- musaNeoprof expérimenté
pogonophile a écrit:Elaïna a écrit:Disons que l'élève qui veut arrêter, moi je pars du principe que ma foi, s'il est pas assez malin pour comprendre ce que ça pourrait lui apporter en termes de culture, tant pis pour lui...
C'est bien le fond du problème : pourquoi les forcer à poursuivre, ça apporte quoi à qui ?
Zut j'avais dit que je ne lisais plus mais juste une petite remarque. Je suis tout à fait d'accord avec ça mais il y a un moment où le raisonnement atteint ses limites. Là j'ai deux élèves en 4è et un veut arrêter parce que ça le fait finir à 17h30 et qu'il a foot (il est vrai que ce sont les seuls du collège à avoir ce créneau...) Je continue avec un seul élève? Et si ce dernier veut arrêter, je viens faire plante verte toute l'année? (note bien que je ne suis pas contre, je n'ai plus aucune dignité à force).
- Clecle78Bon génie
pogonophile a écrit:Elaïna a écrit:Disons que l'élève qui veut arrêter, moi je pars du principe que ma foi, s'il est pas assez malin pour comprendre ce que ça pourrait lui apporter en termes de culture, tant pis pour lui...
C'est bien le fond du problème : pourquoi les forcer à poursuivre, ça apporte quoi à qui ?
Ça leur apprend à respecter un engagement, nom de Zeus ! Si ce mot a encore une quelconque valeur aujourd'hui. Le plus triste est que Pogonophile est certainement sincère dans son questionnement. Que faire face à une telle entreprise de démolition institutionnelle ? Et il s'étonne d'une certaine agressivité ? C'est vraiment le monde à l'envers, mais ça n'a rien d'étonnant malheureusement. Nous vivons une forme insidieuse de harcèlement qui détruit le sens de notre métier dans l'indifférence générale (ajoutez ça au covid, surtout quand on est vulnérable et la coupe est plus que pleine)
- OudemiaBon génie
Clecle78 a écrit:pogonophile a écrit:Elaïna a écrit:Disons que l'élève qui veut arrêter, moi je pars du principe que ma foi, s'il est pas assez malin pour comprendre ce que ça pourrait lui apporter en termes de culture, tant pis pour lui...
C'est bien le fond du problème : pourquoi les forcer à poursuivre, ça apporte quoi à qui ?
Ça leur apprend à respecter un engagement, nom de Zeus ! Si ce mot a encore une quelconque valeur aujourd'hui. Le plus triste est que Pogonophile est certainement sincère dans son questionnement. Que faire face à une telle entreprise de démolition institutionnelle ? Et il s'étonne d'une certaine agressivité ? C'est vraiment le monde à l'envers, mais ça n'a rien d'étonnant malheureusement. Nous vivons une forme insidieuse de harcèlement qui détruit le sens de notre métier dans l'indifférence générale (ajoutez ça au covid, surtout quand on est vulnérable et la coupe est plus que pleine)
- Thalia de GMédiateur
Je crois aussi que cette mort programmée du latin est la conséquence de la diminution des heures de français en primaire et en collège. Quand j'ai commencé le latin en 6e (1967 ), les analyses dites grammaticales et logiques n'avaient pas de secret pour moi. Il est vrai que j'étais bonne élève (fille de maçon et de mère quasiment illettrée), mais mes condisciples latinistes avaient suivi le même cursus. Mes profs de latin-grec (grec commencé en 4e) n'avaient pas besoin de refaire un cours de grammaire française de base. Et j'entends ici ou là qu'il faut leur enseigner le ba-ba de la grammaire française pour qu'il fassent correspondre un Nominatif à un sujet, un accusatif à un cod ?
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- RendashBon génie
C'est probablement l'hypocrisie la plus monumentale de la réforme Vallaud-Belkacem, pourtant orfèvre en la matière. Supprimer le latin, faire marche arrière devant le tollé suscité, mais pas totalement ; affirmer haut et fort, et de façon mensongère, que le latin « serait renforcé par cette réforme » ; et obliger à négocier sur les heures de marge pour pouvoir continuer à en assurer l'enseignement, donc au détriment d'autres choses à prendre également sur la marge.A rebours a écrit:Moi, ce qui m'agace le plus en collège, c'est le rappel permanent que le latin prend des heures de marge qui seraient plus utiles à d'autres. Au lycée, ce sont les cours de 17h à 18h.
Ca fait perdre la foi.
Je zorcharterais bien un p'tit coup, tiens.
En soi, rien. Le « tant pis pour leurggle », OK, c'est de bon sens.pogonophile a écrit:C'est bien le fond du problème : pourquoi les forcer à poursuivre, ça apporte quoi à qui ?Elaïna a écrit:Disons que l'élève qui veut arrêter, moi je pars du principe que ma foi, s'il est pas assez malin pour comprendre ce que ça pourrait lui apporter en termes de culture, tant pis pour lui...
SAUF QUE.
