- SikeliaNiveau 10
Lefteris a écrit:Poste fixe en italien, bon courage aussi. Sans blaguer, au rectorat, où je suis allé à titre syndical, quand on aborde le sort des collègues d'italien (entre autres ) on entend désormais parler de "langue rare" . Il y a des CDE qui font le forcing pour les faire disparaître et récupérer des heures.Sikelia a écrit:
Merci Lefteris. J'aimerais partir en proche banlieue, mais difficile de bouger tant que je ne serai pas en poste fixe. Pour la liseuse, qui sait, je changerai peut-être d'avis moi aussi, un jour, du moins pour les livres que je veux lire par curiosité, sans passion particulière.
Merci pour ton encouragement @Lefteris.
Hélas, je vis les contradictions d'enseigner une "langue rare" qui fait pourtant rêver beaucoup d'élèves : on dit que l'italien n'intéresse personne, alors que beaucoup d'élèves aimeraient en faire, s'il était proposé dans leur collège ou lycée.
Le forcing des CDE, je connais :
- Spoiler:
- la nouvelle CDE du bahut que je quitte s'est mise à réduire à peau de chagrin mon service et celui de la collègue de portugais en fusionnant des classes aux niveaux totalement différents pour récupérer des heures et créer une classe STMG supplémentaire que le Rectorat lui avait refusée.
- Tallulah23Niveau 7
J'ai toujours trouvé les vendeurs du rayon philosophie de Gibert très au fait. Je pense qu'il s'agit souvent d'étudiants ou d'anciens étudiants en philosophie. C'est vraiment agréable. Comme dit plus haut, je trouve lamentable de devoir épeler le nom d'un auteur très connu (Proust, Descartes...) lorsque je vais acheter un livre.
Je rajoute que du côté de la fontaine Saint-Michel, il me semble qu'un Gibert a laissé sa place à un Séphora...
Je rajoute que du côté de la fontaine Saint-Michel, il me semble qu'un Gibert a laissé sa place à un Séphora...
- pseudo-intelloSage
bas-médiéviste a écrit:Peut-être bien que la cause première de l'agonie des librairies tient à la paupérisation des deux principaux lectorats, celui des étudiants (qui n'ont certes jamais été bien riches) et celui des enseignants (ces nouveaux intellectuels pauvres)...
Je dis ça, je ne dis rien.
... et leur paupérisation intellectuelle, dans certains cas.
Mention spéciale à une partie de nos jeunes recrues.
Quant aux étudiants, une partie d'entre eux a été bien trop biberonnée aux écrans (généralement, même quand le dessin animé n'est pas débile, son lexique est nettement plus pauvre qu'un bouquin), avec leurs images qui bougent, la concentration non-nécessaire, et un cadre actuel et enfant-centré.
Rimbaud avait 16 ans quand il a écrit la plupart de ses poèmes...
- Floria ToscaNiveau 5
Je partage l'avis de pseudo-intello ci-dessus, hélas.
- ElaïnaDevin
Bon, cela étant, je ne suis pas bien persuadée que Rimbaud ait été représentatif de la moyenne des gamins de son époque, hein.
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- SikeliaNiveau 10
Elaïna a écrit:Bon, cela étant, je ne suis pas bien persuadée que Rimbaud ait été représentatif de la moyenne des gamins de son époque, hein.
+ 1
Mis à part le fait que les enfants n'étaient pas tous scolarisés, ceux qui l'étaient n'avaient pas tous une âme de poète ni le talent d'un Rimbaud.
_________________
Sikelia
Numquam est tam male Siculis, quin aliquid facete et commode dicant
(Marco Tullio Cicerone, Verrine, Actio Secundae - Liber Quartus - De praetura siciliensi)
- CeladonDemi-dieu
Ni les "bases" pour apprécier les couleurs des voyelles ou les métaphores du bateau ivre (17 ans !)
C'est quand même dingue quand on fait la comparaison...
C'est quand même dingue quand on fait la comparaison...
- DesolationRowEmpereur
Bah oui, c’est clair que ça a du sens de comparer Rimbaud à à peu près n’importe qui
- ElaïnaDevin
On va dire que la majorité des enfants de l'époque de Rimbaud était probablement plus proche de La guerre des boutons que de Rimbaud...
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- pseudo-intelloSage
Évidemment, qu'il n'y avait qu'un Rimbaud. Mais si Rimbaud a pu accomplir cet exploit, c'est aussi parce que l'enseignement qui lui était dispensé (et sans doute ses lectures personnelles) l'ont suffisamment enrichi culturellement et stylistiquement pour qu'il puisse faire ses armes.
Prenez l'enfant de Jules Vallès ; le narrateur évoque son souci de parvenir ou non à faire premier en... composition de vers latin. Un truc dont JE ne serais absolument pas capable, alors que je suis prof de latin. Tous les enfants n'étaient pas scolarisés au collège; loin de là, mais parmi ceux qui l'étaient, tous étaient en mesure au moins e faire le devoir, sans doute avec moins de brio que Jacques Vingtras, qui narre sa fierté d'une harmonie imitative (en latin, et en vers, donc) dans son devoir.
