- Fesseur ProGuide spirituel
Pourquoi donc ?Celadon a écrit:Et elle ne l'a pas refusée ?Vieille prof a écrit:Audrey Fouillard, principale du collège de Samuel Paty, a été faite chevalier de la Légion d'honneur (décret du 13 juillet 2021, publié au JO). Cette information n'a rencontré aucun, je dis bien aucun écho dans la presse. Le ministre Blanquer aurait-il oublié de "communiquer" à ce sujet... ?
Évitons si possible les jugements hâtifs à la mode réseaux sociaux.
Ici, une minute de silence en dernière heure de la matinée dans nos classes.
Certains collègues l'ont faite et d'autres non...
- Isis39Enchanteur
Ici, sur ma suggestion, un hommage a été rendu en deux fois dans la cour, avec un petit discours du chef devant les élèves. C'était solennel et ça s'est bien passé.
J'avais suggéré cela car la minute chacun dans sa salle, je trouve ça loin d'être solennel. Et ça renvoie encore le truc à chaque professeur qui doit se débrouiller seul devant sa classe.
Hier et avant hier on a annoncé cet hommage aux élèves en leur rappelant ce qui s'était passé. J'en ai fait un peu plus en 3e et surtout en 4e car je suis en plein dans le cours sur les liberté et la liberté d'expression.
J'avais suggéré cela car la minute chacun dans sa salle, je trouve ça loin d'être solennel. Et ça renvoie encore le truc à chaque professeur qui doit se débrouiller seul devant sa classe.
Hier et avant hier on a annoncé cet hommage aux élèves en leur rappelant ce qui s'était passé. J'en ai fait un peu plus en 3e et surtout en 4e car je suis en plein dans le cours sur les liberté et la liberté d'expression.
- henrietteMédiateur
@Vieille prof : merci de te présenter dans la section ad hoc du forum, comme le veut l'usage sur Neoprofs : https://www.neoprofs.org/f26-votre-presentation
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- Fesseur ProGuide spirituel
Bien d'accord.Isis39 a écrit:Ici, sur ma suggestion, un hommage a été rendu en deux fois dans la cour, avec un petit discours du chef devant les élèves. C'était solennel et ça s'est bien passé.
J'avais suggéré cela car la minute chacun dans sa salle, je trouve ça loin d'être solennel. Et ça renvoie encore le truc à chaque professeur qui doit se débrouiller seul devant sa classe.
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Pourvu que ça dure...
- DerMaxHabitué du forum
Ici rien du tout car à priori c'était "à l'appréciation de...".
Perso j'ai passé la chanson One de U2 de son hommage national avec une frise qui retraçait le déroulé des évènements qui ont conduit à sa mort.
Bizarrement j'ai vraiment eu du mal à lancer, j'avais les larmes aux yeux.
Les élèves ont été respectueux.
Perso j'ai passé la chanson One de U2 de son hommage national avec une frise qui retraçait le déroulé des évènements qui ont conduit à sa mort.
Bizarrement j'ai vraiment eu du mal à lancer, j'avais les larmes aux yeux.
Les élèves ont été respectueux.
- Christian-HG-TZR67Niveau 6
- récit de ma journée:
Journée particulièrement éprouvante aujourd'hui, mais tellement symbolique je trouve de l'E.N.
Journée d'hommage à Samuel Paty au lycée, avant même que j'arrive (8h20) c'était déjà magique.
La rectrice qui s'était invitée, non sans avoir demandé au chef si elle arrivait en terrain miné, se décommande à la dernière minute et envoie le DASEN (son bras droit). Admettons.
Arrivé l'heure H, aucun signal, rien pour prévenir profs et élèves comme si on avait honte, peur.
Tout le monde se retrouve dans la cour.
Derrière les grilles, la police veille.
Le chef commence son discours dans le brouhaha des conversations qui s'achèvent. Je me place relativement à l'écart, sous un saule, pleureur, il m'aura accompagné.
Le discours est beau, juste, mesuré. A tel point qu'un silence attentif et recueilli se fait.
Les larmes montent, je croise le regard rougi d'une élève, je le détourne. Je me mets face au soleil d'automne.
J'entends les mots, mais j'écoute le silence.
C'est beau 1000 personnes dans ces cas-là.
Le discours s'achève.
Des applaudissements spontanés montent de cette foule.
L'instant de grâce sera bref, le bateau ivre reprend sa course.
Le DASEN ne peut s'empêcher de parler. Mal. Il lit la page eduscol avec une solennité feinte. C'est nul, les gamins ne mentent pas.
Les bavardages reprennent. Petite impression de marseillaise de la victoire dans capitaine Conan (pour ceux qui voient la scène) c'est pathétique, c'est faux, c'est tout ce que j'exècre.
Mouvement de foule....
Auront-ils voulu manifesté un mécontentement ? Que nenni, ils ont piscine.... Pour de vrai ! Le collègue d'EPS n'a pas fait passer le mot sur le décalage de l'horaire. Gentils, ils ne veulent pas être en retard à l'autre bout de la ville.
Tout d'un coup, le discours s'achève. "On" lance la minute de silence en catimini. La moitié de la foule commence, l'autre moitié, qui n'avait pas entendu, demande à son voisin ce qu'il se passe.
