- InvitéInvité
Je regarde régulièrement des vidéos de maths en anglais et celle-ci ne me parait pas évidente. Si je ne connaissais pas déjà les notions abordées, je peinerais à comprendre ce qui est raconté. Il y a deux difficultés ici, comprendre l'anglais ET comprendre les maths.berseria a écrit:@henriette : c'est la vidéo que j'ai donné à regarder aux élèves de 5e, parmi d'autres vidéos en français.
En plus, vu la relation que tu as déjà avec les élèves ils ont du se dire "Non mais les devoirs que demandent le prof de maths.. Déjà son cours on comprend rien et on arrive pas à suivre mais alors là avec une vidéo en anglais, je ne vais même pas prendre le temps d'essayer" (et encore, je te fais la version polie là).
C'est dommage que tu ne répondes qu'aux messages qui concernent un point en particulier. Tu vas régler les situations que tu évoques, certes, mais des situations comme celles-ci tu en auras à traiter tous le temps si tu poursuis dans ce métier. Là tu es stagiaire donc ta tutrice peut t'aiguiller mais si tu es titularisé tu sera tout seul. Il faut que tu prennes le temps de traiter le problème de fond si tu veux continuer.
- henrietteMédiateur
Donc aucun sous-titre, et 4 minutes d'explications exclusivement en anglais. Excuse-moi, mais franchement, c'est hallucinant de ne pas se rendre compte qu'une telle vidéo ne peut RIEN apporter à des 5e, si ce n'est le sentiment d'être encore plus largués. Pas besoin d'être enseignant pour s'en rendre compte. N'importe qui doté d'un tant soit peu de bon sens peut s'en rendre compte.berseria a écrit:@henriette : c'est la vidéo que j'ai donné à regarder aux élèves de 5e, parmi d'autres vidéos en français.
Comme Hélips, je n'arrive même pas à comprendre ce qu'il peut bien y avoir dans ta tête pour que tu aies pu penser que ça serait utile à des 5e, et que tu n'aies pas alors cherché l'équivalent en français. Car je ne peux pas croire que sur l'immensité de la toile il ne puisse pas y avoir une vidéo équivalente en français.
Et au pire du pire si ça n'existe pas :
- sois tu estimes une telle vidéo vraiment indispensable pour l'apprentissage de cette notion par des 5e et alors, ben mon gars, tu te bouges, tu t'y colles et tu la fais toi-même,
- soit tu réalises qu'elle n'est pas indispensable et tu ne la donnes pas.
C'est clairement le licenciement qui t'attend à faire des trucs pareils.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- CasparProphète
Une épreuve de compréhension de l'oral en première et terminale c'est une minute et quarante secondes maximum, donc en effet cette vidéo ne sera pas utile à tes élèves.
- TVBNiveau 6
Je ne sais pas si je suis la seule dans ce cas, mais Berseria m'évoque de plus en plus un certain Paul Dedalus, pour ceux qui s'en souviennent. Je sais que ça remonte à quelques années mais la lecture de ses fils m'avait tellement marquée à l'époque ! Je souhaite néanmoins à Berseria un destin plus favorable dans l'Education nationale mais au vu de ses réponses et de ce qu'il nous dit du déroulement de ses cours, ce ne sera pas évident.
- SemiPhoreNiveau 4
Une astuce qui m'avait pas mal servi en stage : sous-estimer volontairement le niveau des élèves.
Par là je veux dire que quand je me disais "pour une classe de 4e, je verrais bien telle activité", je formalisais ce que je voulais puis je baissais d'un niveau. Cela me permettait de combler la différence qu'il y avait entre mes attentes très théoriques (alimentées par les belles classes parfaites et totalement fictives des exemples de l'espe/inspe) et le niveau réel des élèves. Au pire tu as un cours avec une activité un peu trop facile, mais ça te permet de redresser la barre au cours suivant et de te faire une idée plus précise de leur niveau, sans larguer personne. Et très (trop?) souvent, c'est effectivement le niveau dont ils ont besoin.
Maintenant je me sers un peu moins de cette technique, mais il m'arrive de la ressortir, notamment quand j'ai une classe pour la 1ère fois et que je ne la connais pas. Visiblement tu as tes classes depuis le début de l'année et tu les connais un peu, mais tu as du mal a estimer leur niveau, donc ça peut être utile de tenter le coup. Si les élèves les plus à l'aise s'ennuient, tu peux garder quelques exercices bonus sous le coude ou, si tu as confiance, leur proposer d'aider leurs camarades.
