Enseigner avec un masque, comment le vivez-vous ?

roxanne a écrit:Oui, je bois et je laisse les élèves boire tout en mettant les limites et me les appliquant. Ma soeur vient de me dire que la prof de français de mon neveu (5e) leur adit qu'elle ne supportait pas le masque et donc ne le met plus.Elle leur a dit qu'eux la protégeaient en le mettant !

Sauf qu'elle-même ne protège pas ses élèves.

Je prends du miel, des pastilles, mais mes cordes vocales me font de plus en plus souffrir (après 3 heures de cours ce matin, je m'étouffais). Des conseils ?

Je mesure la chance que j'ai de savoir placer ma voix et la projeter sans la fatiguer (20 ans de chorale). C'est sans prix actuellement.

Une passante, je t'ai répondu dans l'autre fil du coup.

Hé ben bon ! Vlà que les modérateurs se modèrent entre eux maintenant

(vous pouvez corbeiller illico ce message complètement inutile)

Mais non, on se complète. Je réoriente la discussion dans le bon fil.

Je supporte mieux les masques en tissu que ceux chirurgicaux qui m’incommodent avec leur odeur. J'ai des masques chirurgicaux fabriqués en France qui me conviennent mais comme ils sont plus chers, j'essaie de les économiser. Je bois au moins une fois par heure et j'autorise aussi les élèves à boire en respectant les règles de distanciation. J'ai l'avantage d'avoir une salle assez grande avec deux portes et quatre fenêtres.

J'ai voté "Le masque me gêne excessivement, je vais devoir faire avec au prix d'une fatigue intense et d'une prise de médicaments accrue (migraine, problèmes respiratoires, allergies...)" mais j'ai hésité avec la dernière. C'est vraiment compliqué de garder ce truc sur le visage quand on sent ce qu'il nous créé comme désagréments. C'est un peu comme devoir se forcer à garder sa main sur une plaque brûlante envers et contre tout.. Je ne sais pas comment ça être possible de tenir sur la durée, psychologiquement surtout.

"Le masque ne me gêne pas outre mesure mais est une entrave vraiment gênante à ma pratique pédagogique."
Physiquement, ça ira. Mais psychologiquement... Je suis très mécontente de moi lorsque je mesure les effets sur ma pratique : le masque déshumanise tellement les élèves que depuis quinze jours, je ne parviens pas à m'intéresser à eux. Je ne retiens pas leurs noms, je ne suis plus attentive à leurs mimiques ( qu'on ne voit plus), je suis expéditive, je me sens indifférente. C'est affreux à ressentir, affreux à dire.

Je note depuis hier que certains de mes élèves ont maintenant compris qu'ils pouvaient bavarder sans être repérés. Mon cours avec les 4e s'est bien passé dans l'ensemble mais a quand même été perturbé à plusieurs reprises par une voix que je n'ai pas su localiser. Et je crains les conséquences de cet échec, j'espère que mes élèves ne vont pas en tirer d'inopportunes conclusions.

J'ai de plus en plus de mal à supporter le masque fourni par l'EN : trop ajustés, en période de canicule, ils sont trempés au bout d'une quinzaine de minutes, gorge sèche, problèmes oculaires (y'a-t-il un lien ? ou hasard complet ?), mal à la gorge, mal à la tête tous les soirs... vite fatiguée et essoufflée...
Autant en mai-juin, je l'ai supporté, car il faisait moins chaud, et les horaires étaient aménagés, autant en ce moment, le garder parfois 9 à 10 heures par jour, cela devient pénible, très pénible...
Et encore, j'ai la chance d'avoir une voix qui porte, ce qui m'épargne une certaine fatigue... mais c'est compliqué...

J'ai acheté des masques papier pour tester, actuellement, ils sont nettement plus supportables que les 4 en tissu qu'on nous a donnés... mais c'est de ma poche... tant pis... mon confort et ma santé avant mes convictions...
Peut-être que cela sera plus supportable en hiver...

Diclonia a écrit:J'ai de plus en plus de mal à supporter le masque fourni par l'EN : trop ajustés, en période de canicule, ils sont trempés au bout d'une quinzaine de minutes, gorge sèche, problèmes oculaires (y'a-t-il un lien ? ou hasard complet ?), mal à la gorge, mal à la tête tous les soirs... vite fatiguée et essoufflée...
Autant en mai-juin, je l'ai supporté, car il faisait moins chaud, et les horaires étaient aménagés, autant en ce moment, le garder parfois 9 à 10 heures par jour, cela devient pénible, très pénible...
Et encore, j'ai la chance d'avoir une voix qui porte, ce qui m'épargne une certaine fatigue... mais c'est compliqué...

J'ai acheté des masques papier pour tester, actuellement, ils sont nettement plus supportables que les 4 en tissu qu'on nous a donnés... mais c'est de ma poche... tant pis... mon confort et ma santé avant mes convictions...
Peut-être que cela sera plus supportable en hiver...