En autorisant à arrêter, on met en danger une option qui est déjà moribonde. Le jour où il n'y a pas d'élèves du tout, l'option crève. Et ce sera tant pis pour les élèves des années suivantes qui, eux, auraient bien aimé pouvoir faire un peu de latin, en dépit des ministres et des chefs d'établissement hypocrites qui le leur interdisent de fait.
Sans doute pas, vu que tu as tout de même pu continuer à faire un petit peu de maths, avec des S ou des ES ou des STMG. C'est d'ailleurs bien ce qui te permet de jouer de l'ironie face aux collègues dont on a saccagé le métier. Toi, moi, ou les preaufe de balont, on s'en nuts : notre discipline reste, elle. On sert à quelque chose, nous.Hélips a écrit:C'est vrai : j'ai bien sûr appelé un par un les parents de chaque élève ayant voulu faire une L sans option math depuis 10 ans et mes proviseurs en ont toujours rajouté une coucheAsarteLilith a écrit:Idem: je ne retiens passes casse-pieds. En revanche quand c'est bidule qui arrête parce que machine a arrêté, ça c'est une autre histoire. La circulaire devrait être une loi.
Et bizarrement, quand il s'agit des maths au lycée, c'est un drame d'arrêter. C'est triste et violent à dire, mais au moins, on sera plus les seuls à devoir racoler pour avoir des élèves et cela devrait en aider à nous comprendre.
Oui, je suis violente et agressive: c'est l'institution, les parents des moncherimoncoeur qui m'ont rendue ainsi. La réforme m'a aigrie.
Et pourtant, tu souffres de voir ce qui est fait à ta discipline, sauf erreur de ma part. Mais il en reste quelque chose, ce qui n'est pas le cas pour les langues anciennes.
Et pis en plus y font rien qu'à avoir des propos violents, ces profs de déclinaisons poussiéreuses. C't'un scandale.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- AsarteLilithBon génie
Helips : aucune ironie dans mes propos, ne t'inquiète pas. En revanche, "de mon temps", j'ai fait maths jusqu'en 1ere L, épreuve anticipée incluse. Et comme ça fait plus de 10 ans... d'où mon ignorance.
Mafalda : j'ai eu des maths en lycée et je serai ravie qu'ils continuent, même pour les L. Aucune ironie, ni aucune division de ma part. En revanche, vu ce que je lis ici, et vu comme l'institution, et parfois les collègues, démolissent les LC, je n'ai plus d'énergie ni de compassion. J'essaie déjà de survivre et ne pas prendre pour moi ce que je lis ici, et ce que je peux vivre comme difficultés dans mes collèges. Simplement, les mêmes qui nous sauteraient à la gorge pour des heures se retrouvent dans le même schéma que nous. Il se produit ce que j'ai prédit du temps de la réforme : les LC ne font plus "tampon" face à une institution qui cherche tout pour faire avec moins de moyens, et tout le monde se retrouve sur la sellette. Certains (pas forcément ici) ont été complices, ou en tous cas, n'ont pas cherché à faire bloc avec nous. Et bien à présent, c'est à leur tour.
Mafalda : j'ai eu des maths en lycée et je serai ravie qu'ils continuent, même pour les L. Aucune ironie, ni aucune division de ma part. En revanche, vu ce que je lis ici, et vu comme l'institution, et parfois les collègues, démolissent les LC, je n'ai plus d'énergie ni de compassion. J'essaie déjà de survivre et ne pas prendre pour moi ce que je lis ici, et ce que je peux vivre comme difficultés dans mes collèges. Simplement, les mêmes qui nous sauteraient à la gorge pour des heures se retrouvent dans le même schéma que nous. Il se produit ce que j'ai prédit du temps de la réforme : les LC ne font plus "tampon" face à une institution qui cherche tout pour faire avec moins de moyens, et tout le monde se retrouve sur la sellette. Certains (pas forcément ici) ont été complices, ou en tous cas, n'ont pas cherché à faire bloc avec nous. Et bien à présent, c'est à leur tour.
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- EdithWGrand sage
Thalia de G a écrit:Je crois aussi que cette mort programmée du latin est la conséquence de la diminution des heures de français en primaire et en collège. Quand j'ai commencé le latin en 6e (1967 ), les analyses dites grammaticales et logiques n'avaient pas de secret pour moi. Il est vrai que j'étais bonne élève (fille de maçon et de mère quasiment illettrée), mais mes condisciples latinistes avaient suivi le même cursus. Mes profs de latin-grec (grec commencé en 4e) n'avaient pas besoin de refaire un cours de grammaire française de base. Et j'entends ici ou là qu'il faut leur enseigner le ba-ba de la grammaire française pour qu'il fassent correspondre un Nominatif à un sujet, un accusatif à un cod ?
Ben oui... il faut un sacré caractère (et un goût certain pour la langue, pas inné du tout, même chez les profs de lettres) pour faire de la vraie grammaire de nos jours. Entre le primaire où on (les inspecteurs) considère que 1h30 maxi est consacrée à la langue par semaine (j'ai appris ça samedi par une collègue PE ), que certains /pas mal (rayer la mention inutile) de profs de français préfèrent la littérature (c'est leur droit, mais c'est comme le prof d'histoire-géo qui traite la géo un peu vite parce que c'est pas trop son truc), qu'on se fait descendre en flammes si on admet faire de la grammaire déconnectée des textes, etc. On se retrouve avec des élèves de seconde à qui on doit expliquer ce qu'est une relative alors que nom et adjectif, c'est pas encore tout à fait ça.
