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- LaotziSage
epekeina.tes.ousias a écrit:Je suis en désaccord total et je considère que ceci est une erreur catastrophique. “islamo-phobie” signifie “peur de l'Islam”: et le terme est employé pour dénoncer toute forme de critique de l'Islam. Or, il se trouve que l'Islam est une religion: dès lors, dès qu'un athée ose trouver à y redire, il se retrouve avec une casserole au derrière (et parfois une cible dans le dos). C'est la stratégie même des Frères que d'avoir introduit ce terme pour tenter d'obtenir la délictualisation de toute critique de l'Islam, et donc par ce moyen, l'interdiction du “blasphème”. Les journalistes de Charlie Hebdo — entre autres — en ont fait les frais.
La notion d'islamophobie, telle qu'elle est utilisée aujourd'hui par des chercheurs en sciences sociales, et plus encore par le "paysage médiatique et intellectuel" (en dehors des instrumentalisations par des officines radicales), vise non pas à dénoncer la critique d'une religion, mais à dénoncer les actes et pensées antimusulmans, c'est à dire visant des personnes, qui, sous couvert d'une liberté d'expression, peuvent cacher un racisme latent : en cela l'islamophobie désignerait donc une idéologie hostile aux personnes de religion (ou supposées l'être) musulmane (et non pas une critique de la religion en tant que telle). Oui, il y a une impropriété sémantique et une instrumentalisation, mais il me semble que cela fait déjà plusieurs années que ces constats ont été faits et dépassés, et que la notion, ainsi définie, peut malgré tout être utilisée utilement.
Maintenant, ces désaccords sur l'utilisation de cette notion ne justifient de toute façon en rien les actes relatés au début de ce sujet.
- bas-médiévisteNiveau 9
Il y a deux horreurs : d'une c'est l'avènement du délit de réflexion scientifique (questionner voire réfuter un concept pour son a-scientificité) devient un crime jugé par le tribunal populaire, dans le prolongement du délit d'opinion ; de deux c'est la mort professionnelle voire sociale des collègues qu'on jette à la vindicte populaire en leur assignant l'étiquette infamante d'islamophobes.
On est quelques-uns à avoir défendu dans un autre débat la présomption d'innocence. Ben là, c'est la présomption de réflexion scientifique qu'il faut défendre.
De régression en régression...
On est quelques-uns à avoir défendu dans un autre débat la présomption d'innocence. Ben là, c'est la présomption de réflexion scientifique qu'il faut défendre.
De régression en régression...
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"Les instructions émanant des socio-pédagogues infestant les cabinets ministériels depuis plusieurs années sont un charabia dont le pathos infernal mériterait d'être traduit en français afin d'en saisir tout le sel lorsque l'on sait qu'il vise un enseignement destiné, je vous le rappelle, à des enfants." (Goubert, 1984)
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Laotzi a écrit:epekeina.tes.ousias a écrit:Je suis en désaccord total et je considère que ceci est une erreur catastrophique. “islamo-phobie” signifie “peur de l'Islam”: et le terme est employé pour dénoncer toute forme de critique de l'Islam. Or, il se trouve que l'Islam est une religion: dès lors, dès qu'un athée ose trouver à y redire, il se retrouve avec une casserole au derrière (et parfois une cible dans le dos). C'est la stratégie même des Frères que d'avoir introduit ce terme pour tenter d'obtenir la délictualisation de toute critique de l'Islam, et donc par ce moyen, l'interdiction du “blasphème”. Les journalistes de Charlie Hebdo — entre autres — en ont fait les frais.
La notion d'islamophobie, telle qu'elle est utilisée aujourd'hui par des chercheurs en sciences sociales, et plus encore par le "paysage médiatique et intellectuel" (en dehors des instrumentalisations par des officines radicales), vise non pas à dénoncer la critique d'une religion, mais à dénoncer les actes et pensées antimusulmans, c'est à dire visant des personnes, qui, sous couvert d'une liberté d'expression, peuvent cacher un racisme latent : en cela l'islamophobie désignerait donc une idéologie hostile aux personnes de religion (ou supposées l'être) musulmane (et non pas une critique de la religion en tant que telle). Oui, il y a une impropriété sémantique et une instrumentalisation, mais il me semble que cela fait déjà plusieurs années que ces constats ont été faits et dépassés, et que la notion, ainsi définie, peut malgré tout être utilisée utilement.
