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- trompettemarineMonarque
A Tuin a écrit:mistinguette a écrit:Je regardais homeland hier, l'héroïne est plus capable de rien et se trouve un petit job car son état necessite une vie sans stress avec une routine, on sent le job de raté en attendant qqch chose : elle devient prof. C'est le cas de nombreuses séries où prof est toujours présenté comme la solution du raté en transition. On insiste aussi beaucoup sur le faible salaire qui ne permet pas une vie décente. Je pense qu'on y va tout droit.
Dans quelle saison Carrie devient prof ? Ça m'aurait échappé ? Je n'ai pas du tout ce souvenir. A un moment elle se lance dans des trucs de formation humanitaire et rencontre un type louche par ce biais il me semble, mais ça semble plutôt côté comme truc. On n'est pas dans l'idée de déclassement que tu évoques, l'objectif dans la série c'est de montrer que c'est une fille incapable de se supporter dans une vie "comme tout le monde", qu'elle ne peut être bien que dans une vie trépidante où elle mène double jeu d'équilibre en permanence parce qu'elle a besoin de faire des liens entre les choses.
Je ne sais plus, je crois que c'est après qu'elle a été internée en psychiatrie. Mais, elle a bien été professeur (quelques minutes dans la série, avant d'aller sauver le monde).
- CathEnchanteur
Tu as entièrement raison.Lefteris a écrit:Pour le ministère, il n'y a pas de "crise". Il y a la communication grand public, où l'on fait croire au gens que tout va bien, et quand vraiment on ne peut pas, on fait croire qu'on se préoccupe de trouver une solution, mais tout ça est parfaitement voulu, organisé. Le gouvernement précédent par exemple savait très bien qu'il ne remettraient pas 60 000 enseignants devant les élèves, après le passage calamiteux de Châtel (et Blanquer, déjà). Ils ont donc menti, fait des contorsions, parlé "d'heures postes", pondu la réforme du collège pour baisser le nombre d'heures/élève ainsi que les heures/enseignant pour leur coller une classe de plus.
"Ils" savent tous très bien ce qu'ils font et écraser les enseignants est une manière de dégraisser, de baisser les coûts de deux manières : en recrutant au rabais des titulaires (avec le MEEF qui ne vaut rien et un Capes ressemblant de plus en plus à un entretien d'embauche) qui s'écraseront quand on durcira leur statut, leurs conditions de travail, qu'on augmentera leur horaire, en jouant sur la variable d'ajustement des contractuels, qui frôlent désormais les 15 % et sont. Il sera difficile d'en trouver ? Ils ne resteront pas ? Ce n'est pas un problème, avec le chômage, il y aura des rotations, et on fera avec, ou non. Tant pis, on trouvera des palliatifs, des remplacements obligatoires pour assurer de la garderie plus que les cours.
Et de toute manière, comme chacun sait, les décisions prises ont des effets plusieurs années après, et retombent sur le ministère suivant, qui accuse les prédécesseurs tout en pondant de nouvelles mesures néfastes, et ainsi de suite. Il n'y aura aucune revalorisation, tout le monde l'a bien compris je pense, et celle qui est annoncée, ridicule, est un double message une fois de plus : pour le grand public c'est : "on soigne nos enseignants" et pour les enseignants "vous n'aurez rien d'autre, circulez". En attendant d'assassiner définitivement le métier avec la réforme des retraites.
Ca sera vraiment le petit boulot qu'on fait faute de mieux, en attendant autre chose. Comme le disait un ministre au début du quinquennat, "on ne sera plus enseignant toute sa vie". Un job, pas un métier. En Australie, où un très proche parent a exercé il y a peu, c'est comme ça. On passe de serveur à prof, de prof à pompiste. Les bons étudiants ne visent pas ce métier, où peu ont plus de cinq ans d'ancienneté. Un enseignant gagne moins qu'une assistante maternelle.
Et ne pas y croire est faire preuve de naïveté ou de bêtise.
- LefterisEsprit sacré
Parlons de naïveté hein...L'argument de SDP "mais ça marchera pas, c'est pas possible" est vraiment le dernier à employer . Les ministres s'en fichent, ils suivent la ligne technocratique qui leur est dictée, ne mettant que leur "patte" sur des détails mais ils cognent, ils détruisent selon des politiques déjà lancées, souvent supra nationales, trouvant leur source dans des injonctions d'officines liées aux grands intérêts financiers et mondialisés (OCDE par exemple), et pour le reste jouent leur destin personnel. Ca leur sert de tremplin. Un des pires fléaux de l'EN, Chatel -alias le Marchand de Shampoing pour les enseignants- dirige maintenant un réseau d'écoles à l'étranger, qui brasse des sommes colossales, le réseau Odyssey. Son ancienne âme damnée est aujourd'hui ministre, sans doute avant autre chose, Peillon pantoufle après avoir lancé l'acte II de la territorialisation dont ont fait les frais le primaire et le LP; il a laissé signer le coup de couteau dans les statuts à soin successeur, qui n'a jamais fait une rentrée et pantoufle au même endroit aux frais de la princesse ; NVB a trouvé plein de petits jobs bien juteux après son oeuvre si brillante.Cath a écrit:
Tu as entièrement raison.
Et ne pas y croire est faire preuve de naïveté ou de bêtise.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- LeclochardEmpereur
Quelles sont les prochaines étapes ?