Je parle d'expériences perso, conversations avec mon conjoint (prof de LC), avec les profs de lettres du collège et lycée des enfants, avec les collègues de lettres de mes 2 collèges... Mes filles en 5è et 4è ont fait 1 dictée. En tout. et pas d'autre évaluation de l'orthographe (si j'en crois leurs classeurs). Je ne souhaite pas revenir au prof de blouse grise et au coup de règle, mais n'y a-t-il pas un juste milieu? N'est-ce pas gâcher du temps, de l'énergie, que de faire faire des quantités de choses objectivement passionnantes à des élèves qui auraient sans doute besoin avant tout d'un sérieux approfondissement en français, le temps de se débrouiller, avant de passer à la suite. La maîtrise de la langue est indispensable pour faire le reste. Les élèves qui ne lisent pas bien, ne comprennent pas non plus en général. Et on arrêtera d'avoir des Gevasco avec marqué "niveau lecture / CE2" sur un dossier de 4è.
Et plutôt que faire faire des tests de fluence avec comme instruction "lisez le plus vite possible" aux 6è (quel est le crétin fini qui a pondu ça????), ce serait intéressant de les faire faire aussi aux 3è. Mon conjoint, qui a les deux, a constaté une déperdition dans les compétences en français entre les deux. Ses 6è sont plus fluides dans la lecture et ont des notions de grammaire, alors que les 3è, oula.... Pareil dans mes deux collèges. A se demander si le QI et l'attention ne baissent pas aussi entre les deux. Sérieusement.
- LefterisEsprit sacré
Je suis passé après (mais pas tant que ça en fin de compte) et effectivement, on entrait en 6e avec tout le bagage nécessaire d'analyse grammaticale. Le professeur d'allemand ne nous demandait pas si nous savions ce qu'était un COD, il nous indiquait directement que l'accusatif était le cas du COD. En latin en 4e (et initiation obligatoire en 5e, tous les enseignants de LM en étaient alors capables -sauf parfois les PEGC) , ça démarrait directement, on allait vite , on ne perdait pas de temps avec ça. Comme j'ai eu la même professeur trois ans de suite de la 4e à la seconde (et une année en français en même temps), je me souviens encore, et en seconde, on traduisait déjà un chant entier de Virgile avec scansion. Et pourtant j'avais fait du latin par force, le goût m'est venu après, en mûrissant, et je n'étais pas un super -élève dans un super- lycée, c'était un lycée de campagne qui prenait tout le monde à 20 kms à la ronde . J'ai vu par la suite des étudiants qui ne savaient pas scander un hexamètre. Les négationnistes habituels concernant le niveau vont évidemment dire que tout ça est faux.Thalia de G a écrit:Je crois aussi que cette mort programmée du latin est la conséquence de la diminution des heures de français en primaire et en collège. Quand j'ai commencé le latin en 6e (1967 ), les analyses dites grammaticales et logiques n'avaient pas de secret pour moi. Il est vrai que j'étais bonne élève (fille de maçon et de mère quasiment illettrée), mais mes condisciples latinistes avaient suivi le même cursus. Mes profs de latin-grec (grec commencé en 4e) n'avaient pas besoin de refaire un cours de grammaire française de base. Et j'entends ici ou là qu'il faut leur enseigner le ba-ba de la grammaire française pour qu'il fassent correspondre un Nominatif à un sujet, un accusatif à un cod ?
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- EdithWGrand sage
AsarteLilith a écrit:Helips : aucune ironie dans mes propos, ne t'inquiète pas. En revanche, "de mon temps", j'ai fait maths jusqu'en 1ere L, épreuve anticipée incluse. Et comme ça fait plus de 10 ans... d'où mon ignorance.
Mafalda : j'ai eu des maths en lycée et je serai ravie qu'ils continuent, même pour les L. Aucune ironie, ni aucune division de ma part. En revanche, vu ce que je lis ici, et vu comme l'institution, et parfois les collègues, démolissent les LC, je n'ai plus d'énergie ni de compassion. J'essaie déjà de survivre et ne pas prendre pour moi ce que je lis ici, et ce que je peux vivre comme difficultés dans mes collèges. Simplement, les mêmes qui nous sauteraient à la gorge pour des heures se retrouvent dans le même schéma que nous. Il se produit ce que j'ai prédit du temps de la réforme : les LC ne font plus "tampon" face à une institution qui cherche tout pour faire avec moins de moyens, et tout le monde se retrouve sur la sellette. Certains (pas forcément ici) ont été complices, ou en tous cas, n'ont pas cherché à faire bloc avec nous. Et bien à présent, c'est à leur tour.