C'est un flop.
L'arbre est planté à l'issue de la minute. Mais on ne voit rien. Et puis le chef renvoie tout le monde dans sa salle. Fermez le ban.
Je sèche mes larmes. Je me rassemble, il faut retourner au quotidien et enseigner.
On s'est vite arrangé avec une collègue de lettres pour faire un truc constructif. Elle assure la première 1/2 heure et la gestion des émotions, j'assure jusqu'à midi sur les principes et les valeurs de la République.
Entre-temps, la collègue si prompte à me rappeler les enjeux de ce que j'écris pour ma carrière a bien soigné la sienne.
C'est elle qui accueille les huiles pour une leçon sur l'esprit critique. (Je pouffe).
A peine entrée, une élève (j'ai déjà dit qu'ils sont tops) met les pieds dans le plat :
"Madame, elle a été faite la minute de silence ? Parce que moi, j'ai pas entendu et j'ai pas fait...."
Elle sera refaite en classe, avec les huiles. Auront-ils appris à se taire ?
Pendant que je prends le relais dans "ma" classe, je vois sortir le cortège d'encravatés infatués, il y a p'tit verre avec les "vrais bons profs" soucieux de leur carrière.
L'heure avec les élèves est top, j'ai leur attention, j'ai réussi à prendre du recul. Je pense qu'ils ont compris des choses complexes mais importantes aujourd'hui.
Vidé, je sors de la salle. Je regagne la salle des profs avec ma collègue de lettre qui est restée pour voir.
Casse-dalle entre collègues. On parle de tout, de rien. C'est cool.
Arrivent les traditionnelles râleuses. "C'était nulle, la cérémonie était pourrie". Je dis simplement à l'une d'elle que j'ai fait le job sur le fond. En effet elle préfère faire des SES que de l'emc parce qu'elle ne se sent pas à l'aise.
Et cocotte, normalement c'est moi qui fait ça et c'est toi qui m'a demandé à récupérer ces heures. Bref, tant pis.
Puis vient celle qui "n'était pas là car tu comprends j'avais cours qu'à 13h".
Bon non, je comprends pas. Elle tourne les talons. Faut que j'apprenne le stoïcisme. Ou pas.
Avant de partir, je re-croise la collègue si soucieuse de ma carrière. Elle me demande mon avis.
Je lui donne.
J'ai mal compris, "tu comprends le DASEN a fait au pied levé, c'est pas de sa faute".
Non, décidément, je ne sais pas faire carrière. Je comprends pas. Avec un salaire pareil, il se démerde. J'ai pas de compassion.
Il aurait peut-être même pu la fermer en fait, mais non fallait qu'il l'a ramène. Pour rien, pour gâcher.
Bref, en une journée, j'ai eu l'impression d'un concentré des conneries de l'EN mais aussi de ce qu'il y a de beau.
Heureusement, j'ai pu enseigner, transmettre.
Heureusement, j'ai pu plaisanter sur le pSg (exemple pédagogique de l'insulte à un gamin fan de l'OM).
Heureusement, il y a eu ces instants de complicité avec les élèves, ces yeux rougis.
Heureusement il restera cet arbre...
Finalement un bel hommage à M. Paty et à travers lui à ce que c'est qu'enseigner.
- *Fifi*Modérateur
Ici regroupement dans la cour, discours de la chef puis minute de silence.
Puis on a pris nos classes, réponses aux questions… moi j’avais une classe de 6e sympa, très agréable.
Mais voilà, j’ai eu droit à un « il aurait pas dû » d’un élève, à une remise en cause pendant 40 minutes de tout ce que je disais, à devoir rétablir la vérité sur des choses fausses (du genre il a forcé les élèves à sortir de cours etc). Je me suis demandé à un moment jusqu’où il allait aller. Il était calme mais reprenait dès qu’un élève ne disait plus rien. Ce fut très éprouvant pour moi.
J’ai mis un mot à la chef mais qui n’était pas disponible de suite. Entre temps j’ai revu l’élève et je lui ai parlé seule à seul pour remettre les choses au clair, tant sur la liberté d’expression que sur le fait que je me demandais si en disant « il n’aurait pas dû » il pensait «bien fait pour lui ». Je n’avais pas osé aller jusque là dans la discussion devant les autres 6e. Je suis donc allée jusqu’au bout ensuite, pour rappeler la loi et la gravité des faits. Heureusement que j’ai pu lui en reparler car la première heure a été très éprouvante pour moi.
Là chef est venue ensuite me parler. Elle hésitait à revoir le gamin pour ne pas lui donner l’impression d’être la « victime ». J’ai pour ma part absolument tenu à ce qu’elle le voit, au moins pour soutien.
Puis on a pris nos classes, réponses aux questions… moi j’avais une classe de 6e sympa, très agréable.
Mais voilà, j’ai eu droit à un « il aurait pas dû » d’un élève, à une remise en cause pendant 40 minutes de tout ce que je disais, à devoir rétablir la vérité sur des choses fausses (du genre il a forcé les élèves à sortir de cours etc). Je me suis demandé à un moment jusqu’où il allait aller. Il était calme mais reprenait dès qu’un élève ne disait plus rien. Ce fut très éprouvant pour moi.
