[Urgent] Recherche vacataire d'histoire moderne (Limoges)

Je relaie un message d'un collègue de l'université de Limoges: l'INSPE recherche un chargé de cours pour assurer  16h d'enseignement (soit 20 h en équivalent TD) pour traiter la partie moderne de la question de concours et de faire travailler les étudiants sur des sujets d'écrits de CAPES, sur "La construction de l'État monarchique en France de 1380 à 1715".

Les candidats doivent être de préférence enseignants dans le secondaire, éventuellement agrégés, doctorants ou docteurs en histoire moderne, de préférence sur un sujet voisin ou proche de la question au programme... Le sem 1 est assuré par les médiévistes (puisqu'il s'agit d'une question commune), qui assureront une première approche de la question (problématisation, enjeux scientifiques et partie médiévale du programme). Ces enseignements pourront avoir lieu par bloc de 2 ou 3h, en présentiel de préférence, mais le distanciel peut être envisagé. Le tarif horaire est celu de l'heure de vacation ordinaire, soit 37€ net de l'heure.

Si vous êtes intéressé, écrivez-moi, je transmettrai votre message... N'hésitez pas non plus à transmettre à vos connaissances qui pourraient être intéressés.

16 h en plus d'un service dans le secondaire ? Mazette !

Et toutes ces compétences demandées... pour 37euros/heure...🥴

Je pense qu’il s’agit de 16 heures d’enseignement réparties sur l’ensemble du semestre.

Clecle78 a écrit:16 h en plus d'un service dans le secondaire ? Mazette !

16h en tout sur la période de préparation au concours.

Dhattura a écrit:Et toutes ces compétences demandées... pour 37euros/heure...🥴

Effectivement, c'est hallucinant.
Et sans frais de déplacement bien entendu.

Ergo a écrit:

Clecle78 a écrit:16 h en plus d'un service dans le secondaire ? Mazette !

16h en tout sur la période de préparation au concours.

C'est déjà rassurant !

Honchamp a écrit:

Dhattura a écrit:Et toutes ces compétences demandées... pour 37euros/heure...🥴

Effectivement, c'est hallucinant.
Et sans frais de déplacement bien entendu.

L'INSPE de Limoges a une bien piètre estime de lui-même et de ses étudiants, si c'est tout ce qu'il peut aligner c'est 37€ de l'heure pour un tel niveau d'expertise...

Ne même pas rémunérer au tarif CM un cours magistral de préparation à un concours, c'est se moquer gentiment du monde. Tu m'étonnes que les EC de Limoges n'auront pas voulu s'emparer de cette merveilleuse opportunité.

Si j'ai bien compris l'annonce, c'est 16h de cours comptant comme 20 HETD donc la moitié des heures sont au tarif CM.
Ce qui reste du gros n'importe quoi.

Moi j'adore cette partie "Les candidats doivent être de préférence enseignants dans le secondaire, éventuellement agrégés, doctorants ou docteurs en histoire moderne, de préférence sur un sujet voisin ou proche de la question au programme... ".
En gros on cherche quelqu'un d'ultra qualifié voire ultraqualifié sur cette question précise, donc l'équivalent d'un MCF hein, carrément, pour cette mirifique rémunération :lol:

Ça me fait penser à des fiches de postes d'ATER que j'ai vues il y a quelques mois : on cherchait un ATER, agrégé, docteur, avec de l'expérience d'enseignement, pour assurer des cours de préparation à l'agrégation (qui ne se préparent pas seuls!), et tout ça pour un salaire d'ATER évidemment. Bah désolée mais mon agrégation et moi, on préfère rester dans le secondaire avec un salaire d'agrégé.

Sans compter les heures passées à bâtir des CM... 16 heures d'enseignement équivalent au moins au triple en préparation si on s'y attèle sérieusement (et non pas en recrachant les manuels sur la question, pour citer du vécu. Il est vrai qu'à ce tarif-là ça ne mérite pas plus en termes d'investissement).