Au lieu de se soutenir car après tout, les maths, comme le latin (ou la musique), sont des matières très exigeantes (si on veut en faire sérieusement, hein), d'où la grande quantité de S qui en faisaient (avant la réforme), on se tire dans les pattes. Cette année est particulièrement terrible car il y a eu pas mal de perte d'heures. Et notre hiérarchie n'a pas eu grand chose à faire pour semer la zizanie.... Juste à laisser faire en bougeant très légèrement les lignes.
- MinaNiveau 10
Thalia de G a écrit:Je crois aussi que cette mort programmée du latin est la conséquence de la diminution des heures de français en primaire et en collège. Quand j'ai commencé le latin en 6e (1967 ), les analyses dites grammaticales et logiques n'avaient pas de secret pour moi. Il est vrai que j'étais bonne élève (fille de maçon et de mère quasiment illettrée), mais mes condisciples latinistes avaient suivi le même cursus. Mes profs de latin-grec (grec commencé en 4e) n'avaient pas besoin de refaire un cours de grammaire française de base. Et j'entends ici ou là qu'il faut leur enseigner le ba-ba de la grammaire française pour qu'il fassent correspondre un Nominatif à un sujet, un accusatif à un cod ?
Je ne commente pas davantage les propos qui ont été tenus par Sphinx ou Fires of Pompeii et auxquels je souscris sans réserve, ainsi qu'aux analyses de Lefteris, plusieurs fois énoncées ici, mais je suis de plus en plus convaincue comme tu le dis, Thalia, que la désaffection pour le latin est aussi (mais pas que) liée au niveau très moyen des élèves en français, même les "bons" élèves. En 5e, depuis que je n'ai plus qu'une heure par semaine, je passe toute la première période à faire de la remise à niveau en grammaire, agrémentée de quelques moments de "civilisation" (i.e analyse de tableaux, lecture d'extraits en traduction sur la naissance de Rome par exemple). On ne commence le latin à proprement parler qu'après la Toussaint, une fois que les fonctions ont été revues (et aussi la nature des mots, pour faire la distinction entre nature et fonction...). Mais impossible de faire autrement, sans quoi, je risque de perdre les élèves dès le début d'année.
Pour le reste, personnellement, vu la pression exercée par les parents pour retirer leurs enfants du latin en 4e ou en 3e, je ne me bats plus. Je n'ai aucun soutien (ni de la direction, ni des collègues), alors ma foi, si je peux préserver quelques heures de cours agréables avec des élèves sympas et qui ont envie d'approfondir, eh bien que ceux qui veulent quitter le navire en cours de route le fassent. Pendant deux ans, j'ai tenu bon face à 3 élèves qui voulaient arrêter, ils ont gâché l'année de latin, pourrissant l'ambiance, gâchant toutes les activités que je pouvais proposer, et tirant le groupe vers le bas. Depuis, je jette l'éponge. C'est lâche, mais tant pis...
Je fais une remarque qui n'engage que moi, et je ne sais pas si d'autres partagent ce constat: j'ai remarqué que si les élèves appréciaient en général la partie "civilisation" du cours de latin (éléments d'histoire romaine, mythologie, realia), le reste (grammaire, étymologie, traduction) leur passe au-dessus (et je pense que c'est en partie lié à leurs difficultés en français, ainsi que l'a écrit Thalia). J'ai eu l'occasion de discuter avec des étudiants en lettres et en histoire, et j'ai parfois l'impression que c'est plus tard que certains arrivent à comprendre "l'intérêt" ou "l'utilité" du latin, quand ils le mettent en perspective avec des études qu'ils ont choisies, ou qu'ils ont plus de maturité et de recul.
Ca me rappelle une élève que j'avais eue en français en 3e, bonne élève, qui n'avait pas choisi de faire du latin, mais qui voulait absolument prendre le grec en entrant au lycée. Je pense que si elle avait commencé en 5e, elle n'y aurait pas pris plaisir, mais je sais que par la suite, elle a poursuivi jusqu'au bac et a ensuite fait des études en histoire de l'art/ archéologie.
- BoubouleDoyen
pogonophile a écrit:Elaïna a écrit:Disons que l'élève qui veut arrêter, moi je pars du principe que ma foi, s'il est pas assez malin pour comprendre ce que ça pourrait lui apporter en termes de culture, tant pis pour lui...
C'est bien le fond du problème : pourquoi les forcer à poursuivre, ça apporte quoi à qui ?
Surtout que là, on parle de 3 élèves qui n'avaient même pas commencé (ou je n'ai rien compris ?).
- EdithWGrand sage
Mina a écrit:Thalia de G a écrit:Je crois aussi que cette mort programmée du latin est la conséquence de la diminution des heures de français en primaire et en collège. Quand j'ai commencé le latin en 6e (1967 ), les analyses dites grammaticales et logiques n'avaient pas de secret pour moi. Il est vrai que j'étais bonne élève (fille de maçon et de mère quasiment illettrée), mais mes condisciples latinistes avaient suivi le même cursus. Mes profs de latin-grec (grec commencé en 4e) n'avaient pas besoin de refaire un cours de grammaire française de base. Et j'entends ici ou là qu'il faut leur enseigner le ba-ba de la grammaire française pour qu'il fassent correspondre un Nominatif à un sujet, un accusatif à un cod ?