Nouveau statut pour les prochains impétrants ? réforme des retraites ? recrutement local ? montée massive des contractuels ? troisième heure supplémentaire imposable ?...
Nouveau statut pour les prochains impétrants ? réforme des retraites ? recrutement local ? montée massive des contractuels ? troisième heure supplémentaire imposable ?...
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- BoubouleDoyen
Lefteris a écrit:Parlons de naïveté hein...L'argument de SDP "mais ça marchera pas, c'est pas possible" est vraiment le dernier à employer . Les ministres s'en fichent, ils suivent la ligne technocratique qui leur est dictée, ne mettant que leur "patte" sur des détails mais ils cognent, ils détruisent selon des politiques déjà lancées, souvent supra nationales, trouvant leur source dans des injonctions d'officines liées aux grands intérêts financiers et mondialisés (OCDE par exemple), et pour le reste jouent leur destin personnel. Ca leur sert de tremplin. Un des pires fléaux de l'EN, Chatel -alias le Marchand de Shampoing pour les enseignants- dirige maintenant un réseau d'écoles à l'étranger, qui brasse des sommes colossales, le réseau Odyssey. Son ancienne âme damnée est aujourd'hui ministre, sans doute avant autre chose, Peillon pantoufle après avoir lancé l'acte II de la territorialisation dont ont fait les frais le primaire et le LP; il a laissé signer le coup de couteau dans les statuts à soin successeur, qui n'a jamais fait une rentrée et pantoufle au même endroit aux frais de la princesse ; NVB a trouvé plein de petits jobs bien juteux après son oeuvre si brillante.Cath a écrit:
Tu as entièrement raison.
Et ne pas y croire est faire preuve de naïveté ou de bêtise.
Cela me rappelle Luc Ferry recevant des représentants des syndicats sur une réforme. Au bout de deux minutes, à son bras droit :
"Bon, j'y comprends rien, tiens, prends ma place et explique-leur ce qu'on veut."
- gauvain31Empereur
Leclochard a écrit:Quelles sont les prochaines étapes ?
Nouveau statut pour les prochains impétrants ? réforme des retraites ? recrutement local ? montée massive des contractuels ? troisième heure supplémentaire imposable ?...
Tu peux enlever les points d'interrogation. En précisant : presser comme des citrons ceux qui resteront pour combler les manques. Jusqu'à la cassure. La paupérisation volontaire (et l’image dégradante qui en découle) n'est là que pour décourager les candidats. Donc moins de titulaires... Quand les effectifs enseignants seront majoritairement constitués de contractuels, ce sera définitivement terminé du métier enseignant tel qu'on l'a connu à nos débuts. Le processus est en marche et à moins d'une volonté politique très forte, il n'y aura pas de retour en arrière. Les dégradations liées au statuts se poursuivront évidemment. En France on n'humilie jamais assez ses enseignants. C'est d'ailleurs probablement le seul pays au monde qui maltraite autant ses enseignants.
Dans les faits, ce n'est plus un métier de cadre, mais un métier d'employé (avec la paye catégorie B qui va avec)
- IlonaHabitué du forum
gauvain31 a écrit: En France on n'humilie jamais assez ses enseignants.
Jolie formule, je la ressortirai à l occasion.
- Not a PandaHabitué du forum
gauvain31 a écrit:Leclochard a écrit:Quelles sont les prochaines étapes ?
Nouveau statut pour les prochains impétrants ? réforme des retraites ? recrutement local ? montée massive des contractuels ? troisième heure supplémentaire imposable ?...
Tu peux enlever les points d'interrogation. En précisant : presser comme des citrons ceux qui resteront pour combler les manques. Jusqu'à la cassure. La paupérisation volontaire (et l’image dégradante qui en découle) n'est là que pour décourager les candidats. Donc moins de titulaires... Quand les effectifs enseignants seront majoritairement constitués de contractuels, ce sera définitivement terminé du métier enseignant tel qu'on l'a connu à nos débuts. Le processus est en marche et à moins d'une volonté politique très forte, il n'y aura pas de retour en arrière. Les dégradations liées au statuts se poursuivront évidemment. En France on n'humilie jamais assez ses enseignants. C'est d'ailleurs probablement le seul pays au monde qui maltraite autant ses enseignants.
Dans les faits, ce n'est plus un métier de cadre, mais un métier d'employé (avec la paye catégorie B qui va avec)
Puisqu'on parle d'humiliation, et pour compléter la liste de Leclochard, je mets une pièce sur l'évaluation des professeurs (et des établissements). Le rythme d'avancement unique avec 3 ou 4 inspections dans la carrières, aux enjeux négligeables si on fait une croix sur la Classe Exceptionnelle et le petit avancement que peut donner l'inspection, ça ne peut pas durer.
Je me souviens avoir beaucoup lu ici (avant le PPCR) à propos de la réforme du collège de NVB, l'attaque contre la liberté pédagogique et l'inspection comme moyen de contrôler si l'enseignant applique bien les consignes. Quelqu'un avait même fait une comparaison entre deux carrières : Grands choix à chaque inspection versus Ancienneté. J'ai toujours trouvé ça étonnant que le PPCR prive l'institution d'un de ses moyens de pression. Ca ne pouvait pas durer, on en a un aperçu dans le Café pédagogique. C'est aussi, de mémoire, ce qui ressort de CAP2022 et du Grenelle : la rémunération au mérite pour récompenser celui qui rentre dans le rang et pour pénaliser l'autre, dont le salaire n'augmentera pas et dont le pouvoir d'achat continuera de baisser.
