- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Je me joins aux félicitations!
J'arrive tout juste à 11, même si j'ai un peu lu hors défi.
Mes trois derniers livres:
21. Un livre qui évoque un peuple autochtone opprimé. Crépuscule du tourment, de Leonora Miano
https://www.grasset.fr/livres/crepuscule-du-tourment-9782246854142
J'ai un peu hésité avant de le mettre dans cette catégorie, il irait très bien pour "histoires de famille" et assez bien pour "c'est la guerre" (entre les femmes de la famille, entre ces femmes et l'homme auquel elles s'adressent), voire pour "sorcières"...Mais j'ai d'autres ouvrages en vue pour ceux là.
Donc, "peuple autochtone opprimé", car même si ce n'est pas le cœur du sujet, on sent tout de même que tous les personnages sont aux prises avec la perte des repères entraînée par les suites de la colonisation, la sensation d'appartenir à une culture qui a été quasiment oblitérée par le passé récent; les 4 femmes qui tour à tour prennent la parole cherchent des façons, différentes pour chacune, de retrouver cet héritage ou de composer avec lui.
C'est un roman envoûtant, dans lequel tout tourne autour d'un homme absent: sa mère, sa première amante, sa fiancée, sa sœur, prennent tour à tour la parole et dessinent à la fois un portrait en creux de cet homme et une série d'autoportraits. Chacune de ces femmes possède également un secret. Ce qui est fascinant c'est la façon dont Léonora Miano parvient à faire entendre la voix de ces femmes, différente à chaque fois. Et aussi, la variété des points de vue!
Quant à l'homme absent, il fait l'objet du second tome, que je lirai certainement aussi, plus tard:
https://www.grasset.fr/livres/crepuscule-du-tourment-2-9782246854463
Car ce ne sont pas des lectures "légères".
Je me suis offert ensuite une récréation avec deux tomes d'une série dont l'héroïne est une femme de chambre dans les années 1910 (pour le premier tome) et son co enquêteur un journaliste:
Premier tome:
4. Un livre avec un journaliste ou qui se passe dans le milieu de la presse. Mariah Fredericks, A death of no importance (titre français : Des gens d’importance)
et le second tome:
31. Un polar historique. Mariah Fredericks, Death of a new american (titre français : Une mort sans importance)
C'est délicieux, il y a un côté légèrement "downtown abbey" bien que ce soir aux états unis, les enquêtes ne sont pas mal du tout et surtout les personnages, l'ambiance, sont très dépaysants et détendants!
J'arrive tout juste à 11, même si j'ai un peu lu hors défi.
Mes trois derniers livres:
21. Un livre qui évoque un peuple autochtone opprimé. Crépuscule du tourment, de Leonora Miano
https://www.grasset.fr/livres/crepuscule-du-tourment-9782246854142
J'ai un peu hésité avant de le mettre dans cette catégorie, il irait très bien pour "histoires de famille" et assez bien pour "c'est la guerre" (entre les femmes de la famille, entre ces femmes et l'homme auquel elles s'adressent), voire pour "sorcières"...Mais j'ai d'autres ouvrages en vue pour ceux là.
Donc, "peuple autochtone opprimé", car même si ce n'est pas le cœur du sujet, on sent tout de même que tous les personnages sont aux prises avec la perte des repères entraînée par les suites de la colonisation, la sensation d'appartenir à une culture qui a été quasiment oblitérée par le passé récent; les 4 femmes qui tour à tour prennent la parole cherchent des façons, différentes pour chacune, de retrouver cet héritage ou de composer avec lui.
C'est un roman envoûtant, dans lequel tout tourne autour d'un homme absent: sa mère, sa première amante, sa fiancée, sa sœur, prennent tour à tour la parole et dessinent à la fois un portrait en creux de cet homme et une série d'autoportraits. Chacune de ces femmes possède également un secret. Ce qui est fascinant c'est la façon dont Léonora Miano parvient à faire entendre la voix de ces femmes, différente à chaque fois. Et aussi, la variété des points de vue!