Je ne commente pas davantage les propos qui ont été tenus par Sphinx ou Fires of Pompeii et auxquels je souscris sans réserve, ainsi qu'aux analyses de Lefteris, plusieurs fois énoncées ici, mais je suis de plus en plus convaincue comme tu le dis, Thalia, que la désaffection pour le latin est aussi (mais pas que) liée au niveau très moyen des élèves en français, même les "bons" élèves. En 5e, depuis que je n'ai plus qu'une heure par semaine, je passe toute la première période à faire de la remise à niveau en grammaire, agrémentée de quelques moments de "civilisation" (i.e analyse de tableaux, lecture d'extraits en traduction sur la naissance de Rome par exemple). On ne commence le latin à proprement parler qu'après la Toussaint, une fois que les fonctions ont été revues (et aussi la nature des mots, pour faire la distinction entre nature et fonction...). Mais impossible de faire autrement, sans quoi, je risque de perdre les élèves dès le début d'année.
Pour le reste, personnellement, vu la pression exercée par les parents pour retirer leurs enfants du latin en 4e ou en 3e, je ne me bats plus. Je n'ai aucun soutien (ni de la direction, ni des collègues), alors ma foi, si je peux préserver quelques heures de cours agréables avec des élèves sympas et qui ont envie d'approfondir, eh bien que ceux qui veulent quitter le navire en cours de route le fassent. Pendant deux ans, j'ai tenu bon face à 3 élèves qui voulaient arrêter, ils ont gâché l'année de latin, pourrissant l'ambiance, gâchant toutes les activités que je pouvais proposer, et tirant le groupe vers le bas. Depuis, je jette l'éponge. C'est lâche, mais tant pis...
Je fais une remarque qui n'engage que moi, et je ne sais pas si d'autres partagent ce constat: j'ai remarqué que si les élèves appréciaient en général la partie "civilisation" du cours de latin (éléments d'histoire romaine, mythologie, realia), le reste (grammaire, étymologie, traduction) leur passe au-dessus (et je pense que c'est en partie lié à leurs difficultés en français, ainsi que l'a écrit Thalia). J'ai eu l'occasion de discuter avec des étudiants en lettres et en histoire, et j'ai parfois l'impression que c'est plus tard que certains arrivent à comprendre "l'intérêt" ou "l'utilité" du latin, quand ils le mettent en perspective avec des études qu'ils ont choisies, ou qu'ils ont plus de maturité et de recul.
Ca me rappelle une élève que j'avais eue en français en 3e, bonne élève, qui n'avait pas choisi de faire du latin, mais qui voulait absolument prendre le grec en entrant au lycée. Je pense que si elle avait commencé en 5e, elle n'y aurait pas pris plaisir, mais je sais que par la suite, elle a poursuivi jusqu'au bac et a ensuite fait des études en histoire de l'art/ archéologie.
pas mieux...
- ProvençalLeGauloisExpert
Bouboule a écrit:pogonophile a écrit:Elaïna a écrit:Disons que l'élève qui veut arrêter, moi je pars du principe que ma foi, s'il est pas assez malin pour comprendre ce que ça pourrait lui apporter en termes de culture, tant pis pour lui...
C'est bien le fond du problème : pourquoi les forcer à poursuivre, ça apporte quoi à qui ?
Surtout que là, on parle de 3 élèves qui n'avaient même pas commencé (ou je n'ai rien compris ?).
Non, c'est bien cela, ils n'ont pas commencé, ont demandé à être désinscrits dès la rentrée et n'ont pas assisté aux cours.
Ce ne sont pas des gamins qui lâchent en cours de route, ce sont des gamins dont les parents ont coché une case en juin sans y réfléchir.
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N'empêche que je suis une légende.
Perceval
- SphinxProphète
À titre personnel, et pour répondre à la remarque du début, j'ai tendance à considérer que ceux qui arrêtent avant même d'avoir commencé, voire dans la première quinzaine, c'est comme ceux qui remarquent à la rentrée qu'en fait oups ils aimeraient bien venir, je ne dis rien. Mais ça, je peux (pouvais) me le permettre parce que
- dans mon collège l'inscription se fait par un vague bout de papier ou bien à l'oral à la va-comme-je-te-pousse, pas par un formulaire signé comme dans le collège de Lora
- chez moi ça concerne un élève sur une cohorte de 15 à 20, pas trois sur six.
Je pense que ça change considérablement la perspective et qu'il faut se demander pourquoi il n'y en a que six (la réponse est généralement "les parents", mais j'imagine qu'il faut être sur place et avoir toutes les données du problème pour voir si on peut essayer d'y faire quelque chose). Et qu'il faut aussi savoir dans quelles dispositions est la CDE de Lora vis-à-vis du latin pour savoir quelle est l'attitude à adopter.
Partir du principe général que le latin-on-arrête-quand-on-veut-car... (? j'ai pas bien saisi les raisons, à part "une option ça peut s'arrêter n'importe quand si on aime pas", là comme ça pour le principe), comme le postulent une bonne partie des intervenants de ce fil, quelle que soit la situation, quelles que soient les circonstances, eh bien, là, je ne comprends plus. Mais comme je l'ai dit plus haut, grand bien vous fasse, moi je lâche l'affaire.
