Stagiaire dans le doute

Quand j'étais stagiaire, je notais absolument TOUT, la formulation de la consigne et sa reformulation si les élèves ne comprenaient pas, les productions orales possibles (et parfois farfelues), le vocabulaire à introduire, etc. Et la plupart de mes stagiaires notaient même sur leur préparation de cours quelles étaient les feuilles à distribuer et à quel moment, où se placer dans la classe etc.

Le plus gros problème est l'incapacité de Berséria à interagir avec les autres : nous et les élèves aussi (pour un prof, c'est fâcheux). Il monologue depuis le début.

(Quand j'étais stagiaire, j'arrivais avec des feuilles qui commençaient par "Bonjour. Asseyez-vous. Aujourd'hui, nous allons...." Ne faites pas ça, c'est fatigant et inutile. )

Très intéressante discussion sur la notation, qui mériterait d'être extraite (copiée, peut-être ?) sur un autre fil, je trouve.
Je suis considérée comme une prof qui sacque, parce que je mets des notes basses sans gros scrupules. J'essaie de concevoir des sujets qui permettent à chaque élève qui a travaillé d'avoir au moins la moyenne - avec l'écueil que représente l'expression écrite en collège. En rédaction, je mets de mauvaises notes avec un barème flou, mais très rarement moins de 5/20. Le barème est flou, parce que sinon, les notes sont trop basses. En revanche, s'il n'y a qu'une faute d'orthographe grammaticale, ou deux, et pas ou peu de fautes lexicales (ils n'ont pas forcément un dictionnaire), ni de faute de syntaxe, et que les points dont je voulais vérifier l'acquisition sont acquis, je mets 20.
Je corrige un exercice scolaire. Il est réussi, complètement ? Il mérite 20.


En outre, je ne veux pas critiquer, mais la copie de Dieu, ces derniers temps, je lui mettrais probablement moins de 12.


Enfin, quand on est titularisé, on peut s'éloigner des conseils reçus à l'Espe/Inspe.
Il faut prendre dans les conseils donnés ici ou ailleurs ce qui convient à notre personnalité, ceux que nous pourrons appliquer sans nous forcer. Chaque façon d'être professeur est bonne, si l'enseignant (et ses élèves ) ne souffre(nt) pas, et que les élèves apprennent ce qu'ils doivent apprendre à l'école.

Poupoutch a écrit:Non mais déjà, si on part de l'idée que notre but en tant que prof est qu'ils aient un bon boulot plus tard, on part avec un sacré biais mental quand même. Un biais qui me fait vachement plus halluciner que l'obstination à s'arrêter à 19 ou à considérer que le 20 signifie la perfection.

Je ne comprends pas. Je travaille afin que mes élèves aient le meilleur métier possible, selon leurs capacités, appétences etc. Bien sûr, je ne le fais qu'à mon tout petit rôle de professeur de français. Je ne travaille pas pour qu'ils aillent avaler les huit tomes de la pléiade de Saint Simon. Ça, c'est de l'amusement.

aurore77 a écrit:Tu fais comment pour vérifier si ton objectif est atteint ?
Et la trace écrite, pourquoi sur une feuille volante ? Il est important pour moi d'avoir la trace écrite bien préparée, bien écrite, pas écrit à la va vite...

Je passe vérifier que les élèves plus faibles ont compris.

Pour ma classe de 5e, pour deux séances consécutive, j'ai rédigé un paragraphe la veille de chaque cours. J'avais un objectif par séance. Cela a suffit.
Et c'est plus agréable d'avoir un cours tapé à l'ordinateur, fait très en avance.

dita a écrit:

Poupoutch a écrit:Non mais déjà, si on part de l'idée que notre but en tant que prof est qu'ils aient un bon boulot plus tard, on part avec un sacré biais mental quand même. Un biais qui me fait vachement plus halluciner que l'obstination à s'arrêter à 19 ou à considérer que le 20 signifie la perfection.

Je ne comprends pas. Je travaille afin que mes élèves aient le meilleur métier possible, selon leurs capacités, appétences etc. Bien sûr, je ne le fais qu'à mon tout petit rôle de professeur de français. Je ne travaille pas pour qu'ils aillent avaler les huit tomes de la pléiade de Saint Simon. Ça, c'est de l'amusement.

Je travaille pour contribuer à faire de mes élèves des hommes et des femmes éclairés, lucides, qui ne se laissent pas manipuler, qui soient capables d'avoir leurs propres opinions pesées et réfléchies ; des citoyens en capacité d'exercer leurs droits et de comprendre leurs devoirs. Je me contrefous de leur futur boulot, dont ils n'ont encore aucune idée à la plupart du temps. Je les enseigne pour leur épanouissement personnel, non pour le marché du travail.
Parce qu'en faisant l'un, à terme ils auront l'autre.

berseria a écrit:

aurore77 a écrit:Tu fais comment pour vérifier si ton objectif est atteint ?
Et la trace écrite, pourquoi sur une feuille volante ? Il est important pour moi d'avoir la trace écrite bien préparée, bien écrite, pas écrit à la va vite...

