a un prix, une contrepartie bien réelle, qui n’est pas toujours complètement comptabilisée, car elle n’affecte pas de manière immédiate les finances publiques.[...]
Certains s’accordent pour dire en privé qu’on a « acheté la paix sociale » en créant des postes ou en maintenant ceux qui auraient pu être supprimés en raison de la démographie.
Les effectifs réels de personnels titulaires et non-titulaires de l’enseignement ont crû de 18,6 % entre 1982 et 2003; dans le même temps, le salaire réel moyen des enseignants baissait de 20 % (d’après nos chiffres) dans la même période. Si la structure par ancienneté n’avait pas varié, la masse salariale réelle aurait donc baissé d’à peu près 5 % sur cette période.
Il semble donc bien vrai que dans le cas du secondaire, les syndicats et le gouvernement se soient livrés à une transaction, qui consiste techniquement à substituer des créations (ou maintiens) de postes, qui se traduisent en taux d’encadrement (et donc en taux d’effort) plus bas, en l’échange d’une dévalorisation des traitements indiciaires réels. Les syndicats y ont gagné plus de confort pour les enseignants, tandis que le gouvernement réalisait certaines économies (puisqu’il a pu contenir un peu la masse salariale réelle de l’éducation nationale), mais, ce faisant, ils se sont faits les complices d’une dévalorisation progressive du métier d’enseignant.
Je ne fais pas forcément mienne cette analyse; le nombre d'élèves ayant augmenté. Mais la comparaison avec les propos des ministres m'interroge.
- HORAHabitué du forum
Menteurs et cyniques, si, bien sûr, mais probablement aussi bien éberlués devant la niaiserie enseignante, qui a dû leur inspirer tant de slogans mémorables (ex. : "Je serai le ministre des élèves.")
https://www.lexpress.fr/education/peillon-je-serai-le-ministre-des-eleves_1119103.html
Quant aux créations de postes, ça marchait tant que le métier attirait encore (et que les neuneus dans mon genre finançaient au minimum un bac +4 pour devenir prof), mais la donne a changé, il va falloir les trouver les candidats...
https://www.lexpress.fr/education/peillon-je-serai-le-ministre-des-eleves_1119103.html
Quant aux créations de postes, ça marchait tant que le métier attirait encore (et que les neuneus dans mon genre finançaient au minimum un bac +4 pour devenir prof), mais la donne a changé, il va falloir les trouver les candidats...
- VerduretteModérateur
Je ne suis pas vraiment sûre que cela soit un problème pour eux. Ils prendront ce qui viendra (ce qu'on ne peut pas se permettre dans un hôpital, comme je l'ai dit plus haut). Les familles aisées et assez cultivées pour s'en rendre compte mettront leurs enfants dans le privé, les autres ne s'en rendront pas compte ou n'auront de toute façon pas les moyens. Moins d'élèves = de facto moins de professeurs nécessaires, d'autant moins que la natalité baisse de façon drastique. Et hop le tour est joué.
Et c'est ainsi que le ministère (qui clame vouloir faire de l'éducation sa priorité) triomphera dans sa lutte contre les inégalités : la même daube pour tous ceux qui sont obligés de rester en son sein.
C'est curieux, ça me rappelle quelque chose ? Un grand pays de l'autre côté de l'Atlantique, non ?
Et c'est ainsi que le ministère (qui clame vouloir faire de l'éducation sa priorité) triomphera dans sa lutte contre les inégalités : la même daube pour tous ceux qui sont obligés de rester en son sein.
C'est curieux, ça me rappelle quelque chose ? Un grand pays de l'autre côté de l'Atlantique, non ?
- IlonaHabitué du forum
Verdurette a écrit: C'est curieux, ça me rappelle quelque chose ? Un grand pays de l'autre côté de l'Atlantique, non ?
Oui, il s'agit probablement du modèle à suivre dans l'esprit des niais qui nous dirigent.
Ils ont juste oublié un petit détail, dans la compétition internationale pour faire venir les cerveaux les plus brillants à soi, la France n'a pas les moyens financiers de les appâter (Elle n'a même pas les moyens de garder ses talents).
La seule chance de ce pays aurait été de faire émerger les talents au sein de sa population en optant pour un haut niveau d'exigence dans son système éducatif, dommage les "grands stratèges " ont décidé de basarder le système éducatif du pays.
