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- RyuzakiNiveau 9
Défi 28, Femmes fortes : Alceste, Euripide
Mourir pour la personne qu'on aime, c'est pas mal en terme de force, non ? J'ai lu pas mal de pièces d'Euripide ces derniers jours et en terme de femmes fortes, entre Electre, Iphigénie, Médée ou Alceste, j'avais l'embarras du choix. J'ai choisi celle qui mourait pour son mari, je me suis dit que c'était sans doute la moins connue -surtout qu'aujourd'hui, quand on entend Alceste, on pense d'abord à Molière. Bref, donc Alceste accepte de mourir à la place de son mari Admète, mais elle sera sauvée par Hercule qui ira la chercher aux Enfers.
C'était simple et bien, sans être inoubliable. Ça mériterait d'être monté au théâtre je pense, dans une bonne traduction il y aurait de quoi intéresser les spectateurs.
Verdict : plaisant
Euripide a écrit:
Alceste. Voici que l'ombre me prend...ma paupière pèse...
Admète. Je suis perdu si vraiment tu me quittes, ma femme !
Alceste. C'est fini. Tu peux déjà parler de moi au passé.
Admète. Relève la tête ! Ne quitte pas tes enfants !
Alceste. Adieu, bien malgré moi, adieu, mes petits !
Admète. Un regard, donne-leur un regard !
Alceste. C'en est fini de moi.
Admète. Que fais-tu ? Tu me quittes ?
Alceste. Adieu ! (Elle meurt).
Mourir pour la personne qu'on aime, c'est pas mal en terme de force, non ? J'ai lu pas mal de pièces d'Euripide ces derniers jours et en terme de femmes fortes, entre Electre, Iphigénie, Médée ou Alceste, j'avais l'embarras du choix. J'ai choisi celle qui mourait pour son mari, je me suis dit que c'était sans doute la moins connue -surtout qu'aujourd'hui, quand on entend Alceste, on pense d'abord à Molière. Bref, donc Alceste accepte de mourir à la place de son mari Admète, mais elle sera sauvée par Hercule qui ira la chercher aux Enfers.
C'était simple et bien, sans être inoubliable. Ça mériterait d'être monté au théâtre je pense, dans une bonne traduction il y aurait de quoi intéresser les spectateurs.
Verdict : plaisant
- *Ombre*Grand sage
Moi quand on me dit Alceste, je pense... au Petit Nicolas !
- lulucastagnetteEmpereur
*Ombre* a écrit:Moi quand on me dit Alceste, je pense... au Petit Nicolas !
Mais oui !
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Je valide deux nouveaux défis, dont l'idée a été piquée à d'autres néos (mais je ne sais plus qui, désolée!)
24. Un livre dont le titre ne contient aucun E. Snjòr Ragnar Jònasson
Polar islandais...pas mal, très dépaysant pour les paysages.Je trouve ça moins fort que Lackberg pour ce premier tome, y a-t-il des gens qui en aient lu d'autres de la série? J'ai un peu envie d'en lire d'autres mais je ne sais pas trop si je peux les caser dans le défi...
37. Un livre qui évoque l'idée de bonheur. Felicidad ; Jean Moll
Comme dans cette dystopie, le bonheur est obligatoire, ça colle bien avec cet item. Sympa pour des lycéens à mon avis et se lit rapidement, ça tombe bien j'avais envie de lecture légère... sur le même thème et plus complexe, je recommande Un bonheur insoutenable de Ira Levin!
24. Un livre dont le titre ne contient aucun E. Snjòr Ragnar Jònasson
Polar islandais...pas mal, très dépaysant pour les paysages.Je trouve ça moins fort que Lackberg pour ce premier tome, y a-t-il des gens qui en aient lu d'autres de la série? J'ai un peu envie d'en lire d'autres mais je ne sais pas trop si je peux les caser dans le défi...
37. Un livre qui évoque l'idée de bonheur. Felicidad ; Jean Moll
Comme dans cette dystopie, le bonheur est obligatoire, ça colle bien avec cet item. Sympa pour des lycéens à mon avis et se lit rapidement, ça tombe bien j'avais envie de lecture légère... sur le même thème et plus complexe, je recommande Un bonheur insoutenable de Ira Levin!
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- PointàlaligneExpert
Merci Ryuzaki pour ce magnifique compte-rendu.
- lulucastagnetteEmpereur
Écusette de Noireuil a écrit:Je valide deux nouveaux défis, dont l'idée a été piquée à d'autres néos (mais je ne sais plus qui, désolée!)