Certains vont s'en vouloir de ne pas avoir rejoins les différentes mobilisations de ces dernières années (je pense au bac2019 en particulier) par peur d'être mal vu de l'institution. La fenêtre va se refermer.
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2021/04/08042021Article637534629469578290.aspx#.YJ4wiMUbg3A.twitter
La campagne d’évaluation des établissements a été lancée à la rentrée 2020. Face à la crise sanitaire, le projet cher au ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer a dû être revu à la baisse avec 12 % des établissements concernés, des collèges dans leur très grande majorité, au lieu des 20 % prévus. A mi parcours, le bilan du nouveau Conseil d’évaluation de l’École est sans surprise encourageant. Les remontées de terrain, elles, sont plus mitigées, avec des équipes fatiguées par les protocoles sanitaires à répétition, ne comprenant pas bien les objectifs, manquant de temps ou tout simplement méfiantes. L’année sera décisive pour l’avenir du projet, au coeur de « la culture de l’évaluation » que le ministre veut insuffler à l’école française.
Il faut « une évaluation réelle des écoles, des collèges et des lycées, une évaluation non dramatisée qui devra être un levier de réussite pour le système éducatif », affirmait Jean-Michel Blanquer lors du vote du projet de loi Pour une école de la confiance en février 2019. Sans attendre, la campagne a donc démarré à la rentrée 2020, en pleine crise sanitaire. Pourquoi ne pas avoir attendu ? La raison est largement politique : il était risqué de lancer une réforme aussi sensible l’année de la présidentielle. Et le ministre entend bien l’inscrire dans le quinquennat.
[...]
Concrètement, la démarche se décline en trois temps. Une première phase est consacrée à l’auto-évaluation par tous les acteurs - les personnels, les élèves, les parents .... La seconde phase est une évaluation externe, réalisée essentiellement par des chefs d’établissement et des inspecteurs. Enfin lors de la troisième phase, la démarche doit déboucher sur un projet d’établissement, présenté comme particulièrement solide en raison de l’échange qu’il y aura eu entre les acteurs qui s’auto-évaluent et les évaluateurs externes.
Le processus affiche trois objectifs : « faire mieux réussir tous les élèves », « améliorer le bien-être dans l’établissement », enfin « renforcer la dimension collective et le sentiment d’appartenance ».
- mistinguetteFidèle du forum
minute fiction on : oui saison 2, épisode 1 ou 2mais ça dure pas....minute fiction offtrompettemarine a écrit:[
Je ne sais plus, je crois que c'est après qu'elle a été internée en psychiatrie. Mais, elle a bien été professeur (quelques minutes dans la série, avant d'aller sauver le monde).
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.'..Texte sur les l'oies' commentaires du prof hg que j’adorais sur ma copie de 6e : loi/ l'oie Vous en êtes une!. J'ai évolué depuis mais mon complexe orthographique m'accompagnera toujours. Il semble qu'aujourd’hui on parle de dyslexie pour l'étourdie éternelle que j'étais...alors si c'est la science des ânes, merci de pas charger la mule.
- JacqGuide spirituel
Lefteris a écrit: [...] On passe de serveur à prof, de prof à pompiste. Les bons étudiants ne visent pas ce métier, où peu ont plus de cinq ans d'ancienneté. Un enseignant gagne moins qu'une assistante maternelle.
Avec des collègues du public nous sommes allés faire passer les oraux de CAP dans un centre privé de formation en alternance. Nous avons mangé à la cantine. Nous avons été frappés par l'âge des formateurs. Très peu dépassaient les 40 ans. Avec les conditions de travail et de rémunération, on y fait un petit temps et puis on trouve mieux. Le rêve à atteindre pour les fonctionnaires du MEN.
- LefterisEsprit sacré
C'est ça, et la suite va être terrible, atroce même sans exagérer, après CAP 2022. Le noeud coulant va encore se resserrer. Seul bémol à tes propos : il n'y a pas que la France. Mais vu les valeurs théoriquement véhiculées par la France, son rôle de pionnier dans l'idée de l'école émancipatrice, c'est encore plus impardonnable.gauvain31 a écrit:Leclochard a écrit:Quelles sont les prochaines étapes ?
Nouveau statut pour les prochains impétrants ? réforme des retraites ? recrutement local ? montée massive des contractuels ? troisième heure supplémentaire imposable ?...
Tu peux enlever les points d'interrogation. En précisant : presser comme des citrons ceux qui resteront pour combler les manques. Jusqu'à la cassure. La paupérisation volontaire (et l’image dégradante qui en découle) n'est là que pour décourager les candidats. Donc moins de titulaires... Quand les effectifs enseignants seront majoritairement constitués de contractuels, ce sera définitivement terminé du métier enseignant tel qu'on l'a connu à nos débuts. Le processus est en marche et à moins d'une volonté politique très forte, il n'y aura pas de retour en arrière. Les dégradations liées au statuts se poursuivront évidemment. En France on n'humilie jamais assez ses enseignants. C'est d'ailleurs probablement le seul pays au monde qui maltraite autant ses enseignants.
