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- roxanneOracle
Le constat est clair, en tout cas chez nous (lycée) les notes flambent, les moyennes explosent sauf encore un peu en Lettres et philo (et encore avec 10.5 en Générale je suis parmi les moyennes les plus basses de l'équipe, on est souvent à 11.5/12 même pour des classes qui selon les collègues eux-mêmes sont "pas terribles" "ne travaillent pas"). En langues, ça flambe depuis un moment déjà, et cette année le double effet réforme (il faut préserver sa matière pour qu'elle soit choisie) et demi-jauge (beaucoup de devoirs "maison") a fait remonter d'autres matières (des moyennes de classes à 15.5 en SES spé en Première !). Donc, on arrive à des moyennes générales de classe à plus de 13 . Un des effets pervers aussi c'est la difficulté des élèves à accepter une mauvaise note, ça négocie , ça demande du rattrapage, du bonus (que souvent ils obtiennent), ça se met dans des états impossibles au lieu d'encaisser et de se demander comment faire mieux. Eux-mêmes commencent à employer les termes de "bienveillance" et "indulgence" , et quand je leur demande si c'est bien de ne compter que sur la pitié qu'ils inspirent, ils ne comprennent pas. Ceci dit, je n'ai pas eu vraiment de retours sur ma notation, en tout cas pas directement. Mais je m'interroge sur le curseur, la valeur des notes (ex un élève de Première qui a 14 avec moi ce qui me classe au 6e rang et en anglais ce qui le classe au 18e rang..).
- trompettemarineMonarque
Chez nous, cela flambe aussi en lettres.
Quand on notait pour le bac, c'était l'évaluation positive qui prévalait : on essaie de voir que ce qui va, la bienveillance, toussa. Utiliser tout l'éventail des notes s'est traduit par des notes entre 9 et 20 et non plus entre 0 et 20.
Avec la réforme, ce sont toutes les notes de l'année qui sont concernées (on peut y ajouter la concurrence entre les disciplines, les différentes pressions, la résignation, la fatigue).
Je ne vois qu'un moyen : une réelle réflexion au niveau national sur l'évaluation au lycée : en français, ce pourrait être la prise en compte de la syntaxe, un nombre limité de de petites interrogations, prendre davantage en compte le contenu plutôt que la forme ou ce qui est appelé compétences. Cela devrait être réfléchi pour chaque discipline.
Mais je crains qu'on n'en prenne pas le chemin.
Au fur et à mesure des réformes, je ne sais plus évaluer.
Cela commence à revenir comme un boomerang sur les élèves avec parcoursup.
Quand on notait pour le bac, c'était l'évaluation positive qui prévalait : on essaie de voir que ce qui va, la bienveillance, toussa. Utiliser tout l'éventail des notes s'est traduit par des notes entre 9 et 20 et non plus entre 0 et 20.
Avec la réforme, ce sont toutes les notes de l'année qui sont concernées (on peut y ajouter la concurrence entre les disciplines, les différentes pressions, la résignation, la fatigue).
Je ne vois qu'un moyen : une réelle réflexion au niveau national sur l'évaluation au lycée : en français, ce pourrait être la prise en compte de la syntaxe, un nombre limité de de petites interrogations, prendre davantage en compte le contenu plutôt que la forme ou ce qui est appelé compétences. Cela devrait être réfléchi pour chaque discipline.
Mais je crains qu'on n'en prenne pas le chemin.
Au fur et à mesure des réformes, je ne sais plus évaluer.
Cela commence à revenir comme un boomerang sur les élèves avec parcoursup.
- HannibalHabitué du forum
Même impression, depuis quelques années. Ce qui peut signifier, au choix, que :
- dans certaines disciplines littéraires, les professeurs comme vous et moi sont clairement moins bons, et ne savent pas amener leurs élèves à la réussite.
- il serait grand temps d'évaluer par compétences, la place de ces misères étant sous un joli tapis coloré.
- les exigences relatives à la rédaction se raréfient vraiment.
- il est plus difficile de se faire croire qu'un travail médiocre est un assez bon travail dans une discipline comme la nôtre.
- lire, écrire et penser sont des privilèges réservés à une petite élite, que l'on continue absurdement d'exiger de la part de tous.
- dans certaines disciplines littéraires, les professeurs comme vous et moi sont clairement moins bons, et ne savent pas amener leurs élèves à la réussite.