Honchamp a écrit:

Dhattura a écrit:Et toutes ces compétences demandées... pour 37euros/heure...🥴

Effectivement, c'est hallucinant.
Et sans frais de déplacement bien entendu.

Ça, c'est en cours de négociation, pour que l'INSPE s'aligne sur les pratiques de la Fac de Lettres qui rembourse 4 AR/semestre pour les non-Limousins (personnellement, j'ai droit au remboursement de 12AR comme tous les vacataires qui viennent de Creuse ou de Corrèze, contrairement aux vacataires de la Haute-Vienne qui n'y ont pas droit...)

Alors je ne sais pas vous, hein, mais moi quand je fais un cours en fac, dans le meilleur des cas, je touche 40 euros nets (50 bruts, moins tout le tremblement). Je ne suis pas surprise par la rémunération, du coup.

Par contre oui ben c'est la fac quoi : on cherche des gens pour faire le boulot, parce que du boulot y'en a, par contre, de là à leur donner un statut, y'a plus personne.

Chez nous c'est 41,41 € l'heure de vacation. Je croyais que c'était le prix standard de toutes les universités ?

41,41 c'est en brut, 37 c'est en net.

Shajar a écrit:Chez nous c'est 41,41 € l'heure de vacation. Je croyais que c'était le prix standard de toutes les universités ?

Moi je pensais naïvement que les 50 balles brutes qu'on me filait étaient le tarif standard

Merci Ruthven

Je suis rassuré de ne pas être le seul à halluciner par les exigences par rapport à la rémunération ! Pour 35 € net, je donne un cours particulier niveau Licence et/ou M. Certes, cela demande du travail de préparation mais cela reste un cours particulier !

Question naïve, pourquoi n'y a t'il pas un MCF ou un PRAG/PRCE pour assurer ce cours ?

Panta Rhei a écrit:Je suis rassuré de ne pas être le seul à halluciner par les exigences par rapport à la rémunération ! Pour 35 € net, je donne un cours particulier niveau Licence et/ou M. Certes, cela demande du travail de préparation mais cela reste un cours particulier !

Question naïve, pourquoi n'y a t'il pas un MCF ou un PRAG/PRCE pour assurer ce cours ?

Ben parce qu'il y a de plus en plus de besoins à la fac mais de moins en moins de postes. Donc forcément la fac se retrouve à colmater les trous en embauchant des vacataires.

Elaïna a écrit:

Panta Rhei a écrit:Je suis rassuré de ne pas être le seul à halluciner par les exigences par rapport à la rémunération ! Pour 35 € net, je donne un cours particulier niveau Licence et/ou M. Certes, cela demande du travail de préparation mais cela reste un cours particulier !

Question naïve, pourquoi n'y a t'il pas un MCF ou un PRAG/PRCE pour assurer ce cours ?

Ben parce qu'il y a de plus en plus de besoins à la fac mais de moins en moins de postes. Donc forcément la fac se retrouve à colmater les trous en embauchant des vacataires.

Merci Elaïna ! C'est dramatique, quand même. Car là, on ne parle pas d'un TD de L1, quand même ! Bon après, quand voit que le jury du CAPES est constitué d'une majorité de certifiés & d'agrégés... No comment.

Le ministère a fait une photographie des besoins au moment de la réforme Pécresse, mais depuis les universités touchent grosso modo la même enveloppe et sont responsables de leur masse salariale. Comme la pyramide des âges est actuellement défavorable et que la progression de carrière des titulaires n'est pas compensée (le fameux GVT : glissement vieillesse technicité), comme l'inflation n'est pas compensée, comme la facture énergétique augmente etc., la plupart des établissements se retrouvent dans le rouge. Ajoutons aussi la dérive administrative consécutive à la fusion à marche forcée d'établissements voulue par Pécresse et ses successeurs (il faut être gros pour apparaître dans les classements internationaux). On peut sauver quelques postes en trouvant des ressources propres (par exemple, en accueillant des étudiants chinois qui sont prêts à payer 6000€ de droits d'inscription au lieu de 400, ou en montant des partenariats avec des entreprises privées ou en recherchant des sponsors – chose un peu compliquée en Histoire moderne !). N'oublions pas non plus la divine surprise de Manuel Valls, qui avait ponctionné autoritairement 100 millions d'€, sans préavis, sur les réserves budgétaires des universités bien gérées, qui ont brutalement perdu toute marge de manœuvre. Donc on gèle les postes, on réduit l'offre d'enseignement, on joue sur la répartition CM/TD pour réduire les coûts, et on fonctionne à coups d'heures complémentaires et de vacations car c'est ce qui coûte le moins cher.