Maintenant, ces désaccords sur l'utilisation de cette notion ne justifient de toute façon en rien les actes relatés au début de ce sujet.
Non, pas par “les chercheurs en sciences sociales”: par certains chercheurs en sciences sociales — qui ne trouvent pas malice à utiliser un terme issu de la propagande frériste… D'autres utilisent le terme “racialisme”…
Et franchement, utiliser comme un “concept scientifique” un terme utilisé par des propagandistes, c'est plus que maladroit…
bas-médiéviste a écrit:Il y a deux horreurs : d'une c'est l'avènement du délit de réflexion scientifique (questionner voire réfuter un concept pour son a-scientificité) devient un crime jugé par le tribunal populaire, dans le prolongement du délit d'opinion ; de deux c'est la mort professionnelle voire sociale des collègues qu'on jette à la vindicte populaire en leur assignant l'étiquette infamante d'islamophobes.
On est quelques-uns à avoir défendu dans un autre débat la présomption d'innocence. Ben là, c'est la présomption de réflexion scientifique qu'il faut défendre.
De régression en régression...
Oui. À la vindicte populaire, voire plus — car cela s'est déjà vu!
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Si tu vales valeo.
- Manu7Expert spécialisé
Aurevilly a écrit:Que des "profs de Sciences Po se frittent " c'est une chose. Cela relève du débat d'idées qui est ce que l'on peut attendre d'enseignants. Là, il s'agit de tout autre chose. Dans le contexte actuel, cette action relève de l'intimidation, au minimum, et doit être sanctionnée.Manu7 a écrit:Je veux dire que des profs de Science Po se sont frités autour de ce terme : "Islamophobie" alors qu'on peut très bien en discuter de manière mesurée.
Avant cet acte inadmissible c'était déjà arrivé à un point de friction très élevé :
Article Marianne a écrit:Claire M. s'est plainte de harcèlement auprès du laboratoire de recherche PACTE au sein duquel elle travaille également.
La réponse de la structure, qui dépend du CNRS, ne se fait pas attendre : dans un "communiqué officiel" du 7 décembre signé par Anne-Laure Amilhat Szary, directrice du laboratoire, PACTE apporte son soutien à Claire M. et estime que "nier, au nom d'une opinion personnelle, la validité́ des résultats scientifiques d'une collègue et de tout le champ auquel elle appartient, constitue une forme de harcèlement et une atteinte morale violente." "En tant que laboratoire de recherche il nous importe de ne pas confondre opinion et connaissance éprouvée par des méthodes scientifiques" explique à Marianne Anne-Laure Amilhat Szary.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Au moins, si l'on cite ce passage de l'article de Marianne faut-il aussi citer l'autre:
Klaus Kinzler apprend également que Claire M., sa collègue, aurait été heurtée par ses propos. Il lui communique une "lettre d'excuses" dans laquelle il regrette avoir pu "s'emporter sur la forme", mais maintient ses positions.
"Évidemment que la majorité des chercheurs en sciences sociales défendent ce terme, mais il y a aussi ceux qui le contestent. J’ai été ferme mais je n’ai jamais quitté la politesse. J’ai fait des mails assez longs qui ont été interprétés comme du harcèlement. Comment voulez-vous faire quand on ne peut pas se rencontrer en vrai ni échanger en vidéo ?" défend le professeur d'allemand. Car Claire M. s'est plainte de harcèlement auprès du laboratoire de recherche PACTE au sein duquel elle travaille également.