- il serait grand temps d'évaluer par compétences, la place de ces misères étant sous un joli tapis coloré.
- les exigences relatives à la rédaction se raréfient vraiment.
- il est plus difficile de se faire croire qu'un travail médiocre est un assez bon travail dans une discipline comme la nôtre.
- lire, écrire et penser sont des privilèges réservés à une petite élite, que l'on continue absurdement d'exiger de la part de tous.
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"Quand la pierre tombe sur l'oeuf, malheur à l'oeuf.
Quand l'oeuf tombe sur la pierre, malheur à l'oeuf." (proverbe)
- ProtonExpert
Je pense qu'il faudrait arriver à leur faire comprendre que plus la moyenne est élevée plus cela décrédibilise leurs résultats dans le classement des dossiers.
Sur les bulletins de mes term il y a par exemple des moyennes d'espagnol à 17 ... des moyennes de philo à 15-16 !!!
Je ne sais pas si les collègues s'en rendront compte mais les élèves de niveau correct sont lésés par ces moyennes. Aucune mauvaise surprise pour les dossiers excellents chez nous.
Par contre, des résultats très décevants pour des élèves corrects qui auraient pu prétendre à certaines PCSI/PTSI (je parle des élèves que j'ai en spé maths et donc des filières scientifiques, difficile de me prononcer pour le reste).
Cette année j'ai eu aussi plusieurs élèves qui voulaient absolument un DM pour "remonter" leur moyenne ... j'ai tenu bon mais c'est bien pénible et cela n'ira pas en s'améliorant.
Sur les bulletins de mes term il y a par exemple des moyennes d'espagnol à 17 ... des moyennes de philo à 15-16 !!!
Je ne sais pas si les collègues s'en rendront compte mais les élèves de niveau correct sont lésés par ces moyennes. Aucune mauvaise surprise pour les dossiers excellents chez nous.
Par contre, des résultats très décevants pour des élèves corrects qui auraient pu prétendre à certaines PCSI/PTSI (je parle des élèves que j'ai en spé maths et donc des filières scientifiques, difficile de me prononcer pour le reste).
Cette année j'ai eu aussi plusieurs élèves qui voulaient absolument un DM pour "remonter" leur moyenne ... j'ai tenu bon mais c'est bien pénible et cela n'ira pas en s'améliorant.
- celitianSage
Dans un de nos BTS, on se retrouve avec des grilles pour évaluer par compétences pour des épreuves orales et écrites avec des dissertations (en LV c'est déjà le cas depuis longtemps).Hannibal a écrit:Même impression, depuis quelques années. Ce qui peut signifier, au choix, que :
- dans certaines disciplines littéraires, les professeurs comme vous et moi sont clairement moins bons, et ne savent pas amener leurs élèves à la réussite.
- il serait grand temps d'évaluer par compétences, la place de ces misères étant sous un joli tapis coloré.
- les exigences relatives à la rédaction se raréfient vraiment.
- il est plus difficile de se faire croire qu'un travail médiocre est un assez bon travail dans une discipline comme la nôtre.
- lire, écrire et penser sont des privilèges réservés à une petite élite, que l'on continue absurdement d'exiger de la part de tous.
Comme nous l'avions malheureusement prévu, augmentation importante des notes avec un niveau identique (surtout qu'il est impossible de noter en-dessous de 4-5/20).
Les IPR souhaiteraient que l'on utilise ces grilles toute l'année pour évaluer.
- Djedje_BzhNiveau 6
Cela me fait penser à une réflexion d'un IPR de mathématiques. L'année dernière, ce dernier nous a indiqué que les moyennes d'E3C (les seules à avoir eu lieu pour le moment ;o)) en mathématiques étaient faibles en comparaison des moyennes obtenues par les élèves dans les autres matières (Langues et Histoire-Géographie donc à l'époque). En conséquence, il fallait que nous réfléchissions à notre manière de noter...J'allais proposer que nous pouvions ajouter 7 points à tout le monde s'il le souhaitait pour les prochaines évaluations mais j'avais déjà tellement pris la parole que je me suis abstenu...
Mais je comprends que mettre 10 à un élève qui ne sait rien faire n'est plus vraiment un problème aujourd'hui. Une preuve supplémentaire peut en être donnée avec le Grand Oral où un candidat dont les "descripteurs" (je n'invente pas le mot...) se trouve dans "Insuffisant" DOIT avoir entre 9 et 10.