Aussi, 10 minutes de révision des notions déjà abordées aident beaucoup avant de se lancer dans un nouveau sujet (j'ai pas d'exemple en maths, mais en EMI par exemple si je veux évoquer le "droit à l'oubli" sur le net, je revois systématiquement les notions d'identité numérique et le fait que les infos en ligne ne disparaissent jamais vraiment, et ce même si on l'a déjà vu douze fois avant). Comme ça, tu es sur.e que tout le monde a eu au moins la possibilité de raccrocher les wagons. La répétition n'est jamais une perte de temps, qu'elle vienne de toi ou d'un élève interrogé.
Par là je veux dire que quand je me disais "pour une classe de 4e, je verrais bien telle activité", je formalisais ce que je voulais puis je baissais d'un niveau. Cela me permettait de combler la différence qu'il y avait entre mes attentes très théoriques (alimentées par les belles classes parfaites et totalement fictives des exemples de l'espe/inspe) et le niveau réel des élèves. Au pire tu as un cours avec une activité un peu trop facile, mais ça te permet de redresser la barre au cours suivant et de te faire une idée plus précise de leur niveau, sans larguer personne. Et très (trop?) souvent, c'est effectivement le niveau dont ils ont besoin.
Maintenant je me sers un peu moins de cette technique, mais il m'arrive de la ressortir, notamment quand j'ai une classe pour la 1ère fois et que je ne la connais pas. Visiblement tu as tes classes depuis le début de l'année et tu les connais un peu, mais tu as du mal a estimer leur niveau, donc ça peut être utile de tenter le coup. Si les élèves les plus à l'aise s'ennuient, tu peux garder quelques exercices bonus sous le coude ou, si tu as confiance, leur proposer d'aider leurs camarades.
Aussi, 10 minutes de révision des notions déjà abordées aident beaucoup avant de se lancer dans un nouveau sujet (j'ai pas d'exemple en maths, mais en EMI par exemple si je veux évoquer le "droit à l'oubli" sur le net, je revois systématiquement les notions d'identité numérique et le fait que les infos en ligne ne disparaissent jamais vraiment, et ce même si on l'a déjà vu douze fois avant). Comme ça, tu es sur.e que tout le monde a eu au moins la possibilité de raccrocher les wagons. La répétition n'est jamais une perte de temps, qu'elle vienne de toi ou d'un élève interrogé.
- Fesseur ProGuide spirituel
TVB a écrit:Je ne sais pas si je suis la seule dans ce cas, mais Berseria m'évoque de plus en plus un certain Paul Dedalus, pour ceux qui s'en souviennent. Je sais que ça remonte à quelques années mais la lecture de ses fils m'avait tellement marquée à l'époque !
Bien vu !
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Pourvu que ça dure...
- Thalia de GMédiateur
Cela fait longtemps que la modération a fait le rapprochement. Mais ne parlons pas des absents puisqu'ils n'ont pas droit de réponse.Fesseur Pro a écrit:TVB a écrit:Je ne sais pas si je suis la seule dans ce cas, mais Berseria m'évoque de plus en plus un certain Paul Dedalus, pour ceux qui s'en souviennent. Je sais que ça remonte à quelques années mais la lecture de ses fils m'avait tellement marquée à l'époque !
Bien vu !
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- CassandrineNiveau 10
berseria me rappelle un de mes collègues de mon collège. Il te demande de nombreux conseils pour sa matière et pour la gestion de classe et au final il continue à faire à sa façon.... A chaque fois, les collègues finissent par s'énerver car ils perdent du temps à conseiller et à chercher les documents... Mais tout le monde retombe dans le panneau quelques mois plus tard car le collègue est sympathique
- NitaEmpereur
C'est la vocation du prof, ça, prêcher dans le désert.LadyOlenna a écrit:Moi je vous trouve surtout bien braves de continuer à répondre à Berseria...
J'espère que c'est le cas.raisinsec a écrit:je pense que Berseria est un troll
dita a écrit:henriette a écrit:
Cela me rappelle un stagiaire dans mon collège il y a quelques années qui arrivait pile pour la première sonnerie, courait alors faire ses photocopies à l'arrache, ou laissait ses élèves quand il constatait qu'il avait oublié de les faire. Toujours le dernier arrivé et le premier reparti, n'organisant rien, n'anticipant rien.
Ah ah ! Attitude inacceptable pour un stagiaire, ordinaire pour un titulaire.
Ben voyons
Si Berseria n'est pas un troll, je souhaite qu'il soit licencié(e). Combien d'élèves gâchés par un pareil comportement ? La vidéo en anglais m'aurait achevée si je n'avais pas lu l'invraisemblable gestation des contrôles.