Quant à l'homme absent, il fait l'objet du second tome, que je lirai certainement aussi, plus tard:
https://www.grasset.fr/livres/crepuscule-du-tourment-2-9782246854463
Car ce ne sont pas des lectures "légères".
Je me suis offert ensuite une récréation avec deux tomes d'une série dont l'héroïne est une femme de chambre dans les années 1910 (pour le premier tome) et son co enquêteur un journaliste:
Premier tome:
4. Un livre avec un journaliste ou qui se passe dans le milieu de la presse. Mariah Fredericks, A death of no importance (titre français : Des gens d’importance)
et le second tome:
31. Un polar historique. Mariah Fredericks, Death of a new american (titre français : Une mort sans importance)
C'est délicieux, il y a un côté légèrement "downtown abbey" bien que ce soir aux états unis, les enquêtes ne sont pas mal du tout et surtout les personnages, l'ambiance, sont très dépaysants et détendants!
- AdrenFidèle du forum
Bonjour à tous,
pour le polar historique, j'ai choisi un autre titre de Gyles Brandreth que j'avais découvert pour le dandy : Oscar Wilde et le cadavre souriant. A nouveau, Oscar Wilde mène l'enquête, cette fois en France, ce qui permet à Arthur Conan Doyle cette délicieuse réplique "C'est très audacieux, Robert. Vous livrez des détails intimes que je ne serais pas certain de vouloir partager avec mes lecteurs. Votre franchise est parfois presque choquante. Je sais que la majeure partie de l'action est située en France, mais tout de même..." La célèbre troupe de théâtre La Grange se prépare à monter Hamlet, interprétation que Sarah Bernardt présente comme "le parfait Hamlet" mais des événements étranges s'enchaînent, sus les yeux d'Oscar Wilde venu contribuer à la traduction du texte. Le polar proprement dit se développe surtout à la fin, lorsque Oscar Wilde et Arthur Conan Doyle comparent leurs théories sur ces événements, mais l'aspect historique rend la lecture très agréable.
pour le polar historique, j'ai choisi un autre titre de Gyles Brandreth que j'avais découvert pour le dandy : Oscar Wilde et le cadavre souriant. A nouveau, Oscar Wilde mène l'enquête, cette fois en France, ce qui permet à Arthur Conan Doyle cette délicieuse réplique "C'est très audacieux, Robert. Vous livrez des détails intimes que je ne serais pas certain de vouloir partager avec mes lecteurs. Votre franchise est parfois presque choquante. Je sais que la majeure partie de l'action est située en France, mais tout de même..." La célèbre troupe de théâtre La Grange se prépare à monter Hamlet, interprétation que Sarah Bernardt présente comme "le parfait Hamlet" mais des événements étranges s'enchaînent, sus les yeux d'Oscar Wilde venu contribuer à la traduction du texte. Le polar proprement dit se développe surtout à la fin, lorsque Oscar Wilde et Arthur Conan Doyle comparent leurs théories sur ces événements, mais l'aspect historique rend la lecture très agréable.
- marjoDoyen
Après avoir lu des avis ici, j'ai acheté et lu dernièrement La Dame à la licorne de Tracy Chevalier et Les choses humaines de Karine Tuil. Je suis un peu restée sur ma faim avec La Dame à la licorne, mais cela m'a néanmoins donné envie de lire d'autres livres sur le même sujet : histoire d'une oeuvre d'art, se passant si possible au Moyen-Âge/à la Renaissance, mais pas nécessairement. Avez-vous des titres à me conseiller ? Même question au sujet de Les choses humaines. J'ai beaucoup aimé ce livre, aussi bien pour la façon dont est traité le sujet que pour la "restitution" du déroulement d'un procès. Auriez-vous là aussi des titres d'ouvrages semblables à me conseiller ? Merci beaucoup.
- AsarteLilithBon génie
La jeune fille à la perle ?
