- fanetteFidèle du forum
Ce que je vais afficher sur ma voiture
- Fichiers joints
- TangledingGrand Maître
Je pense que ce n'est pas prudent d'afficher cela sur ta voiture, ca va permettre une identification individuelle, potentiellement comme cible. Et ce n'est pas la dégradation de ton auto qui m'inquiète le plus.fanette a écrit:Ce que je vais afficher sur ma voiture
Nous avons des convictions qui nous rassemblent, il faut les revendiquer collectivement, pas individuellement.
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- mgb35Érudit
Il ne faut pas non plus verser dans une crainte démesurée.Tangleding a écrit:Je pense que ce n'est pas prudent d'afficher cela sur ta voiture, ca va permettre une identification individuelle, potentiellement comme cible. Et ce n'est pas la dégradation de ton auto qui m'inquiète le plus.fanette a écrit:Ce que je vais afficher sur ma voiture
Nous avons des convictions qui nous rassemblent, il faut les revendiquer collectivement, pas individuellement.
- TangledingGrand Maître
Ce n'est pas de la crainte, c'est de la prudence. Et elle me semble tout à fait mesurée.
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- fanetteFidèle du forum
Tangleding a écrit:
Je pense que ce n'est pas prudent d'afficher cela sur ta voiture, ca va permettre une identification individuelle, potentiellement comme cible. Et ce n'est pas la dégradation de ton auto qui m'inquiète le plus.
Nous avons des convictions qui nous rassemblent, il faut les revendiquer collectivement, pas individuellement.
Merci de ta sollicitude. Je ne suis pas quelqu'un de prudent.
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L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- TangledingGrand Maître
Tu es libre.
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- fanetteFidèle du forum
@Tangleding : j'ai l'habitude de crier dans le désert dans ma salle des profs, alors je n'attends plus rien de l'action collective, parce qu'elle ne vient jamais. Je sais combien tu te bats pour penser collectivement la défense des collègues, je t'en remercie. Et merci pour les fleurs
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L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- TangledingGrand Maître
@fanette : l'action collective n'est pas vraiment le moto dans mon collège non plus, quelques camarades soutiennent mes luttes moitié par amitié, moitié par conviction mais une conviction lasse, ce que je peux comprendre. Ce qui m'aide à tenir c'est que je suis militant dans une orga, et dans ce cadre je participe à une action collective, dans un collectif, avec des camarades avec qui échanger et agir. Sinon j'aurais abandonné depuis longtemps, évidemment. J'ai hâte qu'il y ait une relève, pour pouvoir partir. On verra bien.
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- fanetteFidèle du forum
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- TangledingGrand Maître
Merci Fanette.
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- TFSFidèle du forum
Tangleding a écrit:Merci Fanette.
J'aime beaucoup ton affiche... si cette idée pouvait faire tavhe d'huile...
- sylvie57Fidèle du forum
fanette a écrit:Ce que je vais afficher sur ma voiture
Imprimée et collée à l'arrière de ma voiture !
Merci Fanette
- EnglishTidsearNiveau 9
Merci fanette.
- MUTISExpert
Excellent Fanette ! J’adopte aussi et continuons à faire circuler l’idée du brassard noir, visible par tous pendant plusieurs jours.
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"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- fanetteFidèle du forum
Merci à vous tous. J'espère que vous avez cependant lu la mise en garde de @Tangleding, car il n'a pas tort : en le faisant, vous prenez un risque, je ne voudrais pas me sentir responsable en cas de problème :|
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L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- OxfordNeoprof expérimenté
Merci pour ton affiche fanette, je la mettrai dans ma salle dès la rentrée.
Et j'aime beaucoup le texte (sur ce fil, qqs pages plus haut) de ce que tu envisages de dire aux élèves.
Et j'aime beaucoup le texte (sur ce fil, qqs pages plus haut) de ce que tu envisages de dire aux élèves.
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Tutti i ghjorna si n'impara.
- zigmag17Guide spirituel
fanette a écrit:Merci à vous tous. J'espère que vous avez cependant lu la mise en garde de @Tangleding, car il n'a pas tort : en le faisant, vous prenez un risque, je ne voudrais pas me sentir responsable en cas de problème :|
Pas plus de risque qu'en abordant certaines notions qui dérangent des fondamentalistes dans certaines classes. Pas plus de risque qu'en enseignant tout court. Pas plus de risque qu'en prônant la liberté, que l'on soit enseignant ou pas.
Bref j'adhère totalement à ton idée:yes22:
Et puis nous avons notre libre-arbitre, pourquoi te tiendrait-on pour responsable de quoi que ce soit?