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A clean house is a sign of a broken computer.
- CasparProphète
Cassandrine a écrit:berseria me rappelle un de mes collègues de mon collège. Il te demande de nombreux conseils pour sa matière et pour la gestion de classe et au final il continue à faire à sa façon.... A chaque fois, les collègues finissent par s'énerver car ils perdent du temps à conseiller et à chercher les documents... Mais tout le monde retombe dans le panneau quelques mois plus tard car le collègue est sympathique
J'ai l'impression que c'est souvent le cas des collègues durablement en difficulté, cette incapacité à écouter les conseils et à évoluer... Je n'ai jamais été parfait et je ne le suis toujours pas mais il me semble qu'en tant que stagiaire j'ai écouté les conseils qu'on me donnait (toujours donnés avec la fameuse "bienveillance", je ne suis jamais tombé sur des gens - tuteur, formateurs, inspecteurs - désagréables) ou que j'ai rectifié le tir quand je voyais que quelque choses ne fonctionnait pas. Ah si je suis tombé une fois sur une mère d'élève qui m'a dit des choses très blessantes, je m'en souviens encore des années plus tard, mais sur certains points elle n'avait pas tort et ça m'a permis de progresser je pense.
- ditaNeoprof expérimenté
Oui, mais pour le renvoi de Berseria, c'est pas toi qui décides.Nita a écrit:C'est la vocation du prof, ça, prêcher dans le désert.LadyOlenna a écrit:Moi je vous trouve surtout bien braves de continuer à répondre à Berseria...J'espère que c'est le cas.raisinsec a écrit:je pense que Berseria est un trolldita a écrit:henriette a écrit:
Cela me rappelle un stagiaire dans mon collège il y a quelques années qui arrivait pile pour la première sonnerie, courait alors faire ses photocopies à l'arrache, ou laissait ses élèves quand il constatait qu'il avait oublié de les faire. Toujours le dernier arrivé et le premier reparti, n'organisant rien, n'anticipant rien.
Ah ah ! Attitude inacceptable pour un stagiaire, ordinaire pour un titulaire.
Ben voyons
Si Berseria n'est pas un troll, je souhaite qu'il soit licencié(e). Combien d'élèves gâchés par un pareil comportement ? La vidéo en anglais m'aurait achevée si je n'avais pas lu l'invraisemblable gestation des contrôles.
Et la gestation des contrôles, c'est drôle. Comment arrives-tu à être enceinte des contrôles ? Qui donne la semence ? As-tu des envies de cornichons au chocolat dans les moments de gestation de contrôle ?
- DanskaProphète
gestation, nom féminin (au figuré) Travail d'élaboration lent.
https://dictionnaire.lerobert.com/definition/gestation
Sinon tu peux aussi aller chercher la définition de "cliché", Dita, tu viens de nous en fournir des exemples remarquables !
- InvitéInvité
Je suis souvent mal à l'aise avec les conseils, pas parce que je pense être parfaite, loin de là, mais parce qu'en général les gens les donnent par rapport à leur manière de voir les choses et leur propre façon d'être. Or, chacun est différent et pour bien appliquer un conseil, il faut réussir à se l'approprier. Par exemple, je sais que ce n'est pas dans ma nature "d'empêcher les élèves de respirer" comme ils disent parfois et pourtant c'est quelque chose que certains collègues peuvent conseiller parfois. Comme souvent les gens sont vexés quand on ne suit pas leurs conseils, j'en repars perdue (comment vais-je faire du coup ?) et avec plus de doutes (est-ce moi qui ai un problème ? suis-je faite pour ce métier ? etc.).Caspar a écrit:J'ai l'impression que c'est souvent le cas des collègues durablement en difficulté, cette incapacité à écouter les conseils et à évoluer... Je n'ai jamais été parfait et je ne le suis toujours pas mais il me semble qu'en tant que stagiaire j'ai écouté les conseils qu'on me donnait (toujours donnés avec la fameuse "bienveillance", je ne suis jamais tombé sur des gens - tuteur, formateurs, inspecteurs - désagréables) ou que j'ai rectifié le tir quand je voyais que quelque choses ne fonctionnait pas. Ah si je suis tombé une fois sur une mère d'élève qui m'a dit des choses très blessantes, je m'en souviens encore des années plus tard, mais sur certains points elle n'avait pas tort et ça m'a permis de progresser je pense.Cassandrine a écrit:berseria me rappelle un de mes collègues de mon collège. Il te demande de nombreux conseils pour sa matière et pour la gestion de classe et au final il continue à faire à sa façon.... A chaque fois, les collègues finissent par s'énerver car ils perdent du temps à conseiller et à chercher les documents... Mais tout le monde retombe dans le panneau quelques mois plus tard car le collègue est sympathique
Maintenant, j'essaye de voir comment font les autres collègues, ce qui pourrait me convenir, ce que je pourrais réussir à mettre en place, etc. mais j'évite de demander des conseils à n'importe qui.