Quand Pagnol se remémore ses premières velléités littéraires (poétiques) dans ses souvenirs d'enfance, on comprend que rares sont les élèves à se lancer dans cette entreprise, mais il apparaît clairement que le jeune Pagnol s'appuie sur un bagage culturel et littéraire bien installé (il devise genre littéraire avec son camarade de classe, Albert Cohen).
Malgré son talent, Nadal ne serait pas un génie du tennis si on ne lui avait pas mis une raquette en main et inscrit à de cours.
Mozart a écrit ses premiers menuets à 6 ans aprce qu'il a du génie, mais si sonpère n'avait pas commencé à lui apprendre la musique avant, point de menuets, point de musicien.
Très peu de nos étudiants vont devenir bibliophiles là comme ça miraculeusement, s'ils n'ont pas été préparés à comprendre et si possible apprécier la lecture, et si possible, d'autres lectures que le tome 3 de Fortnite et Hello Kitty magazine.
Desmurget parle de 3 heures d'écrans par jour pour les enfants de 3 ans, chiffre qui augmente jusqu'à atteindre les 6 ou 7 heure (temps cumulé) chez nos ados. Ils ne lisent pas et passent leur temps à regarder des trucs lamentables sur leurs smartphones (l'an dernier, ils m'ont expliqué qu'ils regardaient les vidéos de Nabilla pendant leurs trajets en bus, parce qu'il n'y a rien d'autre à faire pendant une heure le matin et une autre heure le soir). Et je suppose qu'une fois arrivés à la maison après leur longue journée, il y avait matière à se "détendre" encor un peu...
Statistiquement, c'est sûr, une petite aprtie de mes élèves ira en fac. Les imaginer fréquenter des librairies ou parler littérature, c'est autre chose. Je leur souhaite, notez. Mais bon, je demande à voir.
Prenez l'enfant de Jules Vallès ; le narrateur évoque son souci de parvenir ou non à faire premier en... composition de vers latin. Un truc dont JE ne serais absolument pas capable, alors que je suis prof de latin. Tous les enfants n'étaient pas scolarisés au collège; loin de là, mais parmi ceux qui l'étaient, tous étaient en mesure au moins e faire le devoir, sans doute avec moins de brio que Jacques Vingtras, qui narre sa fierté d'une harmonie imitative (en latin, et en vers, donc) dans son devoir.
Quand Pagnol se remémore ses premières velléités littéraires (poétiques) dans ses souvenirs d'enfance, on comprend que rares sont les élèves à se lancer dans cette entreprise, mais il apparaît clairement que le jeune Pagnol s'appuie sur un bagage culturel et littéraire bien installé (il devise genre littéraire avec son camarade de classe, Albert Cohen).
Malgré son talent, Nadal ne serait pas un génie du tennis si on ne lui avait pas mis une raquette en main et inscrit à de cours.
Mozart a écrit ses premiers menuets à 6 ans aprce qu'il a du génie, mais si sonpère n'avait pas commencé à lui apprendre la musique avant, point de menuets, point de musicien.
Très peu de nos étudiants vont devenir bibliophiles là comme ça miraculeusement, s'ils n'ont pas été préparés à comprendre et si possible apprécier la lecture, et si possible, d'autres lectures que le tome 3 de Fortnite et Hello Kitty magazine.
Desmurget parle de 3 heures d'écrans par jour pour les enfants de 3 ans, chiffre qui augmente jusqu'à atteindre les 6 ou 7 heure (temps cumulé) chez nos ados. Ils ne lisent pas et passent leur temps à regarder des trucs lamentables sur leurs smartphones (l'an dernier, ils m'ont expliqué qu'ils regardaient les vidéos de Nabilla pendant leurs trajets en bus, parce qu'il n'y a rien d'autre à faire pendant une heure le matin et une autre heure le soir). Et je suppose qu'une fois arrivés à la maison après leur longue journée, il y avait matière à se "détendre" encor un peu...
Statistiquement, c'est sûr, une petite aprtie de mes élèves ira en fac. Les imaginer fréquenter des librairies ou parler littérature, c'est autre chose. Je leur souhaite, notez. Mais bon, je demande à voir.