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- AdrenFidèle du forum
Bonjour Marjolie,
j'avais aussi moins aimé La dame à la licorne que La jeune fille à la perle, peut-être parce que je l'ai lu après. Les écrits de Daniel Arasse conviendraient peut-être pour ce que tu cherches, je pense par exemple à àOn n'y voit rien.
j'avais aussi moins aimé La dame à la licorne que La jeune fille à la perle, peut-être parce que je l'ai lu après. Les écrits de Daniel Arasse conviendraient peut-être pour ce que tu cherches, je pense par exemple à àOn n'y voit rien.
- AmaliahEmpereur
Je suis dans le défi du psy. Sans conviction, pour combler mes moments d'insomnie, je lis sur ma Kindle Mensonges sur le divan que je ne conseille pas.
Et j'ai finalement commencé Captive de M. Atwood après avoir longtemps hésité, la seule mention d'un crime me faisant fuir. Quelle excellente découverte! J'avais lu La Servante écarlate du même auteur sans pour autant avoir vu la série et j'avais été déçue de l'écriture du roman.
Là, je suis captivée par ce roman qui évoque une jeune fille accusée de deux crimes. Le roman raconte sa vie depuis son enfance, c'est une jeune Irlandaise arrivée au Canada alors qu'elle était enfant et ses différentes places comme domestique. J'en suis à la moitié du roman. Les chapitres alternent la narration à la première personne faite par la jeune fille elle-même au docteur Jordan qui s'intéresse à son histoire, les courriers échangés par différents docteurs. Bref, c'est un grand récit très prenant! Je le rangerai dans la catégorie "lettres", même s'il a été conseillé pour le défi difficile à relever du psy.
Et j'ai finalement commencé Captive de M. Atwood après avoir longtemps hésité, la seule mention d'un crime me faisant fuir. Quelle excellente découverte! J'avais lu La Servante écarlate du même auteur sans pour autant avoir vu la série et j'avais été déçue de l'écriture du roman.
Là, je suis captivée par ce roman qui évoque une jeune fille accusée de deux crimes. Le roman raconte sa vie depuis son enfance, c'est une jeune Irlandaise arrivée au Canada alors qu'elle était enfant et ses différentes places comme domestique. J'en suis à la moitié du roman. Les chapitres alternent la narration à la première personne faite par la jeune fille elle-même au docteur Jordan qui s'intéresse à son histoire, les courriers échangés par différents docteurs. Bref, c'est un grand récit très prenant! Je le rangerai dans la catégorie "lettres", même s'il a été conseillé pour le défi difficile à relever du psy.
- NasopiBon génie
Pour " C'est la guerre ! " j'ai lu L'âge d'or de Ferenc Karinthy, auteur dont je continue avec bonheur la découverte après la lecture d'Epépé. C'est un petit roman léger et décalé que j'ai lu avec plaisir.
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"Donne-moi la sérénité nécessaire pour accepter telles qu’elles sont les choses qu’on ne peut pas changer, donne-moi le courage de changer celles qui doivent l’être ; donne-moi la sagesse qui permet de discerner les unes et les autres." (Marc-Aurèle)
- AsarteLilithBon génie
Trois contre de Flaubert conviennent bien selon vous pour le défi '' conte'' ?
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- HermionyGuide spirituel
Cléopatra2 a écrit:Bravo Lulu! Moi je lis beaucoup, mais plein de trucs qui ne rentrent pas dans le défi, donc tant pis!
+1 ici !
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"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- *Ombre*Grand sage
AsarteLilith a écrit:Trois contre de Flaubert conviennent bien selon vous pour le défi '' conte'' ?
Ben si c'est marqué dessus...