Bref, dans moins de 5 ans, peut être que tous nos élèves auront 20/20 et on s'en félicitera en se disant que nous n'avons que des génies...
Le bon côté des choses : une fois arrivée à 20, l'inflation s'arrêtera...peut-être...
Mais je comprends que mettre 10 à un élève qui ne sait rien faire n'est plus vraiment un problème aujourd'hui. Une preuve supplémentaire peut en être donnée avec le Grand Oral où un candidat dont les "descripteurs" (je n'invente pas le mot...) se trouve dans "Insuffisant" DOIT avoir entre 9 et 10.
Bref, dans moins de 5 ans, peut être que tous nos élèves auront 20/20 et on s'en félicitera en se disant que nous n'avons que des génies...
Le bon côté des choses : une fois arrivée à 20, l'inflation s'arrêtera...peut-être...
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Abusus non tollit usum
- CasparProphète
En langues vivantes nous sommes malheureusement un peu prisonniers de nos grilles de notation très généreuses et qui favorisent la communication plutôt que la correction de la langue (ce qui partait d'un bon sentiment: que les élèves osent parler une langue étrangère sans avoir peur de faire de fautes, ce que je fais en espagnol: je dois faire plein de fautes de conjugaison en particulier mais je communique, et en toit cas on me comprend à peu près). C'est la douche froide quand ils découvrent la partie grammaire du Cambridge Certificate et autres TOEFL ou TOEIC où la partie qu'on appelait autrefois "compétence linguistique" a une importance certaine: panique à bord, il y a des règles de grammaire à connaître et respecter.
Avec un petit niveau B1 (donc fin de collège/début de lycée) un élève peut facilement avoir 12 ou 13: ils le savent, ou en tout cas ils s'en rendent compte inconsciemment, et certains stagnent, sachant que ça leur assure une moyenne correcte. C'est encore pire en LVB. Les nouvelles grilles comportent des formulations très ronflantes mais qui aboutissent au même résultat qu'avant ("et si vous hésitez, vous passez au niveau supérieur" dixit l'IPR) avec l'avantage quand même que pour chaque niveau du CECRL (A1, A2, B1 etc) nous avons un éventail de '"points score" qui permet d'atténuer un peu l'effet "bienveillance".
Avec un petit niveau B1 (donc fin de collège/début de lycée) un élève peut facilement avoir 12 ou 13: ils le savent, ou en tout cas ils s'en rendent compte inconsciemment, et certains stagnent, sachant que ça leur assure une moyenne correcte. C'est encore pire en LVB. Les nouvelles grilles comportent des formulations très ronflantes mais qui aboutissent au même résultat qu'avant ("et si vous hésitez, vous passez au niveau supérieur" dixit l'IPR) avec l'avantage quand même que pour chaque niveau du CECRL (A1, A2, B1 etc) nous avons un éventail de '"points score" qui permet d'atténuer un peu l'effet "bienveillance".
- CleroliDoyen
Ce que tu écris me montre qu'il s'agit à la fois d'un effet pervers de la réforme (pression des élèves et des familles, incitations aux bonnes notes pour "garder" nos effectifs, etc), des conditions de travail particulières que nous connaissons mais aussi d'un effet prof. Chez moi, clairement, nous avons une notation "stricte" en SES contrairement à l'HGGSP (tu vois des 15/20 de moyenne en 1re et Tale là où les mêmes élèves ont péniblement 12 en SES, l'écart s'expliquant par des exposés et des DM qui tirent la moyenne de ces élèves vers le haut).roxanne a écrit:Le constat est clair, en tout cas chez nous (lycée) les notes flambent, les moyennes explosent sauf encore un peu en Lettres et philo (et encore avec 10.5 en Générale je suis parmi les moyennes les plus basses de l'équipe, on est souvent à 11.5/12 même pour des classes qui selon les collègues eux-mêmes sont "pas terribles" "ne travaillent pas"). En langues, ça flambe depuis un moment déjà, et cette année le double effet réforme (il faut préserver sa matière pour qu'elle soit choisie) et demi-jauge (beaucoup de devoirs "maison") a fait remonter d'autres matières (des moyennes de classes à 15.5 en SES spé en Première !). Donc, on arrive à des moyennes générales de classe à plus de 13 . Un des effets pervers aussi c'est la difficulté des élèves à accepter une mauvaise note, ça négocie , ça demande du rattrapage, du bonus (que souvent ils obtiennent), ça se met dans des états impossibles au lieu d'encaisser et de se demander comment faire mieux. Eux-mêmes commencent à employer les termes de "bienveillance" et "indulgence" , et quand je leur demande si c'est bien de ne compter que sur la pitié qu'ils inspirent, ils ne comprennent pas. Ceci dit, je n'ai pas eu vraiment de retours sur ma notation, en tout cas pas directement. Mais je m'interroge sur le curseur, la valeur des notes (ex un élève de Première qui a 14 avec moi ce qui me classe au 6e rang et en anglais ce qui le classe au 18e rang..).