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- e-WandererGrand sage
Le déclic, pour moi, ça a été la fermeture de la librairie Nizet place de la Sorbonne, à droite de l'Ecritoire. Quel endroit merveilleux c'était, avec les vieilles étagères en bois et les échelles, les piles de bouquins dans un bazar terrible ! C'est là que j'ai acheté le premier numéro d'une revue chère à mon cœur, sans imaginer un instant que 20 ans après j'en deviendrais moi-même le directeur… J'aimais bien aussi, dans un autre genre, la pochothèque des PUF, au milieu de la rue Soufflot. Après il y a eu la fermeture des "grosses" PUF, de Minkoff (la petite librairie musicale hors de prix, rue de Fleurus, mais où on trouvait des trésors)…
J'ai vu que "L'arbre à Lettres", en bas de la rue Claude Bernard, est devenu "Les Traversées", j'espère que c'est aussi bien. Il reste encore des lieux agréables : la librairie José Corti, la boutique de livres anciens de la rue d'Assas (j'y ai acheté une sympathique petite collection de Huysmans dans une jolie reliure), Les Belles Lettres (un peu froid, et isolé boulevard Raspail, mais c'est quand même un sacré libraire-éditeur), la librairie Pugno pour les partitions de musique rue de Savoie… Compagnie est bien achalandé, mais je ne m'y sens pas à mon aise, je ne sais pas comment dire, c'est trop "propre sur soi" : c'est un vrai professionnel, avec une sélection pertinente, mais je n'accroche pas au lieu : où qu'on soit, on est collé aux grandes vitrines qui donnent un air ostensiblement marchand, et puis il y a toujours un monde fou. J'aime bien les librairies qui ressemblent à une bibliothèque, avec quelques petits choses rares ou anciennes, où tout n'est pas neuf et prévisible, et où on puisse fureter au calme. Nizet permettait ça, place de la Sorbonne : quel luxe ! Mais ça ne m'étonne pas qu'ils aient fermé, c'était souvent désert.
J'ai vu que "L'arbre à Lettres", en bas de la rue Claude Bernard, est devenu "Les Traversées", j'espère que c'est aussi bien. Il reste encore des lieux agréables : la librairie José Corti, la boutique de livres anciens de la rue d'Assas (j'y ai acheté une sympathique petite collection de Huysmans dans une jolie reliure), Les Belles Lettres (un peu froid, et isolé boulevard Raspail, mais c'est quand même un sacré libraire-éditeur), la librairie Pugno pour les partitions de musique rue de Savoie… Compagnie est bien achalandé, mais je ne m'y sens pas à mon aise, je ne sais pas comment dire, c'est trop "propre sur soi" : c'est un vrai professionnel, avec une sélection pertinente, mais je n'accroche pas au lieu : où qu'on soit, on est collé aux grandes vitrines qui donnent un air ostensiblement marchand, et puis il y a toujours un monde fou. J'aime bien les librairies qui ressemblent à une bibliothèque, avec quelques petits choses rares ou anciennes, où tout n'est pas neuf et prévisible, et où on puisse fureter au calme. Nizet permettait ça, place de la Sorbonne : quel luxe ! Mais ça ne m'étonne pas qu'ils aient fermé, c'était souvent désert.
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« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- DesolationRowEmpereur
Je vois ce que tu veux dire, pour Compagnie ; mais leur sélection de livres me plaît généralement assez. C'est une étape que j'aime bien.
- ElaïnaDevin
Pseudo-intello, j'entends bien, mais justement, on parle de génies qui ont justement marqué l'histoire de la littérature (ou de la musique, ou...). Quand on lit Le Temps des Secrets de Pagnol, on voit quand même de belles figures de cancres, qui ne parlent certainement pas genre littéraire à la récréation, et qui ne sont certainement pas devenus écrivains. Le lycéen moyen était loin d'être toujours une figure brillante. Plus près de nous, on a les livres de Goscinny sur les potaches (La Potachologie, Le Potache est servi, les Dingodossiers...) qui donnent probablement une vision plus exacte du lycéen moyen, que la biographie de Rimbaud. Il y a peu, j'avais lu un article sur les lycéens aux alentours de 1900, on s'aperçoit que même sans téléphone portable, la figure de l'adolescent qui traînasse dans la rue (et qui ne fait pas trop de thème latin, donc), c'est très courant. Les archives de la police sont pleines d'observation sur ces lycéens qui glandent, fument, et courent chez les prostituées quand ils ont un peu d'argent.
L'éducation n'était pas la même non plus. L'enfance de Mozart, aujourd'hui, on pourrait plus ou moins dire que c'est horrible. Un enfant génial, mais dressé par son père et taillé pour être un génie, une bête de foire, promené partout, continuellement sur les routes (et pas en TGV première classe hein), tout ça parce que son père avait décidé qu'il en serait ainsi (écrasant au passage sa soeur, Nannerl, tout aussi géniale, mais qui n'était qu'une fille, aux yeux de son père). Mozart aurait-il été Mozart sans ce dressage ? Je n'en sais rien, mais je suis certaine que cette éducation ne vend pas du rêve non plus. Cette éducation des petits génies, elle existe toujours. On les voit sur youtube, ces gamins chinois qui te font une Nocturne de Chopin impeccable à six ans et des brouettes. On a tous une cousine qui inonde facebook des exploits sportifs (réels, mais gonflants à force d'être étalés et surinvestis) de son gamin. On lit chaque année des articles sur le plus jeune bachelier de France.
L'éducation n'était pas la même non plus. L'enfance de Mozart, aujourd'hui, on pourrait plus ou moins dire que c'est horrible. Un enfant génial, mais dressé par son père et taillé pour être un génie, une bête de foire, promené partout, continuellement sur les routes (et pas en TGV première classe hein), tout ça parce que son père avait décidé qu'il en serait ainsi (écrasant au passage sa soeur, Nannerl, tout aussi géniale, mais qui n'était qu'une fille, aux yeux de son père). Mozart aurait-il été Mozart sans ce dressage ? Je n'en sais rien, mais je suis certaine que cette éducation ne vend pas du rêve non plus. Cette éducation des petits génies, elle existe toujours. On les voit sur youtube, ces gamins chinois qui te font une Nocturne de Chopin impeccable à six ans et des brouettes. On a tous une cousine qui inonde facebook des exploits sportifs (réels, mais gonflants à force d'être étalés et surinvestis) de son gamin. On lit chaque année des articles sur le plus jeune bachelier de France.
