Fermetures de librairies dans le quartier latin

Quand je veux acheter un bouquin c'est La Compagnie, rue des écoles, Gibert tout à côté, Eyrolles, bd St Germain, rue Mouffetard il y a une librairie sympa et au BHV parfois.

Oui , Elaïna, c 'est vrai le haut du Bd St Michel n'a jamais été fourni côté livres.

En haut du Bd Saint Michel il y avait dans les années 80 le Nouveau Quartier Latin, rare librairie étrangère du quartier, et pas loin une librairie de sciences, à peu près où se trouve Tangente aujourd'hui. J'adorais passer à NQL puis bouquiner dans les jardins de l'Observatoire.

Tropiques propose des cartes postales politiques très drôles, et la sélection de parutions est toujours excellente. Si bien que je brave le mépris du patron un certain nombre de fois dans l'année.

Ah mais je ne pense pas que ça soit une mauvaise librairie hein ! C'est juste que se faire toiser une fois, deux fois, trois fois, et la quatrième fois se voir envoyer paître, ça lasse.

La libraire à côté de chez nous était un peu comme ça à un moment. Pas méprisante mais horripilante par certains côtés : à 14 euros 90 elle ne prenait pas la carte bleue (15 euros hein sinon j'ai des frais blabla), il fallait aller retirer en face à cent mètres, une fois sur deux j'étais avec mes gosses, aller en face c'était encore toute une expédition avec mes gosses à gérer, à faire traverser etc... quand ils étaient petits, je ne me sentais pas la force de faire avec eux une nouvelle centaine de mètres pour aller au distributeur, du coup je renonçais. Bon, elle a cédé sa librairie à une nouvelle jeune femme qui est très bien, et du coup je recommence à y aller.

Elaïna, j'avais bien compris que la question est le manque de sympathie du gérant et de son équipe. Heureusement que la librairie près de chez toi a changé gestion : l'accueil est fondamental, quel que soit le commerce.

Sikelia a écrit:Elaïna, j'avais bien compris que la question est le manque de sympathie du gérant et de son équipe. Heureusement que la librairie près de chez toi a changé gestion : l'accueil est fondamental, quel que soit le commerce.

Tout à fait.

Oui clairement l'accueil et le conseil c'est essentiel. J'essaie vraiment de favoriser les petits commerces mais il y en a qui ne donnent vraiment pas envie, c'est triste à dire. J'avais un parent dans l'épicerie de luxe (marque de luxe dans ville balnéaire pour riches) qui m'a toujours dit qu'il avait eu à coeur toute sa vie professionnelle de servir tout le monde pareil, de la star de festival de cinéma qui venait prendre champagne et caviar, au petit vieux du coin qui venait lui prendre deux tranches de jambon par semaine.

A Paris, j'aime bien aller chez Compagnie, rue des Écoles, mais aussi place Colette chez Delamain, et chez Albin Michel près du métro Solferino. Ainsi qu'à la librairie polonaise.

Pour avoir été caissier, puis avoir travaillé au rayon histoire de chez Gilbert jeune en étant étudiant (au numéro 5), les patrons repetaient sans cesse que la situation était difficile e (vers 2007), notamment pour les rayons universitaires. Les chiffres de vente baissaient chaque année (nous avions les chiffres de l'année précédente à égaler dans le journal des ventes du matin). À part les livrées de Science Po, de CPGE et de prepa Capes/Agreg, pas beaucoup de ventes... C'était pourtant la plus grosse librairie du secteur à l'époque avec beaucoup d'atouts : beaucoup d'occasion, culture des autres vendeurs du rayon était impressionnante (j'étais le seul étudiant). Comme le disait un collègue, le quartier est en train de passer des PUF aux poufs.

Les étudiants doivent moins acheter aussi.

