La loi sur le statut des directeurs d'écoles adoptée en 2e lecture à l'A.N.

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/la-loi-sur-les-directeurs-d-ecole-adoptee-en-deuxieme-lecture-a-l-assemblee-nationale-20210930

Nouvelle étape dans la création d'un «statut» de directeur d'école. Mercredi 29 septembre dans la soirée, l'Assemblée nationale a adopté en deuxième lecture une proposition de loi «créant la fonction de directrice ou de directeur d'école» portée par la députée LREM du Val-d'Oise Cécile Rilhac. «Un très grand progrès pour la reconnaissance du travail et de la fonction des directeurs et des directrices d'école», s'est félicité le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer. «L'esprit d'équipe qui en résultera bénéficiera à la réussite des élèves.»

Ou l'art de faire prendre des vessies pour des lanternes.

Je dirais plutôt : de l'art de diviser pour mieux régner...

Seuls les instituteurs et professeurs des écoles justifiant de trois années d'exercice et ayant suivi une formation spécifique pourront être nommés directeur d'école, précise l'article 2 de la proposition de loi. Les nouveaux directeurs bénéficieront d'une indemnité de direction spécifique ainsi que d'un avancement accéléré au sein de leur corps, mais aussi d'une décharge totale ou partielle d'enseignement «déterminée en fonction du nombre de classes et des spécificités de l'école».

J'ai une vague idée de ceux qui vont subitement se découvrir la vocation, et du profil de ceux qui seront nommés. Par qui, d'ailleurs, les suzerains IEN ?

Celadon a écrit:«L'esprit d'équipe qui en résultera bénéficiera à la réussite des élèves.»

J'adore !

Ou comment persister à bouleverser idéologiquement une institution sans en prendre en charge les difficultés réelles...

A part l'avancement accéléré et l'ancienneté requise, tout existe déjà ou j'ai manqué un épisode ?

Il va surtout y avoir une pénurie et des départs de fonction. Ou alors, un grand nombre de CPC vont migrer vers la fonction de directeur (et les CPC vont s'éteindre) parce qu'un CPC a un salaire de misère. C'est celui de PE sans rien du tout. C'est déjà la crise des vocations et il y a énormément de manques. Les IEN ne vont pas apprécier de voir leurs troupes diminuer. Il aurait fallu revoir le statut des CPC et les revaloriser financièrement. Cela devient n'importe quoi.

henriette a écrit:Je dirais plutôt : de l'art de diviser pour mieux régner...

Seuls les instituteurs et professeurs des écoles justifiant de trois années d'exercice et ayant suivi une formation spécifique pourront être nommés directeur d'école, précise l'article 2 de la proposition de loi. Les nouveaux directeurs bénéficieront d'une indemnité de direction spécifique ainsi que d'un avancement accéléré au sein de leur corps, mais aussi d'une décharge totale ou partielle d'enseignement «déterminée en fonction du nombre de classes et des spécificités de l'école».

J'ai une vague idée de ceux qui vont subitement se découvrir la vocation, et du profil de ceux qui seront nommés. Par qui, d'ailleurs, les suzerains IEN ?

Je ne vois pas la différence dans ce qui est cité avec ce qui est déjà en place.

Elyas a écrit:Il va surtout y avoir une pénurie et des départs de fonction. Ou alors, un grand nombre de CPC vont migrer vers la fonction de directeur (et les CPC vont s'éteindre) parce qu'un CPC a un salaire de misère. C'est celui de PE sans rien du tout. C'est déjà la crise des vocations et il y a énormément de manques. Les IEN ne vont pas apprécier de voir leurs troupes diminuer. Il aurait fallu revoir le statut des CPC et les revaloriser financièrement. Cela devient n'importe quoi.

C'est quoi un CPC ? L'Education nationale et ses sigles...

Conseiller pédagogique.

maikreeeesse a écrit:

henriette a écrit:Je dirais plutôt : de l'art de diviser pour mieux régner...

