- JennyMédiateur
amour a écrit:J'ose espérer que la journée de rentrée sera organisée, sur consigne du MEN, de manière à ce que les élèves n'aient pas à subir 6 ou 7 heures de cours au cours desquelles chaque enseignant y va de son avis. Une ou deux heures banalisées dans la journée comme cela avait été le cas en 2015 me semblent appropriées, et des réponses ponctuelles ensuite en fonction des interrogations des élèves, pourquoi pas. Ce que l'on doit aux élèves ce sont quand même des cours, y compris des cours sur la liberté d'expression et le cadre de la liberté de la presse si nos matières nous y invitent. Donc je crois que nous n'aurons pas tous à peaufiner un discours ou même à évoquer les événements avec nos groupes ou nos classes.
+1. C'est mon hésitation, je ne travaille pas le lundi matin...
Avec un niveau, je suis en train de travailler sur les réseaux sociaux, les fake news, le complotisme... donc il est évident qu'on va en parler et continuer à travailler sur ces thématiques. Pour mes autres classes, je ne sais pas si prendre une heure pour en discuter a vraiment une utilité si un ou plusieurs collègues le font le matin.
- HélipsProphète
Après les attentats du Bataclan, j'ai eu d'abord une classe de seconde dont c'était la première heure, il est apparu assez évident qu'ils avaient besoin d'en parler. Mais ma classe de terminale que j'ai eu après a commencé par faire semblant de rien ; un malaise grandissant a fait que j'ai assez vite stoppé le cours et posé clairement la question "on en parle ou pas ?" mais j'ai dû sortir pour leur laisser réellement prendre la décision (et on en a parlé).
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- lene75Prophète
Les choses avaient effectivement été organisées en 2015 de manière à ce que, aussi, certains profs personnellement touchés par l'événement, ou simplement ne se sentant pas en mesure d'en parler ou d'entendre certaines choses, puissent passer leur tour. Nous avions également eu la liste des élèves touchés personnellement, en tout cas de ceux pour lesquels les parents avaient souhaité transmettre l'information, mais ils seront moins nombreux cette fois-ci, quoique ça peut remuer le souvenir d'événements précédents.
La dernière fois, déjà, certaines classes avaient manifesté leur désir de reprendre le cours et, pendant les heures banalisées, des élèves avaient signalé qu'ils ne s'étaient volontairement pas renseignés sur les détails sordides et souhaitaient qu'on les leur épargne. Ce n'est nullement une manière d'atténuer la portée de l'événement, au contraire, me semble-t-il, car il ne s'agit pas d'abord et avant tout de pleurer la mort d'un homme en tant que drame personnel, même si, bien sûr, c'est effroyable pour ses proches, mais comme quelqu'un l'a dit plus haut, on ne pleure pas chaque mort, même horrible, de cette manière, c'est donc tout à fait autre chose qui se joue dans l'hommage qu'on rend à cet homme, et cette autre chose, c'est ce qui est au coeur de nos cours. Au demeurant, même si le contexte est différent, c'est une réaction qu'avaient aussi eue les élèves que j'avais récupérés juste après qu'ils avaient appris le suicide d'une élève du lycée : ils souhaitaient plus que tout que je fasse cours normalement et qu'on n'en parle pas en classe. Ils préféraient lui rendre un véritable hommage, qu'ils avaient organisé spontanément. Mon cours portaient sur la relation que les stoïciens ont à la mort, nous l'avions poursuivi.