- ditaNeoprof expérimenté
Au temps pour moi, mais le mot "gestation" m'avait fait tiquer. C'est élaboration/préparation d'un contrôle qui me serait venu plus facilement. "La France porte cet avenir sublime dans ses flancs. C'est là la gestation de dix-neuvième siècle". Cet exemple des Misérables montre que c'est ampoulé, comme formule. Et la gestation d'un contrôle, c'est trop exagéré et incarné.Danska a écrit:https://dictionnaire.lerobert.com/definition/gestationgestation, nom féminin (au figuré) Travail d'élaboration lent.
Sinon tu peux aussi aller chercher la définition de "cliché", Dita, tu viens de nous en fournir des exemples remarquables !
Pour la gestation féminine, j'ai évité les clichés gore, c'est bien, de ma part.
- CasparProphète
Oui bien sûr mais là je parlais de conseils venant de personnes venues observer le cours dans un cadre bien précis: formation pendant l'année de stage ou inspection, pas de conseils donnés à la volée en salle des profs. Ce que je voulais dire c'est que chez les collègues en difficulté durable il y a une forme de déni ou d'enfermement et de refus d'écouter, pas forcément conscients d'ailleurs.AmyR a écrit:Je suis souvent mal à l'aise avec les conseils, pas parce que je pense être parfaite, loin de là, mais parce qu'en général les gens les donnent par rapport à leur manière de voir les choses et leur propre façon d'être. Or, chacun est différent et pour bien appliquer un conseil, il faut réussir à se l'approprier. Par exemple, je sais que ce n'est pas dans ma nature "d'empêcher les élèves de respirer" comme ils disent parfois et pourtant c'est quelque chose que certains collègues peuvent conseiller parfois. Comme souvent les gens sont vexés quand on ne suit pas leurs conseils, j'en repars perdue (comment vais-je faire du coup ?) et avec plus de doutes (est-ce moi qui ai un problème ? suis-je faite pour ce métier ? etc.).Caspar a écrit:J'ai l'impression que c'est souvent le cas des collègues durablement en difficulté, cette incapacité à écouter les conseils et à évoluer... Je n'ai jamais été parfait et je ne le suis toujours pas mais il me semble qu'en tant que stagiaire j'ai écouté les conseils qu'on me donnait (toujours donnés avec la fameuse "bienveillance", je ne suis jamais tombé sur des gens - tuteur, formateurs, inspecteurs - désagréables) ou que j'ai rectifié le tir quand je voyais que quelque choses ne fonctionnait pas. Ah si je suis tombé une fois sur une mère d'élève qui m'a dit des choses très blessantes, je m'en souviens encore des années plus tard, mais sur certains points elle n'avait pas tort et ça m'a permis de progresser je pense.Cassandrine a écrit:berseria me rappelle un de mes collègues de mon collège. Il te demande de nombreux conseils pour sa matière et pour la gestion de classe et au final il continue à faire à sa façon.... A chaque fois, les collègues finissent par s'énerver car ils perdent du temps à conseiller et à chercher les documents... Mais tout le monde retombe dans le panneau quelques mois plus tard car le collègue est sympathique
Maintenant, j'essaye de voir comment font les autres collègues, ce qui pourrait me convenir, ce que je pourrais réussir à mettre en place, etc. mais j'évite de demander des conseils à n'importe qui.
- mathmaxExpert spécialisé
Je pense qu'il ne s'agit le plus souvent pas du tout de déni, mais d'un sentiment d'incapacité, d'une profonde dévalorisation de soi-même. Lorsque l'on se sent complètement dépassé, il est tout simplement impossible d'appliquer certains conseils. Peut-être que certains d'entre vous, ou la plupart, n'ont jamais ressenti cette panique qui peut envahir un enseignant, débutant ou au bord du gouffre, face à une classe. Mais ce sentiment peut rendre incapable de réactions qui vous semblent pourtant si faciles et évidentes. Pourquoi tel collègue ne réagit pas à une provocation ? Pourquoi il ne réclame-t-il pas les punitions ? Pourquoi n'impose-t-il pas à une classe hors de contrôle de rester debout en silence ? C'est raisonner bien vite que de conclure au je m'en foutisme ou à la volonté délibérée d'ignorer les conseils, quand il s'agit de peur. Je ne dis pas que c'est le cas de berseria, mais c'est quand même une possibilité.