Qu'est-ce que tu appelles masques papier ? Les chirurgicaux ?

de plus en plus compliqué pour moi : les masques EN, j'ai vite arrêté. J'ai acquis un masque plus supportable (plus long, je parle mieux...) car j'ai vite eu des plaques sur le visage là où le masque touchait la peau mais avec la température dans la salle, c'est très dur et c'est pareil pour les élèves (après, j'ai eu plus de 33 degrés dernièrement).



J'ai la "chance" d'avoir un edt à trous donc je n'enchaîne pas 7H par jour de cours ainsi mais c'est très très compliqué pour moi. Je passe sur la difficulté à expliquer la prononciation de certains sons pour mes débutants...

Oui AmyR, les "chirurgicaux", mais comme sur les boites, c'est marqué "non médical"... je n'aime pas utiliser le terme "chirurgical"...

Dionée a écrit:"Le masque ne me gêne pas outre mesure mais est une entrave vraiment gênante à ma pratique pédagogique."
Physiquement, ça ira. Mais psychologiquement... Je suis très mécontente de moi lorsque je mesure les effets sur ma pratique : le masque déshumanise tellement les élèves que depuis quinze jours, je ne parviens pas à m'intéresser à eux. Je ne retiens pas leurs noms, je ne suis plus attentive à leurs mimiques ( qu'on ne voit plus), je suis expéditive, je me sens indifférente. C'est affreux à ressentir, affreux à dire.

C'est marrant parce que je ressens exactement le contraire. Je retiens leurs noms sans doute moins vite que d'habitude mais globalement ça va, et puis leurs mimiques ne me manquent pas du tout! Il faut dire que celles de mes élèves en général servent à amuser la galerie plutôt qu'à manifester une réaction au travail demandé (perplexité, incompréhension ou autre...), ce qui fait que de ce point de vue-là je me sens parfaitement reposée. Par ailleurs je m'aperçois que j'aurais pu mener une carrière de détective privé car j'arrive à traquer avec succès les chewing-gums et les bavardages inopinés que les impétrants croient pouvoir camoufler sous leur masque: raté!!! :diable:
Et puis le masque n'empêche pas mes élèves de participer (en LP ils n'aiment pas rédiger mais ils adorent s'exprimer à l'oral, d'ailleurs ils se battent pour aller écrire au tableau, bref la routine).
Je ne les trouve pas vraiment déshumanisés; d'ailleurs en tant qu'humains apprenants il a fallu moins de trois semaines pour que la vraie nature de certains se révèle: insolents, bavards et pénibles, les voilà démasqués pour le coup!!!

J'ai honte de dire qu'aujourd'hui, mon motif principal de grève est de pouvoir passer une journée sans masque.
Pourtant, ça allait bien. J'ai accepté l'idée de porter ce masque plusieurs heures par jour ; mais mardi, parce que tout le week-end les infos ont ressassé l'idée que les rassemblements de famille devraient être évités ou masqués, après avoir entendu que l'on risquait une amende si on ne portait pas de masque dans sa voiture alors qu'on transportait des passagers – et j'espère avoir mal entendu – , après avoir vu mes 35 élèves d'STMG engoncés dans leurs masques mais serrés les uns contre les autres, après avoir voulu faire travailler un groupe de 16 élèves dans une salle informatique où seuls 5 postes sur 12 fonctionnaient, après avoir constaté que la photocopieuse était à nouveau en panne, j'ai trouvé que ce masque était la cerise sur le gâteau de tout mon ras-le-bol.

Je ne sais pas si c'est le fait de porter le masque, que je travaille dans des locaux mal aérés, mais.... bien que je n'ai pas travaillé hier après-midi et que je n'ai pas cours aujourd'hui, que j'ai peu utilisé mon PC, mais j'ai le sentiment de tanguer comme des débuts de vertige. Je les sentais déjà hier mais la sensation de fatigue dominait et aujourd'hui cela continue. Je suis chez moi, pas de contrainte particulière hormis celle de faire mon travail et cette sensation ne me quitte pas, ce qui est vraiment gênant et je suis contrainte de ne pas faire de déplacements brusques. Toujours le sentiment d'être dans un bateau avec une petite houle.
Serai-je la seule? C'est la première fois que cela m'arrive.

Ben voilà, je suis arrêtée. Épuisée, vidée, déjà mal à la tête à midi, et moi aussi je tangue dangereusement. Le médecin m'a dit de revenir consulter si ça ne passe pas avec une semaine de bon repos complet.