- EloahExpert spécialisé
Pour le défi 21 "un récit qui évoque un peuple autochtone opprimé", je viens de terminer Sur le ciel effondré de Colin Niel et j'ai encore du mal à sortir de ce récit tant j'ai l'impression de revenir d'un lointain voyage en Guyane ! Sur fond de roman policier, le récit nous offre du dépaysement, de l'aventure, du suspense et surtout beaucoup d'émotion. Dans le Haut-Maroni, un adolescent Wayana disparaît. Une équipe multiculturelle de gendarmes enquête et c'est l'occasion à la fois d'évoquer la complexité de ce territoire où se côtoient Amérindiens, Brésiliens, Anglais, métropolitains, Haïtiens, et surtout des hommes et des femmes issus de populations indigènes (au sens premier) mais de tribus différentes : wayanas ou alukus pour ne citer qu'eux. Population complexe mais aussi confrontation entre traditions, croyances, chamanisme, attachement à la pureté de la nature d'une part, progrès, intérêt économique, ingérence politique venue du continent d'autre part. Et au milieu, de l'or, beaucoup d'or, ce qui attise les convoitises, les rivalités, les complicités.
Le roman est si riche qu'il m'est difficile d'en parler mais je vous le recommande et d'ailleurs je remercie chaudement le ou la Néo qui a proposé ce défi car sans lui/elle je n'aurais peut-être jamais lu ce livre !
Le roman est si riche qu'il m'est difficile d'en parler mais je vous le recommande et d'ailleurs je remercie chaudement le ou la Néo qui a proposé ce défi car sans lui/elle je n'aurais peut-être jamais lu ce livre !
- miss sophieExpert spécialisé
Pour le défi 40 (une réécriture, sérieuse ou parodique), je compte lire prochainement L'anomalie de Le Tellier mais en attendant j'ai lu cette pièce de théâtre pour la jeunesse trouvée au CDI (et qui convient aussi pour le défi 14 car l'un des deux auteurs est une femme) : Barbe-Bleue de Jean-Pierre Moreux et Patricia Giros (1989). Pas mal, sans plus.
Pour le défi 50 (le Sud) si vous me l'accordez, et pour le 16 (comporte un secret) : Presqu’îles de Yan Lespoux (2021).
Les nouvelles de ce recueil se situent dans les landes du Médoc : est-ce que je peux les compter pour le Sud(-Ouest) ? Cette particularité géographique est essentielle car les récits tournent beaucoup autour de l’idée d’appartenance à cette région, mais cela ne les rend pas inintéressantes pour quelqu’un de l’extérieur, au contraire. Comme le dit Hervé Le Corre dans la préface, on ne parle jamais de régionalisme pour les contes normands de Maupassant. Mais on peut dire que leur aspect « terroir » fait leur charme ; on entre peu à peu dans un univers dont on découvre les codes (sur le thème de « l’étranger », par exemple, le Bordelais étant le premier d’entre eux !). Ce sont surtout des récits pleins d’humour noir, mettant en scène souvent des pauvres types (dans tous les sens du terme), des individus enfermés dans un mode de pensée. Il est question de mesquineries, de coups de sang, de malchance, du regard des autres sur soi… Pas mal de morts (et quelques « secrets » comme les coins à champignons que l’on ne révèle pas !). J’ai beaucoup aimé !
Les nouvelles de ce recueil se situent dans les landes du Médoc : est-ce que je peux les compter pour le Sud(-Ouest) ? Cette particularité géographique est essentielle car les récits tournent beaucoup autour de l’idée d’appartenance à cette région, mais cela ne les rend pas inintéressantes pour quelqu’un de l’extérieur, au contraire. Comme le dit Hervé Le Corre dans la préface, on ne parle jamais de régionalisme pour les contes normands de Maupassant. Mais on peut dire que leur aspect « terroir » fait leur charme ; on entre peu à peu dans un univers dont on découvre les codes (sur le thème de « l’étranger », par exemple, le Bordelais étant le premier d’entre eux !). Ce sont surtout des récits pleins d’humour noir, mettant en scène souvent des pauvres types (dans tous les sens du terme), des individus enfermés dans un mode de pensée. Il est question de mesquineries, de coups de sang, de malchance, du regard des autres sur soi… Pas mal de morts (et quelques « secrets » comme les coins à champignons que l’on ne révèle pas !). J’ai beaucoup aimé !