La dernière fois, déjà, certaines classes avaient manifesté leur désir de reprendre le cours et, pendant les heures banalisées, des élèves avaient signalé qu'ils ne s'étaient volontairement pas renseignés sur les détails sordides et souhaitaient qu'on les leur épargne. Ce n'est nullement une manière d'atténuer la portée de l'événement, au contraire, me semble-t-il, car il ne s'agit pas d'abord et avant tout de pleurer la mort d'un homme en tant que drame personnel, même si, bien sûr, c'est effroyable pour ses proches, mais comme quelqu'un l'a dit plus haut, on ne pleure pas chaque mort, même horrible, de cette manière, c'est donc tout à fait autre chose qui se joue dans l'hommage qu'on rend à cet homme, et cette autre chose, c'est ce qui est au coeur de nos cours. Au demeurant, même si le contexte est différent, c'est une réaction qu'avaient aussi eue les élèves que j'avais récupérés juste après qu'ils avaient appris le suicide d'une élève du lycée : ils souhaitaient plus que tout que je fasse cours normalement et qu'on n'en parle pas en classe. Ils préféraient lui rendre un véritable hommage, qu'ils avaient organisé spontanément. Mon cours portaient sur la relation que les stoïciens ont à la mort, nous l'avions poursuivi.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- fanetteFidèle du forum
Après les attentats de Charlie, ou du Bataclan, je ne sais plus, j'ai découvert que certains élèves que je n'avais que l'après-midi n'en avaient parlé avec aucun prof, chacun se renvoyant la patate chaude. Le fond d'écran mis pour l'occasion sur mon TNI leur a ouvert la voie, et ils étaient soulagés d'en parler enfin. Quelques uns m'ont remerciée, déplorant que des collègues leur aient juste dit "ce n'est pas le moment" ou "ce n'est pas à moi d'en parler".
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L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- amourExpert
fanette a écrit:Après les attentats de Charlie, ou du Bataclan, je ne sais plus, j'ai découvert que certains élèves que je n'avais que l'après-midi n'en avaient parlé avec aucun prof, chacun se renvoyant la patate chaude. Le fond d'écran mis pour l'occasion sur mon TNI leur a ouvert la voie, et ils étaient soulagés d'en parler enfin. Quelques uns m'ont remerciée, déplorant que des collègues leur aient juste dit "ce n'est pas le moment" ou "ce n'est pas à moi d'en parler".
Ton CDE n'avait pas suivi les consignes, car il y avait bien des directives nationales et des professeurs désignés ou volontaires pour ouvrir et animer les discussions avec les classes, mais ça avait été organisé de manière à éviter à la fois le silence total d'une part et le rabâchage inutile et diversement légitime à chaque cours d'autre part.
- lene75Prophète
amour a écrit:fanette a écrit:Après les attentats de Charlie, ou du Bataclan, je ne sais plus, j'ai découvert que certains élèves que je n'avais que l'après-midi n'en avaient parlé avec aucun prof, chacun se renvoyant la patate chaude. Le fond d'écran mis pour l'occasion sur mon TNI leur a ouvert la voie, et ils étaient soulagés d'en parler enfin. Quelques uns m'ont remerciée, déplorant que des collègues leur aient juste dit "ce n'est pas le moment" ou "ce n'est pas à moi d'en parler".
Ton CDE n'avait pas suivi les consignes, car il y avait bien des directives nationales et des professeurs désignés ou volontaires pour ouvrir et animer les discussions avec les classes, mais ça avait été organisé de manière à éviter à la fois le silence total d'une part et le rabâchage inutile et diversement légitime à chaque cours d'autre part.
Peut-être ces élèves n'avaient-ils pas cours à l'horaire banalisé ?
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- amourExpert
lene75 a écrit:amour a écrit:fanette a écrit:Après les attentats de Charlie, ou du Bataclan, je ne sais plus, j'ai découvert que certains élèves que je n'avais que l'après-midi n'en avaient parlé avec aucun prof, chacun se renvoyant la patate chaude. Le fond d'écran mis pour l'occasion sur mon TNI leur a ouvert la voie, et ils étaient soulagés d'en parler enfin. Quelques uns m'ont remerciée, déplorant que des collègues leur aient juste dit "ce n'est pas le moment" ou "ce n'est pas à moi d'en parler".
Ton CDE n'avait pas suivi les consignes, car il y avait bien des directives nationales et des professeurs désignés ou volontaires pour ouvrir et animer les discussions avec les classes, mais ça avait été organisé de manière à éviter à la fois le silence total d'une part et le rabâchage inutile et diversement légitime à chaque cours d'autre part.
Peut-être ces élèves n'avaient-ils pas cours à l'horaire banalisé ?