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- pseudo-intelloSage
J'entends bien pour Mozart, et je vois l’envers du décor. Mais à cette époque, d'autre enfants étaient Fantine ou Valjean, donc ils faut aussi mettre l'époque en perspective.
J'entends aussi pour les cancres. Mais en terme d niveau scolaire, de débrouillardise et de plein de choses, avec une machine à voyager dans le temps, j'irais bien les comparer à mes élèves à moi, même les "moyens". Parce que les lycées cancres de l'époque, ils avaient déjà réussi à passer au lycée, ou à monter dans les classes du collège, ce qui garantissait tout de même un niveau certain.
Tous ne parlaient pas littératures, c'est certains, mais une partie d'entre eux le faisaient. Dans mon bahut, même les premiers de mes classes, me^me les gruupes latinistes, ils ne parlent pas bouquins, ne lisent pas, sauf peut-être un ou deux enfants de PE, et de manière très superficielle.
Hier soit, sur marianne.net, je suis tombée sur un article qui racontait que le/le journaliste avait visionné des archives de l'iNA pendant le confinement, et qu'à l'époque, un passant lambda interrogé dans la rue s'exprime dans un français décent, châtié, rigoureusement exact syntaxiquement et avec un lexique pas rabougri.
Mes 4e qui ne savent pas ce qu'est une charrette, même s'ils avaient envie de se mettre à lire (ce qui n'est pas le cas), ils ne seraient pas sortis des ronces.
J'entends aussi pour les cancres. Mais en terme d niveau scolaire, de débrouillardise et de plein de choses, avec une machine à voyager dans le temps, j'irais bien les comparer à mes élèves à moi, même les "moyens". Parce que les lycées cancres de l'époque, ils avaient déjà réussi à passer au lycée, ou à monter dans les classes du collège, ce qui garantissait tout de même un niveau certain.
Tous ne parlaient pas littératures, c'est certains, mais une partie d'entre eux le faisaient. Dans mon bahut, même les premiers de mes classes, me^me les gruupes latinistes, ils ne parlent pas bouquins, ne lisent pas, sauf peut-être un ou deux enfants de PE, et de manière très superficielle.
Hier soit, sur marianne.net, je suis tombée sur un article qui racontait que le/le journaliste avait visionné des archives de l'iNA pendant le confinement, et qu'à l'époque, un passant lambda interrogé dans la rue s'exprime dans un français décent, châtié, rigoureusement exact syntaxiquement et avec un lexique pas rabougri.
Mes 4e qui ne savent pas ce qu'est une charrette, même s'ils avaient envie de se mettre à lire (ce qui n'est pas le cas), ils ne seraient pas sortis des ronces.
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- ElaïnaDevin
En fait c'est très difficile à savoir - et à comparer, également. On a tous, également, une grand-mère/un grand-père, qui écrivait parfaitement, sans fautes, avec une écriture lisible, sans être allée au-delà du certificat d'études. Ma grand-mère à moi, en plus de son écriture impeccable, savait faire des choses qu'elle avait apprises petite (puis en école ménagère), que je n'ai pas apprises (coudre, repasser, faire la cuisine : ça, je m'y suis mise seule, mais alors le reste ?). Il y a une question de débrouillardise qui est évidente. Je ne sais plus où j'ai lu les mémoires d'un écrivain mort il y a peu, qui racontait son enfance dans le Paris des années 45-50. A 5-6 ans, il traversait Paris avec son frère de 9 ans pour aller nager dans la Seine. Un peu comme quand on voit ces gamins de sept ans qui déambulent seuls dans les métropoles japonaises pour aller à leur entraînement de base-ball. Aujourd'hui en France, qui laisse son gamin se balader comme ça en ville ? Moi la première, quand j'entends une histoire de fait divers des années 80-90, je me dis quand même que c'est dingue de laisser un gamin seul dans la rue à moins de dix ans... Une série de faits glauques et l'évolution de la société vers l'exigence de sécurité pousse les gens à ramener leurs enfants à l'intérieur, à les maintenir dedans pour pouvoir les surveiller, ça ne pousse pas à développer sa débrouillardise. Ni sa culture, d'ailleurs.
Maintenant pour la culture, je ne sais pas s'il faut tirer grand chose des interviews de passants "lambda" trouvés sur le site de l'INA. Les résultats auraient peut-être été très différents en faisant la sortie d'une usine ou en allant dans une cambrousse profonde...
Maintenant pour la culture, je ne sais pas s'il faut tirer grand chose des interviews de passants "lambda" trouvés sur le site de l'INA. Les résultats auraient peut-être été très différents en faisant la sortie d'une usine ou en allant dans une cambrousse profonde...