- PointàlaligneExpert
Dans la catégorie "le livre qui comporte un secret", je classe Qui a tué l'homme homard ? de J.M. Erre, grand maître en romans policiers parodiques depuis Le Mystère Sherlock - e titre convient aussi bien sûr pour le défi "réécritures". En tant que groupie du romancier, je ne serai pas objective. L'intrigue : la troupe d'un cirque de monstres (Freaks de Tod Browning est la référence totalement assumée) s'est arrêtée dans un village et y a fait souche, après un crime non élucidé. Une génération plus tard, de nouveaux crimes ont lieu ; la Miss Marple de service est paraplégique et communique grâce à l'ordinateur de son fauteuil roulant. C'est cruel et savoureux, et surtout très drôle.
- AdrenFidèle du forum
En tant que groupie aussi de JM Erre, j'ai lu ce roman qui m'avait un peu moins plu que les deux autres. Disons que j'ai moins éclaté de rire qu'avec les précédents. Je ne l'avais pas trouvé assez "parodique", je crois. C'est le problème avec les auteurs qu'on aime bien, on en devient plus exigeant Une bonne lecture détente quand même.
- PointàlaligneExpert
Adren, lançons notre fan club ! :malaga:
- RyuzakiNiveau 9
Défi 23, Un livre qui fait partie de la sélection "la bibliothèque idéale" de Télérama : Les mots, la mort, les sorts, Jeanne Favret-Saada
Jeanne Favret-Saada, ethnologue, est partie enquêter sur la sorcellerie auprès de paysans français en Mayenne, dans le Bocage. Un paysan, victime de malheurs répétés (mauvaises récoltes, maladies, stérilité des bêtes etc.) accuse une autre personne (le sorcier) de lui avoir jeté un sort pour le priver de sa force vitale. Il fait alors appel à un tiers, le désorceleur, qui va chercher à annuler la malédiction du sorcier.
Elle étudie les rapports de force qui se créent entre la victime, le sorcier (qui ne se revendique jamais comme tel) et le désorceleur à qui la victime fait appel ; le but de la sorcellerie étant d'utiliser une force magique pour priver quelqu'un de sa force vitale. C'est un travail riche et intéressant sur un sujet qu'il serait facile de traiter avec mépris ou dérision (ces paysans superstitieux qui croient encore à la magie). L'autrice prend du recul sur son rôle d'ethnologue, elle explique les difficultés qu'elle a eues à faire parler des témoins et la nécessité pour elle ne pas rester neutre, de devenir actrice dans ces histoires de sorcellerie, seule façon d'obtenir des confidences. Je me demande si une telle étude serait encore possible de nos jours.
Verdict : enrichissant
Favret-Saada a écrit:Par rapport aux récits qu'on m'avait servis jusque-là, j'étais surtout frappée de ce que la sorcellerie n'y apparaisse pas comme un jeu de dupes, mais comme un affrontement d'une extrême violence entre le sorcier et sa victime, d'une part ; le désorceleur et le sorcier, d'autre part. Pour chacun des protagonistes, la défaite signifiait la mort, en tout cas une atteinte corporelle grave ; et pour ceux qui prétendaient avoir le sang fort – le sorcier et le désorceleur-, la perte brutale de leur pouvoir. Leur affrontement – qui n'avait jamais été évoqué dans les récits que j'avais entendus jusqu'alors- ne pouvait en aucun cas être réduit à un tour de passe-passe ou à un petit jeu de société.
Jeanne Favret-Saada, ethnologue, est partie enquêter sur la sorcellerie auprès de paysans français en Mayenne, dans le Bocage. Un paysan, victime de malheurs répétés (mauvaises récoltes, maladies, stérilité des bêtes etc.) accuse une autre personne (le sorcier) de lui avoir jeté un sort pour le priver de sa force vitale. Il fait alors appel à un tiers, le désorceleur, qui va chercher à annuler la malédiction du sorcier.
