Neo défi lecture 2021 - Ici, on papote !

miss sophie a écrit:Lu pour le défi 8 (Résister / Se soumettre) :  La tresse de Laetitia Colombani (2017), un beau roman qui entremêle trois vies de femmes qui décident de ne pas se laisser faire, en Inde, en Italie et au Canada.

Le dernier Goncourt des lycéens est aussi sur ce thème : trois monologues de femmes africaines (Cameroun du nord, ethnie peul), c'est assez fort et pas trop long à lire. Je l'ai acheté pour mes filles et je l'ai lu pour vérifier que ce n'était pas trop violent. Les Impatientes de Djaïli Amadou Amal, édition Emmanuelle Colas.

EdithW a écrit:

miss sophie a écrit:Lu pour le défi 8 (Résister / Se soumettre) :  La tresse de Laetitia Colombani (2017), un beau roman qui entremêle trois vies de femmes qui décident de ne pas se laisser faire, en Inde, en Italie et au Canada.

Le dernier Goncourt des lycéens est aussi sur ce thème : trois monologues de femmes africaines (Cameroun du nord, ethnie peul), c'est assez fort et pas trop long à lire. Je l'ai acheté pour mes filles et je l'ai lu pour vérifier que ce n'était pas trop violent. Les Impatientes de Djaïli Amadou Amal, édition Emmanuelle Colas.

Je note la référence Edith, je lis chaque année le Goncourt des Lycéens car c'est le seul prix qui ne me déçoit jamais et cette année j'ai totalement zappé !

Bonsoir à tous,
pour le défi n°43 "Enfer ou Paradis", j'ai choisi l'Enfer avec le titre Un homme effacé d'Alexandre POSTEL. Damien North, un professeur d'université veuf de 45 ans est un jour arrêté pour téléchargement d'images pédopornographiques. Il clame son innocence, mais rien n'y fait, l'informatique ne peut mentir.Toute sa vie est alors considérée à travers ce prisme déformant, tous ses actes sont lus à travers ce soupçon "et si c'était vrai, au moins un peu ?". Commence ainsi pour lui une longue descente aux enfers.

Petit extrait, au moment de l'interrogatoire :
-On a trouvé la photo d'une gamine, chez vous. En maillot de bain. C'est qui ?
-...
-C'est qui ?
-Ma nièce.
-Votre nièce. Vous éprouvez de sentiments pour elle, des désirs qui peut-être vous ont effrayé ? Alors vous avez préféré vous réfugier dans les images, c'est ça ? Je comprendrais vous savez. N'importe qui comprendrait."

J'ai lu Danser d'Astrid Eliard. Je ne sais pas où je vais le mettre pour l'instant, verbe à l'infinitif ou auteur avec des voyelle. Je l'ai acheté après avoir lu vos recommandations, en ce moment je suis en immersion opéra! J'ai regardé des documentaires sur l'école de danse en décembre, donc c'était thématique .
J'ai assez bien aimé ce court (très) roman, à l'exception de la fin, que je n'ai pas comprise (mais pourquoi?). Je trouve que le titre est assez trompeur, finalement il n'y a pas beaucoup de danse, c'est même plutôt accessoire, en fait. Donc je dirais que c'est une lecture agréable, divertissante.

Pour l'item livre publié la première année face à des élèves, j'ai eu un peu de mal à trouver quelque chose qui m'attirât (je trouve que les recherches par année de publication ne sont pas aisées) mais j'ai fini par jeter mon dévolu sur Le Valet de Sade, de Frobenius, auteur norvégien. Ce livre raconte la vie de Latour, qui vient au monde affublé d'une incroyable laideur, mais aussi d'une mystérieuse insensibilité à la douleur. Sans la douleur, comment éprouver de l'empathie ? Se sentant exclu du genre humain, Latour passe son temps à s'interroger sur cet étonnant handicap et à essayer de comprendre les mécanismes de la douleur. Il devient l'élève d'un naturaliste, puis d'un anatomiste qui se passionne pour le cerveau. Non content de ses expériences sur des cadavres, il commence à assassiner des gens afin d'étudier leurs circuits nerveux (âmes sensibles s'abstenir). Traqué par un policier tenace, il doit s'enfuir, et trouve refuge dans un bordel où il rencontre le divin marquis, qui l'engage. Ces deux hommes mènent, chacun à leur manière, une enquête sur la nature du Mal, tandis que Latour poursuit ses expériences et l'inspecteur son enquête, le tout sur fond de société qui se délite et de fureur populaire qui monte : la Révolution va éclater.
Vous l'aurez compris, difficile de résumer ce roman étonnant, qui mêle enquête policière sur fond historique (convient pour cet item), gourmandise littéraire émaillée de citations (j'ai apprécié la mise en scène du marquis, que j'avais relu l'an dernier pour le défi roman du XVIIIe), personnages forts et détails horrifiques qui cachent une méditation sur la nature humaine. La langue n'a rien d'inoubliable (c'est une traduction) mais le récit est marquant. Le tout est une curiosité fascinante, digne d'un cabinet du XVIIIe s. C'est un livre qui m'était totalement inconnu aussi bien que son auteur et, finalement, une de ces découvertes improbables du défi que je suis heureuse d'avoir faite.