Au fait, il n'y a pas de latin dans mon ex-collège cette année, puisque pas de prof pour me remplacer. C'est bien, pas de question à se poser, les élèves ont donc tous arrêté d'office et aucun ne subira l'ignominie de sortir à 17h le lundi ou de n'avoir qu'1h30 pour manger le mardi, ou d'avoir trois leçons de plus que les autres à apprendre par mois, au rescaux référence.
- dans mon collège l'inscription se fait par un vague bout de papier ou bien à l'oral à la va-comme-je-te-pousse, pas par un formulaire signé comme dans le collège de Lora
- chez moi ça concerne un élève sur une cohorte de 15 à 20, pas trois sur six.
Je pense que ça change considérablement la perspective et qu'il faut se demander pourquoi il n'y en a que six (la réponse est généralement "les parents", mais j'imagine qu'il faut être sur place et avoir toutes les données du problème pour voir si on peut essayer d'y faire quelque chose). Et qu'il faut aussi savoir dans quelles dispositions est la CDE de Lora vis-à-vis du latin pour savoir quelle est l'attitude à adopter.
Partir du principe général que le latin-on-arrête-quand-on-veut-car... (? j'ai pas bien saisi les raisons, à part "une option ça peut s'arrêter n'importe quand si on aime pas", là comme ça pour le principe), comme le postulent une bonne partie des intervenants de ce fil, quelle que soit la situation, quelles que soient les circonstances, eh bien, là, je ne comprends plus. Mais comme je l'ai dit plus haut, grand bien vous fasse, moi je lâche l'affaire.
Au fait, il n'y a pas de latin dans mon ex-collège cette année, puisque pas de prof pour me remplacer. C'est bien, pas de question à se poser, les élèves ont donc tous arrêté d'office et aucun ne subira l'ignominie de sortir à 17h le lundi ou de n'avoir qu'1h30 pour manger le mardi, ou d'avoir trois leçons de plus que les autres à apprendre par mois, au rescaux référence.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- AsarteLilithBon génie
ProvençalLeGaulois a écrit:Bouboule a écrit:pogonophile a écrit:Elaïna a écrit:Disons que l'élève qui veut arrêter, moi je pars du principe que ma foi, s'il est pas assez malin pour comprendre ce que ça pourrait lui apporter en termes de culture, tant pis pour lui...
C'est bien le fond du problème : pourquoi les forcer à poursuivre, ça apporte quoi à qui ?
Surtout que là, on parle de 3 élèves qui n'avaient même pas commencé (ou je n'ai rien compris ?).
Non, c'est bien cela, ils n'ont pas commencé, ont demandé à être désinscrits dès la rentrée et n'ont pas assisté aux cours.
Ce ne sont pas des gamins qui lâchent en cours de route, ce sont des gamins dont les parents ont coché une case en juin sans y réfléchir.
Cela m'arrive chaque année, hélas... à discuter avec le chef. Chez nous, si parents ne veulent pas eh bien... pas de latin pour Bidule.
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- BoubouleDoyen
J'ai l'impression qu'on prête à certains intervenants des idées qu'ils n'ont pas ; en ce qui me concerne :
- pour le début du fil, ces 3 élèves n'ont pas commencé, donc on ne peut pas dire qu'ils arrêtent en cours de route.
- lorsqu'on est en cours d'année, par contre, on n'arrête pas, même quand il s'agit d'une option.
- pour le début du fil, ces 3 élèves n'ont pas commencé, donc on ne peut pas dire qu'ils arrêtent en cours de route.
- lorsqu'on est en cours d'année, par contre, on n'arrête pas, même quand il s'agit d'une option.
- lisa81Habitué du forum
Rendash a écrit:En soi, rien. Le « tant pis pour leurggle », OK, c'est de bon sens.pogonophile a écrit:C'est bien le fond du problème : pourquoi les forcer à poursuivre, ça apporte quoi à qui ?Elaïna a écrit:Disons que l'élève qui veut arrêter, moi je pars du principe que ma foi, s'il est pas assez malin pour comprendre ce que ça pourrait lui apporter en termes de culture, tant pis pour lui...
SAUF QUE.
En autorisant à arrêter, on met en danger une option qui est déjà moribonde. Le jour où il n'y a pas d'élèves du tout, l'option crève. Et ce sera tant pis pour les élèves des années suivantes qui, eux, auraient bien aimé pouvoir faire un peu de latin, en dépit des ministres et des chefs d'établissement hypocrites qui le leur interdisent de fait.
Oui mais si on oblige les élèves à continuer, il est certain qu'ils ne feront pas une bonne publicité à l'option auprès de leurs frères, sœurs, cousins, voisins et qu'au final ce soit pire.
- EdithWGrand sage
Quadrature du cercle... peste ou choléra? Des élèves peu nombreux, motivés et travailleurs mais menace sur les heures, ou un recrutement "populiste", qui oblige à revoir les exigences à la baisse pour conserver les heures et ne pas faire fuir les élèves qui de toute façon n'auraient pour la plupart, pas le niveau pour faire du "vrai" latin?. . Je n'aimerais pas être prof de LC...