Conclusion: Pour la France, c'est fini ! (Et ce n'est pas la seule raison pour laquelle ce pays est fini d'ailleurs)
- Lisak40Expert spécialisé
@Ilona Pour une fois, je suis d'accord avec toi !
- Ajonc35Sage
Je ne suis pas sûre que le privé soit gagnant, enfin quel privé car je vois fleurir différents types d'écoles ( et déjà à la crèche), de la maternelle au supérieur. Les écoles privées sous contrat sont à la même sauce et les candidats au cafep ne sont pas légion non plus. Au cours du mois d'octobre la direction diocesaine du 56 cherchait de nombreux contractuels, et ce n'est pas la première fois seulement c'est tôt dans l'année. Le cfa proche mon lep vient de trouver un formateur ( domaine professionnel) au bout de 3 mois de recherche. Je viens de faire un peu de bénévolat dans le cadre d'une association auprès d'une structure d'apprentissage, elle recrute aussi difficilement, bien plus qu'au paravent. Il faut dire qu'être formateur c'est encore moins payé avec plus d'heures par semaine, un rythme différent, comme les contraintes.Verdurette a écrit:Je ne suis pas vraiment sûre que cela soit un problème pour eux. Ils prendront ce qui viendra (ce qu'on ne peut pas se permettre dans un hôpital, comme je l'ai dit plus haut). Les familles aisées et assez cultivées pour s'en rendre compte mettront leurs enfants dans le privé, les autres ne s'en rendront pas compte ou n'auront de toute façon pas les moyens. Moins d'élèves = de facto moins de professeurs nécessaires, d'autant moins que la natalité baisse de façon drastique. Et hop le tour est joué.
Et c'est ainsi que le ministère (qui clame vouloir faire de l'éducation sa priorité) triomphera dans sa lutte contre les inégalités : la même daube pour tous ceux qui sont obligés de rester en son sein.
C'est curieux, ça me rappelle quelque chose ? Un grand pays de l'autre côté de l'Atlantique, non ?
Je pense vraiment que le problème est bien plus global et sauf des Ecoles huppees, le plus souvent de centre ville, peuvent recruter plus facilement en fonction des mutations.
Les lycées de ma ville, un public, un privé, n'ont pas de souci non plus ( pas plus que la moyenne), avec le même bassin de recrutement, les résultats au bac sont identiques depuis des années ( avant et depuis la réforme). Si j'en juge aux parents que je connais, ils sont contents, des deux côtés. Et les soucis côté enseignants sont les mêmes ( mais je n'en connais que 2, un de chaque côté) et les mêmes que ceux évoqués sur différents fils ici.
- BoubouleDoyen
Ilona a écrit:Verdurette a écrit: C'est curieux, ça me rappelle quelque chose ? Un grand pays de l'autre côté de l'Atlantique, non ?
Oui, il s'agit probablement du modèle à suivre dans l'esprit des niais qui nous dirigent.
Ils ont juste oublié un petit détail, dans la compétition internationale pour faire venir les cerveaux les plus brillants à soi, la France n'a pas les moyens financiers de les appâter (Elle n'a même pas les moyens de garder ses talents).
La seule chance de ce pays aurait été de faire émerger les talents au sein de sa population en optant pour un haut niveau d'exigence dans son système éducatif, dommage les "grands stratèges " ont décidé de basarder le système éducatif du pays.
Conclusion: Pour la France, c'est fini ! (Et ce n'est pas la seule raison pour laquelle ce pays est fini d'ailleurs)
Il y a encore des talents qui émergent, et certains sont issus du système éducatif (car il reste des maîtres hors pair) mais effectivement on ne sait pas les garder, voire on se fiche de leur poire.
Puisqu'on parle du recrutement des enseignants, dans les académies de Créteil et de Versailles, le rectorat croit qu'en refusant des disponibilités, il va réussir à garder des agrégés docteur avec des postes bien pourris à 1500€/ mois alors que d'autres (= le privé, éventuellement étranger) leur déroulent le tapis rouge. Et quand ils peuvent les retenir encore un peu parce qu'ils ont signé un engagement décennal en commençant leurs études, bizarrement sitôt les dix ans faits, basta... Bref, l'Etat met du pognon sur la formation de certains mais à la fin c'est juste pour faire animateur
On disait RH ?