Elle étudie les rapports de force qui se créent entre la victime, le sorcier (qui ne se revendique jamais comme tel) et le désorceleur à qui la victime fait appel ; le but de la sorcellerie étant d'utiliser une force magique pour priver quelqu'un de sa force vitale. C'est un travail riche et intéressant sur un sujet qu'il serait facile de traiter avec mépris ou dérision (ces paysans superstitieux qui croient encore à la magie). L'autrice prend du recul sur son rôle d'ethnologue, elle explique les difficultés qu'elle a eues à faire parler des témoins et la nécessité pour elle ne pas rester neutre, de devenir actrice dans ces histoires de sorcellerie, seule façon d'obtenir des confidences. Je me demande si une telle étude serait encore possible de nos jours.
Verdict : enrichissant
- AdrenFidèle du forum
Merci Ryusaki, tu dis que cette étude ne serait peut-être plus possible de nos jours. De quand date-t-elle ?
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
C'est rigolo, j'ai lu cet ouvrage il y a très longtemps en fac! (publication en 1985)
Pour ma part je valide deux nouveaux défis:
24. Une dystopie ou un livre évoquant les mutations écologiques à venir.. Et toujours les forêts de Sandrine Colette
Curieusement je ne sais pas encore si j'ai vraiment apprécié cette lecture...Pendant la première partie on suit le personnage de Corentin, enfant mal aimé- qui finit par trouver refuge chez sa grand mère dans les forêts sauvages du titre, puis étudiant enthousiaste, jusqu'à l'apocalypse écologique qui survient sous une forme assez mystérieuse. Ensuite, le roman s'intéresse à sa survie et à celle de ce qui reste du monde...L'écriture est à la fois sèche et poétique (ce qui est assez curieux comme mélange) mais j'ai trouvé l'ensemble assez démoralisant.
et
14. Une pièce de théâtre écrite par une femme. Élise, d’Élise Noiraud
Il s'agit d'une trilogie d'autofiction théâtrale, avec 3 volets: Élise a d'abord 9 ans, 14 ans puis 19 ans. C'est une histoire de construction et d'émancipation, c'est touchant et drôle, avec toute une galerie de personnages, agréable à lire et ça donne vraiment envie de voir la pièce!
Pour ma part je valide deux nouveaux défis:
24. Une dystopie ou un livre évoquant les mutations écologiques à venir.. Et toujours les forêts de Sandrine Colette
Curieusement je ne sais pas encore si j'ai vraiment apprécié cette lecture...Pendant la première partie on suit le personnage de Corentin, enfant mal aimé- qui finit par trouver refuge chez sa grand mère dans les forêts sauvages du titre, puis étudiant enthousiaste, jusqu'à l'apocalypse écologique qui survient sous une forme assez mystérieuse. Ensuite, le roman s'intéresse à sa survie et à celle de ce qui reste du monde...L'écriture est à la fois sèche et poétique (ce qui est assez curieux comme mélange) mais j'ai trouvé l'ensemble assez démoralisant.
et
14. Une pièce de théâtre écrite par une femme. Élise, d’Élise Noiraud
Il s'agit d'une trilogie d'autofiction théâtrale, avec 3 volets: Élise a d'abord 9 ans, 14 ans puis 19 ans. C'est une histoire de construction et d'émancipation, c'est touchant et drôle, avec toute une galerie de personnages, agréable à lire et ça donne vraiment envie de voir la pièce!
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- RyuzakiNiveau 9
L'étude a eu lieu dans les années 70. Ce que je me demande, c'est s'il y a encore aujourd'hui suffisamment de paysans qui croient à la sorcellerie pour pouvoir refaire une telle étude.Adren a écrit:Merci Ryusaki, tu dis que cette étude ne serait peut-être plus possible de nos jours. De quand date-t-elle ?
- PointàlaligneExpert
Bonne question !Ryuzaki a écrit:L'étude a eu lieu dans les années 70. Ce que je me demande, c'est s'il y a encore aujourd'hui suffisamment de paysans qui croient à la sorcellerie pour pouvoir refaire une telle étude.Adren a écrit:Merci Ryusaki, tu dis que cette étude ne serait peut-être plus possible de nos jours. De quand date-t-elle ?
- AdrenFidèle du forum
Bonsoir à tous et merci pour les précisions concernant la date de parution.