C'est un peu pareil pour moi Ajonc: aujourd'hui je "grève", je vois la différence. Depuis quelques jours je ressens vertige sur vertige, avec un sentiment d'oppression dans (ou sur) les poumons. Cela devient prégnant à la fin d'une journée de cours chargée, quand j'ai cumulé tension nerveuse, concentration, déplacements de salle en salle, chaleur, fatigue... La durée du port du masque + les conditions atmosphériques jouent sur notre état de santé "superficiel" dirons-nous (désagréments dont on espère qu'ils ne s'amplifieront pas).
La sensation d'être "dans un bateau avec une petite houle" (ou comment se sentir en vacances à peu de frais! ) disparaît quand j'ai assez dormi et que je n'ai plus de contrainte particulière: là par exemple tout va bien !

zigmag17 a écrit:C'est un peu pareil pour moi Ajonc: aujourd'hui je "grève", je vois la différence. Depuis quelques jours je ressens vertige sur vertige, avec un sentiment d'oppression dans (ou sur) les poumons. Cela devient prégnant à la fin d'une journée de cours chargée, quand j'ai cumulé tension nerveuse, concentration, déplacements de salle en salle, chaleur, fatigue... La durée du port du masque + les conditions atmosphériques jouent sur notre état de santé "superficiel" dirons-nous (désagréments dont on espère qu'ils ne s'amplifieront pas).
La sensation d'être "dans un bateau avec une petite houle" (ou comment se sentir en vacances à peu de frais!  )  disparaît quand j'ai assez dormi et que je n'ai plus de contrainte particulière: là par exemple tout va bien !

Ah oui aussi hier ce sentiment d'oppression ne me quittait pas. Ca va mieux de ce côté aujourd'hui car l'autre domine.
J'ai les mêmes conditions de travail que toi sans compter que cette année, du fait d'une nouvelle organisation la partie collège de mon LEP et la partie lycée ont été séparées et des déplacements plus longs et surtout plus stressants. C'était le cas hier et à nouveau demain. On est déjà fatiguée et la chaleur dans des pièces pas ou peu aérées, je n'aime pas ou plutôt mon corps n'aime pas. Je n'ai que rarement eu dans ma carrière, de bonnes conditions de travail ou tout du moins une direction qui faisait au mieux des moyens dont elle disposait, mais celle que j'ai depuis quelques années, s'en moque complètement. Un bureau tout neuf, très grand, très aéré ( fenêtres sur deux côtés). Oups je digresse.

La respiration par le ventre peut aider à se sentir plus léger, je la pratiquais quand je chantais, quelqu'un ici a mentionné la chance que c'était d'avoir pratiqué le chant, je suis d'accord à 100% , sans cela ce serait pire j'en suis persuadée; n'empêche: ce type de respiration, quand il n'est pas naturel ni systématique, laisse place à des saccades au niveau du souffle.
Il y a quelques jours j'ai pris cher: j'ai piqué une énorme colère en classe, que je paye maintenant avec ces douleurs lancinantes, et c'est dû aussi à tout ce que nous avons mentionné plus haut et qui s'y est conjugué.
Il va falloir apprendre à se préserver davantage, rester calme si on le peut, économiser sa parole... La question étant: combien de temps ( semaines? mois?) pourra-ton continuer à exercer notre métier dans ces conditions?

J'ai beau avoir 20 ans de chorale, et savoir en théorie placer ma voix, elle fatigue quand j'enchaîne trop d'heures, et j'ai la sensation que le masque dessèche les cordes vocales (je sais, faut boire... et j'utilise l'ampli, c'est magique). Et le soir, je me sens asphyxiée pendant un long moment, je me surprends à prendre de longues inspirations très souvent, comme pour retrouver le souffle perdu, ou pour compenser le manque d'oxygène.
Je tente de faire une balade dans la campagne aussi souvent que je peux, justement pour me réoxygéner, je sens que j'en ai besoin. Mais je n'ai jamais été aussi fatiguée, amorphe, sans aucun courage en rentrant (et je ne peux pas en vouloir à mes élèves d'être dans le même cas et donc bien moins actifs que d'habitude)

J'ouvre ce topic (approuvé par la modération ) pour qu'on puisse mettre en commun nos trucs, astuces, idées et conseils pour protéger la voix, la gorge et les cordes vocales, mises à rude épreuve à cause du masque.

Je pense notamment aux Néos qui ont l'habitude du chant ou du théâtre : y a-t-il des postures, des positions à avoir pour projeter plus efficacement sa voix ? Des positions à éviter ? Des techniques de respiration accessibles au commun des mortels ?

Concernant les amplificateurs de voix, parmi les Néos qui ont testé, quels retours après trois semaines de cours ? Des références à conseiller ?

Quelles autres astuces pour limiter les dégâts sur les cordes vocales ? Des recettes d'infusions ? Quelle efficacité pour les bonbons à suçoter, au miel par exemple... ?





Précision : ce topic n'est pas là pour discuter de la pertinence ou non du masque en cours, ni de la gêne ressentie, ni du type de masque à privilégier ; il existe déjà des topics pour ces sujets, essayons de respecter la séparation pour s'y retrouver. Et aucun de nous n'étant médecin, merci également d'éviter toute référence à des traitements ou médicaments plus puissants que les simples sirops

Trouvé sur twitter, proposé par une orthophoniste.