Je ne sais pas où nous allons mais je plains le supérieur qui va continuer de devoir accueillir des élèves de plus en plus fragiles et certains d'être de "bons" élèves.
+1trompettemarine a écrit:
Cela commence à revenir comme un boomerang sur les élèves avec parcoursup.
- numéro6Niveau 6
Cleroli a écrit:
Ce que tu écris me montre qu'il s'agit à la fois d'un effet pervers de la réforme (pression des élèves et des familles, incitations aux bonnes notes pour "garder" nos effectifs, etc), des conditions de travail particulières que nous connaissons mais aussi d'un effet prof. Chez moi, clairement, nous avons une notation "stricte" en SES contrairement à l'HGGSP (tu vois des 15/20 de moyenne en 1re et Tale là où les mêmes élèves ont péniblement 12 en SES, l'écart s'expliquant par des exposés et des DM qui tirent la moyenne de ces élèves vers le haut).
Je ne sais pas où nous allons mais je plains le supérieur qui va continuer de devoir accueillir des élèves de plus en plus fragiles et certains d'être de "bons" élèves.
Chez nous, c'est l'inverse, donc ça confirme l'effet-prof. L'équipe d'HGGSP a tendance à noter plus dur qu'en spé SES. Résultat : les élèves nous fuient, 4 groupes de spé en première, 2 seulement en terminale. Les effets pervers de la mise en concurrence des spécialités et de l'abandon d'une des 3 spécialités en fin de première se font sentir. Le calcul des élèves est simple et relève d'une logique économique : je vais là où j'aurai les meilleures notes avec le moins de travail possible. Et après tout, comment leur en vouloir : qu'aurions-nous fait à leur place dans un tel système?
- CasparProphète
Il y aussi des "cultures d'établissement" qui s'installent forcément: si tous les collègues d'une discipline notent plutôt sec ou au contraire plutôt, il y a de grandes chances qu'on s'adapte, même inconsciemment. Mettre de bonnes notes c'est aussi l'assurance d'avoir la paix avec les élèves et les parents, et encore plus maintenant avec le contrôle continu bien sûr, ça joue aussi forcément.
- tAoKHabitué du forum
Entendu hier en salle des profs : "les élèves ne bossent pas, mais ils ont des bonnes notes, et ils l'ont bien compris".
- FeynNiveau 7
Caspar a écrit:Il y aussi des "cultures d'établissement" qui s'installent forcément: si tous les collègues d'une discipline notent plutôt sec ou au contraire plutôt, il y a de grandes chances qu'on s'adapte, même inconsciemment. Mettre de bonnes notes c'est aussi l'assurance d'avoir la paix avec les élèves et les parents, et encore plus maintenant avec le contrôle continu bien sûr, ça joue aussi forcément.
Pas tant que ça en fait : ici, je note les élèves suivant leur niveau comparé au niveau prévu par le BO : 7 de moyenne en seconde, et je n'ai eu aucun retour. Par contre, des collègues qui notent très large ont eux, des soucis comme on peut tous en avoir chaque année avec des parents qui râlent, contestent... À choisir, je préfère le subir et rester fidèle à mes convictions (ne pas mentir aux élèves sur leur niveau).
"Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre." : phrase qui reflète bien ceux qui croient éviter les problèmes en soutenant une notation qui n'a plus de sens.