Je viens valider le défi n°3, un volume d'un grand cycle littéraire (javais déjà posé la question à ce sujet) avec La huitième couleur de Terry Pratchett premier tome des Annales du Disque-Monde. Difficile d'en faire une présentation succincte ! Rincevent est un petit malfrat opportuniste de la cité d'Ankh-Morpork quand il rencontre par hasard DeuxFleurs le touriste et son coffre d'or qui semble inépuisable. Le lâche Rincevent flaire aussitôt la bonne affaire et devient le guide du naïf DeuxFleurs. Evidemment, rien ne se passe comme prévu. C'est tout un monde qui est créé ici et parfois, c'est un peu trop. Mais comme c'est souvent très drôle et inattendu, ça se laisse lire. Je suis contente que le défi m'ait donné l'occasion de lire le premier tome de cette série bien connue et bien barrée, je ne sais pas encore si je poursuivrai.
En relisant ma liste, je crois que je n'ai rien pour l'auteur dont les initiales sont des voyelles, je vais donc y glisser Les fils de la poussière d'Arnaldur Indridasson dont j'ai déjà parlé et placer dans le Grand Nord La lettre à Helga de Bergsveinn Birgisson, trouvé par hasard à la médiathèque, lu parce que vous en aviez parlé l'année dernière et que je ne pensais pas mettre dans le défi (pourtant, lettre, Grand Nord, éditions Zulma et narrateur âgé). Dans ce beau et court roman, Bjarni, éleveur de brebis islandais au soir de sa vie écrit à Helga, son unique amour, pour revivre avec elle leur liaison passée. Une belle lecture pleine de poésie et de landes désertes.
Edit : en fait, si, j'avais déjà un titre pour l'auteur dont les initiales sont des voyelles. Je devrais mettre à jour ma liste plus souvent.
Je viens valider le défi n°3, un volume d'un grand cycle littéraire (javais déjà posé la question à ce sujet) avec La huitième couleur de Terry Pratchett premier tome des Annales du Disque-Monde. Difficile d'en faire une présentation succincte ! Rincevent est un petit malfrat opportuniste de la cité d'Ankh-Morpork quand il rencontre par hasard DeuxFleurs le touriste et son coffre d'or qui semble inépuisable. Le lâche Rincevent flaire aussitôt la bonne affaire et devient le guide du naïf DeuxFleurs. Evidemment, rien ne se passe comme prévu. C'est tout un monde qui est créé ici et parfois, c'est un peu trop. Mais comme c'est souvent très drôle et inattendu, ça se laisse lire. Je suis contente que le défi m'ait donné l'occasion de lire le premier tome de cette série bien connue et bien barrée, je ne sais pas encore si je poursuivrai.
En relisant ma liste, je crois que je n'ai rien pour l'auteur dont les initiales sont des voyelles, je vais donc y glisser Les fils de la poussière d'Arnaldur Indridasson dont j'ai déjà parlé et placer dans le Grand Nord La lettre à Helga de Bergsveinn Birgisson, trouvé par hasard à la médiathèque, lu parce que vous en aviez parlé l'année dernière et que je ne pensais pas mettre dans le défi (pourtant, lettre, Grand Nord, éditions Zulma et narrateur âgé). Dans ce beau et court roman, Bjarni, éleveur de brebis islandais au soir de sa vie écrit à Helga, son unique amour, pour revivre avec elle leur liaison passée. Une belle lecture pleine de poésie et de landes désertes.
Edit : en fait, si, j'avais déjà un titre pour l'auteur dont les initiales sont des voyelles. Je devrais mettre à jour ma liste plus souvent.
