Enseigner avec un masque, comment le vivez-vous ?

Ils sont bien trop serrés ces nouveaux masques. L'élastique tire au niveau des oreilles, c'est douloureux. Les collègues sont du même avis. Sur plusieurs de mes masques, la barre pour le nez n'est pas ou plus au milieu (a-t-elle bougé au lavage en machine?). Nul.

On a constaté que les élastiques ne sont pas de même longueur de chaque coté . Du coup le masque est complètement décentré. Les rares collègues qui les ont utilisés ont vite abandonné. Pour ma part, depuis la rentrée de janvier, sur conseil de mon conjoint (médecin urgentiste) je n'utilise que des chirurgicaux.
Depuis lundi, j'ai aussi constaté que beaucoup d'élèves portent des chirurgicaux alors qu'avant une majorité avaient des masques en tissus.
J'en ai parlé avec certains élèves et ils m'ont dit que leurs parents avaient compris que ceux en tissus étaient interdits.

+1, insupportable à porter, trop petit (et pourtant je n'ai pas une grosse tête), qui tirent sur les oreilles, et qui se plaquent sur la bouche (voire dans la bouche ! ) et contre les narines, une horreur...

laMiss a écrit:Bonsoir.

Je réalise que j'ai posté mon message dans le mauvais topic, je l'édite de l'autre côté et le remets ici :

D'après le webinaire MGEN sur la voix et le masque, de mémoire :
1) Parlez comme d'habitude, ne forcez pas, ne parlez pas plus fort, articulez sans exagérer. Le masque chirurgical réduit seulement de 5db le son (en revanche, le masque tissu jusqu'à -12db de mémoire...). Dans un environnement calme ( Very Happy ), cela ne change quasi rien. Ce sont surtout les fréquences hautes qui sont étouffées. Prière de ne pas avoir une voix aigüe Razz .  La lecture sur les lèvres n'étant pas possible, on a l'impression d'entendre encore moins car on l'utilise inconsciemment...Problème : les masques inclusifs transparents (plastique transparent devant les lèvres) et les visières réduisent beaucoup plus le son...
2) Cela a déjà été dit et redit mais hydratez-vous le plus souvent possible (un petit peu dès que possible, en dehors des repas).
3) Respirez normalement. L'hyperventilation constatée est liée au fait qu'on a l'impression de moins bien respirer. On force plus à l'inspir, on finit par hyperventiler si le masque se colle à la bouche. En réalité, les études montrent qu'il n'y a pas de modification notable de l'arrivée de l'oxygène. A nuancer car nous parlons sans cesse, contrairement aux personnes sur qui les études ont été faites...Faire des phrases courtes, reprendre son souffle. Ne pas parler jusqu'au bout de son souffle (cela a déjà été expliqué ici).
4) Travaillez votre posture et faites quelques exercices pour soulager votre voix. Eviter toute torsion au moment de parler (ne pas parler en se penchant, ne pas parler en se tournant au tableau, etc). Exercices de postures, de souffles, de détente des cordes vocales en ligne ou bientôt en ligne sur le site de la MGEN. Un exercice de base en attendant : baillez !
5) Restez à un mètre minimum de toute autre personne masquée. Aérez vos salles. Pour rappel, les particules lourdes se déposent mais les autres flottent dans l'air.
6) Voix fatiguée ? Quelques secondes de pause pendant le cours sont plus efficaces qu'une heure à se taire après avoir "tenu bon" pendant tout le cours.
7) Masque à changer toutes les quatre heures, sinon il devient inutile. On peut compter sur nos élèves, certainement...

Le plus : des intervenants visiblement sérieux, plusieurs exercices pratiques montrés par des orthophonistes (vidéo bientôt en ligne).
Le moins : une petite musique désagréable : "le masque est une chance pour prendre conscience de notre voix" , mouais... + "tout le monde est gêné par le masque de toute façon", mouais enfin vu notre métier, c'est quand même particulièrement problématique pour pas mal d'entre nous.

Merci beaucoup La Miss

Les Dim glissaient sans arrêt au niveau du nez, au moins je n'ai plus ce problème avec les Noyoco.

Et tu arrives à ne pas ressentir les désagréments que nous évoquions plus tôt (personnellement, j'ai l'impression que je risque de mâcher le masque à tout moment !) ?

Illiane a écrit:(personnellement, j'ai l'impression que je risque de mâcher le masque à tout moment !) ?