- fanetteFidèle du forum
Merci
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L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- Mélusine2Niveau 10
Je suis d'accord avec l'idée du brassard noir, ne serait-ce que comme signal de solidarité.
Après les assassinats commis par Merah dans l'école juive d'à côté, mes élèves de seconde majoritairement musulmans n'avaient fait aucune difficulté à respecter une longue minute de silence : ils étaient effondrés qu'on ait pu massacrer des enfants.
Après Charlie, j'ai expliqué aux classes qui me disaient en effet, comme cela a été indiqué supra, qu'aucun collègue ne leur en avait parlé, que je refusais tout débat mettant en balance la liberté d'expression et la liberté de tuer, mais que je pouvais leur raconter qui étaient ces gens, ce que j'ai fait... ils avaient compris, je crois.
Avec les étudiants, j'avais en revanche montré un documentaire sur la rédaction de Charlie, tout en maintenant refuser le débat : j'ai fini en larmes avant la fin du doc', les étudiants ont cessé aussitôt de réclamer de pouvoir débattre de la liberté d'expression.
Je crois que ce sera pareil : je ne débattrai JAMAIS du droit de tuer, évidemment, et comme ce ne sont pas des petits, je pourrai assumer d'être débordée par le chagrin et la colère, si cela arrive encore. Je souhaite un infini courage aux collègues qui accompagnent des tout-petits dans la découverte de l'infâme. Je crois qu'on peut faire confiance à notre parole, même nue et dépourvue, face à la majorité des (presque) "grands ; je crois qu'on peut faire confiance au professionnalisme des PE pour accompagner les plus jeunes.
Après les assassinats commis par Merah dans l'école juive d'à côté, mes élèves de seconde majoritairement musulmans n'avaient fait aucune difficulté à respecter une longue minute de silence : ils étaient effondrés qu'on ait pu massacrer des enfants.
Après Charlie, j'ai expliqué aux classes qui me disaient en effet, comme cela a été indiqué supra, qu'aucun collègue ne leur en avait parlé, que je refusais tout débat mettant en balance la liberté d'expression et la liberté de tuer, mais que je pouvais leur raconter qui étaient ces gens, ce que j'ai fait... ils avaient compris, je crois.
Avec les étudiants, j'avais en revanche montré un documentaire sur la rédaction de Charlie, tout en maintenant refuser le débat : j'ai fini en larmes avant la fin du doc', les étudiants ont cessé aussitôt de réclamer de pouvoir débattre de la liberté d'expression.
Je crois que ce sera pareil : je ne débattrai JAMAIS du droit de tuer, évidemment, et comme ce ne sont pas des petits, je pourrai assumer d'être débordée par le chagrin et la colère, si cela arrive encore. Je souhaite un infini courage aux collègues qui accompagnent des tout-petits dans la découverte de l'infâme. Je crois qu'on peut faire confiance à notre parole, même nue et dépourvue, face à la majorité des (presque) "grands ; je crois qu'on peut faire confiance au professionnalisme des PE pour accompagner les plus jeunes.
- PointàlaligneExpert
Le brassard noir sera porté dans le monde du sport :
Foot : en L1 et L2
Rugby : LNR et clubs pro
Foot : en L1 et L2
Rugby : LNR et clubs pro
- lene75Prophète
Ce qui m'attriste profondément, c'est que la question commence au comment initier les tout-petits à l'infâme et que la question du pourquoi choisir de le faire, et est-ce de la responsabilité de l'école de le faire ? n'ait pas le droit de se poser. Si du moins les quelques intervenants de ce fil sont représentatifs de l'ensemble de la profession, quelle différence profonde y a-t-il entre les différents attentats depuis 2015 (ou même avant) et celui-ci qui explique ce basculement ? Ce basculement s'est-il opéré dans toute la société ou uniquement chez les enseignants ? Est-ce lié au fait que c'est un enseignant qui est touché ? Est-ce une manière, consciente ou inconsciente, de réagir au moindre écho que cet attentat a dans l'opinion publique par rapport à ceux de Charlie Hebdo et du Bataclan, à la moindre émotion qu'il suscite, et d'ailleurs on peut se demander aussi pourquoi. Est-ce au contraire parce qu'on prend acte que la réaction aux précédents attentats a été insuffisante et que, bien que massive, elle n'a été suivie que de peu d'effet ? Ou est-ce un changement plus massif de regard sur l'enfance ? Dans les années 80, les dessins animés et jeux vidéos violents étaient la norme (mais ça restait de la fiction), puis il y a eu un revirement et on a considéré que confronter les enfants trop jeunes à la violence, loin d'être cathartique, produisait de la violence en la banalisant, et on s'est mis à produire des normes pour rendre les contenus pour enfants moins violents et à considérer, de façon peut-être exagérée, qu'il fallait éloigner les enfants de toute violence, y compris dans leurs propres jeux, mais dans le même temps les gens se sont mis à exposer les enfants à une violence différente qu'on avait jusque-là tendance à cacher aux enfants : problèmes d'argent, de couple, etc., les enfants ont progressivement eu le droit de participer aux conversations d'adultes et ont donc été confrontés à leurs préoccupations. En est-on à l'aboutissement de ce processus dans lequel on ne souhaite plus protéger les enfants de la violence du réel, même si en contrepartie on essaie de les orienter vers des jeux plus coopératifs, de leur offrir moins de pistolets à noël, etc. ? Je veux dire, ce sont des choses différentes que ça soit toujours fait dans certaines familles et que ça devienne une norme sociale. Concernant plus spécifiquement le terrorisme, est-ce une manière de préparer les nouvelles générations à « la guerre » en leur désignant « le camp de la violence » et les atrocités qu'il peut produire ?