Seuls les instituteurs et professeurs des écoles justifiant de trois années d'exercice et ayant suivi une formation spécifique pourront être nommés directeur d'école, précise l'article 2 de la proposition de loi. Les nouveaux directeurs bénéficieront d'une indemnité de direction spécifique ainsi que d'un avancement accéléré au sein de leur corps, mais aussi d'une décharge totale ou partielle d'enseignement «déterminée en fonction du nombre de classes et des spécificités de l'école».

J'ai une vague idée de ceux qui vont subitement se découvrir la vocation, et du profil de ceux qui seront nommés. Par qui, d'ailleurs, les suzerains IEN ?

Je ne vois pas la différence dans ce qui est cité avec ce qui est déjà en place.

L'avancement accéléré ?

Dans les faits, on était quand même poussés...
Elyas, je ne partage pas ton analyse. Les Cpc ne veulent pas forcément être directeur les missions ne les intéressent pas, ni la quantité de boulot et la responsabilité. Le salaire effectivement, s'il y a une différence conséquente peut jouer, mais il n'y aura pas une ruée. En revanche, des nouveaux pe, qui voudront tenter, oui peut être.

Je serais vraiment étonné si ça permettait, ne serait-ce que d'améliorer le sort des “faisant fonction”, belle expression pour dire, dans de nombreux cas, “contraints de ”!

maikreeeesse a écrit:Dans les faits, on était quand même poussés...
Elyas, je ne partage pas ton analyse. Les Cpc ne veulent pas forcément être directeur les missions ne les intéressent pas, ni la quantité de boulot et la responsabilité. Le salaire effectivement, s'il y a une différence conséquente peut jouer, mais il n'y aura pas une ruée. En revanche, des nouveaux pe, qui voudront tenter, oui peut être.

Je me posais la question. Je pense que ça va dépendre des secteurs. Plusieurs de mes amies CPC basculent sur les postes de direction ou envisagent les concours de perdir du 2d degré ou d'IEN. Elles n'en peuvent plus de leur charge de travail abyssale. Après, ce sont des CPC extraordinaires. J'en ai rencontrés d'autres, disons, moins appréciés du terrain.

Les deux CPC que je connais bien, m'ont toutes les deux dit au printemps passé, qu'elles comptaient reprendre une classe, à la fois pour faire vraiment leur métier et parce qu'elles en ont ras le bol de se faire prendre tout leur temps… Je serais étonné qu'elles veuillent “devenir” directrices d'école. Sauf si on les force…

Je confirme cela ici, des difficultés à recruter des Cpc, beaucoup de faisant fonction 1 ou 2 ans qui retourne au plus vite dans les classes. Les Cpc qui restent plus longtemps ne veulent pas (pour l'instant) prendre des postes de direction.
J'attends de voir ce qu'implique concrètement ces changements. En attendant, je ne touche pas terre depuis septembre car manque de chance malgré mon expérience je cumule une classe de CP très difficile avec les parents qui vont avec, les évaluations nationales, les entretiens individuels, les réunions, la nouvelle formation cafipemf (36 h observation, 36 h de constellation, 6 h de magistère 48 h initiation recherche avant janvier) les élections, les ppms, les comptes uns stagiaire alternate, les futurs stagiaire... Je n'ai plus le temps de manger et enchaîne de 7 h 30 à 19 h 30 hier par exemple sans pause et sans pouvoir me consacrer à ma classe. L'allègement des tâches du directeur se résume ici à déléguer quelques trucs à les collègues. Voilà ! Je me plains ici, ailleurs je serre les dents, qu'on ne vienne pas me dire tu n'as qu'à redevenir adjointe qui serait très mal venu.

Actuellement, compte tenu du peu d'enseignants qui ont envie de devenir directeurs ou directrices, coincés entre deux marteaux et quinze enclumes (la hiérarchie, la mairie, les parents etc etc ...) il y a un nombre considérable d'enseignants obligés de "faire office" de directeur/trice sans aucune formation. Ce sont même souvent des T1 qui arrivent sur un poste à la dernière minute à la rentrée, et boum ! On leur annonce qu'en plus ils vont devoir assumer la direction que personne n'a voulue. Joie. Donc une loi de plus hors sol ...

Ou comment faire le maximum de dégâts avant la fin du mandat...