Les vendeurs du rayon littérature anglophone (en VO) du Gibert Joseph du Bd St Michel ne sont pas trop mal je trouve, et l'avantage c'est aussi qu'avec le Pass éducation on a 5% de réduction, ça aide quand on a pas un budget livres énorme. Par contre la jeune vendeuse du Gibert Joseph situé dans le centre commercial près de chez moi n'a aucune idée de qui est Depardieu ! Je lui ai demandé si elle avait la BD "Depardieu 5 années dans les pattes de Gérard", et il a fallu que je lui épelle le nom Depardieu lettre par lettre, entièrement, et même quand je lui ai dit à mi-parcours "ben le nom de l'acteur quoi", elle ne savait pas de qui je parlais. Alors certes Depardieu n'est pas un auteur, et elle est libraire et non pas journaliste de cinéma, mais quand même ça m'a fait un peu bizarre : le mec est connu en Ouzbékistan ! En outre, elle n'avait pas 18 ans, mais plutôt 25 en fait...

Olympias a écrit:A Paris, j'aime bien aller chez Compagnie, rue des Écoles, mais aussi place Colette chez Delamain, et chez Albin Michel près du métro Solferino. Ainsi qu'à la librairie polonaise.

Delamain, ses rayonnages de bois, son échelle à roulettes et le grand souvenir de l'affaire Dreyfus.

Lisak40 a écrit:Les vendeurs du rayon littérature anglophone (en VO) du Gibert Joseph du Bd St Michel ne sont pas trop mal je trouve, et l'avantage c'est aussi qu'avec le Pass éducation on a 5% de réduction, ça aide quand on a pas un budget livres énorme. Par contre la jeune vendeuse du Gibert Joseph situé dans le centre commercial près de chez moi n'a aucune idée de qui est Depardieu ! Je lui ai demandé si elle avait la BD "Depardieu 5 années dans les pattes de Gérard", et il a fallu que je lui épelle le nom Depardieu lettre par lettre, entièrement, et même quand je lui ai dit à mi-parcours "ben le nom de l'acteur quoi", elle ne savait pas de qui je parlais. Alors certes Depardieu n'est pas un auteur, et elle est libraire et non pas journaliste de cinéma, mais quand même ça m'a fait un peu bizarre : le mec est connu en Ouzbékistan ! En outre, elle n'avait pas 18 ans, mais plutôt 25 en fait...

L'âge ne fait plus rien à l'affaire hélas, ça remonte à trop loin, l'enseignement de l'ignorance.

Il y a une méconnaissance culturelle assez importante chez beaucoup de jeunes effectivement qui dépasse la littérature. La plupart des élèves ne connaissent aucun acteur ou presque . A propos de Depardieu, il y a deux ans , je vais manger dans une crêperie dans ma ville à côté de l'opéra municipal. A la table d'à côté se trouve justement Julie Depardieu en compagnie de Michel Fau , juste avant leur représentation. A la fin du repas, je dis à la serveuse (25 ans ) "Ah ben, vous êtes bien placés , vous devez souvent avoir des comédiens? " "Ah , jsais pas, ça m'intéresse pas tout ça." Je lui signale qu'il y avait Julie Depardieu (je n'ai même pas parlé de Michel Fau et pourtant..) "Ah bon, connais . Comment vous dites? Depardieu, non ça me dit rien." même pas tilté sur le nom
Sauf que là elle bosse en face d'un opéra , comme la vendeuse bosse dans une librairie, un peu d'ouverture sur les autres serait bienvenue.

En même temps comme dit l'autre, où aurait-elle vu MF et JD pour les reconnaître ?
Qu'est devenue la 3 qui autrefois était la chaîne culturelle pour des générations de lycéens et d'étudiants, même pour ceux qui ne lisaient pas ?
Et Arte ne passe pas les classiques du théâtre, à ma connaissance.
Quant au prix de la place de cinéma... n'en parlons pas non plus. Reste quoi . Les plateformes internet ? Je doute qu'elles soient utilisées à des fins culturelles...

Enfin, je connaissais du fin fond de mon Auvergne pas mal d'acteurs sans les avoir jamais vus. Mais il n'y avait que quelques chaines, le film était un moment familial , même aller choisir une VHS était un projet. Il n'y a jamais eu autant de possibilités de voir tout ce qui existe et pourtant, l'inculture même populaire est énorme. Les "jeunes" regardent Netflix (mais grâce à Blanquer et son suspens du bac français, un peu moins ) , même plus la télé.