- Ajonc35Sage
De plus en plus d'élèves ne doutent de rien. Cette année, un élève de bac pro demande une classe préparatoire dans le meilleur lycée du coin. Et je passe pas tous ceux qui demandent la faculté encouragés parfois par quelques rares collègues ( je me demande s'ils ne touchent pas une commission. Non! Je blague). Quand J'explique, et je ne suis pas la seule, que ces élèves ne sont pas autonomes, ne savent pas rédiger plus de 20 lignes et souvent moins, etc... ils me rient au nez.Cleroli a écrit:Ce que tu écris me montre qu'il s'agit à la fois d'un effet pervers de la réforme (pression des élèves et des familles, incitations aux bonnes notes pour "garder" nos effectifs, etc), des conditions de travail particulières que nous connaissons mais aussi d'un effet prof. Chez moi, clairement, nous avons une notation "stricte" en SES contrairement à l'HGGSP (tu vois des 15/20 de moyenne en 1re et Tale là où les mêmes élèves ont péniblement 12 en SES, l'écart s'expliquant par des exposés et des DM qui tirent la moyenne de ces élèves vers le haut).roxanne a écrit:Le constat est clair, en tout cas chez nous (lycée) les notes flambent, les moyennes explosent sauf encore un peu en Lettres et philo (et encore avec 10.5 en Générale je suis parmi les moyennes les plus basses de l'équipe, on est souvent à 11.5/12 même pour des classes qui selon les collègues eux-mêmes sont "pas terribles" "ne travaillent pas"). En langues, ça flambe depuis un moment déjà, et cette année le double effet réforme (il faut préserver sa matière pour qu'elle soit choisie) et demi-jauge (beaucoup de devoirs "maison") a fait remonter d'autres matières (des moyennes de classes à 15.5 en SES spé en Première !). Donc, on arrive à des moyennes générales de classe à plus de 13 . Un des effets pervers aussi c'est la difficulté des élèves à accepter une mauvaise note, ça négocie , ça demande du rattrapage, du bonus (que souvent ils obtiennent), ça se met dans des états impossibles au lieu d'encaisser et de se demander comment faire mieux. Eux-mêmes commencent à employer les termes de "bienveillance" et "indulgence" , et quand je leur demande si c'est bien de ne compter que sur la pitié qu'ils inspirent, ils ne comprennent pas. Ceci dit, je n'ai pas eu vraiment de retours sur ma notation, en tout cas pas directement. Mais je m'interroge sur le curseur, la valeur des notes (ex un élève de Première qui a 14 avec moi ce qui me classe au 6e rang et en anglais ce qui le classe au 18e rang..).
Je ne sais pas où nous allons mais je plains le supérieur qui va continuer de devoir accueillir des élèves de plus en plus fragiles et certains d'être de "bons" élèves.+1trompettemarine a écrit:
Cela commence à revenir comme un boomerang sur les élèves avec parcoursup.
- uneodysséeNeoprof expérimenté
Et ainsi, les élèves fuient HLP où la moyenne de philo était très basse les deux premiers trimestres (et la littérature à 11 environ), non pas parce que ça ne les intéresse pas, mais, de leur propre aveu, parce qu'ils (ou plutôt elles d'ailleurs) ne voulaient pas «prendre des cartouches toute l'année en philo».
Parcoursup nous a refusé deux très bons élèves qui avaient 17 dans la spécialité concernée. Clairement, nous sommes déconsidérés…
Parcoursup nous a refusé deux très bons élèves qui avaient 17 dans la spécialité concernée. Clairement, nous sommes déconsidérés…
- CasparProphète
Feyn a écrit:Caspar a écrit:Il y aussi des "cultures d'établissement" qui s'installent forcément: si tous les collègues d'une discipline notent plutôt sec ou au contraire plutôt, il y a de grandes chances qu'on s'adapte, même inconsciemment. Mettre de bonnes notes c'est aussi l'assurance d'avoir la paix avec les élèves et les parents, et encore plus maintenant avec le contrôle continu bien sûr, ça joue aussi forcément.
Pas tant que ça en fait : ici, je note les élèves suivant leur niveau comparé au niveau prévu par le BO : 7 de moyenne en seconde, et je n'ai eu aucun retour. Par contre, des collègues qui notent très large ont eux, des soucis comme on peut tous en avoir chaque année avec des parents qui râlent, contestent... À choisir, je préfère le subir et rester fidèle à mes convictions (ne pas mentir aux élèves sur leur niveau).
"Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre." : phrase qui reflète bien ceux qui croient éviter les problèmes en soutenant une notation qui n'a plus de sens.
Oui bien sûr, ce que j'ai dit est à nuancer mais on s'expose souvent plus à des remarques ou des critiques si on note "sec", que ce soit de la part des parents ou même de la direction qui nous a demandé d'harmoniser nos notations (vers le haut évidemment).