24. Un livre dont le titre ne contient aucun E. Snjòr Ragnar Jònasson
Polar islandais...pas mal, très dépaysant pour les paysages.Je trouve ça moins fort que Lackberg pour ce premier tome, y a-t-il des gens qui en aient lu d'autres de la série? J'ai un peu envie d'en lire d'autres mais je ne sais pas trop si je peux les caser dans le défi...
J'ai lu toute la série, les polars nordiques sont mon péché mignon...
Je suis d'accord, c'est moins fouillé et dense que Lackberg ou Mankell, dans le même genre, mais j'aime bien le personnage principal. Je te conseille de les lire dans l'ordre pour suivre l'évolution de sa vie privée. Une bonne lecture détente.
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Merci Lulucastagnette! D'ailleurs c'est sans doute toi qui en avais parlé initialement.
Si j'en lis un autre je pourrai le rajouter en joker !
Si j'en lis un autre je pourrai le rajouter en joker !
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- MalagaModérateur
Pour le défi 32 Un livre avec des cartes, j'ai lu Tout ce qui est sur Terre doit périr de Michel Bussi.
Le livre avait été publié une première fois sous le titre "La dernière licorne" et l'auteur avait pris un pseudonyme. Ce roman est assez différent des autres livre de Bussi. Il s'agit de la quête de Zak Ikabi pour découvrir le secret le mieux protégé de l'humanité : la réalité sur l'histoire de Noé et son arche. Le héros, accompagné de deux scientifiques, va courir du Vatican à Toulouse, de Paris au mont Ararat, poursuivi par des tueurs sans foi ni loi.
Il y a un côté Dan Brown dans ce livre (les secrets, la religion, la fuite, les tueurs) et si le livre se lit bien, si on a envie de découvrir le fin de l'histoire, il reste que les personnages et les rebondissements sont invraisemblables. Une lecture légère donc.
Je le place dans le défi 32 car le livre comprend deux cartes sur la région du mont Ararat au début, ce qui permet de mieux se repérer quand on connait peu la région.
Le livre avait été publié une première fois sous le titre "La dernière licorne" et l'auteur avait pris un pseudonyme. Ce roman est assez différent des autres livre de Bussi. Il s'agit de la quête de Zak Ikabi pour découvrir le secret le mieux protégé de l'humanité : la réalité sur l'histoire de Noé et son arche. Le héros, accompagné de deux scientifiques, va courir du Vatican à Toulouse, de Paris au mont Ararat, poursuivi par des tueurs sans foi ni loi.
Il y a un côté Dan Brown dans ce livre (les secrets, la religion, la fuite, les tueurs) et si le livre se lit bien, si on a envie de découvrir le fin de l'histoire, il reste que les personnages et les rebondissements sont invraisemblables. Une lecture légère donc.
Je le place dans le défi 32 car le livre comprend deux cartes sur la région du mont Ararat au début, ce qui permet de mieux se repérer quand on connait peu la région.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- JennyMédiateur
Je commence ma série de compte-rendus avec une très belle lecture, qui finira à coup sûr dans mon top 5 de l'année.
27. Un livre dans lequel se produit une métamorphose. - Nastassja Martin, Croire aux fauves
(Convient aussi pour le défi femmes fortes).
Nastassja Martin, anthropologue, témoigne de sa rencontre avec un ours au Kamtchatka, région isolée à l'est de la Russie. Elle perçoit cet événement non comme une attaque, mais comme une expérience mystique à l'origine de sa métamorphose en miedka, "celle qui vit entre les mondes" en évène. Elle évoque sa reconstruction qui se déroule d'abord dans un hôpital russe, où se croisent sa famille française et ses amis du peuple évène. C'est la rencontre entre deux mondes auxquels elle appartient. Ses proches perçoivent différemment ce qui lui est arrivé, les Evènes la surnommaient déjà "matukha" ce qui signifie "ourse" et lui demandent si elle a "pardonné à l'ours". Sa convalescence se poursuit en France, dans une atmosphère de "guerre froide hospitalière franco-russe". L'appel de la nature et des ours ne tarde pas à se faire sentir. Les ours habitent en effet depuis longtemps ses rêves et le carnet noir qu'elle tient, sorte de mémoire de ses sensations nocturnes, qui s'entremêlent de plus en plus à son travail de recherche. L'ours fait désormais partie de son identité et elle considère qu'elle fait partie de la sienne.
Je ne peux pas résister à vous faire partager des extraits. J'avais envie de noter des phrases tout au long de ma lecture.
