Brassard Noir en hommage à Samuel Paty : organisation de la reprise du 2 novembre

Je propose que nous venions tous en cours, le lundi 02 novembre et pendant une semaine avec un brassard noir en hommage à Samuel.
En hommage à son courage et à la liberté d'expression qu'il a défendue contre la bêtise d'un islam radical qui n'a rien à faire dans la République.
Je propose aussi que nous fassions tous une minute de silence en cours et si nécessaire que nous rappelions que  l'honneur de l'éducation consiste à lutter contre tous les obscurantismes et tous les préjugés cultivés par les religions et l'ignorance quand c'est utile.
Aux syndicats de relayer cette proposition si ils veulent.

Belle proposition

J'adhère aussi à cette belle proposition.

Très belle idée MUTIS. Je suis sûr que les syndicats relaieront.

J'y suis également favorable. Ce serait, à la rentrée, un beau geste d'hommage.

Si le SNALC — M. Girard passe peut-être par là ? — ou le SNES pouvaient se saisir de cette proposition....

Favorable aussi à un tel geste.

J'y avais pensé également...

Très bonne idée.

Un brassard, un symbole quelconque, oui, ce serait une bonne chose. Je pense que ce sera très suivi si les syndicats lancent l'idée... et qu'il faut que ça vienne de la base, aussi. Pas simplement une réaction soigneusement calibrée par notre administration.

Je pensais le faire également.

Si chacun d'entre nous lance l'idée auprès de ses collègues avec un message dans la boite pro, ça peut tourner assez vite.
Et si les syndicats et la presse relaient...

J'y ai pensé aussi. Il faut que ce soit un mouvement d'envergure.

Déjà prévu pour la minute de silence le 2/11 (annonce de Blanquer).

Message envoyé à mes collègues via notre messagerie pro.

Moi aussi, je porte le deuil, de notre collègue et de l’Éducation Nationale.

Excellente idée. Merci.

Très bonne idée.

J'ai affiché aussi dans la salle où j'avais cours aujourd'hui une affiche avec une Marianne qui verse une larme et au-dessous '' je suis professeur ''.
A part la minute de silence, je n'attends pas grand chose de l'administration (personne ce matin).
Les ipr, dasen, recteurs viendront-ils dans les établissements ?
Mutis, je mettrai le brassard mais peut-être peux-tu changer le titre du fil : quels gestes symboliques feriez-vous le 2 novembre ?

Je vous rejoins. Je regrette juste d'avoir une classe trop jeune pour expliciter mon geste et faire une minute de silence (5/6 ans).

Verdurette a écrit:Je vous rejoins. Je regrette juste d'avoir une classe trop jeune pour expliciter mon geste et faire une minute de silence (5/6 ans).

Je m'interroge à ce sujet.

Je suis en lycée, la question ne se pose pas. Il est évident qu'il faudra en parler, surtout que je suis en plein dans le cours sur État et liberté.

Mais je voudrais que mes filles ne sachent pas, même la grande qui est en CM2.

Verdurette a écrit:Je vous rejoins. Je regrette juste d'avoir une classe trop jeune pour expliciter mon geste et faire une minute de silence (5/6 ans).

Je me pose des questions avec mes grands. CE2/CM1/CM2. Je crois que je vais préparer un peu d'explications et voir s'ils en parlent. Parce que pour des enfants qui ont vu et entendu, ça peut être bien d'en parler. D'un autre côté, s'ils ne sont pas au courant, je ne tiens pas à les informer si tôt de l'horreur de ce bas monde…

OK bien sûr pour le brassard noir. Je réfléchis aussi à afficher quelque chose sur ma voiture.

Question pour Cicyle : tu penses vraiment que les enfants vont pouvoir passer à côté de cette information ? Même si je comprends que les parents de jeunes enfants veuillent les tenir loin de cette horreur (un de mes collègues d'histoire me disait combien les siens avaient peur pour lui), cela me serre le cœur aussi : si des enfants de CM2 ne sont pas au courant, cela signifie que l'événement ne sera pas traité avec toute l'importance qu'il devrait avoir. Pour moi c'est symboliquement tout aussi fort que l'attentat contre Charlie, devons-nous nous préparer à ce que cela n'ait pas le même retentissement ? Devons-nous nous résigner à cela ?

Cicyle a écrit:[Parce que pour des enfants qui ont vu et entendu, ça peut être bien d'en parler. D'un autre côté, s'ils ne sont pas au courant, je ne tiens pas à les informer si tôt de l'horreur de ce bas monde…

Je pense que c'est une attitude raisonnable.

Je me suis forcée à en parler à mon fils, 11 ans et demi, ce soir, en imaginant ce que ce serait pour lui d'en entendre parler soudainement sans être au courant, soit par une conversation d'adulte pendant les vacances, soit brutalement et n'importe comment le 2 novembre dans la cour.

Ben j'ai vu ses yeux... punaise, ses yeux quand il a fallu dire comment est mort un collègue qui faisait son métier, et pourquoi...

Toujours est-il que si je n'en avais parlé volontairement, il ne serait pas au courant, car nous ne regardons pas la télé et n'écoutons pas souvent les infos à la radio en sa présence (et je coupe dès que des sujets barbares apparaissent, en tout cas je l'ai fait durant toute sa scolarité primaire). Il est donc possible que de nombreux enfants de primaire auront été préservés par leurs parents. C'est délicat.

fanette a écrit:si des enfants de CM2 ne sont pas au courant, cela signifie que l'événement ne sera pas traité avec toute l'importance qu'il devrait avoir. Pour moi c'est symboliquement tout aussi fort que l'attentat contre Charlie, devons-nous nous préparer à ce que cela n'ait pas le même retentissement ?

Il n'y a déjà pas le même retentissement, 24h après, l'écho n'est pas du tout le même, mais je ne vois pas bien le rapport avec les enfants : si l'école ne leur en parle pas, il est très facile de tenir des enfants si jeunes, qui n'ont pas de source directe d'information, éloignés de ce genre d'information. Lors du dernier attentat, je craignais que des camarades ou la maîtresse n'en parlent, j'ai hésité à en parler à mes enfants pour cette unique raison, et puis je ne l'ai pas fait et par chance personne ne l'a fait. Mes filles ignorent l'existence du terrorisme.

Là, pour des enfants d'enseignants, c'est encore plus compliqué : il ne s'agit pas d'un terrorisme qui touche au hasard. Il vise directement les enseignants, et certains plus que d'autres. J'enseigne la philo, sans compromis, je suis donc en première ligne et ce meurtre s'est produit tout près de chez moi. Je n'ai pas envie que mes filles aient peur pour moi.

Pour ma grande ça risque d'être compliqué. Elle est dans une cité scolaire et son proviseur n'a pris aucune précaution pour les petits. Nous avons intercepté son e-mail envoyé à l'ensemble des parents d'élèves et élèves juste à temps. Mais ça veut dire qu'à la rentrée il en sera question.

Nos enfants vivent une bien triste époque, non seulement à cause de ce qui se passe, mais également parce que les adultes leur font à mon sens porter trop tôt des responsabilités d'adultes.