J’ai mis un mot à la chef mais qui n’était pas disponible de suite. Entre temps j’ai revu l’élève et je lui ai parlé seule à seul pour remettre les choses au clair, tant sur la liberté d’expression que sur le fait que je me demandais si en disant « il n’aurait pas dû » il pensait «bien fait pour lui ». Je n’avais pas osé aller jusque là dans la discussion devant les autres 6e. Je suis donc allée jusqu’au bout ensuite, pour rappeler la loi et la gravité des faits. Heureusement que j’ai pu lui en reparler car la première heure a été très éprouvante pour moi.
Là chef est venue ensuite me parler. Elle hésitait à revoir le gamin pour ne pas lui donner l’impression d’être la « victime ». J’ai pour ma part absolument tenu à ce qu’elle le voit, au moins pour soutien.
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- Isis39Enchanteur
*Fifi* a écrit:Ici regroupement dans la cour, discours de la chef puis minute de silence.
Puis on a pris nos classes, réponses aux questions… moi j’avais une classe de 6e sympa, très agréable.
Mais voilà, j’ai eu droit à un « il aurait pas dû » d’un élève, à une remise en cause pendant 40 minutes de tout ce que je disais, à devoir rétablir la vérité sur des choses fausses (du genre il a forcé les élèves à sortir de cours etc). Je me suis demandé à un moment jusqu’où il allait aller. Il était calme mais reprenait dès qu’un élève ne disait plus rien. Ce fut très éprouvant pour moi.
J’ai mis un mot à la chef mais qui n’était pas disponible de suite. Entre temps j’ai revu l’élève et je lui ai parlé seule à seul pour remettre les choses au clair, tant sur la liberté d’expression que sur le fait que je me demandais si en disant « il n’aurait pas dû » il pensait «bien fait pour lui ». Je n’avais pas osé aller jusque là dans la discussion devant les autres 6e. Je suis donc allée jusqu’au bout ensuite, pour rappeler la loi et la gravité des faits. Heureusement que j’ai pu lui en reparler car la première heure a été très éprouvante pour moi.
Là chef est venue ensuite me parler. Elle hésitait à revoir le gamin pour ne pas lui donner l’impression d’être la « victime ». J’ai pour ma part absolument tenu à ce qu’elle le voit, au moins pour soutien.
Un sixième ? Ouille. Tu as eu raison de demander à ce que la cheffe le voit.
On n'a pas eu de souci ici. Même de la part de 3e plutôt compliqués. Juste un qui m'a demandé si j'avais peur de mes élèves. Un exclu du collège REP+ voisin.
- BartleboothNiveau 7
Pointàlaligne a écrit:Bartlebooth a écrit:Un message de la direction il y a trois jours pour nous communiquer le blabla officiel sur l’esprit critique et nous demander de nous faire connaître si nous avions l’intention de faire quelque chose sur nos heures de cours... lamentable...
Tiens, tu bosses dans mon bahut Bartlebooth ?
Et on ose dire que l'EN n'a plus rien de national... Pour nombre d'entre nous la situation semble pourtant être tristement la même.
J'aimerais pouvoir raconter de beaux hommages vus chez moi, mais entre le vieux collègue qui s'offusque de "tout ça" en expliquant qu'on a déjà fait quelque chose l'an dernier... et le nouveau collègue qui m'explique qu'il n'a pas le temps parce qu'il a déjà perdu quatre jours depuis le début de l'année et qu'il y a le programme à faire...
Bref. Pour ma part je n'ai pas consacré de séance à Samuel Paty aujourd'hui, j'ai expliqué aux élèves que nous allions largement en reparler dans ma séquence qui commence bientôt sur Voltaire. Je vais prendre mon temps, faire les choses de la façon qui me semble la plus efficace sur ces questions. Mais je garde un goût amer face à l'absence de toute action collective, ne serait-ce que d'une simple minute de silence.
- *Fifi*Modérateur
Oui… un gamin mature et intelligent mais qui visiblement entend des choses terribles à la maison ou dans son entourage. Je ne m’y attendais pas. Ce fut très dur, juste après le discours et la minute de silence. J’ai trouvé ça très éprouvant.Isis39 a écrit:*Fifi* a écrit:Ici regroupement dans la cour, discours de la chef puis minute de silence.
Puis on a pris nos classes, réponses aux questions… moi j’avais une classe de 6e sympa, très agréable.
Mais voilà, j’ai eu droit à un « il aurait pas dû » d’un élève, à une remise en cause pendant 40 minutes de tout ce que je disais, à devoir rétablir la vérité sur des choses fausses (du genre il a forcé les élèves à sortir de cours etc). Je me suis demandé à un moment jusqu’où il allait aller. Il était calme mais reprenait dès qu’un élève ne disait plus rien. Ce fut très éprouvant pour moi.
J’ai mis un mot à la chef mais qui n’était pas disponible de suite. Entre temps j’ai revu l’élève et je lui ai parlé seule à seul pour remettre les choses au clair, tant sur la liberté d’expression que sur le fait que je me demandais si en disant « il n’aurait pas dû » il pensait «bien fait pour lui ». Je n’avais pas osé aller jusque là dans la discussion devant les autres 6e. Je suis donc allée jusqu’au bout ensuite, pour rappeler la loi et la gravité des faits. Heureusement que j’ai pu lui en reparler car la première heure a été très éprouvante pour moi.