- AdrenFidèle du forum
Bonjour à tous,
pour le livre paru ma première année devant des élèves, j'ai lu La maîtresse de Brecht de Jacques-Pierre Amette (2003). En 1948, Bertolt Brecht revient à Berlin-Est après 15 ans d'exil dont la majeure partie aux Etats-Unis. Accueilli par la Ligue culturelle, il doit montrer qu'il a bien sa place à l'Union des écrivains. Et pour prouver son marxisme, dans ce pays où tout le monde espionne tout le monde, quoi de mieux que de lui procurer une maîtresse qui rendra compte à la Stasi de toutes ses conversations personnelles ? Maria Eich entre ainsi dans sa vie pour devenir comédienne au Berliner Ensemble et partager le lit de Brecht au service des renseignements soviétiques. Evidemment, elle ne l'aime pas et accomplit sa mission pour les beaux yeux de son agent de liaison (c'est le cas de le dire). Je n'ai pas cherché quelle était la part de fiction et de réalité dans ce roman. L'intrigue est intéressante mais relativement plate quand même. Disons que comme l'époque, le lieu et les personnages me plaisent, j'ai plutôt bien aimé cette lecture, mais elle pourrait sinon être sans intérêt pour quelqu'un d'autre. Pas facile de trouver un livre en fonction de son année de parution. Un bon défi !
pour le livre paru ma première année devant des élèves, j'ai lu La maîtresse de Brecht de Jacques-Pierre Amette (2003). En 1948, Bertolt Brecht revient à Berlin-Est après 15 ans d'exil dont la majeure partie aux Etats-Unis. Accueilli par la Ligue culturelle, il doit montrer qu'il a bien sa place à l'Union des écrivains. Et pour prouver son marxisme, dans ce pays où tout le monde espionne tout le monde, quoi de mieux que de lui procurer une maîtresse qui rendra compte à la Stasi de toutes ses conversations personnelles ? Maria Eich entre ainsi dans sa vie pour devenir comédienne au Berliner Ensemble et partager le lit de Brecht au service des renseignements soviétiques. Evidemment, elle ne l'aime pas et accomplit sa mission pour les beaux yeux de son agent de liaison (c'est le cas de le dire). Je n'ai pas cherché quelle était la part de fiction et de réalité dans ce roman. L'intrigue est intéressante mais relativement plate quand même. Disons que comme l'époque, le lieu et les personnages me plaisent, j'ai plutôt bien aimé cette lecture, mais elle pourrait sinon être sans intérêt pour quelqu'un d'autre. Pas facile de trouver un livre en fonction de son année de parution. Un bon défi !
- AdrenFidèle du forum
Lecteurs du soir, bonsoir,
vos commentaires m'avaient donné envie de lire Aucassin et Nicolette, c'est désormais chose faite. J'ai bien aimé cette petite "chantefable" dans laquelle les amoureux rivalisent d'imagination pour se retrouver.
J'en arrive aux défis qui m'inspirent moins, notamment les "seconds couteaux" pour lesquels je n'ai aucune idée. Soit je connais l'auteur et dans ce cas, ne le considère pas comme "tombé dans l'oubli", soit je ne le connais pas et dans ce cas, impossible d'avoir une idée. Je m'en remets donc à vous. Pour le moment, ma seule idée est Barjavel...
Edit, je m'autoréponds, ce n'est pour ce défi que quelqu'un (Nasopi ?) avait choisi Marcel Aymé ? Si j'étais moins paresseuse, j'irais voir vos listes...
vos commentaires m'avaient donné envie de lire Aucassin et Nicolette, c'est désormais chose faite. J'ai bien aimé cette petite "chantefable" dans laquelle les amoureux rivalisent d'imagination pour se retrouver.
J'en arrive aux défis qui m'inspirent moins, notamment les "seconds couteaux" pour lesquels je n'ai aucune idée. Soit je connais l'auteur et dans ce cas, ne le considère pas comme "tombé dans l'oubli", soit je ne le connais pas et dans ce cas, impossible d'avoir une idée. Je m'en remets donc à vous. Pour le moment, ma seule idée est Barjavel...
Edit, je m'autoréponds, ce n'est pour ce défi que quelqu'un (Nasopi ?) avait choisi Marcel Aymé ? Si j'étais moins paresseuse, j'irais voir vos listes...
- JennyMédiateur
Adren : pour les seconds couteaux, j’ai pensé à Sandor Marai.
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