Chez nous dans ce cas, le CDE demandait à un enseignant de consacrer une de ses heures de cours au sujet. C'est ce qu'on m'avait demandé de faire en tous cas.
- fanetteFidèle du forum
Je ne me souviens plus vraiment, je pense qu'on avait laissé la liberté à chaque prof (hormis ceux d'histoire-géo qui étaient d'office sur le pont) d'en parler ou pas. La classe n'avait pas cours d'histoire-géo ce jour-là.
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L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- OudemiaBon génie
Puck a écrit:Je tiens absolument au mot « professeur » en entier et reprends les élèves quand ils utilisent l’abréviation. Je pense que cela s’impose encore plus pour Samuel Paty.
Puck a écrit:Que les journaleux et que tous les media ne sachent nous designer que comme ça, ça m’énerve prodigieusement.
Absolument d'accord !Puck a écrit:Les media ne disent pas systématiquement les toubibs ou les flics ou autres. Nous, nous avons droit systématiquement à ce terme « prof » ! Ras le bol.
Et comme dit aussi Puck, ici, entre nous, ce n'est pas pareil
- lene75Prophète
C'est pour Charlie Hebdo, je crois, que rien n'avait été organisé. Je me souviens d'une heure l'après-midi avec une classe de 1reL que je ne voyais que quelques heures dans l'année. Ça avait été très compliqué avec eux, parce que je les connaissais à peine (je les avais eus 2h auparavant) et qu'ils étaient hypersensibles et grosse attente par rapport au cours de philo. Une jeune fille avait fait une crise d'angoisse, ce qui avait entraîné les pleurs incontrôlables d'autres. C'est pour ça, aussi, que je suis réticente : gérer ça ne relève pas de ma compétence, surtout pour des élèves qui ont par ailleurs un suivi dans des services de psychiatrie adolescente avec lequel je ne veux pas interférer.
Pour le Bataclan c'était beaucoup plus cadré à tous points de vue et en particulier pour la prise en charge psy.
Pour le Bataclan c'était beaucoup plus cadré à tous points de vue et en particulier pour la prise en charge psy.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- sookieGrand sage
Aucun cadrage ni après Charlie ni après le Bataclan dans mon établissement. J'avais pris un diaporama très rapidement pendant le week-end pour pouvoir m'appuyer dessus et je l'avais diffusé aux collègues qui étaient bien démunis et ont été surpris des réactions de certains élèves. Ils pensaient qu'ils allaient tous manifester de la tristesse et leur rejet de l'acte terroriste mais ce ne fût pas le cas, et quand on ne s'y attend pas c'est très dur à gérer.
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On est belle et on ne se tait pas, on n'est jamais trop vieille pour quoique ce soit
- JennyMédiateur
Aucun cadrage ni pour Charlie ni pour le Bataclan et j'étais dans deux établissements différents.
J'avais juste reçu une liste des élèves ayant perdu un proche ou présents au SDF.
J'avais juste reçu une liste des élèves ayant perdu un proche ou présents au SDF.
- User20401Vénérable
Rien non plus ici, ni après Chalie, ni après le Bataclan. Deux lycées différents, deux académies différentes.
J'avais décidé de l'évoquer, et les élèves ont pu réagir, exprimer leurs craintes, leur peine (sans y passer l'heure non plus, car il me semblait important qu'on se remette "vite" au travail). Les élèves m'en ont remerciée, car aucun autre enseignant ne l'avait fait.
J'avais décidé de l'évoquer, et les élèves ont pu réagir, exprimer leurs craintes, leur peine (sans y passer l'heure non plus, car il me semblait important qu'on se remette "vite" au travail). Les élèves m'en ont remerciée, car aucun autre enseignant ne l'avait fait.
- amourExpert
Directives très précises pour les deux cas chez nous, sur consignes suivies par le CDE et non initiées par lui. Il y a donc eu des disparités sur le territoire.
- sookieGrand sage
En 4e je vais commencer le chapitre d'EMC sur la liberté et en 3e sur la valeurs de la République et de la démocratie.