Là chef est venue ensuite me parler. Elle hésitait à revoir le gamin pour ne pas lui donner l’impression d’être la « victime ». J’ai pour ma part absolument tenu à ce qu’elle le voit, au moins pour soutien.
Un sixième ? Ouille. Tu as eu raison de demander à ce que la cheffe le voit.
On n'a pas eu de souci ici. Même de la part de 3e plutôt compliqués. Juste un qui m'a demandé si j'avais peur de mes élèves. Un exclu du collège REP+ voisin.
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- CisilHabitué du forum
Chez nous, de nombreux collègues ayant réagi au message ministériel pour dénoncer la mascarade institutionnelle et un hommage à la sauvette, réunion rapide lundi midi pour se mettre d'accord sur ce qu'on allait faire. Il a été décidé de ne rien précipiter mais de faire la minute de silence et que la journée du 09/12 serait en partie consacrée à lui rendre un vrai hommage.
Ce matin, on a donc arrêté notre dernier cours de la matinée 15 mn avant la sonnerie, rapidement rappelé qui était Samuel Paty, les faits, répondu aux questions des élèves, et à cinq minutes de la sonnerie, un message a été diffusé dans l'établissement, nous invitant à la minute de silence.
Les retours des collègues sont plutôt positifs, et il n'y a eu aucun incident.
Ce matin, on a donc arrêté notre dernier cours de la matinée 15 mn avant la sonnerie, rapidement rappelé qui était Samuel Paty, les faits, répondu aux questions des élèves, et à cinq minutes de la sonnerie, un message a été diffusé dans l'établissement, nous invitant à la minute de silence.
Les retours des collègues sont plutôt positifs, et il n'y a eu aucun incident.
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"Si haut que l’on soit placé, on n’est jamais assis que sur son cul." Montaigne.
"When I went to school, they asked me what I wanted to be when I grew up. I wrote down ‘happy’. They told me I didn’t understand the assignment, and I told them they didn’t understand life.” John Lennon
- Clecle78Bon génie
J'ai fait mon petit hommage à moi, avec ma classe dans mon coin, le coeur serré.
- Mélusine2Niveau 10
Merci pour ta narration, Christian, qui pique un peu les yeux.
A chaque nouveau groupe de la journée, j'ai montré la belle photo de Samuel Paty en classe, puis expliqué pourquoi je ne débattrai pas de la liberté d'expression, hors sujet, ni de la "légitimité" d'un professeur parce que c'est indigne. Je n'ai pas demandé de minute de silence, mais une vraie pensée pour lui. Même les rares ahuris qui attendaient de faire péter un cours n'ont pas osé broncher plus avant, et c'est bien.
Ça fait 2 fois quand même que l'institution piétine et instrumentalise sa mémoire... nous aussi n'avons été prévenus qu'à peine 2 jours avant, et que chacun se débrouille avec la bouillie des instructions stupides. Plein les bottes.
A chaque nouveau groupe de la journée, j'ai montré la belle photo de Samuel Paty en classe, puis expliqué pourquoi je ne débattrai pas de la liberté d'expression, hors sujet, ni de la "légitimité" d'un professeur parce que c'est indigne. Je n'ai pas demandé de minute de silence, mais une vraie pensée pour lui. Même les rares ahuris qui attendaient de faire péter un cours n'ont pas osé broncher plus avant, et c'est bien.
Ça fait 2 fois quand même que l'institution piétine et instrumentalise sa mémoire... nous aussi n'avons été prévenus qu'à peine 2 jours avant, et que chacun se débrouille avec la bouillie des instructions stupides. Plein les bottes.
- TangledingGrand Maître
Eh bien chez nous la moisissure est venue... d'un syndicat "indépendant" qui n'a rien trouvé de mieux à fiche que de venir aujourd'hui faire sa tournée d'établissements et déverser son tract moisi vantant son succès, daubant sur les autres syndicats (et donc les collègues), évoquant son indépendance en citant les bons points que lui remet la présidente de la réunion multilatérale, et faisant sans gêne campagne pour les élections pro à venir.
Il y a des collègues militants qui se sont dit que ce serait une bonne idée d'aller tracter dans les bahuts aujourd'hui ? C'était quoi l'idée ? Chercher des anecdotes croustillantes le jour de l'hommage ? Dénoncer les bahuts qui n'auraient rien fait ? Ou ils se sont juste dit que c'était la bonne journée pour faire campagne en vue des élections professionnelles ?
J'ai du mal à comprendre.
Il y a des collègues militants qui se sont dit que ce serait une bonne idée d'aller tracter dans les bahuts aujourd'hui ? C'était quoi l'idée ? Chercher des anecdotes croustillantes le jour de l'hommage ? Dénoncer les bahuts qui n'auraient rien fait ? Ou ils se sont juste dit que c'était la bonne journée pour faire campagne en vue des élections professionnelles ?
J'ai du mal à comprendre.
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- cléliaFidèle du forum
Isis39 a écrit:Ici, sur ma suggestion, un hommage a été rendu en deux fois dans la cour, avec un petit discours du chef devant les élèves. C'était solennel et ça s'est bien passé.
