Déprime après réussite à un concours

Tout est dans le titre !!
Après avoir réussi l'année dernière l'agreg au bout de 2 ans de préparation à bloc (WE, vacances et à temps plein avec 2 jeunes enfants), j'ai encore beaucoup de mal à apprécier ce résultat.
Est-ce que d'autres ont vécu cette déprime post-résussite ? Et combien de temps avez-vous mis à remonter la pente ?
J'avoue, qu'en commençant la préparation , je n'avais absolument par prévu cette situtation.

Je ne souhaite pas paraître brutale, mais tu n'es pas contente d'avoir réussi ? Qu'est-ce qui te perturbe dans cette réussite ?

Si naturellement mais je crois que j'étais tellement motivée que tout est retombé lorsque j'ai atteint mon but !
Et maintenant j'ai du mal à me motiver pour des cours qui sont les mêmes qu'avant.

C'est arrivé à une copine, le temps des grandes vacances.

Je te conseillerais de continuer avec tes habitudes de travail, de continuer à bosser sur des livres et des articles plus avancés.

ecogest a écrit:Tout est dans le titre !!
Après avoir réussi l'année dernière l'agreg au bout de 2 ans de préparation à bloc (WE, vacances et à temps plein avec 2 jeunes enfants), j'ai encore beaucoup de mal à apprécier ce résultat.
Est-ce que d'autres ont vécu cette déprime post-résussite ? Et combien de temps avez-vous mis à remonter la pente ?
J'avoue, qu'en commençant la préparation , je n'avais absolument par prévu cette situtation.

Oui, après avoir eu l'agreg en 2010 et quand j'ai commencé à donné des cours, je me suis dit:
Tout ça pour ça?

C'est le symptôme du "tout ça pour ça". Une évolution vers un autre public, ce n'est pas possible ? En prépa DCG, ECT ou BTS ?

Malheureusement j'ai obtenu l'agreg à l'interne donc quasiment aucune chance d'évoluer vers un poste à la fac et pour un IUT à moins de connaître les bonnes personnes...
Et, actuellement, j'enseigne déjà en BTS et le public est très facile mais comme vous le dites je ne peux quasiment rien réinvestir dans mes cours.

C'est assez fréquent dans ce genre de situation, pas seulement après avoir réussi un concours, mais souvent (après période d'examens par exemple) : la pression retombe, on a consacré toute son énergie tendue vers un unique but, et on se trouve désoeuvré, comme sans raison d'être.
Si la déprime dure, elle est peut-être le signe d'autre chose, en revanche, car si tu as obtenu l'agreg, ça fait quand même plusieurs mois que tu as repris les cours et la vie "normalement".
Peut-être as-tu tellement rempli ta vie de cette préparation qu'il n'y avait pas la place pour laisser s'installer la chose qui ne va pas. Tu dois te sentir vide... tu peux peut-être te trouver une autre occupation... Une activité régulière avec ton conjoint, avec tes enfants...
Bon courage !
C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !

C'est un classique: l"agreg blues.

Et comme Anaxagore, je te conseille de ne pas abandonner l'effervescence culturelle.
Par ailleurs, pour lire ici d'autres collègues agrégés qui travaillent eux en collège de ZEP, je pense qu'on n'en vient pas forcément au "tout ça pour ça". Plus on est compétent dans sa discipline, plus on la maîtrise et plus on a de chance de pouvoir faire passer au mieux ce qu'il y a à faire passer, à leur niveau, aux élèves. Avec un minimum de pédagogie évidemment.

Absolument. Et il y a une vie intellectuelle en dehors du travail au sens strict, enfin c'est mon avis.

Anaxagore a écrit:Absolument. Et il y a une vie intellectuelle en dehors du travail au sens strict, enfin c'est mon avis.

Surtout en-dehors du travail non?

Effectivement, j'avais décidé de suivre une préparation afin de me rebooster au niveau professionnel car j'enseigne depuis bientôt 20 ans et la motivation n'était plus aussi présente.