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- pseudo-intelloSage
J'aurais aimé moi-même voir la vidéo, mais oui, il parle de gens lambda : ouvrier, boulanger.
Il insiste sur ce point.
Par ailleurs, le recul de l'orthographe est une réalité qui a été mesurée, sur les quelques dernières décennies. Pour ce qui se passait avant, on ne dispose que du bon sens : si j'appliquais la faute de grammaire à 4 points la faute comme ce qu'ont connu nos retraités, et sur les mêmes textes, j'aurais 1/20 de moyenne de classe, et je n’exagère pas. Il y a eu des élèves abonnés au 0 en dictée très probablement, mais si la moyenne des dictées avait été de 0 dans une partie non-négligeable des classes de France en 1900, ça se serait su. Et la massification n'intervient pas, puisque je veux même comparer avec un niveau de fin d'école primaire de l'époque (qui elle, était déjà massifiée).
Certes, il y avait les coups de bâtons et compagnie qui faisaient bosser les plus récalcitrants et les traumatisent, et si leur suppression devait nécessairement à aboutir ) une baisse de niveau générale, je veux bien consentir à cette baisse de niveau, mais il n'y a pas que ça.
Je ne dis pas que tous les élèves doivent aimer lire sinon c'est mal, et il faut de tout pour une société. Mais on doit fournir à tous les élèves les outils qui vont leur permettre de développer ce goût pour que tous ceux qui sont susceptibles de le développer le développent.
Les bibliothèques ne ferment pas pour rien, et ne sont pas remplacés par des achats massifs de littérature sur Internet. Une part sans cesse croissante des étudiants ne lit plus, les lieux culturels ont souvent un public vieillissant... il y a près de chez moi un festival de chanson française, chaque hiver, très qualitatif, et de la chanson français souvent chantée par des trentenaires / jeunes quadra (parfois plus, mais pas tant que ça), c’est pas plan-plan pour un sou, mais la salle est blindée de retraités.
Il insiste sur ce point.
Par ailleurs, le recul de l'orthographe est une réalité qui a été mesurée, sur les quelques dernières décennies. Pour ce qui se passait avant, on ne dispose que du bon sens : si j'appliquais la faute de grammaire à 4 points la faute comme ce qu'ont connu nos retraités, et sur les mêmes textes, j'aurais 1/20 de moyenne de classe, et je n’exagère pas. Il y a eu des élèves abonnés au 0 en dictée très probablement, mais si la moyenne des dictées avait été de 0 dans une partie non-négligeable des classes de France en 1900, ça se serait su. Et la massification n'intervient pas, puisque je veux même comparer avec un niveau de fin d'école primaire de l'époque (qui elle, était déjà massifiée).
Certes, il y avait les coups de bâtons et compagnie qui faisaient bosser les plus récalcitrants et les traumatisent, et si leur suppression devait nécessairement à aboutir ) une baisse de niveau générale, je veux bien consentir à cette baisse de niveau, mais il n'y a pas que ça.
Je ne dis pas que tous les élèves doivent aimer lire sinon c'est mal, et il faut de tout pour une société. Mais on doit fournir à tous les élèves les outils qui vont leur permettre de développer ce goût pour que tous ceux qui sont susceptibles de le développer le développent.
Les bibliothèques ne ferment pas pour rien, et ne sont pas remplacés par des achats massifs de littérature sur Internet. Une part sans cesse croissante des étudiants ne lit plus, les lieux culturels ont souvent un public vieillissant... il y a près de chez moi un festival de chanson française, chaque hiver, très qualitatif, et de la chanson français souvent chantée par des trentenaires / jeunes quadra (parfois plus, mais pas tant que ça), c’est pas plan-plan pour un sou, mais la salle est blindée de retraités.
- ElaïnaDevin
Je suis bien d'accord, et il y a une catastrophe orthographique qu'il est difficile de nier. Je crois que dans mes classes de terminale, je n'ai quasiment jamais eu de copies sans fautes d'orthographe. Mais il me semble que la question n'est pas tellement uniquement la lecture, plutôt l'exigence à ce niveau. Mon mari par exemple ne lisait pas petit, sa mère ne lui lisait jamais de livres, et aujourd'hui il ne lit que la presse et éventuellement quelques bd/romans graphiques. Pourtant il a une orthographe impeccable et passe pour le grammar nazi de sa boîte. Mais il a été à l'école dans les années 80... Aujourd'hui, on laisse passer au collège, au lycée, puis à la fac, des gamins à qui on laisse entendre que l'orthographe ça sert à rien.
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Je suis bien d'accord avec toi, mais je ne serais vraiment pas étonnée que les causes de l'affaissement en orthographe et de l’intérêt pour la lecture soient plus ou moins les mêmes (il y aura toujours des cas particuliers, des contre-exemples, mais j'en parle en général) ; la syntaxe en perdition et le lexique peau-de chagrins sont d'ailleurs liés aux deux.