J'avais suggéré cela car la minute chacun dans sa salle, je trouve ça loin d'être solennel. Et ça renvoie encore le truc à chaque professeur qui doit se débrouiller seul devant sa classe.
Ici, minute de silence tous ensemble (élèves, enseignants, administratifs, agents, vie scolaire) dans la cour après petit discours du chef et lecture d'un poème d'Hugo ("chaque enfant qu'on enseigne est un homme qu'on gagne..."). Je trouve ça tellement important et fort d'être ensemble à ce moment-là.
_________________
Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.
Il revint.
Il fréquenta le monde, et il eut d’autres amours, encore.
- Isis39Enchanteur
clélia a écrit:Isis39 a écrit:Ici, sur ma suggestion, un hommage a été rendu en deux fois dans la cour, avec un petit discours du chef devant les élèves. C'était solennel et ça s'est bien passé.
J'avais suggéré cela car la minute chacun dans sa salle, je trouve ça loin d'être solennel. Et ça renvoie encore le truc à chaque professeur qui doit se débrouiller seul devant sa classe.
Ici, minute de silence tous ensemble (élèves, enseignants, administratifs, agents, vie scolaire) dans la cour après petit discours du chef et lecture d'un poème d'Hugo ("chaque enfant qu'on enseigne est un homme qu'on gagne..."). Je trouve ça tellement important et fort d'être ensemble à ce moment-là.
Totalement.. en plus avec tous les personnels.
- AudreyOracle
Journée dont je me souviendrai longtemps, à divers titre, pour moi.
Dans mon collège, rien n'a été organisé, puisque nous n'avons même pas été informés officiellement par notre direction de la possibilité d'un hommage, comme je le racontais sur ce fil il y a peu. C'était le règne du "demerden Sie sich". Nombre de collègues, incapables de préparer une séance digne de ce nom en si peu de temps, n'ont rien dit, rien fait. Certains ont demandé aux élèves s'ils étaient au courant de l'hommage possible et s'ils souhaitaient en parler plus longuement, d'autres ont répondu à la demande des élèves qui en avaient entendu parler aux infos, bref, c'était totalement hétérogène.
De mon côté, j'avais prévu la lettre de Jaurès, la vidéo de Badinter, et le poème de Hugo "Chaque enfant qu'on enseigne...".
J'ai amorcé chaque séance en classe entière (sur mes cours de français, pas dans mes groupes de latin, qui réunissent une poignée d'élèves de différentes classes) en affichant au tableau le portrait de Samuel Paty. C'était un très bon déclencheur de parole, et ça s'est toujours fait dans le respect, et la retenue. Chose qui m'a frappée, je n'ai pas entendu une seule fois un élève à ce moment utiliser le mot "prof" pour le désigner. A chaque fois, j'ai entendu, "Ah oui, c'était un professeur...", "Oh je le reconnais, c'est l'enseignant qui s'est fait assassiner l'an dernier...". C'est fou, mais c'était la première fois que je voyais mes élèves utiliser un autre mot que "prof" pour parler de nous. J'ai trouvé que c'était de bon augure sur la suite.
J'ai d'emblée dit que nous pouvions échanger, expliquer les choses, définir des termes qu'ils ne comprenaient pas, et que s'ils n'avaient pas de demandes précises nous reprendrions simplement le fil de nos cours, après un texte d'hommage que j'aurais lu.
Toutes mes classes avaient des questions, des incompréhensions, et des envies d'échange, et ce n'était pas une simple façon d'échapper au cours. ;-)
Les questions, réactions et zones de flou étaient différentes selon les niveaux. Dans chaque classe, il a fallu reconstituer la chronologie des faits, rectifier les informations erronées qu'ils avaient. Ça a pris du temps.
Les 5e étant davantage dans la spontanéité, l'expression des émotions (un petit m'a dit que la seule chose "positive" dans cette horreur, c'était qu'avec la décapitation, au moins, Samuel Paty n'avait pas trop dû souffrir et que ça avait dû soulager sa famille... pas évident de réagir à ça, mais je me suis focalisée sur le fait ce petiot était finalement lui-même soulagé de savoir que notre collègue n'avait pas dû souffrir, qu'il avait même besoin de savoir que Samuel Paty n'avait pas souffert). Plusieurs élèves ont évoqué Zemmour, la question des discriminations, et nous avons longuement rappelé ce qu'était la laïcité, et comment était cadrée la liberté d'expression(et rebelote Zemmour...) .
Les 4e se sont beaucoup souciés du travail de la justice, ont longuement évoqué le rôle des collégiens impliqués dans la mort de notre collègue, se demandant comment on pouvait continuer à vivre en portant la responsabilité de la mort de son professeur... Ça a été l'occasion d'échanges passionnants sur le travail de la justice, sur la question de la responsabilité, et beaucoup ont aussi parlé du déroulement du procès des attentats du 13 novembre. C'est fou tout ce que nos élèves entendent des médias et retiennent, et la façon dont ça les affecte quand les infos concernent des événements aussi tragiques...Le rôle des réseaux sociaux dans l'assassinat les a aussi marqués. Et ils m'ont demandé si nous avions peur maintenant d'enseigner...