Ca m'a fait ça aussi, et j'ai mis du temps à le comprendre: l'agreg m'a usée. Tu rajoutes le choc des débuts et c'est vraiment pas agréable comme sensation... Mais on s'en remet, finalement, tu vas voir!

ecogest a écrit:Si naturellement mais je crois que j'étais tellement motivée que tout est retombé lorsque j'ai atteint mon but !
Et maintenant j'ai du mal à me motiver pour des cours qui sont les mêmes qu'avant.

J'ai connu le même sentiment de vide après une année de préparation intense. C'est vite passé : Princesse Neomath version 1.0 est arrivée quelques mois après l'agreg.

Très courant! Le jour des résultats, j'ai fait: "Bon. Hier j'étais agrégative, maintenant je suis prof." Et j'ai presque pleuré, c'était nerveux.
Ça ne s'est pas estompé, aussi je me prépare à d'autres concours, plus tard. Mais ce que je te dis ne doit guère t'aider!

Merci pour vos messages qui me rassurent car il m'est très difficile d'en parler avec mes collégues qui ne voient que le côté positif de la réussite.

Pas de déprime, mais dans un premier temps pas réalisé, je n'y croyais pas (je venais de me faire étendre en interne juste avant), et j'étais déjà parti en vacances en Italie , juste après ma dernière épreuve( la session n'était pas terminée) , avec le programme de l'année suivante Quand j'ai reçu un coup de fil, puisque je n'avais même pas regardé les résultats.
Puis, comme certains ici , le sentiment "ben c'est que ça ? " d'autant que j'avais gardé un EDT pourri, bien troué, pire que l'année d'avant (j'étais certifié) , donc passer de 18 H00 à 16H00, je n'ai rien senti . Egalement un dégoût (passager) total de la lecture, impossible d'ouvrir un livre et surtout de me concentrer. Impossible de repréparer mes cours comme je me l'étais promis, et aussi l'impression de ne plus avoir de mémoire, comme si j'avais tout "dépensé".
Ce qui m'a fait le plus prendre conscience, peu à peu , c'est le regard des autres, je ne me rendais pas compte de ce que ça valait aux yeux de certains n'étant pas du "sérail", puisque c'est une reconversion inopinée et tardive : l'inspecteur qui dit "cher collègue", le chef d'établissement, les collègues . Les seuls auprès de qui ça ne change rien, ce sont les élèves, qui nous demandent si nous avons le bac

Je suis trop vieille pour envisager un 3ème mais je suis comme Sibérie c'est le "défi intellectuel" qui m'a motivé.
C'est vraiment spécifique à l'agreg car lorsque je suis passée du PLP au CAPET je n'ai eu aucune conséquence négative.

Lefteris, j'ai ressenti la même saturation après la thèse (et quelques mois de blues, à se demander qu'en faire).

Désolée d'aller à contre-courant mais je crois que si j'arrive à décrocher l'agreg un jour, ce sera le plus beau jour de ma vie.

Spoiler:

Le jour où j'ai eu l'agreg est sans doute l'un des plus beaux de ma vie aussi, mais la saturation est venue quand même...

PaoloSarpi a écrit:Lefteris, j'ai ressenti la même saturation après la thèse (et quelques mois de blues, à se demander qu'en faire).

La thèse, c'est bien pour caler les armoires.

C'est un peu comme l'accouchement, Arverne. Le problème, ce n'est pas le jour où on décroche enfin le nourrisson, ce sont les 9 mois qui précèdent et qui ont été si remplis (physiquement mais pas seulement) que, malgré le bonheur qu'on ressent face à la petite vie dans nos bras, on peut ressentir un véritable vide dépressif du fait de ne plus avoir cette petite à l'intérieur. Et en plus, c'est bien épuisant, quoi qu'on en dise.
De toute façon, les mots ont un sens, et une dépression, c'est ça : un vide.