Olympias a écrit:A Paris, j'aime bien aller chez Compagnie, rue des Écoles, mais aussi place Colette chez Delamain, et chez Albin Michel près du métro Solferino. Ainsi qu'à la librairie polonaise.

Je ne suis pas parisienne, mais j'essaie d'y passer au moins une fois par an, juste pour l'ambiance de cette librairie, je la trouve magnifique.

roxanne a écrit:Enfin, je connaissais du fin fond de mon Auvergne pas mal d'acteurs sans les avoir jamais vus. Mais il n'y avait que quelques chaines, le film était un moment familial , même aller choisir une VHS était un projet. Il n'y a jamais eu autant de possibilités de voir tout ce qui existe et pourtant, l'inculture même populaire est énorme. Les "jeunes" regardent Netflix (mais grâce à Blanquer et son suspens du bac français, un peu moins ) , même plus la télé.

Oui et plus les chaînes télé se multiplient, moins elles se diversifient et plus elles proposent les mêmes daubes hélas. La multiplicité n'est pas nécessairement synonyme de diversité, loin de là...

Hermione0908 a écrit:

Olympias a écrit:A Paris, j'aime bien aller chez Compagnie, rue des Écoles, mais aussi place Colette chez Delamain, et chez Albin Michel près du métro Solferino. Ainsi qu'à la librairie polonaise.

Je ne suis pas parisienne, mais j'essaie d'y passer au moins une fois par an, juste pour l'ambiance de cette librairie, je la trouve magnifique.

Ah, Delamain ! J'y allais souvent quand j'étais thésarde et j'y retourne volontiers quand je passe par là. Librairie très agréable dans un quartier assez froid et touristique.

Celadon a écrit:En même temps comme dit l'autre, où aurait-elle vu MF et JD pour les reconnaître ?
Qu'est devenue la 3 qui autrefois était la chaîne culturelle pour des générations de lycéens et d'étudiants, même pour ceux qui ne lisaient pas ?
Et Arte ne passe pas les classiques du théâtre, à ma connaissance.
Quant au prix de la place de cinéma... n'en parlons pas non plus. Reste quoi . Les plateformes internet ? Je doute qu'elles soient utilisées à des fins culturelles...

+ 1. D'ailleurs, les serveurs sont souvent étrangers et ne connaissent pas forcément les stars françaises.

Spoiler:

roxanne a écrit:Les étudiants doivent moins acheter aussi.

Malheureusement, la vie est horriblement chère à Paris : beaucoup d'étudiants doivent choisir entre se nourrir et se cultiver.

roxanne a écrit:Il y a une méconnaissance culturelle assez importante chez beaucoup de jeunes effectivement qui dépasse  la littérature. La plupart des élèves ne connaissent aucun acteur ou presque . A propos de Depardieu, il y a deux ans , je vais manger dans une crêperie dans ma ville à côté de l'opéra municipal. A la table d'à côté se trouve justement Julie Depardieu en compagnie de Michel Fau , juste avant leur représentation. A la fin du repas, je dis à la serveuse (25 ans ) "Ah ben, vous êtes bien placés , vous devez souvent avoir des  comédiens? " "Ah , jsais pas, ça m'intéresse pas tout ça." Je lui signale qu'il y avait Julie Depardieu (je n'ai même pas parlé de Michel Fau et pourtant..) "Ah bon, connais . Comment vous dites? Depardieu, non ça me dit rien." même pas tilté sur le nom
Sauf que là elle bosse en face d'un opéra , comme la vendeuse bosse dans une librairie, un peu d'ouverture sur les autres serait bienvenue.

Enfin, quand on travaille, c’est différent. On ne va pas aller demander un autographe ou une photo même quand c’est un artiste qu’on adore. Ce ne serait pas très professionnel.
Et sinon, ne pas connaître deux acteurs ne veut pas dire qu’on n’a pas de culture. Je croise Julie Depardieu, personnellement, ça me fait ni chaud ni froid. C’est même possible que je n’y fasse pas attention. Michel Fau, je ne connais pas non plus, mais je suis sûre que je peux te citer des artistes importants que tu ne connais pas.