"Leurs âmes, ou ce qu'il y a à l'intérieur d'eux, sont désormais enfermées dans une peau alter qui ne répond plus aux mêmes expressions d'existence. Je pense à mon histoire. A mon nom évène, matukha. Au baiser de l'ours sur mon visage, à ses dents qui se ferment sur ma face, à ma mâchoire qui craque, à mon crâne qui craque, au noir qu'il fait dans ma bouche, à à sa chaleur moite et à son haleine chargée, à l'emprise de ses dents qui se relâchent, à mon ours qui brusquement inexplicablement change d'avis, ses dents ne seront pas l'instrument de ma mort, il ne m'avalera pas".
"Elle me scrute d’un regard qui se veut aimable et plein de bonne volonté. Mais vraiment, comment vous sentez-vous ? insiste-t-elle. Un silence, puis elle reprend. Parce que, vous savez, le visage, c’est l’identité. Je la regarde, ahurie. Les pensées s’entrechoquent dans ma tête, qui subitement surchauffe. Je lui demande si elle prodigue ce genre d’informations à tous les patients du service maxillo-facial de la Salpêtrière. Elle hausse les sourcils, déconcertée. Je voudrais lui expliquer que je collecte depuis des années des récits sur les présences multiples qui peuvent habiter un même corps pour subvertir ce concept d’identité univoque, uniforme et unidimensionnel. Je voudrais aussi lui dire tout le mal que cela peut faire, d’émettre un tel verdict lorsque, précisément, la personne qui se trouve en face de vous a perdu ce qui, tant bien que mal, reflétait une forme d’unicité, et essaie de se recomposer avec les éléments désormais alter qu’elle porte sur le visage."
"Je regarde les bateaux et leurs chaînes rouillées qui disparaissent sous la surface de l'eau. Je me dis qu'il faut mieux que j'accepte mon inadéquation, que je m'arrime à mon mystère. Les bateaux flottent et je me rappelle les instants de fulgurance après le combat. L'évidence de la forêt, l'évidence qui fait que je décide de ne pas mourir. Je veux devenir une ancre. Une ancre très lourde qui plonge jusque dans les profondeurs du temps avant le temps, le temps du mythe, de la matrice, de la genèse. Un temps proche de celui où les humains peignent la scène du puits à Lascaux. Un temps où moi et l'ours, mes mains dans ses poils et ses dents sur ma peau, c'est une initiation mutuelle ; une négociation au sujet du monde dans lequel nous allons vivre. Les bateaux flottent et je visualise cette ancre disparaître dans un espace qui me précède et qui me fonde. Je me dis que si j'y arrime mon embarcation, elle ne dérivera plus : elle ondulera sur la surface vivante du présent"
27. Un livre dans lequel se produit une métamorphose. - Nastassja Martin, Croire aux fauves
(Convient aussi pour le défi femmes fortes).
Nastassja Martin, anthropologue, témoigne de sa rencontre avec un ours au Kamtchatka, région isolée à l'est de la Russie. Elle perçoit cet événement non comme une attaque, mais comme une expérience mystique à l'origine de sa métamorphose en miedka, "celle qui vit entre les mondes" en évène. Elle évoque sa reconstruction qui se déroule d'abord dans un hôpital russe, où se croisent sa famille française et ses amis du peuple évène. C'est la rencontre entre deux mondes auxquels elle appartient. Ses proches perçoivent différemment ce qui lui est arrivé, les Evènes la surnommaient déjà "matukha" ce qui signifie "ourse" et lui demandent si elle a "pardonné à l'ours". Sa convalescence se poursuit en France, dans une atmosphère de "guerre froide hospitalière franco-russe". L'appel de la nature et des ours ne tarde pas à se faire sentir. Les ours habitent en effet depuis longtemps ses rêves et le carnet noir qu'elle tient, sorte de mémoire de ses sensations nocturnes, qui s'entremêlent de plus en plus à son travail de recherche. L'ours fait désormais partie de son identité et elle considère qu'elle fait partie de la sienne.
Je ne peux pas résister à vous faire partager des extraits. J'avais envie de noter des phrases tout au long de ma lecture.