Pour le "livre publié aux éditions Viviane Hamy ou Zulma", je suis restée avec Auður Ava Ólafsdóttir en lisant un autre de ses romans, L'Embellie. Convient aussi pour : le livre qui se passe en hiver, les relations familiales... On retrouve ce ton léger, ce sourire dans des situations qui pourraient être cauchemardesques. Comme pour Rosa Candida, c'est un livre très agréable, avec une partie road movie rocambolesque (protagonistes : la narratrice, un petit garçon sourd qui n'est pas son enfant mais le devient un peu, un chaton, trois poissons rouges, des coquillages...). Au bout de la route, la narratrice aura noué une belle relation avec l'enfant, trouvé la paix et un nouveau compagnon. (Oui, parce que son mari la quitte au début du livre).

Petit bémol, est-ce qu'un happy end, c'est forcément la re-création d'une famille nucléaire (biologique dans Rosa Candida, choisie dans L'Embellie) ? Le bonheur, est-ce toujours la fréquentation d'un enfant ? (Bon, je n'ai lu que deux de ses romans, aussi).

Bonjour !

J'ai commencé le défi 2021 par Famille parfaite, le genre de livres dont je suis bonne cliente. Mr, Mrs Dembe et leur fille adolescente habitent dans les quartiers chics de Boston, ils semblent couler des jours heureux jusqu'au jour où ils se font kidnapper tous les trois. Par quelqu'un qui connaissait le code de l'alarme. Un proche, donc. Et la rançon ne semble pas être la cause principale de cet enlèvement. Plus on avance dans l'enquête et plus on se rend compte que les proches ont tous quelque chose à cacher, mais les victimes elles aussi ont leur lot de cadavres dans le placard. Enquête policière + secrets de famille = je dévore le livre. Et c'est vraiment pas mal. Bon, j'avais deviné qui avait tramé le truc bien avant la fin, mais ça reste bien ficelé, avec des analyses plutôt fines sur la vie de famille, du moins pour le genre de bouquin que c'est.

Je l'ai classé dans le défi 22. Un livre qui évoque la vie familiale mais ça convient également pour le 16. Un livre qui comporte un secret.

Oui, je l'ai lu mais je ne suis pas fan du ressassage autour de la détective dans ce roman. Après, l'intrigue est bien .

*Ombre* a écrit:J'ai fait quelques recherches sur le King dont vous avez parlé, pourquoi pas, mais de fil en aiguille, je suis tombée sur Marche ou crève : le scénario pourrait m'intéresser. Personne pourtant n'en a parlé. C'est que c'est pas bien ?  :lol: Lire cet auteur, pour le coup, ce serait un vrai défi pour moi.

Ombre, je ne sais pas si tu as déjà fait ton choix pour King mais sache que "marche ou crève" est - avec "Une vie" de Maupassant - une de mes lectures adolescentes qui m'a le plus marquée. Je l'ai relu 2 ou 3 fois depuis, toujours avec le même "plaisir" ("plaisir" n'étant pas le mot le plus approprié vu le thème du roman). Si tu le lis, je serais ravie de découvrir ton ressenti.

Marche ou crève est plus une dystopie qu'un roman d'horreur. Il a été publié sous le nom de Richard Bachman, donc ce sont des romans différents des premiers romans de King (qui n'écrit plus de romans d'horreur depuis un sacré moment en fait). C'est un livre coup de poing, je ne sais pas si j'aurais le courage de le relire.

Je n'ai jamais réussi à le relire depuis sa sortie. Trop dur, comme Cujo.

Cléopatra2 a écrit:Oui, je l'ai lu mais je ne suis pas fan du ressassage autour de la détective dans ce roman. Après, l'intrigue est bien .

J'ai l'impression qu'on a les mêmes goûts : je viens de finir un Liane Moriarty  
Oui c'est vrai que l'histoire de la détective était un peu lourde, surtout que ça faisait visiblement allusion à un roman précédent que je n'avais pas lu   Et en y repensant, au moins un des personnages a un comportement complètement invraisemblable.