Je n'ai mes deux 6e que le mardi, donc j'attends de voir si il y aura des séances spéciales lundi. De toutes façons, je leur dirais quelques mots ne serait ce que pour expliquer pourquoi je porte un brassard ou un ruban noir. D'autant plus que dans une 6e, j'ai eu des réactions assez "vives" rien qu'au nom de Jésus-Christ lorsque que j'ai expliqué la datation (j'ai déjà eu des questionnements mais jamais une réaction de rejet immédiate comme je l'ai eu de la part de quelques élèves) Je fais une leçon sur la laïcité plus tard dans l'année, je vais peut-être l'avancer.
Un collègue a envoyé un message aux élèves pour "expliquer" le drame, c'est ce que j'aurais dit en gros si on avait eu cours cette semaine. Je ne sais pas s'il a raison ou pas, si c'est trop tôt ou non, doit-on avoir l'autorisation du CDE pour cela ?
Je n'ai mes deux 6e que le mardi, donc j'attends de voir si il y aura des séances spéciales lundi. De toutes façons, je leur dirais quelques mots ne serait ce que pour expliquer pourquoi je porte un brassard ou un ruban noir. D'autant plus que dans une 6e, j'ai eu des réactions assez "vives" rien qu'au nom de Jésus-Christ lorsque que j'ai expliqué la datation (j'ai déjà eu des questionnements mais jamais une réaction de rejet immédiate comme je l'ai eu de la part de quelques élèves) Je fais une leçon sur la laïcité plus tard dans l'année, je vais peut-être l'avancer.
Un collègue a envoyé un message aux élèves pour "expliquer" le drame, c'est ce que j'aurais dit en gros si on avait eu cours cette semaine. Je ne sais pas s'il a raison ou pas, si c'est trop tôt ou non, doit-on avoir l'autorisation du CDE pour cela ?
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On est belle et on ne se tait pas, on n'est jamais trop vieille pour quoique ce soit
- Clecle78Bon génie
Absolument rien chez moi ni pour Charlie ni pour le Bataclan. Les élèves s'étaient exprimés pour Charlie mais ne souhaitaient pas le faire sur le Bataclan. Plusieurs avaient perdu des proches et ça leur était insupportable d'évoquer ça en cours.
- EdithWGrand sage
Nous avons reçu par une des mes deux CE le texte du communiqué signé par l'évêque chargé de l'enseignement catholique et par le secrétaire national de l'enseignement catholique. Je trouve toujours ça un peu gênant quand on pense aux tortionnaires et crimes aussi divers qu'atroces qui ont émaillé l'histoire de l'Eglise. Le mot de laïcité n'est pas employé. Rien d'autre pour le moment, la question risque de passer à l'as à mon avis, trop loin, pas assez de diversité là où je suis, donc une certain indifférence et un renforcement de l'idée que "la ville, c'est trop mélangé - comme population- et c'est trop grand, c'est dangereux, on ne veut surtout pas y aller". Je me trompe peut-être... J'étais en plein congé maternité au moment de Charlie Hebdo, donc je n'ai pas su comment ça s'était passé dans mon établissement de l'époque.
Si ça intéresse quelqu'un, je peux mettre le communiqué, puisque c'est public.
Si ça intéresse quelqu'un, je peux mettre le communiqué, puisque c'est public.
- maikreeeesseGrand sage
Après le Bataclan, minute de silence imposée, de la maternelle à l'élémentaire. Nous les avions tous réunis dans la cour. Petite école au milieu des champs. Ce fut un moment très fort de voir 150 élèves de 3 ans à 10 silencieux, recueillis alors que la nature autour poursuivait sa vie avec le chant des oiseaux.