"Leurs âmes, ou ce qu'il y a à l'intérieur d'eux, sont désormais enfermées dans une peau alter qui ne répond plus aux mêmes expressions d'existence. Je pense à mon histoire. A mon nom évène, matukha. Au baiser de l'ours sur mon visage, à ses dents qui se ferment sur ma face, à ma mâchoire qui craque, à mon crâne qui craque, au noir qu'il fait dans ma bouche, à à sa chaleur moite et à son haleine chargée, à l'emprise de ses dents qui se relâchent, à mon ours qui brusquement inexplicablement change d'avis, ses dents ne seront pas l'instrument de ma mort, il ne m'avalera pas".
"Elle me scrute d’un regard qui se veut aimable et plein de bonne volonté. Mais vraiment, comment vous sentez-vous ? insiste-t-elle. Un silence, puis elle reprend. Parce que, vous savez, le visage, c’est l’identité. Je la regarde, ahurie. Les pensées s’entrechoquent dans ma tête, qui subitement surchauffe. Je lui demande si elle prodigue ce genre d’informations à tous les patients du service maxillo-facial de la Salpêtrière. Elle hausse les sourcils, déconcertée. Je voudrais lui expliquer que je collecte depuis des années des récits sur les présences multiples qui peuvent habiter un même corps pour subvertir ce concept d’identité univoque, uniforme et unidimensionnel. Je voudrais aussi lui dire tout le mal que cela peut faire, d’émettre un tel verdict lorsque, précisément, la personne qui se trouve en face de vous a perdu ce qui, tant bien que mal, reflétait une forme d’unicité, et essaie de se recomposer avec les éléments désormais alter qu’elle porte sur le visage."
"Je regarde les bateaux et leurs chaînes rouillées qui disparaissent sous la surface de l'eau. Je me dis qu'il faut mieux que j'accepte mon inadéquation, que je m'arrime à mon mystère. Les bateaux flottent et je me rappelle les instants de fulgurance après le combat. L'évidence de la forêt, l'évidence qui fait que je décide de ne pas mourir. Je veux devenir une ancre. Une ancre très lourde qui plonge jusque dans les profondeurs du temps avant le temps, le temps du mythe, de la matrice, de la genèse. Un temps proche de celui où les humains peignent la scène du puits à Lascaux. Un temps où moi et l'ours, mes mains dans ses poils et ses dents sur ma peau, c'est une initiation mutuelle ; une négociation au sujet du monde dans lequel nous allons vivre. Les bateaux flottent et je visualise cette ancre disparaître dans un espace qui me précède et qui me fonde. Je me dis que si j'y arrime mon embarcation, elle ne dérivera plus : elle ondulera sur la surface vivante du présent"
- HermionyGuide spirituel
Lu pour l'item "un roman du XVIIIe siècle" : La Religieuse de Diderot.
Tout part d'une mystification ayant pour but de ramener un de ses amis à Paris : prenant comme point de départ le procès perdu d'une jeune religieuse forcée de prononcer ses voeux et qui souhaitait sortir du couvent, Diderot entame une correspondance avec son ami, sous l'identité fictive de la jeune femme. S'en suit une correspondance à laquelle la mort inventée de la jeune Suzanne viendra mettre fin. Ces lettres sont placées à la fin du roman, sorte de préface inversée. Diderot décidera ensuite de coucher cette histoire sous forme de roman-mémoire.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture, malgré des incohérences, relevées par Diderot lui-même, et malgré une fin un peu abrupte. La satire des couvents y est mordante, mais il aborde également le thème de la liberté de conscience ou encore de l'homosexualité féminine (avec une description presque clinique).
Un extrait :
"Les couvents sont-ils donc essentiels à la constitution d'un Etat ? Jésus-Christ a-t-il institué des moines et des religieuses ? L'Eglise ne peut-elle absolument s'en passer ? Quel besoin a l'époux de tant de vierges folles, et l'espèce humaine de tant de victimes ? Toutes les prières de routine qui se font là valent-elles une obole que la commisération donne au pauvre ? Dieu a créé l'homme sociable, approuve-t-il qu'il se renferme ? "
Tout part d'une mystification ayant pour but de ramener un de ses amis à Paris : prenant comme point de départ le procès perdu d'une jeune religieuse forcée de prononcer ses voeux et qui souhaitait sortir du couvent, Diderot entame une correspondance avec son ami, sous l'identité fictive de la jeune femme. S'en suit une correspondance à laquelle la mort inventée de la jeune Suzanne viendra mettre fin. Ces lettres sont placées à la fin du roman, sorte de préface inversée. Diderot décidera ensuite de coucher cette histoire sous forme de roman-mémoire.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture, malgré des incohérences, relevées par Diderot lui-même, et malgré une fin un peu abrupte. La satire des couvents y est mordante, mais il aborde également le thème de la liberté de conscience ou encore de l'homosexualité féminine (avec une description presque clinique).