Dans les faits, ce n'est plus un métier de cadre, mais un métier d'employé (avec la paye catégorie B qui va avec)
Le modèle absolu étant le privé, la compression salariale, l'évaluationnite, la pression hiérarchique, l'insécurité de l'emploi, ça peut en effet donner une image de ce qui va arriver.Jacq a écrit:
Avec des collègues du public nous sommes allés faire passer les oraux de CAP dans un centre privé de formation en alternance. Nous avons mangé à la cantine. Nous avons été frappés par l'âge des formateurs. Très peu dépassaient les 40 ans. Avec les conditions de travail et de rémunération, on y fait un petit temps et puis on trouve mieux. Le rêve à atteindre pour les fonctionnaires du MEN.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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- InvitéInvité
La sécurité de l'emploi c'est le seul avantage qu'il reste au métier de professeur. Si ça saute il n'y aura plus personne aux concours de recrutement
- LefterisEsprit sacré
Justement, peu à peu ça ne sera plus un métier, du moins plus pour grand monde. Un petit boulot qu'on fera provisoirement tant qu'on a pas trouvé mieux, comme dans es tas de pays au demeurant. Ca va arriver, le virage pris maintenant produira totalement ses effets dans une génération. Plus rien de ce que nous avons connu n'existera.AmyR a écrit:La sécurité de l'emploi c'est le seul avantage qu'il reste au métier de professeur. Si ça saute il n'y aura plus personne aux concours de recrutement
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- A TuinVénérable
Jacq a écrit:Lefteris a écrit: [...] On passe de serveur à prof, de prof à pompiste. Les bons étudiants ne visent pas ce métier, où peu ont plus de cinq ans d'ancienneté. Un enseignant gagne moins qu'une assistante maternelle.
Avec des collègues du public nous sommes allés faire passer les oraux de CAP dans un centre privé de formation en alternance. Nous avons mangé à la cantine. Nous avons été frappés par l'âge des formateurs. Très peu dépassaient les 40 ans. Avec les conditions de travail et de rémunération, on y fait un petit temps et puis on trouve mieux. Le rêve à atteindre pour les fonctionnaires du MEN.
Quand j'étais étudiante, j'avais commencé à travailler en ayant un CDD dans un de ces types de centres privés de formation en alternance. Ils m'avaient prise parc que je commençais et n'avais pas d'expérience.
Le but pour eux n'était pas du tout de pérenniser, ils s'en fichaient complètement car les élèves inscrits étaient là parce qu'ils n'avaient pas pu intégrer le public et ils avaient des parents prêts à payer bien cher l'inscription. Comme ils payaient, les élèves attendaient aussi du coup de bonnes notes, même si leur travail n'était pas bon, ou pas fait.
L'année suivante ils m'ont dit que je bossais bien mais n'ont pas reconduit mon contrat, et ont embauché une nouvelle jeune qui débutait parce que c'était moins cher pour eux et c'était leur objectif. Ce process a sans doute pour objectif de créer un vivier de professeurs enchaînant de petits contrats.
Ensuite à l'époque j'avais postulé à nouveau pour contractuelle au rectorat de mon académie - à savoir que l'année précédent le centre de formation, j'avais postulé aussi et alors j'étais moche bouh, laid, pas d'expérience, vade retro - et là miraculeusement avec l'expérience du centre de formation j'ai été accueillie comme un Miracle et j'ai reçu un remplacement à l'année à 10 minutes de chez moi à pied.
- Ajonc35Sage
Dans mon cfa local. Payés sur 11 mois ( vacances incluses) en cdd. Un mois de chômage derrière. Avec les nouvelles règles du chômage, je ne sais pas.A Tuin a écrit:Jacq a écrit:Lefteris a écrit: [...] On passe de serveur à prof, de prof à pompiste. Les bons étudiants ne visent pas ce métier, où peu ont plus de cinq ans d'ancienneté. Un enseignant gagne moins qu'une assistante maternelle.
Avec des collègues du public nous sommes allés faire passer les oraux de CAP dans un centre privé de formation en alternance. Nous avons mangé à la cantine. Nous avons été frappés par l'âge des formateurs. Très peu dépassaient les 40 ans. Avec les conditions de travail et de rémunération, on y fait un petit temps et puis on trouve mieux. Le rêve à atteindre pour les fonctionnaires du MEN.
Quand j'étais étudiante, j'avais commencé à travailler en ayant un CDD dans un de ces types de centres privés de formation en alternance. Ils m'avaient prise parc que je commençais et n'avais pas d'expérience.
Le but pour eux n'était pas du tout de pérenniser, ils s'en fichaient complètement car les élèves inscrits étaient là parce qu'ils n'avaient pas pu intégrer le public et ils avaient des parents prêts à payer bien cher l'inscription. Comme ils payaient, les élèves attendaient aussi du coup de bonnes notes, même si leur travail n'était pas bon, ou pas fait.
L'année suivante ils n'ont pas reconduit mon contrat, et ont embauché une nouvelle jeune qui débutait. Ce process a sans doute pour objectif de créer un vivier de professeurs enchaînant de petits contrats.
- Pontorson50Fidèle du forum
Not a Panda a écrit:
Je me souviens avoir beaucoup lu ici (avant le PPCR) à propos de la réforme du collège de NVB, l'attaque contre la liberté pédagogique et l'inspection comme moyen de contrôler si l'enseignant applique bien les consignes. Quelqu'un avait même fait une comparaison entre deux carrières : Grands choix à chaque inspection versus Ancienneté. J'ai toujours trouvé ça étonnant que le PPCR prive l'institution d'un de ses moyens de pression. Ca ne pouvait pas durer, on en a un aperçu dans le Café pédagogique. C'est aussi, de mémoire, ce qui ressort de CAP2022 et du Grenelle : la rémunération au mérite pour récompenser celui qui rentre dans le rang et pour pénaliser l'autre, dont le salaire n'augmentera pas et dont le pouvoir d'achat continuera de baisser.