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« Les machines un jour pourront résoudre tous les problèmes, mais jamais aucune d'entre elles ne pourra en poser un ! »
Albert Einstein
- CasparProphète
mathmax a écrit:Je pense qu'il ne s'agit le plus souvent pas du tout de déni, mais d'un sentiment d'incapacité, d'une profonde dévalorisation de soi-même. Lorsque l'on se sent complètement dépassé, il est tout simplement impossible d'appliquer certains conseils. Peut-être que certains d'entre vous, ou la plupart, n'ont jamais ressenti cette panique qui peut envahir un enseignant, débutant ou au bord du gouffre, face à une classe. Mais ce sentiment peut rendre incapable de réactions qui vous semblent pourtant si faciles et évidentes. Pourquoi tel collègue ne réagit pas à une provocation ? Pourquoi il ne réclame-t-il pas les punitions ? Pourquoi n'impose-t-il pas à une classe hors de contrôle de rester debout en silence ? C'est raisonner bien vite que de conclure au je m'en foutisme ou à la volonté délibérée d'ignorer les conseils, quand il s'agit de peur. Je ne dis pas que c'est le cas de berseria, mais c'est quand même une possibilité.
Oui, je suis d'accord avec toi. Je parlais de l'impression qu'on pouvait avoir de l'extérieur, sans savoir ce qui se passe dans l'esprit du collègue, d'autant que les questions de gestion de classe sont parfois un tabou dans la salle des profs.
- BaldredSage
L'accompagnement d'un stagiaire ne consiste pas à lui dire : "Fais comme moi" mais " Trouve ta manière de faire". Ce n'est pas juste une formule : il existe des "gestes de métier" qu'il est utile de nommer pour que le stagiaire puisse les identifier et s'exercer. Les recettes détaillées peuvent-être utiles mais seulement dans un 2e temps quand la "personnalité professionnelle" est déjà affirmée, quand le stagiaire commence à avoir une idée générale du fonctionnement d'une classe, de son rôle et de ses limites, quand sa représentation préliminaire du métier a été bien malmenée par la réalité. Sinon, trop de conseils...
Tous les stagiaires passent par la grande lessiveuse, presque tous souffrent puis réajustent leurs représentations, c'est assez douloureux mais la plupart construiront ensuite une solide pratique professionnelle. Ceux qui n'y parviennent pas s'enferment en général dans un rôle de victime, parfois à cause de la pression, mais le plus souvent par impossibilité à changer leurs représentations. Je ne diagnostiquerai pas Berseria. Je continue à penser qu'il serait plus aidé par les questions que par les réponses, je me demande cependant s'il est aidable.
Tous les stagiaires passent par la grande lessiveuse, presque tous souffrent puis réajustent leurs représentations, c'est assez douloureux mais la plupart construiront ensuite une solide pratique professionnelle. Ceux qui n'y parviennent pas s'enferment en général dans un rôle de victime, parfois à cause de la pression, mais le plus souvent par impossibilité à changer leurs représentations. Je ne diagnostiquerai pas Berseria. Je continue à penser qu'il serait plus aidé par les questions que par les réponses, je me demande cependant s'il est aidable.
- PrezboGrand Maître
Baldred a écrit:L'accompagnement d'un stagiaire ne consiste pas à lui dire : "Fais comme moi" mais " Trouve ta manière de faire". Ce n'est pas juste une formule : il existe des "gestes de métier" qu'il est utile de nommer pour que le stagiaire puisse les identifier et s'exercer. Les recettes détaillées peuvent-être utiles mais seulement dans un 2e temps quand la "personnalité professionnelle" est déjà affirmée, quand le stagiaire commence à avoir une idée générale du fonctionnement d'une classe, de son rôle et de ses limites, quand sa représentation préliminaire du métier a été bien malmenée par la réalité. Sinon, trop de conseils...
Tous les stagiaires passent par la grande lessiveuse, presque tous souffrent puis réajustent leurs représentations, c'est assez douloureux mais la plupart construiront ensuite une solide pratique professionnelle. Ceux qui n'y parviennent pas s'enferment en général dans un rôle de victime, parfois à cause de la pression, mais le plus souvent par impossibilité à changer leurs représentations. Je ne diagnostiquerai pas Berseria. Je continue à penser qu'il serait plus aidé par les questions que par les réponses, je me demande cependant s'il est aidable.