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- EuphémiaNiveau 10
J'ai plutôt l'impression que non. Actuellement, il est quasiment impossible de questionner l'islam, et même l'islamisme, sans être accusé par certains d'islamophobie.Laotzi a écrit:
La notion d'islamophobie, telle qu'elle est utilisée aujourd'hui par des chercheurs en sciences sociales, et plus encore par le "paysage médiatique et intellectuel" (en dehors des instrumentalisations par des officines radicales), vise non pas à dénoncer la critique d'une religion, mais à dénoncer les actes et pensées antimusulmans, c'est à dire visant des personnes, qui, sous couvert d'une liberté d'expression, peuvent cacher un racisme latent : en cela l'islamophobie désignerait donc une idéologie hostile aux personnes de religion (ou supposées l'être) musulmane (et non pas une critique de la religion en tant que telle). Oui, il y a une impropriété sémantique et une instrumentalisation, mais il me semble que cela fait déjà plusieurs années que ces constats ont été faits et dépassés, et que la notion, ainsi définie, peut malgré tout être utilisée utilement.
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L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- Manu7Expert spécialisé
Oui merci epekeina.tes.ousias, ce que je voulais dire c'est que les profs déjà à leur niveau n'ont pas été capables de discuter de manière posée, c'est fou ! C'est pour cela que je disais qu'on peut essayer de ne pas tomber dans les mêmes erreurs que peuvent engendrer un tel débat.
Il semble clair que suivant les personnes qui utilisent le terme "islamophobie" alors ce terme peut changer de signification.
Il semble clair que suivant les personnes qui utilisent le terme "islamophobie" alors ce terme peut changer de signification.
- PrezboGrand Maître
Manu7 a écrit:
Avant cet acte inadmissible c'était déjà arrivé à un point de friction très élevé :Article Marianne a écrit:Claire M. s'est plainte de harcèlement auprès du laboratoire de recherche PACTE au sein duquel elle travaille également.
La réponse de la structure, qui dépend du CNRS, ne se fait pas attendre : dans un "communiqué officiel" du 7 décembre signé par Anne-Laure Amilhat Szary, directrice du laboratoire, PACTE apporte son soutien à Claire M. et estime que "nier, au nom d'une opinion personnelle, la validité́ des résultats scientifiques d'une collègue et de tout le champ auquel elle appartient, constitue une forme de harcèlement et une atteinte morale violente." "En tant que laboratoire de recherche il nous importe de ne pas confondre opinion et connaissance éprouvée par des méthodes scientifiques" explique à Marianne Anne-Laure Amilhat Szary.
Cette réponse de Mme Amilhat Szary est révélatrice. En gros, la scientificité revendiquée des notions employées n'est utilisée que pour refuser la contestation et le débat (ce qui me semble quand même problématique dans le domaine des études politiques), et l'accusation de harcèlement est instrumentalisée pour dénoncer tout contradicteur un peu trop virulent.
"Nier, au nom d'une opinion personnelle, la validité des résultats scientifiques d'une collègue et de tout le champ auquel elle appartient, constitue une forme de harcèlement et une atteinte morale violente." C'est écrit, en toute lettres, par une dame qui est professeure des universités. Splendide aveu.
- VindexNiveau 7
epekeina.tes.ousias a écrit:Manu7 a écrit:Finalement cela interroge sur le sens du mot "islamophobie" est-ce une intolérence ou une oppostion vis à vis d'une religion ou du racisme envers ceux qui pratiquent cette religion.
Encore une fois: le mot “islamophobie” a été forgé par les Frères musulmans pour servir leur propagande. C'est pourquoi on ne peut pas l'employer impunément!
Il semblerait que l'origine islamiste de ce terme ne soit pas avérée. Quand bien même, on a le droit de questionner ce terme et ses limites (car il est ambigu).
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Manu7 a écrit:Oui merci epekeina.tes.ousias, ce que je voulais dire c'est que les profs déjà à leur niveau n'ont pas été capables de discuter de manière posée, c'est fou ! C'est pour cela que je disais qu'on peut essayer de ne pas tomber dans les mêmes erreurs que peuvent engendrer un tel débat.
Remarque… Si on veut discuter “de manière posée”, il faut pouvoir le faire — ça n'est pas le cas à l'IEP de Grenoble. On y voit des étudiants d'un syndicat résultant d'une scission prendre à parti des profs, d'autres appeler à la délation sur facebook, etc. etc.
