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- NLM76Grand Maître
Euh... mais euh non !Sacapus a écrit:
Pour terminer, je suis un peu gêné par cette affirmation :. On devrait pouvoir faire l'analyse grammaticale de cette phrase sans s'appuyer sur la connaissance des phénomènes physiques à l'origine de la diffusion des odeurs, parce que c'est un peu anachronique, j'ai l'impression.NLM76 a écrit:Quand, dans la réalité, tu dis qu'un gâteau sent bon, De fait, il y a un deuxième actant quand tu dis cela : le truc qui est dans l'air.
Il me semble qu'il n'y a pas besoin de connaissance moderne des phénomènes physiques pour avoir le sentiment qu'une odeur est dans l'air. Même l'homme préhistorique peut sentir l'odeur d'un bon gâteau sans le voir, et donc avoir le sentiment que cette odeur est là, dans l'air autour de lui !
- NLM76Grand Maître
C'était un peu crétin ma réponse, là. Il faut quand même reconnaître qu'Hannibal posait bien les termes du problème : il ne s'agit pas en effet de faire "coïncider" le sujet logique, le sujet grammatical et le sujet sémantique : c'est effectivement tout à fait impossible, puisque de fait ils ne coïncident pas. L'affaire n'est pas d'échafauder des théories pour s'imaginer que ce sont des notions identiques.NLM76 a écrit:Cher Hannibal,
merci beaucoup pour ton intervention, qui me permet d'entendre encore une formulation d'une position que je connais fort bien, et qui mériterait à mon avis de longues discussions. J'aimerais cependant en profiter pour demander aux intervenants de se retenir de reprendre cette position, d'une façon ou d'une autre — ou bien ouvrez un autre fil sur la légitimité de ma question et de l'établissement d'un lien entre la syntaxe et la sémantique. L'idée, ici, c'est de faire au moins comme si ma question était légitime.
Cependant, si ces notions sont différentes, elles ne sont pas tout à fait distinctes. Ce qui est intéressant, c'est de concevoir comment elles s'articulent. Il me semble que le point central de cette affaire pourrait bien résider dans la définition suivante : "le sujet grammatical d'un verbe est le sujet dont parle ce verbe". J'articule ici la notion logique ("sujet dont parle la proposition ou la phrase") et la notion grammaticale ("sujet qui commande l'accord du verbe"), en mettant de côté la définition dite sémantique ("sujet qui accomplit l'action"). Reste à voir comment on articule cette définition sémantique avec la définition plus globale que j'ai proposée ci-dessous. C'est d'autant plus important qu'en travaillant cet aspect "sémantique", en réalité, on travaille aussi les formes syntaxiques qui y sont liées. En somme, l'organisation autour du verbe de ce qu'après Tesnière on a appelé les "actants" est une affaire à la fois sémantique et syntaxique.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
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