Spoiler:

Cléopatra2 a écrit:Marche ou crève est plus une dystopie qu'un roman d'horreur. Il a été publié sous le nom de Richard Bachman, donc ce sont des romans différents des premiers romans de King (qui n'écrit plus de romans d'horreur depuis un sacré moment en fait). C'est un livre coup de poing, je ne sais pas si j'aurais le courage de le relire.

Oui, Marche ou crève est très marquant et vraiment troublant quand on voit ce qu'est devenue la télévision. Les derniers King que j'ai lus ont été assez décevants. Je reste vraiment fan du King que j'ai dévoré à l'adolescence : Christine, Charlie, Le Fléau, Shining, Ça, Carrie... Pour le défi, je pense lire 22/11/63.

Pour rester dans la veine secrets et vie de famille, j'ai lu Le Secret du mari de Liane Moriarty. Des familles, des trahisons, des mensonges et un secret : bingo, ça va me plaire. Cecilia, la mère au foyer accomplie, présidente de l'association des parents d'élèves, meilleure vendeuse de tupéroires du pays, à la maison toujours impeccablement briquée, bref, le genre de personnage qui nous énerverait si elle n'était pas si sympathique, trouve par hasard une lettre de son mari avec la mention : "à n'ouvrir qu'après ma mort". Intriguée, elle résiste. Jusqu'au moment où elle découvre ce que son mari lui cache et sa vie bascule. Le roman ne tourne pas qu'autour de la révélation mais aussi sur les conséquences qu'elle a dans la vie de Cecilia, mais aussi les répercussions sur les autres personnages du roman, qui sont tous, de près ou de loin, liés à ce secret. La quatrième de couverture parlait d'un roman "amusant" et de "sourires", ça reste quand même assez glauque.

Merci, Cocktail et les autres. C'est noté.

Avec plaisir ;-)

Une petite question : quels sont les prix littéraires et autres distinctions qui vous semblent garantir une certaine qualité aux ouvrages qui les ont reçus (ou qui ont fait partie des différentes sélections) ?
Je trouve cela parfois difficile de choisir "à l'aveugle" et je me dis que cela pourrait m'aider. Qu'en pensez-vous ? A défaut, en dehors de la "bibliothèque idéale" de Télérama, connaissez-vous des listes sur lesquelles se baser ? Ou des sites, revues, etc...

J'ai souvent apprécié les lauréats du Goncourt des Lycéens.

Goncourt des lycéens, Pulitzer souvent.

Je prends le plus souvent des idées de lecture auprès de ma libraire ou sur des comptes instagram. Je suis aussi fidèle à quelques éditeurs.

C'est reparti, donc.
Défi 1, Un roman d'un auteur canadien : À la poursuite des Slans, Van Vogt

Van Vogt a écrit:Il s'étonna de lire dans son regard une lueur d'impatience. Il concentra toute son attention. Une expression de triomphe, puis de joie sincère, apparut sur le visage de la jeune femme. De toute la puissance de son cerveau, il fit effort pour vaincre chez elle la barrière du contrôle mental ; il sondait les moindres failles, analysait les résonnances les plus fugitives de sa pensée et, de seconde en seconde, il éprouvait une stupéfaction croissante.

On commence ce défi avec un peu de science-fiction. Les Slans, race de mutants télépathiques, sont haïs et pourchassés par les humains ordinaires, qui sont décidés à tous les exterminer. Un jeune slan orphelin, Jommy Cross, cherche à retrouver l'héritage légué par son père, à découvrir les raisons de cette haine et à sauver tous les êtres vivants d'une guerre qui s'annonce.

On peut assez facilement faire une lecture "à clés", allégorique, en établissant des comparaisons avec des groupes humains persécutés. Le livre est construit de manière à donner envie au lecteur de connaître la suite ; Van Vogt parvient à s'emparer de son attention et à la garder en épaississant sans cesse les mystères qui planent autour des Slans et en mettant ses héros dans des positions périlleuses.

Je ne suis pas senti parfaitement éclairé par la fin, mais je crois néanmoins que c'est un livre qui mérite d'être lu et sans doute relu.

Verdict : à découvrir

Bon courage à toutes et tous ! Profitons bien de nos lectures.

Blondie a écrit:J'ai souvent apprécié les lauréats du Goncourt des Lycéens.

C'est également le seul prix que je ne rate pas : je n'ai pas le souvenir de déception ...