Ma grand mère maternelle et mon mère aiment lire, alors que l'une n'a eu que son CM 1 et 2 en école française (années 40, Alsace-Lorraine...), et n'avait pas de livre chez elle, et le second a suivi une scolarité ordinaire qui s'est achevée en CAP (classique pour son époque, je suppose), peu poussé par ses parents, pas de livres chez lui. Ma grand-mère fait des fautes d'orthographe, évidemment, parce que deux ans d'école française, c’est peu (mais elle en fait moins que la plupart de mes élèves). Une société et une école émancipatrices, c'est une société et une école qui donne aux élèves les moyens de se réaliser dans les domaines qui leur conviennent (dans la mesure du raisonnable). Pour qu'il y ait de tout, et notamment des intellos, des vrais, parce qu'il en faut aussi. Les bancs de facs remplis d'étudiants qui ne lisent plus ou presque, c’est problématique.
Ma grand mère maternelle et mon mère aiment lire, alors que l'une n'a eu que son CM 1 et 2 en école française (années 40, Alsace-Lorraine...), et n'avait pas de livre chez elle, et le second a suivi une scolarité ordinaire qui s'est achevée en CAP (classique pour son époque, je suppose), peu poussé par ses parents, pas de livres chez lui. Ma grand-mère fait des fautes d'orthographe, évidemment, parce que deux ans d'école française, c’est peu (mais elle en fait moins que la plupart de mes élèves). Une société et une école émancipatrices, c'est une société et une école qui donne aux élèves les moyens de se réaliser dans les domaines qui leur conviennent (dans la mesure du raisonnable). Pour qu'il y ait de tout, et notamment des intellos, des vrais, parce qu'il en faut aussi. Les bancs de facs remplis d'étudiants qui ne lisent plus ou presque, c’est problématique.
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- CeladonDemi-dieu
Tu ne devrais pas être inquiète, l'IA arrive. Une puce dans le crâne et hop !
- LeclochardEmpereur
Lefteris a écrit:C'est exactement ça, un décor, des façades. Je suis (malgré moi) depuis longtemps à Paris et c'était déjà très frelaté quand je suis arrivé. Ville dont je ne suis pas originaire, que je n'aime guère, mais que je connais assez bien pour l'avoir écumée de jour comme de nuit et avoir bossé dans différents quartiers. Le processus , probablement entamé dans les années 70 (je n'y vivais pas mais déjà j'avais de la famille qui avait dû quitter Pzaris intra muros, puis la région ces raisons) s'est accéléré dans les années 2000, avec trois tendances : le décor de cinéma d'un côté (quartier latin, Montmarte, Pigalle...), la boboïsation des anciens quartiers populaires (nord-nord est, canaux, pourtour des gares) avec tout ce qu'aime ce type de population (boutiques bio, caves à vin, bistros en faux ancien avec façade en bois et cloisons en briques etc.), et la transformation en quartiers de bureaux (ancien Ilot Chalon, Bercy, une partie du XIIIe et des quais, là où il y a une vingtaine d'année il y avait encore les vieux bistros des mariniers).Paleoprof a écrit:en même temps je fais ma Sainte Nitouche mais je logeais juste à côté de la rue de la Gaité... :lol:
Je crois que beaucoup de quartiers de Paris ont perdu leur âme, ou essaient de la conserver juste pour le tourisme avec une impression de decor de cinéma quand j'y retourne aujourd'hui....
C'est un processus de transformation qui s'étale sur des dizaines d'années. Je crains que Paris ne crève un jour du tourisme comme Venise ou Barcelone. Un signe qui en dit long: beaucoup de bailleurs préfèrent louer à des étrangers ou des provinciaux de passage leurs logements qu'à des étudiants ou des salariés.
Elaïna parle d'un quartier latin qui était différent de celui que j'ai fréquenté étudiant (entre 94 et 2000). Ce ne sont pas seulement les libraires qui ont disparu. Je me souviens d'un magasin qui vendait des produits et du matériel de chimie racheté par l'enseigne qui vend de l'équipement sportif. Les grandes marques rachètent et dévorent les petits indépendants. Cela donne une impression d'uniformisation. J'attends qu'Hermes ouvre une boutique. Cela confirmerait le basculement sociologique.
Il y a aussi ces changements plus subtils: chez Gilbert, un petit vieux qui tamponnait les bouquins d'occasion qui n'a pas été remplacé; une réorganisation qui laisse plus de place aux gadgets; des prix de l'occaz qui montent: à l'époque, je trouvais des livres moitié moins chers. Aujourd'hui, on doit avoir une réduction de 20 ou 30% max, même quand le livre est ultra abîmé. Les bonnes affaires, je les fais chez Emmaüs ou sur internet, pas chez eux.
La fin de Boulinier, c'est le symbole d'une époque qui meurt, indéniablement.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- ElaïnaDevin
Mais il me semble que ce phénomène est aussi l'invasion du système de franchise, qui dévore tout.
Dans un quartier on ne peut plus bourge comme la rue du faubourg Saint-Honoré, c'est frappant. Un exemple : quand j'étais en prépa (donc 2002-2004), j'ai voulu faire un "pélerinage" vers la maison parisienne de Robespierre. A l'époque, c'était une agence plus ou moins louche (plutôt plus que moins) de voyages vers l'Europe de l'Est. La cour de l'ancienne maison Duplay accueillait une population d'Europe de l'Est franchement pas favorisée (il y a l'église des Polonais pas loin, du reste), qui avait fait du coin son QG.