- ZybulkaHabitué du forum
Le tableau à la page 10 indique quand même une augmentation des dépenses de 3% pour le privé, alors que la hausse dans le public se monte seulement à 2.3% (premier degré) et 1.5% (second degré) (soit donc pour le public une "hausse" qui reste inférieure à l'inflation).Je ne suis pas sûre que le privé soit gagnant
- Ajonc35Sage
Je ne suis pas sûre que le privé soit gagnant[/quote]
Le tableau à la page 10 indique quand même une augmentation des dépenses de 3% pour le privé, alors que la hausse dans le public se monte seulement à 2.3% (premier degré) et 1.5% (second degré) (soit donc pour le public une "hausse" qui reste inférieure à l'inflation).[/quote]
Je parlais enseignement privé et sur une période longue.
Le tableau à la page 10 indique quand même une augmentation des dépenses de 3% pour le privé, alors que la hausse dans le public se monte seulement à 2.3% (premier degré) et 1.5% (second degré) (soit donc pour le public une "hausse" qui reste inférieure à l'inflation).[/quote]
Je parlais enseignement privé et sur une période longue.
- LombalgiaNiveau 10
Lefteris a écrit:Maque pas d'air le Sénat, qui multiplie les propositions tendant à dégrader le métier, parmi lesquelles la marotte de l'anualisation, les augmentations d'obligations...Schizophrénie ?gauvain31 a écrit:Un rapport du Sénat sur la perte de salaire des enseignants en 20 ans (et plus généralement sur les conditions de travail) a été publié :
Lefteris vous nous avez habitués à davantage de perspicacité. Ni schizophrénie ni ressaisissement. Mais un constat prenant acte d'un processus de dégradation, dégradant en quelque sorte officiellement le métier et les enseignants par effet d'amalgame. Le but ? Faire reconnaître encore plus largement cette réalité (médias qui se délectent de l'info etc.), faire admettre officiellement au grand public que ce qu'ils pressentaient est juste, que l'école n'est plus une valeur (excepté pour les privilégiés bien sûr), pour pouvoir amplifier et accélérer le processus sans complexe.
- Dame JouanneÉrudit
Alors si c'est vraiment le cas, ils ont vraiment un gros problème mental ou sont vraiment séniles au stade terminal. Parce quelqu'un de pas trop idiot ne peut pas se réjouir d'une baisse de recrutement en nombre et en qualité. Surtout si en parallèle cela correspond à une chute dans les classement internationaux du niveau général des élèves, même les meilleurs.Lombalgia a écrit:Lefteris a écrit:Maque pas d'air le Sénat, qui multiplie les propositions tendant à dégrader le métier, parmi lesquelles la marotte de l'anualisation, les augmentations d'obligations...Schizophrénie ?gauvain31 a écrit:Un rapport du Sénat sur la perte de salaire des enseignants en 20 ans (et plus généralement sur les conditions de travail) a été publié :
Lefteris vous nous avez habitués à davantage de perspicacité. Ni schizophrénie ni ressaisissement. Mais un constat prenant acte d'un processus de dégradation, dégradant en quelque sorte officiellement le métier et les enseignants par effet d'amalgame. Le but ? Faire reconnaître encore plus largement cette réalité (médias qui se délectent de l'info etc.), faire admettre officiellement au grand public que ce qu'ils pressentaient est juste, que l'école n'est plus une valeur (excepté pour les privilégiés bien sûr), pour pouvoir amplifier et accélérer le processus sans complexe.
- VicomteDeValmontGrand sage
— Du pognon pour les profs! (@Ithyphallique) November 25, 2021
D'après le rapport du Sénat, un enseignant a perdu entre 2000 et 2019, en euros constants, l'équivalent de :
- 1,8 mois de salaire en début de carrière
- 2,6 mois de salaire en milieu de carrière
- 3 mois de salaire en fin de carrière#ProlosdelEN pic.twitter.com/dNz29ptS67
_________________
Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
- LombalgiaNiveau 10
Un lien vers ce rapport Longuet serait approprié dès le message d'ouverture. Pas vu.
http://www.senat.fr/rap/l21-163-314/l21-163-3141.pdf
http://www.senat.fr/rap/l21-163-314/l21-163-3141.pdf
- lisa81Habitué du forum
Une annonce sur le Bon Coin pour recruter un enseignant...temps partiel 14/18ème....1000€ net
https://www.leboncoin.fr/offre/offres_d_emploi/2073889520
https://www.leboncoin.fr/offre/offres_d_emploi/2073889520
Nous recherchons un.e enseignant.e de LETTRES MODERNES pour assurer des cours de français en 6ème et 4ème du 28 février au 7 juillet 2022.