Un extrait :
"Les couvents sont-ils donc essentiels à la constitution d'un Etat ? Jésus-Christ a-t-il institué des moines et des religieuses ? L'Eglise ne peut-elle absolument s'en passer ? Quel besoin a l'époux de tant de vierges folles, et l'espèce humaine de tant de victimes ? Toutes les prières de routine qui se font là valent-elles une obole que la commisération donne au pauvre ? Dieu a créé l'homme sociable, approuve-t-il qu'il se renferme ? "
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"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- SeiGrand Maître
Jenny, merci, tu me donnes très envie de lire ce livre !
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"Humanité, humanité, engeance de crocodile."
- JennyMédiateur
Sei a écrit:Jenny, merci, tu me donnes très envie de lire ce livre !
Ça me fait plaisir ! J’ai l’impression qu’il est passé inaperçu et c’est dommage. Je pense qu’il te plaira. J’ai envie de lire ses travaux d’anthropologie maintenant (et encore plus envie d’aller au Kamtchatka un jour.).
- JennyMédiateur
Pour le défi n°10, un roman dont l'histoire se déroule sur plusieurs continents, j'ai lu Mourareau - Méridien Zéro.
Roman noir d'anticipation qui se déroule d'abord à Paris dans un futur proche où Mohamed Martin, PDG de la France est guillotiné en direct. Bleu végète dans son canap', regardant ses films pornos, accompagné de Trézor, le bichon obsédé de sa copine Rose. Il partage sa drogue dénichée grâce au "Guide du Croûtard" avec le chien aussi. Rose rêve d'une autre vie et commence à se lasser de Bleu, qui lui propose de tout plaquer pour partir sur un coup de tête à Tahiti dans une ambiance de fin du monde.
Un premier roman marqué par un humour grinçant et par des préoccupations environnementales.
Pour le défi 51, Joker : Echanger un défi pour lequel on n'a vraiment aucune idée ni envie contre un livre inspiré par l'une des autres lectures du défi 2020. En lien avec l'item Silence : Boubacar Boris Diop, Murambi, le livre des ossements
Je lirai un autre ouvrage sur le Rwanda pour le défi Silence (mais une lecture plus légère est nécessaire entre temps).
Cornelius rentre au Rwanda après des années d'exil, il cherche à comprendre le génocide en visitant les lieux de mémoire et retrouve ses amis d'enfance, dont Jessica, agent de liaison tutsi pendant le génocide. Il se retrouve confronté à son histoire familiale... et retrouve son oncle Simeon, qui lui révèle les lourds secrets familiaux.
Une lecture parfois insoutenable, marquée par des descriptions terribles et qui met en évidence ce "génocide des voisins", où les meurtriers s'attaquent même à leurs proches. Boubacar Boris Diop nous livre une galerie de portraits, inspirés par les entretiens qu'il a effectué avec d nombreux protagonistes alors qu'il était en résidence littéraire au Rwanda.
Roman noir d'anticipation qui se déroule d'abord à Paris dans un futur proche où Mohamed Martin, PDG de la France est guillotiné en direct. Bleu végète dans son canap', regardant ses films pornos, accompagné de Trézor, le bichon obsédé de sa copine Rose. Il partage sa drogue dénichée grâce au "Guide du Croûtard" avec le chien aussi. Rose rêve d'une autre vie et commence à se lasser de Bleu, qui lui propose de tout plaquer pour partir sur un coup de tête à Tahiti dans une ambiance de fin du monde.
Un premier roman marqué par un humour grinçant et par des préoccupations environnementales.
Pour le défi 51, Joker : Echanger un défi pour lequel on n'a vraiment aucune idée ni envie contre un livre inspiré par l'une des autres lectures du défi 2020. En lien avec l'item Silence : Boubacar Boris Diop, Murambi, le livre des ossements
Je lirai un autre ouvrage sur le Rwanda pour le défi Silence (mais une lecture plus légère est nécessaire entre temps).
Cornelius rentre au Rwanda après des années d'exil, il cherche à comprendre le génocide en visitant les lieux de mémoire et retrouve ses amis d'enfance, dont Jessica, agent de liaison tutsi pendant le génocide. Il se retrouve confronté à son histoire familiale... et retrouve son oncle Simeon, qui lui révèle les lourds secrets familiaux.