Ça me semble un très bon résumé, merci pour tes interventions très éclairantes.
Maintenant que tout a été dit, je reste persuadé qu'il n'est peut-être pas utile que ce fil dure déraisonnablement, au risque qu'il tourne à l'acharnement, ou au spectacle d'un naufrage en direct.
- CasparProphète
Baldred a écrit:L'accompagnement d'un stagiaire ne consiste pas à lui dire : "Fais comme moi" mais " Trouve ta manière de faire". Ce n'est pas juste une formule : il existe des "gestes de métier" qu'il est utile de nommer pour que le stagiaire puisse les identifier et s'exercer. Les recettes détaillées peuvent-être utiles mais seulement dans un 2e temps quand la "personnalité professionnelle" est déjà affirmée, quand le stagiaire commence à avoir une idée générale du fonctionnement d'une classe, de son rôle et de ses limites, quand sa représentation préliminaire du métier a été bien malmenée par la réalité. Sinon, trop de conseils...
Tous les stagiaires passent par la grande lessiveuse, presque tous souffrent puis réajustent leurs représentations, c'est assez douloureux mais la plupart construiront ensuite une solide pratique professionnelle. Ceux qui n'y parviennent pas s'enferment en général dans un rôle de victime, parfois à cause de la pression, mais le plus souvent par impossibilité à changer leurs représentations. Je ne diagnostiquerai pas Berseria. Je continue à penser qu'il serait plus aidé par les questions que par les réponses, je me demande cependant s'il est aidable.
Tu as exprimé en une formule ce que je tentais de dire maladroitement.
Effectivement Prezbo, 36 pages sur un sujet assez classique (stagiaire en difficulté ou dans le doute, ce qui est toute de même courant), ça signifie qu'on n'avance pas vraiment.
- InvitéInvité
Je pense que les personnes en difficulté durable n'ont souvent pas "ce qu'il faut" pour faire ce métier. Je veux dire par là que tout le monde n'est pas capable d'enseigner. Je me demande moi-même, régulièrement, si je suis faite pour ça.Caspar a écrit:Oui bien sûr mais là je parlais de conseils venant de personnes venues observer le cours dans un cadre bien précis: formation pendant l'année de stage ou inspection, pas de conseils donnés à la volée en salle des profs. Ce que je voulais dire c'est que chez les collègues en difficulté durable il y a une forme de déni ou d'enfermement et de refus d'écouter, pas forcément conscients d'ailleurs.AmyR a écrit:Je suis souvent mal à l'aise avec les conseils, pas parce que je pense être parfaite, loin de là, mais parce qu'en général les gens les donnent par rapport à leur manière de voir les choses et leur propre façon d'être. Or, chacun est différent et pour bien appliquer un conseil, il faut réussir à se l'approprier. Par exemple, je sais que ce n'est pas dans ma nature "d'empêcher les élèves de respirer" comme ils disent parfois et pourtant c'est quelque chose que certains collègues peuvent conseiller parfois. Comme souvent les gens sont vexés quand on ne suit pas leurs conseils, j'en repars perdue (comment vais-je faire du coup ?) et avec plus de doutes (est-ce moi qui ai un problème ? suis-je faite pour ce métier ? etc.).Caspar a écrit:J'ai l'impression que c'est souvent le cas des collègues durablement en difficulté, cette incapacité à écouter les conseils et à évoluer... Je n'ai jamais été parfait et je ne le suis toujours pas mais il me semble qu'en tant que stagiaire j'ai écouté les conseils qu'on me donnait (toujours donnés avec la fameuse "bienveillance", je ne suis jamais tombé sur des gens - tuteur, formateurs, inspecteurs - désagréables) ou que j'ai rectifié le tir quand je voyais que quelque choses ne fonctionnait pas. Ah si je suis tombé une fois sur une mère d'élève qui m'a dit des choses très blessantes, je m'en souviens encore des années plus tard, mais sur certains points elle n'avait pas tort et ça m'a permis de progresser je pense.Cassandrine a écrit:berseria me rappelle un de mes collègues de mon collège. Il te demande de nombreux conseils pour sa matière et pour la gestion de classe et au final il continue à faire à sa façon.... A chaque fois, les collègues finissent par s'énerver car ils perdent du temps à conseiller et à chercher les documents... Mais tout le monde retombe dans le panneau quelques mois plus tard car le collègue est sympathique
Maintenant, j'essaye de voir comment font les autres collègues, ce qui pourrait me convenir, ce que je pourrais réussir à mettre en place, etc. mais j'évite de demander des conseils à n'importe qui.