- SikeliaNiveau 10
EdithW a écrit:Nous avons reçu par une des mes deux CE le texte du communiqué signé par l'évêque chargé de l'enseignement catholique et par le secrétaire national de l'enseignement catholique. Je trouve toujours ça un peu gênant quand on pense aux tortionnaires et crimes aussi divers qu'atroces qui ont émaillé l'histoire de l'Eglise. Le mot de laïcité n'est pas employé. Rien d'autre pour le moment, la question risque de passer à l'as à mon avis, trop loin, pas assez de diversité là où je suis, donc une certain indifférence et un renforcement de l'idée que "la ville, c'est trop mélangé - comme population- et c'est trop grand, c'est dangereux, on ne veut surtout pas y aller". Je me trompe peut-être... J'étais en plein congé maternité au moment de Charlie Hebdo, donc je n'ai pas su comment ça s'était passé dans mon établissement de l'époque.
Si ça intéresse quelqu'un, je peux mettre le communiqué, puisque c'est public.
Merci @EdithW, en effet, le communiqué pourrait nous intéresser.
Concernant le silence sur le mot "laïcité", que veux-tu qu'ils disent ? Les établissements scolaires confessionnels (du moins, pour ce que j'ai entendu des écoles privées cathos et juives en région parisienne et des écoles cathos dans l'Oise) ont du mal avec la laïcité...
- Spoiler:
- En "quinta elementare (équivalent CM2) on avait lu l'histoire de Galilée persécuté par l'Inquisition... et j'étais dans une école privée catholique... mais en Italie.
J'ai été scolarisé dans le privé pour la maternelle et la primaire car je vivais dans un quartier populaire où les mômes disait des grossièretés dès l'âge de quatre ans ; pour le reste de ma scolarité, j'ai été dans le public, où la fameuse "ora di religione" (évoquée avec une pointe de dédain dans un manuel d'italien écrit par des Français) était essentiellement une heure d'histoire des religions et parfois un rab d'éducation civique, en plus de l'heure qui y était consacrée dans le cadre de l'histoire-géo.
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Sikelia
Numquam est tam male Siculis, quin aliquid facete et commode dicant
(Marco Tullio Cicerone, Verrine, Actio Secundae - Liber Quartus - De praetura siciliensi)
- SikeliaNiveau 10
maikreeeesse a écrit:Après le Bataclan, minute de silence imposée, de la maternelle à l'élémentaire. Nous les avions tous réunis dans la cour. Petite école au milieu des champs. Ce fut un moment très fort de voir 150 élèves de 3 ans à 10 silencieux, recueillis alors que la nature autour poursuivait sa vie avec le chant des oiseaux.
Merci pour ton témoignage poignant.
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Sikelia
Numquam est tam male Siculis, quin aliquid facete et commode dicant
(Marco Tullio Cicerone, Verrine, Actio Secundae - Liber Quartus - De praetura siciliensi)
- zeprofGrand sage
En tant qu'enseignante d'HG et d'EMC j'ai souvent montré des caricatures de Charlie Hebdo à mes classes... encore plus je crois depuis les attentats. ça n'est pas toujours simple mais ça me parait évident. Je le ferai encore et encore maintenant, par respect pour la mémoire de notre collègue. à la reprise le 2 novembre, je n'ai pas encore décidé de comment j'aborderai cela mais je pense qu'il est nécessaire de le faire...
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"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- RogerMartinBon génie
Demain mardi à 12h30, moment de recueillement dans la Cour d'Honneur de la Sorbonne, à l'appel des UFR d'histoire et de géographie de Sorbonne-U et Paris-I. D'un point de vue égoïste, j'en ai besoin -- et je n'aurai rien à dire...Ergo a écrit:Oui, voilà.RogerMartin a écrit:Merci Fanette d'avoir partagé ton texte. Le fait que nos étudiantes et étudiants ne soient plus collégiens depuis longtemps ajoute en effet à la difficulté pour s'adresser à eux.
Je crois que mon idée était surtout de ne pas faire comme si de rien n'était; je me contente alors aujourd'hui de dire que c'est compliqué et difficile, et ma voix chevrotante fait le reste. Ce sont des étudiants que j'ai beaucoup eus en cours, avec lesquels j'ai aussi beaucoup échangé pendant le confinement, je ne crois pas avoir besoin de grands discours pour l'instant. Mais je ne voulais surtout pas faire « comme si », comme si je n'étais pas effondrée alors que je le suis. J'ai 4h cet après-midi, nous verrons bien.