Une lecture parfois insoutenable, marquée par des descriptions terribles et qui met en évidence ce "génocide des voisins", où les meurtriers s'attaquent même à leurs proches. Boubacar Boris Diop nous livre une galerie de portraits, inspirés par les entretiens qu'il a effectué avec d nombreux protagonistes alors qu'il était en résidence littéraire au Rwanda.
- EloahExpert spécialisé
Pour le défi 8 un récit dont la trame se déroule sur plusieurs années j'ai lu un roman jeunesse prêté par ma fille car de circonstance : Wilder Girls de Rory Power, récit d'un établissement de jeunes filles confiné sur une île et donc tributaire des livraisons de vivres et de médicaments qu'on leur apporte un peu mystérieusement (puisque personne ne doit sortir de l'établissement) depuis le continent. De circonstance donc mais qui va nettement plus loin que notre confinement actuel car le mystérieux virus qui les attaque transforme leurs corps jusqu'à les rendre monstrueux et le manque de nourriture entraîne des comportements sauvages. A chaque fois que je me disais que ça allait trop loin, je me disais qu'en même temps il y a 6 mois on nous aurait dit qu'on allait rester enfermés deux mois chez nous sans sortir, on aurait aussi pensé que ça allait trop loin ... Ainsi, malgré des excès notamment dans la violence j'ai apprécié ce roman notamment car c’est une sorte de fable humaine et écologique.
Pour le défi 10 un récit dont l'histoire se déroule sur plusieurs continents, j'ai lu un roman graphique, Le Journal de Frankie Pratt de Caroline Preston, que je vous recommande chaudement car c'est une belle plongée dans la condition des femmes dans les années 20, que ce soit dans une petite ville américaine (où grandit Frankie) ou dans la capitale française (où elle espère faire carrière). Une très belle lecture, originale aussi par sa forme puisque l'auteur a réuni des documents, tickets, plans etc de l'époque.
Pour le défi 29 pardonner (ou pas) j'ai lu un manga en 4 tomes, Bird Cage Castle de T. Minami. Des adolescents partent à la recherche d'une de leurs camarades qui a disparu et se retrouvent piégés dans un parc d'attraction désaffecté. J'ai beaucoup aimé les 3 premiers tomes car c'est une sorte de jeu de piste et il y est beaucoup question de choix, des conséquences de ses choix sur les autres, et par ailleurs les personnages prennent progressivement une certaine épaisseur psychologique ce qui est rare dans les mangas. J'ai cependant été très déçue par le 4è tome car la résolution de l'intrigue est vraiment tirée par les cheveux, on a l'impression que l'auteur a voulu mettre là toutes les idées qu'il a eues sans faire de choix pour le coup. Toutefois je conseille tout de même ce manga, j'en ai aimé l'originalité ainsi que les illustrations.
Pour le défi 10 un récit dont l'histoire se déroule sur plusieurs continents, j'ai lu un roman graphique, Le Journal de Frankie Pratt de Caroline Preston, que je vous recommande chaudement car c'est une belle plongée dans la condition des femmes dans les années 20, que ce soit dans une petite ville américaine (où grandit Frankie) ou dans la capitale française (où elle espère faire carrière). Une très belle lecture, originale aussi par sa forme puisque l'auteur a réuni des documents, tickets, plans etc de l'époque.
Pour le défi 29 pardonner (ou pas) j'ai lu un manga en 4 tomes, Bird Cage Castle de T. Minami. Des adolescents partent à la recherche d'une de leurs camarades qui a disparu et se retrouvent piégés dans un parc d'attraction désaffecté. J'ai beaucoup aimé les 3 premiers tomes car c'est une sorte de jeu de piste et il y est beaucoup question de choix, des conséquences de ses choix sur les autres, et par ailleurs les personnages prennent progressivement une certaine épaisseur psychologique ce qui est rare dans les mangas. J'ai cependant été très déçue par le 4è tome car la résolution de l'intrigue est vraiment tirée par les cheveux, on a l'impression que l'auteur a voulu mettre là toutes les idées qu'il a eues sans faire de choix pour le coup. Toutefois je conseille tout de même ce manga, j'en ai aimé l'originalité ainsi que les illustrations.
- miss sophieExpert spécialisé
Pour le défi 34 (Nourriture(s)) mais aussi le 45 (figure de style dans le titre) et le 49 (le titre mentionne une partie du corps) : Le ventre de Paris d’Emile Zola (1873). Le retour à Paris d'un bagnard évadé, qui avait été arrêté par erreur et se réfugie chez son frère charcutier, est l'occasion de plonger dans le monde des Halles et des intrigues qui se nouent entre les marchandes.