Je passe vérifier que les élèves plus faibles ont compris.

Pour ma classe de 5e, pour deux séances consécutive, j'ai rédigé un paragraphe la veille de chaque cours. J'avais un objectif par séance. Cela a suffit.
Et c'est plus agréable d'avoir un cours tapé à l'ordinateur, fait très en avance.

Je n'y comprends plus rien.
Hier tu écrivais pourtant :

berseria a écrit:
* je fais une trace écrite brève griffonnée au crayon au papier sur une feuille volante.

Heu ???

Caspar a écrit:Je trouve également étrange les termes que tu utilises pour la trace écrite: griffonnée, crayon à papier, feuille volante...

Dans ma classe de 5e, j'ai l'impression que les élèves sont pour la plupart des figurants, plus que de vrais élèves, alors parfois, je fais une pause.
Aujourd'hui, j'ai tapé le corrigé d'un contrôle, je l'ai fait, mais seuls 3-4 élèves vont le lire.

J'ai un cours tapé à la machine, fait plusieurs mois à l'avance, et qui couvre la progression jusqu'aux vacances de février. Parfois, j'ai des retouches à faire, pour intégrer les conseils de ma tutrice.

Parfois, je rédige ma trace écrite à la main, pour des séances ponctuelles.

berseria a écrit:

Caspar a écrit:Je trouve également étrange les termes que tu utilises pour la trace écrite: griffonnée, crayon à papier, feuille volante...

Dans ma classe de 5e, j'ai l'impression que les élèves sont pour la plupart des figurants, plus que de vrais élèves, alors parfois, je fais une pause.
Aujourd'hui, j'ai tapé le corrigé d'un contrôle, je l'ai fait, mais seuls 3-4 élèves vont le lire.

Ben oui, si tu te contentes de le balancer comme ça, c'est une évidence.
Donc on en revient à une vieille question : c'est quoi une correction d'après toi ?

Quant à "faire une pause", je rêve sans doute !?
Je trouve ça plus qu'inquiétant. Non, il ne faut pas faire de pause,  id est bâcler ton boulot si je te comprends bien. Au contraire : bouge-toi, remue-toi, secoue-toi, bon sang de bon soir ! Sinon c'est le licenciement qui t'attend. Il faut quand même à un moment donné affronter la réalité.

à la machine???

ça fait longtemps que je n'avais pas entendu cette expression!

Tu peux faire un mix des deux: ton cours imprimé, auquel tu rajoutes des annotations manuscrites, du surlignage, des gros "attentions", lorsque tu relis tes notes la veille

berseria a écrit:J'ai un cours tapé à la machine, fait plusieurs mois à l'avance, et qui couvre la progression jusqu'aux vacances de février. Parfois, j'ai des retouches à faire, pour intégrer les conseils de ma tutrice.

Parfois, je rédige ma trace écrite à la main, pour des séances ponctuelles.

Heu, pour toi il n'y a donc pas de moyen terme entre le truc hors sol antédiluvien, et le machin à l'arrache sur un bout de PQ ?

Sphinx a écrit:Les notes griffonnées vite fait mal fait sur feuille volante, c'est pas malin pour deux raisons :
- quand tu voudras te rappeler ce que tu as fait noter aux élèves parce que tu seras en train de concevoir l'évaluation, tu ne la trouveras plus et tu risqueras de leur demander des choses qui ne sont pas dans leur cahier

Ah oui, c'est une source de complications.

@berseria Mais tu fais une pause, c'est-à-dire ? Pendant le cours ? Je suis désolée, mais tes phrases n'ont souvent aucun lien entre elles, ou avec les posts auxquels tu réponds, il est difficile de te suivre.

dita a écrit:
J'insiste sur la prise de distance : il ne s'agit pas que l'image que tu as de toi soit grignotée da quelque façon que ce soit. Si les élèves, comme tu dis, manquent de considération pour toi, c'est toi en tant que jeune professeur inexpérimenté, ce n'est pas toi en tant qu'être humain.
Bon courage à toi.

C'est parfois difficile de faire la différence. Ma tutrice elle-même m'a dit que mes élèves n'avaient aucune considération pour moi. Cela entrave leur travail, puisqu'ils n'écoutent guère ce que je dis.

Si ta tutrice t'a sorti ça comme ça, ce n'est pas très fin. C'est un peu enfoncer le clou inutilement alors qu'elle sait que son stagiaire a déjà du mal...

berseria a écrit:

dita a écrit:
J'insiste sur la prise de distance : il ne s'agit pas que l'image que tu as de toi soit grignotée da quelque façon que ce soit. Si les élèves, comme tu dis, manquent de considération pour toi, c'est toi en tant que jeune professeur inexpérimenté, ce n'est pas toi en tant qu'être humain.
Bon courage à toi.

C'est parfois difficile de faire la différence. Ma tutrice elle-même m'a dit que mes élèves n'avaient aucune considération pour moi.  Cela entrave leur travail, puisqu'ils n'écoutent guère ce que je dis.