L'emploi du temps (14h? soit 14/18ème) est réparti comme suit : lundi après-midi; mardi après-midi; jeudi journée; vendredi après-midi. Salaire d'environ 1.000€ net.
Le/La candidat.e doit être au minimum titulaire du LICENCE DE LETTRES puis doit constituer un dossier soumis au RECTORAT et au corps d'Inspection.
Une expérience auprès d'un public jeune (animation, colonie, centre de vacances, BAFA ...) serait appréciée.
Les compétences du métier du professeur sont requises (cf. Ministère de l'Education Nationale) tout comme le respect du caractère propre de notre Etablissement catholique d'enseignement sous contrat d'association.
- PonocratesExpert spécialisé
Et le candidat doit aussi leur donner 100 balles et un mars ?lisa81 a écrit:Une annonce sur le Bon Coin pour recruter un enseignant...temps partiel 14/18ème....1000€ net
https://www.leboncoin.fr/offre/offres_d_emploi/2073889520
Nous recherchons un.e enseignant.e de LETTRES MODERNES pour assurer des cours de français en 6ème et 4ème du 28 février au 7 juillet 2022.
L'emploi du temps (14h? soit 14/18ème) est réparti comme suit : lundi après-midi; mardi après-midi; jeudi journée; vendredi après-midi. Salaire d'environ 1.000€ net.
Le/La candidat.e doit être au minimum titulaire du LICENCE DE LETTRES puis doit constituer un dossier soumis au RECTORAT et au corps d'Inspection.
Une expérience auprès d'un public jeune (animation, colonie, centre de vacances, BAFA ...) serait appréciée.
Les compétences du métier du professeur sont requises (cf. Ministère de l'Education Nationale) tout comme le respect du caractère propre de notre Etablissement catholique d'enseignement sous contrat d'association.
Honteux !
J'imagine que le candidat doit s'estimer heureux d'avoir 22 euros en plus du smic...
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- Ramanujan974Érudit
C'est ça, la charité chrétienne ?!
- LefterisEsprit sacré
Il faut bien se mettre dans la tête que la politique salariale est voulue et "assumée", selonles propres termes d'Amélie de MOntchalin. Il n'y aura plus de mesures collectives pour la fonction publique, dont l'idée de statut doit peu à disparaître. Seulement des mesures au coup par coup selon les corps, et surtout une individualisation des rémunérations. La fin des CAP, qui sape les garanties collectives et les voies de recours pur l'avancement par exemple, est un de ces "leviers" de "modernisation" et d'"agilité". En première l'igne, l'EN, à démonter vu le nombre de fonctionnaires.
Il faut bien comprendre aussi que c'est ainsi que le métier de l'enseignant du futur est vu par nos dirigeants, qui ont l'oeil fixé sur la réduction des dépenses publiques, et suivent la théorie OCDE des 80/20%, qui fut même relayée par un de nos commissaires européens Pascal Lamy. L'OCDE estime que "conduire tout le monde vers les savoirs est du gaspillage" et que "les programmes scolaires ene peuvent être conçus comme si tous devaient aller loin" (OCDE, 2001). On peut donc tranquillement assécher le vivier de recrutement, baisser le niveau disciplinaire (tout en faisant semblant de monter le niveau théorique), double processus qui va s'accélérer avec le capes entretien d'embauche, tout en exigeant bac +5, MEEF de préférence pour piéger les candidats. Pour le reste, il y aura une rotation de contractuels de plus en plus importante, des gens de passage. Là aussi, ça a commencé, le nombre de contractuels a explosé. Pour les 80% , on aura des enseignants animateurs peu portés sur le disciplinaire, des faiseurs de projets, préparant la masse à "l'employabilité". Comprendre derrière ce terme l'emploi peu qualifié dans les services divers (commerce, services à la personne) puisque la France continue sa désindustrialisation et que le capital financier n'a pas besoin des Français, puisqu'on trouve de tout dans les pays moins coûteux, et qu'au pire on peut importer une main d'oeuvre prête à tout accepter. Le Medef avait d'ailleurs suggéré que l'on valide des migrants pour les employer dans la restauration où le bâtiment, qui manquent de bras. Pour les 20 % , on se débrouillera entre des îlots de résistance et d'excellence dans les bons quartiers (mais avec quels enseignants à terme), et le privé payant.