Avec les 3e, je suis allée plus en profondeur, voyant que les échanges étaient riches, sur chacun des thèmes évoqués avec les autres classes. J'ai utilisé les 3 documents que j'avais préparés, en ai profité pour présenter Robert Badinter. Leur silence, la qualité de leur écoute durant la vidéo m'a scotchée. A la fin, j'ai entendu des "wow... la claque. C'est fort." A la fin du poème d'Hugo, W. s'est exclamé:" Madame, les deux dernières lignes, ça pète! Elles sont puissantes!". Et on a relu les deux derniers vers. Et puis j'ai lu la lettre de Jaurès, dont j'avais coupé quelques passages moins pertinents pour eux ou trop complexes. Là encore, silence total. J'ai achevé la lecture en éclairant quelques passages complexes, puis j'ai expliqué pourquoi j'avais choisi ce texte, lu le jour de l'hommage national de l'an dernier, pour clore notre temps de commémoration et de réflexion. Et là, en expliquant que ce texte, qui présente tout ce que nous, enseignants, voulons pour nos élèves, et pourquoi nous faisons ce métier, me semblait la meilleure façon d'honorer notre collègue, et pourquoi moi, enseignante comme lui, j'avais choisi et continuais chaque jour d'enseigner avec en tête la possibilité d'offrir le monde aux élèves, j'ai craqué. Je ne m'y attendais pas, ça m'a cueillie. J'ai pleuré, et c'est con de le dire comme ça, mais à ce moment-là, face à eux, je ne me suis pas sentie seule dans ma tristesse. J'avais 24 élèves qui me couvaient des yeux, et m'ont laissé verser les larmes qui attendaient depuis longtemps, respectueusement, et encore plus surprenant, sans qu'ils soient gênés de me voir comme ça . Moment hors du temps.
J'ai réussi à rassembler mes esprits, avec un peu de peine, j'avoue, mais ils m'ont laissé ce temps, alors que moi je leur disais que j'étais désolée, que je ne pensais pas craquer comme ça face à eux. "C'est pas grave, Madame."
Et la sonnerie a retenti. Jamais autant d'élèves ne m'ont dit "Au revoir Madame, passez un bon week-end", en me regardant dans les yeux.
Ma journée avec les élèves s'est donc passée sans aucun souci, dans le respect, avec des échanges riches et constructifs, tant pour eux que pour moi, et j'ai le sentiment d'avoir fait ce qu'il fallait, malgré tous les doutes que j'avais encore hier soir, et pendant la nuit, qui fut mauvaise en ce qui me concerne...
Et surtout, je me dis que je fais quand même un chouette métier, que j'ai de la chance d'avoir ces élèves, qui pour certains ont réellement évolué dans leur discours entre le début et la fin de l'heure.
Dans mon collège, rien n'a été organisé, puisque nous n'avons même pas été informés officiellement par notre direction de la possibilité d'un hommage, comme je le racontais sur ce fil il y a peu. C'était le règne du "demerden Sie sich". Nombre de collègues, incapables de préparer une séance digne de ce nom en si peu de temps, n'ont rien dit, rien fait. Certains ont demandé aux élèves s'ils étaient au courant de l'hommage possible et s'ils souhaitaient en parler plus longuement, d'autres ont répondu à la demande des élèves qui en avaient entendu parler aux infos, bref, c'était totalement hétérogène.
De mon côté, j'avais prévu la lettre de Jaurès, la vidéo de Badinter, et le poème de Hugo "Chaque enfant qu'on enseigne...".
J'ai amorcé chaque séance en classe entière (sur mes cours de français, pas dans mes groupes de latin, qui réunissent une poignée d'élèves de différentes classes) en affichant au tableau le portrait de Samuel Paty. C'était un très bon déclencheur de parole, et ça s'est toujours fait dans le respect, et la retenue. Chose qui m'a frappée, je n'ai pas entendu une seule fois un élève à ce moment utiliser le mot "prof" pour le désigner. A chaque fois, j'ai entendu, "Ah oui, c'était un professeur...", "Oh je le reconnais, c'est l'enseignant qui s'est fait assassiner l'an dernier...". C'est fou, mais c'était la première fois que je voyais mes élèves utiliser un autre mot que "prof" pour parler de nous. J'ai trouvé que c'était de bon augure sur la suite.
J'ai d'emblée dit que nous pouvions échanger, expliquer les choses, définir des termes qu'ils ne comprenaient pas, et que s'ils n'avaient pas de demandes précises nous reprendrions simplement le fil de nos cours, après un texte d'hommage que j'aurais lu.
Toutes mes classes avaient des questions, des incompréhensions, et des envies d'échange, et ce n'était pas une simple façon d'échapper au cours. ;-)
Les questions, réactions et zones de flou étaient différentes selon les niveaux. Dans chaque classe, il a fallu reconstituer la chronologie des faits, rectifier les informations erronées qu'ils avaient. Ça a pris du temps.