J'y suis repassée une dizaine d'années plus tard, la cour a été fermée, et la troupe de Polonais en déshérence, c'est fini. Il ne reste que la plaque, coincée entre deux enseignes du style Séphora et Promod.
Franchement, ça m'a fait mal au coeur pour Maximilien.
(édit après vérification sur Google maps : aujourd'hui la maison est coincée entre une boulangerie et un magasin de fringues. Mais ça a dû encore changer car je suis certaines que lors de mon 2e passage la maison était entre une boutique à la devanture verte bien criarde, et une autre rose bien pétant).
Dans un quartier on ne peut plus bourge comme la rue du faubourg Saint-Honoré, c'est frappant. Un exemple : quand j'étais en prépa (donc 2002-2004), j'ai voulu faire un "pélerinage" vers la maison parisienne de Robespierre. A l'époque, c'était une agence plus ou moins louche (plutôt plus que moins) de voyages vers l'Europe de l'Est. La cour de l'ancienne maison Duplay accueillait une population d'Europe de l'Est franchement pas favorisée (il y a l'église des Polonais pas loin, du reste), qui avait fait du coin son QG.
J'y suis repassée une dizaine d'années plus tard, la cour a été fermée, et la troupe de Polonais en déshérence, c'est fini. Il ne reste que la plaque, coincée entre deux enseignes du style Séphora et Promod.
Franchement, ça m'a fait mal au coeur pour Maximilien.
(édit après vérification sur Google maps : aujourd'hui la maison est coincée entre une boulangerie et un magasin de fringues. Mais ça a dû encore changer car je suis certaines que lors de mon 2e passage la maison était entre une boutique à la devanture verte bien criarde, et une autre rose bien pétant).
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- arcencielGrand Maître
Dans le 5e, il y a eu aussi la vague des magasins d'optique, la vague des agences immobilières, des agences d'assurances ...
- ElaïnaDevin
ça aussi c'est pareil partout et c'est déprimant. Dans la rue commerçante de ma ville de banlieue, en l'espace de cent mètres il y a trois agences immobilières, deux courtiers et trois opticiens. Après tout ça ne demande que peu d'investissement (enfin, maintenant, pour l'agence immobilière, ils ont des ipads en devanture pour présenter les annonces sur écran...).
A un moment, on a eu la mode des vendeurs de clope électronique, aussi.
A un moment, on a eu la mode des vendeurs de clope électronique, aussi.
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- Lisak40Expert spécialisé
Le pire c'est la vague des Sephora à tout bout de champs !! Je suis moi-même une adepte du maquillage et des produits de beauté, mais je n'en consomme pas tant que ça : même en me maquillant lundi-dimanche (travail lun-ven et sorties le w/e), une bouteille de fd de teint me fait deux ans, un rouge à lèvres me dure jusqu'à ce que je doive le jeter tellement je me rends compte qu'il est trop vieux, un pot de crème de jour 3 mois, une bouteille de parfum 6 mois, etc. Donc je ne vois pas comment on peut autant avoir besoin d'acheter des produits de beauté qui expliquent l'explosion de Sephora, Kiko et autres enseignes de cosmétiques (rien qu'au centre commercial des Halles, il doit y en avoir 6 ou 7). Je me demande si les gens mangent leurs produits de beauté parfois !! Et pareil pour les grandes enseignes de fringues, parfois on croise deux H&M à moins de 200m l'un de l'autre !
Sinon, dans le centre commercial près de chez moi, il y a un Gibert, qui vend surtout de la littérature jeunesse (sélection pas trop mal d'ailleurs), ce qui est déjà encourageant, mais pour ce qui est de la sélection adulte, en littérature on a surtout du Musso and co. Je ne sais pas si c'est bien ou mal
La disparition des libraires indépendants dans le quartier latin et sa transformation en vitrine de luxe pour touristes en recherche d'un Paris de carte postale ne date cependant pas d'hier : le merveilleux Alain Souchon en parlait déjà dans sa chanson Rive Gauche qui date de 1999...
Sinon, dans le centre commercial près de chez moi, il y a un Gibert, qui vend surtout de la littérature jeunesse (sélection pas trop mal d'ailleurs), ce qui est déjà encourageant, mais pour ce qui est de la sélection adulte, en littérature on a surtout du Musso and co. Je ne sais pas si c'est bien ou mal
La disparition des libraires indépendants dans le quartier latin et sa transformation en vitrine de luxe pour touristes en recherche d'un Paris de carte postale ne date cependant pas d'hier : le merveilleux Alain Souchon en parlait déjà dans sa chanson Rive Gauche qui date de 1999...
- ElaïnaDevin
Le pire c'est que dans bien des quartiers, ce n'est même pas du luxe ! HetM, c'est de la fast-fashion basique, quant aux trucs de maquillage dont tu parles, on ne peut pas dire non plus que ça soit très qualitatif (la palette de base chez Sephora ou Kiko, c'est quand même pas terrible niveau composition, tenue etc. Evidemment si on prend de la marque...).