Peut-être le PPCR avait-il contribué à limiter l'hémorragie du recrutement temporairement. Il permettait une augmentation forte en fin de carrière (la hors-classe pour tous c'était une grosse dépense avec les pensions induites, surtout avec un échelon terminal de plus). On a vu les remords de Bercy très vite avec l'échelon terminal susdit qui est le plus petit barreau jamais vu dans une échelle prof, une mesquinerie annonciatrice.
Donc je suis d'accord : ce qui se dégage de CAP2022, c'est un virage à 180° sur la carrière moins mal payée assurée. Il ne s'agirait plus d'accélérer la carrière de tous et davantage celle des meilleurs, mais de maintenir la carrière des meilleurs et de ralentir celle du plus grand nombre. Une paie décente serait désormais une récompense et non le standard. Dans ces conditions, l'embauche ne peut qu'en prendre un coup.
Les urgences carcérales et hospitalières ne vont de toutes façon pas jouer en notre faveur sauf forte croissance PIB par ailleurs physiquement impossible en Europe (pas assez de sources d'énergies pilotables). La seule solution que je lis, ce sont les propositions de l'économiste et jésuite Gaël Giraud (nombreuses interventions sur la toile), accepter une méga planche à billets à l'échelle européenne pour permettre aux banques centrales de financer les services publics et une production d'énergie intra-européenne non-fossile, au même titre que les banques privées émettent de la monnaie fictive par leurs prêts (l'endettement privé est ainsi supérieur à celui des États). Mais la quasi-totalité des électeurs (et à mon avis une bonne partie des élus) sont persuadés que les dettes publiques sont supérieures aux dettes privées et qu'il suffit de purger l'État.
- ElyasEsprit sacré
Le PPCR a été une aubaine, au contraire. Elle a permis des économies d'échelle sur les promotions et les traitement (avant, il y avait 8 moments d'accélération de carrière avec le Grand Choix et le Passage à la HC), maintenant il n'y en a plus que 3 (échelon 6, 8 et 9 et demi), voire 4 si on passe à la CE. Cependant, dans le même temps, le taux de promus a baissé (20% au lieu de 30% avant). Enfin, effet d'aubaine, ceux qui ont dépassé le temps du rdv de carrière ont été écarté des promotions.
Les économies ont été colossales et le ralentissement des carrières énormes.
Rappelons aussi que les mesures de revalorisation ont été retardées et que de nouveaux prélèvements les ont réduit quasiment à rien (voire à du négatif).
Enfin, le PPCR a vidé de leur pouvoir les IA-IPR au profit des perdir.
En réalité, le pouvoir des perdir est devenu hégémonique puisque la possibilité du contre-pouvoir de l'IA-IPR a disparu. Tu t'entends mal avec ta direction, c'est fini pour tes promotions.
Les économies ont été colossales et le ralentissement des carrières énormes.
Rappelons aussi que les mesures de revalorisation ont été retardées et que de nouveaux prélèvements les ont réduit quasiment à rien (voire à du négatif).
Enfin, le PPCR a vidé de leur pouvoir les IA-IPR au profit des perdir.
En réalité, le pouvoir des perdir est devenu hégémonique puisque la possibilité du contre-pouvoir de l'IA-IPR a disparu. Tu t'entends mal avec ta direction, c'est fini pour tes promotions.
- CathEnchanteur
Le PPCR est évidemment une arnaque, certains se sont laissés berner par "la HC pour tous" alors que c'est "la carrière a vocation à se dérouler sur..." (de mémoire) ce qui n'est pas du tout la même chose.
Sur un réseau social, je lis même que l'accès à la HC se resserre.
Sur un réseau social, je lis même que l'accès à la HC se resserre.
- LefterisEsprit sacré
Elyas a écrit:Le PPCR a été une aubaine, au contraire. Elle a permis des économies d'échelle sur les promotions et les traitement (avant, il y avait 8 moments d'accélération de carrière avec le Grand Choix et le Passage à la HC), maintenant il n'y en a plus que 3 (échelon 6, 8 et 9 et demi), voire 4 si on passe à la CE. Cependant, dans le même temps, le taux de promus a baissé (20% au lieu de 30% avant). Enfin, effet d'aubaine, ceux qui ont dépassé le temps du rdv de carrière ont été écarté des promotions.
Les économies ont été colossales et le ralentissement des carrières énormes.
Rappelons aussi que les mesures de revalorisation ont été retardées et que de nouveaux prélèvements les ont réduit quasiment à rien (voire à du négatif).
Enfin, le PPCR a vidé de leur pouvoir les IA-IPR au profit des perdir.
En réalité, le pouvoir des perdir est devenu hégémonique puisque la possibilité du contre-pouvoir de l'IA-IPR a disparu. Tu t'entends mal avec ta direction, c'est fini pour tes promotions.
Cath a écrit:Le PPCR est évidemment une arnaque, certains se sont laissés berner par "la HC pour tous" alors que c'est "la carrière a vocation à se dérouler sur..." (de mémoire) ce qui n'est pas du tout la même chose.