- kaktus65Niveau 10
La réforme a clairement poussé les notes vers le haut mais les collègues du supérieur ne sont pas dupes.
Je suis en spécialité NSI en première et je termine à 16 de moyenne après avoir commencé 12 en début d’année. Pourquoi ? Non pas que je suis un cador de l’informatique mais cela est dû à deux choses :
- au moins 25% de l’horaire est consacré à des projets en petit groupe (type petits logiciels par exemple) où les résultats sont toujours excellents : TOUS les groupes ont réussi, tout fonctionne très bien, impossible de mettre en dessous de 18 (code peu lisible, peu commenté, heureusement que j’avais mis quelques points dans le barème ). Les élèves ont vraiment apprécié, d’autant qu’ils avaient une certaine marge de manœuvre.
- l’épreuve finale (pour ceux qui stoppent NSI) est un QCM. Or, à force d’en faire, les élèves ont bien saisi le type de questions posées (toujours les mêmes malgré plus de 150 sujets disponibles). Moralité, épreuve de type bac, 15 de moyenne et sans rien réviser (de l’aveu même des élèves ).
Difficile de faire autrement, on doit évaluer des activités de groupe et proposer des évaluations type « bac » ce que j’ai systématiquement fait cette année.
NB : je m’attends à un carton plein pour la spécialité l’année prochaine, 15 élèves cette année, à coup sûr plus de 25 l’année prochaine ...
Je suis en spécialité NSI en première et je termine à 16 de moyenne après avoir commencé 12 en début d’année. Pourquoi ? Non pas que je suis un cador de l’informatique mais cela est dû à deux choses :
- au moins 25% de l’horaire est consacré à des projets en petit groupe (type petits logiciels par exemple) où les résultats sont toujours excellents : TOUS les groupes ont réussi, tout fonctionne très bien, impossible de mettre en dessous de 18 (code peu lisible, peu commenté, heureusement que j’avais mis quelques points dans le barème ). Les élèves ont vraiment apprécié, d’autant qu’ils avaient une certaine marge de manœuvre.
- l’épreuve finale (pour ceux qui stoppent NSI) est un QCM. Or, à force d’en faire, les élèves ont bien saisi le type de questions posées (toujours les mêmes malgré plus de 150 sujets disponibles). Moralité, épreuve de type bac, 15 de moyenne et sans rien réviser (de l’aveu même des élèves ).
Difficile de faire autrement, on doit évaluer des activités de groupe et proposer des évaluations type « bac » ce que j’ai systématiquement fait cette année.
NB : je m’attends à un carton plein pour la spécialité l’année prochaine, 15 élèves cette année, à coup sûr plus de 25 l’année prochaine ...
- Une passanteEsprit éclairé
Je partage pleinement ce triste constat d'inflation des notes...
En revanche, je me demande si en terminale, il faut avoir le même regard critique. J'ai un petit groupe de HLP, à faible effectif, les meilleurs / plus intéressés seulement ont gardé la spé, et ils sont donc tous d'un bon niveau, je n'ai jamais eu de moyenne aussi élevée mais sans avoir surnoté, ils sont seulement très bons !
En revanche, je me demande si en terminale, il faut avoir le même regard critique. J'ai un petit groupe de HLP, à faible effectif, les meilleurs / plus intéressés seulement ont gardé la spé, et ils sont donc tous d'un bon niveau, je n'ai jamais eu de moyenne aussi élevée mais sans avoir surnoté, ils sont seulement très bons !
- Clecle78Bon génie
Chez nous aussi les moyennes hgsp sont très élevées. Je trouve ça étonnant connaissant leur niveau en hlp. Et pourtant je ne note pas si sec et la collègue non plus. C'est terrible cette mise en concurrence.
- henrietteMédiateur
Alors attention : ma fille est dans un groupe de maths expertes avec ce genre de profils, que des élèves passionnés et tous d'un niveau excellent, la crème de la crème en somme. Résultat des courses, sur le retour officiel que nous avons eu d'une prépa parisienne qui l'a refusée malgré un excellent dossier figure noir sur blanc le problème de crédibilité de la moyenne de classe de maths expertes.Une passante a écrit:Je partage pleinement ce triste constat d'inflation des notes...