Il faut connaitre sa matière, bien sûr, mais aussi savoir comment la faire apprendre à des gens qui n'ont pas forcément les mêmes appétences que nous, construire un cours, des exercices, des évaluations, tout en étant capable de juger de la pertinence de ce qu'on propose et modifier notre approche si besoin. Il faut être capable d'analyser le profil de nos élèves, de se mettre à leur place.
L'histoire de la vidéo en anglais montre bien que ce n'est pas si évident pour tout le monde.
L'exercice est intéressant mais il aurait fallu le présenter différemment pour s'adapter aux élèves.
- Spoiler:
- On aurait pu, par exemple, leur dire de tracer un triangle ABC avec AB = 10cm, AC = 8cm et ABC = 50° et leur demander si, à leur avis, tout le monde avait le même triangle au final. On peut en profiter pour circuler et vérifier pour quelques-uns (pas le temps d'aller voir 35 élèves) qu'ils utilisent correctement leurs instruments de géométrie.
On peut aussi leur demander de tracer un triangle en donnant seulement les mesures des angles, ou en donnant 4 informations pour voir ce qu'ils en pensent.
De manière générale, pour bien enseigner, il faut des compétences sociales assez développées. De la bienveillance et de l'écoute mais pas seulement. Il faut être capable de se dire vite "oula, il se passe quelque chose là", pouvoir lire sur le visage des autres, analyser la situation et s'adapter en réagissant avec la bonne attitude quasi-instantanément. Comme on dit souvent, "on travaille avec de l'humain". Même avec de la pratique tout le monde n'en est pas capable, de la même manière que tout le monde n'est pas capable de décrocher un doctorat en physique quantique, de devenir un sportif de haut niveau ou autre.
Pour berseria, il y a quand même une année à finir, d'autant plus que s'il démissionnait maintenant elle ne serait probablement pas remplacée.
En revanche, la question se pose pour l'année d'après, et pour les suivantes. Honnêtement, je pense que ce serait mieux pour tout le monde, à commencer par Berseria elle-même, de s'orienter vers autre chose.
Même renouvelée ou titularisée, ce sera compliqué pour la suite. Rien n'est jamais définitivement acquis dans ce métier. Il faut être capable d'évoluer perpétuellement. Il vaut mieux réfléchir à une réorientation dès maintenant plutôt qu'y être contraint dans quelques années (mauvaises relations avec la direction, classes retirées, licenciement pour insuffisance professionnelle, ect.).
- IrulanHabitué du forum
Il faut quand même dire que dans certaines académies et certaines disciplines (je dis ça pour éviter de généraliser, même si je n'en pense pas moins), les conseils de l'Inspé sont, au mieux hors sol, au pire contre-productifs. De plus, certaines façons de faire sont plébiscitées, "à la mode", et gare à celui qui ne suivrait pas la tendance. Sincèrement, je n'ai quasiment rien appris concernant la gestion de classe là-bas. Le seul cours d'utile a été une séance de gestion de la voix. Quant à mon tuteur, je me suis bien gardée de demander des conseils concernant la tenue de classe : quand on est stagiaire on apprend avant tout à se taire, à écouter les conseils et à les suivre, même si on n'est pas d'accord, même si ça ne nous convient pas car chacun est différent et chaque situation particulière. On évite de parler de gestion de classe aux tuteurs, aux formateurs, parce que cela pourrait signifier que, comme on a besoin de conseils, on a des difficultés à tenir sa classe. On est censé réussir le plus vite possible. C'est violent.
J'ai appris avec d’excellents livres ("L'autorité au collège, mode d'emploi" de Guillaume Caillaud, par exemple, "le guide du professeur débutant"...), mais aussi et surtout en lisant les fils de gestion de classe du forum et en fouillant sur le net. En m'interrogeant sur ma pratique, en allant assister aux cours de mes collègues.
Berseria est décourageant, s'il veut réussir il n'a pas qu'à aller voir les fils idoines, suivre scrupuleusement les conseils de ses tuteurs et de son chef, et surtout, surtout, revoir la didactique. J'ai remarqué deux choses : si mon cours est bon et que je suis en "phase", en cohérence, avec la classe, la séance se déroule presque toujours bien. Cela signifie qu'il faut savoir aller au rythme des élèves, les considérer individuellement et ne pas voir une masse informe devant soi, s'adapter à l'humeur du moment, être capable de "perdre du temps", de retrancher une part de ce qu'on avait prévu, voire d'improviser si rien de ce qui est prévu est possible.