Sur un réseau social, je lis même que l'accès à la HC se resserre.
Le PPCR est une arnaque, destinée à faire baisser la masse salariale sur le long terme en ralentissant les carrières, présumées plus longues. Les seuls gagnants ont été les fins de carrière qui ont bénéficié ou bénéficieront des nouveaux grades (CE) ou des derniers échelons revalorisés (certifiés HC). Le rythme moyen et le gain total jusqu'au 8e échelon inclus est moindre qu'avant, tout ça a été calculé. Les gens qui subissent les entretiens locaux sont sous pression des lubies et des potentats locaux. On les incite à se comporter en employés d'un établissement plus qu'en fonctionnaire de l'Etat, et un seul item concerne vraiment le métier.
Merci aux syndicats qui ont voté pour cette déclinaison du PPCR dans l'EN , merci aux collègues qui les ont reconduits comme des moutons. Quand d'autres corps ont obtenu des fluidifications de carrière, des réductions de durée d'échelon. Je dis ça objectivement, parce que moi, je suis neutre et je devrais m'en taper royalement, j'étais déjà HC quand ce machin nous est tombé dessus, je finirai probablement CE puisque dans deux viviers avec d'autres crabes à épuiser. J'ai quand même une dent contre les gens qui refusaient d'y croire, et eu mon petit plaisir mesquin en rencontrant des collègues qui se plaignent et s'étonnent d'être loin de la HC, alors qu'ils trouvaient le PPCR très bien. Ca allait, disaient-ils, permettre de "pénaliser les mauvais" (dont ils ne devaient, pas dans leur esprit, faire partie quand ils ont prononcé ces mots). Maintenant, ils ont le choix : soit ils sont mauvais ; soit le système est vraiment trop inzuste de ne pas accélerer les aigles qu'ils sont. :diable: Je suis mécontent pour le corps enseignant, mais je fais des exceptions quand je vois des cas individuels payer le prix de leur ....(remplir la mention manquante).
Mais ce PPCR reste quand même trop avantageux aux yeux des gestionnaires : ce qui revient sur le tapis, à pas feutrés, c'est la fin de l'avancement automatique pour tous les échelons, qui seraient décidés au cas par cas. Le Grenelle de l'éducation n'a pas été confiné , lui...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- joebar69Fidèle du forum
Pour en revenir à la faillite du recrutement dans le métier, petit sondage réalisé dans mon UFR (scientifique), auprès des doctorant.e.s (années 2/3 et 4) pour se positionner sur une inscription aux agreg 2022.
...
Résultat : 0 !! (sur 12 doctorant.e.s). Du jamais vu, en 20 ans d'après mes collègues. La plupart ne semble même pas motivée pour tenter une qualif MCF ...
La contractualisation à l'Université était déjà bien avancée, on enfonce le clou.
(On n'arrive même plus à trouver des vacataires valables, dans certains domaines scientifiques/technologiques (vu le tarif horaire, tu m'étonnes !))
...
Résultat : 0 !! (sur 12 doctorant.e.s). Du jamais vu, en 20 ans d'après mes collègues. La plupart ne semble même pas motivée pour tenter une qualif MCF ...
La contractualisation à l'Université était déjà bien avancée, on enfonce le clou.
(On n'arrive même plus à trouver des vacataires valables, dans certains domaines scientifiques/technologiques (vu le tarif horaire, tu m'étonnes !))
- Pontorson50Fidèle du forum
Elyas a écrit:Le PPCR a été une aubaine, au contraire. Elle a permis des économies d'échelle sur les promotions et les traitement (avant, il y avait 8 moments d'accélération de carrière avec le Grand Choix et le Passage à la HC), maintenant il n'y en a plus que 3 (échelon 6, 8 et 9 et demi), voire 4 si on passe à la CE. Cependant, dans le même temps, le taux de promus a baissé (20% au lieu de 30% avant). Enfin, effet d'aubaine, ceux qui ont dépassé le temps du rdv de carrière ont été écarté des promotions.
Les économies ont été colossales et le ralentissement des carrières énormes.
Rappelons aussi que les mesures de revalorisation ont été retardées et que de nouveaux prélèvements les ont réduit quasiment à rien (voire à du négatif).
Enfin, le PPCR a vidé de leur pouvoir les IA-IPR au profit des perdir.
En réalité, le pouvoir des perdir est devenu hégémonique puisque la possibilité du contre-pouvoir de l'IA-IPR a disparu. Tu t'entends mal avec ta direction, c'est fini pour tes promotions.
Le rythme d'avancement dans la classe normale certifiés au grand choix était de 18 ans, de 24 au choix et de 28 à l'ancienneté. La grille actuelle c'est 22. Donc pour un tiers des collègues, les mieux notés, c'était une arnaque niveleuse. Mais pas pour les deux autres tiers.
Après pour désamorcer cette bombe aux yeux de Bercy, il est effectivement possible d'agir sur la masse salariale en restreignant le passage à la hors classe et en faisant stationner longuement les gens arrivés au 11° échelon, mais le barème actuel fait que même en étant mal noté ("à consolider"), l'intégration moyenne se fait à 3 ans dans cet échelon et avec un reclassement avantageux (au 5° au delà de ces 3 ans).
Il faudrait en fait avoir un chiffrage précis comparatif des pensions brutes d'un retraité ancien système et nouveau, mais c'est difficile puisque les effets du PPCR sont progressifs en bien comme en mal.