De façon générale en France, on trouve normal que 25 à 30% des cours à l'université soient assurés par des vacataires, parfois recrutés au petit bonheur la chance au dernier moment. On trouve normal de confier des cours d'agreg à un ATER – ou de demander ça comme service à des collègues d'autres établissements, en heures complémentaires à 42€. On trouve normal de bloquer le détachement d'ATER ou de doctorants en poste dans le secondaire, en se fichant pas mal de ce qui se passera lors de la rentrée universitaire. On trouve normal de proposer des postes LRU qui sont une arnaque totale (en gros, un poste de PRAG jetable, juste pour un an : tu prépares et assures 384h de cours nouveaux de niveau universitaire, et à la fin de l'année, merci et au revoir !). Tout cela serait naturellement inenvisageable en classes prépa. Mais bon, la fac…

Je faisais des cours de MEEF cette année, en remplacement que j'avais toujours dit provisoire, d'un collègue. Je ne les ferai pas l'an prochain, il n'y a pas pour l'instant personne pour les reprendre.
Explication simple: on est tous blindés d'heures complémentaires. À la rentrée 2021, il y a six enseignants-chercheurs de moins dans le département qu'à la rentrée 2015 quand je suis arrivée (mutation, départs à la retraite, décès), soit 1152hETD a minima -- l'équivalent d'un peu plus d'une année de cours de licence qui doit être absorbée par plus d'heures complémentaires et plus de contractuels, doctorants et vacataires.
Il faut voir le nombre de mails qu'on reçoit sur les listes de sociétés et d'associations d'anglicistes tous les jours depuis des semaines pour assurer des heures à tous les niveaux L et M, en demandant des qualifications de titulaires en poste depuis des années.
L'université coule dans l'indifférence générale, et ses personnels avec.

e-Wanderer a écrit:
De façon générale en France, on trouve normal que 25 à 30% des cours à l'université soient assurés par des vacataires, parfois recrutés au petit bonheur la chance au dernier moment. On trouve normal de confier des cours d'agreg à un ATER – ou de demander ça comme service à des collègues d'autres établissements, en heures complémentaires à 42€. On trouve normal de bloquer le détachement d'ATER ou de doctorants en poste dans le secondaire, en se fichant pas mal de ce qui se passera lors de la rentrée universitaire. On trouve normal de proposer des postes LRU qui sont une arnaque totale (en gros, un poste de PRAG jetable, juste pour un an : tu prépares et assures 384h de cours nouveaux de niveau universitaire, et à la fin de l'année, merci et au revoir !). Tout cela serait naturellement inenvisageable en classes prépa. Mais bon, la fac…

Entièrement d'accord avec toi sur le constat. Néanmoins en prépa de plus en plus de colles sont assurées par des colleurs vacataires (à qui on ne paye pas le déplacement non plus). Et je connais plein d'écoles du supérieur qui fonctionnent quasi uniquement avec des enseignants non titulaires, c'est même flagrant dans certaines écoles de commerce de deuxième ou troisième zone.

Dans certaines facs, les vacataires représentent près de 70% des enseignants (je crois que c'est notamment le cas à Caen si mes souvenirs sont bons).
En SHS, les doctorants et jeunes docteurs qui crèvent de faim sont suffisamment nombreux pour alimenter le système. C'est cynique, mais peu coûteux. Au bout d'une dizaine d'années de galère, certains heureux élus, qui ont enchaîné vacations et post-docs, parviennent à un poste de MCF ou à un poste CNRS. La majorité abandonne et est recrachée par le système vers le secondaire ou d'autres emplois.