L'énergie est également essentielle : bien manger, boire et dormir. C'est aussi bête que nécessaire pour tenir le coup.
Je suis presque certaine que Berseria a des traits autistiques, il n'a pas à nous en informer, mais il serait peut-être plus pertinent pour lui/elle de chercher les infos dont il a besoin par lui-même ici ou ailleurs.
J'ai appris avec d’excellents livres ("L'autorité au collège, mode d'emploi" de Guillaume Caillaud, par exemple, "le guide du professeur débutant"...), mais aussi et surtout en lisant les fils de gestion de classe du forum et en fouillant sur le net. En m'interrogeant sur ma pratique, en allant assister aux cours de mes collègues.
Berseria est décourageant, s'il veut réussir il n'a pas qu'à aller voir les fils idoines, suivre scrupuleusement les conseils de ses tuteurs et de son chef, et surtout, surtout, revoir la didactique. J'ai remarqué deux choses : si mon cours est bon et que je suis en "phase", en cohérence, avec la classe, la séance se déroule presque toujours bien. Cela signifie qu'il faut savoir aller au rythme des élèves, les considérer individuellement et ne pas voir une masse informe devant soi, s'adapter à l'humeur du moment, être capable de "perdre du temps", de retrancher une part de ce qu'on avait prévu, voire d'improviser si rien de ce qui est prévu est possible.
L'énergie est également essentielle : bien manger, boire et dormir. C'est aussi bête que nécessaire pour tenir le coup.
Je suis presque certaine que Berseria a des traits autistiques, il n'a pas à nous en informer, mais il serait peut-être plus pertinent pour lui/elle de chercher les infos dont il a besoin par lui-même ici ou ailleurs.
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Ad augusta per angusta.
- BaldredSage
Prezbo a écrit:
Maintenant que tout a été dit, je reste persuadé qu'il n'est peut-être pas utile que ce fil dure déraisonnablement, au risque qu'il tourne à l'acharnement, ou au spectacle d'un naufrage en direct.
Merci,
Je pense en effet que la question se pose.
Les conseils donnés depuis le début constituent une sorte de "conservatoire" de gestes de métier d'autant plus intéressants qu'ils sont sans filtres et non autocensurés. Rien de bien nouveau, mais c'est à chaque fois revivifié par une expérience personnelle. Ce n'est donc pas inutile pour d'autres stagiaires qui ne trouvent pas leur compte à l'Inspe ou auprès de leur tuteur.
Cependant Berseria a moins besoin de conseils que d'entrer en conversation, en dialogue, ce qu'elle ne fait pas volontiers et pour le coup avec trop de monde qui intervient, parfois plus par besoin de se raconter. Il faudrait sans doute savoir conclure...
- Mélusine2Niveau 10
Baldred a écrit:Prezbo a écrit:
Maintenant que tout a été dit, je reste persuadé qu'il n'est peut-être pas utile que ce fil dure déraisonnablement, au risque qu'il tourne à l'acharnement, ou au spectacle d'un naufrage en direct.
Merci,
Je pense en effet que la question se pose.
Les conseils donnés depuis le début constituent une sorte de "conservatoire" de gestes de métier d'autant plus intéressants qu'ils sont sans filtres et non autocensurés. Rien de bien nouveau, mais c'est à chaque fois revivifié par une expérience personnelle. Ce n'est donc pas inutile pour d'autres stagiaires qui ne trouvent pas leur compte à l'Inspe ou auprès de leur tuteur.
Cependant Berseria a moins besoin de conseils que d'entrer en conversation, en dialogue, ce qu'elle ne fait pas volontiers et pour le coup avec trop de monde qui intervient, parfois plus par besoin de se raconter. Il faudrait sans doute savoir conclure...
Si le fil est fermé finalement, ce qui est peut-être bien une bonne idée, je voudrais finir en souhaitant à berseria de s'en sortir, d'une manière ou d'une autre. Je l'ai dit, je ne voulais plus causer dans le vide et déshonorer les violons, mais aucun de nous je crois n'est indifférent au "naufrage" dont parle Prezbo.
D'ailleurs je ne voulais plus parler, jusqu'au passage d'autres stagiaires, mais je repassais lire... on doit être un certain nombre comme cela.
Je suis navrée de ne pas pouvoir aider au delà. Si tu me lis, berseria, encore une fois, essaie d'écouter ta tutrice, qui semble faire tout ce qu'elle peut.
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- [Ressource Canopé] Se mettre dans la peau d'un stagiaire dans la rédaction d'un grand quotidien
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