- DeliaEsprit éclairé
Aucune erreur : Florent est un prisonnier politique déporté après le coup du 2 décembre.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- PointàlaligneExpert
Je viens de découvrir Le Dit de Tian-Yi de François Cheng, et je le classe dans "l'or et la boue", bien qu'il soit difficile de réduire cette longue fresque à un thème. François Cheng donne sa voix à Tian-Yi, un peintre qui a survécu à la Révoultion Culturelle chinoise et à de multiples deuils, et qui a tout perdu, ses parents, son ami poète, la femme aimée depuis toujours, et finalement la raison. Les voyages de Tian-Yi à travers la Chine, son séjour en Europe, son passage en camp de rééducation, lui font tout côtoyer : l'or de la création artistique, de l'amitié, de l'amour, de la générosité des plus humbles, de la contemplation de la nature, et la boue de l'oppression, de la pauvreté, de la faim et de la soif, de la barbarie des Gardes Rouges.
Si je donne un avis comme Ryuzaki, ce sera : beau, mais un peu long.
Si je donne un avis comme Ryuzaki, ce sera : beau, mais un peu long.
- AsarteLilithEsprit sacré
Ça a l'air top !
J'ai un Poe sur le feu, j'envisage un Soljenitsyne
J'ai un Poe sur le feu, j'envisage un Soljenitsyne
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- SeiGrand Maître
J'ai lu L'Equipage, de Joseph Kessel (défi "histoire dans l'Histoire").
Au lendemain de la Première Guerre, Kessel raconte une histoire d'amour, mais surtout l'histoire de l'escadrille S39, dont il a fait partie, et de son capitaine, le jeune et charismatique Thélis Vachon, mort au combat moins d'un mois avant l'armistice.
De belles pages décrivent ce front à l'écart des tranchées et des "rampants" (ainsi que les arrogants et courageux aviateurs surnomment les Poilus), fait de danger et d'aventure autant que de camaraderie, de paresse les jours de brouillard, mais aussi de routine, une routine telle que même les citations à l'ordre des armées peuvent perdre de leur superbe.
Comme pour L'Armée des Ombres, le roman a cet accent de vérité qui le rend si singulier. Les personnages sont attachants, les sentiments puissants, et le prétexte de la petite histoire, sous le motif de l'amour et de la jalousie, permet de déployer une narration efficace, où brûle le souvenir de Vachon, ami de Kessel.
Nombre de scènes m'ont émue, l'arrivée en train sur le front, la scène de jeu d'argent, la rencontre furtive avec les Poilus juste après la remise de la croix de guerre, les scènes de vol (surtout le 2e vol du héros ! je ne spoile pas, mais l'issue est surprenante et criante de vérité)...
J'aimerais bien proposer ce roman à mes élèves lorsque l'occasion se présentera.
Au lendemain de la Première Guerre, Kessel raconte une histoire d'amour, mais surtout l'histoire de l'escadrille S39, dont il a fait partie, et de son capitaine, le jeune et charismatique Thélis Vachon, mort au combat moins d'un mois avant l'armistice.
De belles pages décrivent ce front à l'écart des tranchées et des "rampants" (ainsi que les arrogants et courageux aviateurs surnomment les Poilus), fait de danger et d'aventure autant que de camaraderie, de paresse les jours de brouillard, mais aussi de routine, une routine telle que même les citations à l'ordre des armées peuvent perdre de leur superbe.
Comme pour L'Armée des Ombres, le roman a cet accent de vérité qui le rend si singulier. Les personnages sont attachants, les sentiments puissants, et le prétexte de la petite histoire, sous le motif de l'amour et de la jalousie, permet de déployer une narration efficace, où brûle le souvenir de Vachon, ami de Kessel.
Nombre de scènes m'ont émue, l'arrivée en train sur le front, la scène de jeu d'argent, la rencontre furtive avec les Poilus juste après la remise de la croix de guerre, les scènes de vol (surtout le 2e vol du héros ! je ne spoile pas, mais l'issue est surprenante et criante de vérité)...
J'aimerais bien proposer ce roman à mes élèves lorsque l'occasion se présentera.
- selampruNiveau 6
Je l'ai étudié avec une de mes classes de première scientifique il y a deux ans, cela avait bien fonctionné.
- SeiGrand Maître
Pour quelle section, Selampru ?
Jenny, tant mieux ! Le roman est bien plus classique que ce que tes compte-rendus laissent supposer de tes goûts (en tout cas de Nastassja Martin), mais il est bien quand même.