En attendant, plein de micro-réformes qui en fait en constituent une seule, et découlent de tout ça, prennent corps : il faut former, mais efficacement, et "évacuer la complexité au profit de l'efficacité (OCDE)". Concrètement, cela donne le saccage des humanités, l'évaluation par compétences contre les "savoirs", territorialisation atomisation de la formation pour répondre aux besoins locaux (destruction du LP, évaluation interne des établissements pour leur imposer des règles de fonctionnement locales). Lisez les rapports annuels, les articles spécialisés sur l'éducation, regardez l'évolution depuis les décisions européennes de 2001 et ses avatars (ERT, LOLF, RGPP, comptences) et vous aurez une belle idée de la toile qui se tisse. La politique salariale anti-enseignants en est un des fils.
Il faut bien comprendre aussi que c'est ainsi que le métier de l'enseignant du futur est vu par nos dirigeants, qui ont l'oeil fixé sur la réduction des dépenses publiques, et suivent la théorie OCDE des 80/20%, qui fut même relayée par un de nos commissaires européens Pascal Lamy. L'OCDE estime que "conduire tout le monde vers les savoirs est du gaspillage" et que "les programmes scolaires ene peuvent être conçus comme si tous devaient aller loin" (OCDE, 2001). On peut donc tranquillement assécher le vivier de recrutement, baisser le niveau disciplinaire (tout en faisant semblant de monter le niveau théorique), double processus qui va s'accélérer avec le capes entretien d'embauche, tout en exigeant bac +5, MEEF de préférence pour piéger les candidats. Pour le reste, il y aura une rotation de contractuels de plus en plus importante, des gens de passage. Là aussi, ça a commencé, le nombre de contractuels a explosé. Pour les 80% , on aura des enseignants animateurs peu portés sur le disciplinaire, des faiseurs de projets, préparant la masse à "l'employabilité". Comprendre derrière ce terme l'emploi peu qualifié dans les services divers (commerce, services à la personne) puisque la France continue sa désindustrialisation et que le capital financier n'a pas besoin des Français, puisqu'on trouve de tout dans les pays moins coûteux, et qu'au pire on peut importer une main d'oeuvre prête à tout accepter. Le Medef avait d'ailleurs suggéré que l'on valide des migrants pour les employer dans la restauration où le bâtiment, qui manquent de bras. Pour les 20 % , on se débrouillera entre des îlots de résistance et d'excellence dans les bons quartiers (mais avec quels enseignants à terme), et le privé payant.
En attendant, plein de micro-réformes qui en fait en constituent une seule, et découlent de tout ça, prennent corps : il faut former, mais efficacement, et "évacuer la complexité au profit de l'efficacité (OCDE)". Concrètement, cela donne le saccage des humanités, l'évaluation par compétences contre les "savoirs", territorialisation atomisation de la formation pour répondre aux besoins locaux (destruction du LP, évaluation interne des établissements pour leur imposer des règles de fonctionnement locales). Lisez les rapports annuels, les articles spécialisés sur l'éducation, regardez l'évolution depuis les décisions européennes de 2001 et ses avatars (ERT, LOLF, RGPP, comptences) et vous aurez une belle idée de la toile qui se tisse. La politique salariale anti-enseignants en est un des fils.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- CrapaudNiveau 6
Merci @Lefteris pour cette analyse qui fait froid dans le dos, mais qui explique très bien la situation sur la 'malveillance institutionnelle' actuelle.