En revanche, oui, le seul intérêt du PPCR est de cranter un peu plus les enseignants dans la dépendance du pouvoir local, faisant alors de plus en plus du prof X, travaillant à l'établissement Y le prof X de l'établissement Y, et ainsi de tordre le bras à la gestion nationale des carrières.
- LefterisEsprit sacré
Actuellement, c'est 26 ans sans accélération de carrière, 24 avec. Avant c'était 20, 25 ou 26, 30 (théoriquement car peu faisaient toute leur carrière au même rythme). Donc les seuls gagnant du PPCR sont ceux qui étaient ou auraient été promus à l'ancienneté et un partie de ceux qui auraient été au choix, qui gagnent 1 an ou 2.Pontorson50 a écrit:
Le rythme d'avancement dans la classe normale certifiés au grand choix était de 18 ans, de 24 au choix et de 28 à l'ancienneté. La grille actuelle c'est 22. Donc pour un tiers des collègues, les mieux notés, c'était une arnaque niveleuse. Mais pas pour les deux autres tiers.
Après pour désamorcer cette bombe aux yeux de Bercy, il est effectivement possible d'agir sur la masse salariale en restreignant le passage à la hors classe et en faisant stationner longuement les gens arrivés au 11° échelon, mais le barème actuel fait que même en étant mal noté ("à consolider"), l'intégration moyenne se fait à 3 ans dans cet échelon et avec un reclassement avantageux (au 5° au delà de ces 3 ans).
Il faudrait en fait avoir un chiffrage précis comparatif des pensions brutes d'un retraité ancien système et nouveau, mais c'est difficile puisque les effets du PPCR sont progressifs en bien comme en mal.
En revanche, oui, le seul intérêt du PPCR est de cranter un peu plus les enseignants dans la dépendance du pouvoir local, faisant alors de plus en plus du prof X, travaillant à l'établissement Y le prof X de l'établissement Y, et ainsi de tordre le bras à la gestion nationale des carrières.
Pour le poids hiérarchique, je suis entièrement d'accord, ainsi que la fin de la gestion nationale des carrières, et de la transparence. La fin des CAP va aussi dans ce sens : soumettre le fonctionnaire et le transformer en employé local. Il ne manque plus que le recrutement local, puis la possibilité de licenciement. Au train où vont les choses, ça ne devrait plus trop tarder.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Pontorson50Fidèle du forum
Lefteris a écrit:Actuellement, c'est 26 ans sans accélération de carrière, 24 avec. Avant c'était 20, 25 ou 26, 30 (théoriquement car peu faisaient toute leur carrière au même rythme). Donc les seuls gagnant du PPCR sont ceux qui étaient ou auraient été promus à l'ancienneté et un partie de ceux qui auraient été au choix, qui gagnent 1 an ou 2.Pontorson50 a écrit:
Le rythme d'avancement dans la classe normale certifiés au grand choix était de 18 ans, de 24 au choix et de 28 à l'ancienneté. La grille actuelle c'est 22. Donc pour un tiers des collègues, les mieux notés, c'était une arnaque niveleuse. Mais pas pour les deux autres tiers.
Après pour désamorcer cette bombe aux yeux de Bercy, il est effectivement possible d'agir sur la masse salariale en restreignant le passage à la hors classe et en faisant stationner longuement les gens arrivés au 11° échelon, mais le barème actuel fait que même en étant mal noté ("à consolider"), l'intégration moyenne se fait à 3 ans dans cet échelon et avec un reclassement avantageux (au 5° au delà de ces 3 ans).
Il faudrait en fait avoir un chiffrage précis comparatif des pensions brutes d'un retraité ancien système et nouveau, mais c'est difficile puisque les effets du PPCR sont progressifs en bien comme en mal.
En revanche, oui, le seul intérêt du PPCR est de cranter un peu plus les enseignants dans la dépendance du pouvoir local, faisant alors de plus en plus du prof X, travaillant à l'établissement Y le prof X de l'établissement Y, et ainsi de tordre le bras à la gestion nationale des carrières.
Pour le poids hiérarchique, je suis entièrement d'accord, ainsi que la fin de la gestion nationale des carrières, et de la transparence. La fin des CAP va aussi dans ce sens : soumettre le fonctionnaire et le transformer en employé local. Il ne manque plus que le recrutement local, puis la possibilité de licenciement. Au train où vont les choses, ça ne devrait plus trop tarder.
Mes durées étaient calculées en partant du 4° échelon, qui était sans différenciation. C'est bien 22 ans contre plus pour les "anciennetés" et une partie des "choix", ce qui pouvait rassurer les candidats au concours en leur donnant un plancher garanti de fin de carrière plus élevé qu'auparavant. J'avoue que quand j'avais évalué ma carrière avant le concours j'avais retenu ce plancher.
Ceci étant, je n'ignore pas l'argumentaire d'Élyas sur un point : quel que soit le système retenu, s'il n'y a pas de volonté de promouvoir, peu importe, promotion il n'y a point. Et je reconnais tout à fait que le PPCR permet de faire traîner l'accès aux grades au dessus de la classe normale, même si pour l'heure le MEN n'a pas osé s'engager trop sur cette pente, à peine l'encre du PPCR sèche. Pour moi le PPCR, outre renforcer le pouvoir local nous sommes d'accord, permettait de faire avaler la dévalorisation considérable des traitements tous grades confondus par rapport à l'inflation.