Il semble clair que suivant les personnes qui utilisent le terme "islamophobie" alors ce terme peut changer de signification.
Mais si le terme change de sens suivant les personnes qui l'emploient, c'est que le terme lui-même n'a rien de conceptuellement déterminé et relève de l'idéologie: ce qui n'est absolument pas étonnant, puisque, massivement, son emploi relève de la propagande des Frères musulmans. P.-A. Taguieff — que tout le monde s'empresse de dénoncer comme un membre de l'extrême droite (en se gardant bien de signaler que l'extrême droite du carrefour de l'horloge, qui lui a décerné le prix Lyssenko, ne peut pas le blairer) — peut multiplier les citations qui prouvent factuellement l'origine idéologique de ce terme: personne n'acceptera la critique et beaucoup préfèrent inculper l'auteur plutôt que les citations! La plupart persisteront à répondre que “les sciences sociales”, etc.
L'emploi du mot lui-même fait directement quitter le champ de la réflexion conceptuelle pour entrer dans celui de l'idéologie.
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- AurevillyHabitué du forum
Mais si le terme change de sens suivant les personnes qui l'emploient, c'est que le terme lui-même n'a rien de conceptuellement déterminé et relève de l'idéologie: ce qui n'est absolument pas étonnant, puisque, massivement, son emploi relève de la propagande des Frères musulmans. P.-A. Taguieff — que tout le monde s'empresse de dénoncer comme un membre de l'extrême droite (en se gardant bien de signaler que l'extrême droite du carrefour de l'horloge, qui lui a décerné le prix Lyssenko, ne peut pas le blairer) — peut multiplier les citations qui prouvent factuellement l'origine idéologique de ce terme: personne n'acceptera la critique et beaucoup préfèrent inculper l'auteur plutôt que les citations! La plupart persisteront à répondre que “les sciences sociales”, etc.
L'emploi du mot lui-même fait directement quitter le champ de la réflexion conceptuelle pour entrer dans celui de l'idéologie.
Et, au-delà de l'emploi de ce terme, rappelons qu'un des professeurs incriminés s'opposait à son utilisation dans le contexte suivant :
« Je m'étais inscrit pour préparer une journée thématique au titre : racisme, islamophobie, antisémitisme. […] Je comptais contester dans la discussion avec ma collègue et mes étudiants cet alignement de ces trois termes dans une seule thématique » (Cité dans Le Point du 7/3/21)
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Vindex a écrit:Il semblerait que l'origine islamiste de ce terme ne soit pas avérée. Quand bien même, on a le droit de questionner ce terme et ses limites (car il est ambigu).
Si tu as le courage d'aller lire le site de Tarik Ramadan (.com), tu trouveras qu'il emploie le terme depuis plus de 15 ans (sur ce média).
Et, au-delà de l'emploi de ce terme, rappelons qu'un des professeurs incriminés s'opposait à son utilisation dans le contexte suivant :
« Je m'étais inscrit pour préparer une journée thématique au titre : racisme, islamophobie, antisémitisme. […] Je comptais contester dans la discussion avec ma collègue et mes étudiants cet alignement de ces trois termes dans une seule thématique » (Cité dans Le Point du 7/3/21)
Oui: et plus spécifiquement, le fait de mettre sur le même plan antisémitisme et islamophobie.
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- Thalia de GMédiateur
Aurevilly, peux-tu éditer et corriger ta citation ? Merci d'avance.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- EuphémiaNiveau 10
C'est d'autant plus savoureux quand le même CNRS invoque contre Vidale l'argument de la non réalité scientifique de la notion d'islamo-gauchisme. En gros c'est scientifique, donc hors débat quand ça les arrange et c'est non scientifique donc hors débat quand ça les arrange.Prezbo a écrit:Cette réponse de Mme Amilhat Szary est révélatrice. En gros, la scientificité revendiquée des notions employées n'est utilisée que pour refuser la contestation et le débat (ce qui me semble quand même problématique dans le domaine des études politiques), et l'accusation de harcèlement est instrumentalisée pour dénoncer tout contradicteur un peu trop virulent.Manu7 a écrit:Avant cet acte inadmissible c'était déjà arrivé à un point de friction très élevé :Article Marianne a écrit:Claire M. s'est plainte de harcèlement auprès du laboratoire de recherche PACTE au sein duquel elle travaille également.