Je ne crois pas à la décision individuelle dans ce genre de domaine, encore moins dans un cadre institutionnel. Si à un moment une société bascule, c'est qu'il y a des raisons, dont il faut pouvoir prendre conscience pour se demander si elles sont justifiées ou non. Si je décide le lundi de la rentrée de porter un brassard noir et que cette idée peut être adoptée par des milliers de collègues, c'est que l'opinion est mûre pour ça, pas que mon idée géniale mais individuelle a miraculeusement conquis les foules. Si je décide, ce qu'on retrouve dans beaucoup de discours, que les minutes de silence et les bougies ont fait leur temps et qu'il faut devenir plus explicite, même avec des petits, c'est que quelque chose a changé.
Je ne crois pas à la décision individuelle dans ce genre de domaine, encore moins dans un cadre institutionnel. Si à un moment une société bascule, c'est qu'il y a des raisons, dont il faut pouvoir prendre conscience pour se demander si elles sont justifiées ou non. Si je décide le lundi de la rentrée de porter un brassard noir et que cette idée peut être adoptée par des milliers de collègues, c'est que l'opinion est mûre pour ça, pas que mon idée géniale mais individuelle a miraculeusement conquis les foules. Si je décide, ce qu'on retrouve dans beaucoup de discours, que les minutes de silence et les bougies ont fait leur temps et qu'il faut devenir plus explicite, même avec des petits, c'est que quelque chose a changé.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- pseudo-intelloSage
Pointàlaligne a écrit:Le brassard noir sera porté dans le monde du sport :
Foot : en L1 et L2
Rugby : LNR et clubs pro
Bravo. Les joueurs de foot sont parfois des idoles pour nos élèves, et entre autres pour les élèves que nous avons du mal à convaincre ou à raccrocher. Peut-être que le fait de savoir ou d'avoir vu leurs idoles en deuil ces vacances rendra certains élèves d'autant plus réceptifs à ce que nous leurs dirons à la rentrée.
- pseudo-intelloSage
lene75 a écrit:Ce qui m'attriste profondément, c'est que la question commence au comment initier les tout-petits à l'infâme et que la question du pourquoi choisir de le faire, et est-ce de la responsabilité de l'école de le faire ? n'ait pas le droit de se poser. Si du moins les quelques intervenants de ce fil sont représentatifs de l'ensemble de la profession, quelle différence profonde y a-t-il entre les différents attentats depuis 2015 (ou même avant) et celui-ci qui explique ce basculement ? Ce basculement s'est-il opéré dans toute la société ou uniquement chez les enseignants ? Est-ce lié au fait que c'est un enseignant qui est touché ? Est-ce une manière, consciente ou inconsciente, de réagir au moindre écho que cet attentat a dans l'opinion publique par rapport à ceux de Charlie Hebdo et du Bataclan, à la moindre émotion qu'il suscite, et d'ailleurs on peut se demander aussi pourquoi. Est-ce au contraire parce qu'on prend acte que la réaction aux précédents attentats a été insuffisante et que, bien que massive, elle n'a été suivie que de peu d'effet ? Ou est-ce un changement plus massif de regard sur l'enfance ? Dans les années 80, les dessins animés et jeux vidéos violents étaient la norme (mais ça restait de la fiction), puis il y a eu un revirement et on a considéré que confronter les enfants trop jeunes à la violence, loin d'être cathartique, produisait de la violence en la banalisant, et on s'est mis à produire des normes pour rendre les contenus pour enfants moins violents et à considérer, de façon peut-être exagérée, qu'il fallait éloigner les enfants de toute violence, y compris dans leurs propres jeux, mais dans le même temps les gens se sont mis à exposer les enfants à une violence différente qu'on avait jusque-là tendance à cacher aux enfants : problèmes d'argent, de couple, etc., les enfants ont progressivement eu le droit de participer aux conversations d'adultes et ont donc été confrontés à leurs préoccupations. En est-on à l'aboutissement de ce processus dans lequel on ne souhaite plus protéger les enfants de la violence du réel, même si en contrepartie on essaie de les orienter vers des jeux plus coopératifs, de leur offrir moins de pistolets à noël, etc. ? Je veux dire, ce sont des choses différentes que ça soit toujours fait dans certaines familles et que ça devienne une norme sociale. Concernant plus spécifiquement le terrorisme, est-ce une manière de préparer les nouvelles générations à « la guerre » en leur désignant « le camp de la violence » et les atrocités qu'il peut produire ?