En revanche, je me demande si en terminale, il faut avoir le même regard critique. J'ai un petit groupe de HLP, à faible effectif, les meilleurs / plus intéressés seulement ont gardé la spé, et ils sont donc tous d'un bon niveau, je n'ai jamais eu de moyenne aussi élevée mais sans avoir surnoté, ils sont seulement très bons !
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- LaverdureEmpereur
Je comprends henriette (et le problème s'est aussi posé chez nous) mais je suis de l'avis de @Une passante : les collègues de la prépa pourraient réaliser qu'il y a un biais qui vient du fait que les élèves qui choisissent l'option maths expertes sont probablement plus fréquemment des bons voire très bons élèves ce qui rejaillit nécessairement (et par construction) sur la moyenne globale de la classe ou du groupe. Il faudrait peut-être changer ou compléter l'indicateur.
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- henrietteMédiateur
En tout cas, force est de constater que les collègues de prépa ne l'ont pas réalisé cette année... :/Laverdure a écrit:Je comprends henriette (et le problème s'est aussi posé chez nous) mais je suis de l'avis de @Une passante : les collègues de la prépa pourraient réaliser qu'il y a un biais qui vient du fait que les élèves qui choisissent l'option maths expertes sont probablement plus fréquemment des bons voire très bons élèves ce qui rejaillit nécessairement (et par construction) sur la moyenne globale de la classe ou du groupe. Il faudrait peut-être changer ou compléter l'indicateur.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- LaverdureEmpereur
Et je comprends tout à fait l'amertume des élèves comme ta fille (j'en ai un qui a été refusé dans tous ces voeux sélectifs malgré un très bon niveau et objectivement au-dessus de celui de ses camarades. Je me sens très mal quand je constate que les bons ou très bons cette année ont des résultats Parcoursup qui sont ceux des moyens ou moins des années précédentes, ce renversement de situation est difficilement acceptable).
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- ElyasEsprit sacré
Plusieurs analystes estiment que l'école française trie les élèves afin d'assurer aux enfants des élites d'avoir les meilleurs places et que la méritocratie est une vaste blague mythologique. Les dernières réformes semblent avoir finalisé et pérennisé ce projet.
- CasparProphète
Elyas a écrit:Plusieurs analystes estiment que l'école française trie les élèves afin d'assurer aux enfants des élites d'avoir les meilleurs places et que la méritocratie est une vaste blague mythologique. Les dernières réformes semblent avoir finalisé et pérennisé ce projet.
Au moins en Allemagne on trie franchement, et à un âge assez jeune avec le système à trois vitesses: Gymnasium, Realschule et Hauptschule (je crois savoir qu'il y a tout de même des passerelles entre les systèmes). Système qui peut être discutable mais qui est au moins clair par rapport à notre hypocrisie généralisée.
- ElyasEsprit sacré
Caspar a écrit:Elyas a écrit:Plusieurs analystes estiment que l'école française trie les élèves afin d'assurer aux enfants des élites d'avoir les meilleurs places et que la méritocratie est une vaste blague mythologique. Les dernières réformes semblent avoir finalisé et pérennisé ce projet.
Au moins en Allemagne on trie franchement, et à un âge assez jeune avec le système à trois vitesses: Gymnasium, Realschule et Hauptschule (je crois savoir qu'il y a tout de même des passerelles entre les systèmes). Système qui peut être discutable mais qui est au moins clair par rapport à notre hypocrisie généralisée.
Il était évident que pas mal de groupes de spé auraient de bonnes moyennes parce que pris par des élèves passionnés et bons. Le fait qu'on considère ces moyennes comme farfelues relève de la guignolerie intellectuelle. Cependant, il est assez dingue qu'on reproche de bonnes moyennes à de bonnes classes pour avoir de bonnes orientations.
Cela me permet de comprendre pourquoi je reste tranquillement au collège, avec surtout des petites classes. L'orientation est une telle supercherie en France que c'en devient criminel.
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- Notation administrative : les stagiaires peuvent-ils être notés "TB" aux trois critères ?
- (panique du soir): qui utilise notes.ecoledirecte pour ses notes?
- Tableau de répartition des notes pour le bac - que fait-on quand on a des notes en ,5?
- Peter Gumbel : "38 élèves ont obtenu 20 sur 20 au bac, soit 0,0058%. En Angleterre c’est 8% ! La moyenne fixée à 10/20 implique que la moitié de l'éventail des notes sont des notes d’échec."
- Comparaison notes Capes / notes agrégation
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