Pour toi, le professeur de mathématiques. Toi, l'être humain, ils n'en ont pas grand à faire, et ça tombe bien, ce n'est pas ce qu'on leur demande.

berseria a écrit:

Dans ma classe de 5e, j'ai l'impression que les élèves sont pour la plupart des figurants, plus que de vrais élèves, alors parfois, je fais une pause.
Aujourd'hui, j'ai tapé le corrigé d'un contrôle, je l'ai fait, mais seuls 3-4 élèves vont le lire.

Berseria, je ne sais pas quand ton académie est en vacances mais j'espère que c'est pour très bientôt, et ton stage aussi. Je te suggère également d'aller voir un médecin, un psy, un kinesio, un marabout, qui tu veux pour te soutenir un peu. Ne sous estime pas l'effet déstabilisateur de ce travail, sur les débutants comme chez les confirmés.

Baldred a écrit:

berseria a écrit:Il n'y a guère de lien de confiance mutuelle établi.  J'essaie d'être plus distancié :
- je laisse mes copies à corriger au collège, je les corrige au collège entre les cours.
- je découpe ma séquence en séances avec chacune un objectif précis :
* exemple : pour des fractions, les comprendre comme un partage
* je fais une trace écrite brève griffonnée au crayon au papier sur une feuille volante
* je prévois des planches d'exercices
Il s'agit d'être efficace.

Efficace de quel point de vue ? personnel ? pour tes élèves ? d'un point de vue pédagogique?
Distancé de quoi ? de qui ?

Je réponds aux message précédents, avant de reprendre le fil.

J'ai l'impression que je ne suis pas assez efficace, que je pourrais aller plus vite dans ma préparation.
Comme indiqué dans les conseils précédents, j'ai du mal à trouver la bonne distance avec les élèves.

Non, l'être humain derrière le prof ils ne savent même pas qu'il existe la plupart du temps

EnglishTidsear a écrit:Quand j'étais stagiaire, je notais absolument TOUT, la formulation de la consigne et sa reformulation si les élèves ne comprenaient pas, les productions orales possibles (et parfois farfelues), le vocabulaire à introduire, etc. Et la plupart de mes stagiaires notaient même sur leur préparation de cours quelles étaient les feuilles à distribuer et à quel moment, où se placer dans la classe etc.

@EnglishTidsear

J'ai remarqué que s'il y avait un peu de battement, es élèves ne profitaient pour parler. C'est arrivé en 6e : ils ont fait beaucoup plus vite, les exercices que j'avais prévus. Et après ils ont tous crié pour passer au tableau. J'ai peur qu’ils empirent comme ma classe de 5e.

Sphinx a écrit:Non, l'être humain derrière le prof ils ne savent même pas qu'il existe la plupart du temps

Et quand par hasard ils le découvrent c'est à coup de "oohhhhh je vous ai vu samedi chez Décathlon, même que vous aviez des baskets !"

berseria a écrit:

EnglishTidsear a écrit:Quand j'étais stagiaire, je notais absolument TOUT, la formulation de la consigne et sa reformulation si les élèves ne comprenaient pas, les productions orales possibles (et parfois farfelues), le vocabulaire à introduire, etc. Et la plupart de mes stagiaires notaient même sur leur préparation de cours quelles étaient les feuilles à distribuer et à quel moment, où se placer dans la classe etc.

@EnglishTidsear

J'ai remarqué que s'il y avait un peu de battement, es élèves ne profitaient pour parler. C'est arrivé en 6e : ils ont fait beaucoup plus vite, les exercices que j'avais prévus. Et après ils ont tous crié pour passer au tableau. J'ai peur qu’ils empirent comme ma classe de 5e.

Sans tomber dans le cliché du "bruit positif", c'était peut-être un excès d'enthousiasme. Si la situation se reproduit, tu peux très bien leur dire calmement que tu interrogeras uniquement ceux qui lèvent la main sans hurler. Et tu le fais.

Bonsoir à tous,

Stagiaire cette année, je viens d'avoir ma deuxième visite INSPE cette semaine et je n'ai jamais reçu le compte rendu de ma visite 1 de fin novembre pour savoir quoi améliorer. Ma tutrice établissement en a parlé aussi. Est-ce normal ?

Professeur Froeppel a écrit:Le plus gros problème est l'incapacité de Berséria à interagir avec les autres : nous et les élèves aussi (pour un prof, c'est fâcheux). Il monologue depuis le début.

J'interagis avec les collègues, je discute volontiers.

@henriette : une correction est une explication de la bonne réponse et une synthèse des fautes commises.
Faire une pause veut dire passer moins de temps à se tracasser sur les séances, se faire confiance un peu plus, et arriver davantage reposé.

Il n'y guère de milieu entre un cours tapé à l'ordinateur et un ou deux paragraphes rédigés sur une feuille.
Ma tutrice m'a dit que je passais trop de temps sur la mise en page, c'est vrai. Mais rédiger à la main prend aussi beaucoup de temps.


@Baldred : cela va, tous les stagiaires commencent à fatiguer et attendent les vacances.

@berseria Tel que c'est rédigé, on comprend que tu fais une pause en plein cours, d'où les réactions...