Je ne crois pas à la décision individuelle dans ce genre de domaine, encore moins dans un cadre institutionnel. Si à un moment une société bascule, c'est qu'il y a des raisons, dont il faut pouvoir prendre conscience pour se demander si elles sont justifiées ou non. Si je décide le lundi de la rentrée de porter un brassard noir et que cette idée peut être adoptée par des milliers de collègues, c'est que l'opinion est mûre pour ça, pas que mon idée géniale mais individuelle a miraculeusement conquis les foules. Si je décide, ce qu'on retrouve dans beaucoup de discours, que les minutes de silence et les bougies ont fait leur temps et qu'il faut devenir plus explicite, même avec des petits, c'est que quelque chose a changé.
Ben le truc, c'est que si minute de silence il y a, il faudra en parler un minimum. C'est pas pour ça qu'il faudra dire "islamisme", ni même "religion" (et encore moins "décapitation"). Peut-être qu'il faudra dire "mort" et pas "tué, ou partir de l'idée de 5 ans qu'un enfant de 5 ans n'a plus son papa à cause d'un méchant, ou que sais-je. Ils connaissent le concept du loup qui mange donc tue des gens grâce aux contes, donc je ne sais pas ce que les PE vont choisir de dire ou taire, mais j'ai toute confiance en celles de mes enfants.
- lene75Prophète
Oui mais pseudo-intello, ce que tu suggères, c'est justement ça qui a été jugé insuffisant quelques pages plus haut (j'avais parlé de se contenter de dire qu'un homme avait été tué par des méchants). Je ne veux pas relancer le débat sur ce choix de parler de l'événement. J'en prends acte, mais je trouve qu'il importe de s'interroger sur son sens, qui n'est pas isolé, puisque de nombreux intellectuels sont en train de dire dans les médias que les bougies et minutes de silence ne suffisent plus et qu'il faut être plus trash.
Peut-être que les consignes ministérielles iront contre ça et qu'on en reviendra à la « traditionnelle » belle image évoquée par maikresse, et au cadrage assez strict qu'on avait eu pour le Bataclan, mais on voit clairement une volonté de ne plus faire dans la « pudeur » et le symbolique qui mérite à mon sens d'être interrogée. On n'est plus du tout dans le stylo contre la mitrailleuse du temps de Charlie Hebdo.
Une autre question n'est plus posée qu'en off, alors qu'elle était très présente au moment de Charlie Hebdo : celle de la visibilité qu'on donne à l'événement, avec le risque d'imitation et d'escalade. À l'époque de Charlie Hebdo il fallait absolument reprendre la vie normale, là on est plutôt dans l'optique inverse : marquer le coup plus durablement. Mais encore une fois je me demande s'il n'y a pas une vision déformante de la part des intellectuels. Je ne sais pas si le Covid a son rôle à jouer là-dedans, mais force est de constater que les gens en parlent peu, aussi bien dans la rue, chez les commerçants que sur les réseaux sociaux.
Peut-être que les consignes ministérielles iront contre ça et qu'on en reviendra à la « traditionnelle » belle image évoquée par maikresse, et au cadrage assez strict qu'on avait eu pour le Bataclan, mais on voit clairement une volonté de ne plus faire dans la « pudeur » et le symbolique qui mérite à mon sens d'être interrogée. On n'est plus du tout dans le stylo contre la mitrailleuse du temps de Charlie Hebdo.