C'est là qu'il devient intéressant de les stériliser en les passant au four après une bonne tartiflette, histoire qu'ils s'imprégnent bien du goût



(Pardon, pas pu m'en empêcher, je sors )

(oui, j'avais aussi beaucoup ri sur l'autre fil ^^)

Si vous ne voyez pas l'intérêt culinaire de la chose, évidemment...
Pour les coupes de masques qui ne conviennent pas selon la forme du visage, je confirme, non ? Mon mari qui ne supportait pas les masques chirurgicaux trouve les ffp2 très bien pour faire cours (pour l'instant je lui ai épargné le subtil parfum tartiflette, et j'ai lâchement lavé les chirurgicaux que j'avais pourtant habilement désinfectés de la sorte). Ma soeur, elle, n'arrive pas à parler longtemps avec les ffp2, elle trouve qu'ils glissent sur le nez. Bref.

Illiane a écrit:Et tu arrives à ne pas ressentir les désagréments que nous évoquions plus tôt (personnellement, j'ai l'impression que je risque de mâcher le masque à tout moment !) ?

Je n'ai aucun désagrément du tout, mais les lots ne sont peut être pas tous identiques ou nos morphologies divergent (un jour il faudra que je teste les chirurgicaux pour comparer).

Aucun problème...quelle époque ! je me demande ce que tous les geignards du moment auraient du temps de l'Occupation...
Il faut quand même pas exagérer ! C'est tout à fait vivable et supportable.

Ah, le café du commerce a rouvert ?

Ah ?
Je vais m'auto-éditer alors :

Tout à fait vivable et supportable.

Grand bien te fasse, ma foi. J'espère que ça ne t'ennuie pas trop si d'autres le vivent moins bien que toi et ressentent le besoin d'en parler et d'échanger des astuces pour le vivre mieux, avec tout le respect que nous devons à nos ancêtres du temps de l'Occupation.

Quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi, quel que soit le sujet de la conversation, il arrive toujours un moment où la situation évoquée se trouve comparée à une guerre qu'aucun des partis engagés dans ladite conversation n'a vécue ?
Ce n'est pas un argument, parce que si tu vas par là, on peut aussi tout comparer à Hiroshima, aux amputations à vif du Moyen-âge ou, si on veut être particulièrement monstrueux, au gâteau sans gluten, sans glucides et sans matières grasses de ma sœur. Et donc quoi ? Il y a forcément toujours pire ailleurs, ça n'empêche qu'une situation peut être difficile à vivre même si ce n'est pas la piiiiiiire situation de toute l'histoire de l'humanité.


Et sinon, le masque, c'est chiant. Je fais cours à l'aveugle (helloooo la buée sur les lunettes), je suis frustrée de ne pas voir le visage de mes élèves, on perd fortement en communication, je suis essoufflée dés que je parle un peu trop vite. Sans oublier, le pire du pire : j'en ai marre de dire aux gamins de ranger leur nez dans leur masque toutes les 5 minutes.
Vivement que ce soit fini !

Métaphore hyperbolique, certes...juste pour exprimer mon point de vue : porter un masque n'est pas si dramatique.


En revanche, ce que le masque induit comme nuisance supplémentaire effectivement, c'est le rappel incessant aux élèves de couvrir leur nez.

Eh bien tu peux exprimer ton point de vue sans traiter de geignards ceux qui ne le partagent pas, non ? Et tu peux même ne pas venir sur ce topic en particulier, si les personnes qui supportent mal le masque en cours te semblent à ce point méprisables

Moi cela ne me gêne pas outre mesure.
Je suis très dérangée en revanche de devoir sans cesse demander à certains élèves, toujours les mêmes, de remettre leur nez dans le masque.

Oui, toujours les mêmes. Mais je leur fais un signe de la main. Je ne m'échine plus à le leur dire...

Les geignards du moment... sympa !
Je fais cours avec des FFP2 depuis le début de l'année, et je vis de plus en plus mal chaque reprise. Mais c'est cela ou l'isolement, donc pas le choix. Il me faut une dizaine de jours pour me réadapter à chaque coupure, et je finis les périodes très fatiguée physiquement ( sans parler des jours où j'ai cours matin et aprem, le soir je suis incapable de faire autre chose que tenter de me détendre avant le lendemain ). J'ai hâte de pouvoir au moins passer aux chirurgicaux en me faisant vacciner... en attendant j'estime pouvoir geindre de temps en temps sans retenue.

J'ai essayé au début d'année les masques en tissus "grand public"... et franchement à part le fait qu'ils sentent comme le dernier assouplissant qu'on a mis dans la machine à laver avec, j'y voyais que des inconvénients. Ca tenait chaud, et dès le premier lavage j'ai eu l'impression que ça avait un peu rétréci et donc ça me serrait un peu le nez.