- LilypimsGrand sage
pogonophile a écrit:Elaïna a écrit:Disons que l'élève qui veut arrêter, moi je pars du principe que ma foi, s'il est pas assez malin pour comprendre ce que ça pourrait lui apporter en termes de culture, tant pis pour lui...
C'est bien le fond du problème : pourquoi les forcer à poursuivre, ça apporte quoi à qui ?
Apprendre à respecter ses engagements, c'est très important.
Et ta question, tu peux la poser pour toutes les matières (comme quelqu'un te l'a déjà dit plus haut). Si on laissait faire les élèves, ils seraient nombreux à abandonner des matières qui ne leur plaisent pas mais leur apportent beaucoup sans qu'ils s'en rendent pourtant compte.
Ou qu'ils veulent décocher maintenant qu'ils ont l'emploi du temps, non ?ProvençalLeGaulois a écrit:Bouboule a écrit:pogonophile a écrit:Elaïna a écrit:Disons que l'élève qui veut arrêter, moi je pars du principe que ma foi, s'il est pas assez malin pour comprendre ce que ça pourrait lui apporter en termes de culture, tant pis pour lui...
C'est bien le fond du problème : pourquoi les forcer à poursuivre, ça apporte quoi à qui ?
Surtout que là, on parle de 3 élèves qui n'avaient même pas commencé (ou je n'ai rien compris ?).
Non, c'est bien cela, ils n'ont pas commencé, ont demandé à être désinscrits dès la rentrée et n'ont pas assisté aux cours.
Ce ne sont pas des gamins qui lâchent en cours de route, ce sont des gamins dont les parents ont coché une case en juin sans y réfléchir.
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...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- LoraNeoprof expérimenté
Pour précision, le papier a été coché en mars (mais bon, ça ne change pas grand-chose), et certains ne se rappelaient même pas l'avoir coché. Bref, finalement, ce ne sont pas trois mais deux élèves qui ne veulent pas faire de latin. Pour l'un, la maman dit qu'elle s'est trompée, qu'elle ne voulait pas cocher oui. Je ne connais pas cet élève mais ses grands frères oui, très pénibles. La deuxième élève voulait juste voir, a coché pour essayer, mais elle est plutôt faible.
Du coup, décision de ma cde : on les désinscrit, mais on dit que c'est l'établissement qui les désinscrit au vu de leurs faibles résultats.
De plus, il va falloir réfléchir à ce que devient le latin, car l'année prochaine, ça ne sera probablement pas tenable. Mais m'enlever 2h, ça n'ira pas non plus (pour mon service), donc peut-être enlever tout le latin. A voir...
Du coup, décision de ma cde : on les désinscrit, mais on dit que c'est l'établissement qui les désinscrit au vu de leurs faibles résultats.
De plus, il va falloir réfléchir à ce que devient le latin, car l'année prochaine, ça ne sera probablement pas tenable. Mais m'enlever 2h, ça n'ira pas non plus (pour mon service), donc peut-être enlever tout le latin. A voir...
- EdithWGrand sage
Lora a écrit:Pour précision, le papier a été coché en mars (mais bon, ça ne change pas grand-chose), et certains ne se rappelaient même pas l'avoir coché. Bref, finalement, ce ne sont pas trois mais deux élèves qui ne veulent pas faire de latin. Pour l'un, la maman dit qu'elle s'est trompée, qu'elle ne voulait pas cocher oui. Je ne connais pas cet élève mais ses grands frères oui, très pénibles. La deuxième élève voulait juste voir, a coché pour essayer, mais elle est plutôt faible.
Du coup, décision de ma cde : on les désinscrit, mais on dit que c'est l'établissement qui les désinscrit au vu de leurs faibles résultats.
De plus, il va falloir réfléchir à ce que devient le latin, car l'année prochaine, ça ne sera probablement pas tenable. Mais m'enlever 2h, ça n'ira pas non plus (pour mon service), donc peut-être enlever tout le latin. A voir...
Tant qu'à faire...
- LoraNeoprof expérimenté
La principale-adjointe a essayé de tempérer en glissant un " On peut peut-être continuer jusqu'à ce que les derniers élèves finissent le cycle ". Mais le problème va surtout se poser en 4e, puisque j'aurai 4 élèves. L'année prochaine, en 5e, je ne sais pas combien j'en aurai.
- AsarteLilithBon génie
Et c'est le recrutement qui pose problème ?
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- LédisséEsprit sacré
D'habitude, tu en as plus, non ? Moi aussi, j'ai eu une chute du recrutement cette année où je ne suis pas passée dans les classes (alors que je ne mens pas sur le travail qui les attend).
Cette année, tu pourras peut-être anticiper, et retrouver des effectifs qui mettent le holà à cette volonté de suppression.
Cette année, tu pourras peut-être anticiper, et retrouver des effectifs qui mettent le holà à cette volonté de suppression.