Je pense que c'est surtout parce que ce type de magasins a tous les avantages
- propose des petits produits pas très chers
- pain bénit dans une société de consommation où on est encouragé à "se faire plaisir" et à amasser
- le tout appuyé par la publicité (télé, internet, "influenceuses"...) et la société qui encourage au "craquage" en continu
- ne demande aucune compétence spécifique (être vendeuse en parfumerie ne requiert aucun savoir particulier... c'est parfois assez amusant de constater qu'en tant que cliente, on en sait plus que certaines vendeuses...)
- demande juste de mettre en place les étalages fournis clé en main par la franchise.
Vinted est plein de vide-dressings de filles qui ont des dizaines de produits beauté (type vernis à ongles) jamais ouverts, mais achetés sur un coup de tête, parce qu'on passait devant Sephora, et des centaines de fringues achetés par "craquage chez HetM".
Honnêtement, si je voulais ouvrir un commerce sans me casser la tête, j'ouvrirais un Sephora, pas une cave à vin indépendante (et pourtant, Dieu sait que je préfère le pinard au fond de teint - je n'en porte pas, d'ailleurs) et encore moins une librairie où on est très vite à la merci des éditeurs.
Je pense que c'est surtout parce que ce type de magasins a tous les avantages
- propose des petits produits pas très chers
- pain bénit dans une société de consommation où on est encouragé à "se faire plaisir" et à amasser
- le tout appuyé par la publicité (télé, internet, "influenceuses"...) et la société qui encourage au "craquage" en continu
- ne demande aucune compétence spécifique (être vendeuse en parfumerie ne requiert aucun savoir particulier... c'est parfois assez amusant de constater qu'en tant que cliente, on en sait plus que certaines vendeuses...)
- demande juste de mettre en place les étalages fournis clé en main par la franchise.
Vinted est plein de vide-dressings de filles qui ont des dizaines de produits beauté (type vernis à ongles) jamais ouverts, mais achetés sur un coup de tête, parce qu'on passait devant Sephora, et des centaines de fringues achetés par "craquage chez HetM".
Honnêtement, si je voulais ouvrir un commerce sans me casser la tête, j'ouvrirais un Sephora, pas une cave à vin indépendante (et pourtant, Dieu sait que je préfère le pinard au fond de teint - je n'en porte pas, d'ailleurs) et encore moins une librairie où on est très vite à la merci des éditeurs.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- LeclochardEmpereur
Le point commun des magasins qui remplacent, j'ai envie de dire comme toi, dévorent les autres, c'est leur marge élevée et/ou le fait qu'elle appartienne à un réseau capable de payer de financer l'implantation.
On a donc: des agences immobilières (avec des commissions calculés en % sur des gros prix de vente), des opticiens (qui refourguent des bouts de plastique produits pour quelques euros), des boutiques de beauté ou de gadgets bon marché pour touristes.
Ce qui se raréfie: des libraires indépendants (concurrence d'internet et achat chez Fnac et compagnie.., loyer de plus en plus élevé, des marges faibles, moins de lecteurs ?) et les agences bancaires (développement des banques en ligne).
Entre les deux, on a les commerces alimentaires qui jouent sur deux extrêmes: la bouffe accessible, peu recommandable sur un plan nutritionnel (Kebab, McDo, friandises sucrées, restos pour touristes) qui écoule un max pour survivre et le luxueux qui cherche la marge élevée (boulangerie, glacier italien, revendeurs de produits raffinés -thé, chocolat, épices, smoothie etc - resto haut de gamme). Remarquez que c'est pas forcément meilleur pour la santé.
Il reste aussi pas mal de magasins qui écoulent des BD. C'est le secteur du livre qui cartonne.
Il doit bien y avoir des études sur l'évolution sociologique des magasins à Paris. Ce serait intéressant de faire le lien avec le changement des habitants par ex.
On a donc: des agences immobilières (avec des commissions calculés en % sur des gros prix de vente), des opticiens (qui refourguent des bouts de plastique produits pour quelques euros), des boutiques de beauté ou de gadgets bon marché pour touristes.
Ce qui se raréfie: des libraires indépendants (concurrence d'internet et achat chez Fnac et compagnie.., loyer de plus en plus élevé, des marges faibles, moins de lecteurs ?) et les agences bancaires (développement des banques en ligne).
Entre les deux, on a les commerces alimentaires qui jouent sur deux extrêmes: la bouffe accessible, peu recommandable sur un plan nutritionnel (Kebab, McDo, friandises sucrées, restos pour touristes) qui écoule un max pour survivre et le luxueux qui cherche la marge élevée (boulangerie, glacier italien, revendeurs de produits raffinés -thé, chocolat, épices, smoothie etc - resto haut de gamme). Remarquez que c'est pas forcément meilleur pour la santé.
Il reste aussi pas mal de magasins qui écoulent des BD. C'est le secteur du livre qui cartonne.
Il doit bien y avoir des études sur l'évolution sociologique des magasins à Paris. Ce serait intéressant de faire le lien avec le changement des habitants par ex.
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