Les 5e étant davantage dans la spontanéité, l'expression des émotions (un petit m'a dit que la seule chose "positive" dans cette horreur, c'était qu'avec la décapitation, au moins, Samuel Paty n'avait pas trop dû souffrir et que ça avait dû soulager sa famille... pas évident de réagir à ça, mais je me suis focalisée sur le fait ce petiot était finalement lui-même soulagé de savoir que notre collègue n'avait pas dû souffrir, qu'il avait même besoin de savoir que Samuel Paty n'avait pas souffert). Plusieurs élèves ont évoqué Zemmour, la question des discriminations, et nous avons longuement rappelé ce qu'était la laïcité, et comment était cadrée la liberté d'expression(et rebelote Zemmour...) .
Les 4e se sont beaucoup souciés du travail de la justice, ont longuement évoqué le rôle des collégiens impliqués dans la mort de notre collègue, se demandant comment on pouvait continuer à vivre en portant la responsabilité de la mort de son professeur... Ça a été l'occasion d'échanges passionnants sur le travail de la justice, sur la question de la responsabilité, et beaucoup ont aussi parlé du déroulement du procès des attentats du 13 novembre. C'est fou tout ce que nos élèves entendent des médias et retiennent, et la façon dont ça les affecte quand les infos concernent des événements aussi tragiques...Le rôle des réseaux sociaux dans l'assassinat les a aussi marqués. Et ils m'ont demandé si nous avions peur maintenant d'enseigner...
Avec les 3e, je suis allée plus en profondeur, voyant que les échanges étaient riches, sur chacun des thèmes évoqués avec les autres classes. J'ai utilisé les 3 documents que j'avais préparés, en ai profité pour présenter Robert Badinter. Leur silence, la qualité de leur écoute durant la vidéo m'a scotchée. A la fin, j'ai entendu des "wow... la claque. C'est fort." A la fin du poème d'Hugo, W. s'est exclamé:" Madame, les deux dernières lignes, ça pète! Elles sont puissantes!". Et on a relu les deux derniers vers. Et puis j'ai lu la lettre de Jaurès, dont j'avais coupé quelques passages moins pertinents pour eux ou trop complexes. Là encore, silence total. J'ai achevé la lecture en éclairant quelques passages complexes, puis j'ai expliqué pourquoi j'avais choisi ce texte, lu le jour de l'hommage national de l'an dernier, pour clore notre temps de commémoration et de réflexion. Et là, en expliquant que ce texte, qui présente tout ce que nous, enseignants, voulons pour nos élèves, et pourquoi nous faisons ce métier, me semblait la meilleure façon d'honorer notre collègue, et pourquoi moi, enseignante comme lui, j'avais choisi et continuais chaque jour d'enseigner avec en tête la possibilité d'offrir le monde aux élèves, j'ai craqué. Je ne m'y attendais pas, ça m'a cueillie. J'ai pleuré, et c'est con de le dire comme ça, mais à ce moment-là, face à eux, je ne me suis pas sentie seule dans ma tristesse. J'avais 24 élèves qui me couvaient des yeux, et m'ont laissé verser les larmes qui attendaient depuis longtemps, respectueusement, et encore plus surprenant, sans qu'ils soient gênés de me voir comme ça . Moment hors du temps.
J'ai réussi à rassembler mes esprits, avec un peu de peine, j'avoue, mais ils m'ont laissé ce temps, alors que moi je leur disais que j'étais désolée, que je ne pensais pas craquer comme ça face à eux. "C'est pas grave, Madame."
Et la sonnerie a retenti. Jamais autant d'élèves ne m'ont dit "Au revoir Madame, passez un bon week-end", en me regardant dans les yeux.
Ma journée avec les élèves s'est donc passée sans aucun souci, dans le respect, avec des échanges riches et constructifs, tant pour eux que pour moi, et j'ai le sentiment d'avoir fait ce qu'il fallait, malgré tous les doutes que j'avais encore hier soir, et pendant la nuit, qui fut mauvaise en ce qui me concerne...
Et surtout, je me dis que je fais quand même un chouette métier, que j'ai de la chance d'avoir ces élèves, qui pour certains ont réellement évolué dans leur discours entre le début et la fin de l'heure.
- TangledingGrand Maître
@audrey : j'aime mieux ne pas connaître ses idées, mais a priori ton collègue a une certaine rigueur s'agissant de sa conception de la neutralité du fonctionnaire, et une certaine franchise dans la discussion entre collègues.
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- henrietteMédiateur
Très bel hommage, réalisé par trois classes de 3e dans mon collège : c'était vraiment un moment de recueillement.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- CassandrineNiveau 10
Dans mon établissement, annonce de la Direction dans les haut-parleurs d'une minute de silence chacun dans nos classes et rien d'autre. L'an dernier nous avons été très seuls (La Direction n'était même pas venu à la rencontre des professeurs lors de la reprise en novembre 2020.
Depuis quelques temps, une vague de pensées toutes négatives stagnent dans mon esprit...
Depuis quelques temps, une vague de pensées toutes négatives stagnent dans mon esprit...
- AudreyOracle
Tangleding a écrit:@audrey : j'aime mieux ne pas connaître ses idées, mais a priori ton collègue a une certaine rigueur s'agissant de sa conception de la neutralité du fonctionnaire, et une certaine franchise dans la discussion entre collègues.