La réponse de la structure, qui dépend du CNRS, ne se fait pas attendre : dans un "communiqué officiel" du 7 décembre signé par Anne-Laure Amilhat Szary, directrice du laboratoire, PACTE apporte son soutien à Claire M. et estime que "nier, au nom d'une opinion personnelle, la validité́ des résultats scientifiques d'une collègue et de tout le champ auquel elle appartient, constitue une forme de harcèlement et une atteinte morale violente." "En tant que laboratoire de recherche il nous importe de ne pas confondre opinion et connaissance éprouvée par des méthodes scientifiques" explique à Marianne Anne-Laure Amilhat Szary.
"Nier, au nom d'une opinion personnelle, la validité des résultats scientifiques d'une collègue et de tout le champ auquel elle appartient, constitue une forme de harcèlement et une atteinte morale violente." C'est écrit, en toute lettres, par une dame qui est professeure des universités. Splendide aveu.
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L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- VindexNiveau 7
epekeina.tes.ousias a écrit:Vindex a écrit:Il semblerait que l'origine islamiste de ce terme ne soit pas avérée. Quand bien même, on a le droit de questionner ce terme et ses limites (car il est ambigu).
Si tu as le courage d'aller lire le site de Tarik Ramadan (.com), tu trouveras qu'il emploie le terme depuis plus de 15 ans (sur ce média).
Et, au-delà de l'emploi de ce terme, rappelons qu'un des professeurs incriminés s'opposait à son utilisation dans le contexte suivant :
« Je m'étais inscrit pour préparer une journée thématique au titre : racisme, islamophobie, antisémitisme. […] Je comptais contester dans la discussion avec ma collègue et mes étudiants cet alignement de ces trois termes dans une seule thématique » (Cité dans Le Point du 7/3/21)
Oui: et plus spécifiquement, le fait de mettre sur le même plan antisémitisme et islamophobie.
Ce n'est pas parce que Tarik Ramadan l'a utilisé il y a 15 ans que ce sont les islamistes qui l'ont créé. J'ai lu quelque part que des britanniques utilisaient ce terme dès les années 90.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Ça change quelque chose au fait que ce terme fasse partie de la propagande frériste?
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- VindexNiveau 7
Vous dites qu'il a été forgé par les islamistes. Je dis que ça n'est pas avéré. Notez que ce n'est pas incompatible avec la récupération du terme par des propagandistes de l'islamisme.
- CleroliDoyen
Pour ceux qui le souhaitent, voici le lien vers les échanges des mails publiés par l'un des professeurs (source donnée dans l'article du Parisien) : https://sites.google.com/a/iepg.fr/kinzler/system/app/pages/search?scope=search-site&q=Islamophobie
- LouisBarthasExpert
"Le fascisme peut revenir sur la scène à condition qu’il s’appelle anti-fascisme."Iphigénie a écrit:on ne peut que s'inquiéter d'une société qui pour lutter contre le fascisme devient fasciste, et pour lutter contre le racisme, se replie sur une appartenance communautariste fanatisée...
Pier Paolo Pasolini – Lettres luthériennes (1976)
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Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Vindex a écrit:Vous dites qu'il a été forgé par les islamistes. Je dis que ça n'est pas avéré. Notez que ce n'est pas incompatible avec la récupération du terme par des propagandistes de l'islamisme.
Quand bien même on en trouverait des occurrences avant l'emploi idéologique de combat propre à l'idéologie frériste, cela ne changerait au fait qu'actuellement c'est un terme strictement idéologique et que l'employer en prétendant qu'il serait “scientifiquement fondé” (ce qui est du reste contesté, y compris dans le champ des “sciences sociales”) est, pour le moins, imprudent — surtout si l'on considère ce que peut déclencher l'accusation d'“islamophobie”, puisque celle-ci a fait des morts.