Depuis je suis passé aux chirurgicaux (oui je sais, pas très écologique...) et au niveau de la respiration je trouve ça bien mieux. Ca tient chaud car c'est un masque mais pas excessivement. Je le supporte plutôt bien même si oui, c'est plus fatigant que sans...

Prof75 a écrit:Aucun problème...quelle époque ! je me demande ce que tous les geignards du moment auraient du temps de l'Occupation...
Il faut quand même pas exagérer ! C'est tout à fait vivable et supportable.

Ah, on me signale un point Godwin à l'arrière du peloton.

Enseigner avec un masque ne me gêne pas, en revanche demander aux élèves de le porter correctement est très pénible. Ce qui me gêne le plus, c'est de devoir le porter toute la journée même en extérieur - j'habite dans une ville de plus de 10 000 habitants, je travaille dans une ville de plus de 10 000 habitants, je me déplace en transports en commun (2h30 de trajet quotidien). De fait, mon visage n'est jamais à l'air libre.

Ah, les masques... Un réservoir à anecdotes...

Je ne reviendrai pas sur l'inconfort relatif des masques, sur l'impossibilité de sentir sur sa peau la douceur des rayons de soleil, la caresse de la brise printanière ou la morsure d'une bise glaciale. Ces 20cm2 de tissu ou d'intissé nous font oublier que nous sommes des êtres sensoriels. Ne parlons même pas de la dégradation de la qualité pédagogique ou de la relation humaine tout simplement.

Rappelez-vous plutôt les masques distribués dans nos établissements, souvent trop petits (2 à 3 cm de moins en moyenne sur la largeur), écrasant le nez et les lèvres, donc pratiques pour l'élocution. Ceux aux élastiques ne supportant pas les passages en machine et donc très rapidement distendus si des stoppeurs en silicone ne sont pas rajoutés. Ne rentrons pas dans les détails des finitions, les couturiers s'en rouleraient par terre de rire ou s'arracheraient les cheveux de désespoir...
J'avais failli oublié les fameux Dim... soit trop petits (le grand classique), soit trop grands (un peu comme les masques fournis aux élèves grecs) mais tous traités à je ne sais plus quel produit chimique...
J'allais aussi oublier les fameux masques inclusifs promis un temps en début d'année scolaire... Comme les 2000 ordinateurs à l'échelle nationale pour aider les familles en rupture numérique lors de la conférence de rentrée...
Pour avoir vu les masques fournis à mon compagnon par son administration, tissu technique monocouche ultra respirable à tissage spécifique, 31.5 euros les 6... quelque chose me dit que nous sommes trop nombreux au MEN pour que... et je vous laisserai conclure de vous-même...

Comme beaucoup certainement, j'ai mis la main à l'aiguille pour m'équiper.
Masques "fait maison" en respectant les normes AFNOR, mais récemment discrédités. Et pourtant tellement plus confortables pour la peau et respirants (tout dépend de la qualité des tissus utilisés). Et avec une forme spécifique permettant d'éviter la buée... Mais bon, personne n'a envie d'être isolé chez soi le temps de faire un test dans l'éventualité d'un cas positif dans la classe, tout cela parce qu'on a eu la mauvaise idée de porter un masque "maison" qui protège "évidemment" moins bien...
Masques inclusifs de mon cru, avec fenêtre plastique amovible (mieux pour le lavage en machine), pour être équipée dès les vacances apprenantes de cet été, mais il a fallu que je m'en rachète tout un stock, forcément le "fait maison"...
Et dans la dernière livraison de masques reçus, un modèle fait pour les chanteurs (donc préformé, ultra respirable et soufflet pour permettre à la mâchoire d'être plus libre de ses mouvements - pour les remontages de bretelles, par exemple...), un joli flyer remerciant les clients de soutenir l'effort des 800 PME textile françaises qui se sont récemment mobilisées pour fabriquer tout plein de masques aux nouvelles normes pour les Français...

Bon... il faut protéger les autres et se protéger, le message est bien passé de ce côté-là (peut-être un peu moins du côté des élèves et l'arrivée des beaux jours ne va pas nous aider. Mon groupe nominal fétiche va être "Le nez !" à partir de lundi...). Pour mettre un peu de fantaisie à cette contrainte, je customise mes nouveaux masques ou je crée de petites housses à masque chirurgical, au lieu de barbouiller à coups rageurs les portraits de certains ou de tirer des fléchettes dessus...

Chacun(e) se détend comme il peut en cette période particulièrement "sereine"... Bon week-end !