- MathadorEmpereur
La promotion à la HC se fait selon le ratio promus/promouvables, qui est modifiable par simple arrêté modificatif de l'arrêté suivant: https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000020893570/ .Pontorson50 a écrit:Et je reconnais tout à fait que le PPCR permet de faire traîner l'accès aux grades au dessus de la classe normale, même si pour l'heure le MEN n'a pas osé s'engager trop sur cette pente, à peine l'encre du PPCR sèche.
Le PPCR n'a fait que diminuer le nombre de promouvables (9e échelon au lieu du 7e), ce qui rend les taux (bien plus élevés qu'il l'étaient en 2009 dans la version initiale de l'arrêté) moins intéressants qu'il ne l'auraient été dans l'ancien système.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- LefterisEsprit sacré
Aujourd'hui, le départ est augmenté, mais ensuite, ça ralentit et il y a des échelons tout petits jusqu'au 6e.Pontorson50 a écrit:
Mes durées étaient calculées en partant du 4° échelon, qui était sans différenciation. C'est bien 22 ans contre plus pour les "anciennetés" et une partie des "choix", ce qui pouvait rassurer les candidats au concours en leur donnant un plancher garanti de fin de carrière plus élevé qu'auparavant. J'avoue que quand j'avais évalué ma carrière avant le concours j'avais retenu ce plancher.
Ceci étant, je n'ignore pas l'argumentaire d'Élyas sur un point : quel que soit le système retenu, s'il n'y a pas de volonté de promouvoir, peu importe, promotion il n'y a point. Et je reconnais tout à fait que le PPCR permet de faire traîner l'accès aux grades au dessus de la classe normale, même si pour l'heure le MEN n'a pas osé s'engager trop sur cette pente, à peine l'encre du PPCR sèche. Pour moi le PPCR, outre renforcer le pouvoir local nous sommes d'accord, permettait de faire avaler la dévalorisation considérable des traitements tous grades confondus par rapport à l'inflation.
https://www.emploi-collectivites.fr/grille-indiciaire-etat-professeur-certifie-assimile/0/5575.htm
Quand on veut vraiment augmenter le pouvoir d'achat d'un corps, il existe des procédés comme les fusions de deux échelons, le raccourcissement de leur durée. Cela n'a pas été le cas, il n'y a eu aucune volonté d'améliorer réellement le sort matériel des enseignants, au contraire.
C'est là que résidait le mensonge : la HC a été présentée comme un acquis, une sorte de 12e échelon, mais ce n'est pas vrai du tout. Je vois plein de gens attendre, autant qu'avant voire plus, et il semble que le goulot se resserre.Mathador a écrit:La promotion à la HC se fait selon le ratio promus/promouvables, qui est modifiable par simple arrêté modificatif de l'arrêté suivant: https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000020893570/ .Pontorson50 a écrit:Et je reconnais tout à fait que le PPCR permet de faire traîner l'accès aux grades au dessus de la classe normale, même si pour l'heure le MEN n'a pas osé s'engager trop sur cette pente, à peine l'encre du PPCR sèche.
Le PPCR n'a fait que diminuer le nombre de promouvables (9e échelon au lieu du 7e), ce qui rend les taux (bien plus élevés qu'il l'étaient en 2009 dans la version initiale de l'arrêté) moins intéressants qu'il ne l'auraient été dans l'ancien système.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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- MathadorEmpereur
Pendant ce temps, d'aucuns atteignent l'IM 821 dans leur premier grade en 14 ans: https://www.emploi-collectivites.fr/grille-indiciaire-etat-administrateur-civil-administrations/0/5048.htm mais il ne s'agit bien sûr pas des agrégés. Étonnant, non ?Lefteris a écrit:Aujourd'hui, le départ est augmenté, mais ensuite, ça ralentit et il y a des échelons tout petits jusqu'au 6e.Pontorson50 a écrit:
Mes durées étaient calculées en partant du 4° échelon, qui était sans différenciation. C'est bien 22 ans contre plus pour les "anciennetés" et une partie des "choix", ce qui pouvait rassurer les candidats au concours en leur donnant un plancher garanti de fin de carrière plus élevé qu'auparavant. J'avoue que quand j'avais évalué ma carrière avant le concours j'avais retenu ce plancher.
Ceci étant, je n'ignore pas l'argumentaire d'Élyas sur un point : quel que soit le système retenu, s'il n'y a pas de volonté de promouvoir, peu importe, promotion il n'y a point. Et je reconnais tout à fait que le PPCR permet de faire traîner l'accès aux grades au dessus de la classe normale, même si pour l'heure le MEN n'a pas osé s'engager trop sur cette pente, à peine l'encre du PPCR sèche. Pour moi le PPCR, outre renforcer le pouvoir local nous sommes d'accord, permettait de faire avaler la dévalorisation considérable des traitements tous grades confondus par rapport à l'inflation.
https://www.emploi-collectivites.fr/grille-indiciaire-etat-professeur-certifie-assimile/0/5575.htm
Quand on veut vraiment augmenter le pouvoir d'achat d'un corps, il existe des procédés comme les fusions de deux échelons, le raccourcissement de leur durée. Cela n'a pas été le cas, il n'y a eu aucune volonté d'améliorer réellement le sort matériel des enseignants, au contraire.
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« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
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