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- CleroliDoyen
C'était justement l'objet des échanges entre les 2 professeurs.epekeina.tes.ousias a écrit:Vindex a écrit:Vous dites qu'il a été forgé par les islamistes. Je dis que ça n'est pas avéré. Notez que ce n'est pas incompatible avec la récupération du terme par des propagandistes de l'islamisme.
Quand bien même on en trouverait des occurrences avant l'emploi idéologique de combat propre à l'idéologie frériste, cela ne changerait au fait qu'actuellement c'est un terme strictement idéologique et que l'employer en prétendant qu'il serait “scientifiquement fondé” (ce qui est du reste contesté, y compris dans le champ des “sciences sociales”) est, pour le moins, imprudent — surtout si l'on considère ce que peut déclencher l'accusation d'“islamophobie”, puisque celle-ci a fait des morts.
Je n'ai pas l'impression que tous les chercheurs partagent ta position, sont-ils donc tous dans l'endoctrinement sans le savoir ? Que penser des références données par la chercheuse qui l'emploie ?
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Cleroli a écrit:Pour ceux qui le souhaitent, voici le lien vers les échanges des mails publiés par l'un des professeurs (source donnée dans l'article du Parisien) : https://sites.google.com/a/iepg.fr/kinzler/system/app/pages/search?scope=search-site&q=Islamophobie
Passionnant. Merci !
Edit : le lien donné vers l'article de Philippe d'Iribarne. Quelqu'un l'a ?
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Cleroli a écrit:C'était justement l'objet des échanges entre les 2 professeurs.
Je n'ai pas l'impression que tous les chercheurs partagent ta position, sont-ils donc tous dans l'endoctrinement sans le savoir ? Que penser des références données par la chercheuse qui l'emploie ?
Que penser de ses références? Je n'en sais rien! Ou bien elle ignore que les islamistes fréristes existent et font de la propagande, ou bien elle le sait mais ne veut pas le voir, ou bien elle pense à autre chose… Je ne suis pas dans sa tête (et n'ai aucune envie d'y être). J'ai quelques collègues qui sont dans ce genre-là: en général ils n'ont strictement aucun argument sauf “le racisme quand même, ça existe”. À quoi je rétorque que les notions juridiques de racisme et d'appel à la haine, ou celle de xénophobie peuvent fort bien pourvoir à la chose. Au-delà, je n'ai jamais trouvé aucun argument présentant le moindre degré de rationalité sur ce point.
Mais encore une fois peu m'importe. Quand un idéologue d'extrême droite, R. Camus, invente la notion idéologique de “remplacisme”, j'évite d'en faire un “concept” et de prétendre que c'est de la “science”. De même, quand des islamistes utilisent le mot “islamophobie” dans leur propagande, j'évite d'employer le terme (depuis les années 90 et le GIA!). Et toutes les circonlocutions du monde, les entortillements sur la conceptualité du concept et les recours à l'argument (au demeurant scientiste et que je trouve peu pertinent), des “sciences sociales” qui… n'y changeront rien.
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- Manu7Expert spécialisé
Cleroli a écrit:C'était justement l'objet des échanges entre les 2 professeurs.epekeina.tes.ousias a écrit:Vindex a écrit:Vous dites qu'il a été forgé par les islamistes. Je dis que ça n'est pas avéré. Notez que ce n'est pas incompatible avec la récupération du terme par des propagandistes de l'islamisme.
Quand bien même on en trouverait des occurrences avant l'emploi idéologique de combat propre à l'idéologie frériste, cela ne changerait au fait qu'actuellement c'est un terme strictement idéologique et que l'employer en prétendant qu'il serait “scientifiquement fondé” (ce qui est du reste contesté, y compris dans le champ des “sciences sociales”) est, pour le moins, imprudent — surtout si l'on considère ce que peut déclencher l'accusation d'“islamophobie”, puisque celle-ci a fait des morts.