Une autre question n'est plus posée qu'en off, alors qu'elle était très présente au moment de Charlie Hebdo : celle de la visibilité qu'on donne à l'événement, avec le risque d'imitation et d'escalade. À l'époque de Charlie Hebdo il fallait absolument reprendre la vie normale, là on est plutôt dans l'optique inverse : marquer le coup plus durablement. Mais encore une fois je me demande s'il n'y a pas une vision déformante de la part des intellectuels. Je ne sais pas si le Covid a son rôle à jouer là-dedans, mais force est de constater que les gens en parlent peu, aussi bien dans la rue, chez les commerçants que sur les réseaux sociaux.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- User20401Vénérable
Ce qui est extraordinaire, Lene, c'est la façon dont tu réinterprètes notre échange à ta sauce. On n'a jamais dit que, selon les classes, les niveaux, et les élèves qu'on a en face de nous, on ne dirait pas que quelqu'un a été tué par un méchant. J'ai d'ailleurs, dans mes premiers messages, évoqué l'hypothèse que mes élèves, en campagne et loin de tout, ne soient pas au courant de grand chose.
Et l'absence totale de distinction entre un enfant de 3 ans (si la minute de silence se fait en maternelle, courage aux collègues) et un enfant de 10 ans me laisse perplexe également. Nous nous adressons à des publics d'âges aussi variés qu'entre un 6ème et un Tale. De la même façon que je ne dis pas "dans le secondaire, il faut peut-être dire ci ou ça", comme un gros bloc j'aimerais qu'on arrête de dire "dans le primaire, il faut peut-être dire ci ou ça" (en plus du fait que vous, collègues du second degré, ne connaissez rien à nos classes et nos élèves à part par votre prisme ultra déformant de parents, et que donc il serait bon de nous laisser tranquilles dans notre réflexion).
J'ai des CP dans une petite ville dont beaucoup ont un accès totalement illimité aux écrans, sans filtre, et des CE2-CM1-CM2 dans un village, avec des parents plutôt anti-écrans. Et bien il est évident que je n'évoquerai pas les faits de la même façon dans les deux endroits. Je tiendrai compte tout à la fois de leur âge (ça, je prépare en amont) et de ce qu'ils auront ou pas déjà vu/entendu (et ça, ça sera en partie décidé au moment, même si j'aurai déjà pensé une trame en amont).
Pseudo-intello, merci pour ta confiance.
Et l'absence totale de distinction entre un enfant de 3 ans (si la minute de silence se fait en maternelle, courage aux collègues) et un enfant de 10 ans me laisse perplexe également. Nous nous adressons à des publics d'âges aussi variés qu'entre un 6ème et un Tale. De la même façon que je ne dis pas "dans le secondaire, il faut peut-être dire ci ou ça", comme un gros bloc j'aimerais qu'on arrête de dire "dans le primaire, il faut peut-être dire ci ou ça" (en plus du fait que vous, collègues du second degré, ne connaissez rien à nos classes et nos élèves à part par votre prisme ultra déformant de parents, et que donc il serait bon de nous laisser tranquilles dans notre réflexion).
J'ai des CP dans une petite ville dont beaucoup ont un accès totalement illimité aux écrans, sans filtre, et des CE2-CM1-CM2 dans un village, avec des parents plutôt anti-écrans. Et bien il est évident que je n'évoquerai pas les faits de la même façon dans les deux endroits. Je tiendrai compte tout à la fois de leur âge (ça, je prépare en amont) et de ce qu'ils auront ou pas déjà vu/entendu (et ça, ça sera en partie décidé au moment, même si j'aurai déjà pensé une trame en amont).
Pseudo-intello, merci pour ta confiance.
- henrietteMédiateur
Les pistes de ce que sera l'hommage dans les établissements scolaires le 2 novembre se précisent un peu :
https://amp.lefigaro.fr/politique/blanquer-appelle-les-deputes-a-etre-presents-dans-les-etablissements-scolaires-pour-la-rentree-20201020
Blanquer appelle les députés à être présents dans les établissements scolaires pour la rentrée
«Nous devons très clairement affirmer que le principe de laïcité ne souffre d'aucune compromission, (...) aucune remise en question», a d'abord affirmé le ministre. Avant d'évoquer la rentrée scolaire prochaine, le 2 novembre : «Je souhaiterais que chacun des députés, comme chacun des sénateurs aussi, (...) soit présent le 2 novembre dans les établissements auprès des professeurs. Cette présence sera le signal du soutien de la nation à tous les professeurs.»
https://amp.lefigaro.fr/politique/blanquer-appelle-les-deputes-a-etre-presents-dans-les-etablissements-scolaires-pour-la-rentree-20201020
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
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