Pour le défi 8 Résister / se soumettre, j'ai lu le très beau Portrait d'après blessure d'Hélène Gestern : Héloïse et Olivier sont victimes d'un attentat dans le métro parisien et, presque pire que cela, ils sont photographiés par un journaliste, lui couvert de sang et hagard la portant dans ses bras, elle inconsciente, blessée et dénudée par le souffle de l'explosion. La photo fait la Une des tabloïds et le tour du web, s'imposant à tous les regards, ceux de leurs conjoints respectifs, de leurs voisins, de leur famille, de leurs collègues ... C'est bouleversant car en plus de l'horreur de l'attentat, ils subissent le voyeurisme mais aussi la loi qui défend le droit à l'information, coûte que coûte. Le récit est très beau (j'adore la plume d'Hélène Gestern) et pose beaucoup de questions. Si j'étais encore prof de Lettres, je crois bien que je le ferais lire à mes élèves (3è et lycéens) pour réfléchir au travail des médias, au respect de l'image d'autrui. Il entre parfaitement dans ce défi 8 car, d'abord abasourdis par la publication de cette photo, ils décident de se battre contre ceux qui se disent journalistes et salissent cette profession. Je vous recommande ce roman !

Ca fait bien envie effectivement ! Merci !

J’avais lu un très beau livre d’elle (Eux sur la photo). Merci, ça donne envie !

Eloah a écrit:Pour le défi 8 Résister / se soumettre, j'ai lu le très beau Portrait d'après blessure d'Hélène Gestern : Héloïse et Olivier sont victimes d'un attentat dans le métro parisien et, presque pire que cela, ils sont photographiés par un journaliste, lui couvert de sang et hagard la portant dans ses bras, elle inconsciente, blessée et dénudée par le souffle de l'explosion. La photo fait la Une des tabloïds et le tour du web, s'imposant à tous les regards, ceux de leurs conjoints respectifs, de leurs voisins, de leur famille, de leurs collègues ... C'est bouleversant car en plus de l'horreur de l'attentat, ils subissent le voyeurisme mais aussi la loi qui défend le droit à l'information, coûte que coûte. Le récit est très beau (j'adore la plume d'Hélène Gestern) et pose beaucoup de questions. Si j'étais encore prof de Lettres, je crois bien que je le ferais lire à mes élèves (3è et lycéens) pour réfléchir au travail des médias, au respect de l'image d'autrui. Il entre parfaitement dans ce défi 8 car, d'abord abasourdis par la publication de cette photo, ils décident de se battre contre ceux qui se disent journalistes et salissent cette profession. Je vous recommande ce roman !

Tu donnes envie de le lire !

Avec plaisir. C'est le troisième roman que je lis de cet auteur (cette autrice ? je ne sais jamais comment dire) et j'ai adoré les trois !

Très tentant également.

Merci pour vos références ! Justement, "Les impatientes" fait partie de mes envies. Liste à laquelle je rajoute le roman dont Eloah vient tout juste de parler
En fin de journée j'ai écrit un petit email pour demander à mon libraire de me préparer :
- Betty de Tiffany Mcdaniel (je pense qu'il devrait convenir pour l'item 21 : un livre qui évoque un peuple autochtone opprimé)
- La collection disparue de Pauline Baer de Perignon (pour l'item 18 : oeuvres d'art)
Il me tarde de les découvrir. En attendant je vais me plonger dans "La solitude des nombres premiers" (mais sans certitude de pouvoir le caser quelque part).

J'ai lu L'Echappée de Valentine Goby (C'est la guerre!). J'ai eu un peu de mal à rentrer véritablement dans l'histoire, trop de récits au présent et de phrases non verbales dans mes dernières lectures mais en fin de compte, j'ai vraiment bien aimé.
La première partie raconte l'histoire d'une paysanne bretonne de seize ans, employée dans un hôtel, qui se retrouve à servir les Allemands pendant la guerre et tombe amoureuse d'un pianiste allemand.
La deuxième partie évoque le sort qu'elle subit à la Libération alors que son pianiste a disparu et que sa fille a trois ans, puis leur longue errance, leur cheminement à travers la France et l'Atlantique autant que leur cheminement intérieur. Je ne savais pas qu'en plus de la tonte, on avait parfois tatoué sur la poitrine de ces femmes une croix gammée, l'auteur parle d'un vrai tatouage indélébile, je pensais que les croix gammées avaient été tracées à la peinture, il faut que je vérifie.
Et la fin est tout à fait romanesque puisque l'auteur imagine des fins possibles à la vie de ces deux femmes.
Une lecture agréable et intéressante.

J'ai commencé Le Patient anglais dont je ne connais pas le film mais je ne suis pas du tout intéressée pour le moment.