Spoiler:

Le comble ce fut un employé chez Gibert qui n'a pas trouvé pendant un bon bout de temps un bouquin que je cherchais sur Homère mais dont je ne me souvenais plus le titre. Il ne l'a pas trouvé parce qu'il cherchait sous Homer. J'adore les Simpsons, mais là il y a de quoi se pendre!

Jenny a écrit:

roxanne a écrit:Il y a une méconnaissance culturelle assez importante chez beaucoup de jeunes effectivement qui dépasse  la littérature. La plupart des élèves ne connaissent aucun acteur ou presque . A propos de Depardieu, il y a deux ans , je vais manger dans une crêperie dans ma ville à côté de l'opéra municipal. A la table d'à côté se trouve justement Julie Depardieu en compagnie de Michel Fau , juste avant leur représentation. A la fin du repas, je dis à la serveuse (25 ans ) "Ah ben, vous êtes bien placés , vous devez souvent avoir des  comédiens? " "Ah , jsais pas, ça m'intéresse pas tout ça." Je lui signale qu'il y avait Julie Depardieu (je n'ai même pas parlé de Michel Fau et pourtant..) "Ah bon, connais . Comment vous dites? Depardieu, non ça me dit rien." même pas tilté sur le nom
Sauf que là elle bosse en face d'un opéra , comme la vendeuse bosse dans une librairie, un peu d'ouverture sur les autres serait bienvenue.

Enfin, quand on travaille, c’est différent. On ne va pas aller demander un autographe ou une photo même quand c’est un artiste qu’on adore. Ce ne serait pas très professionnel.
Et sinon, ne pas connaître deux acteurs ne veut pas dire qu’on n’a pas de culture. Je croise Julie Depardieu, personnellement, ça me fait ni chaud ni froid. C’est même possible que je n’y fasse pas attention.   Michel Fau, je ne connais pas non plus, mais je suis sûre que je peux te citer des artistes importants que tu ne connais pas.

Spoiler:

:malaga:

Je ne connais pas Michel Fau et je ne sais plus quelle tête a Julie Depardieu, mais si je voyais son père je n'aurais qu'une chose à lui dire...

Spoiler:

Ne pas déranger et ne pas reconnaitre, ce n'est pas la même chose. La culture au sens large se perd, c'est évident. Chacun connaît des personnalités que son voisin ignore, c'est obligé, selon que l'on est plus ou moins pointu dans tel ou tel domaine. Mais la culture selon moi fonctionne par strates, et ne pas avoir la culture de base c'est tout de même manquer de référents solides. J'ai connu aussi des situations lors desquelles il fallait épeler le nom d'un auteur célèbre du style Camus ou Yourcenar, dans des lieux dits "de culture". Qu'aujourd'hui la culture ne soit plus de connaître Depardieu mais de pouvoir réciter les noms de tous les présentateurs d'émissions tv- ou de participants à la tv réalité-, me choque.

Theriakos96 a écrit:Le comble ce fut un employé chez Gibert qui n'a pas trouvé pendant un bon bout de temps un bouquin que je cherchais sur Homère mais dont je ne me souvenais plus le titre. Il ne l'a pas trouvé parce qu'il cherchait sous Homer. J'adore les Simpsons, mais là il y a de quoi se pendre!

Voilà. Tout cela me hérisse de la même façon. J'ai vécu une mésaventure similaire, impossible de me souvenir de quel exemple il s'agissait mais c'était du même tonneau. C'est pénible à la fin, il y a des limites à l'ignorance (ou alors non?? )

Sikelia a écrit:

roxanne a écrit:Les étudiants doivent moins acheter aussi.

Malheureusement, la vie est horriblement chère à Paris : beaucoup d'étudiants doivent choisir entre se nourrir et se cultiver.

Que les étudiants soient fauchés et la vie chère à Paris, ce n'est pas nouveau. Ce qui l'est plus, c'est probablement que beaucoup d'étudiants n'achètent plus ou beaucoup moins de livres universitaires, et utilisent exclusivement des ressources trouvées sur internet. Même si je ne suis pas sûr que le papier soit prêt à disparaître, le numérique bouscule probablement fortement certains secteurs de l'édition, notamment de l'édition universitaire.