Je n'ai pas l'impression que tous les chercheurs partagent ta position, sont-ils donc tous dans l'endoctrinement sans le savoir ? Que penser des références données par la chercheuse qui l'emploie ?
Ce qui est gênant dans cette polémique entre ces deux professeurs, c'est que l'un dit que ce terme est dangereux et l'autre dit que ce terme ne doit pas être remis en question puisque la question est réglée scientifiquement et cela sera confirmé par le CNRS.
En tout cas les échanges sont intéressants à lire, je ne comprends pas comment on peut en arrivé à parler de harcèlement et pourquoi des étudiants se sont sentis agressés ? Les échanges sont motivées par des positions opposées. L'un est excessif quand il dit qu'on doit absolument changé l'intitulé et l'autre l'est aussi quand elle dit que c'est une vérité scientifique qu'on n'a pas le droit de remettre en cause.
J'avoue que ce concept de vérité scientifique dans le domaine des sciences sociales me choque pas mal, déjà dans les sciences dures on sait que les vérités peuvent changer mais dans les sciences sociales, je ne comprends pas bien pourquoi il serait interdit de discuter de la validité d'un concept ?
En tout cas partir de ce débat d'idées pour en arriver à cet acte inacceptable, cela me dépasse totalement. Comment peut-on demander l'exclusion d'un professeur parce qu'il ne pense pas comme nous ?
Le seul passage qui me dérange c'est quand il dit qu'il préfère la religion de Jésus à cause de sa position sur l'adultère. Là, il aurait pu éviter car je suppose qu'il y a de beaux passages dans tous les livres sacrés donc il s'écarte trop du sujet en livrant ses sentiments qui n'apportent rien au débat ou alors il faudrait équilibrer en rappelant l'obscurantisme de la religion chrétienne au cours des siècles.
- cunégondeNiveau 10
@e-Wanderer: merci pour l'article que je fais circuler.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Manu7 a écrit:J'avoue que ce concept de vérité scientifique dans le domaine des sciences sociales me choque pas mal, déjà dans les sciences dures on sait que les vérités peuvent changer mais dans les sciences sociales, je ne comprends pas bien pourquoi il serait interdit de discuter de la validité d'un concept ?
Sur ce point, je suis parfaitement d'accord. Non seulement on peut discuter de la validité d'un concept — mais on le doit. Et même si on se limite aux “sciences sociales” qui ne sont que quelques disciplines parmi d'autres et ne détiennent pas par la grâce de je ne sais quelle “coupure épistémologique” la lumière de la vérité.
En tout cas partir de ce débat d'idées pour en arriver à cet acte inacceptable, cela me dépasse totalement. Comment peut-on demander l'exclusion d'un professeur parce qu'il ne pense pas comme nous ?
Ça n'est pas bien difficile à saisir: c'est le propre des esprits sectaires, intolérants et fanatiques.
Le seul passage qui me dérange c'est quand il dit qu'il préfère la religion de Jésus à cause de sa position sur l'adultère. Là, il aurait pu éviter car je suppose qu'il y a de beaux passages dans tous les livres sacrés donc il s'écarte trop du sujet en livrant ses sentiments qui n'apportent rien au débat ou alors il faudrait équilibrer en rappelant l'obscurantisme de la religion chrétienne au cours des siècles.
C'est que ça n'est ni vrai ni faux. À mes yeux, d'ailleurs, le minimum serait de rappeler que dans ce passage, Jésus écrit (c'est la seule fois d'ailleurs où il écrit) les péchés de ses interlocuteurs sur le sol, du plus jeune au plus âgé (ce dernier ayant eu bien plus d'occasion de “pécher”) avant de prononcer son “que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre. Autrement dit, le pardon est ici conditionné par le fait de s'infliger à soi-même de la culpabilité. Ce qui est, pour le moins, discutable.
Et pour ce à quoi tu penses, on peut renvoyer au compelle intrare (Luc 14,12-24) — dont Pierre Bayle dévoila jadis l'insanité en long et en large (sans grand effet d'ailleurs, et pour cause).
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