Que c'est bien dit... rigoureux, ok, mais son attitude est loin d'être neutre: dire à des élèves que l'orientation sexuelle relève d'un choix ne me semble pas des plus neutres et peut causer des dommages certains sur ceux qui se trouveraient justement concernés par le sujet.
- Cléopatra2Guide spirituel
Je trouve ça flippant, Audrey, également.
- MalavitaÉrudit
A titre personnel, je n'avais pas cours aujourd'hui donc je n'ai pas vraiment suivi ce qu'il se passait au lycée. Je sais qu'une collègue avait préparé tout un travail avec sa classe. Et je crois que cela m'arrangerait, j'en ai assez des hommages artificielles qui s'apparentent à de la communication. D'autant plus que l'an dernier j'avais des élèves qui avaient eu Samuel Paty en cours et que moi-même, je l'avais croisé, j'en suis certaine, dans un cadre hors Éducation nationale et que je culpabilise de ne pas me souvenir de lui.
Personnellement, j'aborderai le sujet lors de mon cours d'EMC en novembre-decembre, cours qui sera construit, avec notamment le texte sur le fanatisme de Voltaire et peut être un extrait sur le chevalier de la Barre et/ ou Calas.
En revanche, ce qui m'a bien agacé, c'est le discours de deux collègues sur, je maîtrise pas le sujet, donc je ne fais rien, pour l'une et pour l'autre pour qui la laïcité = discrimination et que l'on ferait mieux de faire comme en Angleterre et aux États-Unis. Bref, c'est une méconnaissance totale et depuis 2015, rien n'a bougé et la grande majorité de mes collègues de LP ne font aucun effort pour défendre les valeurs de la République et surtout pour se documenter, se renseigner... J'ai de plus en plus de mal à garder mon calme face à ce genre de discours. Honnêtement, je ne pense même pas qu'une formation sur la laïcité suffise et pourtant ils en auraient bien besoin.
Personnellement, j'aborderai le sujet lors de mon cours d'EMC en novembre-decembre, cours qui sera construit, avec notamment le texte sur le fanatisme de Voltaire et peut être un extrait sur le chevalier de la Barre et/ ou Calas.
En revanche, ce qui m'a bien agacé, c'est le discours de deux collègues sur, je maîtrise pas le sujet, donc je ne fais rien, pour l'une et pour l'autre pour qui la laïcité = discrimination et que l'on ferait mieux de faire comme en Angleterre et aux États-Unis. Bref, c'est une méconnaissance totale et depuis 2015, rien n'a bougé et la grande majorité de mes collègues de LP ne font aucun effort pour défendre les valeurs de la République et surtout pour se documenter, se renseigner... J'ai de plus en plus de mal à garder mon calme face à ce genre de discours. Honnêtement, je ne pense même pas qu'une formation sur la laïcité suffise et pourtant ils en auraient bien besoin.
- EdithWGrand sage
Pour faire le malin, un garçon de seconde du lycée de ma fille a crié « Allahou Akbar » pendant la minute de silence . Tout le monde lui est tombé dessus et il a « disparu », dixit ma fille. Lycée de zone rurale. Un copain lui avait dit en rigolant « qu’est-ce qui se passerait si on criait ça? » , et il l’a fait . Après une exclusion pour bagarre cette semaine, ça devient chaud ce lycée 🥺. Comme parents élus on va devoir suivre ça de près, la CDE étant adepte du pas de vague jusqu’à maintenant…
- TangledingGrand Maître
Sur ce point je ne vais pas te contredire, si ce n'est que ce genre de stéréotypes n'est pas du tout l'apanage de collègues croyants tradi de quelque religion que ce soit. On le voit bien sur le fil sur les questions de transidentité.Audrey a écrit:Tangleding a écrit:@audrey : j'aime mieux ne pas connaître ses idées, mais a priori ton collègue a une certaine rigueur s'agissant de sa conception de la neutralité du fonctionnaire, et une certaine franchise dans la discussion entre collègues.
Que c'est bien dit... rigoureux, ok, mais son attitude est loin d'être neutre: dire à des élèves que l'orientation sexuelle relève d'un choix ne me semble pas des plus neutres et peut causer des dommages certains sur ceux qui se trouveraient justement concernés par le sujet.
Dans l'absolu (hors de cet aspect donc), il faut aussi éviter de sombrer dans le délit d'opinions, c'était le sens de mon propos. Nous sommes tenus à la neutralité, et d'une certaine façon chacun en pense ce qu'il veut, du moment qu'il l'applique dans le cadre de son métier d'enseignant.
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- lene75Prophète
Audrey, ton collègue pose une vraie question, qui est très bien traitée dans le bouquin de Kintzler, Penser la laïcité. Elle explique justement que le deal de la laïcité, c'est de protéger la liberté de culte à condition que les religions renoncent à leur prétention politique. C'est le problème central de la séparation de l'Église et de l'État, que la religion cesse d'avoir une prétention politique, qu'on retrouve dans la question de l'islam politique. Ton collègue n'y apporte pas forcément la bonne réponse, mais sa question est la question centrale de la laïcité : celle du conflit entre la loi divine et la loi humaine. C'était déjà celle d'Antigone, par ailleurs, et c'est celle que nombre de nos élèves se posent aussi... notamment sur la question de l'homosexualité.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
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