Jenny, tant mieux ! Le roman est bien plus classique que ce que tes compte-rendus laissent supposer de tes goûts (en tout cas de Nastassja Martin), mais il est bien quand même.
- NadejdaGrand sage
Sei a écrit:Jenny, merci, tu me donnes très envie de lire ce livre !
Je te confirme que c'est un de mes plus forts souvenirs de lecture de ces six derniers mois. Je pense qu'il te plaira beaucoup.
- JennyMédiateur
Nadejda a écrit:Sei a écrit:Jenny, merci, tu me donnes très envie de lire ce livre !
Je te confirme que c'est un de mes plus forts souvenirs de lecture de ces six derniers mois. Je pense qu'il te plaira beaucoup.
Merci !
- miss sophieExpert spécialisé
Il est déporté parce que ses mains couvertes de sang font penser qu'il a tué et qu'il est dangereux, alors qu'il n'a rien fait.Delia a écrit:Aucune erreur : Florent est un prisonnier politique déporté après le coup du 2 décembre.
- Volo'Neoprof expérimenté
24. Un livre dont le titre ne contient aucun E - Colette,Sido
Premier ouvrage que je lis de Colette et je reconnais avoir eu du mal sur les premières pages. Finalement, j’ai beaucoup accroché et ce qui m’a donné du mal au départ est ce que j’ai le plus apprécié : le style très brut et direct de Colette. Si l’histoire ne paie pas de mine, j’ai trouvé l’ensemble absolument poétique dans la manière de conter ces bribes de souvenirs. Je pense lire d’autres ouvrages de Colette.
32. Un livre avec des cartes - Georges Minois, Histoire du Moyen Âge
Somme assez édifiante de l’histoire, principalement européenne, entre le Ve siècle et le XVe. Les cartes sont à la fin de l’ouvrage. Si les parties sur l’Europe de l’Ouest sont très bien documentées, notamment sur la partie française, l’ouvrage souffre d’un énorme déficit en ce qui concerne la civilisation arabo-musulmane. Pire qu’un déficit, ce sont des jugements de valeur assez négatifs qui sont mis en avant, tant sur la civilisation arabo-musulmane que sur l’empire byzantin ou le Saint Siège. J’ai trouvé cela très dommageable et particulièrement rebutant pour ce qui est de la civilisation arabo-musulmane parce qu’en plus de jugements de valeurs il y a un réel manque de fond sur ces côtés de la Méditerranée. Il n’en reste pas moins que pour tout ce qui concerne la partie continentale de l’Europe, le propos est intéressant et permet de remettre les cadres. (Je suis peut-être aussi critique sur la civilisation arabo-musulmane parce que j’ai étudié, pour les concours cette question).
Pour les prochaines lectures, j’ai bien entamé Le Petit joueur d’échecs qui avait été proposé par Nicole86, si je me souviens bien. Et moi aussi le Kessel m’intéresse ! Premier ouvrage que je lis de Colette et je reconnais avoir eu du mal sur les premières pages. Finalement, j’ai beaucoup accroché et ce qui m’a donné du mal au départ est ce que j’ai le plus apprécié : le style très brut et direct de Colette. Si l’histoire ne paie pas de mine, j’ai trouvé l’ensemble absolument poétique dans la manière de conter ces bribes de souvenirs. Je pense lire d’autres ouvrages de Colette.
32. Un livre avec des cartes - Georges Minois, Histoire du Moyen Âge
Somme assez édifiante de l’histoire, principalement européenne, entre le Ve siècle et le XVe. Les cartes sont à la fin de l’ouvrage. Si les parties sur l’Europe de l’Ouest sont très bien documentées, notamment sur la partie française, l’ouvrage souffre d’un énorme déficit en ce qui concerne la civilisation arabo-musulmane. Pire qu’un déficit, ce sont des jugements de valeur assez négatifs qui sont mis en avant, tant sur la civilisation arabo-musulmane que sur l’empire byzantin ou le Saint Siège. J’ai trouvé cela très dommageable et particulièrement rebutant pour ce qui est de la civilisation arabo-musulmane parce qu’en plus de jugements de valeurs il y a un réel manque de fond sur ces côtés de la Méditerranée. Il n’en reste pas moins que pour tout ce qui concerne la partie continentale de l’Europe, le propos est intéressant et permet de remettre les cadres. (Je suis peut-être aussi critique sur la civilisation arabo-musulmane parce que j’ai étudié, pour les concours cette question).
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