_________________
2012 - 2022 : Prof certifié de Physique-Chimie
2022 : reconversion via concours technicien supérieur principal de l'économie et de l'industrie
2024 : ingénieur de l'industrie et des mines
Poste actuel : inspecteur de l'environnement en DREAL (Ministère de la transition écologique)
- LefterisEsprit sacré
De rien, j'ai tapé un peu vite (coquilles, ponctuation) à partir de ma prise de notes au long cours. J'avais naguère prévu un article dans la presse, mais ça n'a pu se faire, et depuis, j'ai d'autres chats à fouetter. Je crois en plus que ça n'intéresse plus grand monde, y compris dans la profession.Crapaud a écrit:Merci @Lefteris pour cette analyse qui fait froid dans le dos, mais qui explique très bien la situation sur la 'malveillance institutionnelle' actuelle.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Clecle78Bon génie
J'ai dit un jour sur un autre topic je crois que ces transformations avaient été annoncées il y a 30 ans lors d'une réunion syndicale par des personnes très bien informées. Tout ce qu'elles avaient prédit à l'époque se réalise point par point. Ils y auront mis le temps mais ils y sont arrivés. On ne voulait pas y croire à l'époque et voilà c'est fait ...
- User16619Niveau 6
Du coup, l'annualisation du temps de travail, les 35 h sur place, la fin des 4 mois de congés synchrones avec élèves, c'est pour bientôt ? Vite, on a hâte.
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Lefteris a écrit:De rien, j'ai tapé un peu vite (coquilles, ponctuation) à partir de ma prise de notes au long cours. J'avais naguère prévu un article dans la presse, mais ça n'a pu se faire, et depuis, j'ai d'autres chats à fouetter. Je crois en plus que ça n'intéresse plus grand monde, y compris dans la profession.Crapaud a écrit:Merci @Lefteris pour cette analyse qui fait froid dans le dos, mais qui explique très bien la situation sur la 'malveillance institutionnelle' actuelle.
Je pense, au contraire, que ça intéresserait beaucoup de monde.
L'EN est parfois aveugle au mouvement général dans lequel elle est prise et une mise en perspective serait particulièrement intéressante.
- LefterisEsprit sacré
Voilà : on ne veut pas y croire, on pointe du doigt ceux qui le disent comme des "catastrophistes", voire des complotistes. Certains sontpeut-être tombés sur le rapport Legrand de 1981. Il contient tout ça en germe, s'en prend avec hargne aux enseignants qui "refusent d'être animateurs". Là, ça y est, la digue est rompue, ils ont flingué le corps enseignant, qui ne résiste plus, pour y parvenir, et ça va continuer en accéléré.Clecle78 a écrit:J'ai dit un jour sur un autre topic je crois que ces transformations avaient été annoncées il y a 30 ans lors d'une réunion syndicale par des personnes très bien informées. Tout ce qu'elles avaient prédit à l'époque se réalise point par point. Ils y auront mis le temps mais ils y sont arrivés. On ne voulait pas y croire à l'époque et voilà c'est fait ...
Très bientôt je pense. L'introduction d'un double statut (sans compter la contractualisation) va accélérer les choses. Ca va venir peu à peu dans un premier temps, et au fur et à mesure des départs massif des gens du passé, ça tombera sur tout le monde à toute vitesse. On harcèlera ceux qui sont actuellement au milieu du gué, ne peuvent pas reculer facilement, qui pensaient finir fonctionnaires sous le même statut. On leur pourrira la vie pour accepter le changement de statut, comme à FT, ou dans la police au moment de la réforme des corps. Par exemple, on les déplacera pour besoin du service, avec agrandissement des académies, ils ne seront plus promus (plus de tableaux, pouvoir discrétionnaire lié à la proposition locale, système "non proposé = non promu", déjà en place dans d'autres administrations), on leur mènera une vie d'enfer quand les primes seront rendues collectives et qu'ils seront rendus responsables. Les entrant raréfiés vont souffrir, d'autant que les pratiques managériales vont se multiplier et que le statut et l'intérêt de ceux qui vont être employés à manier le knout vont être fortement dissociés.diarise a écrit:Du coup, l'annualisation du temps de travail, les 35 h sur place, la fin des 4 mois de congés synchrones avec élèves, c'est pour bientôt ? Vite, on a hâte.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Clecle78Bon génie
Mon amie à la Poste n'a pas cédé mais que ce fut dur. Elle ne regrette pas car elle vit seule et le statut de fonctionnaire la protège mais purée, elle en a subi des pressions !
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- Café Pédagogique : Le Sénat à l'assaut de l'école
- Dernières nouvelles de la réforme des rythmes scolaires
- Rapport du Sénat sur le métier d'enseignant.
- café pédagogique : Un rapport du Sénat demande une autre gestion des enseignants
- Le traitement des enseignants évoqué au sénat par l'opposition (source café pédagogique)
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