La question habituelle « ça va ? » m'a paru tellement incongrue que sur le coup, je crois que les trois collègues croisés qui me l'ont posée n'ont pas compris immédiatement pourquoi je fondais en larmes au lieu de répondre -- et ça m'a aussi paru totalement incongru qu'ils aient besoin d'une explication. Mais ils ont pris le temps de rester discuter, avec les silences que ça suppose et qui font aussi du bien, finalement.
Le président a envoyé un mail que j'ai apprécié (en plus de l'échange privé que nous avons eu ce week-end).
Il annonce quelque chose pour mercredi ici aussi, en concertation avec les composantes.
Mes étudiantes et étudiants de master ne m'ont pas questionnée après l'annonce que j'ai faite de cette cérémonie -- je crois que tout le monde est sous le choc et je n'ai pas voulu en ajouter. Je n'ai aucun don pour rassurer les gens.
EDIT :
Ce rassemblement aura lieu place de la Sorbonne : le bâtiment de la Sorbonne ferme pour deux jours à partir de demain car l'hommage national se fera mercredi dans la Cour d'Honneur.
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- ErgoDevin
Oh, je n'ai rien eu d'intelligent à dire (ça ne change pas), mais bon... J'ai au moins pu annoncer que l'université allait organiser un temps de recueillement.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- volnyNiveau 7
idem dans mon bahutmaikreeeesse a écrit:Après le Bataclan, minute de silence imposée, de la maternelle à l'élémentaire. Nous les avions tous réunis dans la cour. Petite école au milieu des champs. Ce fut un moment très fort de voir 150 élèves de 3 ans à 10 silencieux, recueillis alors que la nature autour poursuivait sa vie avec le chant des oiseaux.
- EdithWGrand sage
Sikelia a écrit:EdithW a écrit:Nous avons reçu par une des mes deux CE le texte du communiqué signé par l'évêque chargé de l'enseignement catholique et par le secrétaire national de l'enseignement catholique. Je trouve toujours ça un peu gênant quand on pense aux tortionnaires et crimes aussi divers qu'atroces qui ont émaillé l'histoire de l'Eglise. Le mot de laïcité n'est pas employé. Rien d'autre pour le moment, la question risque de passer à l'as à mon avis, trop loin, pas assez de diversité là où je suis, donc une certain indifférence et un renforcement de l'idée que "la ville, c'est trop mélangé - comme population- et c'est trop grand, c'est dangereux, on ne veut surtout pas y aller". Je me trompe peut-être... J'étais en plein congé maternité au moment de Charlie Hebdo, donc je n'ai pas su comment ça s'était passé dans mon établissement de l'époque.
Si ça intéresse quelqu'un, je peux mettre le communiqué, puisque c'est public.
Merci @EdithW, en effet, le communiqué pourrait nous intéresser.
Concernant le silence sur le mot "laïcité", que veux-tu qu'ils disent ? Les établissements scolaires confessionnels (du moins, pour ce que j'ai entendu des écoles privées cathos et juives en région parisienne et des écoles cathos dans l'Oise) ont du mal avec la laïcité...
- Spoiler:
En "quinta elementare (équivalent CM2) on avait lu l'histoire de Galilée persécuté par l'Inquisition... et j'étais dans une école privée catholique... mais en Italie.
J'ai été scolarisé dans le privé pour la maternelle et la primaire car je vivais dans un quartier populaire où les mômes disait des grossièretés dès l'âge de quatre ans ; pour le reste de ma scolarité, j'ai été dans le public, où la fameuse "ora di religione" (évoquée avec une pointe de dédain dans un manuel d'italien écrit par des Français) était essentiellement une heure d'histoire des religions et parfois un rab d'éducation civique, en plus de l'heure qui y était consacrée dans le cadre de l'histoire-géo.
http://www.eugenedemazenod.org/wp/wp-content/uploads/2020/10/Communique%CC%81-Ulrich-Delorme-17-octobre-2020.pdf
- fanetteFidèle du forum
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