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- A reboursEsprit éclairé
Cette année, le recrutement est quand même particulier. Et puis, chaque situation est spéciale, en fonction de l'établissement, du CDE, du collègue de LC.
Perso, j'ai encore un peu d'énergie pour passer, ou plutôt accueillir les Sixièmes dans un cours de latin, afin qu'ils voient vraiment ce qu'on fait, que les latinistes témoignent etc. Ainsi, quand ils prennent leur décision, ils savent à quoi s'en tenir, c'est pourquoi les autoriser à arrêter, pour moi c'est non. Il m'est arrivé d'avoir des demandes (une par an peut-être tous niveaux confondus), en ce cas je refilais ça au chef qui voyait avec les parents le motif (débordé de travail, problème quelconque...). Maintenant que j'ai un CDE anti-latin, je n'ai même plus à en parler avec lui, puisque je découvre subitement à la rentrée qu' "untel arrête le latin pour des raisons personnelles" (c'est arrivé une fois), ou l'an passé quand j'ai juste constaté l'absence de deux noms sur ma liste de Troisième. On n'a m'avait avertie de rien, je n'ai rien demandé, on ne m'a jamais rien dit. Bon [modéré] on s'était toujours demandé pourquoi leurs parents les avaient forcés à faire du latin. Ils ne perturbaient pas plus que ça le cours, d'ailleurs, ils ne fichaient rien, c'est tout.
Après, c'est seulement mon expérience, dans un autre bahut, ça serait surement différent.
Et quoi qu'il en soit, nous sommes en sursis.
Perso, j'ai encore un peu d'énergie pour passer, ou plutôt accueillir les Sixièmes dans un cours de latin, afin qu'ils voient vraiment ce qu'on fait, que les latinistes témoignent etc. Ainsi, quand ils prennent leur décision, ils savent à quoi s'en tenir, c'est pourquoi les autoriser à arrêter, pour moi c'est non. Il m'est arrivé d'avoir des demandes (une par an peut-être tous niveaux confondus), en ce cas je refilais ça au chef qui voyait avec les parents le motif (débordé de travail, problème quelconque...). Maintenant que j'ai un CDE anti-latin, je n'ai même plus à en parler avec lui, puisque je découvre subitement à la rentrée qu' "untel arrête le latin pour des raisons personnelles" (c'est arrivé une fois), ou l'an passé quand j'ai juste constaté l'absence de deux noms sur ma liste de Troisième. On n'a m'avait avertie de rien, je n'ai rien demandé, on ne m'a jamais rien dit. Bon [modéré] on s'était toujours demandé pourquoi leurs parents les avaient forcés à faire du latin. Ils ne perturbaient pas plus que ça le cours, d'ailleurs, ils ne fichaient rien, c'est tout.
Après, c'est seulement mon expérience, dans un autre bahut, ça serait surement différent.
Et quoi qu'il en soit, nous sommes en sursis.
- LefterisEsprit sacré
J'en ai pris mon parti, et depuis le coup de poignard de 2015, j'ai laissé filer. J'ai compris que nous ne relèverions jamais, et la suite m'a hélas donné raison. Il vaut mieux lutter sur d'autres terrains, culturellement - et pour se maintenir- en l'enseignant ailleurs (ce que fais occasionnellement pour le grec), et syndicalement au niveau national, même si la cause est perdue, par principe. Jamais je ne négocierai avec des collègues, je ne chercherai jamais à faire valoir mon petit commerce dans mon coin. J'ai fait lettres, pas épicerie, comme j'ai dit à un conseil pédagogique, et je le maintiens. De plus, nous avons perdu 3 heures, donc le démarrage en 5e pour ne pas enlever une heure de plus à ceux qui dans les niveaux supérieurs étaient déjà lancés. Là dessus, réelle baisse de niveau à des crus catastrophiques de 6e qui ont pesé, et la concurrence d'activités "dérivatives", aux mêmes heures. Tout conspire et nous nuit et conspire à nous nuire Avant , nous avions un poste et demi, et j'avais moi même heures de langues anciennes et du grec.EdithW a écrit:Quadrature du cercle... peste ou choléra? Des élèves peu nombreux, motivés et travailleurs mais menace sur les heures, ou un recrutement "populiste", qui oblige à revoir les exigences à la baisse pour conserver les heures et ne pas faire fuir les élèves qui de toute façon n'auraient pour la plupart, pas le niveau pour faire du "vrai" latin?. . Je n'aimerais pas être prof de LC...
Il faut essayer de se détacher le plus possible et tenir le coup jusqu'à trouver autre chose, ou la retraite. Ce qui me chiffonne le plus, c'est d'avoir été pris par traîtrise. L'année où j'ai passé l'agreg, j'tais déjà reconverti , mais j'avais une ultime opportunité réelle de me re-reconvertir, ce que j'aurais fait si j'avais pu anticiper les calamiteux ministère NVB- Blanquer. Le train est passé, il faut maintenant tenir d'une autre manière jusqu'au bout dans ce boulot qui fait tant rêver. Je plains autant les jeunes qui ont claqué 5 ans (voire 6, 7 ans pour l'agreg) et qui se retrouvent dans cette impasse.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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